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18 juin 2025
«LE SENEGAL N’EST PAS LE ROYAUME DE DJIMBORY !»
Mamadou Lamine Dianté, président du Mouvement pour une Citoyenneté engagée Mce – Àndu nawle/Yewwi Askan Wi condamne «l’attaque contre le cortège» de Ousmane Sonko dans le cadre de son «Néméku Tour»
Mamadou Lamine Dianté, président du Mouvement pour une Citoyenneté engagée Mce – Àndu nawle/Yewwi Askan Wi condamne «l’attaque contre le cortège» de Ousmane Sonko dans le cadre de son «Néméku Tour». «Macky Sall et son régime poursuivent leur sale besogne attentatoire aux libertés individuelles et collectives consacrées par la Constitution. Sans surprise, nous avons appris, avec tous les Sénégalais, l’attaque brutale perpétrée contre le cortège de Ousmane Sonko, symptomatique de l’idiotie d’un Etat aux abois. «Le Sénégal n’est pas le royaume de Djimbory !», soutient Mamadou Lamine Dianté dans un communiqué.
«Au nom de quoi Macky Sall, en attendant le démarrage de ses soi-disant tournées économiques, s’est déjà tapé une petite balade dans la banlieue de Dakar passée presqu’inaperçue, interdirait à un opposant de mener son «Néméku tour» à la rencontre de sa base en perspective de futures échéances ?», s’interroge M. Dianté «La République des courtisans tremble au moindre acte posé par Ousmane Sonko», constate le président du Mouvement pour une Citoyenneté engagée Mce – Àndu nawle/Yewwi Askan Wi qui estime que «la peur a absolument changé de camp, mais il convient de savoir raison garder au nom de la paix et de la stabilité du Sénégal». «La Constitution du Sénégal garantit les mêmes droits à tous les Sénégalais, sans discrimination.»
«Le Mce – Àndu nawle dénonce avec véhémence, ces agissements barbares et rétrogrades qui enfoncent encore plus notre démocratie, et exige le respect scrupuleux des droits de Ousmane Sonko à mener en toute liberté, ses activités sur n’importe quelle partie du territoire national», affirme M. Dianté, «lui réitérant son soutien indéfectible». «Il incite le camarade Ousmane Sonko à maintenir sa tournée nationale. En cas de récidive, Macky Sall et son fallacieux alibi de «trouble à l’ordre public», seront tenus pour seuls et uniques coupables de tout ce qui adviendra. Les Sénégalais épris de Justice sauront prendre leurs entières responsabilités», ajoute-t-il.
«ON NE PEUT PAS ACCEDER A CERTAINS POSTES A CAUSE DE LA MATERNITE»
Fatoumata Bintou Yaffa, a plaidé, lundi, pour la mise en place d’un Observatoire de non-discrimination des femmes en milieu du travail.
La présidente du Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (Renafes), Fatoumata Bintou Yaffa, a plaidé, lundi, pour la mise en place d’un Observatoire de non-discrimination des femmes en milieu du travail. «Nous voulons qu’on puisse mettre en place, le plus rapidement possible, l’Observatoire de la non-discrimination des femmes dans le travail», a déclaré Mme Yaffa. Elle s’entretenait avec des journalistes, à la fin des travaux d’un atelier de sensibilisation des femmes de la région de Diourbel sur les droits des femmes. «Cet observatoire, a-t-elle expliqué, va prendre en charge beaucoup de désagréments et de discriminations que les femmes travailleuses rencontrent dans leur milieu de travail.» «Nous nous sommes rendu compte de la discrimination des femmes travailleuses liée à la maternité. On ne peut pas accéder à certains postes à cause de la maternité», a-t-elle déploré.
Selon elle, «les femmes travailleuses ne participent pas aux débats ou encore aux prises de décision en milieu professionnel». Sur ce point, «nous appelons l’Etat à œuvrer pour que les femmes puissent participer aux négociations et au dialogue initiés dans le cadre du travail», a-t-elle encore plaidé.
Selon elle, «ceci va permettre aux femmes travailleuses de prendre en charge leurs préoccupations réelles».
En dehors de l’observatoire, les femmes travailleuses demandent aux autorités étatiques de faire en sorte que la loi sur la protection de la maternité, votée à l’Assemblée nationale, soit une réalité en milieu du travail. «Nous allons nous y atteler maintenant, nous avons besoin de crèches et autres espaces pour mère-enfant dans le milieu du travail», a-t-elle plaidé. Le Renafes «va faire un travail fast track en se basant sur la loi sur la protection de la maternité, votée à l’Assemblée nationale, pour qu’elle soit une réalité au Sénégal», a-t-elle assuré.
«C’est possible. Nous pouvons le faire et nous devons le faire», a insisté Mme Yaffa.
GRANDE TENSION SUR LA PETITE COTE
Après l’étape de Malicounda hier, le leader du Pastef se rendra à Mbour commune aujourd’hui où son «Nemekou Tour» est très attendu. De gros risques de violences planent sur cette étape.
Il faudra beaucoup de tact aux Forces de défense et de sécurité, aujourd’hui à Mbour, pour éviter que des affrontements aient lieu entre membres de l’Apr et ceux du Pastef à l’occasion du passage de Ousmane Sonko à l’étape de la capitale de la Petite-Côte, dans le cadre de son «Nemekou Tour». La ville est déjà quadrillée depuis hier par les Forces de sécurité.
Après l’étape de Malicounda hier, le leader du Pastef se rendra à Mbour commune aujourd’hui où son «Nemekou Tour» est très attendu. De gros risques de violences planent sur cette étape.
Ousmane Sonko, dans ses tournées, sera certainement au quartier très populeux Tefess où il va rendre visite à Me Abdoulaye Tall, un de ses lieutenants et porte-parole du Pastef, qui habite ledit quartier. Une visite qui ne sera pas de tout repos pour lui car Tefess, c’est aussi le «titre foncier» de Cheikh Issa Sall, le président du mouvement Agir avec Macky pour le développement de Mbour (Amdem) et, par ailleurs, maire de Mbour, qui est également un ancien camarade de promotion de Ousmane Sonko à l’Ecole nationale d’administration (Ena).
En plus de cela, Tefess, c’est aussi le fief de l’honorable députée de Bby, Mme Sira Ndiaye, mais également celui de Saliou Samb, le président du Conseil départemental qui, à coup sûr, ne va pas offrir à Ousmane Sonko l’occasion de faire une promenade de santé.
Les militants de ces responsables de l’Apr avaient donné un avant-goût de ce qui pourrait se produire aujourd’hui comme incidents au leader du Pastef lors de la campagne électorale de la Présidentielle passée. Ce dernier, qui avait fait un tour au quai de pêche de Mbour, avait été encerclé par les militants de l’Apr. Car, ils lui avaient interdit de mettre les pieds audit quai de pêche.
Il s’en était suivi des échauffourées. Et, n’eut été l’intervention de la police pour le tirer d’affaire, les choses allaient très mal se passer pour lui.
A Mbour depuis hier, la ville est quadrillée par les Forces de défense et de sécurité avec des éléments visibles au niveau des artères de la ville. Des points comme Auchan et certains établissements sont sous haute surveillance policière pour éviter que la ville ne bascule dans le chaos.
Par Hamidou ANNE
CIRCONSCRIRE LE DÉBAT DANS L’ARC RÉPUBLICAIN
La réhabilitation de Karim et Khalifa est salutaire. L’avènement de Sonko comme unique leader d’envergure face au camp présidentiel réduit la politique sénégalaise à un triste monologue outrancier, aride et dangereux pour la démocratie
Lors du Conseil des ministres du 28 septembre dernier, le chef de l’Etat a donné instruction au Garde des sceaux d’examiner la possibilité d’une amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote. D’emblée, précisons que l’on amnistie des faits. Mais il reste évident que les personnalités politiques, Khalifa Sall et Karim Wade, sont visées par cette mesure annoncée. La question de la réhabilitation des deux précités est au cœur des enjeux politiques depuis leur condamnation définitive par la Justice.
Je ne connais pas M. Wade dont les forfaits sous le parapluie de son Président de père, ont été à bien des égards assez scabreux, conformément à la gouvernance déséquilibrée entre 2000 et 2012. Mais sa condamnation par la Crei était de mon point de vue, scandaleuse. Cette Cour est problématique par son fonctionnement qui nie des principes élémentaires du droit sur la charge de la preuve et la possibilité de faire appel d’une décision de Justice. Par surcroit, il est souvent décrété l’argument selon lequel la condamnation de M. Wade était une «demande sociale». Depuis quand les obsessions des foules justifient-elles de tordre le bras aux principes généraux du Droit ? Céder aux instincts populaires pour condamner des gens devant un Tribunal relève du populisme ; il s’agit d’un danger pour une démocratie dans laquelle chaque citoyen pourrait ainsi se retrouver entre les liens de la détention au nom de ladite «demande sociale». D’ailleurs, beaucoup de ceux qui exigeaient l’embastillement de M. Wade sont aujourd’hui ses ardents défenseurs. Les peuples changent d’avis et le Droit suit son cours en restant fidèle à des valeurs et des principes justes.
Je connais en revanche Khalifa Sall dont la compétence, le sens de l’Etat et les qualités humaines m’ont toujours impressionné. L’ancien maire de Dakar est l’une des personnes les plus courtoises et les plus élégantes que je connaisse en politique au Sénégal. Mais il sait mon avis sur ses nouveaux alliés. Le 8 mars 2021, j’étais avec lui quand la décision de mettre fin à la garde à vue de M. Sonko a été annoncée. Tout en constatant son choix d’alliance sans l’approuver, je lui ai dit ce que je pensais du leader du Pastef, de son substrat fasciste, de son appareil séditieux et de ses méthodes outrancières.
La décision d’amnistier les faits que nous connaissons et de réhabiliter les concitoyens Wade et Sall est salutaire dans le sens d’apaiser un champ politique qui déborde de plus en plus des frontières de l’adversité pour verser dans la haine. Elle permettra ainsi d’ouvrir un nouveau cycle nécessaire voire urgent depuis les évènements de mars 2021, qui furent une opportunité saisie par une bande d’aventuriers pour braquer la République et la soumettre à leur agenda séditieux.
Le Sénégal est une démocratie, contrairement aux excès verbaux notés çà et là, aux mensonges moult fois réitérés par les entrepreneurs de la haine à l’agenda politique pernicieux. Notre pays s’honore depuis les affrontements entre Lamine Guèye et Senghor, puis Senghor-Cheikh Anta Diop, Abdou Diouf-Abdoulaye Wade, d’être un espace de dispute civilisée qui a certes connu des épisodes de violence comme en 1988 ou en 1993. Cette tradition de «dialogue critique» doit perdurer malgré la tentation de la guerre civile qui a gagné un pan du personnel politique et des masses entières chez nos concitoyens.
L’opposition sénégalaise sera renforcée par la remise en selle de messieurs Sall et Wade, qui sont dans une contestation véhémente du régime du Président Sall et qui auront ainsi le loisir de présenter un projet en 2024. Et c’est une excellente chose, car une démocratie s’honore d’une opposition démocratique et républicaine forte et donc capable de présenter une offre alternative en vue de convaincre afin de devenir majoritaire. L’alternance étant la respiration naturelle d’une démocratie.
Mais au-delà des personnes, il y a un tournant démocratique qu’on emprunte dans le sens de permettre à des courants majeurs de notre histoire politique, la social-démocratie et le libéralisme, de s’exprimer à la prochaine Présidentielle. Ceci permettra ainsi de rompre le face-à-face morbide entre Macky Sall et Ousmane Sonko et d’ouvrir davantage la compétition politique. L’avènement de M. Sonko comme unique leader d’envergure en situation de concourir au suffrage universel face au camp présidentiel réduit la politique sénégalaise à un triste monologue outrancier, aride et dangereux pour la démocratie, les libertés publiques et la République, en laquelle il ne croit pas.
Nous sommes dans un moment majeur de notre histoire politique. Les populistes arrimés aux réactionnaires et aux islamistes sont aux portes du pouvoir et menacent nos acquis démocratiques et la République. Leur faire face est une impérieuse nécessité. Les hordes fascistes et leur chef, un excité aussi ignorant que vaniteux, doivent être combattus et extraits par les idées et sur le terrain du champ politique au profit des courants qui restent dans l’arc de la démocratie et de la République.
L’ESPRIT DE LA PROPOSITION DE LOI D’AMINATA TOURE EST PARFAITEMENT CONFORME A LA CONSTITUTION
La proposition de loi d’Aminata Touré visant à prévenir des situations de conflits d’intérêts et à lutter contre le népotisme a suscité une véritable levée de boucliers de partisans du régime qui soutiennent la thèse selon laquelle elle est inconstitutio
La proposition de loi d’Aminata Touré (Députée non inscrite) visant à prévenir des situations de conflits d’intérêts et à lutter contre le népotisme a suscité une véritable levée de boucliers de partisans du régime qui soutiennent la thèse selon laquelle ladite proposition est inconstitutionnelle. Cette thèse absurde défendue par le Président du Groupe parlementaire BENNO Bok Yakaar, Oumar Youm, ne repose sur aucun fondement juridique.
En France, en 2017, l’affaire des emplois fictifs présumés de Penelope Fillon, avait totalement parasité la campagne de son époux, François Fillon, candidat de l’UMP à l’époque. Cette affaire, qui a été une déflagration et un traumatisme pour le monde politique français a eu pour principale conséquence l’adoption de lois de « moralisation de la vie publique », dès septembre 2017.
Le paragraphe I de l’article 11 de la « Loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique » interdit à un membre du Gouvernement de compter parmi les membres de son cabinet « son conjoint, son partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou son concubin ; ses parents ou les parents de son conjoint, de son partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou de son concubin ; ses enfants ou les enfants de son conjoint, de son partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou de son concubin ». La méconnaissance de cette obligation est réprimée de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
A l’époque, des députés français avaient saisi le Conseil Constitutionnel français, au motif « qu’en interdisant le recrutement de membres de sa famille comme collaborateurs, les articles 11 et 14 à 17 introduiraient une différence de traitement entre les employeurs, mais aussi entre les salariés, contraire au principe d’égalité devant la loi, et que partant de ce fait, ils contreviendraient également à la liberté d’accéder à l’emploi, à l’égal accès aux emplois publics et à la liberté contractuelle ».
Le Conseil Constitutionnel a conclu que la distinction ainsi opérée reposait sur des critères objectifs et rationnels en rapport direct avec l’objet de la loi qui poursuit un intérêt général. Par ailleurs, contrairement aux affirmations d’Oumar YOUM, la proposition de loi n’est pas contraire à l’article 44 de la Constitution qui donne au président, les pouvoirs de nommer aux emplois civils….Dans sa décision n° 2017- 752 DC , le Conseil Constitutionnel a précisé que les dispositions de la loi dite loi de confiance pour la vie politique ne privent nullement l’autorité de nomination de son autonomie dans le choix de ses collaborateurs, puisque l’interdiction ne porte que sur un nombre limité de personnes.
Conclusion :
L’esprit de la proposition de loi d’Aminata TOURE est parfaitement conforme à la Constitution. Les interdictions visées en matière d’emplois familiaux poursuivent un intérêt général et sont mises en oeuvre dans de nombreux pays démocratiques. Néanmoins, la rédaction de l’article 2 portant sur les « incompatibilités et interdictions » doit être revue, corrigée et circonscrite à un nombre limité et déterminé de personnes. En effet, les termes « ascendants » et « descendants » sont trop généralistes (éventail large) et doivent être supprimés (risque réel d’inconstitutionnalité).
Le Centre africain pour la santé environnementale et 24 organisations internationales dont Pesticides Action Network (PAN Arica) ont engagé des actions de plaidoyer pour l’élimination de l’utilisation du mercure dans le traitement des soins dentaires
Le Centre africain pour la santé environnementale et 24 organisations internationales dont Pesticides Action Network (PAN Arica) ont engagé des actions de plaidoyer pour l’élimination de l’utilisation du mercure dans le traitement des soins dentaires, notamment les amalgames ou plombage.
Ces actions sont inscrites dans le cadre d’une Semaine africaine de la dentisterie sans mercure, une substance utilisée lors du plombage de dents et ‘’très nocive pour la santé des enfants, des femmes enceintes et des mères allaitantes’’, a expliqué la Coordonnatrice de PAN Sénégal, Maïmouna Diéne Wone. Elle s’exprimait lors d’un point de presse au siège de l’organisation à Dakar dans le cadre de la célébration de cette semaine (13-20 oct). ’’L’utilisation d’amalgames dentaires est surtout dangereuse chez les moins de 15 ans, les femmes enceintes et celles qui allaitent. La présence du mercure dans les amalgames a des effets néfastes sur la santé avec des preuves scientifiques à l’appui sur les risques de cancer, de malformations et d’autres maladies neurotoxiques’’, a-t –elle mis en garde. ’’Les patients ne sont pas toujours informés par ce fait alors qu’il y a d’autres alternatives qui conservent la structure des dents et sont non polluantes comme le mercure’’, a-t-elle relevé.
Pour la coordonnatrice, l’utilisation des amalgames est même nocive pour les professionnels de santé qui peuvent l’aspirer lors des soins dentaires. Maimouna Diéne Wone a souligné que les dentistes au Sénégal en grande majorité utilisent et préfèrent les ‘’obturations dentaires sans mercure mais il y a encore un travail d’informations à faire pour permettre aux parents, aux femmes en âge de procréer et celles allaitantes d’exiger des soins sans mercure’’. C’est pourquoi, il est prévu des activités de plaidoyer, de communication sur les réseaux sociaux, de sensibilisation dans certains établissements scolaires et lieux accueillant du public pour informer les populations sur les dangers du mercure et toucher les décideurs politiques de prendre des mesures pour interdire l’utilisation du mercure chez les patients. Mme Wone a rappelé que c’est au sortir d’une réunion à Abuja (Nigéria) en 2014 que des organisations de la société civile africaine ont publié une déclaration pour décider de l’organisation d’une journée africaine le 13 octobre pour mettre fin à l’utilisation du mercure dans la dentisterie.
Pour cette édition, la journée a été élargie en une semaine pour plus d’activités afin de toucher une grande partie de la population, selon les initiateurs. Cette campagne d’informations a été marquée par des affiches avec le message : ’’Le mercure de votre plombage dentaire est un tueur silencieux’’. ’’Le mercure élémentaire et le méthyle mercure sont toxiques pour les systèmes nerveux central et périphérique’’, peut-on lire encore sur l’affiche avec le dessin d’une femme enceinte recevant les soins d’une dentiste, du plomb barré d’une tête de mort.
LA TRANSPLANTATION RENALE PRATIQUEE «SOUS PEU» AU SENEGAL
Le Sénégal a fait des progrès en termes de prise en charge des insuffisants rénaux. Désormais, toutes les régions disposent de leurs centres de dialyse
Sous peu, le Sénégal va entrer dans l’histoire de la greffe et de la transplantation d’organes. Deux établissements de santé ont déjà déposé leurs dossiers pouvant leur permettre de pratiquer cette chirurgie complexe. Le processus d’évaluation démarre «normalement» cette semaine dans un de ces hôpitaux qui ont manifesté leur intérêt à l’activité de transplantation.
Le Sénégal a fait des progrès en termes de prise en charge des insuffisants rénaux. Désormais, toutes les régions disposent de leurs centres de dialyse. Sauf que la dialyse n’est qu’une étape d’attente, la deuxième option, qui consiste en la transplantation rénale, restant la meilleure, selon les spécialistes de la santé. «Il faut aller vers la greffe et la transplantation d’organes», soutenait l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, en 2018. Mais bien avant, en 2014, le Pr Abdou Niang, néphrologue, avait déclaré que des Sénégalais avaient bénéficié de la technique de transplantation d’organes. Mais c’était à l’étranger même s’ils étaient suivis au niveau du centre hospitalier et universitaire de Dakar. Il expliquait en effet l’importance pour les autres Sénégalais de pouvoir bénéficier de cette pratique pour retrouver une vie normale. Et tourner définitivement le dos au fardeau des séances de dialyse. La dialyse n’étant pas, selon l’éminent spécialiste des maladies du rein, une panacée dans la prise en charge de l’insuffisance rénale.
Huit ans après, malgré ce vœu de soulager des Sénégalais de la dialyse exprimé en 2014, le Sénégal n’a pas encore réalisé une seule transplantation d’organe. Mais il s’y préparait tout de même et va passer à la pratique «sous peu»!
Le processus suit son cours. L’obstacle majeur était la législation. Le décret étant signé, la loi adoptée et promulguée, le Conseil national de don et de transplantation rénale mis en place, le pays a ainsi fait un pas de géant dans le processus. «Le processus a commencé, parce qu’il a fallu mettre en place un arsenal juridique pour encadrer l’activité de don et de transplantation. Ce qui est important parce que c’est une activité très sensible. Je pense que le jour où nous allons commencer à transplanter au Sénégal, c’est-à-dire sous peu, ça va être dans des conditions de sécurité, de transparence. Il n’y aura pas de possibilité de trafic d’organes ou d’aller chercher les reins des personnes pour les acheter. Tout ça, c’est encadré», a expliqué le président du Conseil national du don et de la transplantation rénale Pr El Hadj Fary Kâ.
Le spécialiste de la transplantation rénale assure que tous les textes législatifs et réglementaires sont à disposition depuis avril 2020. Et que des hôpitaux ont également fait des manifestations d’intérêt pour la transplantation de reins. Parmi eux, deux établissements ont déjà déposé leurs dossiers dont l’un est en attente de complément dossier. L’autre, par contre, a mis sur la table du ministère un dossier complet. «Le processus d’évaluation va commencer même cette semaine», a révélé le Pr Kâ. Qui a expliqué que «quand les hôpitaux veulent greffer, transplanter, ils déposent leurs demandes d’agrément au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale qui nous les répercute. C’est après que nous allons procéder à l’évaluation de ces hôpitaux. D’abord, ça commence par l’examen du dossier pour voir s’il est complet, ensuite on procède à la nomination des évaluateurs externes et le processus d’évaluation commence».
Ça, c’est pour le rein! En ce qui concerne la cornée, le médecin souligne que le décret organisant la greffe de cornée est également passé au comité technique du Secrétariat général du gouvernement. Il est juste en attente de passer en Conseil des ministres. La transplantation d’organes nécessite une approche collégiale entre les néphrologues, les urologues... mais aussi et surtout une grande vigilance pour éviter les trafics d’organes !
PLAIDOYER POUR LA FINALISATION DU STATUT DU SURVEILLANT-PECHEUR
«Le statut du surveillant-pêcheur est prévu dans le code de la pêche, c’est le ministre le Pêche qui doit prendre un arrêté’’ pour qu’il soit effectif, a-t-il dit, rappelant que depuis 2012, il est «dans le circuit».
Le président de la Confédération des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA), Gaoussou Guèye, a plaidé lundi, pour la finalisation du statut du surveillant-pêcheur pour qu’il puisse participer à la sauvegarde des ressources halieutiques.
«Le statut du surveillant-pêcheur est prévu dans le code de la pêche, c’est le ministre le Pêche qui doit prendre un arrêté’’ pour qu’il soit effectif, a-t-il dit, rappelant que depuis 2012, il est «dans le circuit».
Selon lui, la suppression du poste de Premier ministre a ralenti le processus administratif. M. Guèye s’exprimait au cours d’un atelier de deux jours regroupant les acteurs de la pêche, la direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP) et l’Assemblée nationale. «Il est devenu une nécessité pour que l’ensemble des acteurs puissent participer à la gestion durable des ressources halieutiques. Il faut qu’il ait un statut du surveillant pêcheur mais sans oublier que la surveillance est un domaine régalien de l’état du Sénégal», a-t-il insisté.
Gaoussou Guèye dit espérer la mise en place en place de ce cadre juridique avec le retour du poste de Premier ministre pour relancer ce débat afin que les ‘’ressources soient mieux gérées’’. «La surveillance et la gestion des ressources halieutiques, c’est une responsabilité de l’Etat du Sénégal mais les ressources halieutiques appartiennent au peuple, c’est dans ce cadre que le Sénégal a décidé de mettre en place un système de cogestion», a-t-il fait savoir.
Par cette démarche, l’Etat délègue une partie de ses responsabilités aux citoyens à travers des organisations professionnelles notamment les comités locaux des pêcheurs (CLP) et les conseils locaux de pêche artisanale (CLPA).
L’achèvement de ce processus « serait un plus dans le processus juridique et réglementaire qui encadre l’activité de pêche tant au niveau industriel qu’au niveau artisanal», a pour sa part indiqué Ousmane Niang Sèye, ingénieur de pêche à la direction de la surveillance des pêches du Sénégal.
Pape Djibril Fall, député, membre de la commission en charge du Développement durable qui polarise la pêche, l’élevage, l’agriculture et l’hydraulique rurale a pris part à cette rencontre. Il a souligné que c’est une occasion pour mieux comprendre ‘’les préoccupations et aspirations’’ des acteurs de la pêche «Il faut bien entendu qu’il y ait tout un dispositif législatif autour de leur statut pouvant leur permettre de faire ce travail dans une approche participative de cogestion parce que leur implication est fondamentale’’, a-t-il martelé.
Le député est d’avis que le développement du Sénégal ne peut se faire sans le secteur primaire qui «est fondamental’’.
MOHAMED TOUNKARA ENCORE PLUS HAUT
Hier encore, l’alpiniste sénégalais, Mohamed Rassoul Tounkara, a fait parler de sa bravoure légendaire en franchissant le mont Toubkal, point culminant du Haut Atlas et du Maroc.
31 ans, ingénieur en informatique, il a acquis sa renommée en bravant, à ses risques et périls, 4807 mètres d’altitude pour faire flotter le drapeau de son pays au sommet du Mont-Blanc. Hier encore, l’alpiniste sénégalais, Mohamed Rassoul Tounkara, a fait parler de sa bravoure légendaire en franchissant le mont Toubkal, point culminant du Haut Atlas et du Maroc. Debout sur ses crampons, la lampe frontale bien vissée sur la tête, veste et gants imperméables couverts de neige, c’est sur la crête du mont Toubkal que Mohamed Tounkara a célébré hier son second exploit de randonneur. « Nous voilà à l’instant au sommet du mont Toubkal, la plus grande montagne de l’Afrique du Nord. C’est vraiment dans des conditions de froid extrême que nous l’avons réussi. Il y prévaut 65 km de vent par heure. Nos mains sont congelées. D’ailleurs, tous les autres n’ont pas pu supporter et sont descendus. Mashallah ! », s’est ému le jeune Sénégalais, brandissant, en compagnie de sa coéquipière, le drapeau sénégalais dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
NUAGES SUR L'ACCORD DE PAIX DE BISSAU
Au rythme où vont les choses, l’accord de paix signé à Bissau, le mois d’août dernier risque de ressembler à ceux qui l’ont précédé, c’est à dire des accords sans lendemain
Le Gouvernement, représenté par l’amiral Abdoulaye Farba Sarr, et des responsables du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), composés d’éléments du Front nord, commandé par Fatoma Coly et César Atoute Badiate, chef du Front sud, ont signé un accord de paix, à Bissau, le mois d’août dernier, avec les bons offices du président Umaro Sissoco Embalo. À travers cet accord, les rebelles se sont engagés à déposer les armes et à œuvrer pour le retour d’une paix définitive en Casamance. L’annonce de cette nouvelle avait suscité un grand espoir chez beaucoup de Sénégalais. Mais, au rythme où vont les choses, cet accord risque de ressembler à ceux qui l’ont précédé, c’est à dire des accords sans lendemain.
Et pour cause, les signataires de cet accord, au nom du Mfdc, ne veulent plus poursuivre le dialogue avec les représentants de l’Etat au motif qu’ils flaireraient une tentative par l’amiral Farba Sarr d’exclure certains acteurs de la paix du processus. Parmi ces acteurs, il y a le GRPC (Groupe de réflexion pour la paix en Casamance) de Robert Sagna qui a joué un rôle déterminant dans leur rapprochement avec l’Etat, renseigne une source très proche du dossier.
En fait, selon notre source, sans le travail préalable de l’ancien maire de Ziguinchor et son équipe qui a créé un climat de confiance et facilité les contacts entre les rebelles et les émissaires de l’Etat, l’accord de Bissau n’aurait jamais pu être signé. ‘’Déjà, lors de la signature de cet accord, les éléments du Mfdc disent avoir été stupéfaits de constater l’absence de représentants du GRPC à la rencontre. Et depuis lors, ils disent avoir constaté que leurs interlocuteurs au niveau de l’Etat ne font jamais référence à ces facilitateurs qui doivent s’impliquer dans le processus jusqu’à l’étape finale en tant que garants’’.
À en croire notre source, cette situation commence à créer un climat de suspicion et de méfiance chez les rebelles qui ne seraient plus chauds à poursuivre le dialogue dans ces conditions. D’ailleurs, signale notre interlocuteur, une délégation d’éléments du front nord (Diakaye), conduite par son chef Fatoma Coly, est venue à Ziguinchor mardi dernier pour rencontrer Robert Sagna et lui demander de faire en sorte que le GRPC soit représenté à toutes les rencontres de négociations entre eux et les émissaires de l’Etat. Robert Sagna leur aurait répondu que sa structure est un simple facilitateur et non un négociateur.
Mieux, il aurait fait comprendre à ses visiteurs que ce n’est pas à eux d’inviter les membres du GRPC à ces rencontres mais plutôt ceux qui les ont initiées. En fait, les responsables de Diakaye voulaient que Robert Sagna et son équipe se déplacent ce week-end au Cap Skirring où était prévue une grande rencontre entre les parties signataires (côté rebelles) de l’accord de paix de Bissau et les représentants de l’Etat, nous confie-t-on.
Selon une source qui s’est confiée à nous, ce conclave vise à faire avancer le processus de paix démarré le 4 août dernier à Bissau et dont le but est d’arriver, enfin, à une paix définitive en Casamance. Cette rencontre débutée vendredi devait prendre fin avant-hier dimanche et être sanctionnée par une déclaration, renseigne notre source. Elle n’augurait pas toutefois de bonnes perspectives dans la mesure où les représentants du Mfdc devant y prendre part ne semblent plus vouloir continuer à dialoguer tant qu’il n’y aura pas l’implication de tous les acteurs qui jouent le rôle d’interface entre les rebelles et le gouvernement. Et au cas où il s’avèrerait que leurs reproches sont fondés, on est en droit de se demander si les émissaires de l’Etat, comme certains de leurs prédécesseurs dans ce dossier, ne sont pas en train de mettre en avant la gloire au détriment du résultat visé.
En fait, on s’imagine mal aujourd’hui que quelqu’un réussisse à ramener la paix en Casamance en se limitant à prendre langue avec les seuls combattants du Mfdc. Collaborer avec des acteurs comme Robert Sagna et son équipe dont l’approche est incontestablement la meilleure pour réussir cette paix est un gage de réussite.
En fait, comme l’ancien maire de Ziguinchor lui-même aime à le dire, on ne peut pas aboutir à une paix en Casamance sans collaborer avec les notables, chefs coutumiers et religieux des différents villages de la région. Son argument est que les combattants du Mfdc se trouvant dans le maquis sont des personnes qu’on a mandatées ; par conséquent, il faut prendre impérativement langue avec leurs mandants si l’on veut obtenir le résultat escompté. Et c’est à ce travail qu’il s’adonne depuis plus de dix ans avec son équipe parcourant toute la Casamance pour rencontrer et sensibiliser ces garants de la vie sociale. Cela a permis de ramener la quiétude et la sérénité dans de nombreuses localités de cette zone. Aujourd’hui, dès qu’on parle du conflit casamançais, beaucoup de personnes pensent que c’est seule la région de Ziguinchor qui est concernée, ce qui ne cadre pas avec la réalité. La rébellion touche toutes les trois régions administratives de la Casamance, donc quiconque veut s’investir pour une paix durable devra aussi étendre son action à Sédhiou et à Kolda en convoquant les cultures et traditions des différentes ethnies qui y habitent. Et c’est cette approche qui a, sans doute, permis à Robert Sagna et à ses collaborateurs de franchir de nombreux obstacles qui empêchaient un dialogue avec les combattants du Mfdc.
L’autre aspect qu’il faut prendre en compte dans toute tentative de ramener la paix en Casamance, c’est le fait que les populations de cette région sont certes très accueillantes mais en même temps elles sont à la fois méfiantes et discrètes à l’égard de toute personne non originaire de la région qui viendrait leur parler d’une question aussi importante que celle relative au conflit armé. Quand ces allogènes viennent discuter avec les populations autochtones, ces dernières leur donnent des réponses contraires à leurs pensées réelles. Ils s’empressent de retourner à Dakar pour rendre compte au chef de l’Etat obligé de se rendre compte, quelques temps après, que contrairement à ce que ses émissaires lui avaient assuré, les choses n’ont pas bougé. Cette incompréhension culturelle a fait échouer beaucoup d’émissaires de l’Etat, dans la recherche de la paix. Il faut avoir la confiance des populations pour espérer faire bouger les lignes. Aujourd’hui, tous les observateurs avisés sont convaincus qu’il ne peut pas y avoir une véritable paix en Casamance sans l’implication des natifs de la région.
Pour étayer cette thèse, ils rappellent que les premières avancées de paix réalisées étaient à l’actif de feu Marcel Bassène du Pds dont le travail avait abouti aux premiers accords de cessez-le-feu entre le gouvernement et le Mfdc au mois de mai 1991 à Cacheu en Guinée-Bissau et les deuxièmes sont de Robert Sagna qui avait permis au gouvernement d’obtenir la signature des accords de Banjul de juin 1999 qui avaient ouvert un large boulevard menant à la paix définitive. Des accords qui ont été compromis par la suite pour des raisons politiques par le régime libéral. Ces résultats n’avaient été obtenus que parce que parce les négociateurs de l’Etat avaient pu trouver des relais sûrs et qu’ils bénéficiaient d’une entière confiance de leurs interlocuteurs.