SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 juin 2025
Par Courani DIARRA
LE SÉNÉGAL AU CŒUR
Quand j’ai vu le replay du but de Captain Koulibaly, les larmes me sont montées aux yeux. De joie. De reconnaissance. De nostalgie. La joie de gagner ! La reconnaissance d’être là et la nostalgie de 2002.
Quand j’ai vu le replay du but de Captain Koulibaly, les larmes me sont montées aux yeux. De joie. De reconnaissance. De nostalgie. La joie de gagner ! La reconnaissance d’être là et la nostalgie de 2002. Des sensations extrêmement fortes ont accompagné la qualification des Lions pour les huitièmes de finale du Mondial 2022. Elles ont charrié des torrents de célébrations après un match rythmé par les râles des supporters scotchés devant les écrans de télévision.
Tout y était : le talent, la gnaque et l’engagement sur la pelouse ; la mobilisation dans les gradins et la passion partout au Sénégal. Les couleurs nationales ont habillé jeunes et vieux, hommes et femmes, arbres et bâtiments. La ferveur dans l’acquisition du drapeau VJR nous interpelle à plus d’un titre cependant. La fierté d’être Sénégalais ne doit pas se vivre par procuration. La bande à Aliou Cissé s’est bien battue sur le terrain, faisant au mieux ce qu’elle avait à faire, ne baissant les armes qu’au bout du combat, au coup de sifflet final.
C’est en cela qu’Édouard Mendy et ses coéquipiers peuvent inspirer nos compatriotes. Remettre au goût du jour l’injonction de l’ancien président Abdoulaye Wade : « Travailler. Encore travailler. Toujours travailler » et réaliser des succès, peut-être ordinaires ailleurs, mais considérés comme des prouesses ici. Travailler en se disant que les résultats engagent tous les Sénégalais qui nous ont précédés et ceux qui nous suivront. Juste comme lorsque le griot de la famille vous dit devant la communauté que vous n’avez pas déshonoré votre nom et qu’il énumère les hauts faits d’armes d’ancêtres dont vous ne connaissez pas le moindre trait du visage, mais que vous chérissez intensément. La vue et le toucher du drapeau national doivent réveiller ces sentiments en nous : aimer le Sénégal et œuvrer à son rayonnement, à quelque niveau que nous nous situions sur l’échelle sociale.
Nous le devons aux générations passées et encore plus à nos descendants. Comme c’est beau de faire flotter le drapeau à chaque victoire des Lions ! Cet emblème a sa place dans les placards de chaque famille du pays. Sa présence dans nos maisons nous rappelle ce qui nous réunit et que nous ne pouvons pas partager. Ce qui nous rassemble au-delà de l’hymne dont les paroles sont imprononçables pour la majorité des Sénégalais,-une aberration…
« Le Sénégal au cœur » ne doit pas être un slogan tout juste. Mais un leitmotiv.
Ce Mondial au Qatar a une saveur spéciale pour nous autres Sénégalais. Il nous réconcilie avec l’ivresse de la Can. Rebelote vivement !
«LE SENEGAL N’A PLUS RIEN A PERDRE»
Ferdinand Coly a analysé la qualification de l'équipe nationale du Sénégal pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde Qatar 2022
El Hadji Mamadou THIAM (envoyé spécial à Doha, Qatar) |
Publication 01/12/2022
Ferdinand Coly a analysé la qualification de l'équipe nationale du Sénégal pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde Qatar 2022. Selon l’ancien défenseur des Lions, les hommes d’Aliou Cissé doivent se donner les moyens de créer la sensation contre l’Angleterre, ce dimanche, malgré l’absence de Gana Guèye. Par ailleurs, il estime que le costume d’outsider va permettre à l’équipe sénégalaise de bien gérer la partie et de jouer sans pression.
Comment analysez-vous la rencontre contre l’Equateur ?
Tout d'abord, je tiens à féliciter les joueurs et le staff pour cette qualification. C'est quand même l'engagement, la détermination, la stratégie et la discipline qui ont été mis en place pour arriver à ce résultat. C'est une satisfaction générale pour moi. Il faut tirer également chapeau au coach Aliou Cissé et son staff, parce qu'ils ont su rafraîchir un moment cette équipe, notamment au milieu de terrain. Aliou Cissé a fait des changements avec la titularisation de Pathé Ciss à la place de Nampalys Mendy.
Quelle lecture en faites-vous ?
Pathé Ciss a été tranchant et décisif durant la rencontre. Il a fait un match correct. Il en est de même pour Pape Guèye. Idrissa Gana Guèye était à la manœuvre. Comme je le disais, c’est uniquement l'encadrement technique qui peut décider de l'état de forme des joueurs en présence. Même si Pape Guèye et Ilimane Ndiaye ont été plébiscités par le peuple sénégalais, c'était au staff de décider quelle sera leur heure. Nous ne sommes pas à l'entraînement pour décider de ce qui se passe.
Comment jugez-vous l’apport d’Ilimane Ndiaye ?
Il faut féliciter Ilimane Ndiaye du gros match qu’il a fait. Il a apporté beaucoup de liens dans le jeu. Il a réussi à bonifier le jeu du côté droit. Il a été très bon dans l'ensemble de la partie. Cela devient une habitude de féliciter Jakobs. Il fait partie des doyens, alors que c'est son troisième match avec la sélection. Il a été excellent. Il y a des motifs de satisfaction dans cette équipe. Maintenant, il faut maintenir le rythme et la cadence. On a un bon adversaire colossal qui arrive dimanche, mais je pense que le premier objectif a été atteint. Sortir de ces phases de poule pour un champion d'Afrique était nécessaire pour la progression du football africain. Et que le champion en titre se qualifie pour le prochain tour. C'est ce qui a été fait. Mais comme on dit, l'appétit vient en mangeant. Maintenant on va voir ce qui va suivre. Mais en ce moment là, le bilan est satisfaisant parce qu’on s'est qualifiés et c'est un objectif important en milieu d'étape. En huitièmes de finale, le Sénégal affronte l’Angleterre.
Selon vous, comment Aliou Cissé et son staff devront-ils préparer cette rencontre ?
On ne va plus se cacher. L'Angleterre est favorite et je pense que le rôle d’outsider va très bien au Sénégal. Outsider ne veut pas dire victime. On va partir détendu avec la volonté de bousculer les pronostics et de faire mal surtout. Je pense que l'équipe du Sénégal n'a plus rien à perdre. S'il arrive que les Anglais nous battent, on va dire c'est possible, car l'Angleterre est une grande équipe avec de l'expérience et des joueurs de qualité. Mais tout ça va se juger sur le terrain. Le Sénégal doit jouer de ses atouts, avec ses forces dans les moments difficiles et faibles. Il ne faut pas prêter le flanc à cette équipe anglaise qui est extrêmement bouillante en attaque et qui a des joueurs de niveau international, des «top players», à tous les niveaux. Pour cumul de cartons, Idrissa Gana Guèye sera sans doute l’un des grands absents de ce match surtout dans l’entrejeu.
Comment Aliou Cissé peut-il faire pour pallier son absence ?
Gana Guèye évolue dans l'élite anglaise, forcément c'est une expérience en moins. Mais la transition était en train d'être faite. On a un milieu de terrain de qualité à l'image de Nampalys qui fréquente le championnat anglais. Il y a aussi Pathé Ciss qui a fait une excellente entrée, Pape Guèye qui devient un habitué de l'équipe nationale du Sénégal. Il y aura de quoi faire, même si Gana Guèye manquera de par son expérience et sa connaissance du championnat anglais. C'est un match de coupe à élimination directe. Il faut juste bien défendre et à chaque fois qu'on aura l'occasion sur les côtés, avec un Ilimane Ndiaye et un Ismaila Sarr des grands jours, on peut avoir quelques occasions. Il faudra juste être beaucoup plus précis devant les buts.
Durant les phases de poule, le Sénégal a encaissé quatre buts en seconde période. qu’est-ce qui explique ça ?
C'est un peu difficile à expliquer. On sait que l'équipe nationale donne beaucoup d'intensité dans le jeu. Ce n'est pas une équipe qui joue à l'économie et c'est aussi son point faible. Dans un match, on ne peut pas toujours jouer à un jeu continu à haute intensité. Il y a des temps forts et faibles. Il faut gérer ces deux aspects. C'est là que les joueurs d'expérience comme Kalidou Koulibaly et Gana Guèye doivent tempérer et ramener un peu plus de prudence dans les troupes. Pour les moments de difficultés, il faut savoir casser le jeu et faire des fautes techniques afin de briser l'élan de l'adversaire. Tout ça, c'est de l'expérience. On ne va pas demander à un jeune d'avoir cette expérience. Mais cela constitue le rôle des cadres de juger des moments du match où il faudra temporiser, prendre son temps, casser le rythme du jeu et essayer dans les moments forts de faire mal à l'adversaire. Cette équipe est généreuse et c'est peut-être ce qui fait défaut. On ne peut pas toujours jouer un match à 200/h. Avec la qualification, les joueurs ont rendu un hommage mérité à Pape Bouba Diop.
Comment appréciez-vous cela ?
Hier, c’était la cerise sur le gâteau et il y avait beaucoup d'émotions. Pape Bouba Diop est un «Lion».Et un «Lion» ne meurt jamais. Il reste toujours dans nos mémoires de par son comportement et sa personne avant même de parler de sportif. Les joueurs lui ont rendu de la plus belle manière un hommage, à lui, à sa famille et à ses proches. On ne pouvait pas espérer mieux. Et ça, c'est le meilleur des hommages.
VIDEO
UNE DÉPUTÉE GIFLÉE À L'ASSEMBLÉE NATIONALE
La représentation nationale a été le théâtre d'une nouvelle scène de pugilat ce jeudi matin, provoquant la suspension des débats du projet de budget 2023 du ministère de la Justice. Au cœur de la bagarre, les parlementaires Amy Ndiaye et Massata Samb
Une bagarre a éclaté ce jeudi à l’Hémicycle où les députés se penchent sur le projet de budget 2023 du ministère de la Justice. En effet, dès les observations sur la forme du rapport des travaux en commission, des députés de l’opposition à savoir Sanou Dione, Guy Marius Sagna et Massata Samb ont demandé au président de l’Assemblée nationale, Dr Amadou Mame Diop, de rappeler à l’ordre les députés de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) qui, selon eux, perturbaient la séance.
Lors de sa prise de parole, Massata Samb a rappelé l’incident sur les propos « désobligeants » tenus à l’encontre du guide des moustarchidines, Serigne Moustapha Sy, lors du passage du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, dimanche dernier, devant l’Assemblée nationale.
Immédiatement, la parlementaire Amy Ndiaye s’est levée pour crier à tue-tête qu’elle était l’auteure de ces allégations dont il fait allusion. Sans tarder, Massata Samb va se diriger vers elle avant de lui donner une gifle. Bagarre générale!
UNE CEREMONIE DE MARIAGE VIRE A UNE RIXE ENTRE LES ORGANISATEURS ET LES FORCES DE L'ORDRE
J. Gomis, T. Gomis, M. Gomis, y. Mané et I. Maro ont été attraits hier au tribunal de grande instance de Dakar pour outrage à agents de la force publique, rébellion et violence et voies de fait
J. Gomis, T. Gomis, M. Gomis, y. Mané et I. Maro ont été attraits hier au tribunal de grande instance de Dakar pour outrage à agents de la force publique, rébellion et violence et voies de fait. Les prévenus qui risquent 2 ans de prison ferme seront fixés sur leur sort le 7 décembre prochain.
Il ressort des débats d’audience que les faits se sont produits à Grand Yoff, dans la nuit du 18 au 19 novembre, vers 2h du matin et à l'occasion d'une fête de mariage. Suite à un contrôle de routine, les gendarmes en civil ont intercepté un groupe de personnes, manifestement ivres. Devant ces derniers, les pandores ont brandi leurs cartes professionnelles avant de les soumettre à un contrôle d'identification. Mais, ils ont été attaqués par une foule. Toutefois, ils sont parvenus à arrêter I. Maro et J. Gomis avant de se rendre à l'hôpital pour des soins. Sur ces entrefaites, l'autre partie du groupe a rejoint la structure sanitaire pour exiger la libération de leurs proches. Malheureusement pour Y. Mané, M. Gomis et T. Gomis, ils ont été interpellées à leur tour pour outrage à agent de la force publique, rébellion, violence et voies de fait.
Comparaissant hier au tribunal des flagrants délits de Dakar, Y. Mané a nié les faits qui lui sont reprochés de même que ses acolytes. Elle renseigne que ce jourlà, elle assistait à une cérémonie de mariage. «J'étais dans la première tente lorsqu'une bagarre a éclaté dans la seconde. J'ai accouru sur les lieux pour m’enquérir de la situation et j'ai reçu un coup qui m'a causé des blessures à l'épaule. Une fois à l'hôpital, la gendarmerie m’a arrêtée. Je ne savais même pas que les forces de l'ordre étaient sur les lieux», a-t-elle déclaré. Toutefois, dans le procès-verbal, elle a reconnu avoir répondu aux insultes des agents
Poursuivie pour les mêmes infractions, M.Gomis a, elle aussi, soutenu la même thèse. I. Mané dit Bourama a fait face au juge pour répondre des chefs d’outrage à agent, rébellion et violence et voies de fait ayant entraîné des blessures. Il dit qu'il s'est opposé à l'interpellation de ses amis parce qu'il jugeait que ces derniers n'avaient rien fait. Par contre, il a nié avoir injurié les agents. J. Gomis, frère de la mariée, conteste le reproche qu'on lui colle, celui d'avoir refusé de présenter sa pièce d'identité. Le parquet lui fait savoir qu’il a quand même eu l'audace de rejoindre les agents à l'hôpital pour exiger la libération de ses deux amis. Il rétorque avec insistance qu’il était juste intervenu pour séparer les belligérants. T.Gomis, lui aussi, poursuivi pour les mêmes délits que les deux derniers, a aussi versé dans la dénégation.
Toutefois, lors de l’enquête, il a reconnu avoir échangé des coups de poing avec l'un des éléments, et celui-ci a finalement brandi son arme. «J'accompagnais Ibrahima Mané à l'hôpital parce qu'il présentait des blessures. Au moment de l'interpellation, Ils n'avaient pas présenté leurs cartes professionnelles. C'est pourquoi, j'ai eu des doutes sur leur objectif. Une dame s'était mise à filmer la scène, c'est ce qui a outré les agents. Je suis un frère de la mariée. J'ai fait six jours d'hospitalisation et j'ai même reçu un certificat médical.’’
Les gendarmes M. Sarr et C. Mendy renseignent que lorsqu’ils ont arrêté deux personnes pour refus de monter leurs cartes d’identité, deux autres, M. et T. Gomis les ont rejoints aux urgences de l'hôpital Grand Yoff pour les abreuver d'injures afin qu'ils libèrent leurs amis, quitte même à y laisser leurs vies.
LE PARQUET SOLLICITE DEUX ANS FERME
Dans ses observations, le maître des poursuites estime que les faits sont d'une extrême gravité, car les prévenus ont remis en cause l'autorité d'une institution. Le parquetier a requis deux ans de prison ferme.
Prenant le contre-pied, Me Arona Bass pense que les prévenus ont été triés au volet. « Il se pose un problème d'imputabilité. Les agents n'ont pas pu identifier leurs agresseurs parce que les faits se sont produits au-delà de 2h du matin. La procédure est bordurée d'abus ; ils ont procédé à des injures au moment de l'interpellation », a indiqué Me Bass. Lui emboitant le pas, Me Amadou Aly Kane indique que les gendarmes savent très bien qu’ils n’ont pas agi dans les règles de l’art et pour se protéger, dit-il, ils ont intenté cette procédure judiciaire. Les avocats ont plaidé la relaxe. Délibéré le è décembre prochain.
L’AIR DE DAKAR PARMI LES PLUS POLLUES AU MONDE
Afrobarometer a mené une enquête spéciale pour explorer les expériences et les perceptions des citoyens sur la gouvernance environnementale et l’extraction des ressources naturelles
Afrobarometer a mené une enquête spéciale pour explorer les expériences et les perceptions des citoyens sur la gouvernance environnementale et l’extraction des ressources naturelles. Dans ce document, une partie importante a été réservée à la qualité de l’air au Sénégal. Il renseigne d’ailleurs que l’atmosphère de Dakar est parmi les plus polluées au monde.
«Réduction de la pollution et protection de l’environnement : les Sénégalais réclament plus d’efforts de la part du gouvernement » ; tel est l’intitulé de la dépêche d’Afrobarometer consacrée à son travail sur les problèmes environnementaux au Sénégal.
Le rapport de ce réseau de recherche par sondage panafricain indique ainsi que l’air de la capitale sénégalaise est parmi les plus pollués au monde, affichant un taux moyen de particules fines sept fois plus élevé́ que la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Sante.́ A l’en croire toujours, cette dégradation de la qualité de l’air à Dakar est l’un des défis environnementaux auxquels est confronté́ le Sénégal, où la pollution des rivières et plages, la prolifération des déchets solides et des eaux usées, la pratique de l’incinération des déchets, et les impacts de la pêche industrielle aggravent la situation. Sans oublier les grands projets de construction d’infrastructures qui, aussi, entrainent des conséquences néfastes sur la santé et les conditions de vie des populations. Le rapport estime dans la foulée que l’anticipation de l’exploitation des ressources naturelles contribuera à exacerber cette dégradation de l’environnement.
Afrobarometer rappelle toutefois que le gouvernement du Sénégal s’est engagé à renforcer les dispositifs existants en matière de protection de l’environnement, notamment en signant et en ratifiant diverses conventions régionales et internationales y afférentes. «Sa volonté́ politique est manifestée à travers le Code de l’Environnement et confirmée par la création, déjà̀ en 2009, du Centre de Gestion de la Qualité́ de l’Air, qui gère six stations de mesure reparties dans la ville de Dakar, avec un laboratoire mobile qui effectue des mesures dans des endroits ciblés », lit-on dans le document d’Afrobarometer. Il est également indiqué dans l’enquête que dans sa lettre de politique sectorielle couvrant la période 2021-2025, le ministère de l’Environnement et du Développement durable s’est engagé́ à améliorer la lutte contre la déforestation et la dégradation des terres, la conservation de la biodiversité,́ la gestion des aires protégées et des zones humides, et la lutte contre les pollutions, nuisances et effets néfastes des changements climatiques.
POLLUTION, ASSAINISSEMENT ET GESTION DES DECHETS : LES TROIS PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX LES PLUS IMPORTANTS DU PAYS
Revenant par ailleurs sur les perceptions des citoyens sur la gouvernance environnementale, il est établi que pour la majorité́ des Sénégalais, la pollution de l’environnement est un problème grave dans leur communauté et rejoint l’assainissement et la gestion des déchets parmi les trois problèmes environnementaux les plus importants du pays. Afrobarometer ajoute que les sacs en plastique sont également une source majeure de pollution aux yeux des Sénégalais. «Ces derniers pensent que les citoyens devraient être les premiers responsables dans la lutte contre la pollution, mais ils restent également insatisfaits des efforts du gouvernement dans la réduction de la pollution et dans la protection de l’environnement », rapporte-t-il.
En définitive, sur l’exploitation des ressources naturelles qui ont lieu près de leurs communautés, les citoyens s’accordent à dire que les avantages l’emportent sur les impacts environnementaux. Toutefois, conclut-il, ils souhaitent que l’extraction des ressources naturelles soit réglementée plus étroitement par le gouvernement afin de réduire les impacts négatifs sur l’environnement.
LE PALUDISME AFFECTE DAKAR
Prés de 20 000 cas dont 71 décès enregistres en 2021 dans la capitale? Depuis plusieurs mois, les cas de paludisme ont considérablement augmenté, surtout dans la capitale sénégalaise
Depuis plusieurs mois, les cas de paludisme ont considérablement augmenté, surtout dans la capitale sénégalaise. Rien qu’à Dakar, il a été recensé 19 343 cas pour 71 décès en 2021. Cette terrible révélation a été faite hier par le coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme (Pnpl), Dr Doudou Sène qui prenait part à l’atelier de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (Afao) en partenariat avec Speak up Africa sur le paludisme.
Le paludisme est actuellement très présent au Sénégal où 536 850 cas ont été recensés dont 400 décès. Pour parler de l’ampleur de la maladie et faire un plaidoyer pour la mobilisation des ressources, l’Afao a organisé un atelier auquel a pris part le coordonnateur du Pnlp, Dr Doudou Sène qui a révélé que les urgences des structures sanitaires sont envahies par les cas graves de paludisme. «Nous avons noté récemment beaucoup de cas de paludisme dans les structures de santé. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation. Sur le plan climatique, il y a les fortes pluies et les inondations qui l’expliquent», souligne-t-il.
Le deuxième facteur est lié à la non-utilisation des moyens de prévention dans les grandes villes. «Il est exceptionnel de voir dans les maisons les gens qui dorment sous une moustiquaire imprégnée à longue durée d’action (Milda) qui est l’arme fatale pour se protéger contre le paludisme», affirme Dr Doudou Sène qui indique que le troisième facteur est le non-respect, en cas de fièvre, de se rendre dans une structure de santé. «Quand on a une fièvre et qu’il s’agit du paludisme, le moustique responsable de la transmission de la maladie, qui est l’anophèle femelle, est toujours présent dans la concession. Si on ne prend pas tout de suite le traitement, il va piquer et transmettre à une autre personne et cela va continuer comme cela. Il est important que celui qui a le paludisme soit traité rapidement pour éviter de contaminer une autre personne», recommande-t-il.
S’agissant du bilan global, il a été constaté que Kédougou, Kolda et Tambacounda constituent encore des défis majeurs par rapport à l’élimination du paludisme. «Nous sommes en train de faire une analyse situationnelle et de faire du cas par cas pour Dakar, mais aussi des investigations pour comprendre un peu plus les mécanismes. Sur instruction de la ministre de la Santé, nous sommes en train de nous réunir pour voir les dispositions à prendre», dit le coordonnateur du Pnlp. A Dakar, explique-t-il, la baisse de l’immunité de la population va faciliter la multiplication des cas graves de paludisme. «Si vous restez 10 ou 15 ans sans faire de paludisme, il y a une baisse de l’immunité. Donc, si on fait un paludisme, cela peut être rapidement grave. Il faut aussi que le personnel de santé respecte les directives pour la prise en charge du paludisme», soutient Dr Doudou Sène qui se désole du manque de ressources financières pour lutter contre le paludisme.
Ainsi, il invite les entreprises, dans le cadre de leur RSE, à mobiliser des ressources financières pour aider l’Etat. «Sur le plan mondial, 3% du Pib est souvent impacté par le paludisme. D’où la nécessité pour les entreprises de s’engager», soutient-il avant de révéler que le plan stratégique 2020-2025 de la lutte contre le paludisme est estimé à plus de 246 milliards.
LA «DECLARATION DE DAKAR» ADOPTEE PAR L’UAM
Dans un document intitulé la ‘’Déclaration de Dakar’’, l’Union africaine de la mutualité a fait plusieurs recommandations et dévoilé ses ambitions pour une bonne couverture sanitaire en Afrique
Dans un document intitulé la ‘’Déclaration de Dakar’’, l’Union africaine de la mutualité a fait plusieurs recommandations et dévoilé ses ambitions pour une bonne couverture sanitaire en Afrique
Pendant cinq jours, les organisations membres du Comité directeur de l’Union africaine de la mutualité (UAM) ont tenu leurs journées de réflexions au cours de laquelle 24 recommandations ont été faites dont la promotion de la santé préventive. Une des recommandations a porté sur l’amélioration de l’attractivité des établissements sanitaires publics en vue d’une généralisation de la couverture sanitaire universelle.
Le thème de ces journées de réflexions a porté sur : ‘’la généralisation de la couverture sanitaire universelle post Covid-19 : enjeux et défis en Afrique’’. Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part 30 organisations mutualistes venues de 14 pays africains, il a été adopté la ‘’Déclaration de Dakar’’. ‘’Nous voulons insister sur la nécessité d’encourager les mutuelles à combler le manque à gagner par rapport aux efforts fournis dans la couverture du risque maladie. Nous invitons aussi les gouvernements africains à identifier les taxes et redevances dont les produits de santé peuvent être exemptés dans les processus de leur importation, de leur production locale et de leur distribution sur le territoire national, dans le but d’atteindre un coût de revient abordable’’, a dit le sénégalais Babacar Ngom,
Vice-président de l’Union africaine de la mutualité (UAM), hier, à la cérémonie de clôture des journées de réflexion en lisant la déclaration de Dakar. En plus des points cités dans le document, s’y ajoutent l’utilisation d’approches multisectorielles dans le but d’améliorer l’infrastructure, l’éducation, l’agriculture, le bien-être social. La déclaration de Dakar insiste également sur l’urgence de répondre aux besoins évolutifs de santé des populations en Afrique. Ce texte, adopté à l’unanimité par les membres du Comité directeur de l’UAM, fait notamment allusion au renforcement du personnel de santé, de la gouvernance des infrastructures, des systèmes d’informations et la chaine d’approvisionnement. ‘’Nous avons élaboré un plan stratégique dans le but de prendre en charge les défis de la mutualité africaine, de l’accompagnement des réformes du système de santé des pays africains en vue d’une généralisation de la couverture sanitaire universelle’’, a soutenu le Vice-président de l’UAM. M. Ngom
Politique de proximité et généralisation de la couverture sociale
‘’L’UAM a comme objectifs d’instaurer le principe de la solidarité dans tous les secteurs du domaine social. Elle agit comme instrument de mise en réseau du mouvement mutualiste en Afrique pour défendre et représenter les intérêts communs des organisations membres et apporter une assistance technique de premier ordre en matière de mutualité et dans les domaines apparentés’’ a déclaré Babacar Ngom. Cette organisation panafricaine de la mutualité entend aussi adopter une politique de proximité et la généralisation de la couverture sociale, au niveau de toutes les couches sociales en favorisant les plus démunies. Elle facilitera, selon les organisateurs, aux ménages, l’accès aux prestations tout en encourageant la mise en place du tiers payant, un dispositif qui permet aux patients de ne pas régler ou d’être remboursés en partie, voire intégralement par son Assurance maladie et sa Mutuelle et l’accès aux soins de santé.
LA GUERRE DES CHAIRES FAIT RAGE À L’UCAD
Les universités de Thiès, Ziguinchor, Saint-Louis et Bambey désertées par les professeurs agrégés qui préfèrent s’agglutiner à Dakar
Les lampions se sont éteints sur le 21ème concours d’agrégation en Sciences de la Santé du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (Cames) qui s’est tenu à Cocody (Côte d’Ivoire). Un concours qui a vu le Sénégal se hisser sur le toit médical de l’Afrique puisque 68 sur les 70 candidats présentés par nos universités ont été déclarés admis. C’est-à-dire qu’ils sont agrégés. Avec cette nouvelle cuvée, la faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) va se retrouver avec 250 professeurs-enseignants de rang A (au moins agrégés) en guerre de positionnement ou de « titularisation » pour le contrôle des différentes chaires de cette prestigieuse faculté. Un paradoxe car, pendant ce temps, les quatre autres facultés de médecine des universités de Thiès, Saint Louis, Ziguinchor et Bambey sont en sous effectif. « Le Témoin » pose le débat pour un bon usage de nos brillants agrégés.
Ouvert le 7 novembre dernier, le 21e concours d’agrégation en Sciences de la santé du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (Cames), s’est achevé ce mercredi 16 novembre à Cocody (Côte d’Ivoire). Ils étaient 388 candidats venus de 13 pays africains en compétition dans différentes spécialisations. A l’issue de ce concours d’agrégation, le Sénégal s’est hissé sur le sommet médical de l’Afrique. Rappelons-le, sur 70 candidats sénégalais présentés, 68 ont été déclarés reçus ou agrégés. Avec son gros contingent (52 candidats), la faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a raflé la mise de l’excellence avec 51 admis soit un taux de réussite de 98,04 %. Elle st suivie de l’université Gaston Berger de Saint-Louis avec 7 admis, l’université Iba Der Thiam de Thiès (4), l’université Alioune Diop de Bambey (2) et l’université Assane Seck de Ziguinchor (4 agrégés). L’Ucad et l’Ugb ont eu chacune un recalé tandis que les autres ont eu 100 % de réussite.
Avec ces nouveaux agrégés, la faculté de médecine de l’Ucad va compter près de 250 professeurs-enseignants de rang A (au moins agrégés) pendant que les autres universités disposant de facultés de médecine (Thiès, Saint Louis, Ziguinchor et Bambey) sont en sous effectif. Cette situation d’iniquité trouve sa source dans le système de formation, de recrutement, de promotion et de gestion des personnels académiques. Lequel favorise la création des postes de complaisance pour des individus et non pour des besoins d’enseignement de toutes les universités du Sénégal. D’ailleurs, c’est ce qui expliquent les effectifs pléthoriques de professeurs-enseignants agrégés qui se « grégarisent» sans aucun dividende social et sanitaire au profit des populations en terme de prises en charge médicale à l’intérieur du pays. Une mauvaise gestion desressources humaines que déplore cet éminent médecin-professeur titulaire de chaire à l’Ucad. « D’abord, il faut saluer et féliciter l’arrivée de cette nouvelle belle promotion d’agrégés qui prouve encore une fois que l’Ucad est une université d’excellence. Malheureusement, tout ce bruit est assimilable à de la propagande parce que la pertinence se trouve dansles universités et hôpitaux régionaux où les étudiants et les populations polarisées par ces universités ont respectivement besoin d’enseignements, de recherches et soins de qualité. Donc il s’agit pour les nouveaux agrégés d’aller apporter lesréponses attendues en zone régionale ou rurale à nos populations » estime notre interlocuteur, ancien professeur titulaire de chaire.
Au tribunal des pairs !
Abondant dans le même sens, Seydi Ababacar Ndiaye, ancien secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), rappelle que le concours d’agrégation évalue les aptitudes des candidats aux fonctions d’enseignant du supérieur et favorise la promotion des enseignants. « Dans ce cas, chaque maitre de conférences ou candidat postulait à partir de l’Université de Saint-Louis ou de Bambey par exemple, et une fois agrégé, il joue la roublardise pour revenir et rester à Dakar. Alors qu’il devait retourner dans l’université où il avait déposé sa candidature pour l’agrégation. Et ils sont nombreux, les nouveaux agrégés, à le faire au détriment des autres universités du Sénégal. Donc, les recteurs et doyens des facultés doivent prendre leurs responsabilités pour combattre ce genre de comportements irresponsables. Lorsque j’étais secrétaire général du Saes, je combattais ces astuces qui desservent l’enseignement supérieur au niveau des autres universités de l’intérieur du pays » se désole l’ancien Sg du Saes. Notre interlocuteur profite de l’occasion pour magnifier le pertinent discours du recteur de l’Ucad, Amadou Aly Mbaye, lors de la cérémonie de clôture du 21ème concours d’agrégation en Sciences de la Santé du Cames en Côte d’Ivoire. « Parce qu’après avoir encouragé les recalés qui n’ont pas démérité, Aly Mbaye a chaleureusement félicité les heureux récipiendaires qui ont récolté dans la joie ce qu’ils ontsemé dansla douleur. Donc leur réussite est une source de satisfaction légitime, qui ne saurait pour autant être considérée comme une fin en soi. Car, elle constituera un nouveau départ dans leur carrière d’enseignant-chercheur. Juste pour vous dire que ce départ dont parle le Amadou Aly Mbaye, n’est rien d’autre que de mettre leur titre, leur savoir et leur expérience au service du pays. Qui dit pays, dit toutes les universités du Sénégal » indique Seydi Ababacar Ndiaye enseignant à l’Ucad jugeant une sorte de tribunal des pairs.
Quant à Gabriel Ngom, chirurgien pédiatrique au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Fann à Dakar, il tient d’abord à souligner, pour s’en féliciter, qu’il y a des professeurs agrégés dans toutes les universités du Sénégal. Et dans tous les domaines! « Seulement, il faut préciser et rappeler que l’Ucad existe depuis 65 ans. Et la deuxième université du pays, c’est l’Ugb de Saint-Louis qui n’a que 30 ans d’existence. Donc, ces deux structures universitaires n’ont pas le même vécu. Il ne faut pas les comparer. Parce que c’est normal que l’Ucad forme plus de professeurs que les autres.
D’autre part, l’Ucad a actuellement plus 100 000 étudiants. Elle a donc besoin de plus de prof pour que les ratios encadreurs/encadrés soient respectés. Par contre, à la faculté de médecine, ce qui se passe est préoccupant ! On peut même dire qu’il y a trop de professeurs et l’Etat gagnerait à en ventiler dans les Unités de formation et de recherche (Ufr) des Sciences de la santé des régions. Allez vous aventurer dans les autres universités comme celles de Ziguinchor, Bambey, Saint-Louis, etc. vous constaterez qu’il y a des services hospitalo-universitaires entiers qui n’ont plus d’assistants. C’est le cas de mon service (chirurgie pédiatrique) et probablement d’autres. Cela veut dire que certaines corvées ne seront plus effectuées correctement car presque tous les enseignants sont de rang magistral. D’autre part, dans ma discipline, comme il n’y a pas d’assistant, il faut compter au minimum 10 ans pour avoir un agrégé. Donc l’idéal serait d’envoyer des professeurs dans les régions pour avoir à Dakar de nouveaux postes d’assistants en vue du renouvellement des agrégés » plaide Ngom de l’hôpital d’Enfants Albert Royer de Fann qui avait réussi il y a quelques années à séparer des siamoises reliées par le sternum foie et le cœur.
Quel « Chu » pour Bambey ?
Les enseignants agrégés en médecine sont généralement déployés ou affectés dansles Centres hospitaliers universitaires (Chu) qui sont des hôpitaux liés à des universités comme l’Ucad avec les hôpitaux de Fann et Le Dantec, l’université Gaston Berger (hôpital régional de Saint-Louis), l’Université Iba Der Thiam (hôpital régional de Thiès), l’université Alioune Diop de Bambey (Chu flottant ou néant) et l’université Assane Seck (hôpital régional de Ziguinchor). Donc, les Centres hospitaliers universitaires(Chu) permettent aux professeurs agrégés de dispenser une formation théorique et pratique aux étudiants en médecine à travers les malades hospitalisés. Une véritable cadre de transmission des compétences entre professeurs et étudiants. Et les malades profitent également de la présence régulière des professeurs agrégés pour bénéficier des soins de qualité et autres interventions chirurgicales. Une articulation qui laisse croire que l’absence de professeurs-agrégés dans les universités régionales entrave l’accès à des soins de qualité des populations vivant en zones rurales. Une opportunité dont ne profiteront malheureusement pas les populations de Touba, deuxième ville du pays sur le plan de la démographie. Ce malgré l’existence d’un nouvel hôpital ultramoderne baptisé « Cheikh Amadou Bamba » qui risque de ne pas être érigé en Centre hospitalier universitaire (Chu). Après son inauguration en septembre 2021 par le président de la République, le ministère de la Santé voulait signer une convention avec les autorités religieuses de Touba pour que l’hôpital « Cheikh Ahmadou Bamba » soit transformé en Chu.
Evidemment en partenariat avec la faculté de médecine de l’Université de Bambey. « Une convention qui peine à être signée ! Car elle aurait été torpillée par des médecins-chefs cagoulés. Pis, ils sont allés raconter au Khalife général des mourides que les professeurs agrégés et leurs étudiants sèment souvent la pagaille et le bordel dans les Chu à travers des soins offerts et des opérations chirurgicales gratuites. Ils sont allés jusqu’ à dire que les professeurs agrégés font ce qu’ils veulent puisqu’ils n’ont pas de supérieur hiérarchique, chacun est son propre chef ! » confie un professeur d’université tout en nous invitant à nous focaliser davantage sur le cas de la faculté de médecine de l’Université de Bambey « dont le département de médecine a été tout simplement créé pour des raisons politiques. Je suis désolé de le dire car cette faculté de médecine n’avait passa raison d’être ! Comment peut-on créer une faculté de médecine qui n’a pas de Chu ? Pourtant, lors du dernier concours du Cames, Bambey a fait de belles performance avec de nouveaux agrégés en médecine. Ne nous parlez surtout de l’hôpital régional de Diourbel qui est loin d’être un Chu pour cette université…. » soupire notre interlocuteur.
Une chose est sûre, la guerre des chaires fait rage à l’Ucad ! Ce au moment où les universités de l’intérieur du pays peinent à attirer ou à garder les professeurs agrégés qui préfèrent s’agglutiner à Dakar…
CONFRONTATION PROCHAINE ENTRE SONKO ET ADJI SARR
Le mardi 6 décembre prochain, le Doyen des juges va organiser la confrontation entre la demoiselle Adji Sarr et Ousmane Sonko, qu’elle a accusé de l’avoir violée à plusieurs reprises dans le cabinet de massage Sweet Beauté où elle exerçait
Le mardi 6 décembre prochain, le Doyen des juges va organiser la confrontation entre la demoiselle Adji Sarr et Ousmane Sonko, qu’elle a accusé de l’avoir violée à plusieurs reprises dans le cabinet de massage Sweet Beauté où elle exerçait. Cette confrontation devrait décider du sort de cette affaire qui tient en haleine le pays depuis plusieurs mois.
Le feuilleton qui tient le Sénégal et le monde en haleine depuis plus d’un an va connaître un nouvel épisode dès la semaine prochaine. Le Doyen des juges va en effet, organiser la confrontation de Ousmane Sonko et de Adji Sarr, dès le mardi prochain 6 décembre. Ce sera à 11 heures dans ses bureaux, au Palais de justice de Dakar. Quasiment un mois jour pour jour après l’audition du seul prévenu Ousmane Sonko.
On se rappelle qu’à la sortie de l’audition du président du parti Pastef des bureaux du Doyen des juges, des observateurs avaient indiqué que le magistrat avait trois options, à savoir classer le dossier sans suite pour absence d’éléments suffisants pour inculper ou inculper directement le prévenu et lui signifier sa mise en examen en attendant procès. Ou alors, organiser la confrontation avec la plaignante, qui l’accuse de viols. C’est finalement l’option que le juge Oumar Maham Diallo a retenu, et pour cela, il a donné rendez-vous aux deux protagonistes dans son bureau le mardi prochain.
Ce sera ainsi la dernière étape avant un éventuel procès, parce que toutes les autres personnes citées dans cette affaire auront été entendues. On peut noter que, lors d’un point de presse au cours duquel il rendait compte de son audition dans le bureau du Doyen des juges, Ousmane Sonko avait déclaré que trois questions seulement lui avaient été posées par le magistrat, soulignant par ailleurs, qu’il avait refusé de répondre. A une question concernant ses rapports avec Adji Sarr, M. Sonko avait indiqué qu’il avait débouté les magistrats qui s’étaient permis de l’interroger sur ce point en leur faisant la remarque que, si les choses se passaient comme il le souhaitait, il serait à la tête du pays dans moins de deux ans, et ne permettait donc pas qu’on lui manque de respect avec des questions aussi sensibles.
De la même manière, puisque toute cette affaire de viols n’était à ses yeux, que le résultat d’un complot politique, il n’autorisait pas le prélèvement de son sang ou sa salive pour un examen d’Adn. On peut dès lors se poser la question de savoir si le président de parti Pastef va poursuivre avec la même ligne de défense devant son accusatrice, surtout si cette dernière persistait dans ses déclarations. Vivement la Sweet de ce feuilleton !
LES DEPUTES POINTENT DU DOIGT LES RATES DE L’AGRICULTURE SENEGALAISE
Aly Ngouille Ndiaye leur apporte des réponses convaincantes.
Insuffisance de matériels agricoles, retard de distribution des engrais, difficultés d’aménagement des terres cultivables… Tels sont, entre autres, les problèmes soulevés par les députés lors de l’examen du Budget du ministère de l’Agriculture. La politique agricole du Gouvernement a été passée en revue hier par les parlementaires. Pendant plus de 6 heures, les députés ont examiné les problématiques du secteur. Les paysans s’apprêtent à un bon démarrage de la campagne de commercialisation arachidière. C’est du moins l’assurance donnée par le ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, lors de son passage pour défendre le budget des députés. Il a aussi apporté des réponses convaincantes aux préoccupations des députés de l’opposition.
Le matériel agricole, la distribution des semences, le retard de la distribution des engrais ainsi que l’aménagement des terres… ont été les grosses préoccupations soulevées par les orateurs los du passage du ministre de l’Agriculture, hier, à l’Assemblée nationale. Selon la députée de l’opposition Mame Diarra Fam, une bonne partie du budget du ministère de l’Agriculture doit être attribuée aux femmes cultivatrices. Elle estime que les cultivateurs ont trop enduré et c’est anormal de vouloir leur exiger de vendre le prix du kilogramme d’arachide à 275 francs seulement. Répondant aux préoccupations relatives au matériel agricole, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a rassuré la Représentation nationale en indiquant que des efforts importants ont été consentis par le Gouvernement dans la mise en place du matériel agricole. A cet effet, précise-t-il, entre 2012 et 2022, 17 212 unités de matériels attelés, 8 845 motorisés, 64 moissonneuses-batteuses et 200 motoculteurs ont été distribués aux acteurs du monde rural pour un montant global supérieur à 66 milliards de francs. En outre, 53 milliards de francs sont prévus pour l’année 2023 pour le matériel agricole dans le cadre d’un nouveau programme d’équipement et de réalisation d’entrepôts.
Les grands bonds agricoles effectués par nos producteurs !
S’agissant desintrants agricoles, aussi, des effortstout aussi consistants ont été fait par l’Etat avec un budget qui a atteint 80 447 226 800 de francs,selon le patron du département de l’Agriculture. Ce qui,souligne-t-il, a permis de mettre en place des semences d’arachide, de maïs, de sorgho, de fonio, de niébé, de sésame ainsi que des quantitésimportantes d’engrais minéral, des flacons d’engrais organique. Faisant le bilan de l’année 2021 et celui de l’année en cours, relativement à la gestion de 2021, Aly Ngouille Ndiaye précise que la bonne mise en place des intrants agricoles, durant la campagne 2021-2022, a permis de maintenir la dynamique de croissance de la production agricole qui a atteint 1 677 804 tonnes d’arachides, soit une hausse de 18 % comparée à la moyenne des cinq dernières années. Last but not least, 1 583 661 tonnes de fruits et légumes ont été produites dans le domaine de l’horticulture soit une progression de 13 % parrapport à lamoyenne de cinq dernières années. S’agissant de la lancinante question du stockage des produits agricoles, le ministre a annoncé le démarrage imminent d’un programme en vue de mettre en place, dans un premier temps, 20 chambres froides et 100 magasins de stockage.
155 000 tonnes d’engrais pour un montant 47 milliards distribuées dans le vent
Sur l’accès à la souveraineté alimentaire, le ministre dit avoir reçu des instructions de chef de l’État pour proposer une stratégie à cet effet avant la fin du mois de décembre. Selon lui, ce document de politique de souveraineté alimentaire pourrait faire l’objet de plus amples débats. Au sujet de l’engrais subventionné, Aly Ngouille Ndiaye soutient que plus de 155 000 tonnes ont été distribuées pour 47 milliards FCFA et des initiatives sont en train d’être mises en œuvre pour le développement de l’engrais bio. Hélas, les paysans, eux, soutiennent ne pas encore avoir vu la couleur de cet engrais. Ilsse demandent à quand sa distribution effective, à en croire certains députés. Selon eux, même si cette distribution, elle n’est pas faite dans la transparence. S’agissant de la problématique des semences, notamment pour la culture de l’arachide, le ministre a rappelé la mise en place de 82 590 tonnes de semences dont 57 932 tonnes certifiées pour la campagne agricole 2022-2023 grâce à une subvention d’un montant de 14,412 milliards FCFA.
La crise économique de SONACOS !
La gestion de la SONACOS s’est également invitée lors des débats dans l’hémicycle. Le ministre de l’Agriculture a d’abord tenu à saluer la renationalisation de cette structure après sa privatisation au profit du négociant Abass Jaber. Par la suite, ajoute-t-il, l’actuel directeur général (Ndlr : Modou Diagne Fada) a trouvé au sein de la boîte un déficit de 7 milliards. La société était quasi inexistante. Ce qui, à l’en croire, n’a pas empêché la réalisation d’importantes avancées notamment dans le cadre de la campagne arachidière où cette année encore la SONACOS a pu disposer d’un financement de 52 milliards pour l’achat de graines. S’agissant de l’huile d’arachide et de la possibilité de ramener son prix à 1200 francs, Aly Ngouille Ndiaye s’est montré perplexe. Car, selon lui, il faut triturer au moins 3 kilogrammes d’arachide à un prix 250 F le kilo pour obtenir un litre d’huile. Le projet de budget du ministère de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la sécurité alimentaire est arrêté à 268 408 535 578 FCFA en autorisation d’engagement (Ae) et 187 630 780 FCFA en crédit de paiement (Cp).