IL Y A UNE CORRELATION ENTRE LES FAMILLES POLIQUES ET LES CONFERIES
L'actualité politique la plus brûlante, la réactions de la société civile, l'appel à la paix des confréries, autant de sujets passés au peigne fin avec l'invité Ibrahim DIA, Sociologue et ancien Directeur de MCA-Sénégal sur l'émission ''L'AIR DU TEMPS"
L'actualité politique la plus brûlante, la réactions de la société civile, l'appel à la paix des confrèries, autant de sujets passés au peigne fin avec Ibrahim DIA, Sociologue et ancien Directeur de MCA-Sénégal et Patou Ndao, écrivain et Médiateur social sur l'émission '' L'AIR DU TEMPS'' présentée par Alassane Samba Diop sur Iradio. Ecoutez dans cet extrait, le décryptage de ces sujets dans l'édition de dimanche 26 Février dernier.
L'OPPOSITION NIGÉRIANE DEMANDE L'ANNULATION DE LA PRÉSIDENTIELLE
Les deux principaux partis d'opposition ont réclamé mardi l'annulation de la présidentielle de samedi, dénonçant des "manipulations massives" des résultats qui donnent une légère avance au candidat du pouvoir Bola Tinubu, selon un décompte partiel
Plus de 87 millions d'électeurs ont voté samedi pour choisir, parmi 18 candidats, la personne qui aura la lourde tâche de redresser le pays le plus peuplé d'Afrique, plombé par une économie en berne, un fort appauvrissement de la population et les violences récurrentes de groupes armés et de bandits.
Le vote de samedi s'était globalement déroulé dans le calme, malgré quelques incidents sécuritaires et des couacs logistiques.
Mais à la suite de retards dans le décompte, et d'importantes défaillances dans le transfert électronique des résultats, l'opposition a accusé de fraudes le parti au pouvoir, l'APC, tandis que plusieurs observateurs ont exprimé des inquiétudes quant à la transparence du scrutin.
Avant la reprise du décompte mardi, à son troisième jour, et alors que Bola Tinubu bénéficie d'une légère avance selon les premiers résultats officialisés par la Commission électorale (Inec), le Parti démocratique du Peuple (PDP) et le Parti travailliste (LP) ont dénoncé "un simulacre" d'élection.
"Nous avons totalement perdu confiance dans l'ensemble du processus", ont-ils déclaré lors d'une conférence de presse conjointe, exigeant son "annulation immédiate" et la tenue d'un "nouveau scrutin".
Ils demandent aussi "un vote de défiance" à l'encontre du président de l'Inec, Mahmood Yakubu, et appellent le président sortant Muhammadu Buhari "à tenir la promesse faite aux Nigérians de laisser comme héritage des élections libres, équitables, transparentes et crédibles".
Bola Tinubu, de l'APC, mène jusque-là avec plus de 4,1 millions de voix, contre 3 millions de voix pour Atiku Abubakar, le candidat du PDP, le principal parti d'opposition.
L'outsider de cette présidentielle Peter Obi, dont la popularité auprès de la jeunesse, qui le voit comme intègre et compétent, a pris tout le monde de court, a obtenu jusque-là 1,6 million de voix.
- Décompte retardé -
De son côté, l'APC a en retour accusé l'opposition de vouloir "saper" la démocratie, parce qu'elle "s'aperçoit qu'elle a perdu"."Comme une grossesse arrivée à terme, l'élection ne peut pas être avortée", a déclaré Dele Alake, un porte-parole du parti, qui appelle l'Inec à accélérer l'annonce des résultats.
Les résultats officiels ne concernent pour l'heure que 14 Etats - sur les 36 du pays, auxquels s'ajoute la capitale fédérale Abuja, et les Nigérians attendaient avec anxiété de connaître le verdict des urnes dans le reste du pays, notamment dans les grands Etats comme Rivers (sud-est), Kano et Kaduna (nord).
L'Inec devait reprendre mardi à 10H00 GMT l'annonce des résultats, mais la session a été reportée par deux fois et doit maintenant débuter à 14H30 GMT.
Au même moment, la grogne montait dans certaines régions comme Rivers, bastion traditionnel de l'opposition, où le décompte a été suspendu en raison de "menaces de mort" sur le responsable local de l'Inec après l'annonce de scores importants pour l'APC.
"Que Tinubu gagne même à Rivers, c'est impossible!", s'énerve un électeur de 25 ans, Osaki Briggs, exprimant des craintes partagées par bon nombre de ses compatriotes."Pour qui l'Inec prend-elle les Nigérians ?"
Devancé au niveau national, M. Obi avait toutefois remporté de justesse l'Etat stratégique de Lagos, la capitale économique, pourtant fief de Bola Tinubu.
Le "parrain de Lagos", comme est surnommé Tinubu du fait de son immense influence politique dans la mégalopole qu'il gouverna de 1999 à 2007, n'a pas encore commenté les résultats nationaux partiels.Mais il a créé la surprise en reconnaissant sa défaite à Lagos.
De nombreux observateurs étrangers ont aussi sévèrement critiqué le manque de transparence et des défaillances opérationnelles."La confiance dans l'Inec a encore diminué" à cause des retards enregistrés dans la publication des résultats sur son site, a notamment souligné la délégation de l'Union européenne.
- Élection très serrée -
Depuis le retour de la démocratie en 1999, le Nigeria a organisé sept élections nationales qui, pour la plupart, ont été entachées de plaintes pour fraude, de problèmes logistiques, de violences et de contestations judiciaires.
Cette présidentielle est l'une des plus serrées qu'ait connues le Nigeria.Pour être élu dès le premier tour, le vainqueur doit obtenir, outre la majorité des suffrages exprimés, au moins 25% des voix dans les deux tiers des 36 Etats de la fédération plus le territoire d'Abuja.
Bola Tinubu, 70 ans, et Atiku Abubakar, 76 ans, tous deux musulmans, bénéficient d'une vaste assise dans le nord. Peter Obi, un chrétien de 61 ans, pourrait lui compter sur les votes du sud-est, sa région natale.
Avec ses 216 millions d'habitants, le Nigeria devrait devenir en 2050 le troisième pays le plus peuplé au monde, dans une Afrique de l'Ouest menacée par un recul démocratique et la propagation de violences jihadistes.
La première économie du continent est devenue une puissance culturelle mondiale, grâce notamment à l'Afrobeats, genre musical qui enflamme la planète avec des stars comme Burna Boy.
Mais face aux immenses difficultés du quotidien, aggravées par de récentes pénuries, de nombreux Nigérians appellent au changement, écœurés par des décennies de mauvaise gouvernance et une élite vieillissante et réputée corrompue.
LE PROJET DE NOUVELLE CONSTITUTION MALIENNE RELÈGUE LE FRANÇAIS
Le projet de nouvelle Constitution au Mali renforce les pouvoirs du président, lui permet d'ordonner la mobilisation générale dans ce pays déstabilisé par la violence, et relègue le français au rang de "langue de travail"
Le chef de la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2020, le colonel Assimi Goïta, a reçu le projet lundi. Cette Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier leur maintien au pouvoir. Son adoption serait une étape importante dans le calendrier menant à des élections en février 2024 et à un retour des civils au pouvoir.
Dans le calendrier élaboré par la junte, cette Constitution était censée être soumise à un référendum le 19 mars. Mais le doute est grand sur le respect de cette échéance, et le colonel Goïta n'a rien dit sur le sujet. Le projet remis au colonel, qui s'est fait investir président en 2021 après un second putsch en moins d'un an, amende un avant-projet divulgué en octobre 2022.
Le nouveau projet n'avait pas été publié officiellement mardi matin. Mais l'AFP a pu consulter le document, qui renforce les pouvoirs présidentiels, comme l'avant-projet de 2022, par rapport à la Constitution de 1992.
Dans la nouvelle Constitution, ce serait le président qui "détermine la politique de la Nation", et non plus le gouvernement ; le président nommerait le Premier ministre et les ministres et mettrait fin à leurs fonctions. "Le gouvernement est responsable devant le président", et non plus devant l'Assemblée nationale. L'initiative des lois appartiendrait au président et aux parlementaires, et non plus au gouvernement et à l'Assemblée nationale. Par rapport à l'avant-projet de 2022, le nouveau projet rétablit le pouvoir du président de dissoudre l'Assemblée nationale. Le président serait élu pour cinq ans, et ne pourrait effectuer plus de deux mandats. Le nouveau projet introduit la possibilité pour le président d'ordonner la mobilisation générale, applicable à partir de 18 ans.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes. La junte a poussé vers la sortie les soldats français en 2022 dans un climat de grande acrimonie et s'est tournée militairement et politiquement vers la Russie. Dans l'avant-projet de 2022 comme en 1992, le français était "la langue d'expression officielle", et les langues locales avaient vocation à devenir "langues officielles". Dans le nouveau projet, "les langues nationales sont les langues officielles du Mali" et "le français est la langue de travail".
Le projet affirme que le Mali est une "République indépendante, souveraine, unitaire, indivisible, démocratique, laïque et sociale", alors que certaines voix avaient voulu remettre en cause le principe de laïcité.