La loi sur le tabac a été adoptée, le 14 mars 2014, par l’Assemblée nationale du Sénégal et elle est entrée en vigueur en juillet 2016. La loi interdit désormais de fumer dans les lieux publics, la vente de tabac aux mineurs tout comme la commercialisation de cigarettes à moins de 200 mètres d’une école ou d’un hôpital ainsi que la publicité ou encore le sponsoring. Cependant, plus de 6 ans après l’entrée en vigueur de cette loi, plusieurs mesures restent encore non exécutées.
Le Sénégal s’est doté d’une loi antitabac afin d’amoindrir les risques de santé publique. Un progrès qui constituait une victoire pour les acteurs de la lutte contre le tabac. Votée à l’Assemblée nationale, le 14 mars 2014, cette loi est entrée en vigueur deux ans après, soit en juillet 2016. Une loi qui régule la fabrication, le conditionnement, l’étiquetage, la vente et l’usage du tabac.
Seulement, plus de 6 ans après l’effectivité de cette législation sur le tabac, nombre d’acteurs restent toujours sur leur fin quant à la traduction en acte de certaines dispositions de la loi. En effet, si le gouvernement est parvenu à interdire la publicité du tabac dans les médias ou la promotion par sponsoring, à imposer des photos (dissuasives) sur le paquetage, à faire reculer les consommateurs, il peine toujours à imposer son diktat dans les lieux publics. Des usagers continuent de fumer au vu et au su de tout le monde dans ces espaces recevant du monde, sans en être inquiétés. En plus des lieux publics, les bureaux, des restaurants, des hôtels, etc. où des espaces fumeurs devraient être aménagés, continuent à faire fi de ses interdictions.
RETOUR PRESQUE… A LA SITUATION D’AVANT LA LOI, PLUS DE 6 ANS APRES SON EFFECTIVITE
C’est le même constat pour la vente de la cigarette dans les boutiques. Les enfants interdit d’aller en acheter, sont toujours envoyés par les fumeurs, sous le regard et la complicité des vendeurs qui ne sont intéressés que par l’argent, les recettes. Il s’y ajoute que les cigarettes sont vendues en détail, contrairement à ce que dit la loi qui dispose désormais qu’elles ne devraient être cédées que par paquet.
Les acteurs de la lutte contre le tabac continuent de porter la sensibilisation. Toutefois, ils se heurtent au contournement de certains gérants de restaurants qui mettent en place le chicha, une cigarette électronique qui n’avait pas été prise en charge dans la loi.
Pis dans les écoles et lycées, les apprenants sont exposés aux nouvelles formes de cigarettes, sous formes de bonbons. Pour lutter contre ce phénomène, le Programme de lutte contre le tabac multiplient les actions de sensibilisation, en mettant en avant les méfaits de ce produit, afin de désintéresser plus de jeunes.
LE CONTENU DE LA LOI
La loi antitabac consacre la mise en place d’une autorité de contrôle pour les tests et analyses de la composition des produits du tabac ; la supervision, avec obligation faite aux fabricants et importateurs de fournir chaque année des informations sur le contenu et les émissions des produits du tabac ; les mises en garde illustrées sur les emballages des produits du tabac occupant au moins 70% des deux côtés du paquet ; l’interdiction de qualificatifs trompeurs tels que «faible teneur en goudron», «légère», «ultra légère», «douce» ; l’interdiction de toutes les formes de publicité sur le tabac, de promotion et de parrainage ; l’interdiction de la vente de produits du tabac à l’intérieur et à moins de 200 mètres à l’extérieur des établissements d’enseignement, de santé, sportifs, culturels et administratifs ; l’interdiction de la vente de produits du tabac aux mineurs et par des mineurs ; l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics et de travail fermés, y compris les transports en commun. Toutefois, des fumoirs sans service et avec des contraintes techniques très strictes sont autorisés dans les hôtels, restaurants et aéroports (les jeunes âgés de moins de 18 ans ne sont pas autorisés à utiliser ces installations) ; la fabrication et la vente de produits du tabac sont soumises à une autorisation préalable établie par décret.
LES SANCTIONS
Le non-respect de ces interdictions est passible de sanctions, allant de la verbalisation, à des peines d’emprisonnement, selon la loi.
QUAND LES TALIBES VENUS DE LA SOUS-REGION COMPLIQUENT LA LUTTE
La société civile est préoccupée par la situation des enfants talibés qui continuent à mendier, malgré plusieurs tentatives d’éradication du phénomène
Amnesty international Sénégal a organisé, hier mardi, un forum à Dakar, sur le thème : «La responsabilité des acteurs dans la protection des enfants talibés». Lors de cette rencontre qui a vu la participation de maîtres coraniques, venus de différents coins du pays, de chercheurs et de représentants de partis politiques et de l’Etat, les participants ont fait des recommandations pour mettre fin à la mendicité des enfants talibés dont ceux «importés» de la sous-région ne facilitent pas le travail.
La société civile est préoccupée par la situation des enfants talibés qui continuent à mendier, malgré plusieurs tentatives d’éradication du phénomène. Pour preuve, hier mardi, de 9 heures à 15 heures, Amnesty international Sénégal a réuni les acteurs, dans un hôtel de la place, pour échanger sur le thème «La responsabilité des acteurs dans la protection des enfants talibés». Après de riches panels animés par des religieux, des chercheurs et la représentante de l’Etat, les participants ont proposé de nouvelles recommandations pour mettre un terme au fléau qui perdure.
Entre autres solutions, Seydi Gassama et compagnie ont proposé : le recensement du nombre de «daaras» (écoles coraniques) et du nombre de talibés dans le pays ; la formation et le renforcement de capacités des maîtres coraniques ; renforcer les services de l’Etat travaillant pour la protection des enfants, l’implication des élus locaux dans l’accompagnement des daaras ; la mise en place d’une loi sur le Statut des daaras, dont le projet de loi sera élaboré dans les mois à venir etc…
Rappelons qu’en 2018, l’Etat du Sénégal avait mis en place un Programme de retrait des enfants de la rue. Cependant, l’on constate que le phénomène est toujours là. Pour Madame Koilel Sambou Sarr, représentante de l’Etat à la rencontre, l’Etat du Sénégal reste plus que jamais déterminé à retirer les enfants de la rue, afin de leur assurer une meilleure protection. C’est d’ailleurs, selon l’éducatrice spécialisée, ce qui explique la multiplication des Centres d’accueil pour enfants en situation difficile à travers le pays.
Ce qui complique la lutte contre le phénomène de la mendicité des enfants talibés, c’est l’envahissement des enfants «importés» de la sous-région. C’est l’avis d’Oustaz Alioune Diagne. «Nombreux de ces enfants qui mendient dans la rue ne sont pas en réalité des talibés, bien vrai qu’ils se le réclament. C’est un business dont la plupart des individus qui sont derrière viennent des pays limitrophes…», a souligné le Secrétaire général du Collectif pour la modernisation des daaras
Pour Seydi Gassama, l’objectif principal du forum d’échange entre la société civile et les maîtres coraniques est de faire relancer les processus entamés depuis plusieurs années et qui sont en panne, tels que l’adoption d’une loi sur les daaras et l’adoption du Code de l’enfant. Deux textes extrêmement importants, selon directeur exécutif d’Amnesty international section Sénégal, car la loi sur le Statut des daaras va permettre à l’Etat de financer les daaras.
LES ETATS OUEST AFRICAINS CHERCHENT A DISPOSER DE STATISTIQUES
Les Etats ouest africains se réunissent à Dakar depuis hier, mardi 14 mars 2023, afin de valider la création d’un observatoire sur la biodiversité. L’objectif est de produire des données scientifiques fiables, afin d’aider à la prise de décisions.
Les Etats ouest africains se réunissent à Dakar depuis hier, mardi 14 mars 2023, afin de valider la création d’un observatoire sur la biodiversité. L’objectif est de produire des données scientifiques fiables, afin d’aider à la prise de décisions.
Les Etats ouest-africains cherchent à se doter d’un observatoire pour la conservation de la biodiversité en Afrique de l’Ouest. Des experts venus de ces pays sont en conclave à Dakar depuis hier, mardi 14 mars jusqu’au vendredi 17 mars 2023. Selon le chargé des Aires marines protégées (Amp) à la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), Cheikh Tidiane Kane, «l’observatoire consiste à doter la sous-région ouest africaine d’un un hub d’information pour permettre la collecte de données et produire des informations qui vont aider à la prise de décision dans le cadre de la gestion de la biodiversité et des aires protégées».
L’Afrique de l’Ouest n’en a pas jusqu’à présent. Le directeur technique du Centre de suivi écologique (Cse), Tahibou Ba, rappelle que le lancement de l’observatoire remonte au 27 novembre 2019. Alors qu’il est question de sa validation, le Cse, chargé de sa mise en œuvre, s’engage à redoubler d’efforts afin de consolider les acquis et finaliser la mise en place. Les Etats ouest africains veulent mettre en place cet observatoire pour encourager l’utilisation des données scientifiques, en développant les capacités pour soutenir les politiques et processus de prise de décisions sur la conservation de la biodiversité. L’observatoire doit aussi contribuer à la mise en œuvre de deux actions phares engagées par la Commission de l’Uemoa. Il s’agit du renforcement de la résilience des populations aux changements climatiques et la coopération transfrontalière.
Le chargé de programme Environnement, Biodiversité et Climat, section Coopération de l’Union européenne, Baptiste Bobillier, trouve pour sa part que les Aires marines protégées méritent une considération. Car, les Aires marines protégées sont des espèces fragiles et menacées. A la forte pression anthropique qu’elles subissent, dit-il, vient s’ajouter des facteurs tels que le changement climatique, l’érosion côtière et la désertification. Autant de menaces qui mettent en péril les moyens de subsistances de plusieurs centaines de millions de personnes.
RSF S’INQUIETE ET APPELLE LES AUTORITES A DEPENALISER LE DELIT DE PRESSE
Reporter sans frontières (RSF) s’inquiète de la montée des menaces contre les journalistes au Sénégal.
Reporter sans frontières (RSF) s’inquiète de la montée des menaces contre les journalistes au Sénégal. Listant des cas dont la dernière en date, l’arrestation du journaliste Pape Ndiaye de Walfradjri, RSF rappelle que le Sénégal a perdu 24 places et occupe la 73e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.
L e journaliste de la chaîne sénégalaise Walf TV Pape Ndiaye est incarcéré pour avoir diffusé une «information erronée» sur le jugement d’une affaire de mœurs impliquant Ousmane Sonko, figure politique de l’opposition. C’est Reporters sans frontières (RSF) qui, dans un communiqué publié hier mardi, dénonce ainsi «une mesure disproportionnée», appelle les autorités à «le libérer immédiatement et à dépénaliser le délit de presse». Ce dans un contexte inquiétant de menaces envers les journalistes et les médias
Et de relever qu’incarcéré depuis le 7 mars, après une garde à vue de quatre jours, le chroniqueur judiciaire de la chaîne privée Walf TV, Pape Ndiaye – en attente de son audition par un juge d’instruction – risque jusqu’à trois ans de prison pour “diffusion de fausses nouvelles”, selon son avocat Maître Moussa Sarr, contacté par RSF. Un chef d’inculpation parmi les six retenus contre lui : “provocation d’un attroupement”, “outrage à magistrat”, “intimidation et représailles contre un membre de la justice”, “discours portant discrédit sur un acte juridictionnel” et “mise en danger de la vie d’autrui”.
Lors de l’émission “Petit-déj”, diffusée le 1er mars 2023, Pape Ndiaye a déclaré que des adjoints du procureur de la République se seraient opposés au renvoi devant la chambre criminelle du tribunal du procès de l’opposant politique Ousmane Sonko poursuivi pour viols présumés par une jeune femme. Le parquet de Dakar, affirmant que cette information était fausse, a ordonné le placement du journaliste sous mandat de dépôt. Contacté par RSF, Pierre Edouard Faye, le rédacteur en chef de Walf TV, l’un des groupes de presse privée les plus importants du pays, a affirmé que Pape Ndiaye pourrait s’être trompé en toute bonne foi, remettant en cause la fiabilité de sa source, plutôt que son professionnalisme.
Alors qu’il existe des mécanismes pour rectifier une information erronée diffusée en toute bonne foi, l’incarcération de Pape Ndiaye est totalement disproportionnée. Nous assistons, à moins d’un an des élections présidentielles, à une escalade des atteintes à la liberté des médias au Sénégal, pourtant considéré pendant longtemps comme une démocratie dotée d’une presse foisonnante. Nous demandons aux autorités de libérer immédiatement Pape Ndiaye et de dépénaliser les délits de presse, insiste RSF dans son communiqué de presse de Reporters sans Frontières sur le durcissement des conditions d’exercice du métier de journaliste au Sénégal.
WALF TV ET LES MEDIAS DANS LE VISEUR DES AUTORITES
À l’approche des élections présidentielles de 2024, note RSF, l’étau se resserre autour des médias. Pape Ndiaye est le deuxième journaliste incarcéré au Sénégal en moins de quatre mois et figure parmi les professionnels de l’information sous pression depuis plusieurs semaines, illustrant un durcissement des conditions d’exercice du métier.
Le 16 février 2023, Sidya Badji, photo-reporter du journal Sud Quotidien qui couvrait des manifestations dans le quartier de l’opposant Ousmane Sonko, a été interpellé, contrôlé et son matériel confisqué par les forces de l’ordre qui lui ont reproché d’avoir pris “des images compromettantes” qu’il sera contraint de supprimer, rappelle RSF.
Une semaine avant cet incident, Walf TV a été suspendue – pour la deuxième fois en deux ans – pour une semaine par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA). Le régulateur de l’audiovisuel a estimé que la chaîne avait effectué une “couverture irresponsable” des heurts ayant éclaté entre les forces de sécurité et des partisans d’Ousmane Sonko dont le meeting dans la ville de Mbacké, à environ 200 km de Dakar, était interdit. Selon le CNRA, Walf TV a “diffusé en boucle des images de violences exposant des adolescents, accompagnées de propos dangereux, y compris de la part des reporters”. Une décision de suspension disproportionnée dénoncée par RSF. Le 5 novembre 2022, la journaliste reporter d’images Fatou Dione du site d’information Buur News avait été agressée par des forces de l’ordre alors qu’elle couvrait une manifestation interdite. Le lendemain, le journaliste Pape Alé Niang, directeur du site d’information Dakar Matin, a été arrêté, gardé à vue, inculpé puis placé sous mandat de dépôt pour avoir divulgué des informations “de nature à nuire à la défense nationale”, pour “recel de documents administratifs et militaires”, et pour avoir diffusé de “fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques”.
Après une courte remise en liberté, un renvoi en prison, une grève de la faim et une mobilisation générale, dont un appel de 78 journalistes africains et organisations de défense de la liberté de la presse rassemblés par RSF, il a été libéré le 10 janvier 2023.
LES CHRONIQUEURS JUDICIAIRES AU CHEVET DE PAPE NDIAYE
Le journaliste-chroniqueur judiciaire du Groupe de presse Walfadjri, Pape Ndiaye, a été inculpé de six chefs d’accusation
Le journaliste-chroniqueur judiciaire du Groupe de presse Walfadjri, Pape Ndiaye, a été inculpé de six chefs d’accusation à savoir «diffusion de fausses nouvelles, outrage à magistrat, intimidation et représailles, provocation à un attroupement, discrédit jeté sur un acte juridictionnel, mise en danger de la vie d’autrui». Il a été placé sous mandat de dépôt le 7 mars 2023, avant d’être transféré à la prison de Sébikotane, quelques jours après.
L’Association Nationale des Chroniqueurs Judiciaires du Sénégal (ANCJ), dont il est membre, qui dénonce, à travers un communiqué publié hier, mardi 14 mars, cette arrestation et cette détention, lui apporte son «soutien indéfectible».
Les chroniqueurs judiciaires considèrent que la détention du journaliste sonne comme une atteinte à la liberté de la presse. S’engageant se tenir à ses côtés, jusqu’à sa libération, à se mobiliser pour précipiter sa remise en liberté, l’ANCJ informe, “avoir commis des avocats pour assurer la défense de leur membre. Également, elle appelle toutes les organisations de presse à plus de solidarité pour la libération de Pape Ndiaye”.