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21 août 2025
FAIRE DE DAKAR UN DES HUBS DE L’ONU EN AFRIQUE, A COTE DE NAIROBI ET ADDIS-ABEBA
Le Coordonnateur résident des Nations unies, en fin de mission au Sénégal, Siaka Coulibaly, s’est félicité, dans cette interview, de l’état de la collaboration entre les instances onusiennes et le Sénégal.
Le Coordonnateur résident des Nations unies, en fin de mission au Sénégal, Siaka Coulibaly, s’est félicité, dans cette interview, de l’état de la collaboration entre les instances onusiennes et le Sénégal. Il a aussi loué les efforts du Chef de l’État Macky Sall qui exhorte le reste du monde à modifier son regard sur l’Afrique.
Vous arrivez au terme de votre mission à Dakar. Que retenez-vous de votre passage au Sénégal ?
Au terme d’une mission d’un peu plus de deux années au Sénégal, beaucoup de choses pourraient être dites, tant ces deux années ont été intenses et passionnantes. Le Sénégal est un pays fascinant à bien des égards. Il est riche par la diversité de ses cultures et de ses populations, riche par la beauté de ses paysages, mais surtout riche pour la paix, la sécurité et la stabilité que le pays a su préserver depuis son indépendance et qui en fait un modèle dans la sous-région. Je dois préciser que j’ai eu la chance d’avoir servi au Sénégal, il y a quelques années, alors que j’étais encore au Pnud. Durant mes deux années de service en qualité de Coordonnateur résident, une des choses qui m’ont le plus marqué, c’est le dynamisme de la jeunesse qui, à mes yeux, représente l’une des plus grandes richesses du pays. Nonobstant les difficultés, les jeunes font montre d’une résilience et d’une inventivité qui m’impressionnent et qui donne foi à un avenir prospère et durable pour le pays. À ce titre, le Système des Nations Unies soutient les différentes initiatives impulsées par le Gouvernement en faveur de la jeunesse, en élaborant une Stratégie Jeunesse des Nations Unies au Sénégal, adossée au Pse Jeunesse (Plan Sénégal émergent Jeunesse) et à l’Agenda en 2030, en droite ligne avec le programme présidentiel d’urgence pour la création d’emplois et l’insertion socio-économiques des jeunes et des femmes.
Des programmes sont aussi développés en faveur des femmes ?
Aux côtés des jeunes, les femmes montrent également un dynamisme exemplaire, en étant une force dans tout le tissu économique, qu’il convient également de saluer. Le Système des Nations Unies travaille beaucoup avec elles et nous avons eu le privilège de constater, à l’occasion de la mission conjointe que nous avons effectuée dans les régions de Saint-Louis et de Matam, les formidables résultats obtenus par les femmes productrices de riz de Ross Béthio, grâce au soutien de nos Agences. Il est, à mes yeux, très important que les femmes et les jeunes soient impliqués dans toutes les initiatives de développement mises en place par le Système des Nations Unies au Sénégal.
Finalement, au terme de ce séjour exaltant au Pays de la Téranga, le sentiment qui prévaut, c’est le privilège d’avoir servi dans un pays aux possibilités immenses, avec une jeunesse dynamique pleine de potentiels, qui augure un avenir très prometteur. Je peux dire aussi qu’au cours de ces deux années, j’ai observé une transformation structurelle de l’économie en cours, et qui, je l’espère, va aller de l’avant pour le bonheur des Sénégalaises et des Sénégalais.
Comment appréciez-vous l’état de la collaboration entre le Sénégal et le Système des Nations Unies ?
Les Nations Unies et le Sénégal entretiennent des relations anciennes et privilégiées, marquées par le sceau de l’excellence, depuis l’adhésion du pays à l’Onu, le 28 septembre 1960, 5 mois après son accession à l’indépendance. Le système des Nations Unies au Sénégal, à travers ses 34 Agences, Fonds et Programmes, soutient le Gouvernement à réaliser ses priorités de développements, à travers son Cadre de Coopération pour le Développement Durable Uncf (2019-2023) en cours, et le nouveau Cadre de Coopération que nous sommes en train de bâtir avec le Gouvernement, qui va couvrir la période 2024-2028. Il est important de souligner que pour le Cadre de Coopération en cours, comme pour celui qui va suivre, c’est en étroite collaboration avec les différentes entités de l’État, qu’ils sont élaborés, pour épouser au maximum les priorités de développement du pays. Pour ce faire les différents Cadres de Coopération sont alignés avec le Plan Sénégal émergent (Pse) et à ses différents Plans d’actions prioritaires ajustés et accélérés.
Aussi, les 2000 personnes qui travaillent pour le Système des Nations au Sénégal, sont-elles déployées dans les différentes régions du pays, pour soutenir au quotidien les populations, en particulier les plus vulnérables, à travers divers projets, programmes et initiatives. L’Équipe Pays des Nations s’emploie à déployer son action en travaillant étroitement avec le Gouvernement central, mais concentre également beaucoup d’énergie à l’échelle locale, en créant une synergie avec les autorités territoriales, les collectivités et organisations locales, et surtout les populations, pour plus d’efficacité dans les interventions et un impact positif durable et résilient dans la vie des communautés.
Il faut également souligner qu’en vue de la préparation du prochain Cadre de Coopération, le Snu a organisé de larges consultations avec les organisations féminines, les organisations de jeunes, celles œuvrant en faveur de l’inclusion du handicap, le secteur privé, ainsi que les organisations qui œuvrent en faveur de l’environnement.
Les Nations unies accompagnent le processus de développement du Sénégal. Qu’est-ce qu’on peut retenir de leur contribution ces dernières années ?
La contribution du Système des Nations Unies, telle que formulée dans la coopération en cours, repose sur 3 priorités stratégiques, notamment une croissance économique inclusive durable ; accès aux services sociaux de base de qualité et protection sociale ; gouvernance, paix et sécurité. Entre autres secteurs, les interventions touchent le renforcement de la protection sociale, la création d’opportunités économiques, l’accès à des services intégrés de santé, la nutrition, l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement, mais également l’emploi, l’éducation ou encore la migration, la résilience face aux effets induits du changement climatique, etc.
Durant la crise de la Covid-19, nous avons contribué à la réponse nationale, à travers un appui technique, une surveillance épidémiologique, une mise aux normes des structures d’accueil, l’engagement communautaire, la communication et le plaidoyer sur les gestes barrières et la vaccination, mais également un appui logistique et une prise en charge des plus vulnérables, pour renforcer le Système de Santé.
L’autonomie des ménages, la situation des enfants, la résilience du système éducatif et la continuité des apprentissages, l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes, le respect des droits des femmes et leur autonomisation ont également été des priorités pour lesquelles les Agences des Nations Unies au Sénégal ont déployé d’importantes contributions en soutien au pays.
Le Gouvernement sénégalais s’est fixé l’objectif de relever le défi de la souveraineté alimentaire. Quel est votre avis sur la question ?
Le Système des Nations unies au Sénégal soutient le pays dans sa marche vers la sécurité alimentaire suite à différentes crises (Covid-19, guerre en Ukraine…). Plus de 600 organisations d’agriculteurs ont été soutenues, représentant près de 300.000 bénéficiaires dans les 14 régions du pays. De même, l’initiative « panier de la ménagère » a aidé 14.075 ménages en situation d’insécurité alimentaire dans 8 régions du pays. Le programme de cantines scolaires permet à 235.000 élèves de 1.261 écoles primaires publiques situées, pour la plupart, dans des zones rurales de 11 régions du Sénégal de bénéficier d’au moins un repas chaud nutritif par jour.
En outre, l’Équipe Pays soutient un ambitieux projet gouvernemental en cours qui vise à transformer et à renforcer le système agroalimentaire en appuyant la création de centres de transformation agroalimentaire intégrés et compétitifs dans le Sud, le Centre, l’Est, l’Ouest et le Nord du pays. Ces centres agropoles renforceront les chaînes de valeur des produits agricoles et réduiront la dépendance aux importations, grâce à une industrialisation durable et inclusive. Ces projets stimuleront l’emploi et contribueront à la réalisation des objectifs de développement durable.
Le Sénégal a initié une véritable transformation structurelle, qui est en cours, à travers des réformes courageuses, et je suis convaincu que le pays est sur la bonne voie. J’en veux pour preuve les perspectives de croissance qui semblent plus favorables et devraient se situer autour de 10% en moyenne sur la période 2023-2024, grâce aux activités de production de pétrole et de gaz et de la mise en œuvre des priorités nationales de développement, à savoir la souveraineté alimentaire, la protection sociale et la paix et la sécurité.
Quelle importance revêt, à vos yeux, l’ouverture de la maison des Nations unies au Sénégal ?
Je viens de rappeler l’excellence des relations entre les Nations Unies et le Sénégal et le projet de la Maison des Nations unies, initié et mis en œuvre par l’État du Sénégal, en est le symbole le plus édifiant. Il faut souligner que le projet entre en droite ligne avec l’esprit de la réforme, que le Sénégal a soutenu et qui ambitionne de faire évoluer l’Onu, pour plus d’efficacité, comme le souhaite le Secrétaire général Antonio Guterres, quand il déclare : « Notre objectif doit être un système des Nations Unies pour le développement d’un XXIe siècle, davantage tourné vers l’humain que vers les procédures. Le véritable test de cette réforme se traduira par des résultats tangibles dans la vie des personnes que nous servons – et par la confiance de ceux qui soutiennent notre travail ».
D’ailleurs, cette vision entre parfaitement en résonnance avec l’appel du Président Macky Sall à donner un nouveau souffle au multilatéralisme fondé sur des règles, à travers une Onu plus forte et plus inclusive.
Aussi, la Maison Nation Unies va faire du Sénégal l’un des plus grands hubs de l’Onu en Afrique, à côté de Nairobi et Addis-Abeba, qui regroupera l’ensemble des Agences des Nations Unies, qu’elles soient régionales comme nationales. Elle permettra une meilleure coordination de l’action des Nations Unies au Sahel et pour toute l’Afrique de l’Ouest et même du Centre. Cette dynamique est d’autant plus importante que la situation sécuritaire dans cette partie du continent requiert une meilleure coordination des interventions et des approches intégrées et inclusives.
Conscient de l’importance d’une telle infrastructure pour les Nations Unies et le Sénégal, en ma qualité de Coordonnateur Résident, je me suis personnellement engagé, ces deux dernières années, soutenu par l’Équipe Pays des Nations Unies et en étroite collaboration avec le Gouvernement, pour que la Maison des Nations Unies soit opérationnelle le plus rapidement possible.
C’est d’ailleurs pour moi l’occasion d’exprimer la gratitude des Nations Unies à Son excellence Macky Sall et de le féliciter pour son leadership, notamment son plaidoyer pour agir ensemble en vue d’apaiser les tensions, respecter les droits humains, soigner la planète, réduire les inégalités persistantes Nord-Sud, et redonner sens au multilatéralisme.
Le Chef de l’État, Macky Sall, est en trai de mener un plaidoyer dans les grandes tribunes internationales pour une meilleure représentativité de l’Afrique au conseil de sécurité et l’octroi d’un siège à l’Ua au sein du G20. Qu’en pensez-vous ?
Le Président Macky Sall a incontestablement porté haut la voix de l’Afrique, en sa qualité de Président en exercice de l’Union africaine. Grâce à son leadership, des avancées sont en train d’être faites et le regard sur l’Afrique est en train de changer dans le bon sens. Ses discours lors des 76e et 77e Assemblées générales des Nations Unies ont indubitablement été des moments forts durant lesquels il a porté au monde le message d’une Afrique prête à relever les défis, qui trouve des solutions à ses problèmes et qui est prête à assumer le rôle qui est le sien dans le concert des Nations ; une Afrique aux innombrables potentialités et solutions.
La représentativité du continent au Conseil de sécurité de l’Onu est également un enjeu important, que le Président Macky Sall a bien évidemment eu raison de porter, avec son homologue, le Président Cyril Ramaphosa, en plaidant pour que les Africains, qui font plus d’1,3 milliard d’individus, obtiennent, au moins, 2 places de membres permanents, ayant toutes les prérogatives des membres permanents actuels.
S’agissant du G20, le Président Macky Sall a également raison de plaider pour une meilleure représentativité de l’Afrique, quand l’on songe au fait que l’Afrique héberge plus de 15% des 8 milliards d’individus que compte désormais la planète ; une part qui va à coup sûr continuer à croître.
D’ailleurs, une revue des thématiques soulevées par le G20, montre que ces dernières ne peuvent pas être sérieusement traitées sans la voix de l’Afrique. Pour 2022, les questions d’insécurité alimentaire, de climat, d’énergies ou encore d’endettement ont occupé les discussions ; autant de crises qui touchent l’Afrique, mais aussi le monde, par ricochets, l’économie ou la migration. Par conséquent, je suis parfaitement en phase avec le Président Macky Sall, pour une gouvernance mondiale multilatérale.
Comment les Nations Unies collaborent-elles avec le Sénégal et les autres pays pour relever les défis de paix et de sécurité ?
Il est vrai que les crises multidimensionnelles qui secouent le monde et les enjeux géostratégiques ne manquent pas d’avoir des implications, en exacerbant une situation difficile au Sahel, en particulier sur le plan sécuritaire. Toutefois, il faut dire que beaucoup d’efforts ont été faits par les pays, appuyés par les Nations Unies et les autres partenaires au développement, et des avancées sont en train d’être faites sur le plan sécuritaire, mais également sur les questions de développement.
Au sein des Nations Unies, la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (Uniss), dirigée par le Sénégalais, Abdoulaye Mar Dièye, est en train de faire un important travail, à travers des programmes et initiatives qui touchent la gouvernance, la résilience et la sécurité. De manière plus globale, Uniss, appuyée par toutes les composantes des Nations Unies dans la sous-région et en collaboration avec les pays, est en train d’opérer un véritable changement de narratif sur le Sahel qui, contrairement aux clichés qui lui ont été longtemps associés, est une terre d’opportunités avec un grand potentiel de développement économique.
Le Bureau pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas) fait également un important travail, en particulier à un niveau plus politique, notamment à travers une diplomatie préventive, ainsi que des initiatives de bons offices, de médiation et de facilitation des actions politiques en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
Il est également à souligner la participation des 34 Agences, Fonds et Programmes des Nations Unies, y compris les Agences et Représentations régionales du Système des Nations Unies, dans les initiatives de développement socioéconomiques en faveur des populations les plus vulnérables, tout en renforçant leur résilience.
Le Sénégal est, bien entendu, très engagé dans les différentes initiatives, en collaboration avec les Nations Unies et tous les partenaires, pour la raison évidente qu’il faut préserver le pays, qui constitue un havre de paix dans la région. Mais surtout parce que le Sahel et l’Afrique de l’Ouest ont besoin du leadership du Sénégal pour faire face à tous les défis pressants.
Il faut rappeler que le Sénégal constitue un grand pourvoyeur de troupes pour les opérations de maintien de la paix et rien qu’au Mali, le Sénégal compte 1.300 soldats, gendarmes et policiers au sein de la Minusma.
Quel est votre dernier mot ?
Ce sont des mots de remerciements et de gratitude à son Excellence Macky Sall, à son Gouvernement, à l’ensemble du personnel des Nations Unies au Sénégal, au Secrétaire général de l’Onu, Monsieur Antonio Guterres et au Secrétaire général adjoint, madame Amina Mohammed, à tous les partenaires au développement, mais surtout le peuple sénégalais. Je formule mes vœux de réussite au nouveau Coordonnateur Résident, nommé par le Secrétaire général, Mme Aminata Maïga, en disant merci au Sénégal, pays à la Teranga légendaire.
LA COUPE DU MONDE PASSE DE 32 A 48 EQUIPES
La prochaine Coupe du monde prévue au Canada, au Mexique et aux Etats-Unis d’Amérique verra la participation de 48 équipes réparties en 12 groupes, a annoncé l’instance dirigeante du football mondial, mardi à Kigali (Rwanda).
La prochaine Coupe du monde prévue au Canada, au Mexique et aux Etats-Unis d’Amérique verra la participation de 48 équipes réparties en 12 groupes, a annoncé l’instance dirigeante du football mondial, mardi à Kigali (Rwanda).
Réuni dans la capitale rwandaise, le conseil de la FIFA a approuvé à l’unanimité le format à 48 équipes réparties en 12 groupes de 4, et non plus en 3 groupes de 16, rapportent plusieurs médias, en citant l’instance dirigeante du football mondial.
Avec ce nouveau format, les deux premiers de chaque groupe, ainsi que les huit meilleurs troisièmes accéderont aux seizièmes de finale, selon la même source.
Au total 104 matches seront disputés au terme de la compétition, en lieu et place des 64 matches habituellement joués dans un format à 32 équipes.
C’est en 1998 lors du mondial organisé en France que la FIFA avait décidé d’un élargissement à 32 équipes. Ce format à 32 équipes a tenu pendant sept éditions, de 1998 à 2022.
NOMME A LA TETE DE LA CONAREL, MOMAR NDAO REFUSE DE QUITTER L’ASCOSEN
Nouvellement porté à la tête de la Commission nationale de régulation des loyers des baux à usage d’habitation (Conarel), Momar Ndao ne compte pas céder son fauteuil de patron de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen)
Nouvellement porté à la tête de la Commission nationale de régulation des loyers des baux à usage d’habitation (Conarel), Momar Ndao ne compte pas céder son fauteuil de patron de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), organisation consumériste qu’il dirige depuis sa fondation, en 1989.
Interrogé sur la question par RFM, à l’occasion de la Journée internationale des consommateurs, l’ingénieur commercial sénégalais, expert en consumérisme et spécialiste en technologies de l’information et de la communication, se veut clair. «Je ne démissionnerai pas. Pourquoi devrais-je démissionner ?», a-t-il répliqué, précisant qu’il fait présentement «un travail public» en bénéficiant de la confiance du président de la République et qu’«à la fin de cette mission», il va tourner à ses activités.
Pour rappel, lynché depuis quelques années sur les réseaux sociaux par des Sénégalais qui l’accusent de ne défendre que ses propres intérêts, le président de l’Ascosen a toujours récusé ces attaques, estimant que ce sont juste des partis politiques, des mouvements politiques, le parti Pastef d’Ousmane Sonko et le mouvement Frapp/France dégage de Guy Marius Sagna qui s’acharnent sur lui.
MANIF DE YAW, GUY MARIUS ADMIT AU SOINS
Après leur Giga meeting réussi de ce mardi 14 mars, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont voulu remettre ça avec des rassemblements et des marche sur l’étendue du territoire national. Mais les forces de l’ordre ne leur ont pas facilité la tâche
La tension règne toujours à la Cité Keur Gorgui et alentours à cause des barricades policières, empêchant les militants de l’opposition d’accéder au domicile du leader de Pastef, Ousmane Sonko.
Après leur Giga meeting réussi de ce mardi 14 mars, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont voulu remettre ça avec des rassemblements et autres marches sur l’étendue du territoire national.
Mais les forces de l’ordre ne leur ont pas facilité la tâche.
Le député Guy Marius Sagna qui se rendait chez l’opposant Ousmane Sonko, a été malheureusement touché à la cuisse par une grenade lacrymogène. Il a été hospitalisé par la suite mais ne compte pas baisser les bras face à ce qu’il a qualifié d’ « injustice du régime de Macky Sall ».
MANIFESTATION DE PASTEF A PIKINE, LE OUI MAIS DU PREFET
Le préfet du département de Pikine autorise la manifestation pacifique de Pastef. À cet effet, il a défini les horaires et l’itinéraire de la marche
Le préfet du département de Pikine autorise la manifestation pacifique de Pastef. À cet effet, il a défini les horaires et l’itinéraire de la marche projetée par Assane Diop, Gora Diome et Papa Baba Mbaw, membres de la Coordination départementale des patriotes du Sénégal pour le Travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) de Rufisque.
Le début de la marche est prévu à 15 h pour prendre fin 18 h. Elle sillonnera, à partir du terminus P15, l’autopont Colobane lycée moderne de Rufisque route de Sangalkam, hauteur grande mosquée des mourides (en construction) – rond-point arrêt « Khaal ».
L’arrêté préfectoral précise qu’il est exclu tout débordement susceptible de perturber la circulation des personnes et des biens. Le commissaire central de Rufisque est chargé de l’exécution du présent arrêté qui sera notifié aux déclarants.
LES JOURNALISTES DE LCP SE DÉSOLIDARISENT DU CHOIX D'INVITER KEMI SEBA
"Les condamnations dont il a fait l'objet (provocation à la haine raciale, violences en réunion), tout comme ses liens troubles avec le Kremlin, ne nous paraissent pas compatibles avec la mission de notre antenne", estime la SDJ de la chaîne parlementaire
La Société des journalistes (SDJ) de la chaîne de télévision parlementaire française LCP s'est "désolidarisée" mardi du choix d'inviter le militant franco-béninois controversé Kemi Seba dans le cadre d'une émission finalement déprogrammée dimanche.
"Les condamnations dont il a fait l'objet (provocation à la haine raciale, violences en réunion), tout comme ses liens troubles avec le Kremlin, ne nous paraissent pas compatibles avec la mission de notre antenne", a estimé dans un communiqué la SDJ de la chaîne de l'Assemblée nationale. "La rédaction n'a été ni associée ni informée de cette interview", réalisée "par un éditorialiste extérieur", a poursuivi la SDJ.
Kemi Seba, militant panafricaniste qui dénonce le "néo-colonialisme" des puissances occidentales en Afrique, a été interviewé par l'éditorialiste Yves Thréard dans le cadre d'une série d'entretiens avec des personnalités africaines. Enregistrée, l'émission devait être diffusée dimanche à 23h30 (22H30 GMT). Mais quelques heures avant, LCP avait annoncé sa déprogrammation, après des "discussions" avec le député français Renaissance (centre, majorité présidentielle) Thomas Gassilloud, président de la commission de la Défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale. Kemi Seba "n'est pas un simple militant politique", avait déclaré M. Gassilloud à l'AFP, accusant l'intéressé d'être un "relais de la propagande russe" et de servir "une puissance étrangère qui alimente le sentiment anti-français".
Condamné à plusieurs reprises en France pour provocation à la haine raciale et violences en réunion, Kemi Seba (de son vrai nom Stellio Capo Chichi) est l'ex-leader du groupuscule radical Tribu Ka. Ce groupuscule, qui prônait la séparation entre noirs et blancs, avait été dissous par le gouvernement français en 2006 pour antisémitisme. Son invitation sur LCP avait suscité de nombreux commentaires indignés, notamment de la part de Nathalie Loiseau, députée européenne et ancienne ministre chargée des Affaires européennes, ou de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).
Après la déprogrammation de son entretien par LCP, Kemi Seba avait indiqué sur Twitter que l'émission était "sur (son) disque dur" et qu'elle serait diffusée par d'autres biais. Elle est depuis visible sur certains réseaux sociaux. La direction de LCP a affirmé au magazine Télérama que l'émission avait été téléchargée par Kemi Seba sur Dailymotion, où la chaîne diffuse ses contenus, avant qu'elle en soit retirée. LCP "est en train de prendre les mesures pour faire cesser l'exploitation contrefaisante" de cette vidéo qu'elle considère comme "volée", a également assuré la chaîne à Télérama.
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PERSONNE N'IMAGINE UNE PRÉSIDENTIELLE 2024 SANS OUSMANE SONKO
Macky Sall reste silencieux sur ses intentions. De son côté, Ousmane Sonko réaffirme qu'il reste serein et qu'il sera candidat au prochain scrutin nonobstant ses affaires pendantes devant la justice
Au Sénégal, la tension continue de monter moins d'un an avant l'élection présidentielle qui aura lieu le 25 février 2024.
Le président Macky Sall reste silencieux sur ses intentions. De son côté, Ousmane Sonko, le leader de l'opposition sénégalaise, a réaffirmé au micro de Nicolas Négoce qu'il reste serein et qu'il sera 'candidat à l'élection présidentielle nonobstant ses affaires pendantes devant la justice sénégalaise'.
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SONKO BLOQUÉ CHEZ LUI, TIRS DE LACRYMOGÈNES SUR DES DÉPUTÉS
Les forces de l'ordre ont tiré des lacrymogènes mercredi à Dakar sur le maire de la ville et des députés qui tentaient de se rendre chez le leader de Pastef, bloqué chez lui par les policiers dans un contexte de tensions politiques croissantes
Les autorités ont aussi interdit une manifestation censée mobiliser les supporteurs de M. Sonko à Dakar, à la veille d'un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle dans un an. Les forces de l'ordre ont dressé des barrages dans les rues menant au domicile de M. Sonko. Un cordon de policiers en tenue anti-émeutes a interdit le passage au véhicule de M. Sonko au bout de sa rue à la sortie de chez lui dans la capitale, ont montré des images diffusées en direct sur les réseaux sociaux.
Après un bref échange, M. Sonko est rentré chez lui. Son allié le député Marius Sagna et d'autres députés ont essayé de lui rendre visite. A leur approche dans le quartier de Keur Gorgui, les forces de l'ordre ont tiré de nombreux lacrymogènes sur les élus ceints de leur écharpe, ainsi que sur les journalistes qui les accompagnaient. Le parlementaire a été touché à la cuisse droite et des images publiées ensuite sur les réseaux sociaux le montrent allongé dans une clinique, s'exprimant sur les évènements après avoir reçu des soins.
Ces incidents sont une illustration des crispations qui vont grandissant à moins d'un an de la présidentielle et qui font craindre des violences dans un pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée. Le procès de M. Sonko jeudi s'annonce comme un rendez-vous à risques. M. Sonko "ne peut plus sortir de chez lui depuis hier soir. Il doit se rendre à des marches, à Guédiawaye par exemple, et il ne peut pas y aller. On ne sait pas pourquoi, il n'y a pas de décision de justice l'assignant à résidence", a dit à l'AFP Ousseynou Ly, porte-parole du Pastef, le parti de M. Sonko.
Le préfet de Dakar Mor Talla Tine a par ailleurs interdit par arrêté une manifestation prévue mercredi après-midi. Il invoque des "menaces réelles à l'ordre public" et l'existence d'un chantier sur l'itinéraire choisi. L'opposition a appelé à des manifestations sur tout le territoire ce mercredi pour dénoncer "l'instrumentalisation" de la justice et les arrestations "arbitraires", selon les organisateurs. Des rassemblements sont autorisés en dehors de Dakar. Un meeting autour de M. Sonko avait été autorisé mardi dans la capitale. Devant des milliers de personnes, il a dit être "prêt à (se) battre". "Le 14, le 15 et le 16 (mars), autorisation ou pas, nous ferons face (au président) Macky Sall, à sa police et sa gendarmerie", a-t-il déclaré.
M. Sonko doit comparaître jeudi pour diffamation contre un ministre. Ce dossier judiciaire et un autre pour viols présumés font peser une hypothèque sur sa candidature à la présidentielle et sont sources de tensions depuis deux ans. M. Sonko crie au complot ourdi par le pouvoir pour l'éliminer politiquement.
Outre les préoccupations socio-économiques, le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat contribue aussi à dresser les camps adverses les uns contre les autres.
140 ANS APRÈS SA MORT, MARX EST TOUJOURS VIVANT
Intellectuel révolutionnaire, militant et acteur toute sa vie dans le combat contre le capitalisme et aussi pendant des décennies au sein du mouvement ouvrier, Marx reste pour nous, militantEs anticapitalistes du siècle présent, plus qu’un ancêtre
Lui et son œuvre sont toujours de véritables outils pour comprendre le monde qui nous entoure, un repère voire une boussole dans la critique de la société injuste dans laquelle nous vivons, comme une sorte de « guide » pour combattre le capitalisme « moderne » (façon de parler) et garder des perspectives réelles ou « scientifiques » de changement radical de la société.
Marx, c’est une œuvre immense, des livres petits ou grands, des articles, des déclarations, des programmes, des lettres… des textes philosophiques, économiques, politiques, scientifiques… pour une grande part en collaboration avec son camarade et ami Friedrich Engels, mais d’autres aussi. Autant de choses à lire ou à relire, autant de choses aussi à essayer de comprendre, car tout n’est évidemment pas si simple, et tout n’est plus forcément aussi utile aujourd’hui, il y a des passages plus ou moins dépassés. Ce qui est logique, tant la société a changé, tant aussi les idées, la science, les connaissances ont évolué en un siècle et demi.
Une méthode toujours actuelle
Mais dans le fond, ce qui demeure très fort, c’est le raisonnement, la vivacité de la critique, la capacité d’expliquer les faits souvent avec clarté. Et puis à la base, ce qui reste d’une actualité flagrante, c’est sa révolte contre les injustices, contre l’oppression et l’exploitation, contre la domination des classes possédantes, contre un capitalisme qui était à l’époque en plein essor, notamment avec la révolution industrielle et le développement, sous ses yeux, du prolétariat, de cette classe ouvrière qui deviendrait la force capable de tout changer radicalement.
Bon c’est vrai, la suite allait s’avérer beaucoup plus compliquée que ce qu’envisageaient et espéraient Marx et ses camarades. Le capitalisme allait bien résister aux assauts du prolétariat, survivre aux épisodes révolutionnaires. Et puis cette classe ouvrière censée abattre le capitalisme, même industrielle, même nombreuse et présente sur une bonne partie de la planète, n’a pas su renverser le capitalisme, elle n’a pas réussi à prendre le pouvoir, à contrôler l’économie, pire même, cette classe ouvrière apparaît aujourd’hui plus faible numériquement, transformée, affaiblie, beaucoup moins armée pour changer le système.
Cela n’empêche, pour nous Marx avait raison, et il a toujours raison, ce sont les oppriméEs qui seulEs peuvent transformer profondément la société. Le prolétariat n’est plus le même qu’à l’époque de Marx, il n’est plus le même non plus qu’il y a 80 ou 50 ans, c’est normal et ça ne change pas le problème de fond. La lutte de classe est bien le moteur de l’évolution des sociétés. Sauf que c’est plus long que prévu ou plus long qu’espéré. Sauf que le pouvoir des classes possédantes, que la capacité de résistance du capitalisme face à ses contradictions insolubles, sont beaucoup plus fortes. Tout est plus dur, mais cela n’empêche pas que la fin du capitalisme est nécessaire, qu’il est forcément inscrit dans l’histoire. Mais, on le sait, cela ne viendra pas tout seul.
« L’émancipation des travailleurs (et travailleuses) sera l’œuvre des travailleurs(euses) eux-elles-mêmes ».
C’est une des phrases et idées essentielles dans la pensée de Marx. Une « vérité » évidente même si elle est très difficile à se concrétiser. Ceci dit, ce sont bien dans les périodes historiques où les peuples, les oppriméEs, les travailleurs/euses, par millions, se sont mis en mouvement que les bouleversements sociaux profonds ont pu avoir lieu. L’émancipation ne peut venir que d’en bas, que si notre camp social prend ses affaires en main, sa vie et ses luttes, collectivement et largement.
Marx, c’est cette idée de la lutte des classes permanente et c’est aussi l’internationalisme qui lui est complètement lié. Le Manifeste du Parti communiste finit par cette autre phrase-idée fondamentale : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ». C’est la conscience d’appartenir à une classe sociale, à celles des oppriméEs et des exploitéEs du monde entier, par-delà les frontières, c’est faire vivre la solidarité entre les peuples, contre les dominants qui sont les mêmes pour tous, des dominants qui divisent toujours pour mieux régner. Une idée simple et pourtant si difficile aujourd’hui à faire vivre. Cet internationalisme, c’est aussi la lutte contre ces formes de domination violente que sont les impérialismes et les colonialismes qui écrasent les peuples.
Profit et travail gratuit
Marx, c’est la critique du capitalisme, de son fonctionnement économique avec l’exploitation du travail, le décryptage de la domination dissimulée, l’explication de la plus-value, cette source du profit pour les possédants qui vient de cette partie du travail fournie mais pas payée, du travail gratuit donc, qui fait la richesse (volée évidemment) des capitalistes. Il y a bien sûr Le Capital, énorme livre qui a l’inconvénient de ne pas être facile à lire ou à comprendre. Mais pas besoin de lire tout Marx pour être une ou un militant marxiste. Par chance, plusieurs marxistes ont résumé ou vulgarisé ce Capital qui existe même sous la forme d’un manga, un genre Capital pour les nuls en quelque sorte. Un tout bien utile pour comprendre.
Choisir son camp
Cette critique économique de Marx, celle des rapports de propriété, de domination, d’exploitation et d’oppressions est là encore fondamentale. On peut lire ou relire les versions premières, mais de nombreux intellectuelLEs ou militantEs ont beaucoup écrit, contribuant à actualiser toute l’analyse et la critique marxiste. Marx n’a pas tout inventé, lui-même le disait, Engels aussi. L’histoire des idées et des sociétés sont liées, les penseurs, les individus intellectuellement sont pour l’essentiel le produit de leur époque. C’est pour cela que tout évolue, tout change au fil du temps, rien n’est éternel. Certes l’époque ne fait pas tout, on peut vivre à un moment précis de la société et ne rien comprendre du monde qui nous entoure, avoir des conceptions rétrogrades voire réactionnaires, ne retenir que ce qui permet de maintenir la société de domination. En fait tout n’évolue pas non plus dans le bon sens ou dans le sens de l’histoire, c’est vrai notamment pour les intellectuels, on le voit bien régulièrement, sur les plateaux télé, avec le baratin qu’on nous inflige à longueur de journées.
Marx parlait de matérialisme et de dialectique, des idées étant le produit des rapports sociaux du moment, des idées qu’on n’invente pas mais que nous pouvons avoir la liberté de choisir. Cela dépend quel camp on veut choisir, soit s’adapter et défendre l’injustice, soit la critiquer et la combattre.
Marx avait choisi le camp de la révolte, celui des oppriméEs, celui du combat contre le capitalisme. Et nous, modestement forcément, nous militons pour continuer ce combat qui avait commencé bien avant Marx, bien avant la naissance du capitalisme et de la classe ouvrière. Il s’agit de continuer, d’être acteur, pas seulement en défendant une perspective et des idées mais aussi en construisant des outils politiques pour agir efficacement. Et là aussi Marx a apporté beaucoup. Il s’est mêlé à l’activité militante, à la construction d’organisations, d’associations y compris internationales. C’est cette idée de l’émancipation qui passe par l’organisation des oppriméEs par eux-mêmes, par l’auto-organisation, avec un apport libertaire. Donc on a bien besoin d’un programme mais aussi d’une réflexion sur comment construire de tels outils pour que la classe des oppriméEs s’organise par elle-même.
À moins de 12 mois de la présidentielle, l’espace politique sénégalais est dans tous ses états. Au-delà des tournées et autres activités d’animation des différentes entités en compétition, c’est l’heure des tractations pour bâtir de grands ensembles
Une élection présidentielle ne se gagne pas seule. Cette maxime est devenue bien ancrée dans les mœurs politiques au Sénégal, depuis les années 2000. À l’approche de chaque échéance, les tractations s’emballent. Les ensembles se nouant et se dénouant. Pour la Présidentielle de 2024, une des formations les plus courtisées demeure le Parti démocratique sénégalais (PDS). Objet de tous les fantasmes, le parti d’Abdoulaye Wade n’a eu de cesse de clamer son ancrage dans l’opposition. Mais certains continuent de le soupçonner d’être en même temps en négociation avec le régime en place.
Interpellée, Nafissatou Diallo, Secrétaire nationale à la Communication du PDS, préfère plutôt en rigoler. ‘’Vraiment, les Sénégalais doivent se lasser de cette accusation, maintenant. Depuis 2012, on nous dit qu’on négocie. Et c’est des gens de l’opposition qui le disent, pas ceux du pouvoir qui n’ont jamais ignoré que nous leur avons toujours fait face. Madame Aminata Touré est très bien placée pour le savoir. Je dois rappeler que pendant longtemps, nous étions seuls dans ce combat, alors que la plupart de ceux qui nous accusent étaient dans la majorité. Comment un parti qui a résisté de 2012 à 2023 va-t-il rejoindre ce pouvoir finissant, à moins d’un an de l’élection ? Cela n’a pas de sens et il faut que les gens utilisent leur cerveau’’, fulmine-t-elle.
En réalité, croit savoir la ‘’karimiste’’, ceux qui tiennent de tels discours ont en fait peur du PDS, ‘’parce qu’ils connaissent (sa) puissance’’. ‘’Voilà un parti qui n’a aucun leader sur place, qui n’a presque qu’un seul allié qu’est le CRD et qui arrive à faire les scores qu’il fait : 455 000 voix, pour ne prendre que les Locales, quand nous étions presque seuls, face à des coalitions qui font plus de 30 ou 80 pour Benno Bokk Yaakaar. Voilà de quoi certains ont peur et tentent de nous dénigrer. Ils perdent leur temps parce que les Sénégalais sont intelligents. Depuis le temps qu’on leur dit que le PDS négocie, personne n’a vu le parti rejoindre le pouvoir ou entrer dans un gouvernement. Ceux qui ont négocié sont allés rejoindre, nous, nous continuons notre combat à notre manière’’.
Et comme pour faire un pied de nez à leurs détracteurs, elle peste : ‘’Je l’avais dit et je le répète : si on avait jugé utile de rejoindre Macky Sall, on aurait fait une conférence de presse avec Abdoulaye Wade devant et on va l’annoncer publiquement aux Sénégalais. Personne n’y pourrait quoi que ce soit. Les Sénégalais le savent : le PDS est un parti qui assume et qui s’assume.’’
Mais pourquoi alors le parti ne rejoindrait-il pas la plateforme de l’opposition initiée par Yewwi Askan Wi, s’il est en train de mener la lutte contre le pouvoir ? C’est la question qui taraude nombre de Sénégalais. Même si elle n’écarte pas l’hypothèse de faire cause commune dans la même plateforme avec Yewwi, la voix du PDS insiste sur la condition préalable. À savoir que Mimi ne soit pas à la table. À la question de savoir si les lignes ont bougé depuis le dernier communiqué, Nafi Diallo se veut catégorique. ‘’Nous en sommes au même point.
Nous n’avons en tout cas jamais été aussi fermes. Il est hors de question de se mettre ensemble avec quelqu’un qui, toute sa vie, s’est acharné sur nous, sur notre candidat ; quelqu’un qui dit que Karim ne peut pas participer à l’élection. Elle est allée jusqu’à dire que Khalifa peut participer, mais Karim non. Cela ne fait que prouver ce que tout le monde savait et nous conforte. On ne peut pas être tributaire des tentatives de mise à mort de l’opposition pendant 11 ans et se lever un jour comme si de rien n’était se réclamer membre de cette opposition. Elle est complice de tout ce qui a été fait. Nous ne saurions lui faire confiance’’.
Le PDS, objet de toutes les convoitises, tente de jouer son va-tout
S’il n’est ni de Benno et refuse de se mettre dans une plateforme de l’opposition où Mimi serait membre, les libéraux ne prennent-ils pas le risque d’être davantage isolés ? Nafi Diallo botte en touche. ‘’Au cas où cette plateforme n’aboutirait pas, nous allons mettre en place une plateforme avec des gens qui partagent avec nous le même idéal. Déjà, on est en discussion avec des partis dans cette perspective. C’est aussi ça la démocratie. Ils sont libres de travailler avec qui ils veulent. Nous aussi avons le droit d’y aller avec ceux avec qui on peut travailler’’.
En tout cas, chez les partisans d’Aminata Touré, il n’y a plus aucun doute. Le PDS torpille la dynamique unitaire de l’opposition, parce qu’il fait les yeux doux à Macky Sall. Dans une tribune, le proche de Mimi, Bassirou Dieng, porte la réplique : ‘’Vous (PDS) acceptez de flirter honteusement avec Macky, mais vous refusez de partager avec Mme Aminata Touré la même plateforme de lutte contre le 3e mandat… Les Sénégalais, dans leur écrasante majorité, savent en âme et conscience que le PDS est dans l’opposition sans être dans l’opposition. Chaque fois que l’opposition a besoin d’eux pour affaiblir davantage leur bienfaiteur Macky Sall, ils cherchent vaille que vaille à trouver des prétextes absurdes et dénués de tous fondements, pour permettre à Macky Sall d’avoir une marge de manœuvre.’’
Dans sa tribune, le jeune leader invoque l’attitude des libéraux lors du vote de la motion de censure contre le gouvernement, la déchéance de son leader Aminata Touré, entre autres actes.
Interpellée sur la position du PDS sur la question du 3e mandat, Nafi Diallo dénonce une mauvaise foi de ceux qui essaient de faire leur procès. Pour elle, la position du PDS ne fait l’ombre d’aucun doute. ‘’Nous sommes foncièrement contre une troisième candidature. Maintenant, la vie ne se limite pas à cette question, d’autant plus que le concerné lui-même n’a encore rien dit. Pour nous, les combats prioritaires, en ce moment, c’est de faire en sorte que tous les candidats puissent participer, que le parrainage qui exclut de façon unilatérale soit revu, qu’il y ait un ministre de l’Intérieur consensuel, qu’il y ait un audit du fichier électoral. Voilà les vrais combats de l’heure. Contrairement à ce que tentent de faire véhiculer les néo-opposants qui ne savent rien des préoccupations véritables de l’opposition’’.