SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
16 juin 2025
CITÉ AVION DE OUAKAM RÉCLAME VEUT ÉVITER UNE DEUXIÈME CATASTROPHE APRÈS LE RÉCENT EFFONDREMENT D'UN MUR
Les fortes pluies tombées sur Dakar, le vendredi 5 août dernier, ont causé des dégâts énormes avec l’effondrement du mur du camp de la gendarmerie à la Cité Avion de Ouakam
Les habitants de la Cité Avion de Ouakam ont vécu des jours cauchemardesques avec la présence de la boue suite aux fortes pluies du vendredi 5 août dernier. Ceci est causé par l’effondrement du mur du camp de la Gendarmerie voisin au quartier. Ils interpellent l’Etat et réclament des mesures afin d’éviter une nouvelle catastrophe.
Les fortes pluies tombées sur Dakar, le vendredi 5 août dernier, ont causé des dégâts énormes à la Cité Avion de Ouakam. Selon le coordonnateur du Collectif des habitants de cette cité, ces pluies avaient engendré des conséquences néfastes sur le quartier. Il soutient qu’elles ont entraîné la chute du mur du camp de la gendarmerie voisine au quartier. « La chute de ce mur, causé par les terrassements effectués dans cette zone déclassée, a entrainé une vague de boue, inondant ainsi la quasi-totalité des maisons de la cité avion. Des chambres à coucher, des salons, des téléviseurs, des ordinateurs, des armoires, des matelas, des habits, des tissus neufs, des documents importants, du ciment... pour ne citer que cela, sont devenus inutilisables à cause de la boue qui s’est fortement mélangée avec tous nos équipements », a dit Mouhamed Fall lors d’une conférence de presse tenue hier dans le quartier.
Il souligne que le danger persiste avec le reste du mur qui peut tomber à tout moment à cause, selon les habitants, par la pression qu’exerce l’eau sur les parois, pouvant blesser les passants. Cette boue, d’après le coordonnateur du Collectif, provient de la zone terrassée. « Nous exigeons la reconstruction sans délai de la partie cassée du mur de la zone terrassée, la déviation des eaux provenant de la cité Batrain vers la zone de l’aéroport, la construction d’un canal à ciel ouvert dans la zone terrassée et toutes les mesures permettant d’éviter une autre catastrophe, car en aucune manière, les populations ne pourraient tolérer une deuxième vague de boues dans leurs domiciles », ont lancé les habitants.
Ces habitants, en plus de vivre les conséquences néfastes des eaux de pluie, disent laissés en rade par les autorités, car étant dépourvus de tout. Ils réclament ainsi des infrastructures sportives et culturelles.
Par Boubacar CAMARA Kamâh
DE GRÂCE, NE RATONS PAS CE VIRAGE
Les résultats des élections législatives du 31 juillet 2022 rendent compte d’un changement historique avec la percée de l’opposition
Les résultats des élections législatives du 31 juillet 2022 rendent compte d’un changement historique avec la percée de l’opposition. J’adresse mes vives félicitations aux coalitions YEWWI ASKAN WI et WALLU SENEGAAL pour ces résultats et surtout pour avoir fait preuve de pragmatisme politique et de dépassement en concluant l’alliance électorale dont je suis l’initiateur (Cf ma proposition le Plan BUDDI : « Schéma d’investitures pour une opposition majoritaire à l’Assemblée nationale », avril 2022, 7 pages. Pour la petite histoire, l’accord entre les coalitions YEWWI ASKAN WI et WALLU SENEGAL n’est pas tombé du ciel. Devant les tentatives d’appropriation de ce plan, je suis dans l’obligation d’en revendiquer davantage la paternité et de publier le plan BUDDI, présenté et envoyé aux deux parties dès le début des discussions, en attendant d’en raconter l’histoire, les blocages, le dénouement et les succulentes anecdotes).
C’est toujours une fierté de voir une idée murie dans le secret de son cerveau prendre une forme vivante. Cette inter coalition mérite les acclamations de tout le peuple sénégalais pour avoir montré que, malgré les atteintes flagrantes à ses droits et libertés, les injustices subies, la répression féroce ayant entrainé des morts atroces, l’élimination de la liste des titulaires de YEWWI et les multiples diabolisations, le combat légitime pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale était juste et réalisable. Il me plait de souligner le leadership, le courage et la mobilisation de Ousmane SONKO pour arriver au résultat obtenu.
Une mention spéciale doit être accordée à la Coalition GËM sa BOPP, injustement éliminée de la course. Malgré cette mise à l’écart, dans une cohérence et avec une mobilisation qui forcent le respect, elle a constitué un soutien de taille pour l’opposition. Il en est de même de la coalition AAR SENEGAAL dont la démarche innovante, le profil des leaders et l’offre programmatique crédible ont réussi à l’imposer sur la scène politique. Au décompte final, on assiste à une cuisante défaite de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) du pouvoir en place qui ne dispose plus d’une majorité absolue (moitié des députés plus un). Pour rattraper ce revers et tenter de « corriger » la volonté des électeurs, les tenants du pouvoir s’activent pour le ralliement des « députés ambulances » de la 9e liste (Voir mon interview au Quotidien « Bës-Bi Le Jour » du vendredi 22 juillet 2022 n°0192-ISSN. Les faits confirment bien l’existence de cette liste. Suivez mon regard….)
Même si une demi-douzaine de députés confirmaient leur migration vers les prairies marron-beige et que les élus qui paniquent devant la pression de l’opinion et refusent de décrocher le téléphone après avoir encaissé les moyens de campagne et bénéficié de la facilitation pour le parrainage, franchissaient le pas, ces ralliements et les combinaisons futures au sein de l’Hémicycle ne changeraient en rien le fait constant que la majorité des électeurs est favorable au changement déjà clairement exprimé à travers le nombre total de suffrages exprimés, supérieur à celui collecté par le pouvoir en place.
Néanmoins, il se pose un vrai problème d’identification des camps des acteurs politiques. Sous le fallacieux prétexte de la liberté de choix, l’opposition est en train de devenir une rocade où se côtoient, dans la suspicion quotidienne, des acteurs politiques sincères et engagés avec de vrais projets de changement de gouvernance, des acteurs en attente de changement de camp, des signataires de protocoles ou accords secrets, des « bras extérieurs » du pouvoir et de ses alliés, des groupes qui s’opposent le jour et complotent contre l’opposition le soir autour du bol de couscous, des « agents spéciaux de renseignement » pour rendre compte des faits et gestes de leurs « camarades », dresser des pièges et autres stratagèmes contre eux, former des blocs « anti-X » ou « anti Y » et des frustrés dans leurs relations avec les tenants du pouvoir.
Les alliances tactiques dictées par certaines circonstances et pour certaines élections sont parfaitement fondées. Mais, elles ne doivent pas servir de prétexte pour justifier la constitution d’un nid de la transhumance qu’il convient de briser définitivement par tous les moyens, y compris par une loi anti-transhumance bien pensée.
Il est temps que le champ politique soit clarifié et que ceux qui s’opposent au pouvoir le fasse sans s’assoir entre deux chaises, chacun à sa façon, en conformité avec ses convictions et chaque candidat à l’élection présidentielle constituant son propre plan A, et ceux qui rejoignent ou renforcent le pouvoir en place, le fassent ouvertement. Les Sénégalais ont besoin de cohérence et de constance, de tout simplement comprendre. L’autre leçon à tirer du succès de l’opposition est qu’elle aurait été plus nette si le schéma d’une liste unique à tous les niveaux (national et départemental) était retenu.
8 sièges supplémentaires perdus !
Malheureusement, l’accord s’est limité au niveau départemental, chaque coalition conservant sa propre liste nationale. Cette présence simultanée de deux listes (YEWWI et WALLU) a entrainé une dispersion des votes sans laquelle l’inter coalition aurait devancé la liste de Benno Bokk Yaakaar (coalition du pouvoir) et remporté huit (8) sièges supplémentaires : les deux (2) du département de Louga, les quatre (4) de Mbour et les deux (2) de Bounkiling. Ainsi, on aurait 88 députés au lieu de 80 pour YEWWI-WALLU et 74 au lieu de 82 députés pour BBY.
Il était évidemment plus facile pour l’électeur de choisir l’unique liste présentée par la coalition YEWWI-WALLU et non de voter pour l’une des deux listes séparées, en faveur celle ayant investi les candidats dans le département, même si ce n’est pas la liste de sa coalition. En plus, il a manqué du temps pour une bonne communication autour de cette combinaison inédite. De plus, l’effet d’entrainement inévitable du vote utile renforcerait les suffrages obtenus pour la répartition des députés sur la liste nationale proportionnelle.
Finalement, en dehors de l’épisode de notre liste de Dakar qui a failli se noyer dans les sueurs froides de la piscine olympique, l’opposition s’est tiré deux balles dans les pieds. D’une part, elle a perdu huit (8) députés à cause de la dispersion des votes sur deux listes séparées, ratant ainsi l’occasion de détenir la majorité absolue, de prendre la présidence de l’Assemblée nationale avec toutes les prérogatives qui s’y attachent sans compter le positionnement décisif dans la gouvernance de l’Assemblée et d’imposer la cohabitation (n’en déplaise à ceux qui s’adonnent à un juridisme insipide !) au pouvoir en place qui aurait été contraint à la retraite anticipée et son chef à s’acquitter d’un minuscule calendrier dominé par des voyages internationaux pour vanter la démocratie sénégalaise et les dernières inaugurations avant les discours d’adieu, des « baalu aq » et autres remords.
D’autre part, l’opposition, notamment la coalition YEWWI ASKAN WI a raté l’occasion d’envoyer à l’Hémicycle des figures marquantes qui se sont battus vaillamment, à cause d’un mauvais remplacement d’une personne mineure. La façon dont le pouvoir a profité de cette erreur mineure qui aurait pu être régularisée montre qu’il avait bien compris l’enjeu,
La panique du Pouvoir !
L’opposition doit froidement admettre ces manquements aux graves conséquences et situer les responsabilités pour l’avenir. L’essentiel est que les leçons soient tirées de ces revers historiques que nous ne pouvons pas imputer au régime de Macky SALL, avec humilité et objectivité. Maintenant que nous avons raté la course avant le sifflet final, de grâce ne ratons pas le dernier virage !
La situation laisse un goût d’inachevé. Le pouvoir a perdu la majorité absolue et tente de se rattraper par le jeu de la transhumance tandis que l’opposition a perdu la cohabitation et doit se rattraper par une posture de chevalier dans sa dignité légendaire en hommage à nos anciens qui se sont battus pour la démocratie et la liberté et à la mémoire des morts pour la noble cause. Dans tous les cas, le pouvoir panique car le ciel s’assombrit sur le projet d’une troisième candidature de Macky SALL. La porte de sortie lui a été clairement indiquée et la chaussée législative du tripatouillage de la Constitution se rétrécit et est devenue glissante.
Au regard des résultats des élections législatives, le Sénégal a l’opportunité d’apprendre par l’expérience, à vivre une situation inédite, à considérer, tout compte fait, comme entrant dans l’ordre normal des choses que le suffrage universel ait produit une Assemblée nationale équilibrée. Jouons tous la carte de l’apaisement et faisons maintenant de la vraie politique en confrontant nos idées et propositions, dans le respect réciproque de nos convictions.
Macky opte pour un gouvernement de survie…
Le pays a besoin de se mettre au travail dans la continuité de l’État et la stabilité. Le pouvoir en place a l’obligation d’accepter cette nouvelle configuration de l’Assemblée nationale. Le monde et surtout l’Afrique, nous regardent. Aujourd’hui, il appartient au Président de la République de mettre en place un Gouvernement (Premier ministre et ministres), dont la fréquentation de l’Assemblée nationale ne doit pas être marquée par des heurts durables et fréquents au point d’installer un bras de fer entre les acteurs politiques, source de blocages persistants. C’est à ce prix que le Sénégal réussira à passer ce virage sensible en garantissant le fonctionnement correct des institutions. Mais tout indique que le Président Macky Sall optera pour un gouvernement de survie politique de son régime et ne ménagera aucun effort pour conserver le pouvoir, notamment en déposant directement sa candidature en 2024. A bon entendeur, salut !
Bien évidemment, c’est le moment pour l’opposition disposant d’un projet alternatif de société crédible de se souder et de fixer d’ores et déjà les orientations conformes aux promesses faites aux électeurs et d’indiquer clairement au pouvoir que « rien ne sera plus comme avant » et qu’il faut mettre de l’ordre dans ce pays dont elle est actionnaire majoritaire. Dans plusieurs domaines, les urgences se bousculent mais tout ne peut pas se conclure et avoir un effet immédiat et appréciable pour les populations en peu de temps. Qui trop embrase, mal éteint !
La nouvelle opposition parlementaire doit rapidement mettre sur la table sa vision en matière de défense des libertés publiques, de soutien aux personnes vulnérables particulièrement les enfants, les femmes et les personnes âgées, de transparence électorale, de protection de la société, notamment la jeunesse contre les travers sociaux, de promotion du secteur privé national, d’impartialité de la justice, de financement alternatif du développement à la place de l’endettement public excessif, de sauvegarde des ressources naturelles, d’équité territoriale, de gouvernance, de rationalisation des dépenses publiques et de priorisation adéquate des investissements.
Enfin, les élections législatives de 2022 ont mis à nu les obstacles artificiels à la libre participation qui pèsent sur le système électoral sénégalais à travers la caution, le parrainage et la parité. Il ne s’agit point de les supprimer. Il convient de les réformer dans une démarche consensuelle. En ce qui concerne la caution, il faut alléger les modalités de sa constitution (montant fixé par la loi, constitution par anticipation avec un système de provision sur une durée à déterminer, acceptation de toute forme de paiement sous réserve du contrôle de l’origine licite des fonds entre autres). Quant au parrainage, il doit être maintenu au moins pour l’élection présidentielle avec un changement fondamental consistant à accepter que tout électeur puisse parrainer au plus, trois candidats. Le système de contrôle du parrainage doit être transparent, doit associer les acteurs politiques au contrôle, être entièrement automatisé et validé en temps réel. Pour la parité, elle doit connaître une grande souplesse pour la régularisation en cas d’erreur dans la confection des listes jusqu’à la délivrance des bons à tirer du bulletin de vote qui doit désormais être un bulletin unique.
Deux réformes majeures sont également souhaitables pour faciliter l’inscription des primo votants et améliorer le contrôle effectué par la Commission électorale nationale autonome (CENA). Il s’agit d’une part de procéder automatiquement à l’inscription de tous les citoyens en âge de voter, de procéder aux radiations d’office pour ceux qui ont perdu leur droit et d’ouvrir une période de radiation volontaire pour les citoyens qui ne veulent pas exercer leur droit de vote dans la mesure où le vote n’est pas obligatoire au Sénégal.
Il s’agit, d’autre part, d’ouvrir la CENA aux représentants des partis, listes ou candidats dans la phase du recensement des procès-verbaux et de créer des commissions locales de dépouillement et de recensement des votes à la tête desquelles siègent des magistrats.
Pour terminer, on ne cessera pas de réclamer que l’organisation des élections soit placée sous la tutelle d’une autorité indépendante.
Par Oumar FALL,
LA PROTECTION SOCIALE, UN ADJUVANT À LA PROMOTION DE L’INCLUSION SOCIALE
« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale »
« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale » (article XXIII, alinéa 3 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme). Ce concept de « protection sociale » englobe celui de « sécurité sociale ». Son champ d’application ne se limite pas à celui couvert par la sécurité sociale et les institutions qui en ont la charge.
Abordant dans un premier temps la notion de « sécurité sociale », retenons d’emblée que l’on ne peut valablement considérer un travail comme décent s’il ne garantit pas la sécurité sociale au salarié. L’un des piliers du travail décent, un concept développé en 1999 par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et ses mandants tripartites porte d’ailleurs sur la garantie des droits au travail. Cette notion de « droits au travail » emporte aussi celle du droit à la sécurité sociale. C’est à cet effet que les employeurs du secteur privé sont assujettis à l’obligation de s’affilier au niveau des Institutions de Prévoyance sociale (IPS) et d’y déclarer leurs salariés. Régies notamment par la Loi cadre 75 – 50 du 3 avril 1975, ces IPS délivrent des prestations prescrites par la Convention n° 102 de l’OIT concernant la sécurité sociale de 1952. Il s’agit des branches suivantes : soins médicaux, prestations de santé, prestations de chômage, prestations de vieillesse, prestations d’accident de travail, allocations familiales, prestations de maternité, prestations d’invalidité, prestations de survivants.
Pour permettre l’extension progressive de la couverture de la sécurité sociale dans les pays membres tout en tenant compte de leur niveau de développement, ces derniers doivent appliquer au moins trois de ces branches. La seule branche de la sécurité sociale qui n’est pas encore servie à ce jour au Sénégal ; ainsi que du reste dans les pays dont les économies ne sont pas en mesure d’assurer un emploi formel à la majorité de leurs personnes actives ; est la branche « prestations de chômage ». Pour faire bénéficier ces prestations aux salariés du secteur privé formel national, les ressources nécessaires sont abondées à partir des cotisations sociales obligatoires versées ou reversées au niveau de la Caisse de Sécurité sociale (CSS), de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) et des Institutions de Prévoyance Maladie (IPM). Notre pays se particularise donc par un système de sécurité sociale dont la gestion des différentes branches est éclatée entre ces trois IPS.
Toutefois, comme partout ailleurs, pour la CSS, qui gère les risques sociaux « accident de travail », « maladie professionnelle », « maternité », « charges de famille », « invalidité », « autres prestations que les soins en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle », ce sont uniquement les employeurs qui contribuent. Pour l’IPRES, qui couvre les risques sociaux « vieillesse » et « survivants » et les IPM qui s’occupent du risque « soins médicaux en cas de maladie ou d’accident non professionnels », les cotisations sont partagées entre les employeurs et les salariés.
En termes d’avancées par rapport au dialogue social, il convient de saluer l’option participative prise par notre pays d’impliquer pleinement les partenaires sociaux travailleurs et employeurs dans la gouvernance des IPS en les laissant présider alternativement les Présidents de Conseils d’Administration de ces institutions. La sécurité sociale dans le secteur privé formel est donc assurée grâce à un système obligatoire qui implique une solidarité interprofessionnelle et auquel nul employeur ne doit se soustraire. Et, pour ce faire, les Inspections du Travail et de la Sécurité sociale doivent être dotées de suffisamment de ressources humaines motivées, de moyens juridiques adéquats et de matériels logistiques d’intervention pour en garantir l’effectivité par des contrôles nécessaires. L’Etat employeur garantit aussi la sécurité sociale à ses agents par le biais des imputations budgétaires ainsi que des prestations servies par le Fonds national de Retraites (FNR) et l’IPRES (pour les agents non fonctionnaires).
Quid de la protection sociale ?
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) la définit comme une série d’interventions ayant pour but de réduire la vulnérabilité et les risques sociaux et économiques et d’atténuer la pauvreté extrême et les carences. Une telle définition comme celles de bien d’autres organisations met en exergue la diversité des mécanismes qui peuvent être mis en œuvre dans le cadre de la protection sociale et qui peuvent avoir pour cibles des individus ou des ménages sous forme de prestations en espèce ou en nature.
En effet, en plus du dispositif de couverture sociale obligatoire garantie par la sécurité sociale, les filets de protection sociale peuvent porter sur :
- des prestations servies par des dispositifs de couverture non obligatoires telles que les mutuelles et les assurances privées ;
- des prestations servies par des dispositifs de couverture subsidiaire sous forme d’aides sociales ciblées non conditionnelles ou subordonnées à des obligations qui peuvent promouvoir l’éducation et la santé des enfants ainsi qu’une meilleure prise en charge des personnes âgées ou vivant avec un handicap.
Le Rapport mondial sur la protection sociale 2020 – 2022 de l’OIT estime à plus de 4 milliards, le nombre de personnes dans le monde qui ne bénéficient pas de protection sociale. Cette tendance lourde, décelée depuis longtemps et qui est commune à tous les pays en voie de développement, avait déjà conduit l’OIT à l’inscrire comme un des piliers du travail décent « l’extension de la protection sociale » et à formuler la Recommandation n°202 de l’OIT sur les socles de protection sociale de 2012.
Au niveau national, la population active (entre 15 et 59 ans) est estimée en 2021 à environ 8 192 116 par les projections démographiques réalisées par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Sur cette population active totale, en matière d’accès à la couverture santé, en plus des environ 150 000 agents de l’Etat, des 500 000 estimatifs travailleurs couverts par les IPM et des 52 829 pris en charge par les assurances privées, à ce jour, 2 274 647 personnes (résultats provisoires de la Revue annuelle protection sociale 2022) bénéficient des prestations servies par les mutuelles de santé mises en place dans le cadre du Programme de Couverture Maladie universelle. Ce Programme qui s’inscrit dans le cadre de l’axe 2 du Plan Sénégal Emergent (PSE) portant sur « Capital humain, protection sociale et développement durable» contribue à l’atteinte des objectifs de la Stratégie nationale de Protection sociale (SNPS) qui a pour vision la mise en place d’un système national de protection sociale inclusif, accessible à tous, solidement ancré dans la culture nationale et garantie par l’Etat à travers des lois.
Toutefois, en dépit de ces efforts appréciables, à ce jour, un gap d’environ 5 214 640 personnes actives à couvrir reste encore à combler, nonobstant la dynamique massive annuelle d’entrée de demandeurs d’emplois dans le marché du travail, qui à défaut d’accéder à un emploi dans un secteur formel, risquent d’élargir les rangs des familles d’acteurs de l’économie informelle. En restreignant cette population active aux plus de 21 ans (qui constitue l’âge maximum au-delà duquel les enfants perdent le droit de bénéficier de la couverture maladie qui couvre leurs parents), ce gap se réduirait jusqu’à environ 2 791 454. Pour contribuer à la résorption de cet écart, certains défis sont à relever.
Il s’agit :
- d’une part, de convaincre les acteurs de l’économie informelle à adhérer aux stratégies d’extension de la protection sociale qui présentent de sérieuses limites en raison de leur caractère non obligatoire ;
- d’autre part, d’adapter le financement de la protection sociale et en particulier la contribution des acteurs de l’économie informelle à leurs modes d’organisation et à la périodicité de leurs revenus.
Par ailleurs, dans la perspective de réaliser les objectifs liés à l’axe 1 du PSE « Transformation structurelle de l’économie et croissance », des mécanismes incitatifs fiscaux, financiers et technologiques efficaces devront être mis en œuvre pour accompagner la transition de ces acteurs de l’économie informelle vers le secteur formel. C’est tout le sens de la Recommandation n°204 de l’OIT sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle de 2015. Une des étapes incontournables pour relever ces défis est la bonne compréhension de la structuration de ces unités de l’économie informelle et l’identification de leurs besoins pour assurer l’effectivité de leur transition vers le formel.
Dans le cadre de l’une de ses missions qui consiste à mener des études, le Haut Conseil du Dialogue social (HCDS) a eu à réaliser en collaboration avec le Bureau international du Travail et l’ANSD, une cartographie quantitative et qualitative de huit familles d’acteurs de l’économie informelle au Sénégal. Il s’agit des familles suivantes : le commerce, la couture et la confection, les cuirs et peaux, la mécanique automobile, la menuiserie bois, la pêche (post capture), la restauration, la transformation des produits agricoles. Mais, en raison de la rareté des ressources, pour arriver à des résultats probants en matière d’extension de protection sociale et de transition vers le formel, il est aussi impérieux de mettre en place un mécanisme de coordination et de suivi efficace des interventions des acteurs pour la transformation de l’économie informelle au Sénégal. Un tel mécanisme, qui ne devra pas faire l’économie d’une démarche participative associant les bénéficiaires, permettra d’accélérer la formalisation des unités de production informelles ainsi que la création de PME et de PMI durables et plus susceptibles de se connecter aux chaînes de valeurs sous régionales, africaines et mondiales.
Au demeurant, même si nous ne les adoptons comme cadre stratégique de promotion de la protection sociale, la zaqat (troisième pilier de l’ISLAM) ainsi que la charité (vertu théologale de la BIBLE) constituent à la fois des instruments de manifestation de la solidarité entre humains et des mécanismes subsidiaires d’inclusion sociale. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons faire jouer efficacement, d’une part, au droit social englobant le droit du travail et d’autre part, au droit à la protection sociale, le levier qui sied dans la réduction de la précarité, la lutte contre les inégalités et les discriminations mais aussi dans la promotion de l’inclusion sociale.
«C'EST LE MANQUE D'INFRASTRUCTURES QUI A PLOMBÉ NOTRE BASKET...»
Après une carrière bien aboutie au cours de laquelle elle a tout remporté aussi bien au plan national qu’en Afrique, l’ancienne basketteuse Ndeye Séne a décidé de ranger la balle orange pour s’intéresser à la politique.
Youssoupha Ba et Mawdo Malick Diop. |
Publication 16/08/2022
Après une carrière bien aboutie au cours de laquelle elle a tout remporté aussi bien au plan national qu’en Afrique, l’ancienne basketteuse Ndeye Séne a décidé de ranger la balle orange pour s’intéresser à la politique. C’est sa ville natale de Saint-Louis qu’elle a choisie pour se lancer dans cette activité qu’elle considère comme étant très noble. Directrice de campagne aux dernières locales, elle a été investie à la deuxième position sur la liste majoritaire de Aar Sénégal. Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, la quadruple Reine du basket et double championne d’Afrique de basket (2009-2015) revient sur sa carrière sportive et sa vision sur la politique tout en lançant un appel fort aux nouveaux élus qui vont siéger à l’Assemblée nationale.
Pouvez-vous revenir sur votre carrière sportive ?
J’ai débuté le basket à Saint-Louis au centre Mborika. J’ai fait mes gammes des minimes jusqu’aux seniors. J’ai été sacrée quatre fois reine du basket dont trois avec Saint-Louis Basket Club et une fois avec la Ville de Dakar. Après quelques années passées à Saint-Louis, je me suis dit pourquoi ne pas aller dans la capitale pour conquérir d’autres titres. Une fois à Dakar, j’ai choisi le club de Ville de Dakar. J’ai quitté ce club où j’ai gagné des titres comme la Coupe de la Ligue, la Coupe du Maire, le Championnat, pour atterri au DUC. Ensuite, j’ai fait une carrière professionnelle en Espagne avant de revenir au Sénégal à l’ISEG.
Si vous aviez un message à lancer aux jeunes qui pratiquent le basket ? Lequel serait-il ?
Le sport de façon générale et le basket en particulier est une activité très sérieuse. On ne peut pas le réussir dans la tricherie. Je conseille aux jeunes d’avoir une bonne hygiène de vie, d’écouter les conseils des parents et des dirigeants. Nous, on était disciplinées et travailleuses. Mais ce n’est plus le cas avec la nouvelle génération.
Quelle politique les autorités doivent-elles mener pour que le Sénégal retrouve son leadership en Afrique ?
Effectivement, le niveau du basket a baissé. Cela est dû au manque de la formation depuis la base. Il y a aussi l’absence des infrastructures. Si nous voulons élever le niveau de notre basket, il faut faire comme aux États-Unis où il y des terrains un peu partout. Cela va motiver les jeunes car ils n’auront pas à faire des kilomètres pour s’entraîner. Actuellement, on a que Dakar Aréna et la salle Marius Ndiaye. C’est très insuffisant.
Du sport à la politique. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager en politique ?
Permettez-moi de dire que suis toujours dans le milieu du basket. C’est une activité pour laquelle je ne peux me départir. Pour ce qui est de la politique, c’est M. Cissé qui m’a initiée étant jeune. Il me disait qu’un jour, elle te servira à quelque chose. Quand j’ai commencé à la pratiquer, c’était avec l’aide de Moussa Diop, candidat à la mairie. J’étais sa directrice de campagne. Mais lors des dernières législatives, c’est lui qui était tête de liste à Saint-Louis et moi deuxième sous la bannière de Aar Sénégal conduite au plan national par Thierno Alassane Sall.
Vous êtes allée à la rencontre des populations en battant campagne. Quels enseignements vous avez tiré de cette rencontre avec le peuple ?
Nous sommes très satisfaits des résultats que nous avons obtenus. Sur les huit listes qui étaient en compétition, il y a trois qui ont eu un seul député dont la nôtre. Donc cela veut dire qu’il y a une partie du peuple qui nous a écoutés. Maintenant, il faut que ceux qui vont nous représenter à l’Assemblée Nationale soient de vrais députés du peuple. Ils ont la responsabilité de nous écouter pour savoir nos préoccupations et les défendre à l’hémicycle. Je pense que nous pouvions avoir plus de voix que ce que nous avons eu. Ce qui nous a le plus pénalisé, c’est la déclaration de Ousmane Sonko qu’il a annoncé qu’à part Yewi et Wallu, toutes les autres listes travaillaient pour Macky Sall.
Maintenant que les élections sont derrière nous. Quel message avez-vous à l’endroit des nouveaux élus ?
J’attends de nos députés qu’ils soient de véritables représentants du peuple et de l’intérêt du Sénégal. Durant la campagne, nous avons proposé quatorze points importants que nous souhaitions faire appliquer une fois élus. Mais comme c’est Yewi et Wallu qui ont remporté l’essentiel des sièges de l’opposition, nous pensons qu’ils vont pleinement jouer leur rôle à l’assemblée nationale.
Est-ce que vous avez tiré une expérience dans l’activité politique ?
J’ai acquis beaucoup d’expérience grâce à la politique. J’ai mal quand je vois certains assimiler cette activité noble à des mensonges. Je les comprends dans un sens puisque beaucoup s’y sont intéressés pour se faire de l’argent en essayant de tromper le peuple. Mais je pense que petit à petit, les gens commencent distinguer ceux qui en font une sacerdoce à ceux qui sont de mauvaise foi et qui ne sont là que pour leur propre intérêt. J’invite les sénégalais à s’intéresser à la politique pour comprendre comment les choses se passent et avoir leur mot à dire dans les instances de décision. Chacun a des idées à faire prévaloir. La politique vous donne l’occasion de les exprimer. Mais que tout se fasse dans la discipline et la conviction.
Le message est clair. Le peuple veut s´émanciper aux plans économique, social et culturel. Il veut aussi l’indépendance et la dignité du pays dans le concert des nations. Je salue cela avec déférence.
Pour la première fois depuis les indépendances nominales, l’Assemblée nationale du Sénégal va se retrouver avec une configuration politique où l’opposition et le pouvoir en place se toisent. Notre peuple vient ainsi d’approfondir sa dynamique de lutte pour la démocratie et pour une nouvelle gouvernance qui rompt avec ce qu’on a connu jusqu’ici.
Le message est clair. Le peuple veut s´émanciper aux plans économique, social et culturel. Il veut aussi l’indépendance et la dignité du pays dans le concert des nations. Je salue cela avec déférence. De l’avis général, le scrutin a été correctement organisé et il s’est déroulé dans le calme. Lorsqu’on voit tous les médias du monde s’intéresser aux résultats des élections au Sénégal, c’est aussi parce que, quelque part, nous sommes perçus comme une curiosité démocratique dans un environnement africain où règne la guerre chaude au quotidien avec son cortège de destructions, de morts et de handicapés pour la vie avec, parfois des systèmes électoraux totalement délabrés. Pourtant, nous autres sénégalais savons bien qu’il reste encore beaucoup à faire. Il faut par exemple solder les contentieux comme l’élimination de Karim Meïssa Wade et Khalifa Ababacar Sall de la compétition électorale. Cela a toujours été exigé dans toutes les plateformes de l’opposition. Je reste également intéressé et préoccupé par la question du taux d’inscription qu’on dit relativement bas des jeunes dans le fichier électoral et de leur faible participation au dernier scrutin. Il faut sans doute mener les recherches nécessaires pour l’élucider.
LE CARACTERE INJUSTE ET INEQUITABLE DU SCRUTIN MAJORITAIRE A UN TOUR – RAW GADDU
Au Sénégal, le problème N°1 qui rend complexe la maîtrise du rapport de forces réel sur le terrain est le raw gàddu qui sévit dans notre système électoral depuis 1993. Il a constitué en son temps, un moindre mal mais depuis 2000 il est nettement devenu un sérieux obstacle à lever. En voici les preuves : En mai 2001, un an après la vague référendaire qui a porté le Président Wade au pouvoir, la liste SOPI, avec 49,6% a engrangé 74% des sièges. L’opposition quant à elle, malgré ses 50,4%, n’avait obtenu que 24% députés du fait de ce système.
Dans la législature qui se termine, Bennoo compte 125 députés et 76% des sièges avec seulement 49,47% des suffrages en 2017. L’opposition avait obtenu 50,53% et 24% seulement des sièges. Aujourd’hui Bennoo subit l’effet boomerang de ce mode de scrutin. Avec 46,60%, ce qui n’est pas loin de ce qu’elle avait en 2017 (49,47), il n’obtient que 82 députés sur les 165 contre 125 sur les 165 il y a cinq ans. L’axe Dakar-Touba où Yewwi et Wallu ont amassé 23 députés contre 2 seulement pour Bennoo du fait du raw gàddu montre à suffisance que, lorsqu’on légifère, il convient de ne pas regarder seulement ses intérêts du moment car la roue tourne. Mais au Sénégal le gros obstacle aux réformes est que les acteurs changent souvent d’avis quand ils changent de bord. Quand on est dans l’opposition on vilipende et on récuse le raw gàddu, mais quand on se retrouve de l’autre côté de la barrière on s’en accommode. Ce qu’on adoubait hier est honni aujourd’hui. On s’abstenait hier de consommer le porc pour des raisons religieuses mais quand on change de camp, il devient mouton.
LE PEUPLE, LES ELECTIONS ET LA CONSTITUTION
Beaucoup de candidats se sont davantage focalisés sur ce qu’ils comptaient faire une fois installés à l’Assemblée nationale. Or, cette Assemblée est conçue depuis 1963 pour être un simple fairevaloir de l´exécutif. En effet, historiquement, l’Assemblée nationale porte encore les stigmates de sa défaite de décembre 1962 en tant qu´institution lorsque le Président Senghor a éliminé le Président Mamadou Dia, Président du Conseil de gouvernement, détenteur de l’essentiel du pouvoir d’Etat et fait voter une Constitution qui concentre tous les pouvoirs entre ses mains. La constitution de janvier 2001 n´a pas touché à la substance de celle de 1963. Cette assemblée-là n’est donc pas capable de porter la volonté de changement et de rupture que le peuple a exprimée. Il est bon de clarifier cette question pour remettre au centre du débat la véritable équation à résoudre qui est celle de la Constitution.
Voici quelques un des pouvoirs du Président de la République face à l’Assemblée nationale :
1 –«Il détermine la politique de la nation». Donc quel que soit le rapport de forces à l’Assemblée, cette disposition constitutionnelle laisse l’avantage au Président de la République.
2 – « Il est responsable de la défense nationale »
3 – « Il préside le Conseil supérieur de la défense »
4 – Il préside le Conseil supérieur de la magistrature et, à ce titre, il nomme les magistrats
5 – « Il est le Chef suprême des Armées ; il nomme à tous les emplois militaires et dispose de la force armée »
6 – « Il signe les ordonnances et les décrets et nomme aux emplois civils »
7 – « Il nomme le Premier Ministre et met fin à ses fonctions »
8 - Il peut disposer de pouvoirs exceptionnels «Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu.
9 – Il met le budget en vigueur en cas de blocage de l´Assemblée article 68.
10 – Il décrète l’état de siège, comme l’état d’urgence (article 69). Il n’est pas tenu de consulter qui que ce soit y compris le Président de l’Assemblée nationale. Si une majorité à l’Assemblée nationale décide de voter une loi à laquelle le Président s’oppose, ce dernier met en œuvre l’article 73 pour demander une nouvelle délibération qui ne peut être refusée [je souligne] » et, en ce moment-là, « La loi ne peut être votée en seconde lecture que si les trois cinquièmes des membres composant l’Assemblée nationale se sont prononcés en sa faveur ».
D’ailleurs, le Président n’a presque pas besoin de recourir à ces mesures extrêmes pour bloquer l’opposition. L’article 82 de la Constitution précise que « Les propositions (de lois) et amendements formulés par les députés ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence, soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique, à moins que ces propositions ou amendements ne soient assortis de propositions de recettes compensatrices ». Telle est la réalité institutionnelle au Sénégal de Léopold Sédar Senghor à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.
Les Sénégalais doivent le savoir. Voilà pourquoi dans l’imagerie populaire, le Président est tout. Lorsqu’un problème se pose au coin de la rue, on n’interpelle jamais le chef de quartier ou le maire ou le souspréfet ou une quelconque autre autorité. On interpelle directement le Président de la République. Le Sénégal a besoin d´une révolution républicaine c’est-à-dire un nouveau type d’Etat. Nous devons faire table rase d´un certain mimétisme constitutionnel produit d’une longue domination, même s’il convient de saluer la glorieuse révolution de 1789 qui a engendré la démocratie représentative à la française. Mais entendons-nous bien ! Il est exclu de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Le Président de la République est élu par le peuple au suffrage universel direct pour présider à sa destinée. Donc, il doit disposer de pouvoirs conséquents en tant que tel. Ici, il s’agit d’un souci d’équilibrer les institutions et de leur doter de pouvoirs et de moyens de travail de sorte que le pouvoir puisse arrêter le pouvoir.
Etant donné qu’il n’existe aucune législation au-dessus des intérêts en lutte, la Constitution doit être très clairement au service des intérêts du peuple sénégalais et de l’Afrique. On ne le dit pas souvent mais dans notre Assemblée nationale les couches populaires qui créent l’essentiel des richesses du pays sont quasi absentes. Où sont les paysans à l’Assemblée nationale ? Où sont les ouvriers ? Où sont les pêcheurs ? Où sont les artisans ? Où sont nos entrepreneurs ? Je ne parle pas évidement de représentation mode faire-valoir. C’est une grande faiblesse de l’institution. Le résultat en est que ces couches récusent à juste titre le système actuel qui les marginalise et préfèrent porter elles-mêmes sans intermédiaire leurs revendications à l’Assemblée.
Ainsi, les transporteurs font leurs listes, les pêcheurs font leurs listes, les artisans, les éleveurs, les paysans, les ouvriers ... en font de même. C’est une exigence pour eux. Il est vrai qu’à terme le risque existe, avec cette logique, d’une atomisation du mouvement populaire, d´une fragmentation des forces et, in fine, d´un affaiblissement global. Mais le mode de fonctionnement des partis et le mode de confection des listes de candidats ne cadrent pas malheureusement avec une prise en charge efficace de cette exigence. C’est tout ce qui précède qui fonde et justifie la nécessité de faire émerger une véritable force politique d’avant-garde qui porte clairement et systématiquement cette vision et capable d’y gagner toutes ces couches populaires qui ne se voient pas dans les pratiques politiques actuelles.
Leurs dirigeants, hommes et femmes devront aussi se retrouver à la tête de cette force politique pour conduire les processus de transformation du pays. Ils doivent être largement représentés dans un parlement réhabilité et restauré pour délibérer exclusivement dans le sens des intérêts du peuple laborieux.
La tâche centrale de cette force politique englobe naturellement une nouvelle configuration du mouvement patriotique et progressiste dans notre sous-région ouest africaine en proie aux flammes de la guerre tant il est vrai que nous n’avons pas le choix, c’est vaincre ensemble ou périr séparément. «Rien n’est impossible dans l’univers pour celui qui ose escalader les cieux»
AMINATA TOURÉ, UN AVENIR INCERTAIN DANS LE NOUVEAU DISPOSITIF GOUVERNEMENTAL D’APRÈS LÉGISLATIF
L’ancien Premier est aujourd’hui en compétition avec des camarades de parti qui, malgré leur défenestration sans raison de l’appareil gouvernemental, ont gagné les élections législatives avec brio dans leur département respectivement
Tête de liste de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, lors des élections du 31 juillet dernier, Aminata Touré voit son avenir politique, dans le nouveau dispositif gouvernemental d’après législatif 2022 du Président Macky Sall, au centre de toutes les interrogations. La victoire étriquée de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, à l’issue des élections législatives du 31 juillet dernier semble rabattre les cartes dans le camp au pouvoir.
Quel sort pour l’ancien Premier ministre, Aminata Touré ? Grande artisane de la victoire à l’arrachée de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, à l’issue des élections législatives du 31 juillet dernier sans toutefois obtenir une majorité absolue, l’avenir politique de Aminata Touré dans le nouveau dispositif gouvernemental d’après législatif 2022 du Président Macky Sall est au centre des interrogations de nombreux Sénégalais. Sera-t-elle promue nouvelle présidente de l’Assemblée nationale lors de la session d’installation de la 14ème législature prévue en septembre prochain et tirer ainsi profit des fruits de ses efforts déployés lors de la campagne électorale ? Ou encore le président de la République va-t-il préférer la nommer à la tête du prochain gouvernement pour les 16 mois qui lui restent ? Ou va-telle retrouver son fauteuil de présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese) ?
L’OMBRE D’UNE VICTOIRE ETRIQUEE
Difficile de dire avec exactitude l’avenir qui attend la tête de liste proportionnelle de la coalition Benno Bokk Yakaar dans le contexte actuel. En effet, contrairement à son successeur à la Primature, Mahammed Boun Abdallah Dionne, dont la reconduction à la tête du gouvernement a été facilitée par sa large majorité parlementaire obtenue avec 125 députés sur les 165 à l’issue des élections législatives de 2017 qui avaient enregistré la participation de 47 listes, Aminata Touré n’a pas eu cette chance. Avec seulement 8 listes en compétition, l’ancien ministre de la Justice et fer de lance de la procédure de la traque des biens supposés mal acquis initiée contre près de 25 personnalités du régime libéral du président Wade a seulement réussi à obtenir 82 sièges sur 83 requis pour avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Et ce, malgré une campagne électorale exclusivement basée sur la promotion des réalisations du régime en place au cours de ces 10 dernières années. Il a fallu le ralliement de Pape Diop, tête de liste de la coalition Bokk gis gis liggey (opposition) pour voir le président de la République obtenir enfin sa majorité absolue de 83 sièges. Avec une telle tournure des choses, c’est dire que rien n’est sûr pour la tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar dont le choix était perçu comme une sorte de seconde chance pour se refaire une santé politique doublement dévastée par sa large défaite devant Khalifa Ababacar Sall lors des élections locales et départementales de 2014 et la décision du chef de l’Etat de la débarquer de la présidence du Conseil économique social et environnemental (Cese) au profit du président du parti Rewmi, Idrissa Seck.
LE POIDS POLITIQUE DES CAMARADES DE PARTI
La situation de l’ancien Premier ministre est d’autant plus incertaine qu’elle est aujourd’hui en compétition avec des camarades de parti qui, malgré leur défenestration sans raison de l’appareil gouvernemental, ont réussi à gagner les dernières élections législatives avec brio au niveau de leur département à l’image de Me El Hadj Oumar Youm, maire de la commune de Thiadiaye, tête de liste départementale de Mbour, Aly Ngouille Ndiaye, maire de Linguère et tête de liste départementale de Linguère.
A ceux-là, il faut également ajouter ces personnalités politiques du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), qui étaient pressenties au même titre que Mimi Touré pour diriger la liste proportionnelle de la coalition au pouvoir lors des dernières élections législatives. Il s’agit entre autres, de l’actuel ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Ba, coordonnateur de la coalition Benno Bokk Yakaar à Dakar et ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Abdoulaye Diouf Sarr, ancien ministre de la Santé. La particularité de toutes ces personnalités est qu’elles sont non seulement des membres influents du parti au pouvoir mais elles sont aussi élus députés au même titre que Mimi Touré qui n’a pas su obtenir à la coalition au pouvoir une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Qu’elle soit promue au perchoir ou, à la station primatoriale, de toute évidence, Mimi Touré est partie pour vivre au forceps les 16 mois qui nous séparent de la présidentielle de février 2024.
A l’Assemblée nationale, en plus de la menace d’une opposition portée par l’inter coalition Yewwi-Wallu galvanisée par son effectif de 82 sièges (puisque Thierno Alassane Sall et Pape Djibril Fall ont confirmé leur ancrage dans l'opposition en restant non-inscrits) sur les 83 pour Benno, Mimi Touré fera certainement face à l’influence de camarades de parti qui lorgnent le fauteuil présidentiel en 2024. Dans le gouvernement, elle sera également confrontée à des ministres endurcis de par leur longévité dans le gouvernement mais aussi leurs légitimités politiques solidifiées par les nombreuses victoires électorales acquises au cours de ces dernières années.
LA BELLE VOLÉE DE KOULIBALY, LA VAR FRUSTRE SADIO, BUT INÉDIT DE SENY DIENG
Sadio Mané et Kalidou Koulibaly ont terminé le week-end avec une bonne note dans les championnats d’Angleterre et en Bundesliga allemande.
Sadio Mané et Kalidou Koulibaly ont terminé le week-end avec une bonne note dans les championnats d’Angleterre et en Bundesliga allemande. Si le double Ballon d'Or africain devra attendre pour marquer son premier but devant le public Allianz Arena après celui qui lui a été refusé ce dimanche 14 août, lors du match entre le Bayern et Wolfsburg (2-0), son partenaire en sélection et défenseur de Chelsea, lui, a été plus en réussite s’offrant un coup de canon du pied droit contre Tottenham (2-2). Un «bijou» qui lui permet d’ouvrir son compteur but dés son deuxième match en Premier League. En championship, le gardien Seny Timothy Dieng fait sensation avec un but inédit de tête qui offre le point du nul à son équipe.
Titularisé pour deux fois dans la défense de Chelsea, Kalidou Coulibaly a démontré ses grandes qualités au public de Stamford Bridge.
Arrivé cet été en Premier League, l’international senegalais a déjà réussi à poser ses marques dans la défense des Blues où il a pris le relais de Rudiger parti au Real Madrid. Et dans le derby londondien contre Tottenham, le capitaine des Lions a été au four et au moulin en démontrant encore sa solidité. Mais plus que dans son secteur, c’est en attaque que le capitaine des Lions s’est illustré. Les Blues ont pu compter sur leur nouvelle recrue concrétiser leur domination dès la 19e minute.
A la réception d’un corner vers le second poteau par l’Espagnol, le capitaine des Lions a enchaîné avec une puissante volée du droit qui ne laissera aucune chance au portier Hugo Lloris. Ce qui permettait à la bande à Edouard Mendy de repartir avec ce court avantage à la mi-temps. Le défenseur sénégalais réussi sa première réalisation sous ces nouvelles couleurs. Si les Blues ont repris l’avantage grâce à un but de Reece James (77e), ils vont par contre abdiquer et se feront rejoindre en toute fin de match par les hommes de Antonio Conte.
Outre Rhin, son compère Sadio Mané devrait lui attendre pour pouvoir célébrer son premier but à Allianz Arena. Face à Wolfsbourg , dans le cadre de la 2e journée de la Bundesliga, le Bayern Munich s’est pourtant imposé sur la marque de (2- 0). Auteur de l’ouverture du score après seulement 21 minutes, le Sénégalais s’est vu refuser son but, après consultation de la Var, pour une position hors jeu. Sur corner et un service de la tête de Müller, le double ballon d’Or africain va jaillir à la 74e minute en reprenant une tête arrêtée à la limite de la ligne. But ou pas but, l’arbitre va l’invalider pour encore une position de horsjeu du Sénégalais
En championship (D2 anglaise), c’est le gardien des Lions, Seny Dieng qui est sorti l’ombre avec un but inédit qui a permis aux Queens Park Rangers d’arracher le match nul face à Sunderland (2-2). Mais aussi d’enchainer un deuxième match sans défaite après 3 journées. Alors que son équipe était menée, le gardien des champions d’Afrique est monté et a réussi au bon moment à marquer de la tête. «Claquer un coup de tête n’est pas quelque chose que je pratique beaucoup, j’utilise généralement mes mains. J’ai donc dû monter. Quand nous avons eu un corner, j’ai pensé : « si ce n’est pas maintenant, alors quand ce sera ?» Je suis monté en espérant botter d’une manière ou d’une autre. C’était un bon centre et j’ai mis ma tête dessus avec une belle réussite. C’était un grand moment », confiait le gardien sénégalais.
PLUS DE 90 FEMMES RÉTABLIES DANS LEUR DIGNITÉ
Dans le cadre de l’amélioration de la santé de la femme, la région médicale de Tambacounda et l’Unfpa ont initié un certain nombre d’actions dont la réparation des femmes victimes de fistules obstétricales,
Dans le cadre de l’amélioration de la santé de la femme, la région médicale de Tambacounda et l’Unfpa ont initié un certain nombre d’actions dont la réparation des femmes victimes de fistules obstétricales, Selon des acteurs rencontrés au cours de cette visite qui a démarré depuis hier, lundi 15 août, dans l’est du pays, plus de 90 femmes ont été prises en charge et réintégrées dans la société à travers des modules de formation génératrice de revenus.
L e médecin-chef de région de Tambacounda, le docteur Bayal Amadou Cissé, a renseigné que c’est depuis 2018, qu’ils (son équipe et lui) travaillent dans le cadre du projet d'amélioration de la santé et du bien-être de la femme et des jeunes filles des régions du sud du Sénégal ainsi que dans l'identification, le référencement et l'accompagnement psychosocial et médical des femmes porteuses de fistule.
Ainsi, depuis le démarrage du projet, plus de 94 femmes souffrant de fistules obstétricales ont été prises en charge. Ces dernières abandonnées dans la majorité des cas par leur conjoint après avoir été victimes de fistules se trouvent être laissées à leur propre sort. « En tant que prestataire de santé, c’est des mots clés que l'on utilise pour repérer les malades dont des femmes pour les référer auprès des structures sanitaires pour confirmation. Nous organisons des camps pendant lesquels des femmes sont opérées. 94 au total sont passées à l'acte depuis l'avènement du projet, sous le leadership de la région médicale appuyée par Unfpa et le projet Canada ».
Ces femmes touchées dans leur chair car étant stigmatisées à cause de la maladie, Amadou Tidiane Diaw, secrétaire général du Comité de lutte contre les violences basées sur le genre de la région de Tamba d’attester : « on parle de maladie honteuse. Déjà le nom, l'appellation en dit long. Généralement, la jeune fille ou la dame qui a cette maladie n’est pas intégrée au sein même de sa famille. Ceci est dû sans doute à l'odeur qu’elle dégage. Elles-mêmes sont mal à l'aise. Elles s'isolent souvent pour ne pas se sentir gênantes ou être stigmatisées ».
Et de poursuivre : « ce qu'il y a de pire, c'est qu'il y a des femmes qui sont abandonnées par les maris avec leurs enfants. Ça devient dès lors un problème délicat et c'est la famille d'origine qui est obligée de prendre en charge la victime. Sur le plan économique, les femmes ne peuvent plus s'activer. Même si elles avaient un petit commerce, ça tombe à l’eau. Socialement elles ne peuvent plus participer aux activités familiales » Pour rappel, la fistule obstétricale est l'une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d'un accouchement. Il s'agit d'une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum, due à un travail prolongé et qui se produit en l'absence de soins obstétricaux rapides et de qualité.
Au niveau de la région de Tambacounda, des femmes comme dans plusieurs régions du Sénégal ont pu retrouver leur dignité grâce au camp de chirurgie réparatrice organisées avec l’appui des bailleurs, Ce qui a amené M. Diaw à renseigner : «Il y a une diminution très importante en ville mais en village les accouchements à domicile et la non accessibilité des structures de santé est souvent à l'origine de la fréquence de la maladie ». Et de poursuivre : « nous sommes accompagnés dans le travail par les Badianous Gox et les relais communautaires ».
KEEMTAAN GI - SELON QUE L’ON SOIT PUISSANT OU MISÉRABLE…
Libres à eux de penser que je les emm…. Oui, je vais les emm…. Incompréhensible que personne n’en parle ni ne s’en scandalise. Ainsi donc, l’Etat du Sénégal ne fait preuve de sa virilité que lorsqu’il s’agit de gens d’en haut. Une diplomate a été violentée au Canada, et voilà la République qui en fait tout un raffut, convoquant au ministère la chargée des affaires de l'ambassade du Canada à Dakar. Tremblez, messieurs ! On craint même un incident diplomatique entre Dakar et Ottawa. Faire ça à une diplomate de notre si distingué pays ! Il faut que ces gens chez qui on s’en va faire la manche apprennent à nous respecter. Une diplomate, personne ne doit toucher à ses cils, fussentils de faux. Il faut que la voix de ce charmant pays soit respectée. En Allemagne, un de nos jeunes compatriotes a été presque écrabouillé de balles la semaine dernière par la police de ce grand pays de l’Union européenne. Sans se faire prier, l’autorité allemande décide d’incinérer le corps du malheureux. Pas un seul mot de l’avocate qui ose demander un mandat à vie pour le Chef. Selon elle, autant qu’il le voudra, le Chef pourra rester à la tête de ce pays des paradoxes. Il a donc fallu attendre une semaine pour que la teigneuse avocate l’ouvre. Plus précisément, elle n’a réagi qu’hier. Tant pis pour l’adolescent Mamadou Lamine Dramé dont le père demande le rapatriement du corps de son fils, sollicitant que lumière soit faite sur ce meurtre opéré par la police allemande. Il a justement fallu la réaction du père éploré pour que Me Tall nous serve l’économie des faits. Et c’est juste pour rassurer que ses services sont en contact étroit avec l'ambassade du Sénégal à Berlin et la famille du défunt dans son village. Des murmures pas aussi énergiques que son accès de colère sur les violences faites à notre diplomate en poste au Canada. Bon, il est du devoir du ministre des Affaires étrangères d’élever la voix, mais on aimerait l’entendre plus souvent quand il s’agit de pauvres sénégalais assassinés dans leurs pays. Selon qu’il s’agisse du Canada ou de l’Allemagne, les jugements de cours diffèreraient-ils donc, Honorable Me Aïssata Tall Sall, vous qui voulez nous fourguer un président à vie ? Mais qu’attendez-vous donc pour convoquer l’ambassadeur d’Allemagne ? KACCOOR BI (LE TEMOIN)
MALI MACKY SALL SUR LA TOMBE D’IBK
Lors de sa visite au Mali ce lundi, le président de la République n’a pas manqué de s’incliner sur la tombe du défunt président Ibrahima Boubacar Kéita décédé le 16 janvier dernier à Bamako après une longue maladie. Les deux chefs d’Etat étaient très proches. Le président Macky Sall qui n’avait pas pu se déplacer le vendredi 22 janvier lors des obsèques d’IBK, tout comme tous les autres chefs d’’Etat voisins, pour cause d’embargo décrété contre le Mali par la Cedeao et l’Uemoa. Un embargo absurde qui a fait qu’aucun des chefs d’Etat ayant pris cette sanction extrême contre le peuple malien n’a osé effectuer le déplacement à Bamako pour assister aux obsèques de leur ancien collègue renversé le 18 août 2020 par une junte militaire dirigée par le colonel Ghassimi Ghoïta. Le président de la République a donc profité de son déplacement d’hier pour aller s’incliner sur la tombe de son défunt ami et grand-frère Ibrahim Boubacar Keïta. Il a ensuite rendu une visite de courtoisie à l’épouse d’IBK pour lui présenter ses condoléances. Mieux vaut tard que jamais…
PARTIS POLITIQUES SHEIKH ALASSANE SÈNE EXCLU DE LA COALITION NAATAANGUE ASKANWI
La tête de liste de la coalition Naataangué Askan Wi, Sheikh Alassane Sène, a été exclu de ladite coalition « avec effet immédiat ». Cette décision a été prise hier par la conférence des leaders dirigée par l’ancien ministre Khoureyssi Thiam. Sheikh Alassane Sène n’a pas fini avec ses déboires. Tête de liste contestée par sa propre coalition à quelques jours du début de la campagne des locales, il a mené ses troupes à l’échec puisque, à l’arrivée, Naataangué Askan wi, n’a pas eu un seul député. Mieux, le leader a vu son recours rejeté par le Conseil constitutionnel. Malgré ce revers, l’homme a multiplié les sorties injustifiées et frontales contre le chef de l’Etat et la famille de ce dernier. Ce qui a été une surprise pour la coalition Naataangué Askanwi. « Une attitude qui est aux antipodes des valeurs républicaines qu’elle incarne. Non content de ses débordements médiatisés, Monsieur Sheikh Alassane Sène règle ses comptes personnels sous la bannière de ladite Coalition. De surcroît, il a introduit un recours contre les résultats des Législatives de 2022, sans en aviser la Coalition dont il était membre à titre individuel. Par conséquent, au regard de ses agissements qui nuisent à l’image de la Coalition et de ses membres, la conférence des leaders s’est réunie en urgence et a pris la décision d’exclure Monsieur Sheikh Alassane Séne de ladite Coalition, avec effet immédiat. Monsieur Sène n’est plus lié en aucune façon à Naataangué Askan Wi. La Coalition Naataangué Askan Wi, se désolidarise de son action et l’invite à cesser de parler en son nom. Le cas échéant, elle n’hésitera pas à entamer une procédure judiciaire contre lui » déclare dans son communiqué l’ancien ministre Khoureyssi Thiam.
MEDIATEUR EN LIBYE LA CANDIDATURE DE ABDOULAYE BATHILY CHAHUTÉE
Si cela ne tenait qu’à Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, le Sénégalais Abdoulaye Bathily devrait être le prochain médiateur de l’ONU en Libye. Cette décision doit être entérinée par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Hélas, l’ambassadeur libyen à l’ONU, Taher Sonni, estime que son pays souhaiterait un médiateur d’une stature plus relevée. Apparemment ce dernier sous-estime les capacités de Bathily à mener la médiation dans le dossier épineux libyen. La tâche semble difficile pour le SG de l’ONU puisque depuis la démission du Libanais Ghassan Salamé en mars 2000, toutes les candidatures proposées par Guterres ont été rejetées par l’un des membres du Conseil de sécurité. Dernière en date en juillet, celle du diplomate algérien Sabri Boukadoum rejetée par les Emirats Arabes Unis, membre non permanent du Conseil de Sécurité. Dans les milieux diplomatiques, on indique que plusieurs acteurs régionaux arabes, turcs, occidentaux en plus des Libyens ne veulent pas entendre parler de médiation de l’UA. Ils veulent un Occidental ou un ressortissant de pays arabes comme médiateur. Bien sûr qu’une telle position est combattue par la Russie et la Chine, membres très influents du Conseil de sécurité. Ah, ce racisme anti-Nègres des Arabes !
LE MAIRE DE GRAND-YOFF ENVOIE LE NUTRITIONNISTE DU SAMU MUNICIPAL ABDOULAYE MALICK GUÈYE AU… FRIGO
Abdoulaye Malick Guèye, délégué syndical appartenant à la centrale FGTS de Sidya Ndiaye est une victime de Madiop Diop, maire de Grand-Yoff. Alors qu’il était en poste au SAMU municipal en qualité de nutritionniste, il n’a eu que le tort de s’adresser au maire pour avoir réclamé, le 23 février dernier, les salaires des employés qui n’avaient pas été payés depuis le mois de janvier. En sus, il avait rappelé au maire Madiop Diop que, conformément au code du travail, il n’avait jamais procédé à l’avancement des travailleurs et qu’en plus, le redéploiement du personnel prévu avec l’Acte 3 de la décentralisation n’a jamais été effectué. C’est juste en faisant cette réclamation en tant que délégué du personnel accrédité à Grand-Yoff par sa centrale qu’il a fait l’objet d’une mesure discriminatoire. Parce que cela n’a pas eu l’heur de lui plaire, le maire, Madiop Diop, l’a derechef affecté du Samu Municipal au poste de santé de Khar Yalla où il se tourne les pouces depuis le 15 mars dernier. Abdoulaye Malick Guèye dont il s’agit est nutritionniste de son état dont le SAMU, qui accueille des parturientes, des bébés et d’autres types de patients qui ont besoin d’une nourriture spécifique a forcément besoin. Mais le poste de santé de Khar Yalla n’accueille pas – ou très rarement — des patients dont le régime alimentaire doit être surveillé de près. Depuis le 15 mars donc, A. Malick Guèye, pour avoir fait son travail de syndicaliste, est victime de la toute-puissance d’un maire qui ne doit son poste qu’à la bienveillance de Khalifa Sall.
EN VUE DU PROCHAIN GOUVERNEMENT LES FAUCONS REPRENNENT SERVICE !
Dès son retour de Bamako (Mali), de Ndjamena (Tchad) et de Libreville (Gabon), le président Macky Sall va certainement former un nouveau gouvernement de survie politique ou économique. Un solide attelage gouvernemental suite à la déroute de l’actuelle équipe lors des élections législatives de 2022. Comme la plupart des observateurs et analystes, « Le Témoin » quotidien reste convaincu que le président Macky Sall va se débarrasser de ses tonneaux vides et autres wagons de ferraille qui ne font qu’alourdir sa locomotive à destination de 2024. Cet inéluctable remaniement en profondeur a poussé les faucons du Palais à reprendre du service. Pour preuve depuis une semaine, des hauts responsables politiques de l’Apr et autres brillants technocrates comme Amadou Ba, Amadou Hott, Mouhamadou Makhtar Cissé, Oumar Youm, Aly Ngouille etc. font l’objet d’attaques dans certains journaux, sites en ligne, blogues et autres forums de réseaux sociaux. Des attaques gratuites pour torpiller le retour de ces poids lourds à des postes clefs dans le gouvernement. « Le Témoin » a appris que derrière ces fausses informations et attaques gratuites se cachent la main invisible d’un ancien ministre de Me Abdoulaye Wade et ex-directeur d’une société nationale. Devenu un piètre transhumant de la 25e heure aux cotés du président Macky Sall, l’homme à force de manœuvrer a fini par s’inviter dans le cercle restreint des faucons du Palais. Cet affairiste se disant un grand « leveur » de fonds fait tout pour retarder ou torpiller la formation d’un nouveau gouvernement pour que ses affaires personnelles ne soient pas menacées. Peine perdue car il a été démasqué !
WEEK-END DE L’ASSOMPTION HÔTEL « ROYAL-SALY » RETROUVE SON AMBIANCE CONVIVIALE
Depuis deux ans, le secteur touristique au Sénégal est durement frappé par la crise sanitaire liée au Covid-19. La station balnéaire de Saly (Mbour), qui est la capitale touristique de notre pays, a été la plus impactée. Prisés par les touristes européens, en grande majorité français, italiens et espagnols, la plupart des hôtels et restaurants de Saly étaient à l’arrêt. Ouf ! Durant ce long week-end de l’Assomption, il a été constaté que la station balnéaire de Saly renoue petit à petit avec l’atmosphère des grandes saisons touristiques. La preuve par « Royal-Saly » qui a retrouvé son ambiance conviviale d’avant-pandémie. Considéré comme l’un des meilleurs hôtels de la Petite Côte et une des destinations préférées des touristes étrangers mais aussi des fêtards locaux, le « Royal-Saly » a fait le plein durant ce dernier weekend ! Entre buffets bien garnis et orchestres des grands jours, cet établissement n’a pas lésiné sur les moyens et avait mis les petits plats dans les grands afin de mieux satisfaire sa clientèle.
VIVE TENSION DANS LE FERLO
Nos radars ultra sensibles ont capté un échange pour le moins houleux entre un militant de la première heure de l’Alliance pour la République et une haute autorité de l’Etat dont le retour est annoncé pompeusement dans le prochain gouvernement de Macky Sall. Et les mots ont volé bas entre les deux. Le prétexte de cet échange de civilités, un papier paru hier sur le site Lavoixplus.com et dans lequel le militant et responsable de l’Apr indexe la timide implication de l’ancien ministre dans la campagne des législatives. L’ancien ministre a alors pris son téléphone pour abreuver d’injures et menacer le militant de la première heure. Une plainte contre l’ancien ministre devrait même atterrir ce mardi sur la table du procureur de la République.