Les inspecteurs et contrôleurs des impôts et domaines ont retrouvé leur terrain de 4 HA sis à Guédiawaye. L’Etat a tout simplement reculé ou abdiqué face à la colère du Syndicat des agents des impôts et domaines (SAID) qui avaient déclenché une grève les 14,15 et 16 septembre dernier.
Le puissant SAID a gagné son combat contre l’intouchable directeur des Domaines Mame Boye Diao. Ce dernier a été totalement désavoué par les autorités. Les partisans du SG du SAID, Badara Guèye, peuvent jubiler pour avoir contraint l’Etat à reculer. Le dossier a été géré dans le plus grand secret. Le nouveau ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a voulu jouer dans l’apaisement des esprits et des cœurs pour installer ses services dont la DGID est un des maillons les plus importants dans un environnement global positif. En tout cas par une lettre estampillée « confidentiel » en date du 30 septembre 2022, il a enjoint le directeur général des impôts et domaines, Bassirou Samba Niasse, de maintenir « les attributions de parcelles au profit du Syndicat des agents des impôts et des domaines et de la coopérative des agents du Cadastre ». Bassirou Samba Niasse a été prié par le ministre des Finances et du Budget « de prendre toutes les dispositions nécessaires avec le directeur des Domaines et en relation avec son Conseiller technique chargé des affaires foncières et domaniales pour rétablir les intéressés dans leurs droits lors d’une prochaine séance de la Commission de contrôle des opérations domaniales ».
Et l’Etat abdiqua…
Cette reculade de l’Etat s’expliquerait-elle par la nomination d’Amadou Ba comme Premier ministre ? Ou par la puissance du SAID ? Dans les couloirs de la rue de Thiong, siège de la DGID, l’on répond par l’affirmative à la première question surtout qu’Amadou Ba est de la famille des Impôts et des domaines. « Le Premier ministre Amadou Ba a joué un rôle important dans la décision prise par le ministre des Finances et du Budget de réallouer les 4 HA au SAID. Mamadou Moustapha Ba cherche à entamer dans une totale quiétude son séjour à la tête des Finances et du Budget. Or, il sait très bien qu’il ne serait pas possible de réaliser les projections financières budgétisées sans une parfaite collaboration des inspecteurs et contrôleurs des impôts et domaines. Et comme il n’est pas du corps de ces derniers - il est sorti de l’Enea -, son rôle c’est de ramener la sérénité dans la famille. En homme apaisé et lucide, il a pu éteindre le feu via son patron le Premier ministre et l’accord du président de la République ».
Notre interlocuteur répond aussi par l’affirmative à la deuxième question, le SAID gardant encore toute sa puissance. Surtout que ce syndicat est fortement soutenu par membres qui sont à des positions d’influence au niveau de l’Etat. Des membres qui, bien que n’étant plus opérationnels à la DGID, continuent néanmoins de bénéficier de l’argent des fonds communs. Dans un communiqué publié le 12 août dernier, Badara Guèye, le SG du SAID, indiquait que la décision prise le 04 août par le Directeur des Domaines, Mame Boye Diao, de leur arracher leurs 4HA octroyés 14 mars 2018, était « un casus belli qui est le résultat de manœuvres frauduleuses et d’une volonté manifeste des autorités de la DGID de priver les agents de l’administration fiscale d’un accès décent à un logement au même titre que tous les autres citoyens ». Il avait ajouté que l’acte posé par le directeur des Domaines, Mame Boye Diao, serait « en l’espèce, ni plus ni moins qu’une déclaration de guerre adressée au SAID par le directeur des domaines. Assurément, la riposte sera à la hauteur de l’affront ». Finalement lui et ses camarades du SAID ont obtenu gain de cause.
Le STAF rue sur les brancards et réclame ses parts
Hélas, cette décision de l’Etat ne fera que diviser la grande famille des impôts et des domaines. En effet, l’autre partie de la famille réunie au sein du Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (STAF) a rué dans les brancards non pas pour dénoncer la réallocation des 4 HA au SAID, mais pour réclamer que l’Etat puisse procéder de la même façon avec ses membres. « Le syndicat SAID qui regroupe en majorité les fiscalistes (inspecteurs et contrôleurs des impôts) vient d’avoir gain de cause pour la restitution de son assiette de 4 ha sur la bande des filaos. Le STAF, syndicat qui regroupe les non fiscalistes, avait dans la même zone une assiette de 2,4 ha et les procédures de régularisation avaient été entamées. Voilà qu’on lui a informé que les 0,8 ha sont réservés à un centre de formation » indique le SG Dr Alassane Ba. C’est justement dans le cadre de sa croisade pour réclamer le 1,6 ha restant que le Dr Alassane Ba avait été lourdement sanctionné et muté hors de la Direction générale des impôts et domaines par le DG Bassirou Samba Niass. Une sanction qui lui a fait perdre plus de 90 % de ses revenus. Récemment le Dr Ba a été informé que sa couverture médicale est supprimée. Pourtant, pendant que ses foudres s’abattaient lourdement sur le STAF à travers son secrétaire général, le DG Bassirou Samba Niass avait choisi de faire patte de velours avec le SAID, un syndicat dont, il est vrai, il est membre de droit du fait de son titre d’inspecteur des impôts et des domaines…
MARY TEUW NIANE SERMONNE SONKO, BASSIROU DIOMAYE FAYE LUI DIT «AU DIABLE !»
Les réactions fusent de partout sur les réseaux sociaux sur les camions de la ville de Ziguinchor peints aux couleurs du parti Pastef de Ousmane Sonko par ailleurs maire de cette ville de la verte Casamance.
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur sermonne Ousmane Sonko. Mary Teuw Niane, qui a mêlé sa voix au tollé provoqué par les camions de la mairie de Ziguinchor peints aux couleurs de Pastef, pense que « refaire ce que les autres ont fait en mal ne peut-être la vocation de ceux qui revendiquent le changement. » Suffisant pour que Bassirou Diomaye Faye réplique et lui dise « au diable ! »
Les réactions fusent de partout sur les réseaux sociaux sur les camions de la ville de Ziguinchor peints aux couleurs du parti Pastef de Ousmane Sonko par ailleurs maire de cette ville de la verte Casamance. L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Marie Teuw Niane, lui aussi s’en est mêlé. Et c’est sur sa page Facebook qu’il a réagi pour dénoncer cette image qu’il juge réfléchie du miroir brisé du pouvoir et qu’il pense ne pas être belle. « Après le PS, le PDS, l’APR, voici que la mairie de Ziguinchor cède aux démons partisans de peindre aux couleurs de PASTEF ce bien public qui appartient aux citoyennes et aux citoyens. Changer est facile à dire mais combien est difficile le fait d’assumer les ruptures tant proclamées ! Et pourtant, il faudra impérativement changer, montrer par l’exemple sa capacité à changer », estime l’ancien président du conseil d’administration de Petrosen SA. Qui estime qu’il fallait porter en bandoulière l’éthique de la transformation positive, productive et patriotique des mentalités. Toujours, selon le responsable politique à Saint-Louis, refaire ce que les autres ont fait en mal ne peut-être la vocation de ceux qui revendiquent le changement. « Il faut changer ! », demande-t-il énergiquement.
BASSIROU DIOMAYE FAYE : «Il faut être un petit type pour ne voir que des couleurs et pas des camions de nettoyage»
Réponse du berger à la bergère. Le responsable des cadres de Pastef n’a pas mis du temps pour répliquer au professeur Mary Teuw Niane. Dans un texte titré « Le ‘´naafeqhisme’´ réactionnaire », Bassirou Diomaye Faye pense que Mary Teuw Niane est d’une mauvaise foi maladive. « Je me rappelle, quand le PROS (Ndlr, président Ousmane Sonko) a tenu son discours unificateur à Bignona appelant de tous ses vœux les Casamancais à la paix et à la fraternité, il s’est emparé d’un petit bout de phrase pour qualifier le propos d’« inique ». En son temps j’avais cru à une méprise. Comme tous ceux qui s’en étaient tenus à ce qu’une certaine presse avait relayé. Mais j’avais tort…
En effet, je me rends compte là, que lorsqu’il s’agit de Pastef et de son leader dont il guette visiblement le moindre faux pas, il se vide automatiquement de cartésianisme mathématicien et, sur la base d’une appréciation erronée des faits, que seule une jalousie noyée explique, il s’érige en professeur de vertu républicaine. Mais en vérité, il faut être un petit type pour ne voir que des couleurs et pas des camions de nettoyage. Il faut être un petit type pour ne voir que des couleurs et pas des produits transformés par de braves femmes que la mairie invite à profiter de l’économie sociale solidaire » réplique sèchement le responsable des cadres de Pastef. Selon Bassirou Dioma Faye, fabriquer des péchés à Pastef pour ensuite l’accuser d’avoir « cédé aux démons partisans… », C’est faire ce sait faire tout bon diable à savoir diaboliser. « Alors au diable professeur ! Ça commence à bien faire…Pastef n’est ni l’APR, ni le PDS ni le PS. Pastef c’est Pastef et nos couleurs c’est le vert et le rouge ! Félicitations à l’équipe municipale de Ziguinchor ! », conclut Bassirou Diomaye Faye.
LE DÉPUTÉ EXIGE LA RESTITUTION DE SON TÉLÉPHONE
L’appareil confisqué après l’arrestation de Serigne Abdou Mbacké Bara Dolly, Au moment de son arrestation, les enquêteurs avaient confisqué son téléphone portable de marque Iphone 13 Pro Max Gold, d’un coût de 1,5 million de FCFA environ
Arrêté le 09 juin par la Division spéciale de cybersécurité (DSC) de la Police pour offense au chef de l’Etat et diffamation, le député et membre de l’inter-coalition Yewwi-Wallu, Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly avait été remis en liberté le 07 juillet dernier après un mois d’incarcération.
Au moment de son arrestation, les enquêteurs avaient confisqué son téléphone portable de marque Iphone 13 Pro Max Gold, d’un coût de 1,5 million de FCFA environ. Depuis sa mise en liberté, le député placé sous contrôle judiciaire et qui siège toujours à l’Assemblée nationale a toutes les peines du monde pour récupérer son téléphone qui est un instrument de travail.
Le 18 juillet, le collectif de ses avocats constitué de Mes Ibrahima Diaw, Abdou Dialy Kane, Mouhamadou Bamba Cissé et Abdy Nar Ndiaye a saisi le juge d’instruction du 1er cabinet du tribunal de grande instance hors classe de Dakar d’une requête aux fins de restitutions d’objets placés sous scellés. « Attendu que l’honorable député Cheikh Abdou Mbacké alias Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour offense au chef de l’Etat, diffamation via les média et diffusion de fausses nouvelles ; Que suite à son arrestation, certaines de ses affaires avaient été confisquées et mises sous scellés ; Que suivant ordonnance, le juge du 1er cabinet près du Tribunal de Grande Instance Hors classe de Dakar, l’a placé sous contrôle judiciaire ; Que dès lors, l’honorable député Cheikh Abdou Mbacké alias Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly, sollicite, qu’il vous plaise Monsieur le juge, d’ordonner la restitution de son téléphone portable de marque Iphone 13 Pro Max Gold» avaient plaidé les conseils du député de Touba.
Comme c’est la règle dans pareils cas, le juge d’instruction renvoie le dossier au parquet et sollicite son avis sur la question. Seulement, depuis, le procureur de la République qui doit émettre un avis motivé sur la question s’est emmuré dans un silence alourdissant.
Selon des juristes interpellés par nos soins sur la question, il est difficile pour le parquet de conserver le téléphone sous scellé si celui-ci n’a nullement contribué à l’infraction visée. « Dès lors, estiment nos interlocuteurs, si la propriété du téléphone est établie, la restitution s’impose. Même en cours d’instruction ». Et de poursuivre : « Le téléphone portable est un instrument de l’individu qui comporte ses données personnelles. Il ne peut être conservé que s’il s’agit d’un téléphone satellitaire ou s’il comporte des données liées au terrorisme. Et le refus du procureur de restituer le téléphone doit être motivé auprès du juge d’instruction ».
Pour sa part, Serigne Abdou Mbacké Bara Dolly se dit lésé avec la confiscation de son outil de travail qui avait été passé au peigne fin par les policiers sans qu’ils y trouvent ce qu’ils cherchaient après son arrestation. « Je n’arrive plus à faire correctement mon travail et ne peux pas voyager dans ces conditions du moment que les données de tous mes contacts sont dans ce téléphone. Même pendant la période du Magal, des pèlerins qui depuis l’étranger voulaient participer à l’évènement n’ont pas pu venir faute de me joindre. Beaucoup de personnes dont les affaires ont été mises sous scellés finissent, de guerre lasse, par abandonner leurs biens. Ce ne sera pas mon cas. Qu’on me rende mon téléphone ou qu’on m’expose les raisons pour lesquelles on le confisque», fulmine le député de l’opposition.
LES RAISONS DE LA DISGRÂCE DE SALEH
De tout-puissant ministre d’État, directeur de cabinet du président de la République, cet homme de l’ombre est devenu "simple" Envoyé spécial du chef de l'État. Un titre ronflant pour une coquille vide. Explications !
Macky Sall est assurément un leader qui sait surprendre son monde. De son mentor d’alors, le président Abdoulaye Wade, il a retenu la leçon consistant à clignoter à droite pour tourner à gauche ou vice-versa. Autrement dit, il est passé maître dans l’art de dribbler son monde. A l’installation du bureau de la XIVe législature de l’Assemblée nationale, le 12 septembre dernier, il avait encore fait étalage de ce talent «wadien». En effet, il avait sorti de son chapeau le député-maire de Richard Toll, Amadou Mame Diop, pour occuper le Perchoir de l’hémicycle de la place Soweto au grand dam de la tête de liste nationale de la mouvance présidentielle lors des dernières législatives, l’ancienne Première ministre Aminata Touré, inconsolable depuis. Egalement, le 17 septembre dernier, en procédant à la formation du nouveau gouvernement dirigé par Amadou Ba, le chef de l’Etat qui avait déjoué tous les pronostics. Il s’est encore signalé avec la rétrogradation, pour ne pas dire la mise à l’écart, de celui qui était jusque-là son homme de confiance, Mahmout Saleh. De tout-puissant ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, cet homme de l’ombre est devenu simple Envoyé spécial du président de la République. Un titre ronflant pour une coquille vide. Le Témoin revient sur les raisons de cette disgrâce des coups d’Etat « rampant » et « debout » !
Fondateur en 2000 de l’Union pour le renouveau démocratique/Front pour l’alternance (URD/FAL) puis du Nouveau parti (Np) sous le régime libéral de Me Abdoulaye Wade, Mahmout Saleh a dirigé le conseil d’administration de la Sénégalaise de Réassurances (SenRe), avant d’être nommé ministre conseiller auprès du président de la République. Théoricien du coup d’Etat rampant puis debout et principal pourfendeur du puissant ministre de l’Economie et des Finances d’alors, Abdoulaye Diop, Mahmout Saleh, comme beaucoup de ses amis trotskistes adeptes de la théorie de la révolution permanente de leur mentor Léon Trotski, est passé par la cage incarcération dans la célèbre prison de Rebeuss. Un séjour carcéral qu’il a mal vécu et d’où il sera tiré par les bons offices d’un de ses amis journalistes.
Tête de pont des faucons du palais
Considéré comme la tête de pont des faucons du palais, Mahmout Saleh est cité dans quasiment toutes les affaires politico-judiciaires qui ont secoué la République ces dernières années. Depuis en tout cas qu’il a pris la direction du cabinet présidentiel. Du viol présumé de la masseuse Adji Sarr impliquant le principal leader de l’opposition Ousmane Sonko aux élections locales et législatives, deux scrutins pour lesquels les investitures portent sa marque, sans compter l’idée de génie de les transformer en référendum pour ou contre le troisième mandat, en passant par un trafic présumé de passeports diplomatiques, le nom de ce Raspoutine tropical est toujours cité. D’ailleurs, le procès de cette affaire de trafic de documents de voyage diplomatiques impliquant deux gendarmes de la présidence de la République, initialement prévu le 30 septembre dernier, a été reporté jusqu’à fin octobre. Ce en raison de l’apparition de nouveaux éléments impliquant le chef de protocole de la présidence et l’ancien ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, Mahmout Saleh décidément dans toutes les sauces ! En meeting à Mbour, le leader du PASTEF, Ousmane Sonko, avait dénoncé également d’autres pratiques peu orthodoxes exercées par Mahmout Saleh. «Ce gars de Mbour, ‘Haman’, est en train de vendre des terrains à Toubab Dialao (150 ha). L’argent, il le verse à Macky Sall... » avait-il accusé.
Poulain de Doudou Sarr
Redoutable politicien, l’ancien poulain du trotskiste Doudou Sarr — lequel fut brièvement ministre dans un des gouvernements du président Abdoulaye Wade —, tel Phénix, ce fabuleux oiseau, renait toujours de ses cendres.
Dans l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2012, Mahmout Saleh, membre du directoire politique du candidat Macky Sall, était l’homme à abattre dans son propre camp. On se rappelle encore la vive tension qui avait éclaté dans une salle au dernier étage du QG de campagne basé près de la VDN à Dakar entre lui et Abou Abel Thiam alors conseiller en communication du candidat aux couleurs beige et marron. Une humiliation pour l’homme des complots sous le regard impuissant de Macky Sall et qui s’était traduite par l’expulsion de Mahmout Saleh de la salle de réunion. Ce qui n’empêchera pas ce dernier, qui décidément à sept vies comme les chats, en plus de s’être fait beaucoup d’ennemis, de rester dans le cercle restreint du président Macky Sall qui le consulte régulièrement sur des questions stratégiques mais aussi, et surtout, pour du sale boulot à effectuer.
La disgrâce de beaucoup de responsables politiques du camp présidentiel lui est attribuée. De Me Oumar Youm, son camarade de parti dans le département de Mbour, à Aminata Mimi Touré (une autre trotskiste !), en passant par l’ancien Premier ministre, Abdou Mbaye et le premier ministre de l’Economie et des Finances sous l’ère Macky Sall, Amadou Kane, le trotskiste, selon certaines mauvaises langues, était à la baguette pour les pousser vers la sortie. Beaucoup de ténors en disgrâce du camp présidentiel doivent également leur traversée du désert à Mahmout Saleh. Lequel n’a pas son pareil pour organiser des complots.
C’est d’ailleurs l’une des raisons de la contestation au lendemain de sa nomination en 2020 comme directeur de cabinet du président de la République. Ses détracteurs reprochent au chef de l’Etat d’avoir violé les dispositions du décret n°2007-909 du 31 juillet 2007 portant organisation et fonctionnement de la présidence de la République, selon lesquelles le directeur de cabinet du chef de l’Etat doit être de la hiérarchie A. Comme dans biens des cas concernant ses proches, Macky Sall avait fermé les yeux et s’était bouché les oreilles le temps que la clameur s’estompe.
Perte d’influence de l’éminence grise
Sous le poids de l’âge et d’une santé devenue fragile, Mahmout Saleh avait commencé à perdre de son influence auprès du chef de l’Etat depuis les dernières élections locales. Lors de celles-ci, en effet, les investitures avaient été particulièrement contestées au point d’entraîner la constitution de plusieurs listes parallèles souvent fatales à la majorité présidentielle. Des élections, surtout, perçues par l’opinion comme un référendum pour ou contre un troisième mandat du président de la République ainsi que les avait présentées Mahmout Saleh.
Preuve de sa disgrâce, Macky Sall n’aurait pas pris en compte les suggestions de son ancien directeur de cabinet pour la formation du gouvernement du Premier ministre Amadou Ba. Pis, il l’a même limogé du très convoité poste de ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République au profit de l’ancien argentier de l’Etat, Abdoulaye Daouda Diallo.
En le bombardant Envoyé spécial, un portefeuille vide, le chef de l’Etat, qui a toujours en travers de la gorge sa fumeuse théorie de test ou référendum lors des dernières élections qui ont conduit à une cohabitation à l’Assemblée nationale, coupe les ailes à son mauvais génie Mahmout Saleh, réduit considérablement son influence tout en le gratifiant quand même d’un titre honorifique et de gratifications et rémunérations qui lui permettront de vivre à l’aise et de se soigner aux frais de la République !
LANCEMENT DE L'ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, SONKO CHERCHE 5 MILLIARDS CHEZ LES ZIGUINCHOIRS
Le temps d’une après-midi, le maire de Ziguinchor s’est adonné à un exercice d’explications sur ses projets pour la ville de Ziguinchor
500 mille personnes à hauteur de 50.000 F CFA par personne. Telles sont les prévisions de Ousmane Sonko pour atteindre un budget de 5 milliards. Le maire de Ziguinchor dans un show à l’américaine a déroulé les grands axes de son projet d’économie solidaire et social lancée hier, lundi 3 octobre à la mythique place Jean Paul II de Ziguinchor devant une foule immense. Sonko qui n’a pu s’empêcher de cracher ses «vérités crues» aux jeunes met en branle son «Burok» sur fond de cette précision : « Si je suis à Dakar, je travaille plus pour Ziguinchor que si je suis à Ziguinchor».
Le temps d’une après-midi, le maire de Ziguinchor s’est adonné à un exercice d’explications sur ses projets pour la ville de Ziguinchor. «La ville de Ziguinchor sera construite par les populations de Ziguinchor elles-mêmes», a lancé le maire de Ziguinchor à la mythique place Jean Paul II à des populations fortement mobilisées venues suivre les grands axes du «Burok».
Tout avait l’air d’un show politique à l’américaine. Ecrans géants sur place, tribunes montées, prestation de troupes culturelles … «Est-ce que vous pensez que je suis un milliardaire ou un millionnaire ?», lance Ousmane Sonko qui précise «Je n’ai jamais pris ni de salaire ni de carburant. Est-ce que c’est parce que je suis riche ? Est-ce que vous savez pourquoi je le fais», a-t-il encore demandé aux populations sur place avant de répondre : «si tu n’es pas plus instruit, ni plus intelligent que les gens qui t’ont élu, tu dois alors avoir l’humilité…»
Et comme si cela ne suffisait pas le Maire de Ziguinchor martèle, «si tu dois emmener les gens quelque part il faut les devancer sur le chemin et montrer le bon exemple» a-t-il déclaré avant d’interpeller les populations sur fond d’interrogations : «Est-ce que vous savez ce que j’attends de vous ? Ce n’est pas l’Etat central, ni la coopération décentralisée qui construiront la ville de Ziguinchor. Cette ville sera ce que les populations en feront», a soutenu l’édile de Ziguinchor qui exhorte les populations à mettre la main à la poche pour bâtir Ziguinchor. «Je suis à la tête d’un conseil municipal. Je n’ai rien qui puisse tout faire. La loi me donne la latitude de réclamer à chaque ziguinchorois quelque chose pour construire Ziguinchor», avance M. Sonko.
Il donne l’exemple des partenaires d’Ebreu en France. Rassurant ces mêmes populations Ousmane Sonko dira, «Quelqu’un qui n’a pas besoin du salaire, ni de carburant de la mairie ; ce n’est pas celui-là qui détournera l’argent du contribuable. Ce n’est pas un budget de 2 milliards qui fera de Ziguinchor une ville moderne. Il faut que le budget atteigne les 5 milliards et que chacun donne quelque chose», lance le maire aux populations qui étaient en phase avec lui. «Le programme a démarré aujourd’hui. A partir de demain, je ferai le premier virement d’un montant d’un million. Il y a un compte bancaire. Nous comptons sur tous les Ziguinchorois. On veut atteindre les 5 milliards pour lutter contre la pauvreté. La politique, c’est une vision. Que chacun d’entre vous joue pleinement sa partition…», a martelé le Président du parti Pastef / Les Patriotes qui fait des prévisions sur 100 mille personnes de Ziguinchor et de la diaspora à hauteur au moins de 50.000 par personne. Ce qui fera 5 milliards de francs CFA. L’occasion a été aussi saisie par le maire de Ziguinchor pour dévoiler les autres facettes de son projet «burok».
De l’acquisition du matériel lourd, du matériel informatique en passant par des camions pour le ramassage des ordures, Ousmane Sonko a exhibé le nouveau matériel acquis pour la municipalité de Ziguinchor. « Je ne veux plus d’ordures dans les marchés et dans les gare routière», a lancé Ousmane Sonko qui ne s’est pas empêché de cracher des vérités crues aux jeunes. «Je vous parle en tant que grand-frère ; ne le prenez pas en mal. Prendre du thé aller aux navetanes suivre les kankourangs.. Ce n’est pas important pour Ziguinchor. Navetanes, c’est juste pendant l’hivernage. Changeons nos mentalités. Tout ne peut pas venir de l’Etat, ni des communes…», a-t-il lancé aux jeunes avant de faire cette étonnante précision «si je suis à Dakar je travaille plus pour Ziguinchor que si je suis à Ziguinchor».
PLUSIEURS DIRECTIVES, ZÉRO APPLICATION À PROPOS DE LA LUTTE CONTRE LES ACCIDENTS DE LA ROUTE
En visite à Tambacounda, après l’accident de Koussanar qui a occasionné 16 morts, le ministre Mansour Faye, a annoncé la tenue prochaine d’un Conseil interministériel
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, en visite à Tambacounda, après l’accident de Koussanar à l’origine de 16 décès, a annoncé la tenue prochaine d’un Conseil interministériel sur la sécurité routière. Il s’agira de prendre des mesures contre les accidents. Seulement, le constat est que ce ne sont pas des décisions qui manquent. La route a beaucoup tué ces dernières années. Et, à chaque occasion, les autorités brandissent une série de directives pour stopper «l’hécatombe» sur nos routes ; des décisions ou mesures fortes qui disparaissent au fil du temps.
En visite à Tambacounda, après l’accident de Koussanar qui a occasionné 16 morts, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, a annoncé la tenue prochaine d’un Conseil interministériel. Une rencontre de haut niveau qui sera une occasion donc pour l’autorité de prendre des mesures afin de mettre fin aux accidents de la route. Le souhait de Mansour Faye de tenir une rencontre entre les ministres concernés par la question de la sécurité routière, vient s’ajouter à d’autres échanges tenus dans le passée, sans que les accidents ne connaissent une accalmie.
Au-delà d’une rencontre ministérielle, les accidents de la route reviennent très souvent à la table du Conseil des ministres, comme ce fut le cas le mercredi 6 novembre 2019. Le chef de l’Etat, Macky Sall, profitant de la rencontre hebdomadaire avec ses ministres, avait décidé de faire de 2020 l’«Année de la sécurité routière». Mieux, un Conseil présidentiel sur le sujet devrait être tenu la même année. Plus tôt, en mars 2017, lors de son déplacement à Saint-Louis, après qu’un accident de la route eut couté la vie à une quinzaine de personnes, le président Macky Sall avait trouvé que le moment est venu de prendre toutes les mesures pour arrêter l’hémorragie. Il visait principalement l’immobilisation momentanée de tous les véhicules qui ne devraient disposer de visite technique leur permettant de circuler ou de transporter des personnes. Le chef de l’Etat jugeant que les limites en matière de tolérance ont été dépassées.
En plus des post sur tweeter et appels au sens de la responsabilité, le président Macky Sall, a invité, à plusieurs occasions, au respect du Code de la route. Des décisions rigoureuses contre les accidents, c’est également le vœu de l’autorité suprême d’appliquer les permis à points. La mesure, annoncée il y a plusieurs années, soulève des controverses et se heurte à chaque instant au scepticisme des syndicats de transports, obligeants l’Etat à engager des négociations qui retardent toujours l’échéance. Surtout que les préalables à la mise en œuvre et l’effectivité d’une telle mesure salutaire, certes, ne sont pas totalement réunis.
LES DIRECTIVES DU 9 FEVRIER TOMBEES DANS L’OUBLI
A l’issue d’un Conseil interministériel tenu le 9 février 2017, dix recommandations ont été formulées par le Président Macky Sall. Ces mesures fortes qui devraient «être appliquées sans délai» visaient à «réduire significativement le nombre d'accidents de la route». Il s’agissait, entre autres, de l’immobilisation et la mise en fourrière de tout véhicule en circulation qui n’a pas été présenté à la visite, sans motif valable, à l’expiration de la visite technique. La décision visait aussi les véhicules dont l’état de vétusté menace gravement la sécurité des personnes ou des biens. Cependant, le constat reste le même. Plusieurs années après cette ferme volonté, les vieux véhicules, ceux ne disposant pas de documents nécessaires pour le transport de voyageurs et des carcasses qui supportent difficilement leurs charges, continuent le convoyage de passagers et de marchandises, sans être inquiétés. Dans les interdits de ce Conseil interministériel, il était aussi question que la tolérance zéro soit appliquée contre les surcharges de personnes et de bagages. Il n’en a jamais été le cas, effectivement. L’âge des conducteurs devrait être au moins de 25 ans au minimum pour le transport urbain de passager ou de taxi. Le transporteur/conducteur de véhicule interurbain devrait être âgé au moins de 30 ans. De la même manière, il est formellement interdit la transformation de tout véhicule destiné au transport de marchandises en véhicule de transport de personnes.
A signaler, en outre, que le président de la République insistait beaucoup sur la «tolérance zéro» sur les routes, en demandant l’application rigoureuse d’une politique de sécurité routière garantissant le respect du Code de la route. Il est à déplorer, maintenant, qu’en dépit de ces nombreuses mesures et des engagements de l’Etat, que les accidents soient toujours un épineux problème. Le Sénégal compte chaque année plus de 600 morts et plusieurs milliers de blessés dont certains se retrouvent avec des handicaps à vie, sur les routes, sans jamais avoir de solutions pérennes contre la saignée macabre.
«UBI TAY JANG TAY» ENCORE À RUDE ÉPREUVE
Déficit d’enseignants, écoles inondées, hausse des prix… les défis à relever par le gouvernement afin d’assurer une rentrée scolaire dans les meilleures conditions et garantir une rentrée scolaire réussie sont énormes.
Après quelques mois de vacances, les élèves s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école, ce jeudi 06 octobre 2022. Entre un déficit d’enseignants et de table-bancs, des écoles inondées, d’autres sans eaux ni toilettes, les défis à relever pour cette rentrée scolaire sont nombreux. Qui plus est, en raison de la hausse des prix, la rentrée scolaire de cette année est aussi un sacré casse-tête pour les parents d’élèves.
Après les enseignants, 3810000 élèves reprennent le chemin de l’école ce jeudi 06 octobre 2022. C’est la rentrée officielle des classes pour l’année académique 2022-2023. Et comme chaque année, les défis à relever par le gouvernement afin d’assurer une rentrée scolaire dans les meilleures conditions et garantir une rentrée scolaire réussie sont énormes.
Ainsi, en est-il du déficit d’enseignants, des établissements sans eaux ni toilettes, des abris provisoires, du déficit de table-bancs, de la mise à disposition des fournitures scolaires, de la révision des curricula, du transport des élèves, des tenues scolaires, des effectifs pléthoriques.
En effet, force est de reconnaître que quelques 244 écoles sont envahies par des eaux de pluie et les conditions sont difficiles pour que les élèves se rendent à l’école. L’autre grand défi de la rentrée scolaire est celui du suivi des accords signés avec les syndicats d’enseignants quand on sait que l’année dernière, l’école publique sénégalaise a connu près de trois mois de perturbations à cause des grèves des enseignants.
Certains facteurs dus à l’hivernage pourraient aussi perturber l’effectivité de cette rentrée dans de nombreuses localités du pays. Ce qui met le concept « Ubi Tay Diang Tay » à rude épreuve. C’est pourquoi, présidant un Conseil interministériel sur la rentrée scolaire vendredi dernier, le Premier ministre Amadou Ba a donné des instructions afin d’assurer une stabilité de l’année scolaire.
Entre autres directives, il a demandé à prendre « les mesures nécessaires pour renforcer le dialogue, la concertation avec toutes les familles d’acteurs et assurer le suivi de la mise en œuvre des accords signés avec les syndicats d’enseignants », « les dispositions pour élaborer et mettre en œuvre un dispositif de résorption de déficit de table-bancs », « à accélérer les mesures de libération des écoles inondées, à améliorer les niveaux de fournitures scolaires et accès aux toilettes dans les écoles et établissements ». Amadou Ba a aussi appelé à la « finalisation de la révision des curricula du préscolaire, de l’élémentaire, du moyen et du secondaire général ».
La rentrée scolaire est toutefois plus complexe cette année en raison du contexte de l’inflation générale. En effet, les prix des fournitures scolaires n’ont pas échappé à cette hausse. Ce qui a fini par susciter beaucoup d’inquiétudes chez les parents d’élèves. L’année scolaire 2022-2023 est donc une lourde opération pour le ministère de l’Éducation nationale et une épreuve difficile pour les parents d’élèves.
DEFICIT DE 45000 ENSEIGNANTS : LE MINISTÈRE DE L’EDUCATION DÉMENT
Le ministère de l’Education nationale dément l’information selon laquelle il y a un déficit de 45000 enseignants. « Ce déficit avait été enrayé en 2021 grâce à un recrutement spécial de 5000 enseignants en sus de 3800 autres issus des concours de recrutement des élèves maîtres et des élèves professeurs », a fait savoir le directeur de la Formation et de la Communication, Mohamed Moustapha Diagne dans un communiqué.
Selon lui, « il faut noter que le déficit en enseignants constitue un stock qui se renouvelle annuellement à cause des départs à la retraite, des cas de décès, des positions de disponibilité, de détachement, de mise en position de stage, des enseignants admis en commission de santé etc. » « En conséquence, il faut relever que pour l’année scolaire 2022-2023, 1075 enseignants sont en attente d’affectation après leur formation, compte non tenu des retours de stage et des situations de déséquilibre créées par des surplus d’enseignants constatés dans des écoles et établissements ainsi que des heures dues non atteintes », a indiqué M Diagne.
Et d’ajouter « Pour résumer, la direction des ressources humaines au titre de l’année 2022 2023 a demandé pour autorisation le recrutement de 5726 enseignants dont 2992 maîtres, 2525 professeurs et 209 inspecteurs ».
« L’AMNISTIE N’EFFACE PAS LES CONDAMNATIONS CIVILES »
Selon Serigne Thiam enseignant-chercheur à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Ucad, L’amnistie, comme son nom l’indique, c’est une mesure d’oubli. Une loi qui fait oublier l’existence de l’infraction
« L’amnistie, comme son nom l’indique, c’est une mesure d’oubli. Une loi qui fait oublier l’existence de l’infraction. Elle ne concerne que la nature de l’infraction et qui met fin aux poursuites pénales. Autrement dit, c’est une loi qui met fin à l’action publique. Si la personne n’a pas encore été condamnée, les poursuites ne seront plus engagées. Mais si la personne a été déjà condamnée comme dans le cas de Khalifa Sall et Karim Wade, l’amnistie en réalité efface l’infraction.
La condamnation ne va plus figurer sur leur casier judiciaire mais cela n’empêche guère, pour répondre clairement à votre question, que les obligations civiles, c’est-à-dire que les obligations civiles comme les amendes retenues contre eux par le juge ne seront pas effacées. Et comme, on a l’habitude de le dire, l’amnistie ne porte pas préjudice aux tierces personnes à qui l’infraction a causé des dommages. Lorsque le juge prononce des amendes dans le sens de la compensation, elles doivent être supportées par les condamnés vu que l’amnistie n’efface pas les condamnations civiles qui subsistent mais porte seulement sur le côté pénal ».
«SI, AU BOUT DU TEMPS, LES PERSONNES QUI ONT BÉNÉFICIÉ DE CETTE LOI D’AMNISTIE, NE PAIENT PAS LES AMENDES…, ELLES RISQUERAIENT LA CONTRAINTE PAR CORPS».
« Maintenant, pour ce qui est du cas spécifique des biens immobiliers de Karim Wade et ses co-condamnés, confisqués par l’Etat du Sénégal dans le cadre de la procédure ouverte contre lui, vous savez que l’amnistie ne vise pas des personnes. Comme je l’ai dit un peu plus haut, c’est une loi qui vise des faits incriminés. Karim et ses co-condamnés étant poursuivis pour l’infraction de l’enrichissement illicite si cette infraction est visée dans la loi d’amnistie, tout le monde va bénéficier de la fin de l’action publique. Mais j’insiste à rappeler que cette amnistie n’effacera pas les condamnations civiles en l’occurrence des dommages et intérêts retenus contre les condamnés.
En réalité, il y a une conséquence négative derrière cette amnistie, c’est qu’il y a la contrainte par corps. Si au bout du temps, les personnes qui ont bénéficié de cette loi d’amnistie, ne paient pas les amendes retenues contre elles en guise de peines complémentaires, elles risqueraient la contrainte par corps. Tout simplement, parce que l’amnistie bien qu’étant une loi qui fait oublier l’infraction pénale n’efface pas les condamnations civiles qui subsistent ».
«L’AMNISTIE N’EFFACERA PAS LES 256 MILLIONS D’EUROS QUE L’ETAT DU SÉNÉGAL DOIT PAYER À KARIM WADE ET BIBOBOURGI»
« Maintenant, s’agissant de la question relative au paiement des 256 millions d’euros retenus par le tribunal arbitral de l’ONU contre l’Etat du Sénégal en guise de dommages et intérêts à Karim Wade et Bibo Bourgi, cette condamnation demeure. Elle n’est pas effacée par l’amnistie tout simplement parce que l’Etat n’était pas l’entité poursuivie dans cette procédure même si, il voulait être partie civile. L’Etat devra donc supporter le paiement de ce montant ».
L’ÉQUATION À MILLE INCONNUES DES MILLIARDS D’AMENDE
Que vont devenir les milliards de francs CFA d’amendes retenus par le juge contre Karim Wade et Khalifa Sall dans le cadre des procédures judiciaires qui les ont visés ?
L’hypothèse d’une loi d’amnistie au profit de Karim Wade et Khalifa Sall évoquée par le chef de l’Etat, Macky Sall, remet au goût du jour l’équation du recouvrement du montant des amendes retenus par le juge dans le cadre des procédures judiciaires ouvertes contre ces deux responsables politiques. Estimé à plusieurs milliards de francs CFA, ce montant qui devait être reversé dans les caisses du Trésor public ne risque-t-il d’être emporté par cette loi d’amnistie ?
Que vont devenir les milliards de francs CFA d’amendes retenus par le juge contre Karim Wade et Khalifa Sall dans le cadre des procédures judiciaires qui les ont visés ? Nombreux sont les Sénégalais qui se posent cette question. Depuis que le chef de l’Etat, à la surprise générale, a demandé au Garde des Sceaux, ministre de la Justice lors de la réunion du Conseil des ministres de mercredi 28 septembre dernier, « d’examiner, dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdus leurs droits de vote », la suite à accorder à ces fonds occupe toutes les pensées.
Accusé d’enrichissement portant sur un montant estimé à 694 milliards de FCFA par le régime actuel du président Macky Sall, Karim Wade a été reconnu coupable et condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) à six ans de prison ferme assorti d’une amende de 138 milliards de francs CFA à payer à l’Etat du Sénégal.
Considéré comme le principal prête-nom de Karim Wade dans le cadre de la procédure de traque des biens mal acquis, Ibrahim Aboukhalil dit Bibo Bourgi a écopé lui aussi dans cette procédure d’une condamnation de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende de 138,239 milliards. Mamadou Pouye et Alioune Samba Diassé également considérés comme des complices de Karim Wade et Bibo Bourgi dans cette procédure ont écopé chacun de cinq ans de prison ferme et de 69,119 milliards de francs CFA d’amende. Ainsi, le cumul total du montant des amendes retenues contre eux fait 414, 477 milliards de francs Cfa à verser dans les caisses du Trésor public.
Seulement, il est difficile de dire aujourd’hui si le fils de l’ancien président du Sénégal et ses co-condamnés dans cette procédure ont versé un franc de ce montant dans les caisses du Trésor public en guise de paiement de cette amende. De son côté, le régime en place qui avait initié cette procédure de traque des biens supposés mal acquis lancée en grande pompe avec l’arrestation de Karim Wade et l’indexation de 25 autres dignitaires du régime libéral de Me Abdoulaye Wade, entretient un flou total sur les résultats de sa campagne de recouvrement des biens de l’Etat du Sénégal.
Les dernières informations relatives aux biens recouvrés par l’Etat remontent en 2016. Publiées par le ministère de la Justice, alors dirigé par Me Sidiki Kaba, elles faisaient état d’un montant total de 50 milliards FCFA restitués à l’Etat au Sénégal entre 2012 et 2016. Depuis lors, rien, aucune information ne filtre autour de cette question. Il en est de même pour l’ancien Maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall.
Accusé de détournement des deniers publics portant sur un montant total de 1,8 milliard de francs CFA de la caisse d’avance de la ville de Dakar dont il était le maire de 2009 à 2017, Khalifa Ababacar Sall a été reconnu coupable et condamné à 5 ans de prison ferme, assortie d’une amende pénale de 5 millions francs CFA et à verser solidairement la somme de 1,8 milliard de francs CFA avec ses trois coaccusés dans cette procédure à l’Etat du Sénégal partie civile. Comme dans l’affaire Karim Wade, aucune information relative au paiement de ce montant d’amende n’a été communiquée par les services de l’Etat.