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14 août 2025
AMADOU BA ATTENDU AU FRONT
L’insécurité ou le sentiment grandissant d’insécurité notamment dans les grandes villes comme la Capitale, Dakar et sa banlieue, les questions relatives à la sécurité routière, maritime et fluviale, sont entre autres préoccupations des Sénégalais
L’insécurité ou le sentiment grandissant d’insécurité notamment dans les grandes villes comme la Capitale, Dakar et sa banlieue, les questions relatives à la sécurité routière, maritime et fluviale, sont entre autres préoccupations desquelles les Sénégalais attendent des réponses du Premier ministre. Amadou Ba fait face aux députés à l’Assemblée nationale, pour sa Déclaration de Politique Générale (DPG), ce lundi 12 décembre 2022.
«Le problème de sécurité s’est toujours posé. Mais la situation est pire, maintenant ; comme en pleine rue et en plein jour, on te gifle et menace par arme blanche pour récupérer ce que tu as».
Cette complainte d’un père de famille inquiet pour sa fille qu’elle a envoyé au marché de Keur Massar, pour un service, mais qui tardait à en revenir, en dit long sur l’insécurité ou le sentiment d’insécurité, c’est selon, qui prévaut en banlieue dakaroise. Il ne se passe désormais de jour sans que les populations ne soient témoins ou n’aient échos de cas d’agressions, de violences et de vols à l’arrachée dans le département de Keur Massar et autres localité de la banlieue de Dakar, surtout les quartiers avoisinant la forêt classée et des zones à habitations désertées à causes des inondations.
Au-delà de ce nouveau département de Dakar et plusieurs autres quartiers populeux de la banlieue, l’insécurité, c’est partout. Des médias et même des Forces de l’ordre (Communiqués de la Police, et de la Gendarmerie) ne cessent de rapporter des cas de meurtres, de cambriolages à mains armées d’officines de pharmacie, de stations d’essence, d’entrepôts et de commerces, etc. qui souvent se soldent par mort d’homme ou de blessure grave de gérant et/ou gardien.
Même si, il faut le reconnaître, les gangs et autres auteurs de crimes finissent toujours par être appréhendés par les Forces de Défense et de Sécurité, le sentiment d’insécurité reste grandissant. Les assurances du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome qui, répondant aux interpellations des députés sur l’insécurité lors du vote du budget de son département à l’Assemblée nationale, le lundi 28 novembre, a fait noter une baisse de 9,2% de la criminalité au Sénégal entre 2021 et 2022, ne changent en rien ce sentiment chez des populations qui vivent la peur au quotidien. «De 2021 à 2022, il y a eu un recul de la criminalité de 9,52%. Ce sont des chiffres qui sont disponibles et vérifiables à la Direction de la sécurité publique», a-t-il défendu. Non sans lier cette baisse de la criminalité à l’augmentation du nombre de Commissariats de Police, de Brigades de Gendarmerie et le renforcement du personnel policier, etc.
Alors qu’il va fait face aux parlementaires, ce lundi 12 décembre 2022, pour décliner les orientations et priorités du gouvernement et les moyens pour atteindre ses ambitions, lors de sa Déclaration de politique générale (DPG), le Premier ministre, Amadou Ba, est très attendu sur cette question de l’insécurité.
Autre problématique sécuritaire sur laquelle Amadou Ba devrait-il se pencher, c’est celle de la sécurité routière, fluviale et maritime. Les routes du Sénégal sont très meurtrières, avec des accidents de la circulation qui tuent plus de 600 personnes chaque année, faisant des milliers de blessés dont certains se retrouvent handicapés à vie, décimant ainsi des familles entières. La mer et les fleuves aussi continuent d’être des cimetières, avec des disparitions de pêcheurs. Quid des accidents d’embarcations assurant le désenclavement de certaines îles (Sine-Saloum, Casamance), permettant de rallier des localités intérieures du pays, de part et d’autre des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance et leur affluents (rivières) ? Des traversées assurées par des pirogues motorisées, souvent surchargées et sans gilets de sauvetage pour les passagers.
RÉCONCILIER LES SÉNÉGALAIS AVEC LA JUSTICE
Des Sénégalais dénoncent aussi l’arrestation récurrente de leaders politiques, essentiellement de l’opposition, d’activistes, entre autres. Au Sénégal plusieurs lois sont votées, mais finissent dans les tiroirs. Elles ne sont jamais appliquées.
Le Premier ministre, Amadou Ba, fera sa Déclaration de politique générale (DPG), ce lundi 12 décembre. Il est attendu sur plusieurs domaines et des questions cruciales. Dans le domaine de la justice, les chantiers sont notoires. Il est important de réconcilier la justice avec la population qui pense que, pour certains dossiers, elle est partiale. Les problèmes de la justice, c’est également la vétusté et le surpeuplement des structures de détention, même si le ministère concerné annonce un vaste programme de construction d’établissements pénitenciers.
Des Sénégalais dénoncent aussi l’arrestation récurrente de leaders politiques, essentiellement de l’opposition, d’activistes, entre autres. Au Sénégal plusieurs lois sont votées, mais finissent dans les tiroirs. Elles ne sont jamais appliquées. L’épineuse question des droits humains revient, très souvent, dans les remarques faites par les puissances occidentales, les institutions ou organes internationaux de défense des droits de l’homme et des organisations non gouvernementales au Sénégal. Elles concernent principalement la mendicité des enfants, les morts en détention et les enquêtes qui n’aboutissent pas.
Le Premier ministre, Amadou Ba, fait sa Déclaration de politique générale au moment où le Parquet a promis de faire toute la lumière sur la «noyade» de Fulbert Sambou et de Didier Badji, deux agents des Forces de l’ordre qui ont disparu en mer. Il y a aussi l’affaire dite de «Sweet beauty» qui oppose le leader du Pastef, Ousmane Sonko, et Adji Sarr, dont la procédure est pendante.
La justice doit rimer aussi avec cette indépendance voulue par certains magistrats qui souhaitent le retrait de l’Exécutif, notamment le président de la République ainsi que son Garde des Sceaux, ministre de la Justice (respectivement président et vice-président) du Conseil supérieur de la magistrature (Csm).
Les acteurs de la société civile plaident également pour la création d’un Juge des libertés, afin de lutter contre les mandats de dépôt intempestifs et les longues détentions préventives qui contribuent au surpeuplement des prisons.
ÉCOLES ET HOPITAUX, ÉTERNELS CHALLENGES
En ce qui concerne le domaine de l’éducation et de la santé, les défis à relever restent encore multiples pour le Sénégal
C’est ce lundi 12 décembre que le Premier ministre Amadou Ba fera son grand oral devant les députés. A travers cette Déclaration de politique générale, il va détailler sa feuille de route pour le développement du pays. En ce qui concerne le domaine de l’éducation et de la santé, les défis à relever restent encore multiples pour le Sénégal.
Le Premier ministre Amadou Ba prononce ce lundi 12 décembre sa Déclaration de politique générale devant les députés de l’Assemblée nationale. L’occasion d’affirmer les priorités des ministres pour les mois à venir. Dans le domaine de l’éducation, même des efforts ont été faits, les défis n’ont pas changé et restent nombreux pour le Sénégal cité souvent en exemple à l’échelle continentale en termes de qualité de l’éducation.
L’ineffectivité du concept « Ubi tay jang tay » mise à rude épreuve chaque année, le déficit d’enseignants, des établissements sans eaux ni toilettes, des abris provisoires à profusion, le déficit de table-bancs, le transport des élèves, les effectifs pléthoriques dans les classes constituent encore un hic de l’école au Sénégal. A ces difficultés, s’ajoutent la problématique de la révision des curricula et la violence dans les écoles, entres autres. L’autre grand défi dans le secteur de l’éducation est le respect des accords signés avec les syndicats d’enseignants. Chaque année, l’école sénégalaise connait des perturbations à cause des grèves des enseignants qui ne sont pas sans conséquences sur le quantum horaire. Même si un protocole d’accord a été trouvé le 26 février 2022 après trois mois de grève pour l’augmentation des salaires entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement, la menace plane toujours.
En ce qui concerne l’enseignement supérieur, les attentes sont nombreuses pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement. Les enseignants ne cessent d’exiger l’achèvement et l’équipement des infrastructures sociales et pédagogiques dans les différentes universités pour un déroulement normal des enseignements, la revalorisation généralisée des salaires, le recrutement massif de personnel d’enseignement et de recherche. Quant aux travailleurs des universités, la réclamation consiste en une équité salariale en invitant les autorités à une généralisation des indemnités de logement.
Toujours dans le domaine social, les priorités sont multiples dans le secteur de la santé. Durant l’année 2022, trois principaux drames qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive, ont frappé les hôpitaux sénégalais. Il s’agit de la mort de la parturiente Astou Sokhna à Louga qualifiée comme « un décès maternel évitable » et le incendies aux hôpitaux de Linguère et de Tivaouane qui ont emporté des bébés. Selon beaucoup de Sénégalais, ces cas ont montré l’état désastreux de notre système de santé.
Entre négligences médicales, manque de professionnalisme de certains agents ou de matériels adéquats de prise en charge des patients, les dysfonctionnements sont nombreux dans les structures sanitaires qui sont en passe de devenir des mouroirs.
CES DEFIS QUI ATTENDENT AMADOU BA
Près de trois mois, après sa nomination au poste de Premier ministre, Amadou Ba va décliner aujourd’hui, lundi 12 décembre, devant la représentation nationale, les grandes orientations de la politique de son gouvernement pour les treize derniers mois
Le Premier ministre, Amadou Ba, va décliner aujourd’hui, lundi 12 décembre, les orientations de la politique de son gouvernement pour les treize derniers mois de la présidence de Macky Sall. Cet exercice de Déclaration de politique générale (Dpg) risque de ne pas être tout repos au regard du contexte actuel politique marqué par la montée de l’opposition et le recul de la mouvance présidentielle ainsi que les nombreux défis et attentes que son équipe gouvernementale est appelée à relever d’ici 2024.
Près de trois mois, après sa nomination au poste de Premier ministre, Amadou Ba va décliner aujourd’hui, lundi 12 décembre, devant la représentation nationale, les grandes orientations de la politique de son gouvernement pour les treize derniers mois de la présidence de Macky Sall.
Dès à présent, il faut dire que cet exercice de Déclaration de politique générale (Dpg) sera tout sauf une mince affaire au regard des nombreux attentes et défis notamment sur le plan politique que son équipe gouvernementale est appelée à relever d’ici 2024. Parmi les défis qui attendent l’actuel Premier ministre et son gouvernement, nous pouvons citer l’impérieuse nécessiter d’établir un climat permanent de confiance avec une Assemblée nationale où la mouvance présidentielle dispose d’une majorité étriquée de 82 députés, contre 80 pour l’opposition et 3 députés non-inscrits.
Outre la pacification des rapports avec une opposition parlementaire, notamment le bloc Yewwi Askan wi, plus que jamais déterminée à imposer sur toutes les questions sa vision des choses, un autre défi non moins important se dresse également sur la trajectoire de l’actuel Premier ministre. Il s’agit de l’équation relative à la pacification de l’espace politique secoué par une tension exacerbée par une politique de répression systématique de toute voix discordante face à une opposition qui gagne de plus en plus du terrain.
Toujours sur la liste non exhaustive des défis qui attendent l’actuel Premier ministre et son équipe, nous pouvons également ajouter celui de fédérer toutes les forces vives du pays autour de la feuille de route de son gouvernement dans le contexte général de crise économique mais surtout de positionnement en vue de la succession de l’actuel chef de l’Etat même si ce dernier continue à faire durer le suspense sur sa candidature en 2024.
A cela, il faut également ajouter les nombreuses attentes des Sénégalais lambda. Ces attentes tournent principalement autour de la concrétisation des engagements annoncés par le Premier ministre, Amadou Ba lui-même, dans la foulée de sa nomination. Il s’agit de « l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, de la stabilité de prix, de la sécurité, de l’accès au logement, de l’amélioration des conditions d’assainissement, d’éducation, d’insertion, de formation professionnelle, d’entreprenariat et d’emploi, tout ceci dans un Etat de droit ».