Au-delà de la beauté, lorsqu’on visite Dubaï, on a envie de savoir ce qui sous-tend cette réussite, ce qui a pu mobiliser les émiratis, cette envie de réussir, d’aller encore et encore plus loin dans la satisfaction des besoins individuels et collectifs
La sérénité et le bien-être qui transparaissent sur le visage des gens,
La courtoisie et la rapidité dans la délivrance des services,
La ponctualité et l’envie d’aller plus loin,
L’ordre, le beau et la luminosité,
L’émerveillement et l’enthousiasme,
La résilience et la richesse de la diversité,
Le sens du devoir et l’acceptation de l’autre et des autres cultures,
L’engagement des personnes et l’architecture révolutionnaire,
Le leadership clair et affirmé des dirigeants,
La concision dans les interventions,
Lorsque je soulève la tête en regardant l’architecture, aucune limite à la création humaine ne semble s’imposer,
Au-delà de la beauté, de la propreté et des lumières, lorsqu’on visite Dubaï, on a envie de savoir ce qui sous-tend cette réussite, ce qui a pu mobiliser les émiratis,
Cette envie de réussir, d’aller encore et encore plus loin dans la satisfaction des besoins individuels et collectifs,
Cette recherche du bien-être, du mieux-être et du bonheur,
Ce sens du partage et ce devoir d’aider,
J’ai compris en observant, en écoutant et en lisant le legs extraordinaire des pères fondateurs,
J’ai prié pour les pères fondateurs visionnaires que je n’ai connus que par leurs écrits et leurs idéaux,
J’ai appris à apprécier, Son Altesse Mohamed bin Rashid al Maktoum, uniquement de par son histoire, son héritage et sa vision, la force de sa vision,
Il a poussé et amené ses compatriotes à croire à cette vision léguée et adaptée,
J’ai envie de repartir chez moi et de garder ce sentiment extraordinaire de la fierté d’un peuple, de la force d’une vision partagée et appropriée, d’un leadership fort et affirmé, d’un humaniste et d’un perfectionniste,
Merci pour ces leçons de vie, merci de mettre votre pouvoir, le pouvoir mis entre vos mains par Dieu au service exclusif du bonheur de votre peuple et du monde entier.
Chapeau bas Son Altesse Mohamed bin Rashid al Maktoum et qu’Allah Glorifie Sheikh Rashid bin Saeed Al Maktoum !!
The serenity and well-being that shine through on people's faces,
Courtesy and speed in the delivery of services,
Punctuality and the desire to go further,
Order, beauty and brightness,
Wonder and enthusiasm,
The resilience and richness of diversity,
The sense of duty and acceptance of others and other cultures,
The commitment of people and revolutionary architecture,
Clear and assertive leadership of Managers,
Conciseness in interventions,
When I raise my head while looking at the architecture, no limit to human creation seems to be imposed,
Beyond the beauty, cleanliness and lights, when you visit Dubai, you want to know what underlies this success, what has been able to mobilize the Emiratis,
This desire to succeed, to go even further in the satisfaction of individual and collective needs,
This search for well-being, wellness and happiness,
This sense of sharing and this duty to help,
I understood by observing, listening and reading the extraordinary legacy of the Founding Fathers,
I prayed for the visionary Founding Fathers whom I knew only through their writings and ideals,
I have come to appreciate, Mohamed bin Rashid al Maktoum, only because of his history, his legacy and perspective, the strength of his vision,
He pushed and led his compatriots to believe in this vision bequeathed and adapted,
I want to go home and keep this extraordinary feeling of the pride of a nation, the strength of a shared and appropriate vision, a strong and assertive leadership, a humanist and a perfectionist,
Thank you for these life lessons, thank you for putting your power, the power put in your hands by God at the exclusive service of the happiness of your people and the whole world.
Hats off Mohamed bin Rashid al Maktoum and may Allah Glorify Sheikh Rashid bin Saeed Al Maktoum !!
par Jean Pierre Corréa
LA CONFIANCE N’EXCLUT PAS LE CONTRÔLE ÉCONOMIQUE
L’Unacois règne en maître absolu sur les circuits de distribution, au risque de tuer, le consommer local, le produire local, sans aucune régulation du ministère du Commerce, qui devrait pointer son nez dans ces facturations hasardeuses
« L’indépendance n’est pas l’acte isolé d’un jour, mais un combat permanent, qui se gagne également sur le front de la sécurité alimentaire. C’est ce qui ajoute à la souveraineté nationale un surcroit de liberté ». Macky Sall
Le diable a déserté les rues du Sénégal, non pas à cause de la puanteur qui les a envahies, mais du fait qu’il se cache des Sénégalais qui tous s’évertuent désespérément à vouloir le tirer à eux par la queue. Les complaintes sont unanimes et sans détours, la vie est chère, trop chère et tous les commerçants expliquent aux populations cette cherté de la vie par la faute à Poutine. Ben voyons !
Le président Macky Sall lui-même a dû monter au créneau pour dire que ça suffisait comme ça, de tout mettre sur le dos du locataire du Kremlin, vu que cela avait d’ailleurs commencé bien avant, au moment de la pandémie du Covid-19, période qui avait fait exploser les prix, notamment des transports de nos produits importés.
Certes, les produits comme le ciment, l’huile, le sucre, la farine de blé, considérés comme homologués, ont des prix fixés, surveillés, mais n’échappent pas à des inflations artificielles, au détriment des consommateurs, à la faveur de pratiques injustes, illégales, voire mafieuses, du fait d’un consortium de commerçants souvent regroupés dans l’Unacois et qui n’apportent aucune valeur ajoutée à notre économie, et ne favorisant surtout la création d’ aucun emploi dans les secteurs agroalimentaires.
Le pire, c’est qu’à la faveur de décisions étatiques aux injonctions paradoxales, ces mêmes commerçants importateurs participent à asphyxier des entreprises qui durant ces trois années, ont donné plus que leur part pour soutenir le pouvoir d’achat des Sénégalais. Les importations de concentré de tomates en provenance de la Chine ont certes enrichi le paysan chinois, mais ont fait mourir naguère la fructueuse SOCAS qui faisait vivre 500 000 personnes dans le Walo et ses alentours. Tant pis si cette faillite a pu enrichir quelques opportunistes planqués dans les couloirs des ministères attributaires de certaines lignes de crédit à leur profit.
Aujourd’hui, une entreprise comme la Compagnie Sucrière Sénégalaise fait face à l’importation de ce qui représente parfois des mois de production de sucre, qui leur reste sur les bras et dont l’impossible commercialisation menace des milliers d’emplois et la mort d’un tissu social patiemment construit et devenu exemplaire. On continue pourtant à distribuer des autorisations d’importation de sucre, en échange parfois de rétrocommissions… politiciennes dirons-nous. L’essentiel en l’occurrence étant justement de pouvoir se…sucrer !!!
Les capacités de nuisance de ces commerçants devront être jugulées et combattues par la puissance publique, qui ne peut plus accepter que des prix de certaines denrées augmentent de 50 à cent pour cent, sans que l’on sache d’après quel calcul et selon quel contrôle cela s’est justifié. L’Unacois règne en maître absolu sur les circuits de distribution, au risque de tuer, le consommer local, le produire local, sans aucune régulation du ministère du Commerce, qui devrait pointer son nez dans ces facturations hasardeuses, remplies de faux frais qu’il convient d’entourer de guillemets. Le contrôle des prix, qui existait naguère, est redevenu nécessaire, pour que ces commerçants sans foi ni loi, ne puissent plus en faire qu’à leur guise et selon leurs seuls intérêts, et il faut prier pour que la création d’une brigade de plus de 1 000 contrôleurs des prix ne soit pas que de la cosmétique et les ramène, s’ils en sont capables, à plus de patriotisme économique. Les aides devront aller vers ceux qui créent et des emplois et de la valeur ajoutée. Le « consommer local » et le « produire local » ne doivent plus seulement relever que de l’incantation, parce que ce serait criminel économiquement que de ne pas les soutenir.
Maintenant que le diable est identifié… Il ne reste plus qu’à lui tirer la queue… Pardon ! Les oreilles !
CAS DE SUICIDE ET DES TROUBLES MENTAUX, LES CHIFFRES DE L'OMS
La révélation est faite â l’organisation mondiale de la Santé (Oms) Environ 11 personnes sur 100.000 se donnent la mort dans le continent africain qui abrite six des dix pays ayant les taux de suicide les plus élevés au monde.
La révélation est faite â l’organisation mondiale de la Santé (Oms) Environ 11 personnes sur 100.000 se donnent la mort dans le continent africain qui abrite six des dix pays ayant les taux de suicide les plus élevés au monde. Ce taux est supérieur à la moyenne mondiale de neuf cas de suicide pour 100.000 habitants.
Les moyens les plus utilisés par les personnes qui se suicident en Afrique sont la pendaison, l’intoxication par des pesticides et, dans une moindre mesure, la noyade, l’utilisation d’une arme à feu, le plongeon dans le vide ou le surdosage de médicaments.
Des études montrent qu’en Afrique, une tentative de suicide sur 20 aboutit. « Le suicide est un problème majeur de santé publique et chaque suicide est une tragédie. Malheureusement, la prévention du suicide est rarement une priorité dans les programmes de santé nationaux », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Selon la branche africaine de l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, cette situation s’explique en partie par les moyens d’action limités disponibles pour traiter et prévenir les facteurs de risque. Il s’agit notamment des troubles mentaux, qui touchent en ce moment 116 millions de personnes en Afrique, contre 53 millions en 1990.
Plus largement, les problèmes de santé mentale représentent jusqu’à 11 % des facteurs de risque associés au suicide. C’est dans ce contexte que l’OMS a lancé aujourd’hui une campagne de sensibilisation et d’incitation à la prévention du suicide dans la Région africaine.
Sur les réseaux sociaux, elle vise à atteindre 10 millions de personnes. Il s’agit aussi de sensibiliser le grand public à la façon d’identifier et d’aider les personnes dans le besoin et de contribuer à la lutte contre la stigmatisation associée au suicide, à l’épilepsie, aux troubles mentaux et à l’abus d’alcool ou de drogues.
La campagne est aussi l’occasion d’attirer l’attention des pays africain sur le sous-investissement des gouvernements, qui est le principal obstacle à la prestation de services de santé mentale adaptés aux besoins. En moyenne, les gouvernements allouent moins de 50 centimes de dollar par habitant à la santé mentale.
Déficit de psychiatres
Du fait du faible investissement dans les services de santé mentale, l’Afrique compte un psychiatre pour 500.000 habitants. Ce qui est 100 fois inférieur à la recommandation de l’OMS.
De plus, les professionnels de la santé mentale exercent principalement dans les centres urbains, et la plupart des établissements de santé primaires et communautaires sont très peu, voire pas du tout, couverts par ce personnel. « Des investissements importants doivent être réalisés pour s’attaquer au fardeau croissant des maladies chroniques et de maladies non infectieuses telles que les troubles mentaux qui peuvent déboucher sur le suicide en Afrique », a ajouté la Dre Moeti.
A noter qu’en août 2022, les ministres africains de la Santé réunis dans le cadre de la soixante-douzième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique – la réunion phare sur la santé dans la région – ont approuvé une nouvelle stratégie visant à renforcer les soins de santé mentale et à fixer des cibles pour 2030.
À cette échéance, tous les pays devront s’être dotés d’une politique ou d’une législation en matière de santé mentale, 60% des pays devront mettre en œuvre cette politique. De plus, 95% des pays devront suivre les indicateurs clés de santé mentale et établir des rapports sur le sujet, et 80% des pays devront avoir affecté un budget aux services de santé mentale.
L’HISTOIRE DU TRANSITAIRE HYPNOTISÉ PAR UN CHARLATAN
Juste une main et son monde s’effondre. Le transitaire avait été hypnotisé par quelqu’un qui se faisait passer pour un mendiant, mais qui, en réalité, était un charlatan. Ce dernier lui fera voir des vertes et des pas mûres
Juste une main et son monde s’effondre. Le transitaire avait été hypnotisé par quelqu’un qui se faisait passer pour un mendiant, mais qui, en réalité, était un charlatan. Ce dernier lui fera voir des vertes et des pas mûres puisqu’il l’aura dépouillé de tout ce qu’il avait. L’escroc a été retrouvé quatre mois après son forfait.
Désormais, S. Sy réfléchira par deux fois avant de serrer la main à un inconnu rencontré dans la rue, où même de lui rendre service. Ayant vécu une mésaventure avec un charlatan au mois de juin dernier, il a eu la chance de retrouver cette semaine, le quidam qui avait pris la fuite, après son forfait. Et comme dit l’adage, seules les montagnes ne se rencontrent pas.
En effet, c’est aux alentours de l’Université Cheikh Anta Diop qu’il a rencontré et reconnu le charlatan qui l’avait hypnotisé et dépouillé de son argent. Ce qui fait qu’il n’a pas hésité à le conduire sous bonne escorte au commissariat du Point E. Dans sa plainte, le transitaire a expliqué qu’un après-midi, il marchait sur la Vdn, à côté du cimetière Saint-Lazare, lorsqu’il a été interpellé par un homme qui quémandait de l’argent pour rentrer chez lui.
Très touché par l’histoire de ce dernier qui lui avait fait croire qu’il venait pour la première fois à Dakar et qu’il s’était perdu, le jeune homme lui avait remis une pièce de 200 francs. Le geste qu’il ne fallait surtout pas faire puisqu’après cela, l’inconnu lui a demandé de tendre les mains pour qu’il formule des prières à son endroit. Seulement, c’est à partir de ce moment qu’il a perdu ses facultés. Répondant aux moindres désirs de l’inconnu, ce dernier l’a dépouillé de son téléphone portable, de son ordinateur mais encore de son argent. Et comme si cela ne suffisait pas, il a conduit le jeune homme dans une boutique, avant de commander tout ce qui lui passait à l’esprit. Ce après quoi il l’a amené dans une maison pour lui proposer un bain mystique. D’ailleurs, c’est lorsqu’il prenait ce fameux bain que le charlatan en a profité pour disparaitre dans la nature. Et il a fallu quatre mois après, avant qu’il ne mette la main sur lui.
Devant les enquêteurs, le mis en cause S. Cissé n’a pas cherché à nier l’évidence. Il a, en effet, reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. L’aveu étant la reine des preuves, il a été déféré au parquet pour le délit d’escroquerie.
CLASSES PASSERELLES, LA BOUEE DE SAUVETAGE DES DESCOLARISES
Expérimentées pour la première fois à la rentrée 2018-2019, à l’Académie de Pikine-Guédiawaye, les classes passerelles constituent une solution pour scolariser et réinsérer les jeunes qui sont sortis ou qui n’ont jamais intégré le système éducatif
Expérimentées pour la première fois à la rentrée 2018-2019, à l’Académie de Pikine-Guédiawaye, les classes passerelles constituent une solution pour scolariser et réinsérer les jeunes qui sont sortis ou qui n’ont jamais intégré le système éducatif. Dans la banlieue dakaroise, elles connaissent un fort succès. Ce dispositif mis en place par l’Unicef, en partenariat avec l’État du Sénégal, constitue une solution pour permettre aux enfants non scolarisés âgés de 9 à 12 ans de rattraper leur retard scolaire grâce à des programmes d’apprentissage accélérés. Cette offre éducative a permis de récupérer des milliers d’enfants. La demande reste encore très forte.
Déperdition scolaire, abandon précoce, décrochage, explosion de la carte scolaire …, les obstacles qui freinent le bon fonctionnement du système éducatif sont nombreux. Moult disparités font que beaucoup d’élèves ne fréquentent plus l’école ou sortent du cursus scolaire sans diplôme, sans qualification. Désormais, il existe des dispositifs qui aident les élèves en difficulté à sortir de cette mauvaise phase et à reprendre un rythme scolaire normal. L’initiative « Classes passerelles » en fait partie. Elle offre une seconde chance aux enfants de la tranche d’âge 9-12 ans qui avaient abandonné l’école très tôt. Pilotée par l’Unicef, cette offre éducative vient en appoint à la politique de l’éducation du Gouvernement du Sénégal.
C’est après études que l’Unicef s’est rendue compte qu’il y avait beaucoup d’enfants hors école, surtout dans les régions périphériques. En effet, le projet a démarré à Kédougou, Tambacounda, Matam et Kaffrine. En 2018, l’Académie de Pikine-Guédiawaye a pris le train en marche, informe l’Inspecteur Moustapha Thiam, point focal du projet « Classes passerelles » à l’Inspection d’académie de Pikine-Guédiawaye. Avec cette initiative, fait-il savoir, toute la problématique liée à la prise en charge de l’enfant est soutenue par l’Unicef. Une fois enrôlés, ces enfants sont mis sous la tutelle d’un facilitateur, qui se charge de leur récupération de façon accélérée. L’apprenant est ensuite évalué pour avoir un aperçu de son niveau avant de le réinsérer dans le formel.
La cible, selon l’Inspecteur Moustapha Thiam, est recrutée à partir d’une campagne de sensibilisation menée par les « Badjenou Gokh » ou marraines du quartier auprès des populations, imams et chefs de quartier. Une option qui permet de faire passer l’information chez les parents qui rechignent à amener leurs enfants à l’école, faute de moyens pour leur acheter des fournitures, entre autres difficultés. « L’enrôlement des apprenants démarre pendant les vacances. La requête qui l’autorise est faite au troisième trimestre et est présentée à l’Unicef avec l’objectif à atteindre et toutes les étapes et déclinaisons possibles. Le processus est lancé après validation », explique-t-il. Après les examens de fin d’année, les Inspecteurs de l’éducation et de la formation (Ief) et les collectivités se préparent à la sensibilisation, convoquent des rencontres de partage au niveau des Associations sportives et culturelles (Asc), avec la participation des imams, des délégués de quartier, des acteurs relais et facilitateurs. Puis, en septembre, les effectifs demandés sont mobilisés.
Un succès dans la banlieue
Dans la banlieue dakaroise, les « classes passerelles » connaissent un grand succès. Elles ont suscité tout un engouement populaire. Le département de Guédiawaye, qui compte cinq communes d’arrondissement, mobilise toutes ses « Badjénou Gokh » pour mener une bonne sensibilisation et réussir un excellent recrutement, explique leur présidente, Aminata Sy. Les relais communautaires jouent également leur partition. Ils travaillent en synergie avec les « Badjénou Gokh » pour plus d’efficacité, soutient Minetou Mané, relais communautaire au quartier Cheikh Wade de Guédiawaye. « Ce projet est venu à son heure. Il aide beaucoup les parents qui n’ont pas le temps d’encadrer leurs enfants. Mais il aurait été beaucoup plus pertinent s’il avait démarré par les crèches. C’est un bon âge pour aider l’enfant à se familiariser avec l’école, cela a l’avantage de faciliter son maintien à l’école », soutient-elle.
Aujourd’hui, les classes passerelles constituent, selon l’Inspecteur Thiam, une belle chance pour le relèvement du Taux brut de scolarité (Tbs) qui est en train de grimper. Car, relève-t-il, « ce sont des enfants qui étaient presque perdus, et parmi eux, on retrouve des talibés, des vendeurs d’eau, de cacahuètes qui ont rejoint le système ».
Quand la demande dépasse l’offre
À l’académie de Pikine-Guédiawaye, la première classe passerelle a ouvert ses portes à la rentrée scolaire 2018-2019. Le dispositif est, au fil des années, devenu très huilé. « Pour la phase expérimentale, nous avions 20 classes passerelles réparties de façon équitable, avec cinq classes pour Guédiawaye et autant pour Pikine, Thiaroye et Keur Massar. Après évaluation, on s’est rendu compte qu’il y a une disproportion », explique l’Inspecteur Moustapha Thiam. Keur Massar ayant une forte demande, mais avec le même nombre de classe que Pikine, une répartition équitable a été faite en 2020, selon le point focal du projet. Ainsi, Keur Massar s’est retrouvé avec huit classes, Guédiawaye et Thiaroye trois pour chacune et Pikine cinq. Une autre répartition est intervenue lors de la troisième génération avec Keur Massar qui s’est retrouvée avec 10 classes, Guédiawaye trois, Pikine cinq et Thiaroye quatre. La quatrième génération est marquée par une forte demande. Ainsi, un plaidoyer a conduit l’Unicef à autoriser sept classes supplémentaires. « Les classes sont ainsi passées de 20 à 27. C’est ce qui nous a amenés à donner six classes à Pikine, quatre à Guédiawaye, six à Thiaroye et 11 à Keur Massar qui a vu sa carte scolaire quadrupler ces dernières années », renseigne l’Inspecteur Thiam.
Après quatre années de mise en œuvre, estime Cheikh Sané, « la communauté a adhéré à ce projet dont l’ancrage communautaire est extrêmement déterminant ». Pour le coordonnateur du projet, un réel engouement de la population a été noté. La demande est restée forte malgré les sept classes supplémentaires octroyées par l’Unicef. « Nous avons des classes qui ont 60 élèves. Nous sommes en train de voir avec les collectivités locales pour la prise en charge. Il faut une amélioration du dispositif pour que dans les financements destinés à l’éducation, le maire puisse aussi prendre en charge une à deux classes », fait-il remarquer.
À Pikine et Guédiawaye, 1.534 élèves déjà insérés dans le formel
L’initiative « Passerelle », qui a débuté à la rentrée scolaire 2018-2019, a permis d’insérer au total 1.534 élèves dans le formel. La première année de mise en œuvre a favorisé l’enrôlement de 600 enfants, mais à l’arrivée, 498 ont été insérés. La raison, explique l’Inspecteur Thiam, c’est que les populations ne comprenaient pas, au tout début, la portée des classes passerelles. En 2020, malgré le contexte de la pandémie, les classes passerelles ont pu subsister avec l’accompagnement de l’Unicef et 425 enfants ont pu être récupérés. La troisième cohorte a vu l’enrôlement de 600 pour 611 insérés. « On a dépassé les objectifs. On a enrôlé 600 enfants, mais on en a inséré 611 parce que, par endroit, l’opérateur pouvait supporter le surplus d’élèves en termes de blouses, d’équipements scolaires, de supports pédagogiques. Il fallait accompagner ces élèves et ne pas les abandonner à leur sort », note Cheikh Sané, le coordonnateur du projet.
Pour l’année scolaire 2020-2021, avec le nombre de classes qui est passé à 27, l’effectif à évaluer est de 810 enfants. Et le slogan, précise-t-il, « c’est 810 enrôlés, 810 insérés ». À son avis, les populations ont compris l’intérêt des classes passerelles. « C’est un moyen de les remettre dans le formel. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils ont un bon comportement dans les évaluations scolaires », apprécie-t-il.
Niveau encourageant
Après neuf mois, les apprenants des classes passerelles sont soumis à des évaluations pour suivre l’évolution de leur niveau. Ces enfants, selon la facilitatrice Daly Guèye, assimilent très vite et ont un bon comportement. « Après les tests, les résultats sont analysés et ils sont insérés entre le Cp et le Ce2. La tranche d’âge nous permet de les insérer dans ces niveaux-là », indique l’Inspecteur Moustapha Thiam. « Dès qu’on sait l’étape d’insertion, on peut connaître le niveau à partir duquel l’enfant pourrait être inséré, c’est-à-dire en Ce1 ou en Ce2, pour le niveau 2. On voit par rapport à l’évaluation son niveau le plus adapté », précise-t-il.
Par la suite, une note de service est prise par l’Ief et remise au directeur d’école pour que l’enfant soit pris, suivi dans ses performances. « Les résultats de l’enfant sont remontés pour que l’application que gèrent les planificateurs dans les Ief soit renseignée au fur et à mesure », fait-il savoir. Ce qui est paradoxal, relève l’Inspecteur Thiam, c’est que ces enfants des classes passerelles, une fois insérés dans le formel, sont les premiers dans leurs classes. « Il y a une base de données qu’on a mise en place pour le suivi de ces élèves. De l’enrôlement jusqu’à l’achèvement au Cm2, puis de la troisième à la terminale, pour voir le coût et la portée dans l’accompagnement de cette politique éducative », souligne l’Inspecteur Moustapha Thiam.
Un rempart pour les filles déscolarisées
Avec l’avènement des « classes passerelles », une grosse épine a été ôtée du pied de plusieurs parents. En fait, de nombreux enfants ont été extirpés des affres de la délinquance. Un soulagement pour de nombreuses familles qui, d’habitude, consacrent de maigres ressources à l’éducation, affirme Mme Aminata Sy, présidente départementale des « Badiénou Gokh » de Guédiawaye.
Des centaines d’enfants sont dans les rues et s’adonnent à la vente d’eau, entre autres business, à cause du manque de moyens de leurs parents. Ils développent le culte du gain de l’argent facile. Et souvent, leur situation de vulnérabilité les expose à la délinquance, au banditisme. « Une fois qu’ils prennent goût à l’argent, ils sont obligés de voler s’ils n’en ont pas », regrette-t-elle. Les filles, fait-elle remarquer, sont les plus exposées. Elles sont nombreuses en âge d’aller à l’école à traîner dans les marchés ou garages, au contact de personnes qui, très souvent, profitent de leur naïveté, leur innocence pour abuser d’elles, déplore la « Badiénou Gokh ».
Il s’y ajoute, indique Aminata Sy, que beaucoup de filles profitent de l’hivernage pour aller au village et aider leurs parents dans les travaux champêtres. Souvent, soutient la « Badiénou Gokh », « elles adoptent de mauvais comportements qui mènent à la déperdition ou ramènent des grossesses qui gâtent leurs études ». Selon Mme Sy, des garçons subissent le même sort. « Ils sont abusés, violés. Ils vivent des difficultés qu’ils n’osent pas dire à leurs parents », déplore la « Badiénou Gokh », pour qui les classes passerelles, en plus de soulager les parents, constituent un tremplin pour les filles.
À Thiaroye Sur Mer, les classes passerelles constituent aussi une aubaine pour les enfants, selon Oumy Diop, la « Badiénou Gokh » de la localité. Dans ce village lébou par excellence, la culture de l’école n’est pas très développée. Les enfants décrochent tôt ou entrent tardivement à l’école à cause d’activités liées à la pêche. La « classe passerelle » a créé un engouement sans précédent et a permis de récupérer beaucoup d’enfants. « On n’a qu’une seule classe et c’est de loin insuffisant parce que la demande est plus forte que l’offre. Nous avons beaucoup d’enfants en âge d’aller à l’école et qui n’y vont pas. Aujourd’hui, nous avons un effectif qui peut remplir trois classes supplémentaires », indique Oumy Diop, surnommée dans la zone « la solution » pour son engagement en faveur de l’éducation.
Son plaidoyer pour l’augmentation du nombre de « classes passerelles » est connu des autorités académiques. « Beaucoup d’enfants sont en attente. Les parents ont pris conscience de l’importance des classes passerelles et piaffent d’impatience. Ils veulent tous que leurs enfants soient casés », indique-t-elle.
Les facilitateurs, un maillon important de la chaine
Dans le dispositif des classes passerelles, les facilitateurs constituent un maillon essentiel. Ils sont recrutés par l’opérateur qui a contracté avec l’Unicef, mais sous la supervision de l’Inspection d’académie pour garantir un portage institutionnel. L’opérateur a beau avoir une expérience dans ce genre de prestation, les autorités académiques ne le laissent pas faire tout seul. « Si on se rend compte que le cahier des charges n’est pas respecté, il nous est loisible de faire un break et de nous en ouvrir à un autre opérateur beaucoup plus efficace », prévient l’Inspecteur Moustapha Thiam, point focal du projet. De 20 au début du projet dans la banlieue, les facilitateurs sont aujourd’hui au nombre de 27, souligne-t-il. « On confie le recrutement à l’opérateur avec l’accompagnement de l’Inspection d’académie pour avoir une certaine qualité », précise Cheikh Sané, coordonnateur des « Classes passerelles ». Il souligne qu’au départ, le niveau baccalauréat, plus une expérience en éducation non formelle, étaient requis pour devenir opérateur de ces structures. « Mais aujourd’hui, à l’analyse des profils qu’on a, on se rend compte que le niveau est assez élevé. Il y a des titulaires de licence ou de master », se réjouit-il.
Aujourd’hui, les inspecteurs des quatre Ief se chargent du renforcement des capacités des facilitateurs en termes de préparation des cours, de fiches pédagogiques, entre autres, rappelle Daly Guèye, facilitatrice au quartier Cheikh Wade, dans le département de Guédiawaye.
Elle apprécie le projet à sa juste valeur même si elle reconnaît que les débuts ont été assez difficiles. « C’est une cible très vulnérable. Ce sont des enfants hors école qu’on recueille, donc on se retrouve avec deux voire trois niveaux différents. Il y a aussi le comportement, parce qu’ils viennent de milieux très différents. On les met à l’aise, les encadre, les encourage, les motive pour qu’ils restent à l’école », indique-t-elle.
Au niveau de l’encadrement, dit-elle, les facilitateurs bénéficient de deux sessions de formation de dix jours par an. De plus, lors des journées pédagogiques, tous les acteurs qui tournent autour du projet sont réunis dans une classe pour permettre au facilitateur de faire une prestation. Une occasion pour l’améliorer en termes d’intrants pédagogiques, de dispositions pour que l’enfant puisse percevoir et s’approprier l’apprentissage qui lui est délivré, ajoute l’Inspecteur Thiam.
Sur cette même dynamique, il fait savoir que plus de 10 Inspecteurs tournent autour de ce projet, avec un suivi quotidien et régulier. « Il y a, dans chaque Ief, un inspecteur point focal qui suit la mise en œuvre de la classe passerelle sur le terrain. Il lui est fait obligation de faire au minimum deux sorties de suivi et d’accompagnement pédagogique et de faire des rapports », indique M. Thiam.
Aujourd’hui, le rêve des facilitateurs, c’est d’avoir un emploi formel, garanti en lieu et place de leur protocole, renouvelé chaque année. « Nous voulons être insérés dans la Fonction publique. Cela fait quatre ans que nous sommes dans ce projet et nous voulons aussi avoir notre chance parce que nous avons les potentialités », plaide Daly Guèye. Une aspiration toute légitime si l’on en croit l’Inspecteur Thiam. « L’un des défis, c’est de faire en sorte que nos facilitateurs aient un emploi sécurisé. Pour le moment, c’est encore très précaire et l’Ia a porté le combat », indique-t-il.
La qualification professionnelle et l’insertion au cœur du processus
Pour éviter que les enfants viennent grossir les rangs des chômeurs et autres délinquants, l’Unicef a opté pour une diversification de la cible en élargissant les classes passerelles classiques à la formation professionnelle. Il était prévu qu’à partir de janvier 2022, les Centres d’apprentissage populaires (Cap) seront expérimentés. Cette initiative vise à permettre aux élèves qui ne seraient pas dans la fourchette de l’Unicef d’être formés aux divers métiers, et d’avoir une qualification en menuiserie, maçonnerie, plomberie, électricité, tôlerie, électrotechnique, restauration, coiffure, couture.
Il s’agit, selon l’Inspecteur Moustapha Thiam, d’une cohorte qui concerne une cible de 900 enfants. Ces derniers seront outillés pour acquérir une qualification et une certification. « Il y a des spécialistes qui relèvent du lycée Seydina Limamou Laye et des centres de formation professionnelle qui viendront accompagner ces enfants grâce à un dispositif de formation professionnelle mis en place », explique l’Inspecteur Thiam.
Selon la « Badiénou Gokh », Aminata Sy, la tranche d’âge 9-12 n’est pas la seule vulnérable. Les 13, 14 et 15 ans sont aussi exposés et ont besoin d’avoir une seconde chance. Cela va régler le problème de ces jeunes déscolarisés ou sortis prématurément de l’école et qui ne sont pas compétitifs sur le marché de l’emploi, parce que sans qualification.
Pour ce qui est de l’insertion de ces apprenants, l’Inspecteur Thiam renseigne qu’un dispositif huilé est mis en place par l’Unicef, qui a développé un partenariat avec les entreprises pour leur faciliter les stages.
Défi de la pérennisation
Depuis quatre ans, les classes passerelles font partie intégrante des villes de Pikine et Guédiawaye. Cependant, leur pérennité reste tributaire de la volonté politique de l’État. Pour l’Inspecteur Thiam, elles sont d’un apport indéniable et méritent un dispositif d’accompagnement. « Au cas où l’Unicef se retirerait, l’État devrait trouver un système de pérennisation parce que l’éducation est une compétence transférée », soutient-il.
Pour Cheikh Sané, une sensibilisation est menée chaque année au niveau des collectivités locales pour une meilleure prise en charge de ces structures. L’Unicef n’est pas disposée à rester, note-t-il. « Il faut que les maires portent le projet pour que la pérennisation du projet puisse se faire », plaide-t-il.
TÉMOIGNAGES
Une seconde chance saluée par les enfants
Debout sur ses jambes frêles, le visage un peu crispé, Mactar Fall (13 ans) est un des enfants de Pikine enrôlés dans les classes passerelles. Il n’a jamais fait les bancs et c’est grâce à ce projet qu’il a pu bénéficier d’une chance pour aller à l’école. Grâce au projet, Mactar Fall a pu intégrer l’école formelle à Khourou Nar (Pikine). Aujourd’hui, il fait partie des meilleurs élèves de sa classe (CE1), car il est premier à l’issue de la dernière composition. Le garçon, qui fait la fierté de sa maman, a tenu à saluer cette initiative et souhaite devenir un grand footballeur. « Mais avec des diplômes en poche », a-t-il précisé.
Aïssatou Sy (13 ans) a abondé dans le même sens. Déscolarisée à bas âge, elle a pu réintégrer l’école par le biais des classes passerelles. La jeune fille se réjouit de l’initiative. L’année prochaine, elle compte réussir à son examen en classe de Cm2.