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14 août 2025
PAR Jean-Baptiste Placca
CEDEAO, UNE CIBLE DANS LE DOS
Avec sa trouvaille de force anti-putsch, l'organisation ouest-africaine aborde la question des coups d’État de la pire des manières qui soit. Elle va au-devant de problèmes d’une autre nature
Il reste à savoir s’il était vraiment indispensable de lancer un tel ultimatum à l’endroit du pouvoir de Bamako. Si, le 1er janvier 2023, la junte venait à ne pas libérer les militaires ivoiriens, et que la réaction de la Cédéao n’était pas assez ferme, cela altérerait un peu plus ce qu’il reste de crédibilité à cette institution. Des menaces aussi définitives pourraient même se révéler contre-productives, avec une junte malienne à l’affût de la moindre occasion, pour toiser et défier ceux qu’elle suspecte d’avoir travaillé à faire du Mali un État paria, acculé dans les bras d’une Russie elle-même réprouvée. Les chefs d’État ouest-africains auraient été certainement mieux avisés de s’abstenir d’introduire, dans ce dossier déjà inextricable, un nouveau paramètre de menace, donc de surenchère.
Que dire alors de la création de la force antiterroriste, chargée de rétablir l’ordre constitutionnel ?
C’est ici que l’on s’interroge sur la consistance des supports de réflexion sur lesquels les chefs d’État fondent des décisions d’une telle gravité. Pourquoi mobiliser des militaires pour écraser les coups d’État, alors qu’il serait tellement plus simple de les prévenir, en s’attaquant à leurs causes réelles ? Ce pourrait être hasardeux et risqué de vouloir traquer, sur leur propre terrain, des putschistes déterminés. Entre autres conséquences imprévisibles, les apprentis-putschistes pourraient, face à cette épée de Damoclès, prendre les devants, en rendant sans objet toute opération de restauration des dirigeants renversés.
Le braquage d'un bureau de change, samedi, au marché central de Mbour, aux environs de 12h, a fait deux morts et des blessés, a t-on appris du Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Mbour.
Dans un communiqué, le magistrat a déclaré qu'‘’un individu s’est introduit dans une boutique de change, armé d’un pistolet automatique de marque Browning, de deux chargeurs et des cartouches de calibre 7.65 pour commettre un vol’’.
Il a ajouté que devant ‘’la résistance du gérant de la boutique, l’assaillant a tiré un coup de feu sur lui le blessant grièvement avant de faire encore usage de son arme plusieurs fois pour organiser sa retraite’’.
‘’Le gérant et une autre personne venue à son secours ont malheureusement perdu la vie des suites de leurs blessures par balle et trois autres personnes qui étaient proches des lieux ont été aussi grièvement blessées’’, a annoncé le Procureur.
Selon lui, les premiers éléments de l'enquête révèlent que le mis en cause est un ressortissant guinéen, né le 2 février 1985.
L'homme qui ‘’s’était retranché’’ dans un bâtiment public a été interpellé par les services de police, a annoncé le Procureur.
‘’Au nom de l’Etat'', il s'est incliné devant la mémoire des disparus et présenté aux famille éplorées ses condoléances. Le magistrat a souhaité aussi ‘’un prompt rétablissement à toutes les personnes blessées’'.
EN-NESYRI, ROI DU MAROC, HÉROS DE L'AFRIQUE
Le Marocain Youssef En-Nesyri a réussi là où ses glorieux prédécesseurs, Roger Milla, El-hadji Diouf ou Asamoah Gyan ont échoué: envoyer l'Afrique en demi-finale de Coupe du monde, d'une tête piquée contre le Portugal déjà entrée dans l'histoire, samedi
Le Marocain Youssef En-Nesyri a réussi là où ses glorieux prédécesseurs, Roger Milla, El-hadji Diouf ou Asamoah Gyan ont échoué: envoyer l'Afrique en demi-finale de Coupe du monde, d'une tête piquée contre le Portugal déjà entrée dans l'histoire, samedi.
Un but que l'on remontrera peut-être dans cent ans. Sa détente phénoménale a piégé le gardien Diogo Costa, sorti à contre-temps, et le défenseur central Ruben Dias, largement dominé (42e).
Sur un centre parfait de Yahya Attiat-Allah, le Sévillan a rabattu puissamment sa tête, le ballon a frappé le sol pour rebondir et soulever le toit du filet, en même temps qu'il brisait le plafond de verre de l'Afrique.
Le Cameroun avait échoué le premier en quarts de finale contre l'Angleterre (3-2 a.p.) en 1990, malgré Roger Milla, ses 38 ans et ses quatre buts aux matches précédents.
En 2002, le Sénégal d'El-Hadji Diouf s'était arrêté au but en or contre la Turquie (1-0 b.e.o.).
Avant En-Nesyri, le Ghanéen Asamoah Gyan était passé le plus près du dernier carré, mais il avait fracassé son penalty de la dernière minute (120e+2) sur la barre transversale uruguayenne, après la fameuse main volontaire de Luis Suarez, en 2010.
- "Le sens du sacrifice" -
Le Sévillan lui n'a pas tremblé, sur son point fort, le jeu de tête. Il avait déjà marqué en sautant plus haut que les Espagnols au Mondial-2018 (2-2), et avec le Séville FC, il a signé un beau bouquet de buts de la tête.
"En-Nesyri est très grand, il est très bon de la tête", notait Jorge Sampaoli, son entraîneur en Andalousie.
Le buteur du Maroc a "un jeu de tête qui n'est pas une habitude au Maroc, où on pratique plus le jeu court dans les quartiers", explique à l'AFP Nasser Larguet, qui a découvert le gamin dans le sport scolaire à Fez.
"J'ai jeté mon dévolu sur lui à l'âge de 12 ans, il appartient à la première promotion de l'Académie Mohamed VI", qui a relancé la formation au Maroc, poursuit l'ancien entraîneur de Marseille.
Ce but historique est une belle récompense pour un joueur dont les entraîneurs soulignent la générosité.
"Le sens du sacrifice il l'avait déjà très jeune, on n'a pas eu beaucoup de travail", sourit Larguet,qui fut aussi Directeur technique national (DTN) du Maroc.
Comme toujours, En-Nesyri a aussi défendu comme un acharné, gênant les relances portugaises et menaçant Diogo.
- Détente à la Ronaldo -
Il est sorti peu après l'heure de jeu, avec peut-être encore un peu d'essence dans le réservoir, en tournant sur lui même pour applaudir l'ovation du stade. Il est tombé dans les bras de Regragui (65e), remplacé par Walid Cheddira, qui a fini exclu sur deux jaunes en toute fin de match.
En-Nesyri "est très généreux, des fois ça lui joue des tours devant le but, il perd un peu d'efficacité tellement il a donné", note Larguet. Mais pas cette fois. "Personne n'estime El-Nesyri a sa juste valeur", insiste Walid Regragui. Le sélectionneur avait annoncé que son avant-centre serait au Mondial dès le jour où il a dévoilé sa large pré-liste de 55 noms.
"C'est un talent et un joueur de haut niveau qui fait ce que je lui demande, il court partout et il pense toujours à l'équipe", souligne Regragui.
Pourtant En-Nesyri a souffert des critiques cette saison, il n'a pas retrouvé sa place de titulaire à Séville. Il n'avait signé que deux buts en compétition, en Ligue des champions, l'un pour l'honneur au Borussia Dortmund (4-1) et l'autre contre le FC Copenhague (3-0). Mais il a participé à dix matches de Liga espagnole sans marquer.
Son statut a désormais changé, cette détente à la Cristiano Ronaldo, qui lui n'a toujours pas marqué le moindre but en phase à élimination directe de Coupe du monde, en cinq participations, l'a propulsé dans les légendes du tournoi.
Avec ce troisième but en Coupe du monde, il a aussi dépassé ses compatriotes Abderrazak Khairi (deux buts en 1986) et Salaheddine Bassir et Abdeljalil Hadda (deux buts en 1998). Mais ça, c'est pour la petite histoire. Samedi En-Nesyri a écrit la légende.
LA FRANCE MORD DANS LE CRUNCH ET RÊVE TOUT HAUT
Increvable et courageuse, l'équipe de France a triomphé d'un "Crunch" d'une immense intensité contre l'Angleterre, samedi (2-1), pour accéder aux demi-finales du Mondial
Increvable et courageuse, l'équipe de France a triomphé d'un "Crunch" d'une immense intensité contre l'Angleterre, samedi (2-1), pour accéder aux demi-finales du Mondial et continuer de rêver, dès mercredi contre le Maroc, à une nouvelle finale planétaire, dernière marche vers un improbable doublé.
L'appétit des champions du monde est sans limite: pour leur premier grand rendez-vous du tournoi, les Bleus ont vaincu une Angleterre malheureuse, avec la jeunesse d'Aurélien Tchouaméni et l'expérience d'Olivier Giroud. Jeunesse et expérience, c'est l'alliage parfait des Bleus version 2022, assurément plus fébriles qu'en 2018 mais peut-être un peu plus insouciants.
"L'état d'esprit me rappelle vraiment celui de 2018. Ces sourires, cette joie sur les visages, ça rappelle de belles choses", a savouré Giroud.
Le festin se prolongera-t-il face aux Marocains, mercredi ? Présente dans le dernier carré pour la deuxième fois d'affilée au Mondial, comme en 1982 et 1986, la France de Kylian Mbappé ne peut plus se cacher. Elle est favorite pour atteindre une seconde finale mondiale en quatre ans et demi.
- Le raté de Kane -
Une grisaille toute britannique avait pourtant enveloppé Doha dans la journée de samedi, la moins chaude de ce Mondial, et quelques gouttes de pluie s'étaient même mélangées à la poussière sablonneuse de l'émirat, dans la matinée.
Mais les Bleus ont balayé ce mauvais présage d'un revers de manche, ou plutôt d'un boulet de canon autoritaire de Tchouaméni, auteur d'un but précieux d'entrée (17e), et d'une célébration digne de Paul Pogba, son modèle.
Harry Kane a bien égalisé sur penalty (54e), mais il en a raté un deuxième (84e) face à son ami Hugo Lloris, observant son ballon s'envoler avec les rêves de trophée de l'Angleterre, 16 mois après l'Euro perdu à domicile en finale... aux tirs au but.
Les rêves de la France, en revanche, restent intacts, presque autant que la rage de vaincre de Giroud, imperturbable pour inscrire son 53e but en Bleu, de la tête.
Ce n'est pas le but du record en Bleu - il le détient depuis les huitièmes -, mais c'est sans doute le plus important de sa carrière, à 36 ans (78e). "C'était une émotion indescriptible", a-t-il raconté.
La France est insubmersible. Malgré les nombreux blessés, les déséquilibres défensifs et deux grossières erreurs de Tchouaméni et Theo Hernandez, fautifs sur les deux penalties, l'équipe de Didier Deschamps est encore là, pour une 7e demi-finale mondiale dans son histoire.
"La qualité ne suffit pas, il faut aussi le mental, peut-être un peu l'expérience", a souri Deschamps, soulignant "une force collective qui se dégage". Qui de mieux qu'Antoine Griezmann, double passeur décisif et encore formidable dans l'impact défensif, pour illustrer ce sentiment ?
- Lloris record et décisif -
Cette place dans le dernier carré, l'objectif fixé par la Fédération, assurera sans doute une prolongation de contrat à Deschamps, mais ce n'est pas la priorité du moment.
Le rêve de doublé approche, en effet, avant un duel face aux Marocains, soutenus au Qatar par une marée de supporters, et de plus loin par l'Afrique et le monde arabe dans leur ensemble.
Cette opposition surprise, inédite en grande compétition, est une occasion pour Mbappé de croiser son meilleur ami du Paris SG, Achraf Hakimi. Mais pour la star des Bleus, le défi sera surtout de se remettre la tête à l'endroit, après une prestation insignifiante, sa première dans le tournoi.
Dans le même stade al-Bayt d'al-Khor, mercredi soir, les Bleus auront leurs repères, mais aussi un lourd statut à porter avec vue sur la finale du 18 décembre, contre l'Argentine de Lionel Messi ou la Croatie de Luka Modric, deux remakes potentiels de l'épopée russe de 2018.
Les Three Lions et leur capitaine Kane, inconsolable, regretteront de n'avoir su conclure leurs occasions, nombreuses, dans ce duel de voisins irrespirable, premier acte d'une rivalité naissante.
La jeune génération des Bukayo Saka, Phil Foden, Jude Bellingham ou Marcus Rashford se heurte encore à son plafond de verre, cette incapacité à signer une victoire référence en grande compétition, face à un cador mondial, sous le mandat de Gareth Southgate.
Ils devront s'incliner bien bas devant Lloris, "point faible" des Bleus selon la presse anglaise, mais auteur samedi de six arrêts. Une sacrée réponse, le soir de sa 143e sélection, un record sous le maillot aux deux étoiles. Mais le capitaine échangerait volontiers tous ces records contre une troisième étoile...
LES LIONS DE L'ATLAS ENTRENT DANS L'HISTOIRE
Pour le Maroc et pour l'Afrique ! Vainqueur 1-0 du Portugal de Cristiano Ronaldo samedi en quart de finale du Mondial-2022, le Maroc est entré dans l'histoire du football en devenant le premier pays africain à atteindre le dernier carré du Mondial
Pour le Maroc et pour l'Afrique ! Vainqueur 1-0 du Portugal de Cristiano Ronaldo samedi en quart de finale du Mondial-2022, le Maroc est entré dans l'histoire du football en devenant le premier pays africain à atteindre le dernier carré de la Coupe du monde.
Le Cameroun de Roger Milla en 1990 et le Sénégal d'El-Hadji Diouf en 2002 s'en étaient approchés de très près, le Ghana d'Asamoah Gyan encore plus en 2010, quand il avait fallu une main volontaire de Luis Suarez puis une séance de tirs au but pour le priver de demi-finale.
Samedi, le Maroc y est parvenu, enfin, au prix d'un courage admirable et d'une défense de fer, au fil d'un parcours redoutable qui l'a vu affronter en poules la Croatie, vice-championne du monde, et la Belgique, 3e du précédent Mondial, avant de se frotter avec succès à deux grandes puissances du football mondial, l'Espagne puis le Portugal, en phase à élimination directe.
"Ça y est, ils l’ont fait !!!! Bravo le Maroc pour cet exploit. Vive l’Afrique !", a immédiatement tweeté Didier Drogba, légende du football africain qui n'a jamais pu approcher cet accomplissement historique avec la Côte d'Ivoire.
Au stade d'Al-Thumama, les joueurs du Maroc ont fini éparpillés dans tous les coins du terrain au coup de sifflet final, épuisés, bouleversés, n'en revenant pas, s'enroulant dans des drapeaux rouges à l'étoile verte pour ceux qui parvenaient à rester debout.
- Ronaldo en larmes -
Ils se sont ensuite agenouillés devant la tribune la plus bruyante, mais elles l'étaient toutes, pour saluer les complices de cet exploit: le public venu les soutenir. "J'avais dit aux gars avant le match qu'il fallait écrire l'histoire pour l'Afrique", a dit après coup le sélectionneur Walid Regragui.
Au même moment, les images télé montraient Cristiano Ronaldo effondré dans le couloir du stade, secoué de sanglots. Encore remplaçant au coup d'envoi, le quintuple Ballon d'Or est entré en jeu et a ainsi égalé le record mondial du nombre de sélections, avec 196.
Même pour un affamé de records comme lui, ça n'a pas la moindre importance. Il quitte sa cinquième Coupe du monde sans avoir pu s'approcher du trophée et, alors qu'il a 37 ans, il sait qu'il ne la gagnera probablement jamais.
Les héros du jour, de toutes façons, étaient Marocains. Le premier est le buteur, Youssef En-Nesyri. A la 42e minute, il a sauté très, très haut sur un centre de Yahya Attiat-Allah, plus haut que Ruben Dias, et a profité de la mauvaise sortie de Diogo Costa pour marquer.
Ensuite, le Maroc a défendu. Il n'a presque rien fait d'autre mais il l'a fait avec courage, force et sans jamais paniquer. Malgré l'absence de leur défenseur central Nayef Aguerd, les Lions de l'Atlas ont tout repoussé, du pied comme de la tête.
- pour Harit -
Joao Felix par trois fois, Bruno Fernandes, qui a touché la barre (45e), puis en fin de match Rafael Leao, quand la présence de Ronaldo dans la surface était une souffrance supplémentaire pour les Marocains, ont bien essayé. Mais le gardien Yassine Bounou a tout sorti, y compris quand son équipe jouait à 10 après l'expulsion de Walid Cheddira.
De toutes façons, pour marquer un but aux Lions dans ce tournoi, il faut être... Marocain. Le seul but encaissé par le Maroc depuis le début de la Coupe du monde a en effet été signé Aguerd sur un contre son camp malchanceux.
Le triomphe de samedi est aussi celui de Walid Regragui, arrivé à la tête de l'équipe à la place de Vahid Halilhodzic moins de trois mois avant le début du Mondial, et qui en a fait une redoutable machine, malgré l'absence sur blessure d'Amine Harit, l'un de ses principaux atouts.
"MAGNIFIQUE PUTAINNNNN MES FRÈRES ! DIMA MAGRIBBBBBB (Vive le Maroc, NDLR)", a d'ailleurs tweeté le Marseillais.
Les Marocains sont marqués physiquement et leur capitaine Romain Saïss a dû sortir du terrain sur une civière. Mais ils sont entrés dans l'histoire et sont portés par elle. Et maintenant, ils attendent les Bleus ou l'Angleterre ! Pour une première finale pour l'Afrique.
MORT DE TSHALA MUANA
L'artiste congolaise est décédée à Kinshasa ce samedi à l'âge de 64 ans
La nouvelle a été confirmée à ACTUALITE.CD par plusieurs proches de la chanteuse. Tshala Muana est décédée à Kinshasa ce samedi à l'âge de 64 ans.
" Aux petites heures de ce matin, le bon Dieu a pris la décision de reprendre la Mamu nationale Tshala Muana. Que le bon Dieu soit glorifié pour tous les bons moments qu'elle nous aura fait passer sur cette terre. Adieu Mamu de moi ", a publié Claude Mashala, son compagnon sur son compte Facebook.
Tshala Muana est connue pour plusieurs chansons à succès dans le pays. Originaire du Kasaï, elle était aussi cadre du PPRD, le parti de Joseph Kabila.
PAPE ALÉ NIANG HOSPITALISÉ
L'état de santé du journaliste en détention depuis un mois près de Dakar pour "divulgation d'informations de nature à nuire à la défense nationale", s'est "dégradé" au neuvième jour de sa grève de la faim
L'état de santé du journaliste sénégalais Pape Alé Niang, en détention depuis un mois près de Dakar pour "divulgation d'informations de nature à nuire à la défense nationale", s'est "dégradé" au neuvième jour de sa grève de la faim, a appris l'AFP samedi auprès d'une confédération syndicale et d'un de ses avocats.
"Pape Alé Niang a vu son état de santé se dégrader sérieusement. Dans la nuit (de vendredi à samedi), il a été évacué dans une clinique (à Dakar) pour y être hospitalisé", a annoncé dans un communiqué Ibrahima Lissa Faye, un responsable de la Coordination des associations de presse (CAP), qui regroupe plusieurs syndicats de presse. M. Niang "est mis sous observation par son médecin traitant dans une clinique privée" à Dakar, a affirmé à l'AFP Moussa Sarr, un de ses avocats, confirmant les informations de la CAP. "Son médecin traitant a confirmé qu'il est extrêmement éprouvé", a indiqué Me Sarr sur la radio privée RFM.
Détenu à Sébikotane, M. Niang observe depuis le 2 décembre une grève de la faim pour protester contre son "emprisonnement injuste et arbitraire". Ses avocats ont introduit vendredi une demande de liberté provisoire à l'issue de son audition le même jour par un juge du tribunal régional de Dakar. Patron du site d'informations en ligne Dakar Matin, le journaliste a été arrêté le 6 novembre puis inculpé le 9 novembre pour "divulgation d'informations de nature à nuire à la défense nationale", "recel de documents administratifs et militaires" et "diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques".
Selon les syndicats de la presse, les autorités reprochent à M. Niang d'avoir diffusé des messages confidentiels sur le dispositif sécuritaire autour de l'interrogatoire du principal opposant politique, Ousmane Sonko, le 3 novembre dans une affaire de viols présumés, et d'avoir appelé à descendre dans la rue.
L'arrestation puis la détention du journaliste ont suscité une vague de critiques de la presse et de la société civile contre le pouvoir. De nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme et l'opposition exigent sa libération.
Le Sénégal est 73e sur 180 au dernier classement sur la liberté de la presse de établi par RSF. Le pays a perdu 24 places par rapport à 2021.
LE QATAR SOUPÇONNÉ DE CORRUPTION AU SEIN DU PARLEMENT EUROPÉEN
Une vaste opération menée par la police belge vendredi 9 décembre à Bruxelles a conduit à l’arrestation de plusieurs personnes travaillant au sein du Parlement européen. Elles sont soupçonnées de corruption. Le Qatar, serait au cœur de cette affaire
Vendredi 9 décembre, l'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, également une des vice-présidentes de l'assemblée, a été interpellée à son domicile à Bruxelles. Elle doit être auditionnée par la justice, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations de presse. Le parti socialiste grec (Pasok-Kinal) dont elle était membre, a annoncé dans la soirée à Athènes qu'elle en était "écartée".
Quatre hommes ont été arrêtés dans la matinée dans le cadre de la même affaire. Parmi les prévenus, le compagnon de Mme Kaili Francesco Giorgi, qui est assistant parlementaire. Le directeur d'une ONG, le dirigeant syndical italien Luca Visentini et l'ancien eurodéputé Pier-Antonio Panzeri qui siégea de 2004 à 2019 font aussi partie des personnes suspectées.
L'opération de police a donné lieu à seize perquisitions au total dans diverses communes de la capitale belge, où le Parlement européen a son siège. L'enquête, pilotée depuis quatre mois par un juge financier bruxellois, vise des faits de "corruption" et de "blanchiment d'argent" en bande organisée, a souligné le parquet fédéral dans un communiqué.
Sommes d’argent, cadeaux onéreux…
Le parquet fédéral belge a annoncé l'opération de police sans identifier les suspects, ni nommer le "pays du Golfe" sur lequel pèsent ces soupçons de corruption. Mais la même source proche du dossier a confirmé à l'AFP qu'il s'agissait du Qatar, comme l'ont révélé dans une enquête conjointe le journal francophone Le Soir et l'hebdomadaire flamand Knack.
Ce pays du Golfe est soupçonné d'"influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen, en versant des sommes d'argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants", poursuit-il. Au cours de l'opération, la police a mis la main sur "environ 600.000 euros en liquide", ainsi que "du matériel informatique et des téléphones portables" dont les contenus seront analysés.
Quant aux bénéficiaires, il s'agit de personnalités ayant "une position politique et/ou stratégique significative" au sein du Parlement. Les cadeaux ou avantages offerts pourraient être liés à la volonté du Qatar d'améliorer sa réputation décriée en matière de droits humains et de traitement des travailleurs étrangers.
Interpellé, le responsable italien Luca Visentini appelait en particulier à "continuer de faire pression sur les autorités et les employeurs" pour de meilleures rémunérations et davantage de mobilité dans le travail. Dans un message succinct sur son site, la CSI, la Confédération syndicale internationale (CSI, ou Ituc en anglais) s'est dite "au courant des informations circulant dans la presse", mais a refusé tout commentaire "à ce stade".
"Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail"
Le Qatar, pays organisateur du Mondial-2022, a été accusé par des ONG de négliger les conditions de travail et de vie de ses centaines de milliers de travailleurs migrants venus d'Asie et d'Afrique.
Eva Kaili avait rencontré au Qatar peu avant le début du Mondial de football le ministre qatari du Travail Ali bin Samikh Al Marri. L'élue grecque avait salué à cette occasion, au nom de l'UE, l'engagement du Qatar à "poursuivre les réformes du travail", selon un tweet de l'ambassadeur de l'Union à Doha Cristian Tudor.
"Aujourd'hui, la Coupe du monde de football au Qatar est une preuve concrète de la façon dont la diplomatie sportive peut aboutir à une transformation historique d'un pays dont les réformes ont inspiré le monde arabe", avait aussi déclaré Eva Kaili à la tribune du Parlement européen le 22 novembre. "Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail", avait-elle alors affirmé.
6.500 ouvriers étrangers morts sur des chantiers selon The Guardian
En réponse, Doha a fait valoir des réformes inédites du code de travail, saluées par des organisations syndicales, qui appellent néanmoins à une application plus rigoureuse.
Un chiffre a fait couler beaucoup d'encre : celui de 6.500 étrangers morts au Qatar depuis l'attribution du Mondial en 2010, avancé en février 2021 par le quotidien britannique The Guardian.
Les autorités qataries ont vivement démenti. Et l'Organisation internationale du travail (OIT), présente à Doha depuis 2018, a documenté de son côté cinquante accidents du travail mortels d'employés sur une année, en 2020, et 500 blessures graves. Elle a toutefois relevé le manque de données disponibles.
NEYMAR, ROI SANS COURONNE
Présenté comme l'héritier de Pelé, Romario, Ronaldo ou Ronaldinho, la superstar brésilienne a de nouveau chuté en quarts de finale de la Coupe du monde, contre la Croatie vendredi au Qatar, voyant s'éloigner ses rêves de consécration planétaire
Le trône s'est encore dérobé devant Neymar: présenté comme l'héritier de Pelé, Romario, Ronaldo ou Ronaldinho, la superstar brésilienne a de nouveau chuté en quarts de finale de la Coupe du monde, contre la Croatie vendredi au Qatar, voyant s'éloigner ses rêves de consécration planétaire.
Ses larmes sitôt le tir au but fatal de Marquinhos fracassé sur le poteau du gardien croate en disent long sur son échec collectif mais aussi individuel.
Né au football à Sao Paulo dans le club de Santos, comme l'icône Pelé, "Ney" a longtemps été désigné comme le successeur du "Roi", le joueur capable d'offrir au Brésil une sixième étoile mondiale, 20 ans après le dernier sacre auriverde en 2002.
Mais l'attaquant du Paris SG (30 ans), dribbleur de génie venu du futsal et icône marketing planétaire, a de nouveau trébuché au pire moment, symbole d'une carrière hachée par les blessures et ponctuée de désillusions.
La comparaison avec Pelé, trois fois champion du monde, s'arrêtera au nombre de buts inscrits avec la sélection. En ouvrant le score en prolongation contre la Croatie, vendredi, Neymar a rejoint le "Roi" au sommet des plus prolifiques buteurs sous le maillot brésilien (77 buts). Pour les reste...
Le Mondial-2014 ? Achevé sur une blessure à une vertèbre en quarts, qui aurait pu le laisser paraplégique, avant l'humiliation subie sans lui, en demi-finale à domicile, contre l'Allemagne (7-1).
Le Mondial-2018 ? Une élimination sans gloire en quarts contre la Belgique (2-1) et des moqueries planétaires pour la propension du N.10 brésilien à se rouler par terre au moindre contact.
Et enfin, le Mondial-2022 s'est fini sur un nouvel échec, après avoir débuté du mauvais pied pour "Ney": entorse d'une cheville dès le premier match, course contre la montre pour se soigner et élimination aux tirs au but contre la Croatie vendredi encore aux portes des demi-finales.
"Aujourd'hui, c'est l'un des moments les plus difficiles de ma carrière... qui plus est dans une Coupe du monde, à nouveau", avait écrit Neymar après sa sortie sur blessure contre la Serbie (2-0).
- Arrogance -
Taxé d'arrogance avant le tournoi pour avoir publié un blason du Brésil surmonté d'une hypothétique sixième étoile, celui qui est père d'un petit Davi Lucca (11 ans) aura une nouvelle fois été rattrapé par la pression.
Son image au Brésil risque d'en être durablement écornée.
Déjà, son soutien affiché au président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro a braqué une partie de l'opinion brésilienne, ravivant les critiques qui ne voient en "Neymar Junior" qu'un enfant gâté, joueur le plus onéreux de l'histoire (222 M EUR versés par le PSG en 2017) aux promesses jamais tenues.
Le Neymar triomphant de l'époque barcelonaise (2013-2017), gazelle inarrêtable aux folles arabesques, a progressivement cédé sa place à un joueur plus dilettante au PSG, souvent blessé pour les matches cruciaux et capable de se brouiller avec Kylian Mbappé pour tirer un penalty.
En 2019, le soir de l'élimination contre Manchester United en Ligue des champions, il insulte les arbitres de la rencontre sur les réseaux sociaux. Deux mois plus tard, il frappe un spectateur qui le chambre après la finale perdue de Coupe de France contre Rennes.
A cette même période, une femme l'accuse de viol, mais la justice brésilienne n'entame pas de poursuites, faute de preuves suffisantes. Quant à la justice espagnole, elle tente de le poursuivre pour irrégularités présumées autour de son transfert au Barça, avant que le parquet ne retire ses accusations en octobre dernier.
- As du marketing -
Le PSG a un temps envisagé de le laisser partir cet été, lassé par des performances en dents de scie et une hygiène de vie douteuse, avant que "Ney", obnubilé par le Mondial au Qatar, ne livre un début de saison de haut vol.
As du marketing, actif sur tous les réseaux, même Twitch où il est l'un des rares footballeurs à diffuser en direct ses parties de jeux vidéo, Neymar compte 189 millions de followers sur Instagram... mais son palmarès peine à suivre.
S'il compte une Ligue des champions (2015) et nombre de trophées nationaux en Espagne et en France, l'attaquant né à Mogi das Cruzes, près de Sao Paulo, n'a jamais décroché le Ballon d'Or qui lui semblait promis, ni de trophée international majeur, un manque que la médaille d'or olympique (2016) ou la Coupe des confédérations (2013) ne sauraient combler.
Verra-t-on encore Neymar sous le maillot auriverde au Mondial-2026 au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique ? L'intéressé lui-même en doute, tant ce joueur calibré par son père et agent, "Neymar Pai", pour être une star dès son plus jeune âge, accuse l'usure des ans et des blessures.
"Je ne sais pas si j'aurai encore la condition, le mental, pour supporter encore plus de football", avait dit l'attaquant en 2021 sur la plateforme de streaming DAZN.
"Ney" peut encore changer d'avis, d'autant qu'il n'a que 30 ans, un long contrat au PSG (jusqu'en 2027) et une immense revanche à prendre.
"Rien dans ma vie n'a été donné ou facile, j'ai toujours dû courir après mes rêves et mes objectifs", écrivait-il fin novembre au moment de sa blessure. "Attendre aussi longtemps pour que l'ennemi m'abatte comme ça ? JAMAIS!"
Par Baba DIOP
LE WOG SUSAL
Bien avant le début du Mondial Qatar 2022, Tata avait organisé un quarté pour les demi-finales. Les pronostiqueuses, toutes de la bande de Tata trouvèrent l’idée lumineuse. La mise frisait le salaire de domestique de chaque parieuse
Bien avant le début du Mondial Qatar 2022, Tata avait organisé un quarté pour les demi-finales. Les pronostiqueuses, toutes de la bande de Tata trouvèrent l’idée lumineuse. La mise frisait le salaire de domestique de chaque parieuse. Certaines protestèrent contre l’inégalité d’un tel traitement. Mais Tata rétorquait que pour une fois, les riches devaient payer pour les pauvres et qu’une ristourne devait lui être versée pour tenue de caisse et frais d’accueil dans sa maison. On grommela mais rien n’y fit.
Depuis le début du Mondial, la guigne frappait Tata qui avait mis en haut de sa liste le Sénégal. Mais ce fut échec et mat. Au fur et à mesure de la compétition, la mine de Tata s’assombrissait. Hier, elle comptait sur le Brésil pour ne pas faire chou blanc. Son cœur jouait au yoyo à l’égalisation de la Croatie. Le 4-2 aux tirs au but en faveur de la Croatie résonna comme un coup de gourdin sur la tête de Tata qui vit papillonner des étoiles en plein jour. Le Brésil était sa botte secrète.
Dans sa jeunesse, elle ne respirait que pour Pelé et la samba dont le film Orfeu Negro de Marcel Camus fut une révélation.
Pour réveiller Tata, on la fit renifler du gongo, du thiouray. Elle éternua d’un grand Hatchoum, libérant une pluie de postillons. La petite fille de proposer à Tata : « Mam Wog Susal ak sowou niw mi ngini »(1) et Tata d’ajouter « Ak diwu nior ma ximalikou »(2).