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15 juin 2025
BATAILLE ENTRE LA MAIRIE ET L’UIDT, THIES ECARTELEE
Le maire de Thiès, Dr Babacar Diop, est acculé par la communauté universitaire de Thiès, après sa demande de restitution du bâtiment dit «Auberge des jeunes» de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt).
Le maire de Thiès n’est pas sorti de l’auberge, à la suite du mouvement de contestations qui a suivi sa demande de restitution du bâtiment dit «Auberge des jeunes», où logent des étudiants de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt). Après la sortie musclée de la communauté éducative et estudiantine, le Conseil d’administration de l’université compte entreprendre des actions en Justice, pour la préservation du patrimoine de l’Uidt. Du côté de la Ville de Thiès, l’on précise que «les droits réels» de cette infrastructure «appartiennent bel et bien à la ville de Thiès».
Le maire de Thiès, Dr Babacar Diop, est acculé par la communauté universitaire de Thiès, après sa demande de restitution du bâtiment dit «Auberge des jeunes» de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt).
A la suite des syndicalistes et des étudiants de l’Uidt, le Conseil d’administration (Ca) de ladite université est monté au créneau pour demander au maire de Thiès de cesser «d’envoyer à Mme le Recteur des correspondances ou sommations visant à faire arrêter les travaux entrepris par l’Etat sur le bâtiment dénommé «Auberge des jeunes» ou à exiger la restitution dudit bâtiment affecté par l’Etat à l’Uidt. Le Ca a pris la résolution d’informer M. le maire que la Rectrice n’est pas son interlocutrice sur cette question», tranche le Ca à travers une résolution. Estimant qu’il a «pris bonne note du compte rendu de Mme le Recteur sur la situation marquée par la réclamation du bâtiment dénommé «Auberge des jeunes» par la mairie de la ville de Thiès, le conseil a rappelé qu’à la suite de la requalification suivant décret n°2003-644 du 28 juillet 2003, les infrastructures dites «Palais du congrès» et «Auberge des jeunes» ont été affectées à l’Uidt par le Président Macky Sall en vue de résorber le déficit infrastructurel». Ainsi, le Ca réaffirme «l’ancrage desdites infrastructures dans le patrimoine de l’Uidt», avant de réitérer «sa disponibilité ferme et sans équivoque à conserver et sécuriser le patrimoine bâti et foncier de l’institution universitaire». A cet effet, le Ca a autorisé la Rectrice de l’Université de Thiès, Mme Ramatoulaye Diagne Mbengue, «à entreprendre toutes les initiatives, y compris des actions en Justice, pour la préservation du patrimoine. Le Ca lui assure un soutien indéfectible».
Les précisions de la mairie
Du côté de la mairie de la ville de Thiès, l’on précise que l’affectation de ces infrastructures à l’Uidt par l’Etat est plutôt «provisoire». Par conséquent, «les droits réels appartiennent bel et bien à la ville de Thiès», d’après les services du maire.
Il faut rappeler que la communauté éducative et estudiantine de Thiès, à travers un communiqué, publié jeudi, accusent le maire de Thiès, Dr Babacar Diop, de vouloir récupérer des bâtiments qui font partie du patrimoine de l’université de Thiès, pendant que les chantiers de ladite université, en construction depuis 7 ans, tardent à être livrés.
MOUSSA BALDÉ CONFIRME LES PERFORMANCES PRÉVISIONNELLES DE LA CAMPAGNE AGRICOLE
Le ministre de l'Agriculture et de l'Équipement rural en visite aux périmètres champêtres et les unités agricoles mises en place dans la région de Kaolack, a confirmé l'état satisfaisant de germination des pousses
Le Ministre de l'Agriculture et de l'Équipement rural qui poursuivait hier, vendredi 19 août, sa visite aux périmètres champêtres et les unités agricoles mises en place dans la région de Kaolack, a confirmé l'état satisfaisant de germination des pousses. Mieux, selon Moussa Baldé, les cultures de cette année augurent des lendemains meilleurs pour les producteurs si cette même situation est maintenue jusqu'à la fin des récoltes. Et cela, sur l'ensemble des filières spéculatives en exploitation dans les trois départements de Kaolack.
Pour Moussa Baldé, cette situation se justifie par la quantité de pluie accueillie cette année sur l'étendue du territoire national, sa répartition dans le temps et dans l'espace, mais surtout le niveau d'évolution des jeunes pousses d'arachide, de mil, de riz ou de maïs et leur abondance par rapport à la surface cultivée. «L'hivernage de cette année-ci, comme l'ont fait savoir les techniciens et certains producteurs, a le meilleur profil que celui de 2020. Et cela, parce que l'hivernage, c'est l'alternance Soleil et Pluie.
Pour cette année, cette séquence est meilleure que la saison écoulée. Les périmètres visités en font la parfaite illustration», a souligné Moussa Baldé. Et de poursuivre : «En 2020, la production céréalière était estimée à 3.700.000 tonnes et cette année, nous espérons dépasser les 4 millions de tonnes si tout se passe bien».
Par la même occasion, le Ministre de l'Agriculture et de l’Equipement rural a réfuté toute déclaration faisant état d'une quelconque attaque de vers, d'insectes ou autres créatures de genre ravageur sur les périmètres champêtres. « Les images parlent d'elles-mêmes. Ce que les producteurs de Keur Madiabel ont dit aujourd'hui est la même chose qui s'est dit ailleurs sur le reste du pays», a fait savoir Moussa Baldé.
Se félicitant toutefois des pas géants marqués par les producteurs du village de Keur Socé (environ 15 Kms au Sud-Ouest de Kaolack) qui ont réussi à «exploiter une superficie de 3 ha de riz de plateau, type Nerica 6», le Ministre de l'Agriculture dit être d'autant plus réconforté par la percée fulgurante de la riziculture dans la région de Kaolack. Il annonce en revanche que «l'autosuffisance en riz dans notre pays est un programme foncièrement réalisable car, elle devient de plus en plus certaine dans la majeure partie des collectivités territoriales et pourrait être exploitée partout au Sénégal surtout lorsque ce riz-là, vu sa beauté, présente les mêmes caractéristiques que le riz cultivé dans les pays asiatiques.»
«EN TANT QU’AGRICULTEURS, NOUS DEVONS AMÉLIORER LA QUALITÉ DE NOS PRODUITS»
L'avis est de Cheikh Mbacké MBOUP, président de la coopérative des producteurs de fruits de la zone de Keur Mbir Ndaw dans la zone des Niayes
Le prix du Kg d’oignon très élevé, au point de coûter 2000 f Cfa à Touba, est le résultat d’un marché peu régulé. La spéculation est également le manque de professionnalisme des acteurs qui n’ont pas la technique nécessaire pour garantir la durabilité de leurs produits et assurer une présence illimitée du stock local sur le marché. L’avis est du président du conseil d’administration de la coopérative des producteurs de fruits de la zone de Keur Mbir Ndaw dans la zone des Niayes, Cheikh Mbacké Mboup. Il est interrogé après sa présentation sur le développement de l’agriculture dans la zone des Niayes. Un thème développé dans le cadre d’une rencontre sur les enjeux de l’eau sur le secteur agricole.
Comment expliquez-vous que le kg de l’oignon importé soit vendu à 2000 f CFA alors qu’il y a une production nationale?
C’est un problème de régulation. L’oignon importé peut être stocké pendant plusieurs mois sans aucun souci, alors que pour le produit local, la peur est qu’il se détériore pendant un certain temps. Il faut se dire la vérité, en tant qu’agriculteurs nous devons améliorer la qualité de nos produits. C’est fondamental ! Si on veut que le gouvernement arrête d’importer de l’oignon, il faut qu’on soit capable de satisfaire le marché aussi bien du point de vue quantitatif que qualitatif. Ça nous permettra aussi d’élargir notre durée de stockage. Pour ce faire, Il nous faut tout un ensemble d’infrastructures de stockage. On n’en a pas assez. Le gouvernement est en train de faire beaucoup d’efforts avec le marché d’intérêt national en mettant en place des infrastructures que les agriculteurs peuvent utiliser à des coûts très bas, malheureusement il n’y a pas de stockage à froid ; c’est-à-dire des chambres froides. Comme les produits horticoles sont très périssables, il faut les stocker dans des chambres froides. Il faut aussi décentraliser les infrastructures pour minimiser les dépenses consenties en cas de conservation.
Qu’est ce qui explique la présence de l’eau dans l’oignon local et qui influe sur sa qualité ?
La qualité des oignons au Sénégal est liée à la manière dont les gens conduisent les cultures sur le terrain. La qualité se prépare déjà dans le champ. Ça veut dire quand on fait une culture, il y a un itinéraire technique. C’est l’ensemble des opérations successives qu’on doit mener de la pépinière jusqu’à la récolte. Cette opération, on doit la faire dans un temps déterminé. Les gens ne respectent pas cet itinérairelà. L’oignon est une culture qui a la particularité qu’à 15 jours ou même un mois avant la récolte, il faut arrêter d’irriguer. En effet, une fois que la culture est arrivée à maturité, ou même avant, on arrête ou bien on réduit l’irrigation. En conséquence, le pourcentage de l’eau dans le bulbe d’oignon diminue. Une fois la récolte effectuée, il faut aussi un temps de séchage, donner le temps à l’oignon de bien sécher, ensuite on coupe les feuilles. Il y a aussi une manière de couper les feuilles. Quand on le conduit de cette manière, on se retrouve avec un oignon très ferme parce que le taux de matière sèche est très élevé. Le pourcentage d’eau est réduit au maximum. Et à partir de ce moment, l’oignon peut être conservé pendant 6 à 7 mois. Les taux de pertes sont dès lors très minimes. Ce qui se passe au Sénégal, pour une question de poids, les gens parfois irriguent et le lendemain ou le surlendemain, ils font la récolte et mettent l’oignon sur le marché. Le produit est en ce moment gorgé d’eau. Ainsi, avec la chaleur qui sévit dans le pays, le stocker dans un endroit non aéré, l’activité bactérienne liée à cette eau-là, dégrade l’oignon. Le produit pourrit. Pour éviter cela, il faut qu’on forme les agriculteurs de manière à ce qu’ils aient la capacité de mener correctement la culture pendant le cycle de production.
Vous avez évoqué la capacitation des acteurs, donc le professionnalisme est à remettre en question ?
Certains ne sont pas bien capacités. On a fait beaucoup de formation, mais elle doit être évolutive. Une variété d’oignon qui a été sélectionnée en 1960 ne se comporte pas de la même manière qu’une variété d’oignon qui est choisie en 1990 parce que, les paramètres ont changé. Même du point de vue génétique, les variétés sont différentes. Quand on forme l’agriculteur de manière générique lui disant voilà la manière de cultiver l’oignon, il faut le faire de façon spécifique pour lui faire comprendre que la culture elle-même évolue. On doit très souvent revenir, faire des séances de recyclage pour que les agriculteurs comprennent les évolutions dans leurs pratiques agricoles. Ce qui est valable 20 ans en arrière, peut ne plus l’être aujourd’hui, donc on peut recycler de façon permanente mais malheureusement, on ne le fait pas. Il y a quand même des agences qui sont dans ce pays qui font un travail de conseil mais peut-être, elles n’ont pas les moyens de toucher la grande majorité des agriculteurs. Si la qualité n’y est pas, on ne peut pas vendre à bon prix. Par exemple, quand on veut entrer dans le marché de l’Union européenne ou exporter de la pastèque, de la mangue, il y a des normes de qualité que l’on vous impose.
Quelle analyse faite-vous sur les variétés d’oignons cultivées au Sénégal ?
De ce point de vue, il y a beaucoup d’amélioration. La recherche agricole a fait énormément d’efforts. Dans les années 60 à 70 et même dans les années 80, on avait des variétés qui offraient 15, 20 jusqu’à 30 tonnes à l’hectare. Actuellement, il y a des variétés qui font jusqu’à 100 tonnes à l’hectare. Presque on a multiplié la capacité de production par 4. Et c’est valable pour toutes les cultures. Le problème, ce n’est pas la productivité des cultures elles-mêmes. Le problème, c’est peut-être l’accès des agriculteurs aux facteurs de production. Les agriculteurs n’ont pas beaucoup accès à l’engrais. Le sac d’urée qui coûtait entre 10.000 et 12.000 f CFA il y a deux années coûte actuellement 50.000 f CFA. Avec la guerre en Ukraine, le prix de l’engrais est devenu plus cher, donc il y a une inaccessibilité économique du point de vue du prix que l’agriculteur ne peut pas supporter. Ils n’ont pas beaucoup de moyens financiers aussi pour moderniser leurs exploitations. Le gouvernement fait beaucoup d’efforts. Il y a le programme agricole qui soutient beaucoup les agriculteurs en subventionnant les engrais presque à 60- 70%, mais par rapport à la quantité dont le pays a besoin et ce qui est subventionné, l’écart est trop grand.
DES CHERCHEURS EXIGENT DE MEILLEURES CONDITIONS
La manifestation des travailleurs de l'ISRA s'inscrit dans le cadre de l'exécution d'un de leur premier point de leur plan d'actions issu de leur assemblée générale.
Les travailleurs de l'ISRA (Institut sénégalais de recherches agricoles) de Bambey et du Ceraas de Thiès en brassards rouges ont tenu hier, vendredi un sit-in au centre national de recherches agronomiques. Ces travailleurs exigent de meilleures conditions de travail.
La manifestation des travailleurs de l'ISRA s'inscrit dans le cadre de l'exécution d'un de leur premier point de leur plan d'actions issu de leur assemblée générale. Issa Faye chercheur à l'Isra membre du syndicat autonome de la recherche agricole et agroalimentaire explique : "nous avons tenu récemment notre assemblée générale à l'issue de laquelle nous avons arrêté un plan d'actions que nous avons commencé à dérouler à partir de ce vendredi (hier, Ndlr). L'ISRA a joué un rôle très important dans le développement agricole du pays et continue à le jouer. Malheureusement, c'est comme si on n'a pas d'interlocuteur. Nous avons saisi les responsables à la suite, le Président de la République a interpellé le ministre de l'agriculture et du développement rural en lui demandant de lui fournir les textes qui régissent l'ISRA, le fonctionnement et le statut du chercheur lors du dernier conseil des ministres tenu au mois de mars». «Et il avait donné instruction au ministre de l'agriculture le Pr Moussa Baldé de lui fournir les textes dans le meilleur délai. Malheureusement, nous n'avons pas jusqu'à présent ces textes-là. La direction de l'Isra en connivence avec le ministère continue à retarder le dossier». Et il poursuit, «nous ne sommes plus nombreux. Tous les collègues chercheurs sont partis monnayer leur savoir ailleurs. On ne naît pas chercheur, on le devient».
La conséquence de cette fuite de cerveaux, c’est le départ massif des chercheurs menace l'autosuffisance alimentaire. "Nous sommes en sous-effectif. Si cela continue, nous finirons par ne plus remplir la mission qui est la nôtre. Nous sommes le cerveau du ministère de l'agriculture. On ne peut pas parler de développement agricole sans la recherche agricole. On ne pourra pas atteindre l'autosuffisance alimentaire dans ces conditions-là». Et de rappeler les missions de l'Isra qui tournent autour de la généralisation des innovations technologies agricoles. Parmi lesquelles, il y a la production de semence de prébase de toutes les espèces mais aussi la production de tous les vaccins pour le cheptel.
Sur les pancartes des manifestants, on pouvait lire «la récupération de nos acquis sociaux», «nous disons non», «Production de tous les vaccins pour tous le cheptel production de toutes les semences de toutes espèces confondues», «appel à la concertation avec les partenaires sociaux». Ces travailleurs réclament une direction scientifique forte dotée d'un budget conséquent de la levée du blocus sur la carrière des chercheurs et la mise à jour des cotisations sociales.
Par Camille LAFRANCE
LE NIÉBÉ, UN HARICOT À FORT POTENTIEL POUR LES PAYSANS D’AFRIQUE
Les aliments stars de l’Afrique (6). De plus en plus d’agronomes et de pays, notamment en Afrique de l’Ouest, se penchent sur les multiples vertus de la légumineuse endémique du continent.
Les aliments stars de l’Afrique (6). De plus en plus d’agronomes et de pays, notamment en Afrique de l’Ouest, se penchent sur les multiples vertus de la légumineuse endémique du continent.
Dans son champ de la région de Sikasso, dans le sud du Mali, Alimata Traoré a récolté en mai sa production de niébé plantée sur 2 hectares avant d’en ressemer. Le haricot lui permettra d’obtenir deux récoltes coup sur coup en un an, un atout considérable. «Sa culture est très rentable, on peut obtenir un demi-kilo par pied et vendre ses fanes pour le fourrage», souligne l’agricultrice, présidente de la Convergence des femmes rurales pour la souveraineté alimentaire du Mali (Cofesa).
La légumineuse, dont on peut aussi cuisiner les gousses, est consommée depuis des millénaires en Afrique mais, malgré des qualités nutritionnelles et adaptatives exceptionnelles, sa culture n’excède pas 3 % de la production agricole globale du continent. Un potentiel sous-exploité qui intéresse de plus en plus paysans et agronomes. Dans un contexte de pénurie d’intrants, du fait de la guerre en Ukraine, et de hausse des prix des céréales, les variétés les plus précoces de niébé peuvent jouer un rôle crucial entre les récoltes de millet, de maïs ou de blé. «Elles servent à nourrir les paysans en pleine période de soudure quand tous les stocks se vident», précise N’tyo Traoré, chargé de programme souveraineté alimentaire de l’Association des organisations professionnelles paysannes au Mali (AOPP).
La plante a aussi une excellente capacité de fixation de l’azote capté dans l’air qu’il transfère dans les sols, ce qui en fait l’allié des régions semiarides. Source de protéines et de micronutriments (fer, magnésium, vitamines), le niébé est plus accessible que la viande et conquiert peu à peu les assiettes ouest-africaines. Réduit en farine ou en semoule, le haricot magique peut tout faire : pain, beignet, ragoût, bouillie sucrée. Il est aussi très prisé pour les repas de fête. Sa graine, qui se décline de l’ivoire à l’œil noir en passant par les tons rouges, est présentée lors des mariages, des rites funéraires ou des cérémonies vaudoues. Mais pourquoi n’est-elle pas davantage exploitée ?
CULTURE DE PREMIER PLAN
En Afrique de l’Ouest, qui reste la principale productrice avec 7,6 millions de tonnes par an, sa culture a longtemps été vivrière dans des exploitations à taille réduite, en complément du millet, du maïs ou du blé. Son rendement ne dépasse pas, en moyenne, les 600 kg par hectare, alors qu’il pourrait atteindre le double. Une faible productivité qui s’explique par le manque de structuration de la filière, de la graine à sa transformation.
Pour développer son potentiel au Mali, l’AOPP incite les agriculteurs maliens à en produire à plus grande échelle tout en formant des groupements de femmes à le transformer et à valoriser les recettes. L’association s’appuie aussi sur l’aide de la recherche nationale qui améliore les semences. Au Sénégal, l’Institut de recherches agricoles (ISRA) s’est également lancé dans la distribution d’une dizaine de variétés de semences homologuées, dont les qualités agronomiques et la résistance ont été optimisées. «C’est en train de devenir une culture de rente du fait du changement climatique», résume Mustafa Gueye, agronome à l’ISRA.
Dans le nord du pays, affecté par la faible pluviométrie, les populations délaissent ainsi le mil et l’arachide à son profit. «Certaines variétés qui bouclent leurs cycles en deux mois permettant de limiter l’impact des sécheresses, quand d’autres, à cycle plus long, sont adaptées à des zones recevant plus de pluies», souligne Antoine Le Quéré, chercheur en écologie microbienne à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), en pleine expérimentation pour améliorer sa culture au Sénégal. En rotation ou en monoculture, la production de niébé tend donc à se développer au Nigeria, au Niger, au Mali, au Burkina Faso et au Ghana, mais aussi à l’est du continent et en Afrique du Sud ou en République démocratique du Congo (RDC).
Certains pays, qui voient plus grand encore, ont décidé d’opter pour sa version génétiquement modifiée (OGM) : le niébé BT. Le Nigeria autorise sa culture depuis 2019, l’approbation de sa commercialisation a récemment été demandée par le Ghana tandis que le Burkina Faso mène des essais en champs « confinés ». L’OGM est loué pour sa résistance au « FOREUR DES GOUSSES », un insecte responsable de très larges pertes de récoltes. « Il nécessite néanmoins des insecticides contre tous les autres ravageurs », met en garde Shiv Kumar Agrawal, directeur des programmes légumineuses alimentaires du Centre international de recherche agricole dans les zones arides (Icarda), situé à Beyrouth, au Liban. Le niébé BT promet en outre un rendement de 2 tonnes par hectare. « C’est irréaliste, car atteignable que dans des conditions climatiques idéales et en l’absence de menaces », nuance encore ce spécialiste.
«METHODES AGROECOLOGIQUES»
En plus de renforcer la dépendance économique des exploitants, ces OGM et les intrants chimiques associés font craindre des risques sanitaires et environnementaux. Une coalition d’ONG, d’agriculteurs et de chercheurs exige leur interdiction en Afrique de l’Ouest. «La production OGM en milieu réel à nos frontières menace de souiller nos variétés paysannes», s’alarme Omer Agoligan, de l’Organisation des ruraux pour une agriculture durable (ORAD), au Bénin.
Cette dernière participe à des recherches scientifiques pour améliorer les récoltes d’une vingtaine de variétés locales de niébé remises au goût du jour. Les organisations paysannes promeuvent également des méthodes agroécologiques pour protéger les cultures et les stocks des ravageurs. Mais l’accès à des semences de qualité reste un enjeu crucial face à des marchés où les échanges informels de graines ont la part belle. Acheter des semences certifiées, rarement reproductibles, reste hors de portée de nombreux paysans. Les groupements d’agriculteurs tentent donc d’encadrer la sélection des graines traditionnelles. «On peut aussi distribuer davantage de semences sélectionnées par la recherche nationale et former les paysans à les reproduire le plus purement possible et à les diffuser, tranche Shiv Kumar Agrawal. Dans ces conditions, produire une tonne de niébé par hectare avec des méthodes agroécologiques optimisées est envisageable. »
Avant la présidentielle 2024, Sonko va devoir franchir la très controversée affaire Adji Sarr que la justice a du mal à vider. Karim et Khalifa attendent une loi d’amnistie ou une réhabilitation
Candidat déclaré à la présidentielle de 2024, le leader de Pastef/Les Patriotes et maire de Ziguinchor, devra se préparer à un véritable parcours du combattant. En effet, devenue la principale cible du pouvoir en place après Karim Meïssa Wade et Khalifa Ababacar Sall, Ousmane Sonko va devoir franchir plusieurs obstacles parmi lesquelles la très controversée affaire «Adji Sarr» devenue en quelque sorte un serpent de mer que la justice sénégalaise a du mal à vider.
Le maire de Ziguinchor et leader du parti Pastef/Les Patriotes cherche-t-il a coupé l’herbe sous le pied de ses camarades de l’opposition en perspectives de la présidentielle de 2024. Candidat malheureux classé troisième lors de l’élection présidentielle de 2019, Ousmane Sonko a officiellement annoncé au cours d’une conférence de presse tenue le jeudi 17 août dernier, sa décision de briguer à nouveau la magistrature suprême en 2024.
A travers cet acte de candidature, le président du parti Pastef/Les Patriotes et tête de liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi qui n’a pas pu prendre part aux élections législatives du 31 juillet dernier à la suite de l’élimination de la liste des titulaires de cette dite coalition d’opposition, trace ainsi son chemin en direction de 2024. Dans la peau du leader de l’opposition depuis le ralliement du président du parti Rewmi, Idrissa Seck arrivé deuxième à l’issue de la présidentielle de 2019, Ousmane Sonko veut ainsi prendre de l’avance sur certains de ses camarades de l’opposition. Cependant, il faut préciser que cette déclaration de candidature du maire de Ziguinchor est encore loin d’être un acquis. Et pour cause, devenue la principale cible du pouvoir en place à abattre par tous les moyens, le leader de Pastef/Les Patriotes fait aujourd’hui l’objet d’une surveillance très particulière de la part du régime en place.
D’ailleurs, la très controversée «affaire Adji Sarr» devenue en quelque sorte un serpent de mer que la justice sénégalaise a du mal à vider et dans laquelle, Sonko est accusé par cette employée d’un salon de massage de «viols répétitifs et menaces de mort avec arme» est toujours suspendue comme une épée Damoclès sur sa tête. Réactivée en début de l’année 2022 avant d’être à nouveau ranger dans les tiroirs du doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo, cette affaire semble être une grosse arme contre Sonko que le pouvoir en place n’est pas prêt à abandonner. Et ce, malgré les risques qu’elle représente sur la sécurité publique mais aussi sur l’intégrité de l’Etat pour ne pas dire sur la survie du régime en place si on part du Ko évité de justesse grâce à l’intervention des hommes religieux à l’image du Khalife général des Mourides à la suite des violentes manifestations de jeunes dans toutes les régions provoquées par l’arrestation de Sonko en mars 2021.
KARIM MEISSA WADE ET KHALIFA ABABACAR SALL ET LA LOI D’AMNISTIE
En déclarant sa candidature pour 2024, le leader de Pastef prend ainsi une petite avance sur certains de ses camarades de l’opposition dont Khalifa Ababacar Sall, Karim Wade. Présentés comme de sérieux adversaires pouvant briser le rêve d’un second mandat pour l’actuel chef de l’Etat lors de la présidentielle de 2019 avant d’être écartés de la course par le biais de manœuvres politico-judiciaires du pouvoir en place et qui ont abouti à leur condamnation judiciaire suivie de la déchéance de leur droit civil. Aujourd’hui, seule une loi d’amnistie votée par l’Assemblée nationale pourrait les permettre de retrouver leur droit civique et d’être éligible à nouveau.
S’exprimant sur les ententes de la Rfi et de France 24 en décembre 2021, le président Macky Sall avait clairement exprimé sa position «favorable» à l’esprit d'une amnistie ou d'une réhabilitation» en faveur de Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall. Seulement, depuis lors, aucune action n’a été faite dans ce sens. Et pourtant, la concrétisation de cet esprit d’amnistie ou d'une réhabilitation au profit de Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall aurait pu favoriser une redistribution des cartes au sein de l’opposition pour ne pas dire un émiettement des voix avec la formation de trois ou quatre coalitions autours de Sonko, Khalifa Sall, Karim Wade et même Malick Gakou. Un scénario qui serait beaucoup plus favorable au pouvoir comme lors des élections législatives de 2017.
QUAND MACKY SALL PREND LE CONTRE-PIED DE SENGHOR, DIOUF ET WADE
Cette mise à l’écart de Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall et d’autres responsables politiques constitue une tâche noire dans l’histoire politique du Sénégal sous Macky Sall. En effet, de tous les quatre présidents qui se sont succédé à la tête du pouvoir exécutif, Macky Sall est certainement celui qui s’est plus illustré dans des rapports hostiles avec ses opposants. Entre 2012 et 2017, il a fait arrêter dans le cadre de sa politique de «réduction de l’opposition à sa plus simple expression» la quasi-totalité des principaux responsables du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds).
En 2019, il a utilisé la justice pour écarter Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall qui étaient présentés comme de adversaires sérieux qui pourraient compromettre sa réélection lors de la présidentielle de cette même année. Pour les autres candidats notamment Malick Gakou, c’est par le billet du parrainage considéré comme anti-démocratique par la Cour de justice de la Cedeao qu’il a été recalé. Aucun président de la République n’a fait pareil depuis l’indépendance du Sénégal. Le Président Sall est le seul chef de l’Etat a procédé à l’élimination de ses potentiels grâce à des manœuvres politico-judiciaires. Durant ses vingt ans de règne, le poète président, Léopold Sédar Senghor n’a jamais empêché l’un de ses adversaires responsables des trois autres courants politiques de concourir au suffrage des Sénégalais.
Le Président Abdou Diouf qui est arrivé au pouvoir à la suite de la démission du Président, Léopold Sédar Senghor s’est également gardé durant tout au long de ses vingt années passées à la tête du Sénégal d’empêcher son principal opposant d’alors, Me Abdoulaye Wade de participer à une élection. Et pourtant, il est arrivé parfois que ce dernier, soit accusé des délits aussi graves que d’assassinat d’un juge membre du Conseil constitutionnel (affaire Me Babacar Seye) ou d’attentat à la sureté de l’Etat sans jamais que cela aboutisse à une condamnation judiciaire devant lui empêcher de briguer la magistrature suprême. Le cas échéant, il a toujours su bénéficier d’une loi d’amnistie.
Élu président de la République en la faveur de la première alternance politique au Sénégal, le Président Wade s’est toujours gardé de franchir cette ligne rouge avec ses opposants et ce, même après les violentes manifestations de la journée du 23 juin 2011. Quelques années auparavant, il avait pourtant la possibilité d’écarter Idrissa Seck qui était une véritable menace pour lui, en usant des fameux chantiers de Thiès. Mais, via un protocole de Rebeuss, Wade avait fini par mettre Idy par remettre en selle avant de remporter la Présidentielle en 2007 dès le Premier tour. En 2011, certains faucons du Palais l’avaient aussi poussé à user d’une supposée ou réelle affaire de blanchiment d’argent contre Macky Sall. Mais Me Wade n’avait pas jugé nécessaire de franchir le Rubicon. Tout le contraire du Président Sall.
LES AVOCATS DE FRANÇOIS MANCABOU DEPOSENT UNE PLAINTE A LA DSC
Appels malveillants, intimidations, menaces....ne cessent de perturber Mme Christine Coly et des proches parents de son mari.
Malgré l'inhumation en ce mardi 16 Août 2022 de leur regretté parent décédé dans d'indicibles souffrances suite à des tortures, à toutes sortes d'actes barbares et de traitements inhumains, cruels et dégradants qui ont révolté la conscience humaine et choqué au plus haut point les hommes et les femmes de foi et de bonne volonté à travers le vaste monde, la maffia immonde à la source de ce grand malheur ne cesse de faire reculer les barrières de la perfidie et du sadisme les plus abjects en allant jusqu'à priver les proches de FRANÇOIS MANCABOU du droit de faire leur deuil.
À preuve les appels intempestifs de personnes se présentant tour à tour comme des éléments des forces de défense et de sécurité ou comme des affidés de figures politiques connues ne cessent de perturber Mme CHRISTINE COLY et des proches parents de son mari.
Ces correspondants convaincus de leur impunité au point de ne même pas éprouver le besoin d'utiliser des numéros cachés ou de ne pas se gêner le moins du monde pour délaisser des audios en guise de messages de rappel sont assurément dans le sillage des tortionnaires supposés avoir été les auteurs du calvaire subi par M. MANCABOU.
Les intimidations, harcèlements et autres menaces à peine voilées sur fond d'usurpation d'identité et de fonctions sont tous centrés sur les informations que détiendraient les membres de la famille et sur les intentions réelles des parents et alliés de la fratrie de saisir la justice, si ce n'est sur des offres malhonnêtes d'aides substantielles à apporter à la grande famille, aux enfants en premier.
Bien évidemment, le Pool des Avocats, saisi, a été placé dans l'obligation de déposer ce jour une plainte en bonne et due forme entre les mains du Commissaire chef de la Division de la Cybersécurité en lui fournissant les numéros des deux puces les plus utilisées par les criminels, en attendant les informations complémentaires en possession des plaignants dès que ces derniers seront requis par les enquêteurs de prouver la matérialité des faits allégués.
En tout état de cause la satisfaction de la quête de justice de la hoirie FRANCOIS MANCABOU est un impératif catégorique. Le Conseil de défense des intérêts de cette brave famille sénégalaise, d'abord plongée dans le deuil et maintenant persécutée au-delà des limites du tolérable, attache du prix à ce que les assassins et leurs complices dont la témérité frise la provocation soient recherchés, arrêtés et châtiés avec la dernière rigueur.
L'excellente réputation technique de la cyber criminalité le laisse espérer. L'honneur de la Police le commande.