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12 août 2025
REVISION EXCEPTIONNELLE DES LISTES ELECTORIALES, LES OPÉRATIONS DURENT 19 JOURS
Le président de la République va-t-il accéder favorablement à la demande du collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) de prolonger le délai de la révision exceptionnelle des listes électorales ?
Le décret N°2023 – 464 du 07 mars 2023 portant révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024 a été publié tout dernièrement. Les jours non ouvrables ainsi que les jours fériés font que les potentiels candidats ne disposent que de 19 jours pour effectuer les opérations électorales.
Le président de la République va-t-il accéder favorablement à la demande du collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) de prolonger le délai de la révision exceptionnelle des listes électorales ? Lors d’une conférence tenue récemment, le COSCE disait par la voix de son président Babacar Gueye qu’ « il faut prolonger le délai. Ce, en vue d’assurer une participation qualitative et quantitative des citoyens au scrutin présidentiel de 2024. La période d’un mois allouée à cette étape clé du processus électoral est trop courte. Alors qu’elle est une période cruciale pour les électeurs, notamment pour les primo-votants et ceux désirant effectuer une modification de leur adresse électorale ».
Ce serait une bonne chose croit savoir Aliou Diagne. Et, ce jeune homme de 19 ans qui n’est pas encore inscrit sur les listes électorales comme la plupart de ses camarades d’âge se justifie « vous savez, il n’y a qu’une seule commission dans l’ensemble de la commune et ce ne sera pas facile de s’inscrire surtout que ma carte d’indentification nationale n’est pas encore sortie ». Ces opérations électorales, en fait, ne dureront que 19 jours. C’est parce que les commissions administratives chargées des opérations de cette révision exceptionnelle des listes électorales ne travailleront que 19 jours. Cela s’explique par le fait que les opérations démarrent le 06 avril pour se terminer le 02 mai et les commissions ne fonctionnent pas les dimanches et les jours fériés. Et, durant cette période, le nombre de jours fériés est de 3 et les dimanches sont au nombre de 4.
Pour rappel, le décret N°2023 – 464 du 07 mars 2023 portant révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024 renseignent que les opérations électorales vont se dérouler du 06 avril au 02 mai. Dans ce texte, l’autorité en charge de l’organisation des élections fixe à 26 jours la durée des opérations d’inscription, de modification de l’inscription, de changement de statut et de radiation d’électeurs. En effet, ce texte précise que ladite révision des listes électorales se déroulera du jeudi 06 avril au 02 mai 2023 sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger pour le vote des Sénégalais de l’extérieur. Les citoyens sont donc invités à se rapprocher des commissions administratives pendant cette période.
YAW ANNULE SA MANIF DU 3 AVRIL
Après le 29 et le 30 mars, la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) avait prévu une autre manifestation le 3 avril prochain. Celle-ci vient d’être annulée.
Après le 29 et le 30 mars, la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) avait prévu une autre manifestation le 3 avril prochain. Celle-ci vient d’être annulée.
« La coalition YEWWI ASKAN WI, tenant compte des échanges avec de Hauts gradés des forces de défense et de sécurité de notre pays et aussi des résultats de larges concertations, a décidé de reporter à une date ultérieure sa manifestation du 03 Avril 2023 qui était prévue sur l’étendue du territoire national », souligne un communiqué reçu à Emedia.
Lequel ajoute : « La Coalition réitère que les tensions politiques sont le seul fait d’un régime aux abois et en perte de repères. Elle appelle donc le peuple sénégalais, et particulièrement la jeunesse, à rester mobilisés pour la libération immédiate de tous les détenus politiques des geôles de Macky Sall. »
Avant de conclure : « La poursuite de notre lutte pour le respect des libertés individuelles et collectives, ainsi que la consolidation de la démocratie et de l’État de droit, conduira à l’élaboration d’un nouveau plan d’action qui sera communiqué dès la semaine prochaine. »
Par ailleurs, il faut noter que le préfet du département avait déjà décidé d’interdire la marche projetée à la date du lundi 03 avril, au motif de risque de troubles à l’ordre public et entrave à la libre circulation des personnes et des biens.
PAR EMMANUEL DIEDHIOU
SUR LES LEVRES DU PRETRE, NOTRE PRIERE
La vie dans l’esprit à laquelle Saint Paul nous convie en nous invitant à nous départir des convoitises de la chair est un défi à la fois redoutable et salutaire pour la liberté humaine, surtout en ce temps de carême où le Malin nous confronte
La vie dans l’esprit à laquelle Saint Paul nous convie en nous invitant à nous départir des convoitises de la chair est un défi à la fois redoutable et salutaire pour la liberté humaine, surtout en ce temps de carême où le Malin nous met en bute à toutes sortes de tentations.
Pour y arriver, avec la grâce de Dieu, nous devons d’abord nous convaincre que l’ennemi le plus redoutable est en nous, qu’il fouette, avec une subtilité déconcertante, nos penchants mauvais les plus primitifs pour nous entrainer loin de nos frères et loin de Dieu.
Il nous faut par conséquent revenir à Dieu de tout notre cœur par le jeûne, l’aumône et la prière, comme nous y invite la sainte Eglise en ce temps béni de carême, en ouvrant toutes les portes de notre être à la miséricorde divine, mais également en faisant la paix avec nous-mêmes, avec nos frères et sœurs et surtout avec Dieu.
Cette triple relation trouve son expression la plus éloquente dans les dynamiques de pardon et de réconciliation, omniprésentes dans notre marche commune vers Pâques. En effet, nous vivons en société, et il n’est pas besoin d’être fin psychologue pour nous rendre compte que nos refus d’aimer et nos soifs de vengeance sont souvent tenaces parce que nous n’avons pas fini de faire la paix avec nous-mêmes pour nous regarder chaque matin devant la glace de Dieu en débiteurs invétérés de sa miséricorde.
Comme dans la parabole du serviteur impitoyable devant celui qui lui devait moins que ce qu’il devait, lui, à son maitre créancier, nous présentons souvent cette hideuse face du parfait dévot drapé d’une hypocrisie répugnante et qui se refuse à pardonner, jetant aussi facilement qu’injustement l’anathème sur l’autre, victime innocente sur qui nous débitons toutes sortes de méchancetés, avec une volonté morbide et revancharde de nuire.
Pourtant, il faut bien convenir que le pardon et la réconciliation sont parmi les interpellations du carême chrétien dont la mise en œuvre pratique donne à notre désir de conversion toute sa consistance axiologique. Le pardon qui prédispose à la réconciliation est une valeur chrétienne éminente, surhumaine diraient certains, mais libératrice pour soi et pour la communauté de foi que nous constituons.
Pardonner soixante-dix fois sept fois, selon la célèbre métaphore du Christ que notre intelligence et sagesse de chrétiens nous commandent de ne pas prendre au pied de la lettre, c’est en définitive s’inscrire dans une dynamique de renouveau spirituel. C’est aussi et surtout libérer son cœur de tout ce qui peut empêcher de rencontrer son frère ou sa sœur dans la vérité de l’amour et de jouir de la tendresse d’un Dieu …prodigue, qui nous couvre de baisers chaque fois que nous prenons conscience de notre péché et de notre indignité filiale pour revenir à lui de tout notre cœur !
Du reste, douter de l’incommensurable capacité de Dieu à pardonner nos fautes, même les plus graves, c’est commettre un péché impardonnable, un péché contre l’esprit ! Dieu, le Dieu de Jésus-Christ, confessons-le avec force sous toutes les latitudes, est au-delà de nos catégories humaines et se passe bien volontiers de notre code pénal qui nous offre, au prétoire des accusations fratricides, une palette de chefs d’inculpation pour charger celui ou celle dont la posture attend certainement plus notre pardon qu’autre chose !
Le pardon et la réconciliation sont donc au cœur de la liturgie pénitentielle de l’église et du message évangélique en ce temps de carême, ce kairos qui nous est donné comme une chance pour restaurer notre relation avec Dieu et avec le prochain. Celle-ci est, hélas, régulièrement fragmentée ou abimée par le péché, la boulimie du pouvoir, l’idolâtrie, le fétichisme intellectuel, le mensonge, la méchanceté gratuite, la sottise tyrannique ou encore cette violence qui s’origine du cœur pour déborder, tel un vase, sur le tissu social tuméfié…
Devant cette situation, la prière de l’Eglise, placée sur les lèvres du prêtre, oint de Dieu et intendant des mystères sacrés, se fait unanime et plus forte que les démons de nos divisions : Oui, c’est à toi, Seigneur, que nous le devons, si le désir de s’entendre l’emporte sur la guerre, si la soif de vengeance fait place au pardon, et si l’amour triomphe de la haine.
Cette prière de la préface eucharistique II sur la réconciliation que nous reprenons en frémissant fait en réalité écho à la béatitude de la miséricorde en même temps qu’elle explicite le nœud du Pater, la prière chrétienne par excellence, où nous demandons à être pardonnés comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Daigne, Marie, Notre- Dame des Béatitudes, fortifier nos pas sur le chemin de la réconciliation véritable et féconder l’œuvre de tous ceux qui travaillent à ce que la purification de la mémoire se pose en « vigie pour le présent et l’avenir de l’Eglise ». (Mgr MINNERATH).
LE SENEGAL LEVE PRES DE 202 MILLIARDS DE FRANCS CFA SUR LE MARCHE FINANCIER DE L’UEMOA
Le ministère sénégalais des Finances et du Budget annonce avoir effectué, avec ‘’un franc succès’’, une levée de fonds de 201 milliards 860 millions de francs CFA sur le marché financier de l’UEMOA.
Dakar, 31 mars (APS) - Le ministère sénégalais des Finances et du Budget annonce avoir effectué, avec ‘’un franc succès’’, une levée de fonds de 201 milliards 860 millions de francs CFA sur le marché financier de l’UEMOA.
Il affirme avoir mené l’opération financière par le biais de la DGCPT, la direction générale de la comptabilité publique et du Trésor, de concert avec la société de gestion et d’intermédiation Invictus Capital & Finance.
‘’L’opération, qui porte sur des tranches de maturité de 5,7 et dix ans, a été lancée le 6 mars 2023 pour un montant de 120 milliards de francs CFA. Cet objectif a été par la suite révisé à 200 milliards de francs CFA. En définitive, l’opération a été sursouscrite et clôturée à 201 milliards 860 millions de francs CFA’’, lit-on dans un communiqué du ministère.
Il signale que même si ‘’elle a été effectuée dans un contexte difficile de marché de capitaux, marqué notamment par une hausse des rendements moyens, cette levée de fonds a été réalisée dans les délais impartis et a rencontré un franc succès’’.
Le ministère des Finances et du Budget estime que l’opération financière s’est déroulée ‘’avec une grande diversité et une forte participation de souscripteurs non bancaires’’.
Cette transaction financière consistait à une ‘’structuration’’ et au ‘’placement des obligations de l’Etat du Sénégal émises par appel public à l’épargne sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine’’, l’UEMOA.
L’opération a été effectuée du 6 au 24 mars 2023. Ses ‘’résultats attestent […] la confiance réitérée des investisseurs à la qualité de la signature de l’Etat du Sénégal, grâce à sa stabilité institutionnelle et à la résilience de son cadre macro-budgétaire’’, souligne le communiqué.
Le ministère des Finances et du Budget estime que le ‘’franc succès’’ de l’opération est la preuve de ‘’la consolidation du marché financier régional comme une solution crédible aux enjeux de financement des Etats de l’UEMOA et des entreprises publiques et privées’’.
Invictus Capital & Finance offre ses services aux entreprises, aux gouvernements, aux collectivités, aux institutions financières et aux particuliers, selon le texte.
L'ARMEE RENFORCE SA FLOTTE
Le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, a réceptionné, jeudi, le deuxième casa 295, un avion-cargo tactique militaire, acquis par l’Etat pour accompagner la montée en puissance de l’armée sénégalaise.
Dakar, 31 mars (APS) - Le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, a réceptionné, jeudi, le deuxième casa 295, un avion-cargo tactique militaire, acquis par l’Etat pour accompagner la montée en puissance de l’armée sénégalaise.
‘’L'acquisition de ce nouvel avion de transport permet de renforcer considérablement les capacités de l'Armée de l'air dans ses missions régaliennes’’, a-t-il dit.
Le ministre des Forces armées a visité l’appareil en compagnie du général de corps d’armée, chef d’état-major des armées, du général de Brigade aérienne, chef d’état-major de l’armée de l’air, des généraux et des représentants d'Airbus, le concessionnaire.
Selon M. Kaba, l’acquisition de cet appareil ‘’cadre parfaitement avec la vision politique’’ du président de la République, Macky Sall, ‘’résolument engagé depuis plusieurs années à soutenir la montée en puissance de notre outil de défense’’.
Pour lui, cet avion répond au besoin de l’armée de l’Air et de manière générale des Forces de défense sénégalaises.
‘’L'aéronef peut transporter des effectifs substantiels de combattants équipés et peut permettre le parachutage de personnels, de matériels et de vivres. Il peut également mener des missions d'évacuation sanitaire avec une grande capacité d'emport'', explique t-il.
Les qualités techniques de cet avion en font une évolution du Casa 235 acquis il y a une dizaine d’années.
‘’Cet appareil est une évolution du Casa 235 en ce sens qu’il a 3 m de plus en terme de fuselage des moteurs qui lui donnent 2000 chevaux de plus et des performances identiques mais renforcées par rapport au casa 235’’, a renseigné le capitaine Moussa Wade, pilote commandant de bord des Casa 295 et 235.
Selon lui, ‘’l’avion a des ailes hautes, ce qui lui permet d’atteindre les capitales régionales en toute sécurité. Un avion en décollage comme en atterrissage a des vitesses assez importantes qui peuvent aller jusqu’à 250 km/h et 300kmh.’’
Le capitaine Moussa Wade a rappelé que l’appareil peut transporter jusqu’à 8 tonnes et 70 personnes en toute sécurité.
HAJJ 2023, L'APPEL A UNE SYNERGIE D'ACTION
Le Premier ministre Amadou Bâ a exhorté vendredi, à Dakar, les acteurs du pèlerinage à travailler ensemble, en vue de faire du Hajj 2023 "un grand succès", en dépit du délai très serré avant le début de ce rendez-vous annuel.
Dakar, 31 mars (APS) - Le Premier ministre Amadou Bâ a exhorté vendredi, à Dakar, les acteurs du pèlerinage à travailler ensemble, en vue de faire du Hajj 2023 "un grand succès", en dépit du délai très serré avant le début de ce rendez-vous annuel.
"L'édition 2023 se déroule dans un contexte particulier, car marquant le retour à la normale après trois années de restrictions dues à la Covid-19", a d'emblée relevé M. Ba en présidant un conseil interministériel consacré au pèlerinage à La Mecque.
L'atteinte de cet objectif requiert de "travailler la main dans la main pour offrir un service de qualité, notamment en termes de transport, de logement et de soins de qualité", a estimé le chef du gouvernement sénégalais, avant d'ajouter : “Nous devons également nous assurer que les normes de sécurité sont respectées à toutes les étapes du pèlerinage”.
Le conseil interministériel, qui a vu la présence de plusieurs voyagistes privés, est d'ailleurs organisé dans l'objectif de faire du pèlerinage 2023 "un grand succès malgré les délais très serrés".
"Nous devons travailler ensemble en respectant les normes de qualité et de sécurité les plus élevées conformément à la volonté du chef de l'Etat", a préconisé Amadou Bâ, invitant le ministère des Affaires étrangères à prendre les dispositions nécessaires pour faciliter l'enrôlement des pèlerins.
Il a suggéré d'utiliser tout support approprié pour donner les informations utiles aux candidats, afin qu'ils puisent accomplir leur pèlerinage en toute sécurité et sérénité.
Cette année, le Sénégal s'est vu octroyer un quota de 12 860 pèlerins, dont 11 000 sont réservés aux voyagistes privés. Les 1860 pèlerins restants seront convoyés par la Délégation générale au pèlerinage.
Le ministre des Finances, Moustapha Ba, a recommandé une mise en compétition des banques en vue d'obtenir un taux de conversion fixe du "riyal", la monnaie saoudienne, mais aussi de prendre les mesures nécessaires pour l'exonération des cas sollicités.
Il a été demandé au ministre de l'Intérieur de mettre en place un dispositif spécial pour l'émission de passeports pour les pèlerins et pour assurer leur sécurité au départ comme à l'arrivée.
Le Premier ministre a demandé au ministre de la Santé de prendre les dispositions pour faire libérer les locaux du hangar des pèlerins en relation avec les services de sécurité.
"Il faut aussi élaborer un protocole sanitaire et en assurer la large diffusion, procéder à la désignation des équipes chargées de la visite médicale de même que les localités prévues à cet effet", a instruit Amadou Bâ.
Il a invité le ministre des Transports aériens à prendre les dispositions nécessaires pour la préparation de l'opérationnalisation du terminal des pèlerins de l'aéroport international Blaise Diagne (AIBD).
Il a aussi appelé la compagnie Air Sénégal à engager des discutions avec la compagnie aérienne saoudienne Flynas, en vue d'identifier les pistes de collaboration possibles.
MULTIPLE PHOTOS
A MONT-ROLLAND, LA SUCCESS STORY D’UNE FERME AGRICOLE
Qualité fruits Sénégal (QFS), une ferme agricole dont les installations s’étendent sur 400 ha à Mont-Rolland, dans la région de Thiès (ouest), est présentée par ses promoteurs comme un modèle à dupliquer partout au Sénégal
Mont-Rolland, 31 mars (APS) - Qualité fruits Sénégal (QFS), une ferme agricole dont les installations s’étendent sur 400 ha à Mont-Rolland, dans la région de Thiès (ouest), est présentée par ses promoteurs comme un modèle à dupliquer partout au Sénégal dans le cadre de la lutte contre l’exode rural.
Cette ferme spécialisée dans l’arboriculture, les cultures maraîchères et l’élevage, a démarré ses activités en 2018 dans ce village jusque-là fortement marqué par l’exode rural.
En accord avec la mairie et les populations locales, la société exploite une assiette foncière de 400 ha sur la base d’un partenariat suivant lequel ces terres ne sont ni achetées ni vendues, selon Souleymane Bassoum, ingénieur agronome et directeur général de QFS.
Les terres sont simplement ‘’mises à contribution’’, ce qui veut dire que le projet appuie chaque paysan à identifier son champ et à le cartographier. Ensuite seulement, ‘’le projet lui donne 500.000 francs CFA comme cadeau de bienvenue, ainsi qu’un emploi salarié ‘’minimum pendant 12 mois’’, explique-t-il.
Le problème du foncier étant ‘’crucial au Sénégal’’, il a fallu discuter avec les propriétaires, avant que la mairie ne signe avec le promoteur une convention à durée déterminée aux termes de laquelle les paysans ne sont pas ‘’dépossédés’’ de leurs terres, précise le maire, Yves Lamine Ciss.
Le conseil municipal, avec l'accord des propriétaires, a voté une convention de 35 ans, fait savoir l’édile, ajoutant que la priorité de la politique d'embauche revient à la commune de Mont-Rolland. Si le profil d'employé recherché n’est pas disponible parmi les propriétaires de terre, ‘’on cherche ailleurs dans Mont-Rolland’’, mais les propriétaires des champs demeurent ‘’prioritaires’’ pour les embauches, indique le maire.
‘’C’est un projet d'envergure qui impacte sur plusieurs communes du Sénégal. Il y a des gens qui viennent de Khombole, Ngaye, Rufisque et de partout pour travailler dans ce projet’’ qui constitue une réponse à ‘’la crise de l'emploi’’, souligne Yves Lamine Ciss.
Il est aussi adapté à la situation de Mont-Rolland où ‘’on avait beaucoup de difficultés, surtout pendant la période de soudure. Depuis 1972-1973 avec la sécheresse, nous avons toujours eu des difficultés avec la saison des pluies pour nourrir les familles si bien que l'exode était devenu normal’’ dans ce village confronté il y a peu à ‘’un exode rural massif’, selon le maire.
‘’Aujourd'hui, celui qui ne travaille pas à Mont-Rolland, c'est parce que tu ne veux pas travailler’’, si l’on sait qu’avant, ‘’il y a des familles pour lesquelles il fallait acheter des sacs de riz pour [leur ravitaillement]’’, renseigne-t-il.
‘’Sur chaque tonne de légumes que nous exportons, il y a 6500 francs CFA qui reviennent à la commune, et sur chaque tonne que nous vendons sur le marché local, elle encaisse 3500 francs CFA’’, signale le directeur général de QFS, une entreprise agricole spécialisée dans les cultures maraîchères et fruitières (mangues et bananes).
‘’Pour la culture maraîchère, nous avons le haricot, ensuite les tomates, le piment, la carotte, les choux, les navets, la laitue. Nous travaillons 12 mois sur 12. Nous ne sommes pas une société qui ferme’’, détaille l’ingénieur agronome.
‘’Nous avons progressivement mis notre option sur le Sénégal. Nous exportons 48 pour cent de notre production, et 52 pour cent de cette exportation va vers le marché local et sous-régional’’, a relevé Souleymane Bassoum. Il ajoute: ‘’en pleine saison, nous avons 2000 emplois et en moyenne saison, nous en avons 400. Nous payons 1 milliard en salaires par an et avons versé 72 millions à la mairie depuis le démarrage du projet’’.
La première année, note-t-il, ce montant était de ‘’13 millions, la deuxième année, 27 millions et cette année, 30 millions’’. Il s’y ajoute que ‘’95 pour cent des employés sont de la commune de Mont-Rollant, 85 pour cent sont des femmes et 65 pour cent sont des jeunes’’.
LE SÉNÉGAL SUR LE FIL DU RASOIR
L’attitude du pouvoir sénégalais irrite à Paris. L’idée du troisième mandat, la répression, tout cela déclenche, hors micro, de l’inquiétude chez plusieurs diplomates français. Parfois, servir la démocratie c’est savoir renoncer au pouvoir
La tension politique est forte au Sénégal, pourtant un ilot de stabilité en Afrique de l'Ouest. Plusieurs manifestations ont eu lieu en soutien au principal opposant traduit en procès. Ce climat électrique inquiète à Paris, au moment où la France a déjà été « mise à la porte » du Mali et du Burkina.
Dakar, ces dernières 24h, s’est transformé en camp retranché.
Avec des scènes auxquelles le Sénégal ne nous a pas habituées. Ce pays de 17 millions d’habitants, familier des alternances politiques, résiste jusqu’à présent à l’instabilité qui frappe la région.
Mais ça se dégrade.
Hier et aujourd’hui, nombre de banques et de commerces sont restés fermées, les vacances scolaires ont été avancées de 48h, et les embouteillages habituels de la capitale sénégalaise ont cédé la place à des quadrillages policiers.
L’opposition avait en effet appelé à des manifestations, interdites. Manifestations pour soutenir le principal adversaire du président Macky Sall, Ousmane Sonko, traduit en procès pour diffamation.
Sonko ne s’est pas rendu au tribunal. Et à l’issue d’une audience expéditive, il a été condamné à 2 mois de prison avec sursis et 300.000 euros d’amende.
C’est très en deçà des réquisitions du Parquet, 2 ans fermes.
Mais l’incertitude demeure sur l’éligibilité de Sonko pour être candidat lors de la présidentielle dans un an. D’autant que l’opposant est poursuivi dans une autre affaire, accusé de viol.
Ses partisans, qui multiplient les manifestations depuis plusieurs semaines, y voient un complot pour l’écarter de la course électorale. Et ils dénoncent une répression violente des forces de l’ordre.
Le pouvoir répond que le parti de Sonko est « un mouvement dangereux pour la démocratie ».
La tentation illégitime du 3ème mandat
Dit comme ça, ça peut ressembler une simple rivalité politique. Pourquoi c’est aussi tendu ?
Parce que le président en place, Macky Sall, au pouvoir depuis 11 ans, semble avoir l’intention de briguer un 3ème mandat l’an prochain.
Or la Constitution le lui interdit. Elle a certes été modifiée pour ramener le mandat à 5 ans, mais ça ne change rien à l’interdiction d’un 3ème mandat.
Les autorités sénégalaises ont-elles subi des pressions locales (marabouts, entreprises, etc.) et extérieures (France, Etats-Unis, organisations internationales) pour que ce procès ne consacre pas in fine l’exclusion de Sonko de la présidentielle ?
Ceux qui doutaient encore de la nature réelle du procès en diffamation intenté par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang à l’opposant Ousmane Sonko, président du parti Pastef-Les patriotes, ont eu la réponse de la part de quelqu’un dont ils n’attendaient absolument rien en principe, Me Pierre-Olivier Sur, du barreau de Paris, dont la constitution a été faite de façon discrète, lui l’ancien avocat de Karim Wade lors de la « traque des biens mal acquis. »
Sa volonté express de délivrer très vite un message après le verdict du tribunal – 2 mois avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts contre Ousmane Sonko – étonne. Elle semblait relever d’un désir de « conditionner » l’opinion publique en vantant la portée stratégique de la décision du tribunal pour le Sénégal. L’avocat français de Mame Mbaye Niang voulait-il neutraliser au plus vite le potentiel de violence qui dormait à peine dans la ville et qui n’attendait peut-être qu’un signal de la salle d'audience pour exploser ? Parlait-il pour le compte d'un pouvoir auquel le rapport de force politique n'est plus forcément favorable non seulement au regard des derniers résultats électoraux et de la capacité de nuisance des militants de l'opposition face aux forces de défense et de sécurité ?
« Le juge a été mesuré à tel point qu’il ne le (Ousmane Sonko, ndlr) prive pas de ses droits civiques, politiques et de rester dans le débat politique. C’est-à-dire que les juges n’ont pas rendu une décision politique. Ils ont rendu une décision judiciaire. »
Depuis plusieurs semaines, les militants et responsables du parti Pastef-Les patriotes et de la coalition Yewwi askan wi (Yaw) étaient inquiets d’une condamnation qui aurait privé leur chef d’une participation à la présidentielle du 25 février 2024. L’inquiétude régnait aussi chez des organisations de la société civile sénégalaise et étrangère peu désireuses de voir la politique se transformer en sélectionneur de candidats à cette élection majeure pour le Sénégal. La crainte était que l’élimination de Sonko fasse le lit d’un nouveau désordre sanglant entre militants et forces de défense de sécurité, étant donné qu’il serait eu probable que Pastef et Yaw ne réagissent pas à ce scénario catastrophe qui semble pour le moment écarté.
« Quel est le rôle du juge? C’est d’apaiser les choses...Et si la décision avait été trop lourde, eh bien c’était la ville qui s’enflammait et le pays peut-être aussi. Et le débat politique qui risquait de prendre un virage nouveau », assure Me Pierre Olivier Sur au micro de plusieurs journalistes aux abords du tribunal.
Les autorités sénégalaises ont-elles subi des pressions locales (marabouts, entreprises, etc.) et extérieures (France, Etats-Unis, organisations internationales) pour que ce procès ne consacre pas in fine l’exclusion d’Ousmane Sonko de la présidentielle de l’année prochaine ? Les organisations de la société civile
Aux yeux des partenaires économiques et financiers du Sénégal, à dix mois de cette échéance électorale, le risque serait d’installer le pays dans un cycle d’instabilités chroniques et dangereuses dont l’issue ne serait pas forcément maîtrisable. La journée morte d’aujourd’hui, celles du 16 mars dernier, de juin 2022 et de mars 2021 ont démontré le poids nuisant des manifestations politiques (trop souvent interdites) sur le tissu économique local et leur impact sur l’image du pays dans le monde. Le pouvoir sénégalais aurait-il prêté une oreille attentive à toutes ces inquiétudes ?
« Aujourd’hui, les juges ont respecté la continuité et la liberté du droit de chacun de s’exprimer mais ils ont mis les limites de l’outrage, de la diffamation, les limites seraient une autre fois l’injure. Les limites ont été posées », constate l’avocat français.
Pour ceux qui ont suivi le déroulement des joutes – même de loin – il semblait peser sur le juge Yakham Keïta l’impératif de boucler l’affaire coûte que coûte, quitte à bafouer de manière si « grotesque et cavalière » les « droits élémentaires de la défense ». La politique serait-elle passée par là ? Selon des confidences de proches de la mouvance présidentielle, le président Macky Sall aurait fait part de sa volonté de voir tourner la page de ce dossier qui empoisonne l’espace politique et le champ social depuis le mois de janvier dernier. Avec la « manifestation pacifique » annoncée par Yewwi Askan Wi le 3 avril sur l’étendue du territoire national et le défilé du lendemain 4 avril, jour de célébration de l’indépendance, le chemin le plus court pour sortir du face à face mortel entre les deux camps antagonistes était-il dans ce verdict dit d’apaisement ?
En sus, on peut également s’interroger sur l’écart important entre la peine requise par le parquet (2 ans dont 1 ferme) et la note finale du juge (2 mois avec sursis et 200 millions FCFA de dommages et intérêts). S‘agissait-il pour le tribunal de contredire le parquet pour montrer à l’opinion que l’instrumentalisation alléguée de la magistrature par le pouvoir exécutif ne serait qu’une vue de l’esprit ? Le juge et ses assesseurs ont-ils sincèrement désavoué le procureur ?
Si le parquet ne fait pas appel, son silence serait interprété comme une volonté de l’Exécutif de favoriser un retour au calme dans l’espace politique. Mais rien ne semble définitivement acquis pour Ousmane Sonko, d’autant plus que Mame Mbaye Niang et ses avocats animent ce vendredi une conférence de presse... Y a-t-il eu un jeu de rôles le 30 mars 2023 entre le parquet, la partie civile et le juge ?
Optimiste, Me Pierre-Olivier Sur dit « bravo à la justice, bravo à la démocratie et bravo au débat politique de pouvoir continuer avec des limites grâce à la justice. »
Les Sénégalais attendent de voir de visu la suite et la fin qui seront données à ce dossier.
DES COCKTAILS MOLOTOV SAISIS À L'UCAD
La découverte a été faite dans des sachets noirs. Les agents de la sécurité du Coud y ont trouvé au total 30 appareils et 25 masques à gaz. Ils ont été signalés à l’autorité du Coud, qui a saisi, à son tour, le commissaire du Point E
Les membres de la sécurité du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) ont déclaré avoir procédé dans la soirée du 30 mars à une saisie d’un lot de Cocktails Molotov de fabrication artisanale au sein du campus social de l’Université Cheih Anta Diop de Dakar (Ucad).
La découverte a été faite dans des sachets noirs. Les agents de la sécurité du Coud y ont trouvé au total 30 appareils et 25 masques à gaz. Ils ont été signalés à l’autorité du Coud, qui a saisi, à son tour, le commissaire du Point E. La direction du Coud, sous la houlette de Magatte Sène, a d’ailleurs annoncé avoir saisi toutes les autorités compétentes pour des enquêtes approfondies.