A Dakar, ce jeudi 9 février 2023, mon cortège a essuyé des lacrymogènes pour une simple visite à la mairie de la Patte d’Oie. Aucune dictature ne prospérera au Sénégal et plus aucune forfaiture ne sera tolérée. Macky Sall gagnerait à le comprendre
A Dakar, ce jeudi 9 février 2023, mon cortège a essuyé des tirs de grenades lacrymogènes pour une simple visite à la mairie de la Patte d’Oie ; alors qu’hier, Macky Sall, président de l’APR, s’est payé, tranquillement, un convoi politique à Thiès sous prétexte d'un Conseil des ministres décentralisé.
À Mbacké, toujours ce jeudi 9 février 2023, le commissaire de police a convoqué les responsables du parti, organisateurs du meeting de Pastef, prévu demain, pour leur dire que l’activité ne pourrait être tenue au motif qu’il n’y a que deux signataires sur la lettre d’information à l’administration.
Au moment où nous écrivons ces lignes, certains parmi eux sont en état d’arrestation, y compris un député à l’Assemblée nationale, l’honorable Cheikh Thioro Mbacké.
La forfaiture du préfet, auteur de cette décision est choquante. En effet, en ouvrant les guillemets pour citer l’article 96 du code pénal du Sénégal en vigueur, comme base légale de « l’interdiction », le préfet du département de Mbacké, monsieur Amadoune Diop, a reproduit les dispositions, non pas du Code pénal, mais celles de la loi N*74-13 du 24 juin 1974, d’ailleurs abrogée, dans ses dispositions contraires, par l’article 18 de la loi N° 78-02 DU 29 janvier 1978 relatives aux réunions. Cette forfaiture ne passera pas !
Nous avons saisi la Cour suprême d’une requête en référé aux fins de l’annulation de cette honteuse décision.
En attendant la décision du juge des référés, le mega meeting de Mbacké reste maintenu ! Au préfet qui s’est courbé devant les ordres illégaux de ses supérieurs d’en assumer les conséquences devant l’histoire.
En conséquence, j’appelle les militants et sympathisants à maintenir la très forte mobilisation notée qui crée la psychose chez Macky Sall au point qu’il ait besoin d’être « rassuré » par une mobilisation payante de ses responsables et alliés politiques moribonds.
En tout état de cause, j’avais déjà formulé mon intention d’accomplir ma prière du vendredi dans la cité religieuse de Touba avant de me rendre à Mbacké solliciter les prières auprès de Serigne Amdy Modou Mbenda Fall, khalife des baye fall , je compte bien m’en acquitter par la grâce de Dieu.
Aucune dictature ne prospérera au Sénégal et plus aucune forfaiture ne sera tolérée. Macky Sall gagnerait à le comprendre, pendant qu’il est encore temps, pour préserver la paix civile.
PATRONAT SÉNÉGALAIS, LE DIKTAT DES BARONS
L’alternance, on en parle en politique, mais dans certaines organisations, notamment patronales, c’est presque un tabou. De plus en plus, des voix s’élèvent pour fustiger l’inamovibilité de certains symboles du patronat sénégalais
La mise en place, hier, du Réseau national des entrepreneurs du Sénégal (RNES) a été l’occasion de passer au peigne fin ce que certains considèrent comme un mal du patronat sénégalais, dirigé depuis des décennies par des gens qui refusent de partir et dont les parcours suscitent beaucoup d’interrogations, mais aussi de fantasmes.
L’alternance, on en parle en politique, mais dans certaines organisations, notamment patronales, c’est presque un tabou. De plus en plus, des voix s’élèvent pour fustiger, entre quatre murs ou ouvertement, l’inamovibilité de certains symboles du patronat sénégalais, des gens qui sont au-devant de la scène depuis plusieurs décennies sans interruption.
Hier, à l’occasion du lancement du Réseau national des entrepreneurs du Sénégal (RNES), le député Demba Diop alias ‘’Diop Sy’’, par ailleurs homme d’affaires reconnu, a pris son courage à deux mains pour taper sur les ténors du patronat au Sénégal. Il peste : ‘’Cette association que vous avez mise en place, moi, je vais l’appeler la Renaissance des entrepreneurs du Sénégal et non réseau. Parce que les entrepreneurs du Sénégal, c’est comme s’ils n’existaient pas, c’est comme s’il n’y a pas d’employeurs au Sénégal. Nous avons une lacune dans ce pays avec trois ou quatre personnes qui gèrent l’ensemble des entreprises. Pire, ces gens n’ont même pas… Moi, je les considère comme des courtiers et non comme des entrepreneurs. Vous, vous n’êtes pas dans cette situation ; vous avez toute la légitimité pour parler au nom des entreprises, parce que vous avez des entreprises formelles, que l’on peut identifier.’’
Même s’il ne les a pas nommément citées, beaucoup ont pensé aux trois dirigeants des plus grandes associations patronales du Sénégal, à savoir le Conseil national du patronat (CNP) dirigé par Baidy Agne depuis les années 2000 sans alternance, la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) menée par Adama Lam (venu à la suite du décès de Mansour Kama), mais aussi du Mouvement des entreprises du Sénégal (Medes) de Mbagnick Diop. La question légitime que beaucoup de Sénégalais peuvent se poser, c’est quelles sont les entreprises contrôlées par ces figures du patronat ? Combien de Sénégalais emploient-ils ? Eux qui parlent au nom de tous les patrons. Quels sont leurs chiffres d’affaires ?
‘’EnQuête’’ a essayé d’en savoir un peu plus sur eux.
En tout cas, pour ce qui est du président Adama Lam de la CNES, il est très connu dans le monde des armateurs, renseignent des sources à ‘’EnQuête’’. ‘’Il est actionnaire et fondateur de Sopasen, a plus de 30 navires de pêche et est premier exportateur de produits halieutiques. Avant lui, Mansour Kama aussi était très connu non seulement dans le milieu de la pêche, mais aussi dans l’hôtellerie et le milieu financier’’, souffle un interlocuteur.
Et qu’en est-il des deux autres mousquetaires, Baidy et Mbagnick ? Pour le deuxième, ‘’il est surtout connu pour ses oscars’’, raille un de nos interlocuteurs. Plus sérieusement, le patron du Medes est surtout connu à la tête de Promo Consulting dont on ne connait ni l’ampleur ni sa contribution au niveau du fisc. Sur le site du groupe, on peut toutefois lire ce qui suit : ‘’Le groupe est composé de quarante collaborateurs permanents, d’un pool de quinze consultants et de dix experts dans des domaines spécifiques consacrés à la réalisation des missions assignées au groupe. Nous disposons de dix bureaux relais à l’international (Europe, Etats‑Unis et Canada).’’
Mbagnick est aussi connu en tant que propriétaire d’un groupe média avec une radio, un site Internet et un quotidien. Nous ne saurions dire ni son chiffre d’affaires, ni le nombre d’emplois, ni la contribution au niveau du fisc.
Pour sa part, Baidy Agne serait dans le transit et depuis quelque temps dans la construction. ‘’Il a été parachuté à la tête du CNP depuis 2000 par les grandes entreprises françaises’’, proteste ce chef d’entreprise qui estime que 22 ans ‘’c’est assez !’’.
La révolte des PME
Si certains se plaignent de leur inamovibilité, d’autres d’être des courtiers du patronat, les PME, elles, leur reprochent surtout d’être à la tête d’organisations exclusives. Secrétaire général du nouveau réseau, Pape Momar Gaye fustige et promet d’avoir une démarche plus inclusive. Il déclare : ‘’Il y a certes des associations, nous avons peut-être les mêmes préoccupations, mais nous n’avons pas les mêmes problèmes. Les entreprises sénégalaises, dans leur grande majorité, ont toujours eu des difficultés pour trouver des cadres dans lesquels elles peuvent librement s'exprimer, exposer leurs problèmes en vue de trouver des solutions. Ce qu’elles n’avaient pas jusque-là, il faut avoir le courage de le dire. C’est une première qu’une association soit née pour s’occuper des PME, prendre en charge les entreprenants qui ont besoin d’aînés qui leur montrent la voie. C’est tout le sens qu’il faut donner à cette initiative.’’
A la question de savoir s’il ne s’agit pas d’une association de plus avec ce que leur parrain Diop Sy considère comme des courtiers de plus, M. Gaye rétorque : ‘’Tous les membres du bureau sont des entrepreneurs reconnus. De plus, nous avons l’adhésion de 200 entrepreneurs. Comme je l’ai dit, nous militons pour une démarche inclusive, qui n’écarte personne. D’ailleurs, nous ferons une tournée nationale pour sensibiliser les entrepreneurs où qu’ils se trouvent sur le territoire national. Nous avons vraiment pris une option différente de celle des autres.’’
Embouchant la même trompette, le président du réseau Mamadou Thiam, a ajouté : ‘’Le monde évolue et quand le monde bouge, il faut tout le temps s’adapter. Faire en sorte que les jeunes entrepreneurs puissent aussi se faire de la place, apporter une touche nouvelle au monde de l’entreprise et du patronat. Ces gens que nous avons trouvés ici (les patronats) sont nos ainés. Nous les respectons certes, mais il faut reconnaitre qu’ils ont pris de l’âge. En ce qui nous concerne, nous allons apporter à notre tour notre pierre à l’édifice. Il s’agira d’aller vers les entrepreneurs pour non seulement les sensibiliser, mais leur apporter l’information dont ils ont besoin pour se développer.’’
Pendant que le Réseau national des entrepreneurs lutte pour une plus grande inclusion, d’autres associations militent pour plus de rigueur dans la sélection des membres. C’est le cas, par exemple, du Club des investisseurs sénégalais qui exigeait un certain chiffre d’affaires, mais aussi de l’avant-dernier-né, le Club 50 % de préférence nationale porté sur les fonts baptismaux par le patron d’Ecotra. Ce dernier est même allé jusqu’à exiger des ‘’enquêtes de moralité’’ pour fermer la porte à ceux qu’il considère comme des ‘’entreprises bidon’’.
C’est dans ce contexte qu’est né le RNES pour prendre tout le monde. Sans exception. De l’avis de ce responsable d’une organisation patronale, ce qui importe, c’est moins les noms des présidents. ‘’Il faut plutôt s’intéresser aux chiffres d’affaires des entreprises membres des différentes associations, au nombre d’emplois créés par les entreprises membres des différentes associations... Voilà ce qui est important’’.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
FIN DE RÈGNE EN RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Troisième mandat ? En voilà une prétention bien incongrue. Finalement, c’est BBY que Macky Sall aura réduit à sa plus simple expression. Nous sommes déchus au rang d’une authentique République bananière (2)
“Rares sont les averses que ne précédent pas certains signes avant-coureurs“(1)
Dans une République, il est établi que la Constitution, la charte fondamentale que s’est librement donnée le peuple, doit être strictement respectée par tous. Ensuite en République, le pouvoir suprême est périodiquement transféré d’un concitoyen à un autre par le biais de l’expression libre de la volonté populaire. Enfin en République, il est normal et même impératif qu’il y ait un terme à l’exercice de ce pouvoir et que l’alternance soit la norme. Ne serait-ce que pour régénérer les idées, les énergies et renouveler les équipes dirigeantes.
Il est donc légitime de s’interroger sur ce qui pourrait bien justifier, dans la conjoncture actuelle, une prolongation du bail de Macky Sall. En violation de la Constitution. Troisième mandat ? En voilà une prétention bien incongrue (contraire aux usages et à la bienséance) de la part du président de l’Alliance pour la République (APR).
Ne serions-nous donc plus en République ?
Cette velléité prêtée à Macky Sall (ou devrais-je dire cette menace ?) s’inscrit en fait dans l’engrenage inévitable d’un crépuscule irréversible : une fin de règne qui s’annonce calamiteuse. Le règne a commencé suite à la victoire en 2000 d’Abdoulaye Wade, qui après s’être prestement débarrassé de ses alliés de gauche, a installé le pays dans un libéralisme tropical débridé fondé sur le triptyque suivant : (1) infrastructures-endettement-retro commissions ; (2) austérité-filet social alibi ; et (3) la poursuite obsessive de l’enrichissement personnel.
Macky Sall, en 2012, a inscrit le Sénégal dans la stricte continuité d’un même régime APR-PDS miné par ses éternelles querelles de famille. Il prit soin néanmoins d’enrôler des acteurs majeurs, anciens opposants de Wade, et qui étaient pourtant porteurs du projet de rupture conceptualisé par les Assises nationales et la Commission nationale de réforme des institutions. L’erreur bien entendu fut d’incorporer dans leurs rangs d’opposants le Premier ministre de Wade, déchu du fait d’une classique querelle de succession. La deuxième erreur étant d’avoir cru qu’une coalition électorale se métamorphoserait en coalition de gouvernement dans un régime présidentialiste ! Une naïveté impardonnable.
Ce régime (APR-PDS) ou Macky Sall aura été tour à tour Directeur général, conseiller du président, ministre, ministre d’Etat, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale puis président de la République est aujourd’hui à l’agonie après 23 ans de règne.
Ce régime exhibe cinq des caractéristiques d’une fin de règne telles qu’identifiées par certains politologues et historiens. (1) (2) (3)
- L’incapacité à faire face à toute conjoncture économique et sociale « pourrie » ;
- Un pouvoir usé, sans idées et qui s’appuie sur la répression et non le consentement pour remédier à la perte significative de popularité du chef ;
- Une cascade de scandales dans tous les secteurs de la vie publique et la paralysie de l’Etat où le pouvoir échappe à son détenteur ;
- Une parole du chef de l’Etat totalement dévalorisée aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger ;
- Une coalition politique au pouvoir qui va inévitablement s’effriter, se reconfigurer, s’effriter à nouveau…(Quoi de neuf?)
Voyons quelques illustrations de cette fin de règne dont la tentation du troisième mandat ne constitue que le dernier avatar dans une dynamique de fuite en avant.
Gestion des crises
Les années à venir vont être en Afrique des années de crises. Crises sanitaires avec la possible survenue de nouvelles pandémies, crises économiques et monétaires avec la remise en cause de l’hégémonie du dollar et de l’euro, crises urbaines et migratoires du fait d’une démographie dynamique, crises alimentaires avec les restrictions liées à la guerre en Ukraine, crises sécuritaires avec la persistance de la menace jihadiste… La question n’est pas de spéculer sur la matérialisation future ou non de ces crises mais plutôt de s’interroger sur la capacité de l’État à y faire face. Or nous avons un État qui nous a plutôt habitués à l’amateurisme et à l’improvisation (face aux inondations) au mimétisme (réponse au Covid) et aux effets d’annonces non suivies d’actions (face à l’insécurité routière). Nous avons un État ou les fonctions transversales d’analyses prospectives, de planification participative, de co-production des politiques publiques et d’évaluation systématique font cruellement défaut. Et surtout un État qui en année préélectorale aura “la tête ailleurs “.
La conjoncture “pourrie”qui découlera de la convergence de ces crises et de l’incapacité de l’État à y faire face ne pourra qu’accentuer l’atmosphère de fin de règne et mettre en exergue l’inanité d’un troisième mandat.
Usure du pouvoir
Un parti politique est avant tout une boite à idées offrant à l’électorat un programme découlant d’une vision pour un avenir meilleur et une méthodologie pour sa mise en œuvre. Entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, j’avais approché l’APR en tant que Directeur de la stratégie d’Ousmane Tanor Dieng (PS) pour tenter une synthèse de nos programmes respectifs. En pure perte. La seule préoccupation étant le « partage du butin ». Le Yonu Yokute vendu à l’électorat a vite été remisé dans l’escarcelle des promesses mensongères au profit du dernier slogan de la Banque mondiale : “Emergence ! “et d’un plan concocté par McKinsey, consultant de la Banque, plan annoncé depuis Paris sans consultation des « alliés ». Depuis, aucune idée innovante n’a été produite pour régler les problèmes structurels ou conjoncturels de notre pays.
Éducation ? Rien ! Santé publique ? Rien. Éradication de la pauvreté, réforme du CFA, industrialisation, intégration régionale …? Rien. Infrastructures ? Wade! « Guerre contre le Covid » ? Macron mot pour mot. Bourses familiales ? Lula via la Banque mondiale. La seule préoccupation du parti au pouvoir demeure comment gagner les prochaines élections. Ce qui explique la prééminence du duo Madior Fall-Mahmoud Saleh et la persécution d’Ousmane Sonko.
Un troisième mandat pour plus de rien ? Soyons sérieux, voyons ! Et lorsque le mécontentement monte inévitablement, la réponse est prévisible à souhait : répression et instrumentalisation de la justice pour …”réduire l’opposition à sa plus simple expression “(dixit Macky Sall. Incroyable)
L’usure du pouvoir est avant tout l’usure de l’intelligence politique.
Des scandales à gogo
La cascade de scandales financiers à laquelle nous avons assisté, ahuris, est à la fois un symptôme classique et un accélérateur de fin de règne. A chaque fois que la fin approche, la préoccupation de la survie individuelle prend le dessus et se traduit dans les faits par le pillage sans vergogne des caisses de l’État et la quête de l’impunité par le biais de la transhumance. Ce qui explique le « ni oui ni non » de Macky Sall, anxieux d’éviter la débandade et son offre de gouvernement de « combat » pour tenter l’impensable : une présidence à vie dont le prélude serait le troisième mandat. (4) Pari risqué pour le président le plus impopulaire de l’histoire du Sénégal contemporain. La déchéance morale est telle que des « alliés pour la République » n’hésitent plus à se transformer en « fossoyeurs…de la République. Lorsque la mission qu’on s’est soi même assignée et qui justifie votre propre existence est à ce point trahie, c’est que la fin est proche et qu’elle sera …calamiteuse !
La seule façon de lutter efficacement contre la corruption, c’est de mettre fin à l’impunité. Lorsqu’un délinquant potentiel sait qu’il sera arrêté jugé et sanctionné, il y regardera à deux fois avant de commettre son larcin. Mais lorsque le président approuve, encourage et bloque toute procédure par le biais de son “coude”, il devient complice de crime en bande organisée.
La parole du président
Normalement un président de la République gouverne par la parole. Lorsque cette parole est dévalorisée, le président perd toute autorité. Macky Sall nous a abreuvé de fausses promesses dignes d’un authentique charlatan et destinées à leurrer les personnes crédules. C’est cet avilissement moral qui a fait le lit de toutes les turpitudes commises par son régime et ce, sous la protection de son « coude ». Nous sommes donc malheureusement déchus au rang d’une authentique République bananière. C’est-à-dire d’un État dirigé par un gouvernement corrompu, sous le contrôle d’intérêts extérieurs. Et par un président qui ne respecte même pas sa propre parole : « je réduirai la durée de mon mandat. Je mettrai en œuvre Yonu Yokute si je suis élu. Je ne briguerai pas de troisième mandat. Je ne protègerai personne. Je dirigerai une gouvernance sobre et vertueuse. Je n’enlèverai pas une virgule à la Constitution de Mbow et Loum. Je déverserai des dizaines de milliards sur Tambacounda, Kaolack, Sedhiou et .. » et j’en passe ! Qui le croit aujourd’hui ? Qui d’ailleurs l’écoute encore ?
Lorsque la parole d’un président est assimilée à de la ruse, à du mensonge et à de la duplicité, son autorité sera systématiquement défiée. Surtout lorsque cette autorité s’appuie sur l’incompétence et l’amateurisme.
BBY (5) : d’une coalition contre le troisième mandat (Wade) à une coalition pour le troisième mandat (Macky) ?
Dans un régime presidentialste, il n’y a tout simplement pas de coalition de gouvernement. Il ne faut pas se leurrer. La Constitution attribue des pouvoirs exhorbitants au président et ce sans responsabilité. Il dispose des caisses du Trésor à sa guise pour financer ses priorités sans compter sa caisse noire pour laquelle il n’a aucun compte à rendre. Le président décide de tout, littéralement. La soit disant coalition est en fait un 12e Gaindé dont la mission est d’applaudir le champion en échange des “bonbons et des sucettes”dénoncés à l’époque par Senghor a propos de la Loi Cadre. Faut-il soutenir le projet funeste de Macky Sall ou se trouver un nouveau champion ? Il est quand même invraisemblable que la coalition BBY après 12 ans de compagnonnage n’ait pas réussi à imposer à Macky Sall un candidat à sa succession et se retrouve ainsi piégé : soit soutenir un candidat “qui ne peut pas faire plus de deux mandats consécutifs”, soit s’aligner derrière un candidat non issu de ses rangs. Des wagons à la recherche d’une locomotive ! Triste sort pour des partis historiques qui se retrouvent aujourd’hui fragilisés et fracturés.Des partis qui s’étaient pourtant coalisés pour bloquer un troisième mandat de Wade. (Cherchez l’erreur !)
Finalement, c’est BBY que Macky Sall aura réduit “à sa plus simple expression “.
Cette fin de règne s’annonce donc bien chaotique.
Et avec ça, Macky Sall exhibe une prétention, totalement saugrenue (étrange et ridicule) de briguer un troisième mandat ? Parce qu’il a “construit des routes “ ?
(3) Chronique d’une fin de règne.Par Patrick Rambaud de l’Academie Goncourt
Livre de poche 2018
(4) En Afrique tous les 3e mandats ont été suivis d’une présidence à vie.
(5) Coalition au pouvoir : APR, PS, AFP, PIT, LD, Rewmi …
VERS LA DIGITALISATION DE L'INDUSTRIE MUSICALE
La quatrième édition de Dakar music expo (DMX) est prévue, du 9 au 11 février. Des professionnels venus d'horizons divers vont échanger autour du thème de la digitalisation de l'industrie musicale.
Dakar Music expo (DMX) célèbre la création africaine autour de débats, show cases et rencontres, afin de créer un réseau et des opportunités professionnelles pour les jeunes talents et professionnels du pays et du continent. Après trois années consécutives, ce salon international annuel de la musique revient, ce 9 février, pour trois jours, en réunissant professionnels, décideurs, organisateurs d'événements, associations professionnelles, entreprises de l'industrie musicale etc.
Chaque édition, l'organisateur et son équipe essaient de faire quelque chose qui impacte, à travers notamment les thématiques abordés, sur l'écosystème musical. Cette année, les discussions vont tourner autour de la digitalisation de l'industrie musicale. ''On voit que dans le monde entier l'industrie musicale repose sur des outils digitaux. Nous allons discuter entre professionnels sénégalais et africains et d'autres spécialistes venus d'ailleurs. Nous parlerons de l'écosystème mondial, des particularités en Afrique, et des solutions que nous pouvons apporter'', déclare l'initiateur de l’événement Doudou Sarr.
L’objectif est de trouver des pistes de développement pour avoir un secteur beaucoup plus performant. Monsieur Sarr note que le défis à relever, c'est le paiement de la consommation d'un produit musical. ''Maintenant, c'est les plateformes d'écoute, parce qu'on ne vend presque plus de CD. On écoute de la musique sur les téléphones. Mais, est-ce qu'on l’achète ?'', se demande-t-il. Il regrette le fait qu'on télécharge de la musique gratuitement.
Ainsi, d'après lui, le digital pourrait aider à générer des revenus et des richesses, en achetant. 17 millions d'habitants n'est pas une mince affaire, à ses yeux. ''Il faut voir comment, en se servant de l'outil digital, on peut s'assurer que l'artiste génère des revenus. Dans cette dynamique d'encourager la consommation locale où l'on parle de l'agriculture et autres, il faut rajouter la consommation des produits musicaux'', indique Doudou Sarr.
A noter qu’il y a cinq artistes Sénégalais dans la programmation : Yoro Ndiaye, Index, Tafa Diarabi, Chadia, Niino MD.
MULTIPLE PHOTOS
MEETING DU PASTEF A MBACKE, LE PREFET DIT NIET
Le meeting du parti Pastef/Les Patriotes qui était prévu, ce vendredi à Mbacké, n’aura pas finalement lieu. Le préfet du département a déclaré irrecevable la déclaration de manifestation publique.
Le meeting du parti Pastef/Les Patriotes qui était prévu, ce vendredi à Mbacké, n’aura pas finalement lieu. Le préfet du département a déclaré irrecevable la déclaration de manifestation publique. L’autorité administrative relève un vice dans la requête des organisateurs.
« Signée par deux personnes, cette déclaration demeure irrecevable car ne respectant pas les dispositions du code pénal qui, en son article 96, dispose que la déclaration fait connaître les prénoms, noms et domiciles des organisateurs et est signée par trois d’entre eux faisant élection de domicile dans la Région (cf. loi n° 74-13 du 24 juin 1974 abrogeant et remplaçant les dispositions du chapitre deuxième du titre premier du livre troisième du Code pénal) » a fait savoir Amadoune Diop.
La manifestation ne peut, en conséquence, se tenir aux date, heures et lieu Indiqués, a précisé le préfet.