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21 août 2025
IDRISSA SECK, LES SENTIERS DE LA RÉDEMPTION
Le Cese et quelques portefeuilles ministériels en poche, le compagnonnage entre le chef de file du Rewmi et le président de l’APR a-t-il produit les effets escomptés ? Idrissa Seck participera-t-il à la présidentielle du 25 février 2024 ?
Le président du Rewmi participera-t-il à l’élection présidentielle du 25 février 2024 ? Son ralliement à la mouvance présidentielle ne semble pas lui apporter les attentes visées. L’incertitude autour de la candidature de Macky Sall est un autre coup à l’avenir politique de l’ancien maire de Thiès.
Deux ans et trois mois qu’Idrissa Seck a fait son retour fracassant sur la scène politique sénégalaise. Le 1er novembre 2020, le président du Rewmi a été nommé à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese) par le président de la République Macky Sall. Un choix surprenant, puisqu’un an auparavant, l’ancien maire de Thiès refusait de reconnaître la victoire du candidat de la mouvance présidentielle, lors de sa réélection en février 2019.
Comme à son habitude, Idrissa Seck s’est lancé dans des calculs politiques qu’il a justifiés en déclarant ‘’que la compétition électorale de 2019 est dernière nous, le contentieux qui en est issu a été éteint par l’ouverture du dialogue national et les résultats remarquables qu’il a produits’’.
Le Cese et quelques portefeuilles ministériels en poche, le compagnonnage entre le chef de file du Rewmi et président de l’APR a-t-il produit les effets escomptés ? La prière d’Idrissa Seck pour Macky Sall, lors de son passage à Thiès (9-11 février 2023) pour une tournée économique dans la région, est assez révélatrice sur l’état d’esprit qui anime le président du Cese : ‘’Que le Seigneur continue d’apaiser votre cœur, de fortifier votre esprit pour que les choix futurs que vous aurez à faire puissent vous valoir un parachèvement de votre parcours déjà exceptionnel d’une telle beauté qu’il n’aura pas d’autre choix que de vous garantir, après une longue et heureuse vie auprès des vôtres, une mention honorable sur les langues de la postérité.’’
En rejoignant la mouvance présidentielle au moment où l’opposition politique n’a jamais autant rééquilibré le rapport de forces avec le pouvoir, le président du Rewmi espérait enfin trouver une machine électorale capable de le placer à la tête du pays en 2024. Fort de sa deuxième place à la Présidentielle 2019, la mise à contribution de tout l’apport de la coalition au pouvoir, s’il est choisi comme candidat de Benno Bokk Yaakaar, était une belle promesse de victoire après ses échecs de 2007 (2e), 2012 (5e) et 2019 (2e).
Selon certaines indiscrétions, il s’agit même de l’accord entre lui et le président Sall pour qu’il accepte de rejoindre la mouvance présidentielle.
Sauf que deux élections sont passées entretemps, sans que l’apport du Rewmi ne fasse sa magie dans les rangs du pouvoir. Pire, l’opposition qu’a quittée Idrissa Seck a réalisé des performances remarquables, en récupérant quatre des cinq grandes villes du pays, dont Thiès, bastion du leader du Rewmi, lors des élections locales de janvier 2023.
Six mois après, elle a quasiment installé une cohabitation à l’Assemblée nationale, en obtenant 82 députés contre 83 pour la mouvance présidentielle qui a bénéficié du changement de camp de Pape Diop, après son élection comme député sur une liste de l'opposition.
Un désaveu pour le président du Rewmi ? Depuis, Idrissa Seck se terre, comme à son habitude, dans ses retraits de la vie publique. Si les troubles de mars 2021 l'ont amené à proposer une médiation entre Ousmane Sonko et Macky Sall pour arrêter la spirale de violence qu’a connue le pays, les conseils du président du Cese ne sont plus aussi bruyants que ce communiqué du 6 mars 2021. Jusqu’à cette tournée économique du président Sall dans la capitale du Rail.
Car les bonnes paroles de l’ancien maire de Thiès interviennent au moment où le président de la République est confronté à la tentation d’un troisième mandat. Un fruit interdit auquel ses partisans le poussent à coups de meetings d’investiture avant l’heure.
À moins qu’il ne soit à l’origine de tous ces discours destinés à préparer l’opinion publique sur le reniement de ses propres promesses, le leader de l’APR reste encore muet sur ses intentions en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Une situation aux incidences multiples sur ses alliés, au premier rang Idrissa Seck.
A-t-il le profil pour être le candidat de BBY en 2024 ?
En effet, au moment où les déclarations de candidature fusent au sein de l’opposition, la coalition Benno Bokk Yaakaar n’a toujours pas identifié son candidat. Et le leader du Rewmi semble loin d’être le profil idéal pour rassembler une mouvance présidentielle au sein de laquelle toutes les parties évaluent la pertinence de la reconduire en vue de la Présidentielle.
Face aux alliés des premières heures, dont le Parti socialiste et l’Alliance des forces de progrès, la légitimité d’un Idrissa Seck candidat de BBY se pose. D’ailleurs, les deux formations politiques ont organisé des rencontres pour réévaluer le compagnonnage au sein de la mouvance présidentielle. Au même moment, l’APR du président Macky Sall ne présenterait-il pas un candidat, si ce dernier venait à choisir de ne pas se présenter pour un troisième mandat ?
Quoi qu’il en soit, Idrissa Seck se retrouve dans une position bien inconfortable. Une candidature du président Macky Sall ruinerait ses espoirs de s’appuyer sur la coalition Benno Bokk Yaakaar pour conquérir le pouvoir. Car son choix risque de provoquer la dislocation de cette alliance qui dirige le pays depuis 2012. Et une candidature au sein de l’opposition peut être encore plus catastrophique pour un homme à la trajectoire politique illisible.
A bientôt 64 ans, Idrissa Seck a-t-il dit adieu à ses ambitions présidentielles ? Lui compte bien abattre toutes ses cartes. Une idée qu’il semble même avoir intégré au moment de prodiguer ses fameuses prières pour le président Macky Sall à Thiès, attendant peut-être la même acceptation de son ancien collègue au sein des gouvernements sous Abdoulaye Wade à propos d’une troisième candidature aux conséquences incertaines.
Il faut aussi souligner les rumeurs tenaces sur son état de santé qui interpellent quant à son avenir politique. En tout état de cause, Idrissa devra se réinventer, s’il veut réaliser son rêve d’être élu chef de l’Etat sénégalais.
BOUGANE INVITE MANSOUR FAYE A BRANDIR SES PREUVES
Le journaliste et homme d’affaires Bougane Guèye Dani persiste dans ses accusations contre Mansour Faye qui aurait détourné un financement de 98 milliards de francs CFA destinés au financement du Programme spécial de désenclavement.
Le journaliste et homme d’affaires Bougane Guèye Dani persiste dans ses accusations contre Mansour Faye qui aurait détourné un financement de 98 milliards de francs CFA destinés au financement du Programme spécial de désenclavement.
Le ministre des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement, Mansour Faye, par ailleurs beau-frère du président de la République est accusé par l’opposant et candidat à la présidentielle de février prochain, Bougane Guèye Dani, d’avoir versé dans un compte ouvert au niveau d’une banque commerciale — et don dans les caisses du Trésor public comme le voudrait l’orthodoxie des finances publiques — une somme de 98 milliards de francs CFA provenant d’un partenaire extérieur du Sénégal. Cette somme aurait fait l’objet d’un DAT dont les intérêts sont versés dans un autre compte dont le titulaire serait un proche du ministre. Des accusations fermement démenties par le ministre des Infrastructures mais aussi par des fonctionnaires du ministère des Finances.
Selon ces différentes sources, les financements extérieurs octroyés par ces partenaires sont toujours logés dans les banques commerciales. Dans le cas d’espèce, le Gouvernement devant recevoir un financement d’un montant avoisinant 500milliards de francs et compte tenu des lenteurs de décaissement des financements provenant des partenaires extérieurs, le ministre des Infrastructures a sollicité et obtenu un crédit relais d’un montant de 98 milliards de francs auprès de la First Bank of Nigeria. Cette opération aurait reçu toutes les validations nécessaires auprès des administrations concernées. Bref, le ministre des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement, Mansour Faye, n’aurait commis rien d’illégal. Visitant des infrastructures réalisées par son département en fin de semaine dernière, il a d’ailleurs ironisé sur ces « apprentis politiciens à la recherche de buzz ». Une claire allusion au leader de « Gueum Sa Bopp ».
La réponse de Bougane Guèye Dani n’a pas tardé. Hier, en plus d’insister sur les accusations portées contre le beau-frère du président de la République, il a traité le ministre et maire de Saint-Louis — ville dont il est lui-même originaire — de « menteur ».
Dans un communiqué, le journaliste et homme d’affaires demande au ministre d’apprendre à dire la vérité et de brandir les preuves de ses « balivernes ». « Mansour Faye, toi-même, tu sais que tu mens, je sais que tu mens et ceux qui connaissent le dossier des 98 milliards savent que tu mens. Ton manque d’assurance, lors de ton simulacre de démenti, prouve à suffisance que tu mens. Ton bégaiement met à nu ta voix qui contredit ta langue. C’est le signe parfait d’un apprenti menteur. Mansour Faye, la procédure d’emprunt des 98 milliards par tes services n’a jamais reçu l’approbation du ministre des Finances. Si tu ne mens pas alors sors la preuve au nom de la transparence et au nom du peuple », demande le patron du groupe D Médias.
Dans ce communiqué suivi d’une vidéo, on entend le journaliste demander à Mansour Faye de dire où est l’argent emprunté au nom du Sénégal et pourquoi le Trésor public a été délibérément contourné dans cette opération. « Mansour Faye, arrête de dire des contrevérités et dis aux Sénégalais pourquoi la FBN Bank paie des intérêts de 3 % sur un compte dont seul ton subordonné est signataire. Ce qui est une violation flagrante des règles de gestion des deniers publics. On ne peut être ordonnateur et comptable, c’est une règle élémentaire de gestion’’, a lancé le saint-louisien et leader de Gueum Sa Bopp.
Selon lui, le ministre ne dit pas la vérité, c’est pour cette raison qu’il parle de validation du Comité national de la dette publique (CNDP). Il ajoute que l’arrêté du 23 novembre 2021, qui organise les conditions d’un recours à l’emprunt, est très clair. Selon lui, sous peine de nullité, tout dossier d’emprunt doit être validé par le ministre des Finances lui-même. ‘’Prouve moi le contraire et dis la vérité. Le contrat de marché sur l’affaire des 98 milliards dit de manière explicite que les fonds doivent être gérés par le Trésor public. Prouve aux Sénégalais que c’est bien le cas. Encore un mensonge. Tu dois dire aux Sénégalais où sont les 98 milliards ou, du moins, ce qui en reste pour le moment. Celui qui ment au peuple doit passer par la guillotine et tu as encore menti aux Sénégalais Mansour Faye », a cogné Bougane qui se considère comme un apprenti politicien comme le qualifie Mansour Faye. Aïe, aïe, aïe, ça risque de saigner cette bagarre entre « Ndar-Ndar » !
LE MINISTRE DE LA PECHE PAPE SAGNA MBAYE VEUT FAIRE PAYER DAVANTAGE LES EFE
Pour mettre fin aux évasions fiscales sur fond de pillages de nos ressources halieutiques, Pape Sagna Mbaye, a procédé à une hausse de 250 % sur le taux de redevance des licences accordées aux entreprises franches d’exportation
Appartenant à l’ancien international français Patrick Vieira, la Sopasen dans l’œil du cyclone !
Pour mettre fin aux évasions fiscales sur fond de pillages de nos ressources halieutiques, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, a procédé à une hausse de 250 % sur le taux de redevance des licences accordées aux entreprises franches d’exportation ayant des bateaux français, chinois, espagnols, coréens et italiens battant pavillon « sénégalais » de complaisance. Parmi ces entreprises de pêche à redresser au profit du Trésor public, la Sopasen du célèbre Patrick Vieira, ancien international français de football. Des mesures appuyées et saluées par tous les acteurs du secteur de la pêche artisanale. Une enquête exclusive du quotidien « Le Témoin » en haute mer…
Ces dernières années, les redevances de licences de pêche industrielle payées par les entreprises franches d’exportation et autres navires battant pavillon de complaisance « sénégalais » tournaient autour de la somme insignifiante de 800 millions cfa. Même pas un milliard de nos pauvres francs ! Le caractère ridicule de ces fonds s’explique par le fait que la majorité écrasante des entreprises franches d’exportation bénéficiaient de redevances forfaitaires, de machinations frauduleuses et d’avantages mafieux au détriment du Trésor public. Cette mafia internationale organisée a toujours incité de nombreuses entreprises franches d’exportation appartenant à des Chinois, des Italiens, des Espagnols, des Français, des Coréens etc. à venir installer au Sénégal aux fins de naturalisation de leurs navires avec des pavillons de complaisance.
Au delà des évasions fiscales et de ce colossal manque à gagner pour le Trésor public, ces entreprises franches d’exportation à capitaux étrangers s’activant dans la pêche (ou, plutôt, la surpêche !) industrielle ont déstabilisé voire fait sombrer la pêche artisanale dans les eaux profondes de la misère. Pour mettre un terme à cette criminalité maritime, l’intraitable ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, a procédé à une hausse de 250 % sur les taux de redevance des licences accordées aux entreprises franches d’exportation. Une mesure qui devait normalement entrer en vigueur depuis hier, lundi 13 mars 2023. En effet, cette augmentation qui vise à recouvrer notre souveraineté maritime peut générer des recettes fiscales significatives estimées à plusieurs milliards au cours de cette année 2023. Ce faisant, le Sénégal ne fait en réalité que s’aligner sur tous les pays de la sous-région qui renflouent les caisses de leur Trésor public avec leurs licences de pêche. Toujours est-il que ces mesures de redressement fiscal et de sauvetage de la pêche artisanale sont appuyées et saluées par tous les consommateurs sénégalais ainsi que par les acteurs du secteur de la pêche artisanale.
Parmi ces entreprises dans l’œil du cyclone ou, plutôt, dans le viseur du gouvernement, la société de pêche & d’armement sénégalais (Sopasen) dont le propriétaire n’est autre que Patrick Vieira. Un ancien international français de football qui n’a jamais porté le maillot des Lions de la Téranga mais plutôt celui de l’équipage maritime de la Téranga.
Dans le cadre de ses investigations, « Le Témoin » a appris que si l’ancien international français a fait une reconversion étonnante dans la pêche industrielle au Sénégal jusqu’à y « naturaliser » ses navires, c’est parce qu’il a toujours bénéficié d’avantages sur le plan fiscal. Et il n’est pas le seul à profiter de cette bienveillance fiscale « particulière ». Parce que pendant 25 ans, nous renseigne-t-on, la plupart des entreprises franches d’exportation s’enrichissaient sur le dos du Fisc alors que les 80 % de leur production sont destinés à l’exportation et revendus trop chers sur le marché international. Pis, ces drôles d’entreprises « sénégalaises » de pêche s’intéressent exclusivement aux espèces de qualité à haute valeur commerciale à l’international comme le Thiof, le poulpe, le thon, la dorade, la sole, les crevettes etc..
Quand notre « Thiébou-Dieune » devient du «Thiebou-Yaaboy» !
Contactée par « Le Témoin », Mme Adja C. Diao, présidente d’une association de femmes sénégalaises vivant à Paris, déplore la façon dont les navires étrangers pillent nos eaux avec des licences de bienveillance et en battant pavillon de complaisance. « Allez vous aventurer dans les restaurants, hôtels et hypermarchés comme « Carrefour » par exemple, ici, à Paris. Vous-mêmes, vous allez constater que la plupart des produits halieutiques de qualité et luxe exposés dans les rayons proviennent du Sénégal ou de l’Afrique de l’Ouest aux cotés très poissonneuses. Pendant ce temps, les consommateurs sénégalais se contentent de manger de la sardinelle ou « Yaaboy ». Pis, cette pauvre espèce de « Yaaboy » était devenue rare lors de mon dernier séjour à Dakar. En tout cas, je ne mangeais que du « Thiébou-Yaaboy » au Sénégal, et non du « Thiébou-Dieune » digne de ce nom. Donc, le président Macky Sall doit durcir la loi contre les bateaux pirates et corser les règles de délivrance des licences de pêche pour décourager les sociétés étrangères » invite notre compatriote vivant à Paris. Le secteur de la pêche artisanale et de l’économie maritime occupe une place de choix dans le Plan Sénégal Émergent (Pse) du président Macky Sall. Et depuis son arrivée à la magistrature suprême, le chef de l’Etat s’est engagé dans une stratégie nationale inclusive de relance durable de la pêche artisanale. Un secteur pourvoyeur d’emplois avec plus de 700.000 pêcheurs, mareyeurs et transformateurs qui y évoluent. Sans oublier des milliers de pirogues de fabrication artisanale qui font la fierté de nos cotes. Ce qui justifie que 85 % des captures de la consommation locale sont réalisées par nos braves piroguiers. Ce malgré la mafia industrielle pratiquée en haute mer par les navires « voyous » au détriment de la pêche artisanale.
Des doléances à Macky Sall…
Force donc est de se convaincre que la pêche artisanale fait partie des premiers secteurs économiques au Sénégal avec un produit intérieur brut (Pib) national et « primaire » aux indicateurs très satisfaisants. Au delà de cette hausse salutaire de 250 % sur le taux de la redevance des licences de pêche accordées aux bateaux étrangers, le président de la République Macky Sall est, cette fois-ci, attendu sur d’autres questions ou doléances d’ordre économique et social pour pouvoir gagner davantage le cœur politique et électoral des acteurs du secteur de la pêche artisanale. Parmi ces questions nécessitant des solutions d’urgence, les fonds de calamités visant à prendre en charge sur le plan social (Assurance) les pêcheurs en cas de catastrophes naturelles ou aléas météorologiques, les subventions pour l’achat de moteurs hors-bord, l’acquisition de pirogues en fibre de verre pour remplacer progressivement les embarcations artisanales, l’installation de systèmes de géo-localisation (GPS) en mer pour les piroguiers etc…
En attendant, le redressement tarifaire exercé sur les entreprises franches d’exportation battant pavillon sénégalais « tapalé » (fictif) pourrait déjà commencer à faire le bonheur du secteur de la pêche artisanale…
L’Istcts tire sur le maire de Kaolack
L’Intersyndicale des Travailleurs des Collectivités Territoriales du Sénégal (Istcts) tire sur le maire de Kaolack. L’intersyndicale s’insurge contre la volonté de Serigne Mboup d’entraver l’exercice de la liberté syndicale à la mairie de Kaolack, pourtant clairement garanti par la Constitution. Dans un communiqué parvenu à «L’As», Sidiya Ndiaye et Cie pensent que Serigne Mboup confond sa boutique Ccbm avec l’institution municipale. Car au moment où les travailleurs de la commune de Kaolack, àl’instar de leurs camarades des collectivités territoriales du Sénégal, se battent pour plus d’équité et de justice, disent-ils, l’édile de Kaolack ouvre un centre d’état civil parallèle à celui de la mairie de Kaolack, confié à ses proches, en lieu et place d’honnêtes citoyens qui ont jusque-là̀ assuré le développement de la commune, ignorant ainsi l’importance de l’état civil dans notre pays. Ils rappellent que l’administration a des règles bien établies et personne n’a le droit, pour des convenances personnelles, de faire travailler du personnel occasionnel, venu de nulle part. Ainsi l'intersyndicale interpelle le préfet de Kaolack pour la prise de mesures conservatoires interdisant l’accès aux documents à des personnes étrangères au service. Au ministre des Collectivités Territoriales, l’intersyndicale l’invite à ramener à la raison le maire en lui rappelant les principes sacro saints de la gestion municipale. Elle exprime toute sa solidarité́ aux travailleurs municipaux de la commune de Kaolack et leur demande de se tenir prêt pour faire face aux manœuvres du maire.
Commission d'enquête parlementaire sur la Crei
Le député Cheikh Abdou Mbacké veut que l’Assemblée nationale fouille la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite (CREI). A cet effet, M. Mbacké membre du groupe parlementaire Wallu (Pds & alliés) a saisi le chef de l’Etat d’une lettre pour la création d'une Commission d'enquête parlementaire relativement à la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite (Crei), particulièrement le montant de 200 milliards Fcfa issu de l'exécution de ses missions ainsi que l'évaluation de ladite juridiction spéciale. Ainsi, le député demande l’évaluation de la Crei afin de l'améliorer, voire de la réformer et au besoin de demander sa suppression de l'architecture juridictionnelle du Sénégal. Il rappelle les propos des tenants du pouvoir soutenant que «la reddition des comptes est un impératif pour la préservation des biens publics, car la mauvaise gestion ne saurait rester impunie. On doit poursuivre tous ceux qui ont failli dans leur gestion». D’après le parlementaire, en 2017, l'ancienne Première ministre (Aminata Touré, ndlr), initiatrice de la traque, déclarait dans un journal de la place que l'État du Sénégal avait recouvré plus de 200 milliards Fcfa. Or, soutient Cheikh Abdou Mbacké, aucune de ces entrées financières n'a été consignée dans une loi de finances.
Le Siens, le Sels et le Saemss caracolent en tête
Les enseignants et inspecteurs ont tranché sur les syndicats les plus représentatifs du secteur de l’éducation. Les résultats des élections de représentativité placent en tête le Siens, le Sels et le Saemss, respectivement des corps de contrôle, de l’élémentaire et préscolaire et du moyen-secondaire. Les résultats du vote électronique sont disponibles ce lundi 13 mars 2023 sur la plateforme des résultats des élections syndicales publiées. Selon les statistiques publiées par la direction générale du travail et de la sécurité sociale du ministère du Travail, du dialogue social et des Relations avec les Institutions, le Siens (Inspecteurs) a engrangé 580 voix soit un taux de 92.21%, à l’élémentaire et le préscolaire le Sels caracole en tête avec 9660 voix, soit 26.30% suivi de l’Uden 5797 voix, soit 15.78% ; pour le moyen-secondaire, le Saemss est à la tête du peloton avec 7741 voix, soit 34.58% suivi du Cusems 5743 voix, soit 25.65% et Cusems/A de Dame Mbodji 4144 voix, soit 18.51%.
Anticiper pour mieux lutter contre les inondations
L'anticipation se présente comme la meilleure manière de lutter efficacement contre les inondations, a indiqué lundi Mor Guèye, maire de la commune de Ndiarème Limamou Laye, dans le département de Guédiawaye, soulignant que ses administrés comptent beaucoup sur les pouvoirs publics et les divers partenaires pour prévenir ces intempéries. A l’en croire, si on ne prend pas les bonnes décisions à la bonne date, on sera encore confrontés aux inondations. Les années passées, ces genres de visites ou d'opérations se faisaient, mais pas de façon aussi précoce, a-til confié à l’«Aps». Le maire de Ndiarème Limamou Laye intervenait à la fin de la visite, dans le département de Guédiawaye, du directeur général de l'Office national de l'assainissement du Sénégal (Onas), Mamadou Mamour Diallo qui y a officiellement lancé, dans la matinée, les opérations de curage et de nettoyage des canaux. Il ajoute que les inondations créent beaucoup de désagréments aux populations, mais qu’on peut compter sur l'Etat pour des solutions. Pour sa part, Mamadou Mamour Diallo a rappelé que le défi représenté par la lutte demeure très grand, mais il a insisté sur les travaux engagés ces dernières années dans la région de Dakar. Il n'est pas possible d'aller vers zéro inondation, dit-il. L’objectif aujourd'hui est de faire en sorte que ses effets puissent être amoindris.
Consultations médicales gratuites à l’école Moda Kane
L’école Moda Kane de la Cité Lamy (Thiès), l'un des plus grands centres de vote de Thiès, vient d’abriter des consultations médicales gratuites. C’est à l’initiative de Serigne Bara Diakhaté, Directeur des Ressources Humaines du Centre Hospitalier National Cheikh Mouhamadoul Khadim de Touba, responsables de l’Alliance pour la République (Apr) à Thiès. Selon lui, beaucoup de pathologies guettent les populations, d’où l’idée de l’organisation de ces consultations médicales gratuites, avec la présence de tous les spécialistes, notamment l’ORL, l’urologie, la pédiatrie, la gynécologie, les généralistes, etc., sans compter la possibilité de mise à disposition de médicaments. D’après lui, des stratégies sont également mises en place pour assurer le suivi de certains cas. Il indique que cette démarche s’inscrit en droite ligne de la vision du Président Macky Sall qui a tout fait pour offrir aux populations des soins rapprochés et de qualité. A l’en croire, plusieurs paramètres font que les populations éprouvent d’énormes difficultés, pour aller à la rencontre de spécialistes dans les hôpitaux, c’est pourquoi aussi cette activité est tenue pour les rapprocher de la prise en charge. Il a par ailleurs annoncé une opération chaque week-end, dénommée « Fac mag ñi » qui consistera à aller les trouver dans les familles, pour les prendre en charge.
Député Maïmouna Sène et les femmes de Thiès
La député Maïmouna Sène, responsable de l’Alliance pour la République (Apr) à ThièsOuest, fait partie des responsables de la mouvance présidentielle, qui s’étaient fait remarquer lors de la visite du Président Macky Sall à Thiès, par leur forte mobilisation. Elle a profité de ce mois dédié aux femmes pour retourner à sa base, afin de rendre aux femmes la monnaie de leur pièce. La député a en effet débloqué les gros moyens pour financer 10 groupements de femmes des trois communes de Thiès que sont Thiès-Ouest, Thiès-Est et ThièsNord. Il s’y ajoute des bons de formation. Cela relève, dit-elle, d’une volonté de rendre hommage à ses militantes, mais aussi de contribuer à leur épanouissement économique, à travers la création de richesses, par le biais d’activités économiques.
Yewwi Askan wi à l’écoute du Préfet de Dakar
Tout le monde est à l’écoute du Préfet de Dakar qui tarde à donner son avis sur la demande de meeting introduite par la coalition Yewwi Askan wi. A quelques heures de son grand rassemblement à Dakar, la coalition Yewwi Askan wi attend toujours d’être identifiée. Cette situation suscite déjà beaucoup de commentaires. En tout cas, les militants de Yaw ne sont pas prêts à se plier à une interdiction de la manifestation. Comme toujours, interdire le meeting, c’est créer des troubles. D’ailleurs, le directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty International pense que les manifestations déclarées par Yaw et qui doivent se tenir cette semaine ne doivent pas être interdites. Selon Seydi Gassama, l'Etat, qui a recruté 6000 policiers et gendarmes en 2022 et presque autant cette année, dispose d'un personnel de sécurité suffisant pour les encadrer. Il est d’avis que les forces de défense et de sécurité ne doivent pas être dressées contre les groupes politiques et sociaux en interdisant les manifestations et en leur demandant de les réprimer. Il condamne toute déclaration de personnes ou de partis politiques appelant à restreindre l'exercice des droits et libertés et à les réprimer. La vraie menace contre la stabilité du pays, dit-il, vient des interdictions de manifestations pour des raisons très discutables et des actes de défiances qui en résultent.
Retour de parquet du jeune de Pastef de Chérif Lo
La section de recherches de la gendarmerie de Thiès a déféré au parquet hier Madiaw Diop, coordonnateur des jeunes Pastef du département de Tivaouane, par ailleurs coordonnateur dudit parti dans la commune de Chérif Lo. Mais, le face-à-face de ce sympathisant de Sonko avec le procureur de Thiès n’a pas eu lieu. Finalement, il a eu un retour de parquet. Son dossier risque d’être confié aujourd’hui à un juge d’instruction. Pour rappel, c’est suite à des propos tenus à Tivaouane lors d’une manifestation publique que Madiaw Diop est arrêté.
La génomique, comme solution alternative contre le Palu
La 2e édition du séminaire international de Dakar sur l’utilisation des données de recherche génomique dans la surveillance et l’élimination du paludisme s’est ouverte hier au centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Cigass). Cette rencontre de trois jours permettra de parler de la génomique pour le traitement du paludisme dont le dépistage comporte plusieurs volets comme la goutte épaisse ou le test de diagnostic rapide (Tdr), mais la génomique est une méthode beaucoup plus poussée. Directeur des laboratoires, Pr Amadou Moctar Dièye indique que la génomique permet d'aller en profondeur dans le diagnostic. A l’en croire, il existe plusieurs techniques pour faire le diagnostic du paludisme, mais la plus poussée pour aller au fond des choses, c'est la génomique. Quelle que soit la faiblesse de la quantité, la génomique est capable de retrouver le parasite, de le détecter et de le mettre en évidence, dit-il. Selon lui, le ministère de la Santé compte beaucoup sur ces instituts comme le Cigass qui ont un niveau très élevé. Poursuivant, Pr Amadou Moctar Dièye estime que le Cigass a des ressources humaines de qualité et des matériels. Selon le directeur du Cigass, Pr Daouda Ndiaye, l'avantage se situe au niveau des données qu’ils ont eues à travers la génomique sur la résistance sur le paludisme, sur les vecteurs et sur les parasites. Interpellé sur leur collaboration avec le programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Pr Ndiaye soutient que sur le plan du médicament, ils aident le programme sur le paludisme à suivre l'efficacité des médicaments. Il révèle qu’ils ont pu constater l'évolution de la maladie grâce à l'outil génomique.
LE MEETING DE YAW AUTORISÉ
La coalition avait prévenu qu'elle passerait outre à une éventuelle interdiction. Le durcissement de ton de sa part et de celle de la majorité présidentielle à l'orée d'une semaine sous tension a fait craindre qu'une interdiction n'échauffe les esprits
Les autorités sénégalaises ont autorisé mardi un rassemblement de l'opposition qui compte se livrer à une démonstration de force avant le procès d'un de ses chefs et à moins d'un an de la présidentielle.
La coalition Yewwi Askan Wi (YAW, Libérons le peuple) avait prévenu qu'elle passerait outre à une éventuelle interdiction. Le durcissement de ton de sa part et de celle de la majorité présidentielle à l'orée d'une semaine sous tension a fait craindre qu'une interdiction n'échauffe les esprits. Le doute a entouré la délivrance ou non de l'autorisation jusqu'à quelques heures avant le début du meeting prévu en milieu d'après-midi dans un quartier populaire de Dakar.
Les autorités ont interdit un certain nombre de manifestations de l'opposition ces derniers mois. Le préfet de Dakar Mor Talla Tine a finalement pris un arrêté transmis à l'AFP et autorisant le rassemblement à partir de 15H00 (locales et GMT).
Les tensions vont grandissant depuis des mois dans ce pays considéré comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée. Le rassemblement de mardi ouvre une séquence à risques, avec des marches annoncées par Yewwi Askan Wi dans tout le pays mercredi et le procès prévu jeudi d'un des chefs de file de la coalition, Ousmane Sonko, pour diffamation.
Les dossiers judiciaires ouverts contre M. Sonko et l'hypothèque qu'ils font peser sur sa candidature à la présidentielle sont sources de crispations depuis deux ans. Outre les préoccupations socio-économiques, le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat contribue aussi à dresser les camps adverses les uns contre les autres.
UN SECTEUR EN QUETE DE SOUVERAINETE
Industrie pharmaceutique, Le Sénégal est toujours à la quête de la souveraineté pharmaceutique
Le Sénégal est toujours à la quête de la souveraineté pharmaceutique. Malgré quelques actions entreprises par des promoteurs sénégalais, avec la mise sur pied de l’industrie pharmaceutique «Teranga Pharma» qui a déjà commencé la commercialisation de ses produits, et l’Etat avec la reprise de «Médis», l’évolution reste lente et le Sénégal continue de dépendre de l’extérieur.
Au Sénégal, particulièrement, et au-delà, en Afrique de l’Ouest, en général, il n’y a pas suffisamment d’industries pharmaceutiques. La première industrie pharmaceutique implantée dans le pays datait de 1973, avec Sipoa (Société industrielle Pharmaceutique de l’Ouest Africain). En 2017, il y a eu le départ de Sanofi, qui a vendu ses parts à Médis Sénégal, ainsi que le départ du groupe Pfizer aussi en 2017.
Face à cette situation, notre pays est loin de gagner la souveraineté pharmaceutique, même si «Teranga Phama», une industrie montée par des Sénégalais, a commencé à produire afin de réduire le gap des importations qui s’élèvent à plus de 95% des médicaments consommés par la population sénégalaise dont l’essentiel vient de l’Europe, avec un pourcentage avoisinant les 40,45%. Et les 50% restant proviennent des pays du Maghreb .
Si «Teranga Pharma», a commencé la commercialisation de ses produits depuis deux ans dans le pays et la sous-région, la vente se fait timidement. Leurs molécules composées sont largement concurrencées par celles de l’étranger. Il s’y ajoute que des pharmaciens font difficilement des commandes .
Avec sept (7) unités de production de médicaments, dans le pays, elles sont nombreuses à connître des difficultés pour leur éclosion. Les acteurs du secteur ne cessent de tendre la main au gouvernement pour un accompagnement, avec la mise en place d’un fonds de garanti pour l’acquisition d’outils mais aussi poser la résilience.
«TERANGA PHARMA», UNE INDUSTRIE MONTEE PAR 670 SENEGALAIS
«Teranga Pharma» est une industrie pharmaceutique qui appartient à 670 Sénégalais dont 95% de pharmaciens d’officine. Aujourd’hui, leurs produits sont présents dans les rayons des officines privés du Sénégal et de la sous-région. L’industrie s’attelle dans les produits pharmaceutiques génériques, en imprimant des marques bien connues comme des sirops à gout de sirop pour la lutte contre la grippe ou la fièvre.
La vision de «Teranga Pharma» est d’assurer la souveraineté pharmaceutique sénégalaise, à l’horizon 2030, avec trois axes stratégiques dont la production de médicaments qui a déjà démarré, le lancement d’une plateforme logistique et la production de médicaments pour la sous-traitance. «Teranga Pharma» va s’engager à pouvoir produire ces 18 molécules d’ici 2035, mais son ambition, selon son Directeur général, Dr Mohamadou Sow, est plus loin que cela. «Nous avons identifié d’autres molécules qui répondent à 90% des maladies les plus fréquentes au Sénégal», at-il fait savoir.
Et de poursuivre, dans les colonnes du magazine Médicalactu : «les défis à Teranga Pharma sont d’abord l’industrialisation, ensuite couvrir 90% des maladies les plus fréquentes. Car, un système de santé sans produits pharmaceutiques est un système de santé boiteux. Teranga Pharma est donc venue répondre aux besoins actuel et futur, avec une vision claire qui s’articule autour de cette phrase : «assurer la souveraineté pharmaceutique à l’horizon 2030 avec deux objectifs statistiques majeurs». En 2026-2027 faire de Dakar un hub pharmaceutique et en 2030 réaliser la souveraineté pharmaceutique».
LE CAS MEDIS
Située à Thiaroye Azur, en banlieue de Dakar, la seule usine pharmaceutique du Sénégal est à l’arrêt depuis le 15 janvier 2020. Pour sauver les meubles, l’Etat a investi 5,5 milliards de francs CFA pour relancer ses activités et entrer dans le capital de Médis. Une liste de molécules considérées comme prioritaires, comme le paracétamol, le fer ou les produits utilisés dans la lutte contre le Covid-19, a été validée par le gouvernement, avec un objectif de satisfaire une grande partie de la production locale, d’ici à 2035. Cependant, alors que l’usine devrait renforcer la production pharmaceutique du pays, elle n’a toujours pas livré ses premiers produits. Elle reste au stade de réorganisation. Pour rappel, l’usine pharmaceutique Medis a été créée en 1973, sous le règne du président Léopold Sédar Senghor. Le site a été racheté par Rhône-Poulenc, Aventis, Sanofi et dernièrement Médis Tunisie, avant de fermer ses portes, après trois ans d’activité, pour «difficultés financières». Avant d’être enfin reprise par l’Etat du Sénégal.
SITUATION DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE AU SENEGAL
De plus en plus des promoteurs sénégalais investissent le secteur de l’industrie pharmaceutique. Si ces derniers travaillent à mettre en place des produits de qualités dans différents domaines de la médecine, ils butent le plus souvent sur une concurrence extérieure dont le prix est le plus offrant ou encore à des cahiers de charge très lourds dans les Appels d’Offres locaux. Une situation qui n’encourage pas les acteurs qui voient le plus souvent leurs investissements s’effriter, sans la facilitation de l’Etat. Au Sénégal, la plupart des promoteurs qui y sont parvenus, tiennent difficilement la production, avec des épisodes de fermeture et d’ouverture dans certains secteurs de la production. C’est le cas de Valdafrique.
Au même moment, des sociétés comme Parenterus, dont la production touche des solutés plus connus sous le nom de perfusion, ainsi que «Teranga Pharma» tentent d’imposer leurs marques afin de réduire l’importation qui touche plus de 90% de nos produits pharmaceutiques, allant du simple paracétamol aux produits de dialyse, en passant par les médicaments essentiels qui touchent les génériques. D’autres entreprises ont tout bonnement fermé leurs usines de production, comme celle de fabrication de fibre fil de suture pour la reconstruction ou la réparation dans le domaine chirurgical.
LES FACTEURS BLOQUANTS DE L’INDUSTRIE LOCALE
Selon les acteurs de l’industrie pharmaceutique, les facteurs qui bloquent le plein essor de ce secteur sont au nombre de trois ou quatre. D’abord, il y a l'investissement initial qui exige ce qu’on appelle un Système qualité onéreux. Pour eux, le médicament étant différent des autres produits, il faut une règlementation du système car, si ledit produit présente des défauts, il peut tuer. Et la mort d’un patient n’a pas de prix. Il est donc important pour un industriel de mettre en place un niveau de qualité qui permet de garantir non seulement la sécurité des patients mais aussi la qualité. Le deuxième facteur bloquant demeure les charges électriques.
Dans nos pays, la facture de l'électricité représente 20% des charges, sans compter qu’elle est souvent de mauvaise qualité. Il y a aussi le capital humain. Et enfin, l’autre facteur bloquant constitue les autorisations de mise sur le marché.
LES SEPT SYNDICATS LES PLUS REPRESENTATIFS CONNUS
Le SIENS, le SELS, l’UDEN, le SAEMSS, le CUSEMS, le CUSEMS/A et le SENELAS/FC sont les nouveaux «maîtres» de l’école.
Le SIENS, le SELS, l’UDEN, le SAEMSS, le CUSEMS, le CUSEMS/A et le SENELAS/FC sont les nouveaux «maîtres» de l’école. La Commission électorale nationale a publié hier, lundi 13 mars 2023, les résultats des élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’Education et de la Formation. Ces sept (7) syndicats les plus représentatifs vont ainsi être à la table des négociations avec le gouvernement pendant les cinq (5) prochaines années.
Après une semaine de vote, les résultats des élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’Education et de la Formation sont tombés hier, lundi 13 mars 2023. Sept (7) syndicats sont reconnus comme représentatifs et vont être à la table de négociations avec le gouvernement, pendant les cinq (5) prochaines années. Il s’agit : pour les Corps de contrôle, du Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (SIENS), avec un taux de 92,21% des voix ; pour le Préscolaire-Elémentaire, du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS) et de l’Union démocratique des enseignantes et enseignants du Sénégal (UDEN), avec respectivement des taux de 26,30% et 15,78% des suffrages exprimés. Pour ce qui est du Moyen-Secondaire, les trois (3) syndicats les plus représentatifs sont : le Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire (SAEMSS) qui vient en tête avec 34,58% des voix, le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire (CUSEMS) avec 26,65% et le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire/Authentique (CUSEMS/A) avec 18,51%. Les enseignants arabes vont être représentés par le SNELAS/FC. En effet, 31 syndicats de ces ordres d’enseignements mais aussi des corps de contrôle ont pris part au scrutin dont le taux participation est estimé à 54,3%.
Après le dépouillement, le plénipotentiaire du SIENS, Amadou Sow, qui a fait part de sa satisfaction sur le déroulement des élections, a appelé tous les syndicalistes à l’unité. «Au-delà de ces résultats présentant les sept syndicats les plus représentatifs, nous avons pris une initiative que nous louons. Tout à l’heure, à la pause, nous avons réuni tous les plénipotentiaires des syndicats ayant participé à ces élections. On a voulu anticiper pour qu’il n’y ait pas de cacophonie, demain. Que ceux qui sont dits représentatifs, puissent être la voix de tous les autres syndicats ayant participé à ces élections», a déclaré le porte-parole du jour. Et de poursuivre : «Aujourd’hui, nous devons essayer de n’avoir qu’une seule vision. C’est-à- dire, partout où nous serons, être les syndicats qui parleront d’une seule voix, pour les intérêts et pour les conditions idoines de tous les enseignants du Sénégal».
Pour sa part, le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, a magnifié le déroulement du scrutin. «Je voudrais me réjouir que nous ayons pu conduire jusqu’à terme un important processus de mesure de la représentativité syndicale dans le champs de l’Education et de la Formation. Nous avons pensé notre action, défini une trajectoire, entrepris des opérations et nous venons de boucler, conformément aux projections qui étaient dénotées», a fait savoir Samba Sy. A l’en croire, l’important est maintenant de «s’atteler ensemble autour de l’école», a-t-il lancé aux acteurs. Non sans appeler les syndicats reconnus par les enseignants comme étant les plus représentatifs à être conscients de leurs «responsabilités». Ces élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’Education et de la Formation constituent le deuxième scrutin du genre organisé par l’Etat, après celles de 2017.
L’ETAT SANS POUVOIR CONTRE LA HAUSSE DES PRIX DES TRANSPORTS
La hausse généralisée des prix des tickets de transports sur le réseau des minibus Tata est un échec de l’Etat qui ne parvient pas imposer son autorité.
La hausse généralisée des prix des tickets de transports sur le réseau des minibus Tata est un échec de l’Etat qui ne parvient pas imposer son autorité. Les mises en garde du Conseil exécutif des transports urbains durables (CETUD) n’ont servi à rien. D’ailleurs, bien avant l’effectivité de la hausse dans les minibus, les coûts du transport ont déjà connu une augmentation sur les autres moyens de déplacement.
Le 8 mars dernier, le Directeur général du Conseil exécutif des transports urbains durables (CETUD), Thierno Birahim Aw, à travers un communiqué, mettait en garde les responsables de Groupement d’intérêt économique (GIE) et membres du réseau de l’Association de financement des transports urbains (AFTU). «Il m’est revenu que certaines lignes du réseau de transport appliquent une hausse des tarifs sans le consentement du CETUD. Cette pratique viole les termes de la Convention d’exploitation et entre en contradiction avec la démarche concertée, en cours, sous la supervision du ministère en charge des Transports terrestres», a réitéré le Directeur général du CETUD.
Non sans relever, au demeurant, que les travaux du comité mis en place à l’effet de formuler des recommandations sur les modalités de financement de l’impact du réajustement des prix du carburant sur le transport urbain, sont finalisés et doivent suivre un processus de validation. «Sous ce rapport, je vous mets en demeure de prendre immédiatement les mesures idoines pour demander aux membres de vos GIE de respecter les tarifs en vigueur, conformément au communiqué du ministre chargé des Transports terrestres en date du 15 janvier 2023. Les opérateurs qui persisteront dans cette modification unilatérale des tarifs encourent le retrait de leur autorisation de transport et, conséquemment, leur exclusion du réseau conventionné de l’AFTU», a-t-il prévenu.
Cette mise en demeure et la menace de retrait de l’agrément de transport suivi de l’exclusion du réseau conventionné de l’AFTU n’ébranleront outre mesure les GIE (de l’AFTU). Au contraire, ils ont augmenté les prix, malgré ces nombreux avertissements et interdictions de du CETUD et de la tutelle qui a reconnu aussi que la hausse est illégitime, car les prix sont fixés par décret, a rappelé le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye. Cela signifie que les coûts appliqués présentement ont été décrétés unilatéralement par les transporteurs euxmêmes. Ces minibus qui desservent plusieurs quartiers de Dakar et sa banlieue sont très utilisés par les Dakarois. Ce qui fait que la hausse est durement ressentie par les usagers, déjà fortement impactés par la cherté de la vie
Hormis les Tatas, les clandos ont doublé leur prix eux aussi. Les taxis sont devenus un luxe presque inaccessible aux petites bourses. Le comble, c’est que ce n’est pas une première qu’une décision étatique ne soit pas respectée. Les transporteurs décident assez souvent des prix du voyage, de manière unilatérale et au gré de leurs humeurs et des situations. Lors des grands évènements comme le Magal, Gamou en encore la Tabaski, les passagers sont laissés à la merci des transporteurs qui dictent leurs lois. Les restrictions liées à la pandémie de la Covid19 avaient amené les automobilistes à revoir leurs coûts. Maintenant que les interdits «ne sont plus d’actualité», les tarifs n’ont connu aucune baisse, au grand dam des usagers. Le prix du transport explose, sans qu’une lueur d’espoir ne se dégage. Car, l’Etat n’est pas le maître du jeu.
L’ETAT IMPUISSANT FACE AU DIKTAT DU MARCHÉ
Malgré les mesures prises par le président de la République Macky Sall relativement à la baisse des prix des denrées de grande consommation, la souffrance des ménages n’est toujours pas allégée
Le coût élevé de la vie reste toujours la grande préoccupation des Sénégalais. Malgré les mesures prises par le Président de la République Macky Sall relativement à la baisse des prix des denrées de grande consommation, la souffrance des ménages n’est toujours pas allégée. Pour cause, en dépit de tout le dispositif de contrôle mis en place par le gouvernement à travers le ministère du Commerce, on note une hausse «injustifiée» des prix et même une pénurie de certaines denrées sur le marché.
La pandémie de la Covid19 et la guerre en Ukraine ont eu des conséquences néfastes sur l’approvisionnement en denrées alimentaires de certains pays africains notamment le Sénégal, Provoquant ainsi une hausse des prix. Une situation qui avait fini d’inquiéter les populations. Pour apporter des solutions à ce problème, le président de la République Macky Sall avait reçu au Palais le 26 septembre dernier une délégation des associations de consommateurs du Sénégal.
A l’issue de cette rencontre entre le gouvernement et les acteurs du secteur du commerce, de la consommation et des entreprises, le Chef de l’Etat a pris 15 mesures pour renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais. Des mesures qui ont été adoptées le 5 novembre dernier à l’issue d’un conseil national s de la consommation. Ainsi, le gouvernement avait annoncé en grande pompe une baisse du prix des denrées de première nécessité. Le riz, le sucre, le lait, l’huile de palme, les produits horticoles, la viande, les intrants agricoles, le fer à béton, le loyer, les frais d’inscription scolaire étaient entre autres, les produits et services concernés par ces mesures urgentes prises par le Président pour lutter contre la vie chère au Sénégal. Le kilogramme de riz est passé du coup de 350 à 325 FCFA, celui du sucre de 600 à 575 FCFA.
Ces mesures ont été appréciées par les Sénégalais qui avaient du mal à joindre les deux bouts dans ce contexte de crise économique. Malheureusement, la période de soulagement des ménages a été très courte car la baisse n’est pas très bien suivie sur le terrain, malgré le dispositif que l’Etat a déployé pour contraindre les commerçants à appliquer strictement la mesure. Aujourd’hui, on assiste à une hausse voire une pénurie de certaines denrées alimentaires, notamment le sucre et le gaz butane.
L’oignon et la pomme de terre importés sont aussi vendus à des prix très élevés. Une situation qui commence à préoccuper les ménages surtout à quelques jours du mois de Ramadan qui est une période de grande consommation. Pour sa part, l’Etat renseigne à chaque fois que des stocks de marchandises des commerçants véreux ont été saisis par les services de contrôle du ministère du Commerce. Mais, au marché, les consommateurs constatent que rien n’a changé. On note des rétentions et des hausses sans aucune explication de produits de la part de certains vendeurs.
Par Pr Alioune Badara FALL
TROUBLE AUTOUR DE L’ARTICLE 27 DE LA CONSTITUTION SENEGALAISE
Nous soutenons que le premier mandat déjà exercé parle chef de l’Etat fait partie du décompte des deux mandats depuis 2012, aux termes des dispositions actuelles de la Constitution.
Professeur Alioune Badara Fall |
Publication 14/03/2023
Plusieurs voix autorisées s’élèvent depuis quelques mois au Sénégal des milieux politiques, des médias, de la société civile, de citoyens ordinaires, et dans une moindre mesure, de quelques chefs religieux, toutes visant à alerter d’une crise qui pourrait survenir dans le pays, et dont les conséquences seraient désastreuses, aussi bien pour le processus démocratique en cours que pour la paix civile et la stabilité du pays.
Ce climat délétère, inattendu et émaillé de violence, d’injures de toutes sortes, génère une inquiétude palpable au quotidien au sein de la population. Il a une cause unique : la question du mandat présidentiel que l’on croyait résolue dans ce pays, et qui a surgi dans l’esprit des juristes et des politiques entrainant dans leur sillage, les citoyens sénégalais. Les faits, les débats et autres mouvements politiques auxquels nous assistons dans le pays en résultent également : manifestations et contremanifestations, violence physique, violence verbale dans les discours politiques, comme à travers les médias, etc. Tout converge et s’explique par cette question.
Cette inquiétude est essentiellement née de l’ambigüité supposée de la disposition constitutionnelle surle mandat présidentiel, s’agissant de son nombre et de sa durée. Deux points ardemment débattus par les politiques et la population depuis plusieurs mois. Il est apparu ainsi une sorte de fièvre collective inédite qui s’est abattue sur le pays, alimentée par des polémiques et controverses interminables au moment où l’on s’attendait à ce que la réflexion et les actions des acteurs politiques et économiques allaient porter sur les enjeux de développement plus cruciaux et plus urgents pour le pays.
Nul ne pouvait prévoir ou imaginer qu’une telle question – qui en réalité ne devrait soulever ni difficulté, ni débat - allait autant perturber la vie politique et sociale de ce pays réputé tranquille, stable et démocratique. On était véritablement en droit de croire que la question du mandat présidentiel était définitivement résolue parla restauration de la limitation des mandats dans la Constitution de 2001 et sa consécration au titre des dispositions intangibles par la réforme constitutionnelle de 2016.
La Constitution de 2001, toujours en vigueur, a définitivement résolu la question du nombre de mandats présidentiels qu’elle limite à deux ; la réforme de 2016 est intervenue pour davantage consolider notre démocratie en ramenant la durée de ce mandat de 7 à 5 ans et en élevant cette disposition au rang de celles qui sont intangibles. La distinction de ces deux champs, bien différents, entre le nombre maximum de mandats consécutifs que peut exercer un président de la République et la durée de ce mandat, ne souffre d’aucune ambiguïté à la lumière de la nouvelle version de l’article 27 issue de la réforme de 2016. Il est nécessaire et fondamental de les dissocier si on veut en comprendre le sens et la portée.
L’article 27 est formulé ainsi qu’il suit: « La durée du mandat du Président de la République est de cinq (05) ans. Nul ne peut exercer plus de deux (02) mandats consécutifs »
A la lecture de cette disposition, surgit une question de droit, celle de savoir si l’actuel président de la République, aux termes des dispositions constitutionnelles en vigueur, a la possibilité ou non de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, après ses deux premiers mandats respectivement de 7 ans (2012 à 2019) et de 5 ans (de 2019 à 2024) ? Qu’on le veuille ou non, cette question est la cause principale et directe d’une sorte de « crainte collective » qui a gagné les acteurs politiques et la population. Elle semble être à l’origine, en grande partie, de toutes les controverses politiques actuelles. Par conséquent, la paix, la stabilité et la consolidation de la démocratie au Sénégal sont suspendues à la résolution de cette interrogation. Notre intervention rentre dans cette perspective de revenir sur ce que nous croyons juridiquement vrai et conforme à nos institutions et à nos acquis, dans l’objectif d’un retour du pays à plus de sérénité. Il est alors indispensable que cette disposition soit clarifiée.
Il faut d’abord préciser que le Conseil constitutionnel n’a pas été saisi en 2016 pour se prononcer sur le nombre de mandats – question définitivement réglée par la Constitution de 2001, doit-on encore le répéter- mais sur la durée. Autrement dit, la haute juridiction constitutionnelle devait dire si la durée du mandat ramenée à 5 ans sous l’effet de la loi soumise à son examen, peut s’appliquer immédiatement au mandat en cours de 7 ans.
Par son avis rendu le 12 février 2016, le Conseil constitutionnel, après un raisonnement minutieux en plusieurs étapes, a répondu avec précision et fermeté : le mandat de 7 ans en cours, dans sa durée, devait aller jusqu’à son terme. Il s’en est expliqué : il n’est pas possible de réduire la durée en cours de 7 à 5 ans dit-il ; le mandat de 2012 à 2019, pour sa durée, est « hors de portée de la loi de 2016 ». Cette expression ne concerne donc que la durée de ce mandat et ne porte aucunement sur le nombre de mandats déjà déterminé par la Constitution de 2001 et repris par la nouvelle loi de 2016. Ce raisonnement repose sur les deux principes, tout aussi fondamentaux, tirés de la Constitution et des situations précédentes similaires
En effet, le juge constitutionnel, au soutien de sa démonstration, estime que la sécurité juridique et la stabilité des institutions s’opposent à ce que cette durée soit ramenée à 5 ans. Le juge fait la synthèse de son argumentaire sur ce point qu’il a d’ailleurs intitulé « de la durée du mandat du Président de la République », dans le considérant 32 dans les termes suivants :
« Considérant, en effet, que ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à l’occasion de changements de majorité, à la faveur du jeu politique, ou au gré des circonstances notamment, la durée des mandats politiques en cours, régulièrement fixée au moment où ceux-ci ont été conférés pouvait, quel que soit au demeurant l’objectif recherché, être réduite ou prolongée ». Il ne fait plus aucun doute que la juridiction se prononçait sur la réduction de la durée du mandat et non sur le nombre qui est une règle permanente posée depuis 2001. Il n’aurait pas été logique d’ailleurs que le Conseil constitutionnel se prononçât sur le nombre de mandats. Il n’était point nécessaire qu’il revienne préciser davantage ce qui était déjà clair et surtout acquis depuis la Constitution de 2001.
Il ressort de ce raisonnement que la durée du 1er mandat doit être dissociée du nombre de mandats et non le contraire. Ainsi et dans tous les cas, un président de la République ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs, indépendamment de la durée de ce mandat. Il en résulte que pour la limitation du nombre de mandats, la réforme de 2016 ne pose aucune règle nouvelle y relative sauf celle se rapportant désormais à son intangibilité (art. 103 alinéa 7). C’est pour cette raison d’ailleurs que le constituant de 2016 n’a pas jugé nécessaire de prévoir des dispositions transitoires en ce qui concerne le décompte des mandats. L’insertion de dispositions transitoires sur cette question précise serait superfétatoire à partir du moment où la situation transitoire sur la limitation des mandats nous semble avoir été réglée parla Constitution de 2001. En tout état de cause et à supposer que le constituant, lors de la rédaction de la loi constitutionnelle de 2016, ait volontairement ou non fait l’économie de ces dispositions transitoires et ne pas préciser si celle-ci exclut ou non le mandat de 2012 à 2019 du décompte, ne signifie pas, aux termes de la Constitution, que le président de la République a le droit de briguer un troisième mandat. Rien ne l’y oblige. Le contraire serait plus logique et plus conforme à l’esprit de la Constitution, à l’objectif recherché parle constituant, et par la bonne compréhension que l’actuel chef de l’Etat a lui-même des dispositions de l’article 27. On est même en droit de croire que ce constituant devait juger inutile d’y recourir, fort de l’idée que dans tous les cas, la règle des deux mandats était définitivement réglée par la Constitution de 2001. Si le président sortant devait malgré tout déposer sa candidature, il appartiendrait au Conseil constitutionnel – tenu lui aussi, rappelons-le car on a tendance à l’oublier, par le respect de la Constitution en tant que garant de celle-ci, comme c’est le cas pour le président de la République et pour tous les autres organes constitués de l’Etat – de faire respecter les dispositions de cet article 27 dans le sens où nous l’entendons ici.
La déclaration faite par le président de la République à plusieurs reprises selon laquelle, il ne se présentera pas pour un troisième mandat, est une exacte compréhension encore une fois des dispositions suffisamment précises du nouvel article 27 portant sur le mandat présidentiel. La clarté du texte l’y invite, de même que les multiples déclarations qu’il a faites sur son intention de respecter les dispositions constitutionnelles et de se limiter à deux mandats. Ayant déjà exercé un premier mandat de 7 ans, il ne lui reste alors qu’un second qui s’achève en 2024.
On pourrait nous rétorquer que les déclarations du président n’auraient aucune valeur juridique et que le Conseil constitutionnel reste le seul organe habilité à interpréter les dispositions constitutionnelles ; que le chef de l’Etat n’en n’est pas membre ; et par conséquent, il ne dispose pas d’un tel pouvoir. Soit ! Cela ne satisfait toutefois pas l’esprit.
D’abord, sa déclaration de respecter et appliquer les dispositions de l’article 27, n’est rien d’autre que le respect de l’engagement qu’il avait pris devant le peuple sénégalais et réaffirmé dans la loi référendaire de 2016 dans laquelle, figurait cette limitation des mandats à deux.
De plus, le référendum est fondamentalement juridique et l’engagement pris par le président de la République pour faire accepter cette consultation populaire est au cœur de ce référendum. Cette déclaration de faire deux mandats est donc fondamentalement juridique ; elle est l’un des éléments les plus déterminants - si ce n’est le plus fort parmi tous ceux qui étaient proposés au référendum - auquel, les électeurs se sont fondés pour adopter ledit référendum. Reconnaître un caractère juridique et contraignant à une déclaration de cette nature, devrait être consacrée dans une disposition constitutionnelle. Cela correspondrait (enfin !) à l’une des valeurs les plus ancrées dans nos cultures et traditions : la parole donnée de surcroit par le « roi » - historiquement - ou le « chef de l’Etat » aujourd’hui. Au Bénin, l’inscription de l’expression « Les Mânes des Ancêtres » dans le serment prononcé par le chef de l’Etat rentre dans notre capacité à nous Africains, de nous approprier nos valeurs traditionnelles et les insérer dans notre corpus institutionnel au plus haut niveau. Le juge constitutionnel béninois avait annulé le serment de Mathieu Kérékou qui a eu le tort de n’avoir pas prononcé cette expression lors de sa prestation de serment.
Constitutionnaliser au Sénégal certains engagements forts comme le « Kaddu » du président de la République - qu’il appartiendra au constituant ou au juge constitutionnel d’en créer la catégorie et de la circonscrire de la manière la plus pertinente – catégorie bien évidemment très restreinte – comme un engagement juridique et constitutionnel, renforcerait matériellement le serment présidentiel qui est déjà un engagement tout aussi fort et déjà prévu parla Constitution. Dans un régime hyper présidentialisé, cela contraindrait davantage le chef de l’Etat à respecter sa parole, lorsque celle-ci porte sur des principes fondamentaux de gouvernement, tels que le principe de l’indépendance de la justice, le respect des domaines respectifs de la loi et du règlement, ou encore celui des droits et libertés fondamentaux.
Ensuite, on peut utilement s’inspirer du droit international public, et plus précisément des deux arrêts rendus parla Cour internationale de justice suite à des recours introduits auprès d’elle par l’Australie et la Nouvelle Zélande sur les essais nucléaires français sur leurs territoires par la France. La Cour s’est fondée sur plusieurs déclarations de la France, et tout particulièrement de son Président, Valérie Giscard d’Estaing, qui avait annoncé l’arrêt de tels essais, pour signifier aux deux pays demandeurs que leurs requêtes étaient devenues sans objet, la parole du chef de l’Etat pouvant être considérée comme un engagement juridique. Si nous avons la capacité de créer notre propre droit comme nous l’avons suggéré plus haut, il nous est possible également en retour, de nous enrichir d’autres expériences connues ailleurs et la parole du président de la République que la Cour a reconnue et considérée comme du droit, comme un engagement juridique, renforce notre idée. Rien n’empêche alors que l’on transpose ce principe du droit international dans notre droit interne et considérer que les déclarations faites plusieurs fois parle président de la République et par lesquelles, il affirme respecter les dispositions de l’article 27 de la loi de 2016, c’est à dire ne pas briguer un troisième mandat présidentiel en 2024, est un engagement juridique, donc pertinent et contraignant. Ces déclarations doivent être considérées comme un « pacte » devant le peuple sénégalais.
Pour toutes ces raisons, nous soutenons que le premier mandat déjà exercé parle chef de l’Etat fait partie du décompte des deux mandats depuis 2012, aux termes des dispositions actuelles de la Constitution.