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14 août 2025
RISQUES D’INVASION ACRIDIENNE, CE QUE PROPOSE LA DPV
Le directeur de la protection des végétaux (DPV), Saliou Ngom, préconise ’’un plan de lutte efficace et maitrisé’’ pour mieux prendre en charge les risques d’invasion acridienne, pour arriver à une agriculture ’’durable et maîtrisée’’.
Saly (Mbour), 11 oct (APS) - Le directeur de la protection des végétaux (DPV), Saliou Ngom, préconise ’’un plan de lutte efficace et maitrisé’’ pour mieux prendre en charge les risques d’invasion acridienne, pour arriver à une agriculture ’’durable et maîtrisée’’.
"Pour une agriculture durable et maitrisée, on doit prendre en compte tous les risques et avoir un plan de lutte efficace, maitrisé en terme de contrôle, de surveillance et d’évaluation des risques" d’invasion acridienne, a-t-il dit.
Le directeur de la Protection des végétaux présidait mardi à Saly Portudal, la cérémonie officielle d’ouverture d’un atelier de trois jours portant sur la formation des chargés du suivi environnemental et l’état des lieux de la mise en œuvre du cahier de charges environnementales.
’’Jusqu’à présent, a dit Saliou Ngom, la seule solution efficace connue et adaptée par rapport à nos conditions, c’est l’utilisation des produits chimiques".
Il note qu’en cas de calamités et surtout d’invasion acridienne, les pesticides généralement sont utilisés "de façon massive" pour "maitriser le mal" mais ses effets "restent nocifs" et "invisibles", d’où la nécessité d’en faire une évaluation.
C’est selon lui tout le sens de cet atelier de formation de trois jours sur la formation des chargés du suivi environnemental et l’état des lieux de la mise en œuvre du cahier de charges environnementales.
Selon le secrétaire exécutif de la commission FAO de lutte contre les criquets pèlerins dans la région occidentale (CLCPRO), Mohamed Lemine Hamouny, cet atelier est "un exercice très important [...] pour comprendre tous les aspects liés au suivi environnemental et mettre à jour les outils élaborés’’.
Depuis que cette commission a commencé à mettre en œuvre sa stratégie de lutte préventive, ’’il n’y a pas eu une invasion dans notre région", a-t-il fait observer, ajoutant toutefois que dans certains pays, "environ 700 mille hectares ont été traités, ce qui a permis de réduire les invasions".
Aussi Mohamed Lemine Hamouny préconise-t-il que "toutes les mesures" sanitaires et environnementales soient prises, en plus d’un "protocole de suivi très rigoureux", pour l’atteinte des objectifs de lutte arrêtés dans ce domaine.
Il invite à "une utilisation judicieuse des pesticides" les pays membres de la CLCPRO préoccupés par la problématique de la santé des aliments.
L’Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et la Tunisie sont les pays représentés à cette rencontre.
MONDIALE 2022, L'ETAT VEUX METTRE GROS
L’Etat du Sénégal prendra intégralement en charge 300 personnes qui iront soutenir l’équipe du Sénégal à l’occasion de la Coupe du monde de football « Qatar 2022 », a annoncé le Ministre des Sports, Yankhoba Diatara
L’Etat du Sénégal prendra intégralement en charge 300 personnes qui iront soutenir l’équipe du Sénégal à l’occasion de la Coupe du monde de football « Qatar 2022 », a annoncé le Ministre des Sports, Yankhoba Diatara, actuellement à Doha pour les derniers réglages.
« Le Chef de l’Etat nous a instruit que pour les supporters qui viendront au Qatar supporter l’équipe du Sénégal soient dans d’excellentes conditions de séjour. Dans ce cadre et en accord avec la Fédération sénégalaise de football, nous avons signé avec un prestataire agréé par la FIFA pour procéder au logement, à la restauration et au transport des supporters sénégalais », a fait savoir le nouveau patron du sport sénégalais, au Qatar depuis ce lundi 10 octobre 2022.
150 supporters, familles des joueurs et officiels
« Nous avons déjà retenu une liste de 300 personnes prises en charge intégralement par l’Etat du Sénégal pour venir supporter l’équipe nationale. Dans ce cadre, avec l’agent agréé par la Fifa, toutes les dispositions sont prises pour que l’ensemble des supporters soient dans d’excellentes conditions d’hébergement et de transport lors de la prochaine Coupe du monde. Avec le soutien de l’Ambassadeur du Sénégal ici au Qatar, nous avons pris toutes les dispositions sécuritaires et logistiques pour que les supporters soient dans d’excellentes conditions de supporter l’équipe jusqu’en finale. Nous avons visité tous les appartements. Nous avons vu que le Qatar est prêt à accueillir les supporters du monde entier. Sur les billets et places réservés par la Fifa et selon nos moyens, 300 personnes (familles joueurs, 150 supporters et officiels) seront prises en charge intégralement par l’Etat du Sénégal », a-t-il expliqué, lors d’une visite de prospection, ce mardi, à Doha, la capitale du Qatar.
Pour rappel, la Coupe du monde 2022 se déroulera du 20 novembre au 18 décembre au Qatar. Le Sénégal loge dans le groupe A avec le pays hôte, l’Equateur et les Pays-Bas.
KYLIAN MBAPPE VEUT QUITTER LE PSG
Comme l'a révélé « Marca » ce mardi, Kylian Mbappé souhaite quitter le PSG dès janvier. Ces derniers jours, il avait affiché son mécontentement au sujet de son rôle sur le terrain.
Comme l'a révélé « Marca » ce mardi, Kylian Mbappé souhaite quitter le PSG dès janvier. Ces derniers jours, il avait affiché son mécontentement au sujet de son rôle sur le terrain.
À quelques heures d'un match important de Ligue des champions au Parc des Princes contre Benfica, le PSG se serait bien passé de la nouvelle : Kylian Mbappé souhaite quitter le club dès janvier, comme l'a annoncé ce mardi matin Marca. Contacté, l'entourage de Nasser al-Khelaïfi indique que le joueur ne partira pas cet hiver.
Ces derniers jours, le champion du monde avait fait part une nouvelle fois de son mécontentement quant à son rôle sur le terrain. Contrairement à l'équipe de France, où il avait estimé le 22 septembre dernier avoir « beaucoup plus de liberté », l'attaquant n'est pas satisfait de devoir « faire le pivot » au PSG.
Des stats meilleures que la saison dernière
D'un point de vue statistique, le Français n'est pas en reste par rapport au début de la saison passée. Au contraire. Auteur de cinq buts après dix journées de Ligue 1 et d'une seule réalisation après trois matches de Ligue des champions l'an dernier, le Bondynois en compte déjà huit en Championnat lors de cet exercice et trois en C1.
Voilà que le feuilleton de son départ de Paris, que l'on croyait terminé à la suite de sa prolongation de deux années (plus une en option), reprend de plus belle, quatre mois seulement après l'officialisation de celle-ci.
ON NE PEUT PAS ÊTRE UN HUMANISTE ET ÊTRE OBLIGÉ DE SANCTIONNER
Né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis, écrivain dramaturge, poète, romancier, scénariste, le monde de la Culture a rendu un vibrant hommage au Président Alioune Badara Bèye. Ce après ses 50 ans de présence culturelle au Sénégal, en Afrique...
Né le 28 septembre 1945 à Saint-Louis, écrivain, dramaturge, poète, romancier, scénariste, le monde de la Culture a rendu un vibrant hommage au Président Alioune Badara Bèye. Ce, après ses 50 ans de présence culturelle au Sénégal, en Afrique et dans le monde
Le jeudi 29 septembre dernier au siège des écrivains du Sénégal, le monde littéraire et sportif a rendu un vibrant hommage à Alioune Badara Bèye, après 50 ans de productions littéraires, artistiques et audiovisuelles. Marin, sportif, douanier, contrôleur économique, l’auteur du « Sacre du Ceedo » a sillonné le Sénégal pendant plus de cinq décennies. Passionné d’histoire, il se lance dans l’écriture des pièces historiques, les épopées, les figures royales, les héros emblématiques l’inspirent. Dans un entretien accordé au magazine culturel « Patrimoine », il est revenu sur son parcours et a livré ses impressions sur la littérature, entre autres sujets. Selon lui, il a démarré d’abord par la marine française parce que c’était le vœu de son père. « Il voulait que j’intègre l’armée. J’étais presque forcé de faire des concours », confie-t-il. Ce qui fait qu’il est admis la première fois, à l’entrée en sixième à l’école militaire. Avant de faire après le concours d’entrée à la marine.
D’après le dramaturge, c’est son père même qui a amené le dossier. « J’ai fait le concours très difficile à cette l’époque où il y avait 600 candidats. Les 6 premiers devraient aller à Toulon et les 6 autres à Brest. C’est ainsi que je suis rentré dans la marine française », se souvient-il. Mais cela ne sera que de courte durée, puisqu’au bout de quelques années, il est revenu pour compléter sa carrière dans la marine sénégalaise. « Donc, je me suis dit que j’ai exaucé le vœu de mon père. Maintenant, je suis libre », note-t-il. Par la suite, il est sorti de la marine pour intégrer la brigade de la Douane. Malheureusement, entre temps, il y avait une réforme de la Douane qui était maintenant militarisée. « A cet effet, les civils seront des douaniers avec la tenue et des galons. Mais, à la Douane, je me sentais très étroit parce qu’on ne peut pas être un humaniste et être obligé de sanctionner, d’emprisonner. Comme dans un corps militaire et paramilitaire, on nous interdit d’écrire. Ainsi, j’ai décidé de quitter l’armée et de choisir la culture, la plume », relate M. Bèye.
Les raisons qui l’ont poussé à écrire
Ce qui l’a poussé à écrire, soutient Alioune Badara Bèye, c’est l’amour des Lettres. « J’ai toujours eu des instituteurs qui aimaient les Lettres. Comme Faye Aimé, Fodé Sakho, Chérif Fall. Ils aimaient vraiment l’histoire et le français. C’est eux qui m’ont vraiment poussé en écoutant l’histoire du Sénégal », a-t-il indiqué. C’est la raison pour laquelle toutes ses premières pièces ont été des pièces historiques. (…) Son modèle d’écrivain était Amadou Cissé Dia, l’auteur de « Les derniers jours de Lat-Dior ». « En 1966, à la sortie du Festival mondial des arts nègres (Fesman), j’ai vu sa pièce au stade Demba Diop. J’ai dit : ‘’Je serai Cissé Dia ou comme Chateaubriand’’. Ainsi, je me suis intéressé à la littérature historique », renseigne-t-il avec la même source. Avant de préciser qu’il a eu un peu de chance. « Parce que quand j’ai écrit ma première pièce le Sacre du Ceddo, elle a été primée au concours théâtral interafricain, donc diffusée dans les télévisions francophones. Mais, il a commencé par la poésie avec Calmy, une évocation poétique diffusée à la chaine de Radio Sénégal en 1972 par Majib Sène. Celle-ci avait gagné, la même année, le disque d’or », raconte M. Bèye.
La percée des femmes écrivaines
L’écrivain estime qu’il y a une percée des femmes écrivaines. « Sur ce plan, d’ailleurs, la dernière illustration, Rahmatou Seck Samb a gagné le dernier Grand Prix du Président pour les Lettres. Actuellement, je vois beaucoup de femmes qui sortent des œuvres de qualité », se réjouit-il avant de reconnaître que la concurrence est difficile. « Nous, quand nous avons commencé, c’était plus difficile, même si on avait des Léopold Sédar Senghor, Ousmane Sembène, Amadou Cissé Dia. Avec tous ces grands, quand j’ai écrit ma première pièce, on me demandait qu’est-ce que je pouvais écrire », a-t-il souligné.
MONDIALE 2022, CE QUE PREVOIT LA FIFA
200 millions de dollars, soit près de 135 milliards F CFA, c’est le montant que la FIFA, va distribuer aux clubs à travers le monde dans le cadre de son engagement à reconnaître la contribution des clubs de football au bon déroulement de la Coupe du monde
200 millions de dollars, soit près de 135 milliards F CFA, c’est le montant que la Fédération internationale de football (FIFA), va distribuer aux clubs à travers le monde dans le cadre de son engagement à reconnaître la contribution des clubs de football au bon déroulement de la Coupe du monde Qatar (20 novembre-18 décembre) 2022.
10 000 dollars par jour passé par un joueur avec sa sélection. Selon les chiffres donnés par l’association dirigée par Gianni Infantino, cette initiative a déjà vu « 416 clubs de 63 associations membres bénéficier du même montant », à l’issue de la précédente édition du Mondial tenue en 2018, en Russie. Dans son annonce faite ce mardi, elle a annoncé l’ouverture des inscriptions à son programme de répartition des bénéfices de la Coupe du monde aux clubs, soulignant que « pour la première fois, les clubs pourront faire une demande par voie numérique via la plateforme FIFA Professional Football Landscape, avec environ 10 000 dollars à recevoir pour chaque jour où le joueur concerné reste avec son équipe nationale pendant la Coupe du monde de la FIFA 2022 et pendant la période de préparation officielle. »
L’indemnité sera versée à tous les clubs pour lesquels le footballeur a joué au cours des deux années précédant la compétition.
Le programme de prestations aux clubs fait partie d’un accord de collaboration plus large entre la FIFA et l’Association européenne des clubs, qui a été lancé pour la première fois avant la Coupe du monde de la FIFA 2010 et prolongé en 2015 pour couvrir les Coupes du Monde de la FIFA 2018 et 2022, détaille la Fifa.
par Patrick CHAMOISEAU
POUR EN FINIR AVEC L’OUTRE-MER
Utiliser sans précautions les termes « Outremer », « Métropole », « ultrapériphérie », c’est maintenir actif un paradigme colonial ; c’est proclamer la négation du magnifique précipité de cultures, de langues, de phénotypes, de rencontres historiques
Le président de la République Française devrait profiter de sa rencontre, le 7 septembre prochain, avec les présidents des collectivités, régions et départements non hexagonaux, pour embraser d’une flambée de lucioles cette ténèbre d’archaïsmes et d’aberrations qu’est le « système outremer ».
Depuis « l’Appel de Fort de France », ces élus de terrain, confrontés à des difficultés insurmontables, ont en substance réclamé au gouvernement plus de « responsabilité » domiciliée. Le phénomène est assez inhabituel pour que le plus haut responsable politique de la France se saisisse de l’appel. D’habitude, les interpellations unanimes à ce niveau politique, relèvent plutôt du secours, de l’exonération fiscale, de la subvention ou du rattrapage d'un retard millénaire. C’est donc l’occasion pour la France d’assainir son rapport à ces terres lointaines, de refonder l’économie-containers régnante, mais, surtout à mon sens, de réoxygéner les fondements de sa présence au monde en tant que grande nation. Pour circonscrire l’enjeu, interrogeons les termes « outremer » et « responsabilité ».
Les pays dits d’Outre-mer sont pour moi des peuples-nations sans État. Ils sont administrés à distance par un sous-ministère transversal qui met en œuvre des plans de développement répétitifs. Ces peuples composites, de plus de 2 millions de personnes, rassemblant presque tous les imaginaires de la planète, sont apparus dans la colonisation. Leur lutte contre le proto-colonialisme les avait dotés d’un embryon de pensée politique qui a disparu des radars après la loi dite de départementalisation. Celle-ci les a fait rentrer dans cette fiction qu’est la notion de « départements et territoires d’Outremer », laquelle installait, à défaut de continuité territoriale, un prolongement identitaire fantasmatique entre l’Hexagone, maintenu « Métropole », et ses survivances d'une expansion colonialiste. Cette fiction narrative les a précipités dans une autre fable de même tristesse : celle de « zones ultra périphériques » de l’Union européenne.
Utiliser sans précautions les termes « Outremer », « Métropole », « ultrapériphérie », c’est maintenir actif un paradigme colonial ; c’est proclamer la négation du magnifique précipité de cultures, de langues, de phénotypes, de rencontres historiques, d’héroïsmes, de résistances et de courages, que représentent ces pays ; c’est cautionner l'idée d’un centre solaire régissant dans son orbite ombreuse une grappe de populations mineures ; c’est balayer, dans le même esprit, l’extraordinaire variété de situations dans divers océans, au sein de riches et bigarrées « géographies cordiales » ; c'est enfin, réduire les terres natales de Césaire, de Perse, de Fanon, de Glissant, de Damas... et de tant d’autres !, aux handicaps d’une « phériphicité ».
En Martinique, après la loi de départementalisation de 1946 (en fait, loi « d’assimilation », laquelle fit déchanter Césaire), la pensée politique s’est desséchée sur ces trois pierres d’achoppement que sont devenus les termes : assimilation, autonomie, indépendance. Cette post-colonie, a été formatée pendant des siècles, dans son fonctionnement, ses productions et son économie, pour le besoin de sa « métropole ». Ses équipements, et surtout son imaginaire conceptuel, ont été immobilisés par l’assistanat, la dépendance, le « fraternalisme » infantilisant. La peur de l’indépendance, la terreur du largage, en furent les corollaires, entraînant le discrédit de l’idée même d’autonomie. Pour le plus grand nombre, les mots» autonomie» et « indépendance » demeurèrent des incantations vides ou des postures de nègres marrons. Ne subsista qu’une assimilation, impensée elle aussi, triomphante et stérile, maintenant un statuquo d’héritages coloniaux, et rejetant toute singularité, ou pire : réduisant les puissantes différences à de pauvres « spécificités ». Ce fut le meilleur moyen de laisser peser assistanat et dépendance, et de nous priver des floraisons de l’imagination et de l’initiative. En proposant, sous la ferveur de Monsieur Letchimy, de refonder leur relation à l’Hexagone, ces responsables politiques réclament, à mon sens, la mise en œuvre d’un processus de responsabilisation. Ils ont dès lors réamorcé une pensée politique.
Qu’est-ce que la responsabilisation ?
D’abord, ce n'est pas une notion économique, donc cela nous éloigne précieusement de l’économisme triomphant qui les ont transformés en simples gestionnaires de ces marchés- consommation que sont devenus leur pays. Ce n’est pas une revendication liée à l'urgence des inégalités et des précarités hors normes, laquelle les a transformés en Samu-sans-mèdecins des méfaits du capitalisme ; c’est au contraire, affirmer que la question sociale se traite avec plus de pertinence, d’innovation, de profondeur, quand elle se traite en « responsabilité ». Ensuite, ce n’est pas une simple réclamation de compétences ; nos élus ont bien vu combien les « habilitations » et autre « capacités » accordées au compte-goutte, de-ci de-là, ne bénéficient
pas d’une ardente mobilisation ni d’une équation d’efficience remarquable quant à leur mise en œuvre. Le « système outremer » a généré un « syndrome du poulailler » où — même si la cage grillagée est suffisamment large pour battre des ailes sur quelques mètres — aucune poule ni aucun coq vaillant n’a le cœur à voler.
Enfin, ce n’est pas un but en soi : c’est un processus.
Un processus de responsabilisation nous permettrait d'échapper au tryptique des mots vides sous le règne duquel la simple idée du largage suffisait à renvoyer dans les oubliettes de l'Histoire les rares sursauts de dignité. Dire « responsabilisation » — et pas simplement « responsabilités » — c’est réclamer non pas telle ou telle compétence mais un écosystème complexe qui favorise la projection, l’initiative, l'innovation, le courage, la créativité, l’adaptabilité... toute choses qui ont disparu du « système outremer ». Assainir, responsabiliser, innover, anticiper, se projeter dans les défis du monde... Cet écosystème demande à sa base un cadre juridique constitutionnel, qui sortirait des choix binaires pour offrir à ces peuples-nations, la capacité d'être inscrits dans le pacte républicain français en valorisant, non de folkloriques spécificités mais bien des différences fécondes, des singularités hautes. Ces singularités (historiques, biologiques, culturelles, sociétales...) ne se conjugueraient pas avec une fictive « appartenance » mais ouvriraient aux concerts du partenariat, de la coopération, de la solidarité, du respect et de la dignité. La singularité n’entre en conjugaison saine que dans le lieu d’un projet, d’une éthique, d’une vision partagée de ce qu’est notre planète commune — notre Terre-patrie dirait Edgar Morin.
Le projet de Constitution du Chili (que l’obscurantisme vient hélas de rejeter), nous esquisse ce que pourrait être une nation qui voit le monde et dans lequel le monde distingue ce qui procède de la Beauté. Présence horizontale au monde, post capitaliste, sociale, laïque, multi- trans-culturelle, multi-trans-nationale, écologique par essence, de démocratie participative, d’économie sociale et solidaire, visant à une vie digne pour tous, au soin porté à l’individuation, aux minorités, à la coopération, au partage, à la paix, au souci du vivant non-humain, à une réinscription sobre dans le métabolisme de la nature, laquelle deviendrait un sujet de droit opposable à toute prédation... Cela demande une nouvelle Constitution française qui inscrirait dans son marbre un cadre juridique du devenir — un curseur sécurisant adapté à la diversité du monde, aux multiplicités infranationales et aux incertitudes de ce qui vient. Ce cadre, et ses implications en termes de politiques publiques, à commencer par le champ culturel, permettrait à nos peuples-nations de vivre sans crainte leurs projections, et d’aller au bout de leurs diverses, imprévisibles, irréductibles, maturations.
Cette rencontre est l'occasion pour la France, d’ouvrir sa réflexion, d’accueillir ces peuples-nations dans une extension de son imaginaire politique. Les accueillir en dignité, en ce qu’ils sont, et dans un souci d’« épanouissement » mutuel. C’est le moment pour elle de se moderniser par une haute vision, une belle participation-au-vivant-et-au-monde, cette poétique que Glissant criait : la Relation.
PAR François Soudan
LE SORCIER MACRON ET LES PETITS DÉMONS
De Bamako à Ouaga, les partisans des juntes au pouvoir affichent des positions pro-russes et anti-françaises pour se donner une posture révolutionnaire. Bien commode quand on tente de masquer un échec politico-sécuritaire
Jeune Afrique |
François Soudan |
Publication 11/10/2022
Depuis sa première édition, en 1946, on a entendu à l’Assemblée générale de l’ONU deux types de discours. Ceux – la grande majorité – qui passent inaperçus, prononcés à une heure tardive devant une poignée de délégués somnolents. Et ceux, beaucoup plus rares, dont l’Histoire se souvient de par la densité de leur contenu et la personnalité de leur auteur : Yasser Arafat en 1974, Nelson Mandela en 2004, mais aussi Ahmed Sékou Touré et Fidel Castro en 1960.
La légitimation par la surenchère
Celui qu’a prononcé, le 24 septembre 2022, le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, est une sorte d’ovni qui ne relève d’aucune de ces deux catégories. Quoiqu’en disent ses thuriféraires sur les réseaux sociaux et la foule de Maliens enthousiaste qui lui a réservé un accueil de héros à son retour à Bamako trois jours plus tard, ce discours vindicatif n’entrera dans la petite histoire que sous un aspect assez peu mémorable : celui d’un déni de réalité et d’une quête effrénée de légitimité de la part de ce fils de général de 41 ans, qui n’a jamais combattu ni participé aux putschs perpétrés par ses collègues, formé en France, où réside une partie de sa famille, citateur de Victor Hugo, d’Alfred de Vigny et des philosophes des Lumières, et ancien fonctionnaire de la Cedeao – autant dire que dans le Mali d’aujourd’hui, en proie à toutes les fièvres nationalistes, il a beaucoup à se faire pardonner.
La légitimation par la surenchère est un phénomène connu, tout comme l’est le recours à la violence verbale pour camoufler la vacuité de la vision, l’ineptie de la pensée et le tragique de la réalité. Qualifier de « junte » un gouvernement démocratiquement élu quand on est le porte-parole d’un quarteron de colonels biputschistes ; mettre en doute la nationalité d’un chef d’État étranger en un remugle acide des concepts sectaires et xénophobes de l’ivoirité, de la congolité et de toutes les idéologies racistes du repli identitaire ; brocarder les troisièmes mandats quand on est le Premier ministre d’un régime d’exception issu de coups d’État, qui est à la démocratie ce que la justice militaire est à la justice… En quoi ce résidu appauvri des grands discours anti-impérialistes d’autrefois mériterait-il d’entrer dans l’Histoire ?
Et pourtant : loin de passer inaperçue, la diatribe onusienne du colonel Maïga a atteint son but. Encensée avec zèle sur les comptes d’influenceurs afro-souverainistes dont l’ultra-violence verbale et l’hypertrophie du moi cachent une course frénétique aux followers, elle a eu, sur les réseaux sociaux, presque autant de succès que le clash entre Booba et Maître Gims.
Un clash générateur de buzz en ce monde où il ne s’agit plus de débattre, encore moins d’argumenter, mais de choisir son camp : telle est sans doute la meilleure définition que l’on puisse donner d’un discours construit sur la base de la victimisation, ce constituant majeur de « l’écriture africaine de soi », nous dit Achille Mbembe, laquelle se déroule « selon la trame d’un complot toujours fomenté par des forces hors de toute atteinte ».
Posture révolutionnaire
Afficher des positions anti-françaises et invoquer la complicité de l’ex-colonisateur permet aux entrepreneurs politiques et aux animateurs de l’afrosphère militante de se donner une posture révolutionnaire sans grands risques. Une attitude qui permet aussi aux dirigeants maliens d’éviter de se pencher sur leurs propres responsabilités en agissant comme un couteau suisse de la mauvaise foi : elle offre réponse à tout.
Ainsi, et puisqu’il leur est impossible de nier l’augmentation inquiétante du nombre des victimes de la guerre menée contre les groupes jihadistes tout comme la perte de contrôle de pans entiers du territoire national, les dirigeants de Bamako accusent une « junte française » à la perversité sans limites de fournir « renseignements, armes et munitions » aux terroristes responsables de la mort de 59 de ses propres soldats.
L’imputation, qui n’est pas récente et n’a jamais été étayée par aucune preuve, rappelle irrésistiblement en modèle réduit les délires complotistes d’un Pierre Péan accusant Paul Kagame d’avoir sciemment provoqué le génocide des siens afin d’accéder au pouvoir.
La cinéaste et autrice, Sarah Maldoror, décédée en 2020 à l’âge de 90 ans, a été jusqu’au bout «une anticonformiste» dont le parcours professionnel a coïncidé avec «une vie de combat», estime Annouchka de Andrade sa fille aînée
La cinéaste et autrice, Sarah Maldoror, décédée en 2020 à l’âge de 90 ans, a été jusqu’au bout «une anticonformiste» dont le parcours professionnel a coïncidé avec «une vie de combat», estime Annouchka de Andrade, fille aînée de celle qui était citée parmi les pionnières du septième art africain. «Cela a été particulièrement difficile pour elle, elle a dû se battre tout au long de sa vie et à la fin, elle n’avait pas beaucoup de reconnaissance. C’est pour cela qu’elle n’a pas été reconnue de son vivant», a dit d’elle sa fille.
«Sarah a été oubliée, négligée et ces dernières années, elle a eu énormément de mal à faire ses films, toute sa vie a été un combat», a-t-elle ajouté dans un entretien avec l’envoyée spéciale de l’Aps au Festival international du film de femmes de Salé, au Maroc. Annouchka de An¬drade, présente à cette manifestation pour les besoins d’un hommage rendu à sa mère, s’est dit «très touchée et à la fois surprise» par cet honneur et cette marque de reconnaissance à Sarah Maldoror. Sarah Maldoror «a traversé beaucoup de difficultés» pour réaliser des films, «parce qu’elle ne rentrait pas dans les cases», à l’image des femmes qui veulent généralement entreprendre, a souligné Annouchka de Andrade, par ailleurs directrice artistique du festival d’Amiens, en France.
L’hommage du festival de Salé, une victoire pour Sarah
«Aujourd’hui que des festivals comme celui de Salé veuillent lui rendre hommage, c’est très satisfaisant» au regard des difficultés qu’elle a rencontrées, estime sa fille. «Il faut toujours remettre les choses à leur place, et bien mettre le cinéma de Sarah au cœur de tout», assène-t-elle, avant d’ajouter : «Il ne faut pas oublier surtout ce qu’elle a dû affronter, endurer et surpasser. C’est bien qu’on lui rende hommage, mais il ne faut pas oublier tous les combats qu’elle a dû mener.» Pour Annouchka de Andrade, «c’est une victoire pour Sarah de voir» un festival de film dédié à la femme exister dans un pays tel que le Maroc, manifestation se présentant comme une occasion d’inviter «des talents de tous les pays du monde, notamment les Afri¬caines» pour qu’elles «se nourrissent les unes des autres». «Elle (Sarah Maldoror) a été très seule et maintenant, de voir que d’autres femmes ont pris la relève, c’est très gratifiant», se réjouit sa fille. Annouchka de Andrade invite les femmes, désormais nombreuses «devant et derrière la caméra», à s’approprier l’héritage de sa mère en la revisitant pour mieux avancer. «C’est important et nécessaire, car pour avancer, il faut savoir d’où l’on vient», dit-elle dans une sorte de message aux réalisatrices et femmes exerçant dans le domaine du cinéma.
Sarah Maldoror, une cinéaste en avance sur son temps
Sarah Maldoror compte une quarantaine de films à son actif, mais elle «n’a pas pu faire tous les films qu’elle voulait, parce qu’on (les guichets de financement du cinéma) voyait que cela parlait trop de femmes, de lutte ou alors ce n’était pas d’actualité». Elle est décrite comme une cinéaste en avance sur son temps, d’où son engagement à travers sa filmographie. Son long métrage, Sambizanga, réalisé au Congo en 1972 et projeté lors de cette édition du festival de Salé, traite de la lutte clandestine que mènent un groupe d’indépendantistes pour la libération de l’Angola. Cette fiction a été interprétée par des acteurs des mouvements de lutte de libération du Mozambique, de la Guinée, du Cap-Vert et de l’Angola, avec un rôle important joué par les femmes dans l’accompagnement de leurs maris. En abordant très tôt des sujets de ce type dans ses films, Sarah Maldoror «a balisé le chemin pour la jeune génération de réalisatrices africaines», estime sa fille aînée. «Engagée était sa nature, il n’a jamais été question de faire autre chose que de défendre les opprimés, de parler des autres, notamment de toutes les personnes qui lui ressemblent, et de parler des luttes africaines contre la colonisation», a témoigné Annouchka de Andrade. «Cela a été son Adn. Elle était au-delà de tous les clichés, puisqu’elle a fait un film militant sur ces pauvres Africains qui se battent contre le colonialisme portugais», insiste sa fille. La dignité de la femme qui se bat avec son enfant sur le dos pour aller à la recherche de son mari, ainsi que la question de la solidarité sont généralement les sujets développés dans ses films.
D’origine guadeloupéenne, elle a débuté par le théâtre avec la première troupe d’origine africaine, Les griots, qu’elle a mise en place avec les cinéastes ivoirien, Timothée Bassolé, et sénégalais, Ababacar Samb Makharam. L’objectif de cette troupe est de donner à partager des auteurs qui n’avaient pas l’occasion d’être montrés, ni d’être mis en scène comme Aimé Césaire. «Elle a continué dans cette lignée avec le cinéma», soutient sa fille, qui se réjouit de voir sa mère inspirer de plus en plus la nouvelle génération. Comme le cinéaste sénégalais, Ousmane Sembène, et le Malien, Souleymane Cissé, Sara Maldoror a elle aussi étudié le septième art en Union soviétique, une influence qui transparaissait dans son esthétique du cinéma. Sarah Maldoror a fait beaucoup de films parmi lesquels ses portraits sur les fondateurs du mouvement de la Négritude, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor mais aussi Léon-Gontran Damas, une façon de montrer que l’Afrique avait ses poètes qui maîtrisaient parfaitement la langue française au même titre que Victor Hugo. Annouchka de Andrade, première admiratrice de Sarah Maldoror, annonce un film d’hommage sur sa mère que va réaliser la réalisatrice d’origine sénégalaise, Alice Diop.
DES ARTISTES SENSIBILISENT SUR L’ENVIRONNEMENT
Après l’acte 1 au niveau de la Villa des Arts lors du dernier Partcours, vient ensuite l’acte 2 au niveau de la Galerie nationale avec une dizaine d’artistes pour parler de l’environnement de manière générale.
Mardi dernier, la Galerie nationale d’art a abrité le vernissage de l’exposition collective couplé à la cérémonie de lancement de la saison artistique et culturelle. L’exposition, qui s’intitule «L’autre défi», est en réalité une incitation, une exhortation à un autre positionnement par rapport à l’environnement.
Après l’acte 1 au niveau de la Villa des Arts lors du dernier Partcours, vient ensuite l’acte 2 au niveau de la Galerie nationale avec une dizaine d’artistes pour parler de l’environnement de manière générale.
Com¬missaire de cette exposition, Idrissa Diallo souligne que l’art est aujourd’hui au service du développement durable et que les questions écologiques sont de plus en plus importantes dans la création artistique. «L’art écologique mêle à la fois l’économie, le social et l’environnement. C’est un cadre de réflexion efficace pour un développement harmonieux et équilibré. Et face au dérèglement climatique et à la pollution, l’artiste, en sa qualité de citoyen, d’acteur social et de créateur, est interpellé», a-t-il dit lors du vernissage, mardi dernier.
L’exposition, intitulée L’autre défi, parle de l’environnement et donc parle également à l’être humain, selon Idrissa Diallo, qui indique que l’artiste est fortement inspiré par son milieu de vie et par sa création, et il doit nous inviter à avoir un comportement éthique vis-à-vis de l’environnement. L’exposition, composée au moins de 60 toiles de différents volumes et couleurs avec quelques similitudes, sensibilise les gens par rapport à l’environnement.
Et d’après Daouda Ndiaye, l’un des exposants, «la terre nous appartient et l’homme n’a pas le droit de la détruire». Artiste-plasticien, spécialisé en art thérapie et en psychopédagogie, ses œuvres portent en général une réflexion critique sur la société. A ses yeux, ce sont souvent des métaphores qui font allusion aux comportements sociétaux.
Diplômé de l’Ecole normale supérieure d’éducation artistique (Ensea) de Dakar, les productions de Daouda Ndiaye naissent d’un regard sur le monde. De son exposition, il a présenté une série de peintures où il met en scène les êtres humains dans les différentes positions qui sont dans une sorte de boulimie, de consommation de la richesse qu’offre la nature. Tout juste à côté, une autre installation qu’il intitule Filet en air qui, dit-il, est une incitation, une exhortation à un autre positionnement par rapport à la nature.
L’IMAM ET ONZE AUTRES PERSONNES DETENUS A LA MAC DE THIES
Les présumés coupables du meurtre de Bassirou Faye sont inculpés et placés sous mandat de dépôt.
Les présumés coupables du meurtre de Bassirou Faye sont inculpés et placés sous mandat de dépôt. Les prévenus doivent aussi répondre de divers chefs. Le juge du 1er cabinet a retenu les délits d’association de malfaiteurs, d’assassinat. Mais aussi, ceux pour actions diverses ayant causé des dommages sur les personnes et aux biens. Il vise de même l’infraction d’entrave à l’exercice du culte, la détention illégale d’armes ainsi que la violation de domicile.
L’imam et le porte-parole du village de Diéyène et dix autres personnes ayant participé à l’attaque de Diéyène sont actuellement en détention préventive à la maison d’arrêt et de correction de Thiès.
Le procureur a déjà ouvert une information judiciaire à l’encontre des assaillants du muezzin tué dans l’attaque. L’instruction du dossier est en cours.
La responsabilité de l’Imam semble être établi. Selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait planifié, coordonné et participé à l’attaque ayant abouti à la mort de Bassirou Mbaye.