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14 août 2025
CE N’EST PAS ENCORE LE RUSH DANS LES ÉCOLES
L'année scolaire a démarré depuis jeudi passé sur l'étendue du territoire national. Mais le constat est que jusqu'à présent, les élèves se font désirer, aussi bien dans les établissements publics que privés
L'année scolaire a démarré depuis jeudi passé sur l'étendue du territoire national. Mais le constat est que jusqu'à présent, les élèves se font désirer, aussi bien dans les établissements publics que privés. Très en verve, certains enseignants accusent les parents d'être la cause de l'absence des élèves parce que, disent-ils, ils n'accordent plus d'importance à l'instruction de leurs enfants.
A l'école Unité 5 des Parcelles Assainies de Keur Massar, l'ambiance est morose. Dans son bureau, le directeur de l’école, aidé par son adjoint M. Thiam, reçoit quelques parents d'élèves venus inscrire leurs enfants ou faire des demandes de transfert pour d'autres établissements. A côté, discutent calmement des enseignants devant les salles de classe, donnant l’impression de n’être pas pressés de renouer avec la craie. Le démarrage des cours n’est toujours pas effectif. Car, seuls quelques rares élèves sont présents dans les salles. Ils s'exercent à la lecture.
De l’avis de l'adjoint du directeur de l'école, M. Faye, cette absence massive des élèves relève de la responsabilité des parents. «Nous avons commencé depuis le jeudi passé les cours par des révisions. Mais il y a toujours un taux d'absence très élevé. Par exemple, dans ma classe de CM², seuls 20 élèves sur un effectif de 50 sont présents, regrette l'enseignant. A ses yeux, cela est peut-être lié à l'événement religieux (Gamou), mais surtout à un manque d'attention des parents d'élèves qui n'accordent plus d'importance à l'instruction de leurs enfants. « Beaucoup de parents attendent jusqu'au mois de novembre pour inscrire leurs enfants, sans se rendre compte que cela porte préjudice à ces derniers. Alors qu'ils pouvaient envoyer les enfants à l'école en attendant d’avoir les moyens pour leur acheter des fournitures scolaires et les inscrire», affirme l’adjoint au directeur de l’école des P.A Unité 5. Il exhorte ainsi les parents à préparer leurs enfants à l'avance en achetant tout le matériel nécessaire, mais surtout à les accompagner le jour j à l’école.
Un avis partagé par sa collègue qui préfère garder l’anonymat. Elle trouve que les parents sont négligents. « Le constat est presque général, les parents ne se préoccupent plus de l’instruction de leurs enfants. Et ils veulent mettre cette responsabilité sur le dos des enseignants. Alors que c’est une tâche qui devrait être partagée, parce qu'un enseignant ne peut pas aller dans les maisons pour obliger les élèves à venir à l’école. C’est le rôle du parent », peste notre interlocutrice. Pire, poursuitelle, les parents ne contrôlent plus leurs enfants. «Si les élèves récoltent de mauvais résultats, ils (parents, Ndlr) imputent la faute aux instituteurs, alors qu’on ne voit même pas certains élèves. Et si on convoque les parents pour les informer du comportement de leurs enfants, ils ne viennent pas », se désole-telle.
CERTAINS PARENTS ATTENDENT PRESQUE LE MOIS DE JANVIER POUR INSCRIRE LEURS ENFANTS
La situation est identique dans les établissements privés. On peut compter les élèves sur les bouts des doigts. Le mois qui est déjà avancé est certainement passé par-là. Aux cours privés Aiguillon de Keur Masssar, les élèves viennent au comptegouttes et la plupart du temps, c'est pour s’inscrire. Le directeur de l’école, M. Diop, avoue que le démarrage des cours n’est pas effectif dans son établissement.
A l’en croire, d’ici demain (aujourd’hui, ndlr), la plupart des classes vont démarrer leurs cours. « Les enseignants ont tous reçu leurs emplois du temps. Nous avons terminé de dresser les listes des classes, et on espère débuter les cours avec les élèves qui sont inscrits », ajoute le directeur du groupe scolaire Aiguillon. Il déplore par ailleurs l’attitude de certains parents qui attendent presque le mois de janvier pour inscrire leurs élèves. Pour lui, ces derniers portent préjudice à leurs enfants. «L’école démarre au mois d’octobre et c’est à partir de ce moment qu’on inculque les enseignements aux apprenants. Donc si on rate le début, il est très difficile à l'élève de rattraper le train. D’ailleurs beaucoup de retardataires rencontrent des difficultés parce que les enseignants ne pourront pas revenir en arrière», affirme le directeur du groupe scolaire Aiguillon de Keur Massar.
Macky Sall pour le respect des droits des filles
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la journée internationale de la fille. A cette occasion, le Président Macky Sall a réitéré son engagement à faire du Sénégal un endroit où les droits des filles sont respectés et où elles peuvent s'épanouir de la meilleure manière possible.
25% des bénéficiaires des bourses sont des non-ayants-droit
Les programmes sociaux du gouvernement ne peuvent pas être efficaces et durables parce qu’il y a un détournement des cibles. C’est ce que révèle une étude dans le cadre du projet OSCAR (organisation de la Société Civile pour la Recherche Action) qui a réuni plusieurs acteurs pour se pencher sur la question de la couverture sociale. Les résultats de cette étude pilotée par le sociologue Abdou Salam Fall ont décelé plusieurs failles surtout en ce qui concerne le ciblage des bénéficiaires du programme. Pour la plupart, ce sont ceux qu’on nomme «les passagers clandestins», autrement dit les nonayants-droit, qui bénéficient des programmes au grand dam des véritables bénéficiaires. D’après l’étude, sur le plan national, 25% des bénéficiaires des bourses ne remplissent pas les conditions. Le seuil de 48% a été atteint dans un des départements du pays, d’après le sociologue. Il cite d’autres contraintes à savoir l’effectivité des services pour les personnes atteintes de handicap, mais aussi la complétude des services qui n’est pas bénéfique en cas d’accident ou choc.
Projet de réhabilitation du stade Iba Mar Diop
Le projet de réhabilitation du stade Iba Mar Diop dans le cadre des Jeux Olympiques de la Jeunesse (Joj) 2026 a suscité beaucoup de frustrations. Les impactés, notamment des commerçants et artisans, se sont regroupés en collectif pour exiger le respect de leurs droits. Les membres du collectif qui exercent depuis plus de cinquante ans sur les lieux crient à l’injustice et au vol. D’après le collectif, plus de 3.000 personnes gagnent quotidiennement leur vie sur ces lieux et plus d’une centaine d’entreprises y sont installées et elles paient les taxes municipales et les impôts. A les en croire, l’Agence Française de Développement(Afd) s’était engagée en reconstruisant le stade à créer des retombées économiques et le Cnoss avait promis d’en faire un héritage populaire. Le collectif pense que ces autorités bluffent parce qu’elles veulent aujourd’hui raser des centaines d’entreprises sans indemnisation et recasement. Les membres du collectif menacent de rester sur les lieux tant qu’ils ne seront pas indemnisés. Ils ont rejeté la proposition d'une indemnité d’un million.
Le nouveau chef de la délégation de l’UE reçu au Palais
Le nouveau chef de la délégation de l’Union européenne (Ue) au Sénégal, Jean-Marc Pisani, a pris fonction hier. Il a remis ses lettres de créance au Président Macky Sall. Il remplace Mme Irène Mingasson, accréditée au Sénégal en 2018. Le nouveau patron de la diplomatie de l’Union Européenne a travaillé pendant plus d’une dizaine d'années à la Commission européenne sur les grandes politiques de l'UE-marché intérieur, recherche, industries agroalimentaire et pharmaceutique / biotechnologie, commerce, énergie et climat. Jean-Marc Pisani était également chef d’unité adjoint pour les relations multilatérales, couvrant les Nations unies, le Conseil de l’Europe et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce). Le Franco-maltais se spécialise au Service Européen d’action extérieure, dans les pays en transition politique et économique et dans la politique extérieure de sécurité et de défense commune européenne en 2010. En 2020, il devient chef de division au département Afrique, en charge de la Corne de l’Afrique et de l’Afrique de l’Est.
75 ans après la grève des cheminots, les mêmes maux demeurent
En souvenir de la date du 11 octobre 1947, Frapp et des collectifs de travailleurs rendent hommage aux «valeureux aînés cheminots». Ce jour, les cheminots avaient entamé une grève qui dura 160 jours sur l’ensemble du réseau ferroviaire DakarNiamey. Le député Guy Marius Sagna et ses camarades en ont profité pour adresser une lettre bilan après 75 années de ce mouvement d’humeur, au ministre du Travail, du Dialogue Social et des Relations avec les institutions, Samba Sy. Ils rappellent que les cheminots revendiquaient la hausse des salaires, un cadre unique garantissant l’égalité des droits entre travailleurs africains et européens et l’intégration des auxiliaires africains dans ce cadre statutaire. Pour les activistes et les collectifs, ces revendications sont encore d’actualité en 2022. L’organisation révèle que les travailleurs journaliers des chemins de fer sont encore payés entre 350 et 375 francs l’heure, malgré l’inflation des prix des denrées de première nécessité. Ils pensent qu’ils sont exploités par les grandes entreprises privées et parapubliques. Ainsi, Frapp et des travailleurs du Sénégal réclament la révision et le respect des barèmes des salaires catégoriels dans le secteur privé, l’évolution de la réglementation sur l’intérim en faveur du salarié, la fin des recrutements clientélistes dans le secteur public, et le recrutement des admis aux différents concours ou ceux ayant acquis des années d’expérience significatifs, et la révision du code néocolonial du travail non adapté à la réalité sociale du Sénégal pour un travail décent pour tous.
Un agent du PAD gruge 3 millions à son collègue
Électromécanicien de son état, Mohamed Cissé a roulé dans la farine son collègue Seydou Diagne. Il a simulé un prêt de 3 millions Fcfa pour l’achat d’un camion. En réalité, l’agent du Port autonome de Dakar (PAD) a remis l'argent à un charlatan qui lui avait promis de le rendre riche. C'est plus tard que la partie civile a découvert le mensonge. Ainsi, Seydou Diagne a décidé de traduire son collègue en justice pour escroquerie. Âgé de 43 ans, Mohamed Bachir Cissé a comparu hier au tribunal de Grande Instance de Dakar pour escroquerie portant sur un montant de 3 millions de francs Cfa. Mais cet habitant de Guédiawaye nie les faits qui lui sont reprochés. D'après lui, il est question de prêt avec un intérêt de 2 millions de francs. Pourtant, à l'enquête préliminaire, il avait fait des aveux circonstanciés à savoir que l'histoire de l'acquisition du camion pour recevoir les 3 millions est une fiction. Il dit être victime d’un marabout qui devait lui fournir de faux billets de banque. Il a d’ailleurs déposé une plainte à la brigade spéciale du Port et l'affaire sera plaidée le 18 octobre 2022. Des allégations balayées d'un revers de main par le plaignant qui détient toutes les discussions dans son whatsApp. Seydou Diagne réclame 5 millions en guise de réparation. Finalement, le prévenu a été condamné à 2 mois de prison ferme. En plus de la peine, il devra payer 4 millions FCFA pour la réparation du préjudice.
Médina Baye réclame une voie de contournement de Kaolack
Le comité d’organisation des manifestations et activités de la Faydah (Comaf), chargé de l’organisation du Gamou annuel de Médina Baye à Kaolack, a réclamé mardi la construction d’une voie de contournement de ladite ville, pour faciliter la circulation des piétons et des automobilistes. «Durant le Gamou, nous avons constaté que la circulation n’était pas fluide au niveau des axes routiers qui mènent vers Kaolack (…) Nous proposons la construction d’une voie de contournement, qui puisse faciliter l’accès à Médina Baye », a lancé le président du Comaf , Cheikh Mamoune Ibrahima Niass. S’exprimant lors d’un point de presse sur le déroulement du Gamou célébré samedi en souvenir de la naissance du prophète Mohamed, il a réclamé la construction d’ouvrages d’assainissement par les pouvoirs publics à Médina Baye, un quartier de la ville de Kaolack. «Médina Baye est confronté à un sérieux problème d’assainissement. Nous demandons au Président Macky Sall de faire quelque chose pour Médina Baye dans ce domaine », a dit Cheikh Mamoune Ibrahima Niass, selon l’Aps. Il a déploré le mauvais état de certaines routes de la ville de Kaolack. Concernant l’électricité, il n’y a pas de problème à Médina Baye, quelques perturbations étant mises à part, a reconnu ce notable. Il souhaite que le volet sanitaire du Gamou et d’autres besoins soient pris en charge par le budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Hausse des ressources budgétaires à fin août
Dans son bulletin de conjoncture du mois d’octobre, la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) constate une hausse des recettes budgétaires. Elle indique qu’en cumul, sur les huit premiers mois de l’année 2022, la gestion budgétaire a été caractérisée par une amélioration de la mobilisation des recettes budgétaires associée à une exécution importante des dépenses. Ce qui fait que les ressources globales (hors dons en capital) à fin août 2022 sont chiffrées à 2075,3 milliards, soit une hausse de 25,2% comparativement à la même période de 2021. D’après la même source, les dépenses publiques (hors dépenses financées sur ressources extérieures), se sont confortées de 27,3%, pour s’établir à 2781,1 milliards.
Les prix à la consommation se sont accrus en août
Restons avec la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) qui rapporte que les prix à la consommation se sont accrus de 2,2% en variation mensuelle en août 2022. Ce, sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires, notamment les légumes frais, les poissons frais, les huiles, les céréales non transformées et la viande de bœuf. En glissement annuel, ajoute la DPEE, le niveau général des prix à la consommation est ressorti en hausse de 11,3%, en raison du renchérissement des produits alimentaires et boissons non alcoolisées, des services de restauration et d’hôtellerie et des meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer. Aussi, lit-on dans le document que les prix des produits locaux et importés ont affiché des hausses respectives de 2,2% et 1,6% en variation mensuelle. En glissement annuel, ces prix ont crû respectivement de 12,8% et 7,3% au mois d’août 2022. Par ailleurs, elle relève que l’activité économique interne (hors agriculture et sylviculture) a progressé de 6,0%, en variation mensuelle, au mois d’août. Cette progression s’explique par la bonne tenue du secteur tertiaire (+12,9%).
Risques d’invasion acridienne
Le directeur de la protection des végétaux (DPV), Saliou Ngom, préconise ’’un plan de lutte efficace et maitrisé’’ pour mieux prendre en charge les risques d’invasion acridienne, pour arriver à une agriculture ’’durable et maîtrisée’’."Pour une agriculture durable et maitrisée, on doit prendre en compte tous les risques et avoir un plan de lutte efficace, maitrisé en terme de contrôle, de surveillance et d’évaluation des risques" d’invasion acridienne, a-t-il dit à l’Aps. Le directeur de la Protection des végétaux présidait mardi à Saly Portudal, la cérémonie officielle d’ouverture d’un atelier de trois jours portant sur la formation des chargés du suivi environnemental et l’état des lieux de la mise en œuvre du cahier de charges environnementales. ’’Jusqu’à présent, a dit Saliou Ngom, la seule solution efficace connue et adaptée par rapport à nos conditions, c’est l’utilisation des produits chimiques". Il note qu’en cas de calamités et surtout d’invasion acridienne, les pesticides généralement sont utilisés "de façon massive" pour "maitriser le mal" mais ses effets "restent nocifs" et "invisibles", d’où la nécessité d’en faire une évaluation.
Par Moustapha DIAKHATE
LE BENCHMARK ALGERIEN POUR LE SENEGAL ET LE MOZAMBIQUE
Gaz et contrats gaziers -Décidément à toute chose, malheur est bon, les guerres et conflits ouvrent toujours des opportunités inattendues et de nouvelles fortunes.
Décidément à toute chose, malheur est bon, les guerres et conflits ouvrent toujours des opportunités inattendues et de nouvelles fortunes. C’est le cas de l’Algérie. En effet la guerre en Ukraine et le tarissement des livraisons de gaz venant de Russie fait de l’Algérie la seule alternative pour l’Europe notamment l’Italie et l’Espagne connectés via le gazoduc Medgaz, qui relie les trois pays par la Méditerranée avec une capacité d’onze milliards de mètres cubes par an. L’Algérie, dixième producteur mondial de gaz avec 80 milliards de mètres cube s’est positionnée comme le principal fournisseur de gaz alternatif aux pays du bassin méditerranéen ou les produits de la Sonatrach – l’opérateur public du pétrole et du gaz- ont des avantages comparatifs absolus avec la proximité géographique des marchés européens riches, liquides et stables.
La renégociation des contrats de livraison avec l’italien ENI et l’espagnol Naturgy dans des conditions favorables à l’Algérie avec l’arrêt brusque des livraisons de gaz via Nordstream 2 a permis de réévaluer les contrats d’achat de prés de 2 milliards d’euros soient 1 300 milliards de Fcfa permettant ainsi à l’Espagne et l’Italie de stabiliser et sécuriser une fourniture de gaz suffisante pour l’hiver 2023.
Jamais dans l’histoire des relations commerciale afro- européennes ou Afrique – Union Européene un pays n’est parvenu à s’imposer comme l’Algerie l’a reussi grâce à ses hydrocarbures. L’avenir du gaz pour ce pays semble encore prometteur avec sa montée en puissance dans le Gaz Naturel liquéfié ou ce pays développe des capacités extraordinaires en partenariat avec Totalenergies et d’autres majors profitant ainsi du découplage pétrole et gaz ( lien entre prix du pétrole et prix du gaz ) et des pressions américaines pour libéraliser les échanges GNL.
Le GNL permet de lever la contrainte de transport même si son coût a longtemps freiné son développement. En 2000, le GNL représentaient 26 % des échanges de gaz naturel contre 45 % aujourd’hui, témoignant de l’émergence progressive d’un marché mondial du gaz naturel.
D’ailleurs 2 400 milliards de m³, l’Algérie voit sa stature diplomatique rehausser : le président français, le premier ministre espagnol, le président du conseil italien, le secrétaire d’état américain, le ministre russe des affaires étrangères, le chancelier allemand considèrent Alger comme une destination incontournable dans la nouvelle diplomatie en gestation sur fond de convoitise des ressources énergétiques.
Le SENEGAL et le Mozambique n’ont pas encore les capacités de production de gaz comparables à la SONATRACH algériens encore moins de gazoducs de transit, cependant les deux pays ont tous les atouts et avantages avec leurs énormes réserves de gaz d’être parmi les fournisseurs et exportateurs dominants de GNL, bouleversant ainsi la configuration des équilibres des marchés du gaz liquéfié acheminé par des méthaniers pour fournir européens et surtout asiatiques. L’enjeu pour le Sénégal, l’Algérie et le Mozambique c’est de disputer les parts du juteux marché asiatique : chinois, japonais et coréens ou la demande devrait quintupler dans les dix prochaines années pour maintenir la cadence industrielle et l’urbanisation exponentielle.
L’Europe deviendra un marché saisonnier dont la demande est stationnaire avec la transition énergétique et la décarbonation avancée de l’économie. L’Asie est absolument le marché à conquérir.
En 2018, la capacité de liquéfaction mondiale s’élève à 410 millions de tonnes/an, avec un taux d’utilisation de 78,8 %. La capacité de regazéification est de 875 millions de tonnes/an dont une capacité de regazéification flottante de 87 millions de tonnes/an. 563 méthaniers assurent l’essentiel des flux de transport. Trois pays, le Japon, la Chine et la Corée du Sud comptent pour plus de 50 % de la demande mondiale de GNL.
Le Mozambique avec ses 1840 milliards de m3 de gaz naturel récupérable et le Sénégal avec 1500 milliards de m3 seront les futurs hubs gaziers sur le continent aux cotes des géants nigérians, angolais, libyen et algériens. Pour le Sénégal il est urgent de booster l’intérêt et l’appétit des majors avec de nouvelles découvertes et de même ampleur que GTA d’où l’urgence de fouiller plus agressivement notre bassin sédimentaire surtout en offshore.
Selon l’agence internationale de l’Énergie (AIE) le GNL sera la source essentielle de croissance des échanges de gaz naturel. Le commerce mondial de GNL devrait ainsi plus que doubler d’ici 2040 pour atteindre 729 Gm3 (soit plus que les échanges par gazoduc). La part du GNL dans les échanges gaziers mondiaux serait alors de près de 60 % supplantant ainsi le transit du gaz via les oléoducs.
Un tournant pour le marché complexe du gaz que l’Afrique en général, le Sénégal en particulier ne peut pas rater. Le Qatar, l’Australie, les États-Unis et l’Algérie dominent déjà le marché du GNL, le Mozambique et Sénégal doivent se transformer rapidement dans les activités de l’aval gazier pour rejoindre le cercle restreint et ultra lucratif du gaz naturel liquéfié ; notre pays à l’instar des autres pays africains riches en gaz à des atouts sérieux, il ne reste qu’une vision et une volonté politique pour nous imposer dans la nouvelle cartographie gazière mondiale.
Moustapha DIAKHATE
expert et consultant en infrastructure ex-conseiller Spécial PM
UNE PERSONNE TUEE, TROIS AUTRES GRIEVEMENT BLESSEES À DJAGALI
Le village de Djagali, dans la commune de Barkedj (département de Linguère) a été le théâtre d’un braquage meurtrier perpétré par une bande de malfaiteurs lourdement armés et encagoulés.
Le village de Djagali, dans la commune de Barkedj (département de Linguère) a été le théâtre d’un braquage meurtrier perpétré par une bande de malfaiteurs lourdement armés et encagoulés.
Les faits se sont déroulés dans la soirée du lundi 10 octobre dernier aux environs de 20h. Les malfrats, qui étaient à bord d’un taxi 7 places laissé à l’entrée du village, ont fait irruption dans la localité en faisant tonner leurs armes à feu. Ils ont ainsi investi une maison qui abrite une boutique. Sur place, les malfaiteurs tombent sur l’employé Elimane Dia, âgé d’une trentaine d’années, qu’ils malmènent afin de lui faire dire où se trouvait l’argent. L’infortuné Elimane Dia assiste impuissant au cambriolage de la boutique et reconnait parmi les assaillants une de ses connaissances. Il l’interpelle en lui reprochant de lui avoir fait subir ce mauvais quart d’heure.
Alertés, les autres membres de la bande, pour ne pas courir de risque, décident de prendre en otage le jeune Elimane. Dans cette concession, ils ont réussi à emporter un butin d’un montant de 3 millions de F CFA. Une fois sortis de la concession, et 500 m plus loin, ils laissent partir Elimane Dia qui pense ainsi pouvoir rebrousser chemin tranquillement. Mais c’était compter sans les intentions machiavéliques de ses bourreaux. En effet, alors qu’il croyait être sorti de la ligne de mire de ceux-ci, une balle lui sera tirée à bout portant. Il se vide de son sang et meurt sur le coup. Les bandits continuent de faire tonner leurs armes et touchent trois autres personnes dont le muezzin de la mosquée.
Dans le village, c’est la consternation totale. Tout le monde reste cantonné chez soi. Les gendarmes dont le poste le plus proche est à Barkedj sont alertés par des populations à l’extérieur du village et qui ont entendu les coups de feu. Le cambriolage et les coups de feu ont duré près d’une heure sans que les hommes en bleu ne viennent au secours des populations. «Pourtant, la route est goudronnée, le poste est à 25 km et nous avons avisé la gendarmerie dès les premiers coups de feu », regrette un témoin dépité. Ce n’est qu’après le départ des malfrats que les pandores ont débarqué sur les lieux pour constater le décès du jeune Elimane Dia et procéder à des auditions.
Les trois autres blessés sont acheminés à Touba, Linguère et Dakar pour le cas le plus grave. Pour leur part, les populations de Djagali ruminent leur colère et dénoncent la lenteur d’intervention de la gendarmerie qui les aurait abandonnées à leur triste sort. Elles déplorent cette insécurité permanente dans la zone et rappellent qu’il y a quasiment un mois, c’était le village voisin de Ranérou qui était la cible d’une bande armée.
ABDOUL AZIZ KEBE EVOQUE «LA CENTRALITE DE LA PAROLE DANS LE DEVENIR DES SOCIETES»
Abdoul Aziz Kébé par ailleurs délégué général au pèlerinage à La Mecque, a décortiqué l’aspect du discours de l’autorité religieuse de Tivaouane relatif aux méfaits des mauvaises paroles
L’islamologue et universitaire sénégalais, Abdoul Aziz Kébé, a, dans un «édito spécial» transmis à l’APS, invité les Sénégalais à écouter et entendre le message du Khalife général des Tidianes, sur la ’’centralité’’ du discours dans la stabilité d’une société.
Au lendemain du Gamou de Tivaouane, célébrant la naissance du Prophète Mouhamad (PSL), Abdoul Aziz Kébé par ailleurs délégué général au pèlerinage à La Mecque, a décortiqué l’aspect du discours de l’autorité religieuse de Tivaouane relatif aux méfaits des mauvaises paroles. Cette allocution a été lue par Serigne Pape Makhtar Kébé, lors de la cérémonie officielle, en présence d’une délégation gouvernementale, de membres du corps diplomatique, de représentants d’autres familles religieuses et de fidèles. «Serigne Babacar Sy, le Khalife général des Tidianes, en nous renvoyant à la centralité de la parole dans le devenir des sociétés, relativement à leur stabilité et leur sérénité, l’inverse étant l’inverse, est pleinement dans son rôle : rappeler, avertir, exhorter’’, écrit le Pr Kébé dans son texte.
«Si donc, notre société veut s’installer dans une dynamique de paix et de cohésion, force nous est, de nous conformer à cette injonction d’Allah : dire du bien pour le faire, et surtout dire du bien pour que l’opinion s’en imprègne et l’actualise», relève-t-il par ailleurs. Pour lui, le Sénégal d’aujourd’hui a «largement besoin» d’un tel message sur «la sacralité de la parole qui doit être entretenue, pour que ses racines s’ancrent solidement, et que ses branches s’élancent en ramures bienveillantes vers le ciel, offrant ses fruits et bienfaits à tout moment». «Pourvu qu’on l’écoute et qu’on l’entende». «Autrement, si la parole est mauvaise, haineuse, outrancière, comme elle est aujourd’hui promue dans nos médias, dans les réseaux sociaux et dans les lieux publics, nous courons inéluctablement vers la destruction de nos socles, et l’instabilité», avertit l’universitaire. Il déplore le fait que la société sénégalaise «est aujourd’hui comme infestée de toxines, générés par les paroles monstrueuses», en lieu et place de la parole convaincante, ou celle juste qui conduit à la droiture, celle bienveillante, ou gentille, ou convenable, telles que déclinées par le Coran. «Le pacte scellé avec +Allah Azza wa Jalla+, est déterminé par la bienfaisance en famille et en société, par le discours positif avant même le respect des rituels figurés dans les piliers» de la prière et de la zakat, note l’islamologue Kébé. Il soutient que la parole est ’’le germe de la positivité ou de son contraire». «Le Khalife veut nous ancrer et nous affermir par la parole, germe de bienfaisance, de confiance et d’entente pour que la vie présente soit bénéfique, et celle de l’au-delà bienheureuse», commente-t-il.
«Il souhaite par ce rappel, nous éviter l’égarement provoqué par cette profusion de discours de haine et de discorde», poursuit l’universitaire, avant de conclure : «Serat-il entendu ? Nous le souhaitons vivement».
LA GUEGUERRE ENTRE RESPONSABLES SOCIALISTES À LA FOIS TRAGIQUE ET ANECDOTIQUE
Seybani Sougou, analyste politique, revient sur la bataille de positionnement pour le contrôle du Parti socialiste
Seybani Sougou, analyste politique, revient sur la bataille de positionnement pour le contrôle du Parti socialiste. Il dit avoir constaté que la disparition d’Ousmane Tanor Dieng a accéléré le processus de décomposition politique de cette vieille formation politique. Selon lui, la guéguerre entre certains responsables, dont Alioune Ndoye et Serigne Mbaye Thiam est à la fois tragique et anecdotique.
Seybani Sougou pense que la bataille de positionnement entre responsables socialistes est tragique. Cette guéguerre survient à un moment où le Parti socialiste est affaibli comme jamais et réduit à sa plus simple expression. Pour Seybani Sougou, le spectacle que présente un parti qui a marqué l’histoire politique du Sénégal et tenu les rênes du pouvoir pendant 40 ans (de 1960 à 2000), est affligeant. Cette guéguerre est anecdotique parce qu’elle relève d’une guerre de positions entre des personnalités préoccupées davantage par une situation de rente et des prébendes que par le destin du parti. Tout se passe, d’après lui, comme si le Parti socialiste avait renoncé à toute ambition de diriger le Sénégal. Arrimé à la mouvance présidentielle, regrette-t-il, ce parti ne propose aucun projet de société et n’incarne plus l’espérance. « Le PS est devenu juste un parti d’appoint, un appendice du pouvoir en place », constate-t-il.
Impossible rapprochement entre socialistes
L’analyste estime que la réconciliation des socialistes sera aléatoire, tout en soulignant que Serigne Mbaye Thiam et Alioune Ndoye ont tous les deux farouchement combattu Khalifa Sall. « A une différence près, Alioune Ndoye, maire de Dakar Plateau, était un Khalifiste. Il a été un des pourfendeurs du régime de Macky Sall avant de rejoindre la mouvance présidentielle, succombant aux sirènes du pouvoir. De ce point de vue, Serigne Mbaye Thiam a au moins le mérite d’être cohérent dans son cheminement avec Tanor et la majorité présidentielle. On a toujours l’habitude de dire qu’en politique, tout est possible. Cela dit, la configuration politique actuelle ne me paraît pas de nature à favoriser un rapprochement entre la direction actuelle du PS et les Khalifistes », juge le politologue.
D’après lui, les rancœurs sont tenaces. « S’il devait y avoir une réconciliation entre socialistes, paradoxalement, Serigne Mbaye Thiam serait mieux placé qu’Alioune Ndoye qui incarne aux yeux de beaucoup de Khalifistes, la figure de Judas à savoir le traître qui a trahi Khalifa Sall, dont il était un fidèle partisan. Rappelons que Serigne Mbaye Thiam faisait partie de ceux qui plaidaient que Khalifa Sall devait bénéficier d’une grâce présidentielle. Il soutenait que l’ancien maire de Dakar réunissait toutes les conditions pour obtenir cette grâce.
Fragilité du PS dans BBY
Seybani Sougou est d’avis aussi que la situation du PS au sein de Benno Bokk Yaakaar est « difficile, fragile et incertaine ». Pour cause, explique-t-il, l’avenir de cette formation est désormais étroitement lié au sort de la majorité qui sera tranché par les électeurs dans 15 mois lors de la prochaine présidentielle. A quelques encablures de ces joutes décisives pour le pays, la mouvance présidentielle est en fin de cycle et le PS, qui est déchiré, ne semble pas décidé à prendre son destin en main. Il n’y a aucun candidat au sein de la direction actuelle qui émerge. « Disons-le clairement, Serigne Mbaye Thiam et Alioune Ndoye ne disposent pas de l’étoffe et du charisme nécessaires pour porter le projet du Parti socialiste. Or, tout parti politique digne de ce nom a pour ambition et vocation première de diriger un pays. La survie politique du PS dépendra de la capacité de la direction actuelle à surmonter ses conflits internes, à s’ouvrir et à travailler avec les Khalifistes pour pouvoir mettre Khalifa Sall sur orbite en 2024 », se dit persuadé Seybani Sougou. Ainsi, il estime que c’est aberrant que le PS, qui a un riche héritage (celui du président Léopold Sédar Senghor) puisse être dans une situation d’effacement total à tel point qu’il n’a même pas pu présenter un candidat lors des deux dernières élections présidentielles (2019 et 2024).
CHRONIQUE D’UNE BATAILLE INEVITABLE ENTRE SERIGNE MBAYE THIAM ET ALIOUNE NDOYE
Le Parti socialiste est miné actuellement par une crise interne. Deux de ses responsables aux profils différents manœuvrent pour prendre le contrôle de la formation fondée par le premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor
Vers la fin d’un compagnonnage dans Benno avec une double incertitude (déclaration de candidature et réélection) autour d’un troisième mandat de Macky Sall, nécessité de se repositionner sur l’échiquier politique national, émergence de Khalifa Sall et Barthelemy Dias au sein de l’opposition… Face à ce contexte à multiples inconnues, émerge au PS un sujet dominant. Après Aminata Mbengue Ndiaye, qui pour hériter des rênes du parti ? L’autre question a trait aux retrouvailles de la famille socialiste. En tout cas, au sein cette formation politique qui a dirigé le Sénégal durant ses 40 premières années en tant que pays indépendant, de rudes empoignades se dessinent déjà. Sauf miracle, elles vont opposer les deux seuls actuels ministres de ce parti, à savoir Serigne Mbaye Thiam et Alioune Ndoye pour la direction du parti du président Senghor. Des spécialistes politiques livrent leurs avis sur cette guerre fratricide.
Le Parti socialiste est miné actuellement par une crise interne. Deux de ses responsables aux profils différents manœuvrent pour prendre le contrôle fondé par le premier Président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. Alioune Ndoye et Serigne Mbaye Thiam, ministres de la République et représentants du Parti socialiste dans le Gouvernement, ambitionnent tous les deux de succéder à l’emblématique Ousmane Tanor Dieng après une transition assurée par Mme Aminata Mbengue Ndiaye, actuelle présidente du Haut conseil des collectivités territoriales.
La bataille pour la direction du Parti socialiste a toujours été âpre. Avant le départ de Senghor, sa succession avait déjà été âprement disputée entre des responsables comme Babacar Ba, Moustapha Niass et d’autres ténors. Mais, dribblant tout son monde, le poète-président avait porté son choix sur le technocrate Abdou Diouf. A son tour, ce dernier a jeté son dévolu sur le diplomate Ousmane Tanor Dieng pour diriger le Ps en tant que Premier secrétaire alors que des poids lourds comme Moustapha Niasse — encore lui — et Djibo Kâ étaient sur les rangs. Frustrés parce choix, ces deux responsables avaient claqué la porte du Ps contribuant à sa perte du pouvoir en 2.000. Après le décès de Ousmane Tanor Dieng, au nom de la nécessité de préserver la cohésion de cette formation sexagénaire, un compromis avait été trouvé sur la nécessité de laisser Mme Aminata Mbengue Ndiaye assurer la transition. A ce titre, elle avait hérité de la présidence du Hcct qu’exerçait OTD en application du principe « gagner ensemble et gouverner ensemble » qui était à la base de la constitution de la coalition Benno Bokk Yaakar soutenant le président Macky Sall. Pour récompenser ses deux principaux alliés, à savoir les leaders du Parti socialiste et de l’Alliance des Forces de Progrès (Afp), Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse respectivement, il leur avait donné à chacun la présidence d’une institution. Le dernier nommé s’était retrouvé à la tête de l’Assemblée nationale.
L’histoire est sur le point de se répéter avec l’éventuel départ d’Aminata Mbengue Ndiaye, actuelle secrétaire générale de cette formation politique par intérim et investie présidente du Haut conseil des collectivités territoriales. Les deux ministres qui ont le plus profité du compagnonnage du PS avec l’APR dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yakaar se positionnent pour succéder à l’ancienne mairesse de Louga.
Alioune Ndoye, un enfant du parti bénéficiant d’un réel ancrage
Le ministre Alioune Ndoye, qui cherche à freiner les ardeurs de Serigne Mbaye Thiam, a un ancrage politique très solide dans le parti des Verts de Colobane. Dynamique et moins jeune que son concurrent, son statut de ministre rigoureux dirigeant une mairie au cœur de la capitale pourrait lui donner beaucoup plus d’atouts pour prendre le dessus dans ce combat pour la conquête du Ps. L’homme a gagné sa commune de Dakar Plateau aux locales et a même réussi le tour de force de rempiler à sa tête. Investi tête de liste départementale lors des dernières élections législatives, même si BBY a perdu Dakar, Alioune Ndoye avait fait gagner sa coalition à Dakar-Plateau lors de ce scrutin. Et d’après certains spécialistes, il aurait un meilleur profil que Serigne Mbaye Thiam pour succéder à Aminata Mbengue Ndiaye.
Serigne Mbaye Thiam, bénéficiaire des largesses de Tanor
Serigne Mbaye Thiam, qui s’engage dans ce combat pour le contrôle du Parti socialiste, aurait bénéficié du soutien d’Ousmane Tanor Dieng pour être ministre. D’après certains, il doit toute son évolution administrative au défunt secrétaire général de ce parti. Abdoulaye Gallo Diao, un des poils à gratter de cette formation, a rappelé récemment dans un journal de la place que Serigne Mbaye Thiam a tout obtenu du Parti socialiste, sans rien donner en retour. D’autres, certainement ses détracteurs, estiment que l’actuel ministre de l’Eau n’a pas une base politique. Et il a été récemment très contesté par l’homme d’affaires Aly Mané qui, lui, en plus d’avoir gagné la mairie de Paoskoto avait brigué avec succès le conseil départemental de Nioro avant de réussir à se faire élire député.
Même s’il est présenté comme étant peu charismatique, voire cassant, Serigne Mbaye Thiam n’en est pas moins un brillant technocrate maîtrisant parfaitement ses dossiers. D’où sa réussite dans tous les ministères, essentiellement techniques, où il est passé. Ses partisans expliquent que tous les responsables qui se répandent dans la presse pour déverser leur fiel sur lui et casser du sucre sur son dos sont des maîtres chanteurs ou des entrepreneurs à qui Serigne Mbaye Thiam, du fait justement de sa rigueur, a retiré des chantiers qu’il leur avait confiés du fait du mauvais travail qu’ils avaient fait. Ces derniers en auraient donc conçu une rancune tenace contre l’alors ministre de l’Education nationale. Une rancune qui le poursuit depuis.
Confidence d’un de ses proches : « Serigne Mbaye Thiam aide beaucoup de responsables et de militants dans la plus grande discrétion, conformément à sa nature. Pour autant, il ne va pas détourner l’argent des structures qui lui sont confiées pour arroser ses parents, ses laudateurs ou les socialistes qui se réclament de lui ! »
BAKARY DOMINGO MANÉ, JOURNALISTE-POLITOLOGUE : «Une personnalité froide ne peut pas diriger un grand parti de masse comme le Ps»
Selon le journaliste et politologue Bakary Domingo Mané, Serigne Mbaye Thiam est un socialiste pur et dur qui connaît bien la maison des Verts. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, dit-il, a cheminé avec Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng. Mais il a une personnalité un peu froide pour diriger un grand parti de masse.
Sur les manœuvres internes menées par Serigne Mbaye Thiam et Alioune Ndoye pour le contrôle du Parti socialiste, M. Mané estime que le premier n’a pas le cran nécessaire pour diriger un parti comme le Ps. En effet, soutient-il, la gestion d’un grand parti exige de l’ouverture. Et Serigne Mbaye Thiam est un technocrate. Ce qui n’est pas suffisant pour diriger un parti comme le Ps. La politique, poursuit l’ancien journaliste à « Sud Quotidien », n’est pas seulement technique. « Si on le désignait numéro un du parti, il faudrait qu’il apprenne à s’ouvrir aux autres. De loin, on voit qu’il n’est pas d’un commerce facile et la politique au Sénégal demande une connaissance profonde de la sociologie politique de ce pays », veut croire Bakary Domingo Mané.
D’après l’analyste, si le Parti socialiste doit avoir un avenir, il ne se fera pas avec Aminata Mbengue Ndiaye en fin de règne. Il qu’il faut des jeunes comme Alioune Ndoye et autres pour redynamiser ce parti. « La politique du temps du Parti socialiste, de l’UPS et autres, c’est révolu maintenant. Nous sommes à l’ère du numérique. Il faudrait un profil qui puisse assimiler tout cela », insiste-t-il.
IBRAHIMA BAKHOUM, JOURNALISTE : «La posture d’Aminata Mbengue Ndiaye dérange au sein du PS
Le journaliste, politologue et formateur Ibrahima Bakhoum est d’avis que, depuis son élection à la tête du Haut conseil des collectivités territoriales, la posture de Aminata Mbengue Ndiaye, même si elle n’est pas ouvertement critiquée, dérange au sein du Parti socialiste, surtout au niveau des jeunes. Les revers de Benno durant les locales et les législatives avaient fini de pousser certains à réclamer une candidature de leur parti pour la présidentielle de 2024. Faisant une analyse fine de la situation actuelle du Parti socialiste, M. Bakhoum a évoqué les attaques contre Serigne Mbaye Thiam. Même sa reconduction au sein du nouveau gouvernement, dit-il, a été contestée au sein du Parti socialiste. Ce faisant, une rude bataille se dessine déjà entre lui et Alioune Ndoye pour le contrôle du Parti socialiste.
Le politologue rappelle que lorsque Alioune Ndoye avait été classé Pro-Khalifa Sall et avait suivi ce dernier dans sa fronde, Serigne Mbaye Thiam était resté un fidèle militant qui n’a jamais quitté le PS. Il est resté au moment de la crise du temps de Tanor Dieng. Ce choix a forgé sa crédibilité. Cela dit, concède-t-il, cela ne saurait être un motif valable pour écarter Alioune Ndoye qui était revenu très tôt dans la maison du Père.
A en croire Bakhoum, pour consolider le compagnonnage durable du Ps avec la coalition Benno, Serigne Mbaye Thiam est plus indiqué pour le poste de secrétaire général du Ps. « Le PS a un bilan avec BBY même si c’est avec des passifs et des actifs. Pour ces passifs et actifs, Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam sont les premiers concernés. Alioune Ndoye a aussi marqué son territoire. Durant les locales, si Benno a pu gagner quelque chose à Dakar, c’est grâce à lui. Et c’est très important. Mais la question est de savoir où est-ce que le PS est actuellement le plus fort au Sénégal ? Le compagnonnage avec Benno a aussi fatigué le Parti socialiste, car malgré son apport, ils n’a pas eu le retour mérité » poursuit Ibrahima Bakhoum.
Selon lui, avec l’usure du pouvoir, force est de reconnaître que le PS aussi a perdu de son envergure. Les socialistes, souligne-t-il, sont comptables des actifs du régime de Macky Sall. Mais aussi, de son passif. Ce qui va forcément les impacter. D’où la question des retrouvailles au sein du PS. D’après le doyen Ibrahima Bakhoum, deux options se dessinent. « Si c’est pour Dakar, Alioune Ndoye peut revendiquer sa victoire et dans la capitale où le PS a des chances de revivre. Mais, à l’intérieur du pays, la palme revient à Serigne Mbaye Thiam qui peut avoir le soutien d’autres têtes comme Abdoulaye Wilane. Et sa position au sein du gouvernement lui offre plus de visibilité », se hasarde le journaliste et politologue.
Qui est d’avis que la recomposition semble plus complexe. Puisque Khalifa Sall et compagnie portent toujours une vision du PS. Aïssata Tall Sall aussi est estampillée PS. Et même l’AFP a ses origines au sein du Parti socialiste. Mais, rappelle-t-il, c’est sa déflagration qui a fait que les rangs du parti socialistes sont aujourd’hui clairsemés. D’où la conclusion d’Ibrahima Bakhoum selon laquelle le PS a besoin de temps pour se reconstruire face à ses nombreux défis…
ÉPIDEMIE DE COVID-19 EN AFRIQUE : QUELLES SPECIFICITES ?
Un point important à prendre en compte pour évaluer l’ampleur de l’impact du Covid est la capacité de surveillance épidémiologique des pays, qui dépend directement des systèmes de santé nationaux
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les nombres de cas et de décès en Afrique se sont avérés très inférieurs à ce qui était observé sur les autres continents. Le continent africain a en effet été cinq fois moins touché en moyenne que l’Europe, avec, toutefois, d’importantes variations géographiques. Cette observation inattendue a conduit à se demander s’il y a une spécificité du continent africain face à cette maladie, ou si cette particularité observée ne résulterait pas d’autres facteurs .
Un point important à prendre en compte pour évaluer l’ampleur de l’impact du Covid est la capacité de surveillance épidémiologique des pays, qui dépend directement des systèmes de santé nationaux. Au-delà de toute considération qualitative, cette capacité peut être évaluée en premier lieu en se basant sur le nombre de lits d’hôpitaux par habitant.
En Afrique, ces capacités sont très variables d’un pays à l’autre mais ne dépassent pas 3,2 ‰ au nord de l’Afrique et 2,7 ‰ au Sud – une densité faible en comparaison de l’Europe, où le nombre de lits d’hôpitaux est en moyenne de 5,5 ‰. Ces capacités sont particulièrement faibles en Afrique de l’Ouest, où il ne dépasse pas 0,4 ‰ (Mauritanie) et peut descendre jusqu’à 0,1 ‰ (Mali).
Cette analyse suggère une forte sous-estimation du nombre des cas et des décès, d’un facteur 8,5 en moyenne par comparaison à l’Europe. Ce biais est particulièrement marqué en Afrique de l’Ouest (Nigeria, Burkina Faso, Tchad, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Niger, Sénégal, Guinée, Mali) et en Afrique de l’Est (Ouganda, Éthiopie, Madagascar) où la sous-estimation peut atteindre des facteurs 10 à 20, parfois au-delà.
Néanmoins, cela ne suffit pas à expliquer entièrement les différences observées. Un second facteur, démographique, peut être identifié. Il a pu être évalué en prenant en compte la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus (sur lesquelles le Covid-19 a un impact plus fort). Cette proportion, plus faible en Afrique, permet cette fois d’expliquer une large part des différences observées.
Une fois ces deux facteurs pris en compte, nombre de cas et de décès sont du même ordre de grandeur qu’en Europe : lacunes du système de surveillance et spécificité démographie apparaissent donc comme les facteurs prédominants. À l’échelle du continent, les analyses ne font pas ressortir d’autres facteurs significatifs (épidémiologiques, géographiques ou climatiques) susceptibles de contribuer à cette spécificité africaine.
La théorie du chaos pour analyser une dynamique épidémique
Pour étudier l’évolution temporelle de l’épidémie sur le continent africain, nous avons réalisé une analyse de sa dynamique pour dix-sept pays en nous appuyant sur la technique de modélisation globale employant la théorie du Chaos (ou théorie des systèmes dynamiques non linéaires). Trouvant sa source dans les travaux d’Henri Poincaré à la fin du XIXe siècle, elle est parfaitement adaptée pour travailler sur les comportements déterministes présentant une forte sensibilité aux conditions initiales et donnant lieu à des évolutions imprévisibles à long terme. Contrairement aux approches mathématiques classiques, la théorie du chaos s’appuie sur l’« espace des phases » (ou des états) : un « espace » qui décrit les états successivement « visités » par le système étudié. Son intérêt vient de ce qu’il peut contenir toutes les solutions du système étudié, et offrir (théoriquement) la représentation complète d’une dynamique indépendamment des conditions initiales.
Cette technique de modélisation est ainsi bien adaptée aux événements peu prévisibles comme les épidémies de maladies transmissibles en général et de maladies émergentes en particulier.
De façon pratique, une approximation algébrique des équations qui gouvernent l’épidémie a pu être obtenue, indépendamment des conditions initiales et directement à partir des observations. L’approche a été précédemment testée sur l’épidémie de peste de Bombay (1896-1911) et sur celle d’Ebola d’Afrique de l’Ouest (2013-2016).
Appliquée à la Chine dès les premières semaines de l’épidémie, elle avait permis d’obtenir un premier modèle chaotique dès le 5 février 2020, mettant en évidence la forte imprévisibilité de l’épidémie ainsi qu’un risque important de redémarrages. La stratégie zéro-Covid a permis de revenir rapidement à un niveau de propagation très bas, mais l’arrivée du variant Omicron a conduit à un tel redémarrage début 2022.
Application au cas de l’Afrique
Dans l’étude présentée ici, cette approche a été appliquée en partant des nombres de nouveaux cas ou de décès dus au Covid-19 en Afrique. L’analyse a permis de mettre en évidence des dynamiques chaotiques pour de nombreux pays : l’état de départ détermine rigoureusement le comportement à venir mais la moindre différence à ce niveau, de même que les moindres perturbations qui y feront suite, vont modifier entièrement la succession des états, ce qui le rend imprévisible. Des modèles chaotiques ont pu être obtenus pour la majorité des pays africains étudiés. Ils montrent qu’en première approximation l’évolution de l’épidémie dépend essentiellement de quelques variables principales dont les couplages rendent l’évolution imprévisible à long terme – variables non identifiables ici puisqu’on ne recourt qu’aux observations des nombres de cas et aux décès. Fait original, ces modèles montrent une certaine diversité dans leurs dynamiques chaotiques. Le plus inattendu est celui du Ghana, qui présente un comportement dit « bistable » : pour des conditions épidémiques, sanitaires et des stratégies d’atténuation identiques, la progression de la maladie peut se développer à des niveaux épidémiques différents, tout en présentant une superposition des distributions du nombre de nouveaux cas journaliers. Ce résultat est important car il montre l’importance des mesures prises en début d’épidémie mais aussi la possibilité de relâcher en partie la sévérité des contraintes une fois le régime ramené à un bas niveau.
Impact des politiques d’atténuation
Pour suivre l’impact des politiques d’atténuation, on s’appuie communément sur le « nombre de reproduction » ou R0 (nombre des personnes contaminées, en moyenne, par personne déjà infectée) ; s’il est inférieur à un, l’épidémie va décroître, s’il est supérieur, elle va progresser. Quoique très important, il ne permet pas de distinguer l’effet des mesures prises – pharmaceutiques (vaccination, médication) ou d’atténuation (masques, etc.).
Les mesures d’atténuation visent justement à réduire le transfert du virus en diminuant les contacts journaliers entre individus : être capable d’estimer leur variation peut donc apporter une information directe sur l’efficacité des mesures adoptées. Nous avons développé une méthode pour reconstruire l’évolution du nombre de contacts depuis le début de l’épidémie à partir du nombre de nouveaux cas journaliers, pour la même sélection de dix-sept pays africains.
Le nombre de contacts ainsi reconstruit a ensuite pu être comparé à d’autres indices : L’indice de sévérité, développé par l’Université d’Oxford, qui vise à rendre compte du niveau de contrainte des politiques d’atténuation mises en œuvre à l’échelle des pays. Les indices de mobilité, mis à disposition par le Google Community Mobility Reports, qui informe sur les variations de niveau de mobilité et de confinement.
Les résultats montrent une chute abrupte du nombre de contacts en début d’épidémie, souvent directement suivie par une décroissance plus lente. Ce qui peut être attribué à la fois aux efforts d’information sur l’évolution en temps réel de l’épidémie (et recommandations associées) dont l’effet peut être très rapide sur les comportements de la population, et aux contraintes mises en œuvre pour limiter les flux entrants et minimiser les contacts. Certaines de ces contraintes peuvent nécessiter une réorganisation sociale et ainsi être plus lentes à se mettre en place – leur effet est donc progressif et possiblement retardé. La diminution du nombre de contacts en début de pandémie a généralement été suivie d’oscillations plus ou moins amples, dont la relation avec les mesures d’atténuation n’est pas évidente à comprendre. Divers éléments peuvent permettre d’expliquerles différences observées entre nombre des contacts reconstruits, niveau des contraintes mises en œuvre et niveau de mobilité.
Dans la plupart des cas, les politiques d’atténuation semblent avoir permis de maintenir le nombre de contacts à un niveau suffisamment bas pour éviter des reprises rapides de l’épidémie, et ce malgré la remontée des activités attestée par les indices de mobilité. Un tel comportement apparaît tout à fait cohérent avec le régime bistable obtenu pour le Ghana. Une augmentation très nette du nombre de contacts est aussi observée dans tous les pays début 2022, ce qui coïncide avec l’arrivée du variant Omicron, moins virulent mais plus contagieux. Cette augmentation ne peut donc pas être interprétée comme un effet des politiques de restriction, mais comme une évolution de la dynamique de l’épidémie. Il serait intéressant d’appliquer cette approche à d’autres contextes, notamment en Asie du Sud-Est où l’efficacité de la stratégie zéro Covid est difficile à évaluer. L’évaluation de cette stratégie demanderait également de considérer les aspects économiques et sociaux.
Durabilité
La pandémie de Covid-19 présente nombre de similitudes avec des pandémies précédentes (difficultés à identifier et comprendre les modes de transmission dominants, controverses sur les traitements, défiance vis-à-vis des vaccins, etc.)… Mais elle présente aussi des spécificités inédites : rapidité de progression mondiale, prédominance apparente dans les pays riches, réactivité aussi bien dans les stratégies d’atténuation (confinements, fermetures des frontières…) que médicales (développement de nouveaux vaccins). Elle se caractérise également par la production d’une masse de données considérable et une circulation fulgurante de l’information quasiment en temps réel.
Cette réactivité nous a toutefois un peu fait oublier qu’une épidémie ne peut pas être réduite à un problème biologique. Le rôle de l’homme et de ses activités en amont (perte de biodiversité, productions agricoles uniformisées et intensives, conditions sanitaires pouvant favoriser la propagation des virus et leur transfert à l’homme, etc.) ne peut être oublié. Cette tendance montre l’importance de considérer la santé comme un tout intégré – « Une seule santé » (One Health) – et incluant ses différents niveaux (santé humaine, animale, végétale) à l’échelle planétaire. Les épizooties et les épidémies émergentes des dernières décennies (H5N1, Ebola en Afrique de l’Ouest, SARS, MERS, etc. et aujourd’hui le Covid-19) montrent de façon criante que cette problématique n’a rien d’une vue de l’esprit.
Les défis générés sont tout aussi grands que les enjeux qu’ils sous-tendent. D’où la nécessité de disposer de nouvelles approches, capables de mieux appréhender la problématique épidémiologique, dans sa diversité et sa complexité.
Point crucial : les comportements épidémiologiques sont essentiellement dynamiques. Une épidémie n’est pas une succession d’états épidémiques indépendants… Il faut donc comprendre comment ces états successifs sont reliés. Or, ceci est tout particulièrement difficile dans le cas de maladies émergentes, les composantes de cette dynamique (populations humaines, animales ou végétales) comme le rôle des facteurs en jeu (conditions environnementales, climatiques, etc.) n’étant pas toujours bien identifiés – ni même accessibles à l’observation. Et leurs couplages sont souvent mal connus et complexes.
Les outils les plus en vogue actuellement pour traiter les problèmes d’une telle complexité sont basés sur l’intelligence artificielle. Ils ont montré une très grande puissance pour de nombreuses applications mais requièrent généralement d’énormes jeux de données pour disposer d’un appui statistique suffisant. Or, l’émergence de nouveaux virus ne permet pas cela, surtout en début d’épidémie lorsque son développement reste local, mais pas seulement.
En effet, la propagation de l’épidémie contribue à augmenter le nombre de sites où des observations sont menées et donc à disposer de très gros jeux de données quoique de courte durée. Cette augmentation ne permet généralement pas de compenser la courte durée d’observation : il y a une trop grande diversité des contextes géographiques, sociétaux, sanitaires, etc. La variabilité est trop grande.
De plus, en début d’épidémie émergente, on ne dispose pas des tests capables d’identifier de façon fiable la maladie en jeu. De même, le nombre des personnes asymptomatiques est très difficile à évaluer et leur rôle à estimer.
Ces difficultés montrent l’importance des approches capables de s’attaquer à la complexité de la situation et à la frugalité des données… le tout dans des situations où les connaissances sont limitées. C’est dans cette optique que se placent les analyses basées sur la théorie du Chaos, dont nous confirmons ici la pertinence.
L’ETAT DU SENEGAL PREVOIT DE PRENDRE EN CHARGE 300 PERSONNES AU QATAR
Le ministre des Sports Yankhoba Diattara effectue, depuis le lundi 10 octobre à Doha, au Qatar, une mission de prospection en prévision de la Coupe du monde de football prévue du 20 novembre au 18 décembre.
L’Etat du Sénégal va prendra intégralement en charge 300 personnes pour aller supporter l’équipe du Sénégal à la Coupe du monde de football “Qatar 2022”, prévue du 20 novembre au 18 décembre. Yankhoba Diattara l’a annoncé ce Mardi 11 octobre, au cours de la mission de prospection qu’une délégation sénégalaise effectue présentement à Doha. Le ministre des Sports a également tenu à rassurer que toutes les dispositions ont été mises en œuvre pour que l’équipe nationale et les supporters sénégalais soient dans d’excellentes conditions à la grande fête du football mondial.
L e ministre des Sports Yankhoba Diattara effectue, depuis le lundi 10 octobre à Doha, au Qatar, une mission de prospection en prévision de la Coupe du monde de football prévue du 20 novembre au 18 décembre. L’objet de cette mission est de s’enquérir de l’état de préparation et de la participation du Sénégal à la grande fête du football mondial. « Le Chef de l’Etat nous a instruit que les supporters qui viendront au Qatar supporter l’équipe du Sénégal soient dans d’excellentes conditions de séjour. C’est dans ce cadre qu’en accord avec la Fédération sénégalaise de football, nous avons signé un prestataire agréé par la FIFA pour procéder aux réservations, aux logement, à la restauration et au transport des supporters sénégalais », a-t-il confié.
« LE QATAR A PRIS TOUTES LES DISPOSITIONS »
Le nouveau patron du sport sénégalais estime qu’un nombre de 300 personnes sera pris en charge durant la compétition. « Nous avons déjà retenu une liste de 300 personnes, dont 150 supporters, familles des joueurs et officiels, prise en charge intégralement par l’Etat du Sénégal pour venir supporter l’équipe nationale. Dans ce cadre, avec l’agent agréé par la Fifa, toutes les dispositions sont prises pour que l’ensemble des supporters soient dans d’excellentes conditions d’hébergement et de transport lors de la prochaine Coupe du monde», a-t-il précisé. Le successeur de Matar Ba a tenu à rassurer sur les dispositions prises au niveau du Qatar en matière de sécurité pour un bon séjour des Lions et de supporters sénégalais. « Nous avons également avec le soutien de l’Ambassadeur du Sénégal ici au Qatar, pris toutes les dispositions sécuritaires et logistiques pour que les supporters soient dans de bonnes conditions pour supporter l’équipe et de séjour. Nous avons visité tous les appartements qui ont été réservés. Nous constatons également que le Qatar a pris toutes les dispositions pour mettre les supporters qui viendront du monde entier dans d’excellentes conditions”, a-t-il rassuré.
Le patron du sport sénégalais est par ailleurs revenu sur l’audience qu’il a eue avec son homologue qatari M. Sarah Bin Ghanim Ali. «Nous avons été reçus par nos collègues en charge du Sport et de la Jeunesse du Qatar pour magnifier l’excellence des relations entre le Qatar et le Sénégal, conformément aux instructions du Chef de l’Etat. Il nous a donné des orientations pour préparer la participation de qualité de l’équipe du Sénégal lors de la Coupe du monde. À notre arrivée, le ministre M. Sarah Bin Ghanim Ali, nous a très bien accueillis. Cela confirme les bonnes relations entre le Qatar et le Sénégal. Il faut féliciter le Qatar, ils ont eu la confiance de la communauté internationale pour organiser cette Coupe du monde », indique Yankhoba Diattara. Pour la Coupe du monde 2022 qui se déroulera du 20 novembre au 18 décembre au Qatar, le Sénégal figure dans le groupe A en compagnie du Qatar pays hôte, de l’Equateur et des Pays Bas.
LES BESOINS DE FINANCEMENT CHIFFRES A 600 MILLIARDS
Les initiatives entrepreneuriales ne cessent de croitre, si l’on se fie aux données de la plateforme de la Délégation générale pour l’entreprenariat rapide (Der) qui les évalue à 600 milliards de FCFA.
L’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme) a clôturé à Dakar hier, mardi, son projet « e-Pme » sur le territoire national. Ledit projet ambitionne d’accompagner 5000 Pme sur le territoire national avec un minimum de 30% de cheffes d’entreprises.
Les initiatives entrepreneuriales ne cessent de croitre, si l’on se fie aux données de la plateforme de la Délégation générale pour l’entreprenariat rapide (Der) qui les évalue à 600 milliards de FCFA. Pour autant, « l’Etat Sénégalais se démêle tous les jours à booster ces initiatives des jeunes en termes de formation, d’accompagnement et de financement. Et ce, à travers les ces structures d’accompagnement à savoir la Der, l’Adepme, l’Onfp, 3Fpt, Bmn», a dit hier, mardi, à Dakar, le ministre du Commerce, de la consommation et des Petites et moyennes entreprises (Pme), Abdou Karim Fofana lors d’un Comité régional de développement (Crd) clôturant le lancement du projet « e-Pme » dans les 14 régions du Sénégal. Très souvent, les gens s’attaquent à la Der sous prétexte qu’elle ne finance pas. Mais, à regarder de près, jamais une structure de l’Etat en deux ou trois ans n’a accordé autant de financements chiffrés à 60 milliards. Néanmoins, le besoin de financement sur la plateforme de la Der est de 600 milliards (dépôts et demandes de finance ment).
Au-delà du financement, c’est une question démographique. Car, 75% de la population Sénégalaise est composée de jeunes de moins de 35 ans. D’où, toute la difficulté à créer de l’emploi pour ces jeunes. D’ailleurs, le président Macky Sall l’a bien compris, en rappelant lors du dernier conseil des ministres que le moment était venu de réorienter les étudiants vers les facultés des sciences et techniques. Parce qu’il ressort que 80% de nos étudiants suivaient des formations généralistes. Ce qui ne peut apporter grand-chose à l’équation emploi.
139 MILLIARDS D’APPUI A L’ENTREPRENARIAT
En termes de financement et d’instruments de facilitation de l’entreprenariat, l’Etat sénégalais a injecté « 139 milliards », a dit le ministre Abdou Karim Fofana. Certes, « c’est peu par rapport aux 18 millions que nous sommes, mais c’est significatif », admet le tout nouveau ministre du Commerce, non sans rappeler que l’Etat a beaucoup fait pour booster l’entreprenariat. Et ce, en passant d’un million à cent mille FCFA pour créer son entreprise, il y a seulement quelques années. Il ajoutera enfin : « Aujourd’hui, il y a plus de guichets permettant d’accompagner les Pme ».