Énorme quiproquo dans le secteur de l’audiovisuel sénégalais ? À quelque trois mois du début de la Coupe du monde « Qatar 2022 », la Rts et E-media Invest s’arrogent les droits de retransmission de la plus prestigieuse compétition de football qui soit. Chacun des deux groupes de presse prétend détenir le paquet exclusif de la diffusion des matches sur toute l’étendue du territoire sénégalais.
À la suite de la publication, jeudi dernier, d’un communiqué par la Radiodiffusion télévision sénégalaise (Rts) faisant état de l’acquisition des droits exclusifs de retransmission de la Coupe du monde « Qatar 2022 », le groupe de presse privé E-media Invest est immédiatement monté au créneau pour apporter quelques éléments de précision. En effet, cette exclusivité réclamée par la télévision nationale n’a pas fait bon écho au sein du groupe de Mamoudou Ibra Kane.
Dans un communiqué publié sur son site, ledit groupe a affirmé détenir depuis plusieurs semaines ces droits exclusifs, par le biais d’un contrat en bonne et due forme signé avec le détenteur des droits de distribution de la compétition en Afrique subsaharienne. « À 95 jours du coup d’envoi de la 22e édition de la Coupe du Monde « Qatar 2022 », la Rts a publié un communiqué annonçant avoir acquis les droits exclusifs de retransmission de cette compétition grâce à l’appui de l’État du Sénégal. Pourtant, le groupe E-media Invest dispose, depuis plusieurs semaines, des droits de diffusion en exclusivité sur tout le territoire national, via ses différents supports (radio, télé et digital), droits acquis auprès de son partenaire New World TV LTD, le groupe basé à Lomé, au Togo, détenteur des droits de distribution de la compétition en Afrique subsaharienne. Un contrat en bonne et due forme, en cours d’exécution, comme prévu, malgré les manœuvres souterraines, la désinformation et les coups de pression d’ici ou d’ailleurs », peut-on lire dans le communiqué.
Or, la télévision nationale Rts a informé un peu plus tôt avoir acquis le paquet exclusif concernant la diffusion en direct des matches sur tous ses supports, le visionnage en public (fanzone, projections dans les salles de cinéma), diffusion des cérémonies d’ouverture et de clôture, les highlights et les replays. La Coupe du monde, étant un rendez-vous majeur qui offre des opportunités de communication inédites, les deux groupes de presse vont sans doute se livrer une farouche bataille pour obtenir l’exclusivité des droits de retransmission. Même si toutes les deux parties brandissent des contrats pour légitimer les accords signés sous le contrôle effectif de la Fifa en échange sans doute d’une somme colossale d’argent, aucune d’elles ne voudra voir l’autre chaîne diffuser la même compétition dans la même zone géographique.
« New World Tv » tranche le débat
Alors que les partenaires et annonceurs sont plus que jamais suspendus aux lèvres des autorités de la société adjudicataire des droits en Afrique pour en connaître un peu plus sur l’issue de cette bataille, Me Louis Biyao, avocat de New World Tv, la société adjudicataire des droits de diffusion en Afrique auprès de la Fifa, a donné la position du groupe qu’il représente. Selon nos confrères de « Dakar actu », le juriste a confirmé la signature d’un contrat avec le groupe E-media le 24 juin 2022. Mais, toujours selon l’avocat, « le groupe n’a pas respecté ses engagements. Ce qui entraîne la résiliation avec effet immédiat dudit contrat ». Ainsi donc, affirme Me Louis Biyao, « la Rts qui s’est acquittée de tous ses devoirs est la seule détentrice des droits de diffusion de la Coupe du monde au Sénégal ».
PAR Emmanuel Dongala
PLEINE LUMIÈRE SUR LA LITTÉRATURE AFRICAINE
Désormais émancipés de la tutelle intellectuelle occidentale, décolonisés d’esprit, les écrivains africains saisissent à bras-le-corps leur(s) histoire(s) dans toute leur complexité et la racontent sans concession, en créant leur propre esthétique
La déferlante des écrivains d’Afrique et de la diaspora, déjà présente depuis une décennie au moins, s’est transformée cette saison en tsunami. Abdulrazak Gurnah (Prix Nobel 2021), Damon Galgut (Booker Prize 2022), David Diop (International Booker Prize 2021), Boubacar Boris Diop (Neustadt International Prize for Literature 2021), Djaïli Amadou Amal (Goncourt des lycéens 2020), sans oublier bien sûr Mohamed Mbougar Sarr (Prix Goncourt 2021).
D’aucuns peuvent penser que cette belle moisson 2021-2022 n’est qu’un hasard heureux, dû à la publication simultanée de quelques bons livres. Il n’en est rien. La réalité est que ces prix ne dévoilent que la partie émergée de l’iceberg de l’immense réservoir d’écrivains talentueux originaires du continent et de sa diaspora. Pour preuve, dans la plupart des cas, d’autres auteurs africains figurent dans la liste des finalistes. Ainsi, sur la liste finale du Booker Prize dont Damon Galgut est sorti vainqueur, se trouvait également une écrivaine somalienne, Nadifa Mohamed. Plus parlant encore, deux des cinq de la short list du Booker 2020 étaient Africaines, la Zimbabwéenne Tsitsi Dangarembga et l’Ethiopienne Maaza Mengiste.
Une explosion sur la totalité du continent
Dans le même sens, il faut aussi prendre en compte tous ces écrivains dont les ouvrages sont retenus dans la liste des «Meilleurs livres de l’année» établie chaque année par des grands magazines littéraires. Ainsi, pour le New York Times Book Review, le meilleur roman 2021 a été celui de l’écrivaine camerounaise Imbolo Mbue. Ces talents se retrouvent également dans les domaines dont on parle moins: citons la Nigériane Nnedi Okorafor, couronnée deux fois, respectivement par le Hugo Award et le Nebula Award, les deux prix les plus prestigieux de la science-fiction.
Enfin, il faut rappeler que bien avant Abdulrazak Gurnah et Damon Galgut, les Nigérians Wole Soyinka et Ben Okri ont été respectivement lauréats du Prix Nobel (1986) et du Booker Prize (1991). Je ne peux m’empêcher ici de mentionner un prix non littéraire, le Prix Pritzker d’architecture, considéré comme l’équivalent du Nobel de la discipline, attribué au Burkinabé Diébédo Francis Kéré, une première pour un Africain.
L’un des aspects les plus gratifiants de cette explosion littéraire à laquelle nous assistons est qu’elle se manifeste sur la totalité du continent, du Cap à Dakar, de Yaoundé à Addis-Abeba, de Zanzibar au Mozambique. Elle touche aussi bien les aires anglophone que francophone et lusophone où le Prémio Camões, le prix le plus prestigieux dans cette langue, a été décerné à la Mozambicaine Paulina Chiziane pour l’ensemble de son œuvre. Je ne peux que recommander la lecture de son roman Le Parlement conjugal: une histoire de polygamie (Actes Sud, 2006).
Pourquoi la reconnaissance a-t-elle attendu?
Une chose d’importance à noter également: la contribution à ce boom littéraire est paritaire, les écrivaines y participent autant que les écrivains, comme le démontrent les quelques exemples que j’ai cités plus haut.
Pourquoi cette littérature n’acquiert-elle cette haute visibilité que maintenant? Cela est dû à la conjonction de plusieurs facteurs. D’abord, le monde est plus ouvert à la diversité. Il fut un temps où, en France, seule Présence Africaine (et peut-être un peu Le Seuil) publiait les auteurs africains. Aujourd’hui, toutes les grandes maisons françaises d’édition les publient, non pas en leur offrant une niche en tant qu’«auteurs africains», mais en les traitant comme tout auteur, sur le seul critère de la valeur littéraire de l’œuvre. Cela a permis de susciter une riche émulation créatrice.
ENTRE POLÉMIQUE ET RUPTURE, OUSMANE SONKO COMPTE BIEN POURSUIVRE SON ASCENSION
Il est surtout l’élu de cooeur d’une partie de la classe moyenne et de la jeunesse du pays. Il accuse Macky Sall et la France de l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Il s’est déclaré candidat le 18 août dernier, avant tout le monde. Portrait
À 49 ans, sorti renforcé des législatives, Ousmane Sonko est un poids lourd de la politique au Sénégal. Ce ténor de l'opposition n’en est pas moins polémique, accusé de viols répétés sur une jeune femme ce qu'il nie. Il est surtout l’élu de coeur d’une partie de la classe moyenne et de la jeunesse du pays. Il accuse Macky Sall et la France de l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle. Il s’est déclaré candidat le 18 août dernier, avant tout le monde. Portrait.
Il est loin, le temps où Ousmane Sonko officiait en tant qu’inspecteur principal des impôts. Le poste était certes prestigieux, mais depuis, l’opposant s’est un peu plus affranchi des chiffres, pour rejoindre le monde verbeux des figures politiques. Le passage ne s’est peut-être pas fait tout en douceur, mais l’ascension elle, est fulgurante, en tout cas autant qu’elle puisse l’être à l’échelle de la politique.
Une ascension éclair
En 2014, il crée son propre parti, « Pastef les patriotes ». En 2016, il est radié de la fonction publique, selon des informations du journal Le Monde, pour avoir accusé le frère de Macky Sall de fraude fiscale. Il devient célèbre. Trois ans plus tard, le voilà élu député. En janvier, il est élu maire de Zinguinchor, principale ville de Casamance. La suite est connue de tous, au delà-même des frontières sénégalaises. En 2019, il brigue la présidence et arrive troisième. Jusque-là un opposant parmi d’autres, il est aujourd’hui le seul à pouvoir faire face à Macky Sall, les autres opposants ayant pour la plupart rejoint la coalition présidentielle.
Aux législatives du 31 juillet dernier, Sonko fait vaciller la majorité présidentielle grâce à l’alliance de sa coalition « Yewwi Askan Wi » (« Libérer le peuple » en wolof) avec celle de « Wallu Sénégal » (« Sauver le Sénégal »), menée par l'ex-président Abdoulaye Wade. L’alliance obtient 80 sièges face aux 82 sièges du parti présidentiel. Le chiffre est historique. Le camp présidentiel conserve la majorité absolue d'une courte tête grâce au ralliement d'un député élu.
"La coalition au pouvoir est à bout de souffle. La cherté des denrées, le renchérissement du prix de l'eau, les pratiques autoritaires autour des manifestations suivies de morts, expliquent ce vote-sanction contre le président", souligne à l'AFP l'analyste politique Maurice Soudieck Dione.
Souverainisme et panafricanisme
Ousmane Sonko est un défenseur du panafricanisme et encourage les solidarités avec d’autres pays d’Afrique. Il a notamment affiché un soutien appuyé au colonel Assimi Goïta, à la tête des autorités de transition du Mali, s’étant emparées du pouvoir suite à deux coups d’État en 2020 et 2021. Il dit "encourager le président Assimi Goïta parce qu'il n'a pas perdu la face ».
Sous sa direction, le Mali s'est détourné de la France et de ses anciens alliés et s’est tourné vers la Russie.
Ousmane Sonko tient d’ailleurs un discours souverainiste. Il défend l’indépendance du Sénégal et dénonce l’ingérence de la France dans les affaires du pays. L’ancienne puissance coloniale et les multinationales auraient selon lui une emprise économique et politique sur Dakar. Le responsable politique accuse également le président en exercice, Macky Sall, de travailler de concert avec la France pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2024.
Selon lui, M. Sall serait à l'origine des dossiers « de terrorisme, de rébellion, de viol imaginaire fabriqués avec le soutien de la France ».
Ousmane Sonko s’adresse aussi à la population avec un discours social, dénonçant les élites du pays et la corruption. Ses détracteurs l’accusent de populisme. Ses nombreux partisans voient plutôt en lui un homme intègre, religieux, honnête.
Une ombre au tableau
Il est certes le champion de l’opposition, d’une partie d’une jeunesse issue de la classe moyenne et de petits fonctionnaires s’estimant mis à l’écart de la croissance économique. Pourtant, Ousmane Sonko traine avec lui des casseroles. Entre juin 2020 et février 2021, il est accusé d’avoir violé à plusieurs reprises une masseuse. Adji Sarr a aujourd’hui 22 ans. Depuis février 2021, elle vit comme une prisonnière dans la maison de sa tante, protégée en permanence par trois policiers.
Elle est encouragée à porter plainte par ses collègues, dit-elle dans une interview avec le journal Le Monde, le 2 février 2021, après avoir témoigné de plusieurs viols perpétrés par Ousmane Sonko au sein du salon de massage dans lequel elle travaille alors, dans un quartier résidentiel de Dakar. Elle accuse publiquement le chef de file politique. L’immunité parlementaire de Sonko est levée. Soutenu par ses partisans et d’autres responsables politiques qui parlent de « complot », il se rend à sa convocation au tribunal le 3 mars 2021. Sur le chemin, il est arrêté pour « troubles à l’ordre public » par le pouvoir en place.
Sonko, celui qui draine les foules
Le pays s’enflamme. Des milliers de jeunes en colère sortent dans les rues. Leur icône sous les barreaux, ils se mettent à jeter des pierres, s’attaquent aux supermarchés, les pillent. Face aux forces de l’ordre armées de gaz lacrymogènes et de jets d’eau, treize personnes meurent, près de 600 personnes blessées, selon les chiffres de la Croix Rouge. Les émeutes ne prennent fin qu’au 8 mars, jour de la libération d’Ousmane Sonko.
Depuis, l’enquête piétine. Le camp d’Ousmane Sonko accuse le régime de vouloir éliminer le principal opposant à Macky Sall, dont on ignore encore les vélléités de se présenter une troisième fois à l'éléction présidentielle ce que lui interdit la Constitution en l'état.
En juin 2022, de nouvelles manifestations éclatent dans le pays, entre jeunes en colère et policiers. Le parti d’opposition d’Ousmane Sonko est empêché de manifester. Il entendait protester contre l'invalidation par le Conseil constitutionnel de la liste de YAW, sur laquelle Sonko concourait pour être réélu à l’Assemblée nationale.
Cela n’aura pas empêché le carton plein de l’opposition aux législatives, pour qui le scrutin ne serait qu’une répétition de la présidentielle de 2024.
LA CANDIDATURE DE MACKY SALL, UNE HYPOTHÈSE TRÈS AVANCÉE PAR SES PROCHES
Tout indique que le chef de l'Etat est dans une logique de briguer un troisième mandat. La débâcle de BBY, malmenée lors des dernières élections législatives, aurait convaincu le président qu'il serait "le seul à même de redresser la barque"
En mai dernier, lors d'un entretien avec Jeune Afrique, le Président Sall avait annoncé qu'il prendrait une décision après les Législatives par rapport à sa candidature ou non en 2024. «Je répondrai à cette question après les Législatives. Il sera alors temps de fixer le cap de 2024. En attendant, nous avons du travail, et nous n'avons guère le loisir de nous disperser», avait-il promis.
Tout indique que le chef de l'Etat est dans une logique de briguer un troisième mandat. Depuis quelques jours, "c'est d'hypothèse la plus avancée" dans le cercle présidentiel. D'après nos confrères du journal "Bés-Bi" ont échangé avec des membres de l'entourage du président Sall, " l'option qui serait retenue pour le moment c'est la participation en 2024 avec le même candidat de 2012 et 2019."
«L'hypothèse d'une candidature de Macky Sall est de plus en plus avancée», soufflent des sources du Palais qui se sont confiées au journal du groupe E-média invest. Selon toujours les interlocuteurs du journal, le président de la République a constaté l'absence d'un dauphin «capable de fédérer tout le monde».
Macky aurait du mal à avoir un profil qui puisse tenir tête à Sonko
De plus, la débâcle de Benno bokk yaakaar, malmenée lors des dernières élections législatives, aurait convaincu le Président qu'il serait "le seul à même de redresser la barque". Avec la "menace" Ousmane Sonko dont la côte de popularité ne cesse de grandir, et qui vient de déclarer sa candidature.
Macky Sall aurait du mal à avoir un profil qui puisse tenir tête au leader de Pastef. Ce dernier a semblé, jeudi, se préparer à faire la compétition électorale avec le chef de file de Bby en 2024. Même si Macky Sall se présente en 2024, il n'aura pas 30% car, son électorat a commencé à baisser, a dit Ousmane Sonko lors de sa conférence de presse.
ANECDOTES DE REMANIEMENT
Le président de la République peut, à tout moment, dissoudre le gouvernement pour en refaire un nouveau. Qui fera partie du futur attelage ? Un mystère qui charrie stress dans les cabinets ministériels, mais aussi dans celui du chef de l’État
À l’heure actuelle, tous les ministres sont suspendus au décret du chef de l’Etat. Ce dernier, à tout moment, peut dissoudre le gouvernement pour en refaire un nouveau. Qui fera partie du futur attelage ? Un mystère qui charrie stress dans les cabinets ministériels, mais aussi, dans celui du chef de l’Etat.
Ancien ministre conseiller et porte-parole du président Abdoulaye Wade, Serigne Mbacké Ndiaye a bien vécu, de l’intérieur, les coulisses de remaniement. L’ex membre du cabinet de l’ancien chef de l’Etat déclare qu’ à la veille des remaniements, il y a toujours le sentiment d’inquiétude. L'anxiété qui gagne les uns et les autres et la curiosité aussi. Celle-ci gagne surtout ceux qui savent qu’ils ne seront pas reconduits.
«Même le regard du président est interprété, dit-il. Les poignées de main du président sont interprétées. S’il y a des réunions, son attitude vis-à-vis de tel ou tel autre ministre est interprétée. Tout ça c’est des facteurs qu’on essaye d’interpréter», explique-t-il. Pour l’ancien ministre-conseiller, si un ministre connaît bien le président, il doit être capable d’interpréter les actes et attitudes du président et en tirer les conclusions. Cependant, Me Wade avait, lui, cette petite dose d’imprévisibilité. Et à ce propos, il nous rappelle l’épisode Penda Mbow .
«Lui, c’est comme un entraîneur de football. Il met un joueur sur le terrain en qui il a confiance. Mais, si ce dernier ne lui donne pas satisfaction, à la minute même il peut l'enlever. Souvenez-vous, Wade avait nommé, Penda Mbow ministre de la Culture. Mais immédiatement après, il l’a dégommé pour un seul fait». Par contre, certains ministres savent décrypter les envies du patron de l’exécutif. « Il y a un ministre que le président Abdou Diouf avait appelé et lui a dit qu’il avait besoin de ses compétences ailleurs. Ce dernier lui rétorque : ‘’Mr le président depuis 11 mois je ne suis plus votre ministre parce que depuis, j’attends une audience, mais vous ne m’avez pas reçu. En conseil des ministres, quand vous me saluez, vous me regardez à peine. C’est depuis là que j’ai préparé ma passation», se rappelle Serigne Mbacké Ndiaye.
Dès fois il arrive que des ministrables soient appelés et informés qu’ils seront en poste. Puis, à l’annonce de la liste, ils ne s’y retrouvent pas. Pourquoi ? Parce qu' entre-temps, il y a eu d’autres éléments qui sont entrés en jeu.
Les facteurs qui entrent en jeu
Le casting des ministres peut s'avérer très compliqué dès fois. Car, pour l’ancien ministre, beaucoup de facteurs entrent en jeu. « Il y a des choses dont on ne parle pas mais on tient compte de ces choses-là comme les équilibres à faire au niveau régional, au niveau religieux même dès fois au niveau ethnique pour que tout un chacun puisse se sentir dans le gouvernement», explique-t-il. Et donc, sur le choix des hommes, la compétence, seule, ne suffit pas. En effet, il y a le pouvoir religieux qui intervient toujours selon notre interlocuteur : «Il y a des ministres qui doivent leur présence dans le gouvernement en grande partie grâce à la pression religieuse, comme d'autres qui ont perdu leur poste à cause du même pouvoir religieux». Et de raconter : «Je connais un ministre qui a été voir trois à quatre chefs religieux. Chacun d’entre eux est venu voir le président (sans citer de nom) pour intervenir sur son dossier. Finalement le président a eu peur parce que pour lui, si jamais il nommait le Monsieur, ce dernier ne serait plus son ministre, mais le ministre des chefs religieux.»
Le stress pré-remaniement
Naturellement à l’approche du changement de gouvernement, certains ministres risquent leur poste. C’est avec beaucoup de stress qu’ils assistent aux derniers conseils des ministres. Serigne Mbacké Ndiaye, qui était dans le cabinet de l’ex président, parle d’une atmosphère très lourde et angoissante. Un jour, raconte-t-il, le président Wade recevait des anciens militaires et mutilés de guerre, il aperçoit un de ses ministres et lui dit : «toi, je vais t’enlever du gouvernement parce que personne n’est content de toi. Il(le ministre) a failli tomber des nues.» Aujourd’hui, à l’approche du remaniement ministériel, beaucoup de ministres sont dit sur siège éjectable. Mais, les intentions du président Sall ne sont toujours pas dévoilées. Pour Serigne Mbacké Ndiaye, c’est dû au caractère très discret du chef de l’Exécutif. Mais une chose est sûre pour Serigne Mbacké Ndiaye : Macky Sall ne choisira que des personnes de confiance en phase avec ses ambitions à venir.
par le Forum du Justiciable
PROJET DE LOI D’AMNISTIE POUR KARIM ET KHALIFA
La décrispation de l'espace politique pourrait se réaliser à travers plusieurs initiatives déjà préconisées notamment la révision des articles L31 et L32 du code électoral et l’adoption d’une loi d’amnistie
Au sortir des élections départementales, municipales et législatives, les acteurs politiques doivent poursuivre le dialogue pour la pacification de l’espace politique. Toutes les forces vives de la Nation doivent communier et réaffirmer leur commune appartenance au même pays et au même peuple au-delà de leurs différences.
A cet effet, Forum du Justiciable pose l’opportunité du débat de la décrispation de l’espace politique. Cette décrispation pourrait se réaliser à travers plusieurs initiatives déjà préconisées notamment la révision des articles L31 et L32 du code électoral et l’adoption d’une loi d’amnistie.
Le Forum du Justiciable sans exclure l’autre option, propose sa contribution sur l’éventuelle adoption d’une loi d’amnistie dont la teneur suit.
II. Sur l’exposé des motifs du projet de loi.
L’accent doit être mis sur la décrispation de la scène politique qui est une modalité qu’adoptent les gouvernements démocratiques pour permettre à la nation de surmonter ses divisions et de se tourner vers l’avenir dans le respect de la loi républicaine.
III. Proposition de rédaction de l’exposé des motifs.
Les hommes politiques sénégalais ont toujours privilégié la discussion pour consolider la paix sociale, résoudre les défis politiques émergents et récurrents. Le premier président Léopold Sédar Senghor, a décrit le Sénégal comme un « pays de dialogue ». La génération des années 1960 a établi le dialogue en tant que culture politique nationale et la génération d’après 1990 lui a emboîté le pas en réglementant les différends politiques et électoraux selon la même méthode.
Au sortir des élections présidentielles de février 2019, dans un souci d’apaisement et de décrispation de l’espace politique, un dialogue national a été lancé le 28 mai 2019 pour parvenir à un consensus sur les principaux problèmes du Sénégal.
Cette tentative d’apaisement de la scène politique pourrait créer les conditions d’une réconciliation et d’une réhabilitation nationale qui, par l’adoption d’une loi d’amnistie permettra la réinsertion dans la vie politique de certains citoyens sénégalais.
Fruit d’une longue tradition, l’amnistie efface les conséquences juridiques de la violation de la loi. C’est une pratique connue dans l’histoire politique du Sénégal. « Comme l’avaient fait le Président Senghor sur les crimes et délits politiques, le Président Diouf sur les événements dits « de Casamance » et le Président Wade sur tous les crimes politiques commis entre 1983 et 2004 en relation avec les élections (loi EZZAN).
Le législateur peut alors, dans un but de détente politique ou sociale, enlever tout caractère délictueux à certains faits pénalement répréhensibles, en interdisant toute poursuite à leur égard ou en effaçant les condamnations qui les ont frappés ; il lui appartient, alors, de décider quelles sont les infractions et, le cas échéant, les personnes auxquelles doit s’appliquer le bénéfice de l’amnistie ; le principe d’égalité ne s’oppose pas à ce qu’il délimite ainsi le champ d’application de l’amnistie dès lors que les catégories retenues sont définies de manière objective.
L’amnistie prévue par le présent projet de loi produit tous les effets découlant de l’idée d’oubli créant ainsi les conditions d’une réconciliation et d’une réhabilitation nationales qui, en permettant la réinsertion dans la vie politique et sociale de toutes les personnes bénéficiant de la présente loi d’amnistie, confirmeront la volonté des pouvoirs publics de favoriser davantage au Sénégal l’exercice de la démocratie dans l’unité nationale ou dans la diversité des libres opinions des citoyens sénégalais.
Telle est l’économie du projet de loi.
IV. Sur le contenu des articles.
Le projet de loi peut comporter six (6) articles.
Articles 1 et 2 : les deux articles délimitent l’amnistie en raison de la nature de l’infraction ou des circonstances de sa commission.
Article 3 et 4 : les deux articles posent les effets de l’amnistie.
Article 5 : cet article ouvre le droit aux contestations relatives à l’amnistie.
Article 6 : cet article donne droit à la révision du procès.
V. Proposition de rédaction des articles.
Article premier. Sont amnistiées de plein droit les infractions correctionnelles commises entre 1er janvier 2002 et le 25 mars 2012 prévues par l’article 163 bis du code pénal réprimant l’enrichissement illicite.
Article 2. Sont amnistiées de plein droit les infractions correctionnelles commises entre 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2015 prévues par l’article 5, 135, 136, 137, 153, et 154 réprimant le faux et usage de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux dans les documents administratifs, l’escroquerie sur les deniers publics.
Article 3. L’amnistie de l’infraction entraîne, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines, accessoires et complémentaires ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachées à la peine.
Article 4. Il est interdit à toute personne en ayant eu connaissance dans l’exercice de ses fonctions de rappeler sous quelque forme que ce soit ou de laisser subsister dans tout document quelconque, les condamnations pénales, les sanctions disciplinaires ou professionnelles et les déchéances effacées par l’amnistie.
Toutefois, les minutes des jugements ou arrêts ainsi que les décrets, arrêtés et décisions pris dans le cadre de la fonction publique ou des ordres nationaux échappent à cette interdiction lorsqu’ils ont été déposés dans les greffes ou aux Archives nationales.
Article 5. Les contestations relatives à l’application de la présente loi d’amnistie sont jugées par la chambre d’accusation compétente dans les conditions prévues par les articles 727 alinéa 2 et 735 du Code de Procédure pénale.
Article 6. L’amnistie ne met pas obstacle à l’action en révision devant toute juridiction compétente en vue de faire établir l’innocence du condamné.
LIGUE DES CHAMPIONS FÉMININE , L’USPA TIENT LE NUL FACE A L’AS MANDE
Sans se montrer clinquante dans son jeu, l’Uspa a son destin entre les mains après cette rencontre.
Exemptée lors de la première journée, l’Union Sportive des Parcelles Assainies (Uspa) effectuait son entrée en lice dans le tour préliminaire de la Ligue des Champions féminine en faisant face aux Maliennes de l’As Mande, tenues en échec par Determine Girls du Liberia mercredi (1-1).
Sans se montrer clinquante dans son jeu, l’Uspa a son destin entre les mains après cette rencontre. Au bout de 90 minutes sans saveur, les championnes du Sénégal ont dû se contenter d’un partage des points (0-0). A l’instar de son adversaire, l’Uspa a manqué d’idées offensivement mais est restée solide sur le plan défensif. Et si la première période n’a pas accouché d’occasions, la seconde pouvait faire basculer cette rencontre avec une grosse opportunité de part et d’autre.
D’abord, les Maliennes ont manqué de très peu l’ouverture du score à la 61e, après que Nana Diarra a vu son coup de tête s’écraser sur la transversale de Adji Ndiaye. Mais les Sénégalaises ont répondu par l’intermédiaire de Méta Kandé (71e), qui voyait son coup de tête sauver de justesse par une Malienne. En toute fin de match, l’Uspa a tremblé avec une nouvelle occasion malienne sur la transversale de la gardienne des championnes du Sénégal.
Mais les deux équipes allaient se quitter sur un score nul et vierge qui fait (peut-être ?) les affaires de l’Uspa. Avec un point et un match à disputer dimanche face aux Determine Girls du Liberia, les Sénégalaises savent qu’une victoire contre les Libériennes les qualifierait pour la prochaine phase finale de Ligue des Champions féminine. Ce qui serait une grande première pour le Sénégal.
«PARTICIPER AU MONDIAL SERAIT SPECIAL POUR NOUS, NOS FAMILLES ET TOUT LE PAYS»
Deng Acuoth (25 ans, 2,11m), qui a joué un rôle clé dans le record de 6-0 du Soudan du Sud lors de la première phase des qualifications pour la Coupe du monde 2023, se dit déterminé à finir le travail et décrocher le billet pour les Philippines l’année prochaine.
Le record de 6-0 signifie que le Soudan du Sud n’a plus qu’à gagner deux matchs sur les six pour se qualifier pour le tournoi de l’année prochaine.
«Nous devons gagner tous ces matchs et nous qualifier pour la Coupe du monde», a déclaré Acuoth. Qui ajoute : «Vous essayez toujours de gagner chaque match, mais éliminer ces deux premiers serait formidable. Notre pays est un pays jeune et pour nous, participer à la Coupe du monde pour la première fois va être énorme pour nous. Pas seulement nous, mais aussi pour nos familles, tout le pays, ça va être spécial.»
Premier du groupe F, le Soudan du Sud sera le premier adversaire du Sénégal lors de la 4ème fenêtre, le week-end prochain en Tunisie. Il affrontera ensuite la Rd Congo et l’Egypte.
PATHE CISS MARQUE DEJA LES ESPRITS !
Liga – Buteur hier avec Rayo Vallecano- Servi dans l’axe, le petit-frère de Saliou Ciss surgit pour pousser le ballon au fond des filets adverses. Un but qui intervient après sa prestation XXL face au Barça, le week-end dernier
Pathé Ciss est en feu. Le milieu de terrain sénégalais qui évolue au Rayo Vallecano, vient à nouveau de s’illustrer hier pour le compte de la 2e journée de Liga, en signant le but du break face à l’Espanyol Barcelone (2-0).
Servi dans l’axe, le petit-frère de Saliou Ciss surgit pour pousser le ballon au fond des filets adverses. Un but qui intervient après sa prestation XXL face au Barça, le week-end dernier. Un premier match en Liga où le jeune sénégalais a fait jeu égal dans l’entrejeu avec les «monstres» du milieu catalan.
A 10 contre 10 après l’expulsion du Français, Florian Lejeune, (16e) et une autre côté Espanyol, de Sergio Gómez, (30e), les Madrilènes ont pris le contrôle du match et ouvert le score à la 40e grâce à un superbe but de Isi Palazón. Plus dominante en seconde période, la formation de Andoni Iraola a réussi à tuer le match grâce à Pathé Ciss, servi dans une superbe action par l’ailier gauche, Alvaro García.
Avec ce succès, ils prennent provisoirement la première place de La Liga. Pour la prochaine journée, le Rayo Vallecano essaiera d’enchaîner lors de la venue de Mallorca au Stade de Vallecas.
VAINQUEURS A NOUVEAU DES REQUINS BLEUS (86-55), LES LIONS FONT «CAP» SUR MONASTIR
L’Equipe nationale masculine peut aborder la prochaine fenêtre des éliminatoires avec plus de sérénité.
Une deuxième victoire sur le Cap-Vert (86-55) hier, après celle enregistrée mercredi, permet au Sénégal de réaliser le carton plein. Avant de faire cap sur Monastir aujourd’hui, pour le compte de la 4e fenêtre des éliminatoires du Mondial 2023.
L’Equipe nationale masculine peut aborder la prochaine fenêtre des éliminatoires avec plus de sérénité. Victorieux du Cap-Vert (89-72) mercredi dernier en amical, les Lions ont encore une fois pris le dessus sur les Requins Bleus (86-55) hier au Stadium Marius Ndiaye.
Un match que la bande à Gorgui Sy Dieng (4 pts) a abordé de la meilleure des manières, en remportant le premier quart-temps (12-22). Face à une équipe capverdienne moins agressive, absente au rebond et souvent prise en contre. Contrairement au premier match, l’équipe sénégalaise va facilement plier le match à la pause. Ajouté à l’adresse insolente à trois points du meneur, Branco Badio (19 pts), et son compère, Jean-Jacques Boissy, les Lions s’offrent un écart considérable de 17 points à l’issue des deux premiers quarts-temps (47-30).
A noter que pour ce match, Coach Desagana Diop a préféré laisser sur le banc, le capitaine de l’équipe, Youssou Ndoye, mais aussi Pape Moustapha Diop, qui avaient pris part au premier match.
Le réveil de Lamine Samb
En revanche, on a eu droit à une bonne prestation des autres jeunes de la Tanière, comme Mbaye Ndiaye (8 pts) ou encore Khalifa Diop (11 pts). Ajouté au réveil de l’un des cadres de l’équipe, Lamine Samb (14 pts), totalement transparent lors du premier match.
De retour des vestiaires, les Lions vont contrôler le match pendant les deux derniers quarts-temps avec la même envie de produire du beau jeu, en étant agressifs en défense et efficaces en attaque. Ce qu’ils vont réaliser avec merveille.
D’ailleurs, à l’issue du troisième quart-temps, l’écart va atteindre les 26 points (70-44). Du coup, ce sera finalement au banc de finir le job dans les 5 dernières minutes, avec Babacar Sané, Khalifa Diop (11 pts), Jean-Jacques Boissy (2 pts), Amar Sylla (6 pts), Bamba Diallo (5 pts) et Mamadou Faye (6 pts).
Les Lions vont ainsi maintenir le tempo en s’offrant une deuxième victoire d’affilée (86-55) face aux Capverdiens. De quoi booster le moral des hommes de Desagana Diop qui quittent Dakar aujourd’hui pour Tunis.
Avant d’entamer le tournoi de Monastir, le staff technique pourra encore peaufiner son groupe avec un dernier match amical contre l’Egypte, prévu ce lundi.
Logé dans le Groupe F, le Sénégal disputera son premier match contre le Sud Soudan, le 26, puis la Tunisie, le 27, et le Cameroun, le 28. Classés 5es, les Lions ont besoin de faire un bon résultat en terre tunisienne, pour conserver leurs chances de qualifications pour le Mondial 2023.