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12 août 2025
MYSTERE AUTOUR DE 29 MILLIARDS
Où sont passés les 29 milliards de FCFA «objet» du scandale concernant la gestion du Programme des domaines agricoles communes (PRODAC) éventée par un supposé rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) ?
Où sont passés les 29 milliards de FCFA «objet» du scandale concernant la gestion du Programme des domaines agricoles communes (PRODAC) éventée par un supposé rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) ? Mystère et boule de gomme ! Après la condamnation pour diffamation du leader du Pastef, Ousmane Sonko, la justice, très attendue sur cette affaire, laisse toujours les Sénégalais sur leur faim.
Reconnu coupable du délit de diffamation dans le cadre du feuilleton judiciaire autour du présumé rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), sur la gestion du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC) l’opposant à l’actuel ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, est condamné en première instance par le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle à une peine de deux mois avec sursis assortie de 200 millions de FCFA de dommages et intérêts. Lors d’une conférence de presse, le maire de Ziguinchor avait accusé l’actuel ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, alors ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, d’avoir été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) sur sa gestion du programme mis en place par le président Macky Sall pour favoriser l'emploi des jeunes en milieu rural qu’il avait sous sa tutelle.
Après le verdict rendu avant-hier, jeudi 30 mars, Mame Mbaye Niang s’est dit réjoui d’être «blanchi» par la justice sénégalaise. Cependant, même si ce feuilleton judiciaire, qui a pris en haleine tout un pays pendant des mois, a pris une nouvelle tournure, il n’en demeure pas moins que le débat reste entier. Et pour cause, plus de 29 milliards de FCFA concernant le PRODAC, objet d’un supposé «détournement» qui aurait poussé Mame Mbaye Niang, à l’époque, à démissionner de son poste de ministre, reste encore un mystère.
En effet, en 2018, après les révélations par la presse d’un présumé scandale sur ces fonds du PRODAC, impliquant Mame Mbaye Niang, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) avait ouvert une enquête et des agents de ce programme avaient été entendus. Un supposé rapport de l’IGF avait décelé des manquements dans l’objet du contrat de 29.600.536.000 F CFA pour la mise en place de quatre (4) cœurs de Domaines agricoles communautaires (DAC) de 130 ha et non de DAC complets. Lors du débat d’orientation budgétaire marquant la clôture de la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale, en décembre 2018, l’actuel Premier ministre, Amadou Ba, à l’époque ministre de l’Economie et des Finances, avait confirmé l’existence du rapport, tout en précisant qu’il y a une fuite dans la presse. «Il y a eu une fuite sur le rapport provisoire, ça existe dans tous les états. C’est aussi vieux que le monde. Il est possible qu’il y ait des manquements au ministère des Finances, mais à la date d’aujourd’hui, les informations laissent penser que ce n’est pas au ministère des Finances», avait précisé Amadou Ba.
Dans son livre intitulé «Lettre au peuple : PRODAC, un festin de 36 milliards de francs CFAC», le coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, a révélé que l’Etat du Sénégal ne s’est pas engagé que sur 29 milliards de FCFA, mais plutôt sur 36 milliards de FCFA, suivant une programmation de remboursement. Le dossier implique l’exministre de la Jeunesse, Mame Mbaye Niang, et les deux premiers coordonnateurs du PRODAC (Jean-Pierre Senghor et Mamina Daffé), cela à la suite d’un rapport de l’Inspection générale des Finances. En effet, l’IGF avait même recommandé l’ouverture de deux informations judiciaires pour des faits de délinquance avérée et la traduction devant la Cour des comptes du coordonnateur d’alors du PRODAC, Mamina Daffé et de son prédécesseur, Jean Pierre Senghor. Aucune de ces recommandations n’a été encore effective. Invité d’une émission télévisée, l’actuel ministre des Sports, Yankhoba Diattara, à l’époque dans l’opposition, avait lui aussi accusé Mame Mbaye Niang d’avoir détourné plus de 27 milliards dans l’affaire PRODAC. Ce qui avait poussé ce dernier à démissionner de son poste de ministre, selon lui. M. Diattara s’était même permis de dire qu’il y a une «manipulation de la justice».
Aujourd’hui, au-delà de la condamnation d’Ousmane Sonko, l’exigence de transparence sur l'affaire PRODAC, notamment plus de 29 milliards de FCFA destinés à la réalisation des 4 cœurs de DAC, est plus que d’actualité. Surtout dans un pays pauvre très endetté (PPTE) avec plus de la moitié de la population vivant en dessous du seuil de la pauvreté.
«MAME MBAYE NIANG RENDRA COMPTE DE LA GESTION DES 29 MILLIARDS»
Le maire de la Ville de Thiès, Dr Babacar Diop, et ses camardes des FDS-Les Guelwaars refusent de tourner la page de l’affaire du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac).
L’affaire des 29 milliards du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) est loin de connaitre son épilogue avec la condamnation, le jeudi 30 mars dernier, du leader de Pastef, Ousmane Sonko, dans le cadre du procès pour diffamation l’opposant à Mame Mbaye Niang, ancien ministre en charge de de ce programme. Dans une déclaration rendu public hier, vendredi 31 mars, le maire de la Ville de Thiès, Dr Babacar Diop, et ses camardes des FDS-Les Guelwaars jurent que «Mame Mbaye Niang rendra compte de la gestion des 29 milliards, le jour oùl’Etat de droit sera restauré au Sénégal».
Le maire de la Ville de Thiès, Dr Babacar Diop, et ses camardes des FDS-Les Guelwaars refusent de tourner la page de l’affaire du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). Ce malgré la condamnation, le jeudi 30 mars dernier, du leader de Pastef, Ousmane Sonko, à une peine de deux (2) mois de prison avec sursis assortie de 200 millions de FCFA de dommages et intérêts, dans le cadre du procès pour diffamation l’opposant à Mame Mbaye Niang, ancien ministre de la Jeunesse, de l'Emploi et de la Construction citoyenne, alors chargé d’exécuter le projet Prodac et la gestion des 29 milliards de ce programme. Les FDS-Les Guelwaars «réclament toujours la lumière sur l’affaire PRODAC». Dans une déclaration rendue publique hier, vendredi 31 mars, le Directoire politique national des FDS-Les Guelwaars estime que le «peuple sénégalais a payé́ un lourd tribut dans le simulacre de procès qui a abouti àla condamnation d’Ousmane Sonko : des pertes en vies humaines, de nombreux blessés, des centaines d’arrestations, une économie à l’arrêt, des destructions massives de biens publics et privés, la paralysie des cours dans les écoles et universités».
«Tous ces dégâts portent la responsabilité́ pleine et entière de Macky Sall qui, pour venir à la rescousse d’un de ses sbires, n'a eu cure de mobiliser la puissance publique dans une folie répressive qui a fini par coûter cher aux Sénégalais. Si la volonté́ du président de la République était d’enterrer le scandale du Prodac, à travers cette parodie de justice, c’est peine perdue», ajoute encore le Directoire politique national des FDS-Les Guelwaars qui précise que «l’argent du contribuable vaut bien plus que l’honneur souillé d’un ministre cité dans un carnage financier»..
Par ailleurs, faisant remarquer que «le jour oùl’Etat de droit sera restauré au Sénégal, Mame Mbaye Niang rendra compte de la gestion de nos vingt-neuf (29) milliards de francs mais aussi tous les fonds détournés seront restitués au peuple jusqu’au dernier centime», Dr Babacar Diop et camarades exigent «la libération immédiate et sans condition de tous les manifestants injustement et arbitrairement arrêtés». «La liberté́ de manifestation est un droit sacré qui doit s’exercer sans aucune restriction, conformément à la Constitution», ont-ils rappelé, tout en exprimant leur «solidarité́ ̀a Ousmane Sonko». Mais aussi le parti FDS- Les Guelwaars «exige qu’un terme soit mis àl’acharnement politique et au harcèlement judiciaire dont il est victime».
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BÉNIN, SÉNÉGAL : DEUX DÉMOCRATIES GRIPPÉES
Considérés depuis quelques décennies comme modèles de démocratie en Afrique, et quand bien même beaucoup reste à faire, le Sénégal et le Bénin sont en train de vivre un effritement démocratique ces dernières années. Point sur le Bénin.
Considérés depuis quelques décennies comme modèle en matière de démocratie en Afrique de l’Ouest et quand bien même beaucoup reste à faire, le Sénégal et le Bénin sont en train de vivre un effondrement démocratique ces dernières années sous les magistères respectivement de Macky Sall (Sénégal) et Patrice Talon (Bénin).
Dans cette entrevue accordée à AfricaGlobe Tv à Cotonou, le journaliste Marcel Zoumenou fait le point sur la situation du Bénin. D'après la description que fait le journaliste L'on peut voir presque les mêmes phénomènes à quelques différences près au Sénégal.
Même s'il y a zéro exilé politique au Sénégal à ce jour, la même grippe affecte le Sénégal s'est emparé du Bénin depuis bien longtemps : intimidation et tentative de musellement des journalistes, choix des adversaires politiques pour des compétitions électorales, réactivation/création de cours spéciales pour prétendument traquer des crimes économiques et combattre le terrorisme.
Cours spéciales aux acronymes quelque peu paronymiques, CREI : (Cour de répression de l'enrichissement illicite pour le Sénégal) et CRIET : (Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme pour le Bénin). Quelle noble mission que de combattre la corruption, les crimes économiques et le terrorisme.
Mais seulement, dans les faits, ces instruments juridiques semblent ne viser qu’à mettre hors d'état de nuire des adversaires politiques, chacun des présidents redoutant et craignant secrètement, selon toute vraisemblance, ces adversaires lors des rendez-vous électoraux.
Ainsi, une fois que ces adversaires politiques sont bien tenus à l’écart, chaque régime peut continuer à souffler le chaud et le froid. (voir la littérature plus ou moins récente sur chacun des deux pays). Bien sûr que certains cas peuvent n'être pas des procès politiques.
In fine, les deux vitrines de la démocratie que constituaient le Bénin et le Sénégal antan, en plus du Cap-Vert et du Ghana, voire du Nigeria, en Afrique de l’Ouest, s’effritent dangereusement. Mais les hommes passeront toujours et les pays continueront.
Suivez tout simplement cette entrevue jusqu’à la fin sur le cas du Bénin. N’avez-vous pas le sentiment que Marcel Zoumenou parle presque du Sénégal sur bien des aspects ?
Directeur du journal La Nouvelle Tribune qui fait partie des médias insoumis fermés sous le régime de Patrice Talon et, Marcel Zoumenou est secrétaire général de l'Observatoire de la déontologie et de l'éthique dans les médias (ODEM), l’organe d’autorégulation des médias au Bénin. D'ailleurs dans un autre entretien Marcel a expliqué clairement que La Nouvelle Tribune a dû fléchir pour ne pas subir à nouveau les assauts du régime, après plusieurs années de fermeture.
Il est aussi l’un des rares journalistes qui acceptent depuis des années d’aller débattre sur les plateaux Tv en ayant une opinion qui n'est pas celle souhaitée par le système. Et il y a bien un prix à payer pour continuer à avoir un avis différent.
Avoir le talent et percer dans la musique n'est pas toujours facile pour les jeunes. Et quand on est femmes c'est la double peine. Il ne faudra pas s’étonner à faire face à du chantage, harcèlement sexuel de certains producteurs ou autres acteurs
La Germano-sénégalaise Naya de Nayama explore plusieurs expressions artistiques. Passionnée de musique depuis son jeune âge, Naya s'essaie à maintes expressions s’essaie musicale : hip-hop, afro, reggae, jazz, blues, etc. Mais percer dans le domaine, reste un grand challenge. C'est beaucoup d'obstacle à affronter.
Interrogée lors du Festival Women Arts Show à l’Instituto Cervantes de Dakar, elle explique les défis auxquels font face les jeunes artistes et plaide l'entraide des anciens envers les plus jeunes.
Au Sénégal, c'est particulièrement plus difficile pour les femmes dans l'industrie musicale.
En tant effet, en tant que femmes chanteuses, il faudra s'attendre à affronter parfois le chantage, le harcèlement sexuel de certains producteurs ou autres acteurs de de cette industrie. Toutes ces choses freinent inexorablement l'ardeur des femmes au travail.
Aussi, Naya, n'a-t-elle pas l'impression qu'il y ait une volonté d' aider les jeunes pousses à aller de l'avant de la part des devanciers. Il faut bien le savoir à côté des géants comme Youssou Ndour ou Baaba Maal, il y a des jeunes qui aspirent à monter en puissance et briser le plafond de verre. Au vu de ce contexte, jonché d'obstacles, la jeune chanteuse tente tant bien que mal de s’autoproduire. Naya annonce un EP après le ramadan.
Passionnée également de peinture, Naya essaie parallèlement de conduire les deux expressions artistiques. C’est d’ailleurs la peinture qui lui permet de vivre, confie-t-elle. Pour la musique, le chemin est encore long pour espérer des lendemains chantants.