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22 juin 2025
NE PAS ALLER À LA COUPE DU MONDE M’A FAIT MAL
L’international sénégalais se livre après son retour sur les terrains dimanche dernier, lors de Bayern / Union Berlin 3-0, pour le compte de la 22e journée de Bundesliga. Dans une interview pour Bild, le double ballon d’or africain a évoqué ses sensations
L’international sénégalais se livre après son retour sur les terrains, dimanche dernier, lors de Bayern / Union Berlin, 3-0, pour le compte de la 22e journée de Bundesliga. Dans une interview pour Bild, le double ballon d’or africain a évoqué ses sensations et ce fameux match retour.
"Ça faisait longtemps, mais maintenant je me sens beaucoup mieux. Me tenir debout sur le terrain avec mes coéquipiers et avoir à nouveau le ballon à mes pieds me rend heureux”, savoure-t-il.
Un sentiment loin de ce qu’il a ressenti à l’annonce de son forfait au Mondial (20 novembre – 18 décembre) 2022. Le meneur des Lions du Sénégal a souligné que “ne pas être à la Coupe du monde lui a fait mal.” “J’étais triste, mais ça arrive. J’ai dû accepter la situation difficile et rester optimiste. Ce n’était pas facile mentalement, mais cette expérience peut m’aider dans le futur”, a-t-il confié.
Absent au Parc des Princes pour la première manche, Sadio Mané sera bien présent à l’Allianz Arena dans une semaine pour défier le PSG, en huitième de finale retour de la Ligue des champions. A ce propos, a dit le joueur : “le club s’est très bien occupé de moi. Le match aller contre le PSG était trop tôt pour moi, mais le match retour était toujours dans ma tête.”
Le champion d’Afrique a ensuite évoqué la confiance qu’il a en son équipe. “Nous avons bien contrôlé le match aller. La victoire 1-0 à l’extérieur nous place dans une bonne situation, même si à Munich, nous devons être incroyablement prudents contre Paris. J’ai regardé le match à la télé avec mes amis. Je suis très nerveux et je fais beaucoup de commentaires quand je regarde les matchs à la télé. Mais j’avais confiance en mes coéquipiers. Même quand Kylian Mbappé est entré. C’est un grand joueur qui a eu une influence sur le jeu, mais nos défenseurs peuvent l’arrêter”, a-t-il expliqué.
Sadio Mané de poursuivre : "le Bayern a remporté la Ligue des champions six fois, le club est l’un des plus grands du monde. C’est un fait bien connu, l’histoire du club est attrayante, c’était mon cas quand j’ai décidé de déménager à Munich. Je ne vois aucune équipe plus grande que le Bayern ou imbattable. Ce serait une erreur de penser que personne ne peut rivaliser avec nous. Si on pense comme ça, une mauvaise surprise peut arriver très vite. Il y a de grandes équipes dans cette compétition. Il faut d’abord jouer le match retour."
La recrue estivale du Bayern Munich a aussi précisé n’avoir “jamais douté” de son choix. “Quand j’ai décidé de quitter Liverpool, je voulais seulement aller au Bayern, en Bundesliga. Je connais le championnat depuis mon passage à Salzbourg, je ne regardais pas la Premier League à l’époque mais la Bundesliga. Le Bayern m’attirait beaucoup. Je reçois un retour différent même de la part de mes anciens collègues de la Premier League. Je suis sûr que nous verrons bientôt plus de joueurs de Premier League venir en Bundesliga", a-t-il expliqué.
“Le championnat est très serré et équilibré, regardez le classement. L’ambiance est géniale. Pourquoi dirait-on non à la Bundesliga ? Ça m’étonnerait. On dit souvent que la Premier League est plus dure et plus physique. Beaucoup de gens pensent ainsi. Sur le terrain ici, j’ai remarqué : ’Wow ! Les joueurs ici sont vraiment forts’ - la Bundesliga est au moins aussi physique que la Premier League. En plus, beaucoup d’équipes effectuent un pressing haut. Je prends beaucoup de plaisir. Je suis content de mon choix, content d’avoir fini à Munich”, a-t-il enchainé, évoquant une possible arrivée d’Harry Kane (attaquant à Tottenham Hotspur) à Munich.
D’ailleurs, a-t-il ajouté, “j’ai rencontré Cristiano Ronaldo à Majorque avant cette saison après la fin de mon déménagement. Il m’a félicité et m’a dit : Un grand club ! C’est un grand pas pour toi !”
S’exprimant sur la situation de Liverpool, Sadio Mané ne doute pas “du retour” du club anglais. “Je suis convaincu qu’ils surmonteront cette situation. Ils ont eu de nombreuses blessures et des tests difficiles, mais Jürgen Klopp est définitivement l’homme qu’il faut. Il ramènera Liverpool à partir de cette saison, les joueurs l’adorent”.
Les Reds ont sombré, 5-2, face au Real Madrid, en Ligue des champions. Actuellement 7e au classement, Liverpool est à neuf longueurs de la quatrième place occupée par Tottenham Hotspur.
AZOURA FALL DU PASTEF ENCORE PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT
L’étau se resserre autour de Assane Guèye plus connu sous le sobriquet de Azoura Fall. Ce membre du parti Pastef les Patriotes a été encore une fois placé sous mandat de dépôt.
L’étau se resserre autour de Assane Guèye plus connu sous le sobriquet de Azoura Fall. Ce membre du parti Pastef les Patriotes a été encore une fois placé sous mandat de dépôt. Il lui est reproché les faits de diffusion de fausses nouvelles sur la santé mentale du Chef de l’Etat, menaces de mort sans ordre ni condition sur la personne de R. A. SARR. En effet, le mis en cause avait traité le chef de l’Etat de « mbaam », (âne). Selon son avocat Me Khoureychi Bâ, aux yeux du procureur qui a saisi le Juge Mamadou SECK du Deuxième cabinet, ce chapelet d’infractions nécessite le mandat de dépôt au vu des dispositions de l’article 139 du Code de Procédure Pénale. Les motifs pertinents évoqués paraissant pour le juge incontournable : éviter toute réitération de l’infraction, l’inculpé, coutumier des faits, étant l’objet de poursuites dans d’autres procédures similaires en cours, garantir sa représentation en justice et apaiser les troubles à l’ordre public consécutifs aux faits.
L’ARMÉE FRANÇAISE SOMMÉE DE QUITTER LE BURKINA DANS UN DÉLAI D’UN MOIS
On l'aurait pressenti et c'est maintenant officiel. le Burkina Faso exige le départ définitif du personnel militaire français en service dans les administrations militaires. L’armée française a un mois pour quitter le pays.
Dans une lettre adressée au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française en date du 28 février 2023, le gouvernement burkinabè dénonce l’accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961 entre le Burkina Faso et la France. Ainsi, le Burkina Faso exige le départ définitif du personnel militaire français en service dans les administrations militaires. L’armée française a un mois pour quitter le pays.
« Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur du Burkina Faso informe également la partie française que la présente dénonciation prend effet dans un délai d’un (01) mois suivant sa réception et lui saurait gré des dispositions diligentes qu’elle voudrait bien faire prendre en vue du départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè », écrit le communiqué. Toutefois, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur du Burkina Faso remercie le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française de son aimable coopération et saisit cette occasion pour lui renouveler les assurances de sa haute considération.
KEIKO MIWA, NOUVELLE DIRECTRICE DES OPÉRATIONS DE LA BANQUE MONDIALE À DAKAR
Madame Keiko Miwa a été nommée Directrice pays (CD) pour Cabo Verde, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal dans la région Afrique de l’Ouest et du Centre. Basée à Dakar, elle a pris officiellement fonction ce 1er mars 2023
Madame Keiko Miwa a été nommée Directrice pays (CD) pour Cabo Verde, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal dans la région Afrique de l’Ouest et du Centre. Basée à Dakar, elle a pris officiellement fonction ce 1er mars 2023, selon un communiqué de la Banque parvenu à Emedia.
Keiko Miwa a rejoint la Banque mondiale en janvier 2001 où elle a commencé sa carrière en travaillant sur la Mauritanie et la Sierra Leone. Elle a occupé plusieurs postes, notamment celui de Représentante résidente (Country manager) de la Banque mondiale en République démocratique populaire Lao (RDP Lao) et Directrice dans la région Asie du Sud pour l’éducation. Jusqu’au 28 février 2023, elle était Directrice régionale pour le développement humain dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, note la même source.
De nationalité japonaise, Mme Miwa est titulaire d’un doctorat en politique éducative et en études administratives de l’Université d’État de New York à Albany. Dans ses nouvelles fonctions, elle devra notamment assurer, dans les cinq pays, la supervision du dialogue politique et des engagements stratégiques de la Banque mondiale avec les gouvernements, les principales parties prenantes et les partenaires au développement. Elle devra aussi renforcer le portefeuille d’études analytiques et d’engagements de prêt qui produisent des résultats à grande échelle, notamment en renforçant la collaboration avec IFC et MIGA.
«ENTRE AVRIL ET JUIN 2022, NOS EQUIPES SONT INTERVENUES SUR PLUS DE 17 MILLIONS DE MESSAGES HAINEUX SUR FACEBOOK ET INSTAGRAM»
Experte en communication politique et en affaires publiques, la responsable communication de l’ensemble des applications du groupe Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp, Quest) pour l’Afrique sub-saharienne francophone, Olivia Nloga a accepté de répondre .
Experte en communication politique et en affaires publiques, la responsable communication de l’ensemble des applications du groupe Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp, Quest) pour l’Afrique sub-saharienne francophone, Olivia Nloga a accepté de répondre à quelques questions de «L’as» concernant particulièrement la recrudescence des messages haineux sur les réseaux sociaux. elle est revenue également sur l’usage commun des Sénégalais des outils digitaux proposés par le groupe Meta.
D’aucuns soutiennent que les réseaux sont des fabriques de la haine. Les plateformes sociales sont en voie de passer d’un espace des combats humains les plus honorables et de transformations démocratiques majeures en espace de manipulations, de diffamations, d’insultes, de divulgation de la vie privée et de propagation de la haine.
Dans son ouvrage : «Les 7 péchés capitaux des réseaux sociaux» publié chez Michalon, Bénédicte Flye Sainte Marie soutient que les réseaux sociaux se muent malheureusement beaucoup plus souvent en vaste marigot d’aigreur qu’en charmant et réjouissant champ de libre opinion. Au banc des accusés, les GAFAM ! Mais certains d’entre eux disent être préoccupés par cette situation et tentent d’inverser cette tendance en adoptant de nouvelles politiques.
Joint par «L’As», la Responsable communication de l’ensemble des applications du Groupe Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp, Quest) pour l’Afrique subsaharienne francophone est revenue sur les mesures de sécurité mises en place par Meta pour protéger les utilisateurs des plateformes sociales contre le contenu abusif (discours haineux, nudité, etc.).
Selon Olivia Nloga, le groupe Meta s’est engagé à protéger les jeunes utilisateurs sur ses plateformes, à lutter contre le harcèlement en ligne et veiller à identifier et supprimer tout contenu nuisible, allant de discours haineux à l’intimidation, ou tout autre contenu susceptible de leur causer du tort. «Nos plateformes Facebook et Instagram sont déjà bien avancées dans le développement des outils de sécurité pour protéger l’ensemble de nos communautés pour que ces espaces de socialisation demeurent des lieux d’échanges positifs et de communication sécurisée pour tous nos utilisateurs», a-t-elle soutenu.
Poursuivant, elle affirme qu’en plus de répondre aux signalements des communautés, et au-delà des messages privés, Meta a programmé des algorithmes pour rechercher de manière proactive les contenus susceptibles d'enfreindre les règles de sécurité de l’ensemble de ces plateformes. «Entre avril et juin 2022, nos équipes sont intervenues sur plus de 17 millions de messages haineux sur Facebook et Instagram ; 90% de ces contenus ont été découverts avant même qu’ils ne soient signalés par les utilisateurs», révèle-t-elle.
LES BIENFAITS DES RESEAUX SOCIAUX
Par ailleurs, «L’As» a abordé le contexte digital sénégalais en demandant à Mme Olivia Nloga de lui faire l’état des lieux. A l’en croire, au Sénégal, la technologie évolue rapidement et de plus en plus de personnes sont connectées en ligne. Elle estime que les outils digitaux jouent un rôle important dans cette dynamique en offrant un large horizon d’opportunités. «Facebook, Instagram sont parmi les applications les plus populaires au Sénégal et WhatsApp est une des applications les plus utilisées pour partager des informations, promouvoir des entreprises, sensibiliser à des causes importantes…». Quid de l’usage commun des Sénégalais des outils de Meta ? Elle soutient que les Sénégalais utilisent les plateformes de Meta (Facebook) non seulement pour communiquer avec leurs proches, créer, vendre ou acheter en ligne, mais aussi pour mettre en avant leurs talents. «Nos applications sont aussi utilisées par les petites, moyennes et grandes entreprises pour promouvoir leurs produits, investir dans de nouveaux marchés et faire du business en ligne. (…)», affirme-t-elle. Parlant toujours des bienfaits des réseaux sociaux, elle a pris l’exemple des groupes WhatsApp qui ont permis à certains établissements scolaires, durant la Coupe du Monde de football, de communiquer rapidement et efficacement avec les parents d’élèves lors des changements d’horaires de dernière minute, lors des matchs des Lions de la Teranga. «Cela montre bien l'utilité de WhatsApp dans la vie quotidienne des Sénégalais», a-t-elle conclu.
BOLA TINUBU, LE FAISEUR DE ROI DEVENU ROI
Il n'avait cessé de répéter que son "heure" avait sonné : Bola Ahmed Tinubu, homme politique aussi puissant que controversé, a remporté mercredi la présidentielle au Nigeria sur fond d'accusations de fraudes
A 70 ans, celui que l'on surnomme "le parrain", le "faiseur de roi" ou encore "le boss" pour son influence considérable, a été élu dès le premier tour à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique, avec une confortable avance de près de deux millions de voix sur les autres candidats, selon les résultats de la Commission électorale (Inec).
"Je suis profondément honoré que vous m'ayez élu pour servir notre pays bien-aimé", a-t-il lancé à ses partisans rassemblés en pleine nuit à son siège de campagne d'Abuja, saluant une "victoire de la démocratie".
Ses deux principaux adversaires ont toutefois dénoncé des fraudes "massives" lors du scrutin et réclamé son annulation, ce qui pourrait ouvrir la voie à des recours devant la justice ces prochains jours.
Avec sa victoire, ce musulman multimillionnaire, ardent défenseur de la démocratie en exil pendant la dictature militaire des années 1990, a désormais gravi tous les échelons politiques.Une ascension rythmée par maintes accusations de corruption, sans qu'il ne soit jamais condamné.
Si M. Tinubu était donné favori il y a encore quelques mois, ces dernières semaines avaient rebattu les cartes, notamment en raison de gigantesques pénuries d'essence et de billets, qui ont alimenté le ressentiment contre le parti au pouvoir.
Les experts ont décrit cette présidentielle comme la moins prévisible depuis le retour de la démocratie au Nigeria en 1999.Surtout grâce à l'émergence d'un candidat surprise, Peter Obi, favori de la jeunesse urbaine, arrivé troisième derrière l'ancien vice-président Atiku Abubakar de l'opposition (PDP).
- Bastion perdu -
Dans un pays où l'état de santé des dirigeants est un sujet très sensible, sa condition inquiète.M. Tinubu est apparu fragile à la télévision, souffrant à plusieurs reprises de tremblements en public.
L'intéressé réfute en diffusant des vidéos de lui moulinant sur un vélo d'appartement ou en train de danser, visiblement hilare.
Une communication qui ne suffit pas à rassurer les Nigérians, marqués par les nombreux voyages à l'étranger du président sortant Muhammadu Buhari pour soigner une maladie secrète.Une bonne partie croit d'ailleurs que M. Tinubu a bien plus que 70 ans.
Le politicien à l'éternel chapeau traditionnel yorouba a gouverné durant huit ans (1999-2007) Lagos, le poumon économique du Nigeria.Ancien homme de l'ombre à la silhouette frêle, il y a conservé une influence considérable.
Et pourtant, surprise de ce scrutin présidentiel: Peter Obi lui a ravi - de justesse - son fief lagosien, signe que Bola Tinubu n'y est pas aussi populaire qu'il le clame.
Reste que le clientélisme demeure omniprésent au Nigeria.Fin stratège, M. Tinubu a toujours été perçu comme l'homme derrière toutes les nominations politiques dans sa région natale (sud-ouest) et bien au-delà.
Pour beaucoup, son influence avait d'ailleurs propulsé Muhammadu Buhari à la tête de l'Etat en 2015 et lui a permis de se faire réélire en 2019.D'où son surnom: le "faiseur de roi".
Couronné à son tour, M. Tinubu succèdera à l'ancien général de l'armée avec la lourde tâche de remettre le pays sur les rails après deux mandats marqués par l'explosion de la pauvreté et de l'insécurité.
Le "parrain" a assuré que ses priorités seraient la sécurité et la reprise économique, avec notamment la fin des subventions du carburant, sujet très sensible au Nigeria.
- "A court d'idées" -
Il met pour cela en avant ses succès à Lagos, s'attribuant la transformation spectaculaire de la mégalopole de 20 millions d'habitants durant ses deux mandats, marqués par l'afflux de capitaux étrangers.
Mais M. Tinubu souffre encore de son image d'homme "appartenant à une vieille classe politique à court d'idées, présent depuis trop longtemps sur la scène politique, ce qui est vu comme une faute", explique Udo Jude Ilo, de l'Open Society Initiative for West Africa (Osiwa).
Surtout après la répression sanglante d'un mouvement contre les violences policières en octobre 2020 qui a révélé le fossé entre une jeunesse en quête de représentation et une élite septuagénaire réputée corrompue.
La fortune du "Boss" - dont la source et le montant exact sont inconnus - fait aussi beaucoup parler: il est considéré comme l'un des hommes les plus riches du pays, ayant des parts dans de nombreuses entreprises, des médias à l'aviation, en passant par l'hôtellerie et l'immobilier.
Beaucoup l'ont accusé de corruption et de blanchiment d'argent, notamment lorsque la justice américaine l'a cité en lien avec un vaste trafic d'héroïne dans les années 1990 aux Etats-Unis, ce qu'il a toujours nié.
Répété à tout-va, son slogan de campagne, "Emi Lokan.C'est mon tour", ne l'a pas aidé à se défaire de sa réputation d'homme assoiffé par le pouvoir.
Et quand M. Tinubu s'adressait à la jeunesse, il lançait : "Vous aussi vous vieillirez, vous deviendrez président, mais je serai président d'abord."
«AUJOURD’HUI, ON N’A AUCUN LIEN AVEC L’APR, UNE NOUVELLE DYNAMIQUE SE DESSINE»
Le Centre culturel Léopold Sédar Senghor de Thiès a abrité hier l’assemblée générale constitutive de la convention nationale et internationale des « ABCDAIRES », en attendant la tenue du congrès national
Les membres du mouvement des «abcdaires» se sont retrouvés à Thiès en assemblée générale constitutive de la convention nationale et internationale. La rencontre a été des moments forts pour les membres du mouvement qui ont commémoré leur mentor, le défunt Alioune Badara Cissé (ABC). Pour Benoît Sène de Saint-Louis, le mouvement n’a aujourd’hui aucun lien avec l’apr. a l’en croire, une nouvelle dynamique s’annonce et se dessine.
Le Centre culturel Léopold Sédar Senghor de Thiès a abrité hier l’assemblée générale constitutive de la convention nationale et internationale des « ABCDAIRES », en attendant la tenue du congrès national.
La rencontre tenue sur fond d’hommage à Me Alioune Badara Cissé (ABC), ancien ministre des Affaires étrangères et ancien Médiateur de la République, a été l’occasion pour les animateurs de ce mouvement de revisiter sa pensée et de mettre l’accent sur la nécessité de redynamiser son legs politique.
Selon Benoît Sène de Saint-Louis, ABC était l’un des géniteurs de l’Apr, mais dans les derniers moments de sa vie, il a été mis en retrait et ostracisé au sein même de sa famille politique. «Aujourd’hui, nous n’avons aucun lien avec l’Apr. Donc, c’est une nouvelle dynamique qui s’annonce et se dessine. Il nous faut accorder nos violons pour prendre des décisions qui vont honorer sa mémoire», a déclaré le sieur Sène qui trouve que l’assemblée générale a été une bonne occasion «pour rendre hommage à un homme vaillant, un mentor qui les a malheureusement quittés sur la pointe des pieds, les laissant orphelins. Il était un homme de valeur, de conviction, d’une dimension exceptionnelle, qui a beaucoup fait pour son pays».
Par conséquent, il estime que cette commémoration a été nécessaire afin surtout de veiller sur son héritage politique et social. Le choix de Thiès s’explique, à l’en croire, par le fait qu’il s’agit d’une ville carrefour, un passage obligé pour les autres régions du Sénégal afin de rallier la capitale.
Ainsi, les délégués des 45 départements du pays et de la diaspora se sont retrouvés à Thiès, en présence de Sory Kaba ex-directeur des Sénégalais de l'Extérieur. Au cours de son intervention, Sory Kaba a remis au goût du jour le fameux discours prononcé par ABC le 7 mars 2021 au moment où le pays était au bord du gouffre. «A cette occasion, il avait élevé la voix pour appeler à la raison toutes les sensibilités politiques, pouvoir comme l’opposition. D’un tel point de vue, il était bon de relancer la machine face aux difficultés que traverse le pays, liées notamment à la confusion politique qui est en train de s’installer», affirme Sory Kaba qui indique que les idées que prônait Me Alioune Badara Cissé ont fini de pénétrer les masses sénégalaises.
Pour le sieur Kaba, la plateforme des «ABCDAIRES » permettra de capitaliser les idées que portait Me Alioune Badara Cissé «et celles que portent d’autres personnes au sein de l’Apr, qui vont dans le sens de donner au Sénégal une nouvelle image, une nouvelle forme de gouvernance beaucoup plus transparente». D’ici 2024, révèle l’ancien directeur des Sénégalais de l’Extérieur, beaucoup de choses vont changer. «Les Sénégalais seront beaucoup plus surpris par rapport à l’évolution politique», clame-t-il. Au nom des « ABCDAIRES » de la diaspora, Demba Soumbounou, venu des îles Canaries, s’est désolée de la situation actuelle du pays.
Selon lui, «l’extérieur a toujours retenu du Sénégal l’image d’un Etat de droit, d’un Etat où règne la démocratie. Cela ne peut être consolidé que dans un climat de paix et de sérénité».
BOLA TINUBU ÉLU PRÉSIDENT DU NIGERIA
Le candidat du parti au pouvoir a été élu mercredi matin président, à l'issue d'un scrutin contesté par l'opposition et qui avait fait naître un immense espoir de changement dans le pays le plus peuplé d'Afrique
Selon la Commission électorale (Inec), Bola Tinubu, du Congrès des progressistes (APC), a cumulé plus de 8,8 millions de voix, soit 36%, remportant l'une des élections les plus disputées de l'histoire démocratique du Nigeria, face à ses deux principaux concurrents.
Atiku Abubakar, le candidat de la principale formation de l'opposition (le PDP, qui dirigea le pays de 1999 à 2015), a recueilli 29% des suffrages. L'outsider Peter Obi du Parti travailliste (LP), dont la popularité auprès de la jeunesse a donné un nouvel élan à la campagne, a remporté 25%.
Peu après les résultats, les partisans de M. Tinubu l'ont accueilli à son siège de campagne, criant "Jagaban" (le chef).
"C'est un moment exceptionnel dans la vie de tout homme, et une confirmation de notre existence démocratique”, a déclaré M. Tinubu.
"J'appelle mes concurrents à faire équipe ensemble.C'est la seule nation que nous ayons", a-t-il lancé à l'intention de l'opposition, qui l'a accusé de fraudes "massives" et a demandé l'annulation de cette élection.
"C'est un pays que nous devons construire ensemble", a-t-il lancé à ses rivaux.
A 70 ans, l'ancien gouverneur de Lagos (sud-ouest), surnommé "le parrain" à cause de son immense influence politique, accède à la plus haute marche du pouvoir, l'ambition de toute une vie."C'est mon tour", n'avait-il d'ailleurs de cesse de répéter durant la campagne.
A Lagos, mégapole de 20 millions d'habitants, hormis de petits rassemblements où des jeunes exultaient et agitaient des drapeaux du parti au pouvoir, la vie reprenait son cours mercredi.
"Le pays doit aller de l'avant", selon Abiola Adesina, un chauffeur de 47 ans qui se réjouissait de la victoire de M. Tinubu: "Oui, il est vieux, mais il est ouvert d'esprit et il va garantir l'unité de notre pays".
- "Dépités" -
Bola Tinubu succédera au président sortant Muhammadu Buhari, 80 ans, qui se retire après deux mandats comme le veut la Constitution.
Ce dernier a salué mercredi sur Twitter la victoire de M. Tinubu: "Élu par le peuple, il est la meilleure personne pour ce poste."
Le président sortant a certes reconnu des "failles" dans le processus électoral, dénoncées par de nombreux observateurs, mais pour lui, elles n'ébranlent en rien la "régularité" du scrutin."Il ne fait aucun doute que la décision du peuple a été rendue dans les résultats que nous observons aujourd'hui", a-t-il souligné.
Il a également demandé aux candidats de l'opposition "qui ressentent le besoin de le contester" de "s'adresser aux tribunaux et non à la rue".
Car cette victoire laisse un goût amer à une partie de la jeunesse, qui avait porté ses espoirs de changement en la personne de Peter Obi.
Cet ancien gouverneur de 61 ans, vu comme jeune et intègre, s'était imposé comme le candidat de la rupture face à l'élite vieillissante nigériane réputée corrompue.
"Nous sommes dépités", a lancé Nikodemos Daniel, un conducteur de moto de 27 ans à Onitsha (sud-est).
"Tinubu est l'un des pires.C'est un homme corrompu et méchant, je ne lui fais pas confiance", a-t-il lâché.
L'ascension politique de M. Tinubu a été rythmée par maintes accusations de corruption, sans qu'il ne soit jamais condamné et qu'il a toujours niées.
- "Simulacre" d'élection -
Le Nigeria - 216 millions d'habitants - devrait devenir en 2050 le troisième pays le plus peuplé au monde, dans une Afrique de l'Ouest menacée par un recul démocratique et la propagation de violences jihadistes.
La première économie du continent est devenue une puissance culturelle mondiale, grâce notamment à l'Afrobeats, genre musical qui enflamme la planète avec des stars comme Burna Boy.
Mais M. Tinubu héritera surtout d'une myriade de problèmes.Pendant quatre ans, il aura la lourde tâche de redresser le géant anglophone, plombé par une économie en berne, les violences récurrentes de groupes armés et de bandits, ainsi qu'un appauvrissement généralisé de la population.
Longtemps donné grand favori dans cette élection, ce Yorouba de confession musulmane avait pourtant vu son avance se réduire au fur et à mesure de la campagne.
En raison de la popularité grandissante de Peter Obi, puis de graves pénuries qui ont aggravé la colère déjà grande des Nigérians contre le pouvoir, au bilan désastreux, entre explosion de l'insécurité et du coût de la vie.
Plus de 87 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes samedi et le vote, dont la participation n'est pas encore connue, s'est globalement déroulé dans le calme.
Depuis le retour de la démocratie en 1999, le Nigeria a organisé sept élections nationales, qui ont quasiment toutes été contestées.
LA TUNISIE SOMME LES DIPLOMATES DE NE PAS S'IMMISCER DANS SES AFFAIRES
La Tunisie a appelé mardi les ambassades étrangères dans le pays à "ne pas s'immiscer dans ses affaires intérieures" à la suite d'informations sur des rencontres que des personnalités récemment arrêtées auraient eues avec des diplomates occidentaux
Le ministère tunisien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué que Tunis "tient à faciliter le travail et les contacts des missions diplomatiques accréditées auprès d'elle afin de promouvoir les relations d'amitié et de coopération avec les pays frères et amis". Ce travail doit être effectué, rappelle le ministère, "dans le respect des exigences de la Convention de Vienne sur les Relations Diplomatiques, qui stipule clairement le devoir des diplomates de respecter les lois du pays auprès desquels ils sont accrédités et de ne pas s'immiscer dans ses affaires intérieures".
Le ministère affirme que cet appel fait suite "à ce qui a été rapporté par certains médias et sur les réseaux sociaux concernant la poursuite en justice de quelques personnes pour avoir pris contact avec des missions diplomatiques accréditées à Tunis".
Une vingtaine de personnalités ont été arrêtées en Tunisie depuis début février lors d'un coup de filet dénoncé par l'opposition comme une tentative de la museler sur ordre du président Kais Saied qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021.
L'opposant Jawhar Ben Mbarek, l'activiste politique Khayam Turki, l'homme d'affaires Kamel Eltaïef, très introduit dans les milieux politiques, l'ex-ministre Lazhar Akremi, l'ex-responsable du mouvement Ennahdha Abdelhamid Jelassi, et le directeur de la radio privée Mosaïque FM, Noureddine Boutar, figurent notamment parmi les personnes arrêtées.
Plusieurs médias ont fait état de rencontres entre certaines personnalités arrêtées avec des diplomates occidentaux en poste à Tunis.
AU COEUR DU CENTRE CUOMO
Créé en 2017 par la fondation Cuomo, ce centre a opéré des patients sénégalais et ceux venus de la sous-région africaine. A l’heure actuelle, 400 enfants sénégalais attendent d’être opérés.
Le centre de cardio-pédiatrie cuomo (ccpc) de l’hôpital Fann a atteint hier la barre des 1 148 patients qu’il a opérés. Créé en 2017 par la fondation Cuomo, ce centre a opéré des patients sénégalais et ceux venus de la sous-région africaine. A l’heure actuelle, 400 enfants sénégalais attendent d’être opérés.
La consanguinité, les infections durant la grossesse comme la rubéole, sont les facteurs de risque de la malformation cardiaque qui touche les enfants. En effet, les cardiopathies congénitales ou acquises de l'enfant constituent un problème majeur de santé publique en Afrique subsaharienne. Outre une morbidité et une mortalité très lourdes, elles entraînent des coûts financiers et sociaux considérables du fait de l'absence de structures spécialisées dans la prise en charge de cette pathologie. Pour venir en aide aux enfants atteints de cardiopathie congénitale et qui sont issus de familles démunies, la fondation Cuomo et ses partenaires ont construit le Centre de cardio-pédiatrie Cuomo (Ccpc) en 2017, dans l’enceinte de l’hôpital Fann.
En six ans d’existence, le Centre a opéré plus de 1 000 patients. Ce que confirme le chef de service de la chirurgie thoracique et cardiovasculaire, le Professeur Amadou Gabriel Ciss, qui précise que le millième patient a été attient depuis le mois d’octobre 2022. Il s’agit en détails de 855 enfants sénégalais, de 293 adultes et de 68 enfants étrangers. Toujours est-il que Pr Ciss déplore le fait que certains patients n’aient pas encore accès à la chirurgie cardiaque. Une situation due à plusieurs facteurs. «La chaîne d'approvisionnement des consommables médicaux n'est pas encore sécurisée. Il y a un déficit en ressources humaines médicales et paramédicales. La maintenance et le renouvellement des équipements devront être sécurisés», souligne le spécialiste.
PLUS DE 400 ENFANTS ATTENDENT D’ETRE OPERES
L’objectif du Pr Ciss et de son equipe est d'augmenter de façon significative le nombre de patients à opérer. «Mais pour cela, nous avons besoin de ressources humaines, de consommables médicaux et surtout que le personnel du centre Cuomo soit motivé de façon spécifique, parce qu’il fait un travail très spécifique», indique le chef de service de la chirurgie thoracique et cardiovasculaire. Et ce dernier d’ajouter : «Opérer 1 000 patients, c’est bien, mais nous aimerions opérer 4 000 enfants. Au Sénégal ainsi que dans la sous-région ouest-africaine, des enfants comptent sur nous pour les soigner et les aider à se rétablir. A l’heure actuelle, 400 enfants sénégalais sont sur la liste d’attente. A cela s’ajoutent les enfants de la sous-région», s’émeut-il.
UN TAUX DE DECES DE 3,8% ENREGISTRE LORS DES INTERVENTIONS
En dépit de résultats particulièrement encourageants, les interventions chirurgicales cardiaques ne sont pas sans risque. En effet, des décès sont enregistrés au cours de certaines opérations. «Malheureusement, quelques cas de décès sont enregistrés, parce que c’est une chirurgie très compliquée que nous faisons. C’est une chirurgie où il faut arrêter le cœur, le réparer et le faire repartir. Ce sont des interventions qui durent entre 6 et 8 heures», renseigne Pr Amadou Gabriel Ciss qui souligne que le taux de décès tourne autour de 3,8%. «En Europe dans les centres, le taux de décès doit être inférieur à 5%. Nous sommes en dessous du taux de décès admis», indique le chef de service de la chirurgie thoracique et cardiovasculaire.
7 MILLIONS POUR REPARER UN CŒUR, MAIS…
Une intervention chirurgicale cardiaque coûte excessivement cher. D’autant que pour une intervention complète, il faut débourser la rondelette somme de 7 millions de FCFA. «Pour ces interventions, nous faisons un forfait de 3,5 millions Fcfa, car nous avons une population très démunie. Les parents donnent ce qu’ils ont et le reste est compensé par la fondation Cuomo. Le coût réel de l’intervention dépasse les 7 millions», explique le spécialiste. Il ajoute en effet que les partenaires ainsi que l’Etat interviennent. «C’est l’Etat qui nous emploie, qui paie le personnel, les factures d’eau, d’électricité et une partie des consommables médicaux. Mais nous souhaitons plus pour faire plus. Il faut que l’Etat du Sénégal nous donne beaucoup plus de moyens. Ce sont des enfants sénégalais, l’Etat du Sénégal a le devoir de les soigner», déclare Pr Amadou Gabriel Ciss. Pour sa part, la présidente de la fondation, Héléna Cuomo, explique que dans leurs activités, il n’était pas prévu de bâtir un hôpital. «Nous avons été convaincus de construire ce centre pour venir en aide aux enfants démunis. L’hôpital a été construit et équipé. Nous avons pensé que c’était terminé avec la construction de l’hôpital, mais ils ont besoin de consommables, de ressources humaines, de formation et nous sommes prêts à les aider davantage dans ce sens», assure Héléna Cuomo.
PR CHEIKH TACKO DIOP, DIRECTEUR DE L’HOPITAL DE FANN : «LE NOMBRE D'INTERVENTIONS CHIRURGICALES EST PASSE DE 185 EN 2018 A 1 148 CE 28 FEVRIER 2023»
«Ce centre permet de faire bénéficier aux enfants sénégalais, à ceux de la sous-région mais aussi aux adultes des interventions chirurgicales de qualité et d'éviter des évacuations vers l'Europe ou le Maghreb», affirme Pr Tacko Diop, directeur de l’hôpital de Fann. Il estime que depuis 2017, le Ccpc dispose donc d'un plateau médical et d'une expertise locale formée après des études très poussées au Sénégal et à l'étranger, et capables de prendre en charge correctement les cardiopathies les plus courantes et les plus graves. «C'est donc une équipe rompue à la tâche qui a fait passer le nombre d'interventions chirurgicales de 185 en 2018 à 1148 ce 28 février 2023». Malgré les progrès, indique le directeur de l’hôpital de Fann, il reste beaucoup de défis à relever. Il s’agit de l'augmentation de la capacité d'hospitalisation, de la recherche de stratégies de financements innovants et de l'apurement de la liste d'attente longue de 400 patients démunis qui n'ont comme seul espoir que le Centre Cuomo.