SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
15 juin 2025
CHEF DE L'OPPOSITION, OUMAR SY REPOND A WADE
L’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade a déclaré que le Parti démocratique sénégalais (PDS) est la première force politique de l'opposition parlementaire. Invité de l’émission Jury du dimanche, le député Oumar Sy a apporté des précisions
L’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade a déclaré que le Parti démocratique sénégalais (PDS) est la première force politique de l'opposition parlementaire. Invité de l’émission Jury du dimanche, ce 21 août sur Iradio, le député Oumar Sy a voulu apporter quelques précisions sur cette sortie de la tête de liste de la coalition Wallu Sénégal. «Je considère que l’Inter-coalition Yewwi/Wallu a été le fruit de mûres réflexions. Elle a été le fruit d’une volonté de soulager les populations et nous avions pensé que cette élection législative était une belle opportunité pour pouvoir concrétiser cette ambition que nous avions dans les deux camps. Je ne pense pas que la question de leadership se posera au sein de l’hémicycle », a réagi la tête de liste des suppléants de Yewwi Askan Wi (YAW). Cependant, laisse-t-il entendre, «forcément, les leaders trouveront un terrain d’entente qui nous permettra, au niveau de l’hémicycle, de continuer cette collaboration. Je ne crois pas que cela puisse être autrement parce que les Sénégalais c’est ce qu’ils attendent de nous ».
Sur le débat autour du Chef de l’opposition, le député se veut clair. « Moi, je n’ai pas vu les critères qui permettent de définir qui doit être chef de l’opposition. C’est vrai que cela a été introduit dans la réforme constitutionnelle mais on ne nous a pas encore donné les critères qui permettent de définir de façon objective qui est chef de l’opposition. Si on se base simplement sur les résultats de l’élection qui vient de se terminer, je vous dirai que nous sommes dans le cadre de l’Inter-coalition ». Donc, note le parlementaire, «ce n’est pas des partis politiques séparés». «Aujourd’hui, ce sont des leaders issus de partis politiques qui se sont retrouvés dans une coalition. Cela a donné ce que vous savez en termes de résultats. Est-ce que sur cette base, vous pensez qu’on peut définir objectivement qui est le leader de l’opposition?. Donc, c’est un débat qui n’est pas encore tranché, et cela mérite réflexion », argue Oumar Sy.
MOUSSA NIAKHATÉ SERA ABSENT QUELQUES MOIS
Annoncé chez les lions du Sénégal après avoir fait son choix de sélection, Moussa Niakhaté ne sera pas convoqué lors du prochain regroupement des lions prévu au mois de septembre.
Annoncé chez les lions du Sénégal après avoir fait son choix de sélection, Moussa Niakhaté ne sera pas convoqué lors du prochain regroupement des lions prévu au mois de septembre. Selon son entraîneur, Steve Cooper qui s’exprimait lors de sa conférence de presse d’après-match à la suite du match nul 1-1 de Nottingham Forest face à Everton cet après-midi que "Moussa Niakhaté sera absent pendant des mois avec sa blessure aux ischio-jambiers". « Il sera absent quelques mois », a déclaré Cooper. Avant de poursuivre : « nous avons dû faire un autre scan en fin de semaine. C’est un coup dur pour lui [et pour nous] parce qu’il s’est très bien installé. Je ne pense pas que nous en ayons fini avec les tenants et les aboutissant, pour l’instant. » Suffisant donc pour dire que la sélection nationale le perd avant de l’avoir récupéré.
Hans Hateboer est un candidat clé pour devenir le nouvel arrière droit de Nottingham Forest, selon des sources italiennes. Le manager Steve Cooper a confirmé après le 1-1 contre Everton que la recherche de renforts n’était pas encore terminée. Le club est toujours déterminé à renforcer la défense, avec un arrière droit offensif et peut-être un défenseur central supplémentaire. Selon plusieurs sources italiennes, Hateboer est sérieusement sur la photo pour devenir le prochain renfort. Avec ses qualités de coureur, l’international orange de 28 ans correspond au profil recherché. L’ailier a toujours un contrat avec l’Atalanta Bergame jusqu’à la mi-2024. Forest a récemment fait affaire avec l’Atalanta pour permettre l’arrivée de Remo Freuler à Nottingham.
Le désir d’obtenir un nouveau défenseur central est lié à la grave blessure de Moussa Niakhate. Le joueur de 26 ans est venu du FSV Mainz 05 cet été et s’est blessé aux ischio-jambiers. La blessure devrait le tenir à l’écart pendant deux mois.
Forest a bien démarré la saison. L’équipe de Cooper a pris quatre points lors des trois premiers matchs.
L'ELITE POLITIQUE SENEGALAISE ME FAIT PEUR
L’escalade verbale ne désenfle toujours pas, malgré la tenue récente d’élections législatives sans contestations majeures.
L’escalade verbale ne désenfle toujours pas, malgré la tenue récente d’élections législatives sans contestations majeures. Une confrontation politique permanente entre pouvoir et opposition qui inquiète certains observateurs comme l’enseignent-chercheur à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, El Hadj Oumar Diop.
"Personnellement, l’élite politique sénégalaise me fait peur", a déclaré l’essayiste, auteur de plusieurs livres en sciences politiques, invité de l’émission "Objection" de ce dimanche sur Sud Fm. "Une majorité qui utilise deux notions : la ruse et la répression. Tentative de négociation d’un côté. De l’autre, répression des manifestations publiques, embastillement de l’opposition. On sent que la majorité considère l’opposition non pas comme un adversaire politique, mais comme un ennemi qu’il faut écraser, réduire au silence", constate-t-il pour le déplorer.
"Ce n’est pas cela la démocratie, martèle El Hadj Oumar Diop, parce que la majorité n’a pas les mêmes moyens que l’opposition. Elle a la force publique et la responsabilité de gouverner".
Du côté adverse, également, on ne tempère point. Pire, souligne-t-il, "ce qui est dangereux, c’est que l’opposition est allée jusqu’à retrouver la majorité sur ce même terrain. C’est ce qui explique les confrontations dans l’espace public". Or, poursuit l’enseignent-chercheur, "ce qui faisait la qualité de la démocratie sénégalaise, c’était d’abord la qualité de l’opposition qui se battait pour le respect des règles démocratique".
"Aujourd’hui, la majorité tire de son côté, l’opposition tire de l’autre. Analysant les trajectoires des uns et des autres, on se demande si réellement c’est une élite politique capable de prendre les rênes du pays dans un contexte particulier. Un contexte régional, sous-régional et international assez difficile, compte non tenu des difficultés en interne du pays. La classe politique sénégalaise doit se ressaisir", conclut El Hadj Oumar Diop.
VIDEO
L'ÉLITE POLITIQUE SÉNÉGALAISE VUE PAR EL HADJI OMAR DIOP
L'enseignant-chercheur à la Faculté de Droit de l'Ucad, analyse la situation sociopolitique nationale et convie le pouvoir et l'opposition à négocier à l'Assemblée nationale au cours de la prochaine législature
L'enseignant-chercheur à la Faculté de Droit de l'Ucad, analyse la situation sociopolitique nationale et convie le pouvoir et l'opposition à négocier à l'Assemblée nationale au cours de la prochaine législature. Il est l'invité de Baye Omar Gueye dans l'émission dominicale Objection sur Sud FM.
TOI ET MOI VIENT DE PARAÎTRE
Passionnée par la lecture et l’écriture, l’écrivaine Marie Cabou vient de faire paraître aux Editions Baobab son premier roman. « De toi à moi » plonge dans une idylle entre Syma et Aladji, un amour passionnant au goût inachevé.
Passionnée par la lecture et l’écriture, l’écrivaine Marie Cabou vient de faire paraître aux Editions Baobab son premier roman. « De toi à moi » plonge dans une idylle entre Syma et Aladji, un amour passionnant au goût inachevé qui sera marqué par une rupture douloureuse.
En amour, pour trouver le délicat équilibre du bonheur, il faut savoir faire de sorte que le négatif ne surpasse point le positif. Mais cette recherche de l’idéal rencontre parfois, malheureusement, la réalité de la vie qui corrompt l’enchantement tant rêvé dans un couple. Dans son premier roman, l’écrivaine Marie Cabou met en scène une histoire passionnante invitant à méditer sur le sens même de l’amour. Cette dualité, ce conflit entre le cœur et la raison au sein d’une personne. Sentiment et concept universel, l’amour demeure une question complexe dont il est presque impossible de saisir. « De toi à moi » paru aux Editions Baobab est la peinture d’une relation amoureuse qui, malgré son intensité, finit mal. Cœur en lambeaux, douleurs, pleurs et complaintes… saturent la fin de cette belle aventure conçue dans la douceur d’une soirée parisienne où il y a eu, pour la première fois, la rencontre entre les deux âmes.
Le récit, à travers la première personne du singulier, évoque la relation entre le personnage principal Syma et son compagnon Aladji. En rencontrant ce dernier, la dame de cinquante ans, qui vit en France avec son fils de 15 ans, pensait pourtant trouvait enfin l’amour de sa vie. Et cela, malgré son âge. Mais, c’était sans compter avec l’impitoyabilité du destin. Après avoir vécu des moments d’affectation forts, de bonheur féerique, Syma est larguée par son amant, à la surprise générale. La désillusion est totale. C’est le revers de l’amour. Un sacrilège fait aux projets et aux promesses.
Pourtant, la belle dame rêvait d’une relation d’éternité avec celui qu’elle aime « au-delà des étoiles », celui qu’elle a aimé d’un « amour inconditionnel ». Le changement brusque de Aladji provoque une onde de choc terrible chez Syma qui n’a plus que ses yeux pour pleurer. Son homme a décidé de la quitter pour une autre. Il a choisi de rejeter cet amour « intense pour les plaisirs de la chair ». Aveuglée par la force de la passion, sa conjointe va « ressentir tant de souffrances, non pas » pour elle-même, « mais surtout pour lui, qui pour les plaisirs ponctuels, lui tourne aujourd’hui le dos à cause d’une autre femme qu’il pense aimer ».
Thème classique de l’amour
Elle souffre aussi pour sa famille qui avait déjà conçu des liens si particuliers avec son amant. D’ailleurs, pour n’avoir pas vécu avec son père, son fils Momo voyait même en tonton Aladji le papa qui lui manquait depuis des années. Malgré la déception qu’elle a subie, Syma va reconstruire son cœur et elle finit même par pardonner à son amant. Dans cette œuvre, l’écrivaine sénégalaise Marie Cabou revient sur le thème classique de l’amour, mais avec une approche pédagogique destinée à toutes les générations, car on aime à tout âge.
L’histoire de Syma et de Aladji est celle de milliers de femmes et d’hommes qui, souvent, en espérant trouver l’amour de leur vie, tombe sur des partenaires aux intentions inavouées. C’est alors le début d’une descente aux enfers à travers de longues nuits d’insomnie et de douleurs. S’il est presque impossible d’échapper aux flèches de Cupidon, l’auteur révèle l’importance d’être bien entouré par la famille, les amis. Dans sa détresse, Syma a été très vite sauvée par la solidarité familiale qui s’est construite en un laps de temps. Le soutien de sa famille et sa foi en Dieu ont été les éléments déterminants lui permettant de panser vite ses blessures. Dans son livre, Marie Cabou lève aussi un coin du voile sur la rupture amoureuse, engageant une vision de la société, mais aussi de la famille.
Dans ce roman de 106 pages, l’auteur, au-delà de narrer une histoire passionnante que partagent deux âmes, a voulu mettre le relief sur une femme forte. Une dame de fer qui, en dépit des douleurs que suscite la trahison, a résisté pour reprendre sa vie en main, poursuivre son petit bonhomme de chemin. Syma a continué de nourrir la ferme conviction que l’amour « véritable et inconditionnel est au bout de son chemin ». Dans « De toi à moi », nous fait découvrir le portrait d’une femme téméraire, avec un fort caractère ; une femme combattante et de principe.
Née à Dakar, Marie Cabou a passé son adolescence en France. L’écrivaine est passionnée de danse, de musique et de mannequinat. Elle a été animatrice de radio, puis présentatrice-vedette du journal « Maïsha Tv », première chaîne panafricaine basée au Mali, et dédiée aux femmes. Ce récit marque ses débuts prometteurs dans l’univers romanesque.
GABOU, PORTE DU BOUNDOU ET TERRE D'ÉMIGRÉS
C'est l’une des 12 communes du département de Bakel. Enclavée et difficile d’accès, elle sort petit à petit de l’ornière grâce à l’émigration, l’agriculture, le commerce et l’élevage
Gabou est l’une des 12 communes du département de Bakel. Enclavée et difficile d’accès, elle sort petit à petit de l’ornière grâce à l’émigration, l’agriculture, le commerce et l’élevage. À la découverte de la porte du Boundou, de son histoire et de ses spécificités.
Quelque 25 km séparent Bakel de la commune de Gabou. Mais le voyage semble durer une éternité. Si l’axe Kidira-Toumbacounda est bien goudronné, bien luisant, ce n’est pas le cas pour la distance Bakel-Gabou. C’est le parcours du combattant pour le voyageur. Il slalome les crevasses, bondit sur les nids de poule. Pire, il est souvent obligé de quitter la chaussée pour des pistes latéritiques… Plus d’une heure de calvaire, avant de voir le bout du tunnel.
Ce lundi matin, on tombe sur une commune en effervescence. C’est l’un des mérites du marché hebdomadaire qui mobilise des milliers d’acteurs économiques. Les camions ne cessent de convoyer les denrées telles riz, maïs, etc. Sous le chaud soleil, les dockers débordent d’énergie, suent à grosses gouttes.
De l’autre côté, la vente d’habits attire l’attention de plusieurs jeunes qui ont fini d’installer leurs tentes. À côté de l’humain, le bétail broute l’herbe, dans une pittoresque et verdoyante nature. Avenants mais vigilants, les éleveurs veillent sur les centaines de têtes.
À Gabou, les huttes ont presque chuté. La plupart des maisons sont en dur. Comptant plus de 24.000 habitants répartis dans 44 villages dont 39 électrifiés, elle est la porte du Boundou. Sa population est constituée par les Peuls, qui sont les premiers à s’y installer, viennent ensuite les Soninkés et les Bambaras. « Les Peuls sont les premiers à s’installer à Gabou. La famille Sy qui assure la Chefferie a ensuite accueilli les autres groupes. Les Bambaras viennent du Mali et sont descendants d’une femme appelée Aïssa Coulibaly qui a rejoint son mari à Gabou avec beaucoup de ses parents. Les Soninkés proviennent de la famille maraboutique Wagué venue du Fouta et accueillie par mon arrière-grand-père pour diriger les prières », détaille le chef de village de Gabou, Bocar Sy.
Terre d’émigrés
Pendant que le marché hebdomadaire bat son plein. Des jeunes se débrouillent dans un atelier de menuisier. L’un d’eux, Modou, a acquis l’expertise à Dakar pour monnayer son talent auprès des siens car il n’y a pas beaucoup de professionnels dans ce domaine. « Ces métiers sont rares ici, car la plupart des jeunes émigrent avant même l’âge de 20 ans. Il y a une forte colonie de Gabou en France. Ce sont eux qui portent quasiment l’économie. Les maisons en dur que vous voyez sont construites pour la plupart par eux. Idem pour les boutiques et cosmétiques », explique-t-il.
Devant un dépôt, Abdoulaye Faye manipule sa calculatrice. Très courtois et souriant, le bonhomme de grande taille propose une séance de thé. Le temps de parcourir les spécificités de la localité. « À mon avis, la première activité, c’est l’émigration. Après, viennent l’agriculture, l’élevage et le commerce. Ce sont les émigrés qui gèrent les maisons. Sans eux, les gens allaient mourir de faim et boire dans les mares », assure le commerçant au teint noir. « Rares sont les familles qui n’ont pas de parents en France. C’est leur destination préférée. Ainsi on compte, au minimum, un émigré par famille », souligne-t-il.
À côté de lui, Ousmane a fini de ranger quelques billets dans un portefeuille noué à la ceinture. Il n’est pas originaire de Gabou, mais il y séjourne depuis plusieurs années dans le cadre de ses activités économiques.
Âgé de 52 ans, il dépeint une localité fortement marquée par la solidarité familiale. « Ici, tu as l’impression que les gens n’ont aucun souci. Tellement ils sont modestes. Mais il y a plusieurs hommes et femmes qui détiennent la nationalité française et se déplacent quand ils veulent. Cela est, à mon avis, favorisé par une solidarité familiale ancrée dans leurs cultures. Si un émigré s’en sort bien, son premier réflexe est de transformer la maison familiale et ensuite de payer le billet pour son frère. Ça, c’est une réalité », soutient le commerçant.
Agriculture et élevage, les activités dominantes
Malgré la forte canicule imposée par une température qui a atteint les 40 degrés, Gabou vibre au rythme de l’activité économique et commerciale. Des centaines d’éleveurs guettent les clients et s’égosillent pour interpeller les passagers à bord des divers véhicules. En pantalon bouffant, le « tengadé » (chapeau traditionnel) sur la tête, Aboubacar a, devant lui, une trentaine de têtes. Et Gabou est son principal point de chute. « C’est un carrefour. Gabou est â 25 kilomètres de Bakel et à 40 kilomètres de Kidira. C’est un passage obligé pour tout voyageur. Et nous en profitons pour exposer nos troupeaux au bord de la chaussée. Et les voyageurs n’hésitent pas à acheter », sourit-il, déplaçant difficilement un abreuvoir. Aliou Sylla a quasiment le même accoutrement. Du boubou aux chaussures en plastique, il est tout en bleu. À l’aide d’un bâton solide, il oriente et canalise sa dizaine de têtes de moutons et de chèvres. Vivant à Gabou, il capitalise 25 années dans le secteur de l’élevage. Il y est né d’ailleurs. Et c’est son filon, son gagne-pain. « La forêt est immense. Donc l’élevage est une activité propice à Gabou. Et nous nous en sortons, même si nous souffrons des braquages et du vol de bétail. Nous approvisionnons même des marchés hebdomadaires », dit-il, à un taximan, qui assure la traduction.
Non loin de cette aire de repos et de business des éleveurs, les plants poussent. C’est la rayonnante verdure. En tee-shirt vert, Moussa Gaye, travailleur saisonnier, se confond avec la nature. Dans ce champ, ses collaborateurs et lui cultivent de la carotte, du chou et d’autres légumes. Les récoltes sont ensuite acheminées vers les marchés permanents et hebdomadaires. « À côté de l’élevage, il y a l’agriculture, notamment le maraîchage. Ici, les légumes ne sont pas chères, car les productions sont importantes. En un mois, certains gagnent près d’un million de FCfa », indique le trentenaire. Même si l’activité marche bien, il souffre des difficultés d’accès à l’eau. « Parmi les problèmes auxquels nous sommes confrontés, il y a la maîtrise de l’eau. Les systèmes modernes d’arrosage ne sont pas assez développés. L’eau des mares est également polluée par endroit. Son utilisation comporte des risques », décrie Moussa.
Du social et des initiatives de développement
À Gabou, deux choses sont chères aux populations, notamment les émigrés. L’une est la solidarité familiale, l’autre est l’implication pour un meilleur cadre de vie et le développement. Ainsi souligne Ousmane, dans plusieurs villages de la commune, les populations qui se sont mobilisées pour la construction d’infrastructures telles que les écoles, les garderies d’enfants. « Je peux compter plusieurs villages dans lesquels l’Etat n’intervient que pour l’affectation d’enseignants et du personnel de santé. Car les émigrés s’impliquent et n’hésitent pas à se cotiser pour construire ou réhabiliter une école ou un poste de santé », dit-il. Abdoulaye Faye embouche la même trompette. « Certes l’Etat a électrifié près de 40 villages et accompagné les éleveurs et les agriculteurs, mais les populations, fortement appuyées par les émigrés, jouent un rôle essentiel ». « Des millions sont investis chaque année dans des projets sociaux, contribuant ainsi au bien-être des populations », assure Abdoulaye Faye.
Pour le chef de village, Bocar Sy, les émigrés jouent un rôle à la fois social et économique. « Les émigrés accompagnent l’Etat. Ils ont contribué à la construction d’un forage, d’un château d’eau et à l’installation des robinets partout dans le village. Ainsi que d’autres infrastructures telles que la grande mosquée de Gabou. Pendant la fête de Korité, des tas de viande sont distribués aux populations », informe le chef de village de Gabou, Bocar Sy.
Le Peul, le taureau et l’origine du nom Gabou
D’où viennent les noms des villes et villages ? C’est une question qu’on se pose souvent. À Gabou, le secret est dévoilé. Et tout est parti d’une prédiction d’un soufi se basant sur un taureau et un berger peul. « Il y a eu des tiraillements et un marabout leur a dit qu’il allait mettre le pouvoir sur le taureau noir. L’endroit où il se couchera est le lieu où il faudra s’installer », raconte le chef de village, Bocar Sy. « Dieu a fait qu’ils ont suivi le taureau jusque dans un village. Subitement, l’animal se coucha à côté d’un Peul. Comme ce dernier s’appelait Gabou Ndendé, Gabou a été retenu comme nom du village. Cet homme venait du Fouta, précisément de Kobilo », indique-t-il.
LE RIZ DE PLATEAU TRACE SON SILLON DANS LE BASSIN ARACHIDIER
Installer la culture du riz dans les mœurs agricoles dans une zone où l’arachide est encore roi. C’est l’ambition du gouvernement du Sénégal dans le cadre de son programme de souveraineté alimentaire
Installer la culture du riz dans les mœurs agricoles dans une zone où l’arachide est encore roi. C’est l’ambition du Gouvernement du Sénégal dans le cadre de son programme de souveraineté alimentaire. Dans la région de Kaffrine, des producteurs s’y essaient avec plus ou moins de bonheur.
Au bout d’un chemin vicinal ceint par de hautes herbes et des champs épanouis de maïs et de mil que surplombent des arbres géants par-ci, par-là, une petite exploitation rizicole d’une superficie d’un hectare et demi fleurit à côté d’un champ d’arachide. Pas de bas-fonds ni de terres inondées ; les touffes de feuilles étroites et dressées d’un vert clair poussent sur une terre moite. Les cultures, de la variété Nerica 8, sont au stade R1. Le propriétaire, Elhadji Babou Dieng, a procédé aux semis le 11 juillet dernier dans cette écologie de plateau située dans le village de Bouchra, à deux kilomètres de la commune de Ndiognick, département de Birkilane, région de Kaffrine.
Zone arachidière par excellence, le bassin arachidier, constitué des régions de Kaolack, de Kaffrine et de Fatick, renferme un potentiel rizicole très peu exploité jusque-là. Mais, avec les stratégies du Gouvernement appuyées, dans un passé récent, par ses partenaires, comme le Japon, dans le cadre du Projet d’appui à la production durable du riz pluvial dans le bassin arachidier (Prip) 2015-2019, la culture du riz est en train de se faire, petit à petit, une place à côté de l’arachide et du mil.
Cette diversification agricole vise à transformer le bassin arachidier en zone agricole conformément au souhait du Président de la République, selon le Ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural, Moussa Baldé, jeudi dernier, à l’issue de sa visite à Ndiognick. « Avec ce que nous avons vu ici, on peut dire que le Sine-Saloum n’est plus seulement un bassin arachidier, mais un bassin agricole pour toutes les spéculations. Ici, on peut sauter d’un champ de riz à un champ de maïs et d’un champ de mil à un champ de niébé. Cela prouve que la souveraineté alimentaire du Sénégal peut être très rapidement atteinte avec la région de Kaffrine puisque partout, on peut maintenant faire du riz, alterner avec l’arachide, du mil, du maïs, du niébé », s’est-il réjoui. Non sans féliciter les producteurs de la région pour leur engagement ainsi que l’administration territoriale, le Directeur régional du Développement rural et toute son équipe pour avoir fait en sorte que la mise en place des intrants soit optimale. Le Ministre est d’avis qu’avec les emblavures de cette année, la donne va changer et que la souveraineté alimentaire, une priorité pour le Gouvernement, pourra être une réalité au Sénégal.
Diversifier pour bien et mieux se nourrir
Les orientations étant claires, les efforts sur le terrain pour le développement de la culture du riz de plateau commencent à porter leurs fruits, selon les acteurs. Pour eux, l’enjeu est de diversifier les cultures pour ne plus être à la merci des caprices du ciel. Ainsi, il est devenu quasiment rare de voir, dans le Sine-Saloum, des périmètres où ne pousse qu’une seule spéculation. « Je cultive du riz sur un hectare et demi, l’arachide sur 10 hectares, le maïs sur six hectares, le mil sur quatre hectares et aussi du niébé fourrager », confirme Elhadji Babou Dieng. Selon lui, l’époque où l’on estimait que le riz ne pouvait pas pousser dans le Saloum à cause de la salinité des terres ou des pauses pluviométriques est révolue. « Les temps ont changé. Je l’expérimente depuis 2016. Nous avons juste besoin de matériels de récolte et de transformation pour s’y engager davantage », indique ce producteur. En effet, selon lui, l’absence de batteuse est un frein, car ici, les femmes n’ont pas l’habitude de la transformation manuelle du riz comme elles le font avec le mil, par exemple. « Parfois, il faut se rendre jusqu’en Gambie pour la transformation. Si nous avons l’équipement nécessaire, il n’y aucune raison que la culture du riz ne se développe dans le bassin arachidier. Les possibilités existent et on n’a pas besoin de beaucoup d’engrais. Par exemple, pour cette parcelle, je n’ai mis que deux sacs et demi d’urée, plus de l’engrais organique composé de résidus de coques d’arachide. Il n’y a aucun engrais chimique », explique Elhadji Babou Dieng.
Le maire de Ndiognick et nouvellement élu député pour le compte du département de Birkilane, Ndéry Loum, abonde dans le même sens. Il encourage les producteurs à diversifier les cultures parce que c’est la voie vers l’autosuffisance alimentaire.
Le Ministre Moussa Baldé promet le soutien de l’État aux producteurs de la zone en matière d’équipements de récolte et de transformation. Une aide qui serait la bienvenue, d’autant plus que, dans le cadre du programme Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaines de valeur (Provale-Cv), 20 hectares de riz sont en cours d’exploitation dans la commune de Ndiognick et 18 hectares à Keur Birame. « On veut manger le riz qu’on cultive comme on mange notre propre mil et maïs. On veut qu’on retrouve, dans chaque famille, au minimum un demi hectare ou un hectare de riz », martèle Elhadji Babou Dieng. Assurément, dans le bassin arachidier, où le potentiel d’emblavure est non négligeable, les gens commencent à prendre conscience de l’importance de cultiver du riz à côté des spéculations traditionnelles. Les techniques de production de cette céréale ayant été assimilées par les producteurs qui s’y intéressent.
THIES OUVRE LES CLASSES PREPARATOIRES LE 3 OCTOBRE PROCHAIN
Le projet des Classes préparatoires aux grandes écoles (Cpge) avance à grands pas. Selon son Coordonnateur, le Pr Magaye Diop, le démarrage des cours est prévu le 3 octobre prochain au sein de l’École polytechnique de Thiès (Ept).
Le projet des Classes préparatoires aux grandes écoles (Cpge) avance à grands pas. Selon son Coordonnateur, le Pr Magaye Diop, le démarrage des cours est prévu le 3 octobre prochain au sein de l’École polytechnique de Thiès (Ept). La première promotion comptera 50 étudiants.
À l’image des pays comme la Côte d’Ivoire, la Mauritanie ou le Maroc, le Sénégal aura bientôt ses Classes préparatoires aux grandes écoles (Cpge). Selon le Coordonnateur du projet des Cpge, le Pr Magaye Diop, le démarrage des cours est prévu le 3 octobre prochain au sein de l’École polytechnique de Thiès (Ept) qui héberge le projet. « Nous avions annoncé le démarrage des cours en septembre. Mais nous avons rencontré quelques difficultés dans le recrutement des professeurs agrégés français, surtout en sciences de l’ingénieur. Maintenant, nous avons retenu la date du 3 octobre pour commencer les cours », a indiqué le Pr Diop jeudi lors d’un entretien. Il souligne que tout sera mis en œuvre pour combler le retard en fin d’année. Le Coordonnateur du projet au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, d’ajouter que maintenant, le corps professoral est au complet. Il affirme que six professeurs locaux ont été recrutés et seront accompagnés aussi par des professeurs agrégés français pendant deux ans.
Magaye Diop a précisé que le projet a fait appel également à un professeur agrégé tunisien qui a fait ses preuves dans les classes préparatoires en Mauritanie. Il rappelle que les classes préparatoires demandent une pluridisciplinarité mais aussi des professeurs généralistes. Des ressources un peu rares dans notre pays. D’où le recours à l’expertise étrangère.
« Pour le démarrage, nous allons utiliser les infrastructures pédagogiques de l’École polytechnique. Des logements et le restaurant sont disponibles. Toutes les commodités sont réunies. Le Président Macky Sall a décidé de construire des locaux propres au projet. Les travaux ont déjà démarré aussi », a rassuré M. Diop, non sans souligner que des bourses d’excellence seront également octroyées aux étudiants. Le Pr Magaye Diop renseigne qu’il y a un accord entre le Sénégal et la France qui permet à ces professeurs de venir aider notre pays dans le démarrage du projet.
Un effectif de 50 étudiants pour la première promotion
Pr Diop révèle que la première promotion du projet comptera 50 étudiants. « Nous avons décidé de démarrer par les classes préparatoires scientifiques avec deux options : Maths-physiques et Sciences de l’ingénieur (Mpsi) et Physiques-chimie, Sciences de l’ingénieur (Pcsi). Chaque option aura 25 étudiants. Ce qui fera au total 50 pour éviter les effectifs pléthoriques », fait savoir le Coordonnateur du projet. Il a confié que le choix sur ces deux options n’est pas fortuit. En France, explique-t-il, les écoles d’ingénieurs puisent l’essentiel de leurs cerveaux dans ces deux options. « C’est ce qui nous a motivés pour ces deux options. Les élèves seront préparés pour les grandes écoles pendant deux ans ici au Sénégal. Nous ferons tout pour les maintenir afin qu’ils puissent intégrer nos propres écoles. C’est le souhait même du Président Macky Sall », soutient le Pr Magaye Diop.
Concernant le recrutement des élèves, il informe que celui-ci se fera sur dossiers de candidature. « La sélection des élèves se fera sur dossier. Le dépôt des dossiers de candidature a démarré le 2 août et sera clôturé le 22 prochain. Après, une commission de sélection va siéger sur la question », a dit le Coordonnateur du projet. Il précise que ce sont les bacheliers des séries scientifiques ayant obtenu des mentions « Bien » et « Très bien » qui sont concernés. La commission de sélection tiendra également compte du parcours du candidat depuis la classe de Seconde. Aux futurs pensionnaires et aux parents, le Pr Magaye Diop, enseignant-chercheur à l’École supérieure polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), se veut rassurant. « Des bourses d’excellence seront également octroyées aux étudiants », a-t-il indiqué.
Selon le Coordonnateur du projet, dans cinq ans, les filières seront renforcées en y greffant l’informatique et la biologie.
TOUSSAINT MANGA DÉMISSIONNE DU PDS
L’ancien député libéral a quitté le parti à travers une lettre adressée au secrétaire général national, Abdoulaye Wade. Candidat malheureux aux locales de janvier, M. Manga n’a pas été investi lors des dernières législatives
L’ancien député libéral, Toussaint Manga, a quitté le Parti démocratique sénégalais (Pds). Il a annoncé sa démission à travers une lettre adressée au secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade.
« C’est avec beaucoup d’émotions que je vous adresse ces quelques mots pour vous présenter ma démission de toutes les instances du parti (Secrétariat national, Comité directeur et Fédération de Ziguinchor) et par conséquent la fin de mon militantisme au sein du Parti démocratique sénégalais », a-t-il dit dans sa note qu’il a publiée, ce dimanche, sur sa page Facebook.
Toussaint Manga a, par ailleurs, rendu « un vibrant hommage » au ‘’Pape du Sopi’’ qu’il a également remercié pour tout ce qu’il a « fait pour l’humanité, l’Afrique, le Sénégal et pour moi-même durant mes 23 ans de militantisme actif dans le parti. Je vous en serai éternellement reconnaissant ».
Candidat malheureux aux élections territoriales de janvier 2022, M. Manga n’a pas été investi lors des dernières Législatives. D’ailleurs, au cours d’un point de presse, il avait dénoncé un « mépris politique », constatant l’absence des Libéraux dans les choix faits par l’inter-coalition ‘’Yewi-Wallu’’ au niveau des départements de Bignona, d’Oussouye et de Ziguinchor.
LE BILAN DE LA JUNTE MALIENNE AU POUVOIR JUGÉ CATASTROPHIQUE
Pour le Cadre d'échange réunissant une dizaine de partis et regroupements de partis, la situation se dégrade dans presque tous les domaines et de graves menaces pèsent sur l'unité et la souveraineté nationales
Au Mali, une coalition de partis juge "catastrophique" le bilan de la junte après deux ans d'exercice du pouvoir. Dans un communiqué, le Cadre d'échange fait ainsi entendre une rare voix dissonante.
Le 18 août 2020, un groupe de colonels, dont le futur chef de la junte Assimi Goïta, a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta après des mois de contestation contre l'incapacité à stopper l'expansion jihadiste et la violence, le marasme économique et la corruption. Un second coup d'Etat en mai 2021 a renforcé leur emprise.
Les expressions dissidentes sont devenues exceptionnelles, étouffées par les injonctions à l'unité nationale et les mesures répressives.
Une coalition s'est cependant alarmée de la situation.
"Le bilan est catastrophique et la situation est inquiétante", dit la coalition regroupée sous le nom de Cadre d'échange, dans un communiqué reçu samedi par l'AFP.
Le Cadre d'échange réunit une dizaine de partis et regroupements de partis, dont le Rassemblement pour le Mali de l'ancien président Keïta et le Yelema de l'ancien Premier ministre Moussa Mara.
Pour lui, "la situation se dégrade dans presque tous les domaines et de graves menaces pèsent sur l'unité et la souveraineté nationales".
La "presque totalité du territoire" est sous le contrôle des jihadistes qui "montent visiblement en puissance"; "le panier de la ménagère n'a jamais été aussi vide"; "les libertés fondamentales sont régulièrement violées", détaille-t-il.
Par ailleurs, le Mali "s'enfonce dans un isolement diplomatique inédit", dit-il.
Le deuxième anniversaire du 18 août 2020 n'a donné lieu à aucune manifestation officielle. C'est après le putsch de 2021, l'investiture du colonel Goïta comme président et la nomination d'un nouveau Premier ministre qu'a été engagée une politique de rupture.
La junte s'est tournée vers la Russie et a rompu avec la France et ses alliés. Le dernier soldat de l'opération antijihadiste française Barkhane a quitté le Mali lundi.
Les autorités s'enorgueillissent d'avoir résisté aux pressions internationales et restauré la souveraineté du pays et d'acculer les jihadistes à la défensive.
L'état-major a revendiqué samedi dans un communiqué d'avoir "neutralisé" depuis début août 81 jihadistes lors de différentes opérations. Il a fait état de quelques blessés dans les rangs de l'armée. Il a rapporté les premières frappes d'un Soukhoi-25 livré en août par le partenaire russe.
Toutes ces données sont quasiment invérifiables.
Vendredi, les partisans de l'imam Mahmoud Dicko, influent personnage public qui avait été la figure tutélaire de la contestation en 2020, avait juqé que "la situation politique et sécuritaire et politique du pays (restait) préoccupante malgré quelques avancées dans certains domaines".
"Le pays est en train de s'enliser dans un mode de gouvernance caractérisé par la promotion de la propagande, la diversion, le bâillonement de la liberté d'expression, les crises diplomatiques avec nos partenaires, la distinction (entre) bons et mauvais Maliens", disaient-ils dans un communiqué.