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22 août 2025
MACKY SALL ATTENDU À TOUBA
Cinq mois après sa dernière visite à Touba, le président de la République, Macky Sall, sera l’hôte du khalife général des mourides ce samedi. Comme lors du magal de 2021, Macky Sall va passer quelques heures dans la cité religieuse avant de regagner Dakar
Cinq mois après sa dernière visite à Touba, le président de la République, Macky Sall, sera l’hôte du khalife général des mourides ce samedi. Comme lors du magal de 2021, Macky Sall va passer quelques heures dans la cité religieuse avant de regagner Dakar. Lors de cette visite, renseignent des sources bien informées, le chef de l’Etat aura un entretien avec Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Il pourrait aussi se rendre à Gouy Mbind pour se recueillir au mausolée du regretté Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, 7ème khalife général des mourides. Macky Sall, renchérissent ces sources, va faire des ziar auprès de certaines familles religieuses. Il pourrait aussi recevoir en audience des membres de son parti.
COMMENT VA SE PASSER LE COURONNEMENT DE CHARLES III
Après la mort d’Elizabeth II, jeudi 8 septembre, son fils Charles, né en 1948, est automatiquement devenu roi du Royaume-Uni. Même s’il ne sera pas couronné avant plusieurs mois, il sera proclamé roi, ce vendredi.
Après la mort d’Elizabeth II, jeudi 8 septembre, son fils Charles, né en 1948, est automatiquement devenu roi du Royaume-Uni. Même s’il ne sera pas couronné avant plusieurs mois, il sera proclamé roi, ce vendredi. Selon la tradition britannique, qui veut « que le roi ne meure jamais », « Charles est devenu roi à la seconde ou la reine est morte », explique Inews. Mais plusieurs étapes doivent tout de même avoir lieu avant le couronnement de Charles III, le nom choisi par le nouveau souverain.
La première étape sera la proclamation du roi Charles III, vendredi, lors du Conseil d’accession, qui se réunit après la mort d’un souverain au palais Saint James à Londres. Quarante et un coups de feu seront tirés pour l’occasion dans Hyde Park, au cœur de Londres. Sa femme, Camilla, sera également désignée reine consort, comme demandé par Elizabeth II en février 2022.
Un couronnement millimétré
Les jours et semaines suivants seront consacrés à Elizabeth II et plusieurs semaines, ou mois, pourraient s’écouler avant que Charles III ne soit couronné. "Quand Elizabeth II est devenue reine après la mort de son père le 6 février 1952, son couronnement n’a eu lieu que le 3 juin l’année suivante", souligne Inews. Une façon, selon le journal britannique, de laisser "suffisamment de temps pour pleurer la mort du précédent souverain".
Longue et planifiée au millimètre près, la cérémonie se tiendra à l’abbaye de Westminster, à Londres, et sera menée par l’archevêque de Canterbury, une tradition qui n’a pas changé depuis presque 1 000 ans. Les membres du gouvernement britannique, de la famille royale, de l’Église britannique et des chefs d’État seront conviés à la cérémonie pendant laquelle Charles III, 73 ans, acceptera officiellement d’être le souverain du Royaume-Uni et des nations du Commonwealth. Une fois la cérémonie terminée, la couronne de Saint Édouard sera placée sur la tête du nouveau roi, de la même façon qu’Elizabeth II fut couronnée en 1953.
RETOUR SUR UN MAGISTÈRE MARQUANT DE 70 ANS
Jamais aucun souverain britannique n’avait régné aussi longtemps. Le jeudi 2 juin 2022, le Royaume-Uni a célébré le jubilé de platine de la reine Elizabeth II et ses 70 ans de règne. Cette célébration a sonné comme une fin de règne.
Jamais aucun souverain britannique n’avait régné aussi longtemps. Le jeudi 2 juin 2022, le Royaume-Uni a célébré le jubilé de platine de la reine Elizabeth II et ses 70 ans de règne. Cette célébration a sonné comme une fin de règne. Élisabeth II quitte ce bas monde ce … septembre 2022. La Reine est morte, vive le Roi Charles. Retour sur un règne marquant.
Élisabeth II née le 21 avril 1926 à Londres, est la reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ainsi que de quatorze autres États souverains, appelés royaumes du Commonwealth, et de leurs territoires et dépendances de 1952 à 2022. En tant que monarque du Royaume-Uni, elle a été, de droit, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre et, par tradition, chef du Commonwealth, une organisation intergouvernementale regroupant cinquante-six États. Dans le monde francophone, elle est souvent désignée comme la « reine d’Angleterre », bien que cette appellation soit juridiquement obsolète depuis la fin du royaume d’Angleterre en 1707.
À sa naissance, elle est troisième dans l’ordre de succession au trône après son oncle et son père. En 1936, son oncle devient roi mais abdique quelques mois plus tard, laissant le trône à son frère cadet. La princesse Élisabeth devient alors, à l’âge de 10 ans, l’héritière présomptive de la Couronne britannique. Le 20 novembre 1947, elle épouse Philip Mountbatten, prince de Grèce et de Danemark, avec qui elle aura quatre enfants : Charles, prince de Galles, Anne, princesse royale, Andrew, duc d’York et Edward, comte de Wessex.
Élisabeth II accède au trône britannique à la mort de George VI, le 6 février 1952, alors qu’elle était âgée de 25 ans. Elle devient ainsi la souveraine de sept États indépendants du Commonwealth : l’Afrique du Sud, l’Australie, le Canada, Ceylan, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan et le Royaume-Uni. Entre 1956 et 2021, le nombre de ses royaumes diminue, car des territoires obtiennent leur indépendance et certains royaumes deviennent des républiques. En plus de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni susmentionnés, Élisabeth II a été jusqu’à aujourd’hui, reine d’Antigua-et-Barbuda, des Bahamas, du Belize, de la Grenade, de la Jamaïque, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Saint-Christophe-et-Niévès, de saint-Vincent-et-les Grenadines, de Sainte-Lucie, des Îles Salomon et des Tuvalu.
Au cours d’un long règne où elle a vu se succéder quinze Premiers ministres britanniques différents, dont le dernier Liz Trust vient d’être élue, elle a eu à effectuer de nombreuses visites historiques et superviser plusieurs changements constitutionnels dans ses royaumes, comme la dévolution du pouvoir au Royaume-Uni et le rapatriement de la Constitution du Canada.
La reine et l’Afrique
70 ans plus tôt, le 6 février 1952, c’est lors d’un safari au Kenya qu’Elizabeth II montait sur le trône britannique à la suite de la mort de son père. Elle avait entrepris ce voyage officiel à travers l’Afrique pour le représenter. Le roi George VI était atteint d’une thrombose. Coup du sort, depuis ce moment-là, la reine est restée attachée à maintenir des liens avec le continent.
“Probablement que le fait qu’elle ait appris le décès de son père quand elle était au Kenya a laissé un lien sensible avec les anciennes colonies africaines”, analyse Philippe Chassaigne, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Bordeaux-Montaigne et auteur de “La Grande-Bretagne et le monde – 2ème édition - De 1815 à nos jours”, édition Armand Colin.
Il faut dire que pendant ce temps, l’histoire de l’Afrique est marquée par la décolonisation. Comment redéfinir les relations entre le Royaume-Uni et ses anciennes colonies britanniques ? La montée des régimes d’apartheid en Afrique du Sud et en Rhodésie du Sud, l’actuel Zimbabwe, et l’arrivée au pouvoir de dirigeants indépendantistes décoloniaux comme Robert Mugabe ou Kwame Nkrumah bouleversent l’échiquier du continent.
Une danse avec le président Nkrumah pour sortir le Ghana du giron soviétique
"Lorsqu’une colonie devient indépendante, c’est le moment d’établir des relations d’État à État", explique Philippe Chassaigne. C’est précisément ce qu’elle a en tête lorsqu’elle est invitée au Ghana en octobre 1961.
Comme l’affirme Philippe Chassaigne, La reine Elizabeth se dit que si elle répond à l’invitation du président ghanéen, cela pourrait empêcher que cette dernière tombe totalement sous le joug des Soviétiques. D’autant plus qu’en 1961, le dirigeant ghanéen et porte-étendard du panafricanisme Kwame Nkrumah avait reçu Nikita Khrouchtchev, dirigeant alors de l’URSS qui était prête à accorder des prêts au Ghana et des sources de financement pour assurer son développement.
Quand la reine Elizabeth II reçoit, elle aussi, son carton d’invitation par Kwame Nkrumah, pas question de manquer à l’appel. Elle se rend au Ghana et, contre toute attente, elle ouvre le bal en dansant avec le président Nkrumah. Ce geste est perçu comme une marque de considération par le président ghanéen. Son pays est traité d’égale à égale par rapport au Royaume-Uni. Conséquence directe ou indirecte : le Ghana, contrairement à l’Égypte de Nasser, n’est pas devenu un des pays clients de l’URSS.
Le désaveu de la reine aux politiques d’apartheid, l’exemple de l’Afrique du Sud
Cette fois-ci, c’est le choix de la reine de ne pas se rendre en Afrique du Sud pendant plusieurs années qui étonne. La royauté a toujours battu en retrait face à la politique d’apartheid menée par les colons britanniques et afrikaners. George VI, son père, voit d’un mauvais œil la politique d’appartheid du régime lors de sa visite en Afrique du Sud en 1947. Il s’évertue à rencontrer des Sud-africains issus de toutes les catégories de la population, des noirs et des blancs.
"Entre 1952 et 1995, la reine ne s’est pas rendue en Afrique du Sud parce que ça aurait été cautionner la politique d’apartheid qui s’était mise en place", explique Philippe Chassaigne. En 1990, elle rencontre Nelson Mandela une première fois au Royaume-Uni. Elle s’envole ensuite pour l’Afrique du Sud en 1995. Au premier jour de sa visite, la reine Elizabeth II félicite ce pays d’avoir réussi en douceur sa transition vers la démocratie. La reine qualifie le processus de négociations, au terme duquel la majorité noire a accédé à la direction du pays après plus de 350 ans de pouvoir blanc, de "petite sorte de miracle".
Le leadership d’Elizabeth II face à Thatcher salué par le président Kaunda, Zambie, 1979
En août 1979, le sommet du Commonwealth a lieu à Lusaka, capitale de la Zambie. La Zambie est limitrophe de la Rhodésie du Sud, future Zimbabwe et ancienne colonie britannique. La reine doit s’y rendre. Mais à l’époque, le contexte est particulièrement tendu.
Depuis 1964, une guerre civile secoue la Rhodésie du sud. D’un côté, le régime ségrégationniste aux mains de la minorité blanche porté par le Britannico-Rodhésien Ian Smith et soutenu par la Première ministre de l’époque, Margaret Thatcher, veut conserver son pouvoir. De l’autre, les partisans de l’indépendance portés par les idées de l’anticolonialiste marxiste Robert Mugabe, veulent l’indépendance de la Rhodésie et se libérer du pouvoir des colons britanniques blancs minoritaires.
En 1979, la situation n’est guère plus calme. Là encore, la Première ministre britannique, Margaret Thatcher, en place depuis le mois de mai, ne souhaite pas que la reine se rende au sommet de Lusaka, situé à seulement 200 km de la frontière rhodésienne. Des avions s’y sont abattus quelques semaines avant sa venue. Si elle y va, sa sécurité ne sera pas assurée, craignent ses conseillers. Mais la reine se rend à Lusaka, contre l’avis de la Première ministre avec qui les relations ont, de toute façon, toujours été froides. Sur place, l’ambiance est électrique et les forces de sécurité sont sur les dents.
À contrario, la démarche et le courage de la Reine lui valent les félicitations de Kenneth Kaunda, le premier président de la Zambie indépendante à l’époque. “Sans le leadership de la reine et son exemple, beaucoup d’entre nous seraient partis (ndlr du Commonwealth)", affirme le dirigeant. Quelque mois après, la guerre prend fin, la Rhodésie du Sud de Ian Smith disparaît au profit du Zimbabwe de Robert Mugabe.
À l’image de ces événements, la reine n’a eu de cesse de sous-entendre son désarroi face aux politiques d’apartheid, en n’hésitant pas à afficher sa sympathie pour des dirigeants africains contestés par le pouvoir britannique. Elle a effectué 21 tournées en Afrique, visitant au moins une fois dans sa vie une centaine de pays. Il est moins sûr que ce lien de confiance qu’elle a su créer tout au long de son règne perdure avec ses héritiers.
Elizabeth II et l’Afrique en cinq dates
6 février 1952 : Kenya
1er mai 1954 : Libye
9 novembre 1961 : Ghana
7 août 1979 : Zambie
19 mars 1995 : Afrique du Sud
VIGILANCE MAXIMALE A MATAM, PODOR, DAGANA ET RICHARD TOLL
Le fleuve n’a pas encore débordé mais les alertes se multiplient. Le ministère de l’Eau appelle à la vigilance maximale surtout à Matam, Podor et Richard Toll.
Le fleuve n’a pas encore débordé mais les alertes se multiplient. Le ministère de l’Eau appelle à la vigilance maximale surtout à Matam, Podor et Richard Toll.
Alors que les populations de Matam, Podor, Dagana et Richard Toll retiennent leur souffle face au risque encouru, ces derniers jours, sur le débordement des fleuves Sénégal et Gambie, les services du ministère de l’Eau tirent la sonnette d’alarme. Dans un communiqué parvenu à Bés bi, le département dirigé par Serigne Mbaye Thiam indique des niveaux d’eau proches des cotes d’alerte tout en invitant les riverains à observer une vigilance maximale pour se prémunir d’éventuels dégâts.
C’est dire qu’au regard des données recueillies par les stations hydrométriques des localités concernées, un réel risque de débordement des fleuves Sénégal et Gambie pèse sur des milliers de personnes vivant aux abords de ces cours d’eau. « Si pour le Fleuve Gambie, le niveau de l’eau connaît présentement une tendance baissière à Kédougou, Mako, Diaguiri et Goumbeyel sur le Niériko, il est légèrement en hausse à Simenti et Gouloumbou, sans être préoccupant car encore loin de la cote d’alerte », rassure en premier lieu le communiqué.
« Les situations les plus préoccupantes concernent les stations des localités de Matam : le niveau de l’eau qui était à 7,58 mètres le 07 septembre à 08 heures est monté à 7,68 mètres ce jeudi 08 septembre 2022 à 08 heures, soit à 32 centimètres de la cote d’alerte qui est de 8 mètres. Podor : le niveau de l’eau qui était à 4,65 mètres le 07 septembre à 08 heures est monté à 4,68 mètres ce jeudi 08 septembre 2022 à 08 heures, soit à 32 centimètres également de la cote d’alerte qui est de 5 mètres. Dagana : le niveau de l’eau, qui était à 3,33 mètres le 07 septembre à 08 heures a certes baissé de 4 centimètres ce jeudi 08 septembre 2022 à 08 heures, mais reste toujours très proche de la cote d’alerte qui est de 3,5 mètres. Richard Toll : le niveau de l’eau qui s’est stabilisé à 2,92 mètres ces deux derniers jours demeure proche de la cote d’alerte qui est de 3,35 mètres », signale le communiqué signé par le directeur de la Gestion et de la planification des ressources en eau.
UN PLAN D’ACTION NATIONAL DE NETTOYAGE DES FONDS MARINS EN GESTATION
Un atelier consacré à la validation d’un plan national d’identification des activités devant permettre de débarrasser l’écosystème marin d’engins de pêche abandonnés, perdus ou jetés en mer, s’est ouvert, jeudi, à Diamniadio
Diamniadio, 8 sept (APS) – Un atelier consacré à la validation d’un plan national d’identification des activités devant permettre de débarrasser l’écosystème marin d’engins de pêche abandonnés, perdus ou jetés en mer, s’est ouvert, jeudi, à Diamniadio, dans le département de Rufisque.
Le plan, à l’initiative de la Direction de la gestion et de l’exploitation des fonds marins, fait la situation globale des engins abandonnés, perdus ou jetés en mer, analyse les causes et propose des solutions permettant de lutter contre l’insalubrité en mer, a expliqué Selle Mbengue, le directeur de service rattaché au ministère en charge de la Pêche.
Il a fait remarquer que les engins de pêche faisaient partie des éléments perturbateurs de l’écosystème en étant à l’origine de la destruction de la biodiversité.
‘’L’augmentation du nombre d’engins de pêche abandonnés perdus ou jetés suscite des inquiétudes grandissantes du fait de ses nombreux impacts négatifs sur l’environnement’’, a déploré le directeur de la gestion et de l’exploitation des fonds marins.
Mbengue a ainsi souligné la nécessité d’enlever ces engins afin d’assainir le milieu marin.
‘’Les premiers acteurs sont les pêcheurs qui mouillent leurs filets généralement constitués de matière non biodégradables. Ces filets abandonnés peuvent continuer à faire de la pêche fantôme pendant très longtemps en prenant dans leurs mailles des poissons qui finissent par pourrir et rendre malsain le milieu’’, a-t-il fait savoir.
Il a indiqué que dans le milieu marin, on retrouvait beaucoup de déchets plastiques et divers autres objets non dégradables.
‘’Le plan va permettre de trouver des solutions à ce problème en faisant d’abord le diagnostic, l’état des lieux pour déterminer les zones les plus envahis par les filets perdus et celles plus insalubres’’, a-t-il fait valoir.
Son objectif, a-t-il fait savoir, ‘’est de nettoyer mais également de trouver des solutions durables pour ne plus salir en évitant de laisser des filets et d’autres engins de pêche au niveau des fonds marins’’.
Sellé Mbengue a insisté sur le fait que le plan avait déjà été élaboré avec tous les acteurs concernés, notamment les pêcheurs et les techniciens des services techniques.
Prévu sur deux jours l’atelier regroupe les représentants des directions techniques, les sociétés et organisations des secteurs de la pêche et de l’économie maritime, de l’environnement, de la recherche et de l’enseignement supérieur.
Par Abdoul Aly KANE
QUELQUES RÉFLEXIONS EN PRÉLUDE AUX ÉLECTIONS DE FÉVRIER 2024
La configuration politique actuelle de notre pays ne saurait être analysée sans contextualisation dans le monde actuel.
La configuration politique actuelle de notre pays ne saurait être analysée sans contextualisation dans le monde actuel. Le monde est en profond désarroi, et la conjoncture mondiale donne le sentiment d’être le prélude d’un grand bouleversement géostratégique dont nous, Africains, serions les spectateurs voire les victimes collatérales.
La guerre froide suivie de la disparition de l’URSS, puis de la globalisation, est en train de donner naissance à une nouvelle configuration impliquant l’Occident soucieux de conserver ses acquis sur la marche du monde, et de l’autre, les pays « émergents » qui ont atteint le stade industriel, désireux de former un nouveau pôle alternatif qui s’affranchirait du système monétaire international actuel, ainsi que des règles commerciales et financières internationales instituées par les pays occidentaux pour leur propre intérêt. Dans ce qui s’apparente à une guerre, l’Afrique est sommée par les USA et l’Europe de s’aligner selon la règle bien connue du « qui n’est pas avec moi est contre moi ». Les pays africains autrefois tentés par le non alignement y vont aujourd’hui en rangs dispersés. Cela n’empêche qu’ils subissent de plein fouet les conséquences de cette guerre, dont le point focal est présentement le conflit militaire en Ukraine.
Au plan financier, le Covid et la guerre russo ukrainienne ont tari les flux financiers habituellement orientés vers nos pays, sous forme de ressources financières à taux concessionnel pour le financement de projets « longs » et les flux d’IDE. Les urgences seraient ailleurs pour nos partenaires financiers habituels, si l’on sait que l’engagement pris durant la crise sanitaire de rajouter 66 milliards de dollars de DTS aux 33 milliards octroyés à l’Afrique par le FMI (sur une manne globale de 650 milliards de dollars) n’a pas encore été tenue à ce jour.La rareté de ressources financières qui en résulte, a conduit à un recours plus fréquent au marché financier obligataire à l’intérieur de nos zones monétaires, avec comme conséquence l’alourdissement des échéances de remboursement, lestées par des taux d’intérêts au taux du marché.
Le Sénégal n’échappe pas à cette situation.
Au plan politique, avec les résultats des dernières élections législatives, le Sénégal est coupé en 2, avec une majorité parlementaire de la coalition au pouvoir et celles de l’opposition faisant jeu égal. Au plan politique, la conjoncture politique est largement tributaire de la configuration des résultats des dernières consultations électorales qui se sont soldées par une défaite politique du pouvoir en charge de la marche du pays, avec comme effet majeur le resserrement de la marge de manœuvre du Président de la République, contraint à court terme de réimaginer les voies et moyens de conservation de son pouvoir, ébranlé par la perte d’environ 40 sièges par rapport à la législature précédente. On ne dénote aucune volonté manifeste de l’opposition de rejoindre le pouvoir comme cela fût le cas avec le gouvernement de majorité présidentielle élargie rassemblant l’opposition autour du Président Abdou Diouf avec Me Abdoulaye WADE dans le gouvernement.
Les positions sont figées, sans doute lestées par des contentieux lourds entre pouvoir et opposition, mais aussi l’absence de volonté manifeste de dialogue de la part du Président de la République. Les principaux leaders ont tous été embastillés ou menacés de l’être par le pouvoir de Macky SALL, au point de rendre difficile toute politique de rassemblement politique autour de l’essentiel dans cette période de tensions extrêmes dans le monde. Pour caractériser la situation politique, le seul qualificatif qui nous vient à l’esprit est : « inextricable, pouvant mener le pouvoir à l’impasse» !
Des défis majeurs attendent le Président Macky Sall
Il s’agit pour lui de mettre en place une stratégie lui permettant de gouverner durant les 16 mois à venir, sans se compromettre avec une opposition qu’il s’est évertué durant 10 ans à “réduire à sa plus simple expression “, tout en gardant l’œil sur sa propre coalition minée par la sédimentation des frustrations de militants s’estimant pas ou peu servis durant son magistère.
Dans l’immédiat… Il y a obligation pour lui de choisir un Président de l’Assemblée consensuel pour éviter les surprises désagréables qu’un vote secret peut générer, de même que la formation d’un bureau de l’Assemblée ne faisant pas l’unanimité. Il y a lieu de former le nouveau gouvernement dont la lenteur renseigne sur la recherche de savants dosages. Il y a lieu de tenir tête à une opposition bien fournie en sièges à l’Assemblée nationale pour ne pas perdre au change, car le débat politique va se déplacer de la rue à l’Assemblée où les forces sont quasi égales. il y a lieu de gérer les nouvelles propositions de lois et d’enquêtes parlementaires que l’opposition a promis de déposer sur la table de l’Assemblée, ce qui laisse présager une attitude de poursuite du combat politique et non une « paix des braves » d’ici à l’horizon février 2024. Il est enfin urgent de se prononcer sur la candidature de l’Apr et commencer à préparer une campagne avec des ténors politiques désabusés, parce que défaits aux élections locales et législatives passées.
Face à ces multiples défis, le sentiment qui se dégage est que le Président de la République a décidé de “voir venir”, pour éviter de commettre la faute politique fatale, et laisser l’opposition commettre celles qui la discréditeraient aux yeux des populations. Nul doute que les évènements à venir ne se dérouleront pas de manière linéaire, et nul ne saurait être à l’abri de surprises désagréables. .Pour conclure, le Sénégal est dans l’attente d’une législature prenant en compte les intérêts des populations. Il est circonspect et en proie au scepticisme, parce qu’échaudé par le comportement de certains hommes politiques, accordant une place excessive à l’intérêt personnel au détriment du mandat reçu de leurs électeurs.
Au-delà de la nécessaire reddition des comptes et de l’éthique en politique, les populations attendent des propositions concrètes permettant de baisser le coût de la vie, d’impulser les activités créatrices d’emplois via la création d’institutions adaptées. Elles veulent des progrès en termes de prise en charge de leur santé et de l’éducation de leurs enfants, ainsi que l’amélioration de leur cadre de vie, la fin de l’impunité et enfin davantage de démocratie et d’éthique de la part de la classe politique. C’est le lieu de constater pour le déplorer que les programmes économiques des coalitions n’aient pas l’importance qui devrait leur être accordée. Du côté du pouvoir en place, aucune reddition n’est faite sur le déroulement du PSE, sauf que l’on accole à des réalisations comme le TER et le BRT.
Le rôle moteur du secteur privé dans la croissance et la création d’emploi, les engagements de création d’institutions financières pour financer l’investissement ne semblent plus à l’ordre du jour. L’opposition qui ambitionne de prendre le pouvoir en 2024 n’a pas encore la coalition économique qui lui permettrait d’enclencher sans tarder les réformes nécessaires à l’application d’un programme économique consensuel.
BARTHÉLÉMY DIAS À LA TÊTE DU COMITÉ D’ORGANISATION DU FORUM MONDIAL DE L'ÉCONOMIE SOCIALE
Le Sénégal va accueillir du 1er au 6 mai 2023 le Forum mondial de l’économie sociale et solidaire, une première pour l’Afrique dont le comité d’organisation sera dirigé par le maire de la ville de Dakar, Barthélémy Diaz.
Le Sénégal va accueillir du 1er au 6 mai 2023 le Forum mondial de l’économie sociale et solidaire, une première pour l’Afrique dont le comité d’organisation sera dirigé par le maire de la ville de Dakar, Barthélémy Diaz. Il est aussi membre du comité de pilotage qui a été installé, hier à Diamniadio.
Le maire de la ville de Dakar et nouvellement élu député à l’Assemblée nationale, Barthélémy Diaz va présider le comité d’organisation du comité de pilotage du Forum mondial de l’économie sociale et solidaire qui se tiendra à Dakar au mois de mai 2023. Le COPIL dont il est membre et qui est composé aussi d’un comité scientifique sous la responsabilité du Ractes a été installé, hier à Diamniadio dans les locaux du ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire dirigé par Zahra Iyane Thiam. « Le comité de pilotage aura pour missions de fixer les orientations stratégiques du forum, de coordonner la participation des Institutions et, en rapport avec les parties prenantes, participer à la mobilisation des ressources humaines, financières et logistiques nécessaires au bon déroulement des activités », a listé Madame la ministre lors de la cérémonie d’installation du COPIL en présence du maire de Dakar, du Docteur Malick Diop, Directeur général de l’Agence sénégalaise des exportations (ASEPEX), de la Secrétaire générale du Global social economy forum (GSEF), Aude Saldana et d’un représentant de la commune de Bordeaux, en France. Il aura également entre autres tâches de superviser et de valider les travaux du Comité d’organisation et du Comité scientifique, de veiller à la qualité de la participation du Sénégal et de promouvoir le forum au niveau national et international.
De son côté, le maire de Dakar a soutenu que ce forum permettra à la municipalité de ramener l’humain au cœur des priorités de ses politiques et de ses urgences. ‘’Ce forum nous permettra de valoriser l’humain, à savoir les femmes et les jeunes. L’économie sociale et solidaire a toujours été pour nous une réalité en Afrique. Qu’il soit organisé au Sénégal et en Afrique pour la première fois est un honneur pour nous’’, a fait savoir le maire. Selon le premier magistrat de la ville, au sortir de ce forum, les organisateurs auront l’opportunité d’évaluer ce forum et que cette évaluation sera une réussite et un succès éclatant. Le maire n’a pas manqué de souligner que le ministère, en conviant la ville à cette manifestation n’a fait que renouveler son engagement à accompagner la municipalité de Dakar pour une parfaite organisation du forum.
Compétences des collectivités, développement économique…
« Cet accompagnement est déterminant, car il nous permet de projeter une image forte de l’économie sociale et solidaire décidée à assoir une stratégie et à promouvoir le secteur de ce type d’économie », a dit Diaz fils dans son discours prononcé lors de la cérémonie d’installation. Il a aussi salué le vote de la loi d’orientation sur l’économie sociale et solidaire qui donne de nouvelles compétences aux collectivités territoriales par le développement économique en matière de promotion et de financement des acteurs de l’économie sociale et solidaire. « Cet encadrement juridique vient à son heure, car dans le domaine de la règlementation des maires et élus locaux, on a souvent tendance à ne regarder que le code des collectivités territoriales avec les compétences », a soutenu la tête de liste départementale de Dakar de la coalition Yéwi Askan Wi lors des dernières législatives accompagné de son adjoint Abass Fall et de Cheikh Guèye, maire de la commune de Dieppeul-Derkhlé. Le maire a ainsi remercié les différents ministères qui ont appuyé la candidature de la ville de Dakar pour accueillir le Forum mondial de l’économie sociale et solidaire, ainsi que le Chef de l’Etat qui a lui aussi soutenu Dakar. Pour lui, la mairie et le ministère dirigé par Zahra Iyane Thiam Diop ont la même cible, à savoir les jeunes opérateurs économiques ou ceux qui sont à la recherche d’emploi, mais aussi les femmes. « Il est normal que nous puissions fédérer nos actions et opérer une synergie dans la recherche de solutions communes afin de satisfaire la forte demande des acteurs de l’économie sociale et solidaire à tous les niveaux. A ce titre, nos engagements dans ce domaine se traduisent concrètement par la formation et la sensibilisation à l’entreprenariat, la mise en place d’un fond de crédit afin de faciliter aux acteurs », ajoute Diaz.
Pour sa part, la Secrétaire générale du GSEF, Aube Saldana a soutenu que tous les acteurs sont engagés dans la promotion de l’économie sociale et solidaire, qui est un pilier de l’économie durable impliquant la participation de la jeunesse et des opportunités de travail décent durable pour les femmes.
«LA COMMUNICATION DU MAGAL DOIT SE FOCALISER SUR L’INSÉCURITÉ, LA PAUVRETÉ ET L’INSALUBRITÉ À TOUBA»
Responsable des Soufis Intellectuels du Sénégal, Serigne Fallou Dieng est un petit-fils de Serigne Touba. Il incarne la philosophie et la culture spirituelle de Serigne Sohibou Mbacké qui se trouve être son marabout
Responsable des Soufis Intellectuels du Sénégal, Serigne Fallou Dieng est un petit-fils de Serigne Touba. Il incarne la philosophie et la culture spirituelle de Serigne Sohibou Mbacké qui se trouve être son marabout. Régulièrement domicilié à Touba, Serigne Fallou Dieng revient avec courage et objectivité sur la problématique de la pauvreté, de l’insécurité et de l’insalubrité dans la capitale du mouridisme. Une interview idoine en cette période de préparatifs du grand Magal de Touba.
Le Témoin : Le Magal de Touba sera bientôt au cœur de l’actualité religieuse, sociale, politique et économique. C’est quoi le 18 Safaar avant de parler du Magal ?
Serigne Fallou Dieng : Effectivement, le grand Magal sera au cœur de l’actualité au Sénégal et ailleurs. Car c’est un grand événement qui consiste à célébrer le départ de Cheikh Ahmadou Bamba en exil. Donc sa célébration perpétue le double souvenir c’està-dire le souvenir des affres de la déportation et celui des allégresses du retour, de la délivrance des grandes épreuves et du sacre spirituel assorti d’élection divine et d’accession à la plus haute stature mystique. Vous n’êtes pas sans savoir que le sacre du Cheikh est le sacre de tous les saints élus de Dieu. Et son triomphe est celui de tous les résistants culturels contre l’oppression coloniale et marque la fin de toutes les dominations, de tous les asservissements et esclavages. Le Magal de Touba constitue également un héritage immatériel, socle d’une émancipation socioculturelle collective et représentant une tradition. Cette tradition évolue au cours de l’histoire et se perpétue de génération en génération en forgeant une identité culturelle, composante essentielle de notre communauté humaine. Bref, le grand Magal de Touba est une messe d’actions de grâce animée de ferveur carnavalesque, regroupant des millions de Sénégalais. Donc cet événement religieux exceptionnel est véritablement un patrimoine immatériel.
Comment Serigne Fallou Dieng compte célébrer le grand Magal en tant que soufi d’abord, et petit-fils de Serigne Touba Khadim Rassoul ?
Comme les musulmans et talibés mourides, je le célèbre avec un sursaut de joie dans une ambiance de ferveur et de recueillement spirituel. Et vu que le Cheikh eût accédé à ses grâces (très glorieuses et faveurs aussi majestueuses que prodigieuses) à coup de sacrifice, de don de soi, de dénuement, nous à notre niveau c’est-à-dire mes talibés et moi, nous le célébrons avec amour et émotion pour pouvoir amasser des bénédictions. Et de glaner surtout des faveurs pour trouver des moyens financiers subséquents afin de mettre les petits plats dans les grands visant à assurer une restauration de masse basée sur de copieux repas. Comme chaque année, la volonté divine m’accorde par la grâce de Cheikh Ahmadoul Khadim de faire des sacrifices bovins, ovins et dromadaires de nature pour pouvoir satisfaire la diversité gastronomique des parents et talibés. Donc malgré la précarité et le frémissement des conditions financières, je parviens à obtenir des montants financiers subséquents pour acheter tous les outils de commodité et subvenir aux besoins.
Serigne-Bi en matière d’investissement ou de réalisation comme la Mosquée Massalikou Djinane de Dakar, on constate que les talibés mourides sont plus généreux et plus engagés dans la mobilisation des fonds que les membres de la famille Mbacke Mbacke. Pourquoi un tel écart de générosité tout à fait paradoxal ?
Une très bonne question ! Seulement, il est bon de rappeler que le montant de l’épargne que Cheikh Serigne Saliou Mbacké avait eu à léguer à la communauté mouride est estimé à prés de 17 milliards cfa. Depuis l’accession de l’actuel Khalife général Cheikh Mouhamadoul Mountakha, la famille de Serigne Fallou a déjà eu à remettre plus de 700 millions cfa à titre de contribution dans de nombreux projets initiés par Touba. Il y a des rôles initiaux congénitaux avec la naissance de la confrérie mouride. Le Cheikh Ahmadou Bamba l’avait conçu ainsi. Avec la répartition des rôles, les marabouts sont les récepteurs et collecteurs des dîmes religieux tandis que les fidèles disciples s’acquittent des dons. Donc les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins afin que les marabouts puissent disposer de ce qui est nécessaire aux cultes religieux. Vous savez, les mourides s’illustrent de la capacité extrême d’autofinancement et de la gestion auto décentralisée.
Comment voyez-vous la pauvreté, l’insécurité, la circulation anarchique des voitures hors règles administratives, les inondations etc à Touba ?
Malgré le fait que le président Macky Sall entretient une clientèle politique avec les Mbacké Mbacké, les investissements de l’Etat n’ont pas manifestement d’aucune lisibilité notoire, aucune visibilité et aucun entraînement économique perceptible encore moins un impact positif. Donc cela laisse croire que les populations de Touba se sont senties infantilisées, marginalisées comme des laissées pour compte qui ne méritent pas d’être incluses dans aucun projet d’étude des perspectives de développement local. D’ailleurs, c’est ce qui justifie les maux dont souffre Touba. Et Touba souffrira encore et dans tous les domaines ! Sur le plan sanitaire, ce sera pire ! Car les populations de Touba n’ont pas accès à des soins de qualité dans des délais raisonnables et en fonction de leur degré d’urgence. Plus grave, les hôpitaux et des postes de santé de proximité sont dépourvus de plateaux techniques capables de prendre en charge certaines pathologies ou maladies graves. Pour preuve, très rares sont des marabouts MbackéMbacké rappelés à Dieu à Touba ou internés à l’hôpital Matlaboul Fawzaini qui manque de tout ! Ce qui justifie que la plupart de mes parents Mbacké-Mbacké malades se soignent à Dakar notamment à l’Hôpital Principal, Maroc ou France. Donc la communication du Magal doit se focaliser sur les difficultés existentielles des populations de Touba qui végètent dans les eaux sans aucune assistance sociale. Parce que les Mbacké Mbacké proches du pouvoir cherchent à maquiller la réalité. Comme chaque événement, ils brossent des tableaux flatteurs et dithyrambiques pour décrire de manière aussi alambiquée une réalité falsifiée de Touba. Mais le quiproquo réside dans le fait qu’ils choisissent (les tenants de communication du pouvoir) dans leur traitement médiatique des angles de promotion personnelle privilégiant leur communication d’influence, tout en occultant ainsi les conditions désastreuses, chaotiques dans lesquelles vivent les populations de Touba. Dommage que la communication du Magal soit une entreprise de falsification des dures réalités des conditions de vie sociale des talibés et populations de Touba. Donc je profite de l’occasion pour inviter et orienter la presse nationale et internationale à faire focus sur la pauvreté, la salubrité et l’anarchie à Touba. J’assume mes propos et suis prêts à en découdre avec n’importe quelle personne soutenant le contraire de cette dure réalité…
COMMENT L’ÉTAT TUE LES CIMENTERIES
Après Dangoté qui avait arrêté ses activités en juin, voilà que ce mercredi 7 septembre, la Sococim, la première et historique cimenterie du Sénégal décide d’arrêter sa production
Après Dangoté qui avait arrêté ses activités en juin, voilà que ce mercredi 07 septembre, la Sococim, la première et historique cimenterie du Sénégal décide d’arrêter sa production. En attendant le signal venant de la deuxième cimenterie, les Ciments du Sahel, le constat est que le secteur de la cimenterie est en profonde crise dont les origines pourraient être simplement la boulimie fiscale des régimes de Me Wade, mais aussi surtout de Macky Sall. Outre cette boulimie fiscale, l’Etat est resté sourd aux réajustements tarifaires réclamés urbi orbi par les cimenteries. En définitive, l’Etat a participé à installer les cimenteries dans la précarité.
La crise des cimenteries a atteint son paroxysme par la décision du leader historique la Sococim de Rufisque d’arrêter sa production. La première cimenterie injecte quotidiennement près de 10.000 tonnes de ciment par jour. Si les dirigeants de la Sococim ont pris cette grave décision, c’est comme Dangoté qui l’avait déjà fait en juin dernier, ils n’en peuvent plus. Les trois cimenteries qui sont très dépendantes des matières premières importées du marché international (charbon, clinker, emballage, gypse, pièces de rechange) qui ont flambé à plus de 200% n’en peuvent plus. Elles attendaient alors un signal fort de l’Etat mardi dernier lors de la réunion du Conseil national de la consommation présidée par la ministre du Commerce Aminata Assome Diatta. Cette dernière a reconnu la justesse des revendications de réajustements tarifaires des dirigeants des cimenteries qui sont confrontés à une inflation généralisée de certains produits sur le marché mondial, mais celles-ci la dépassent.
Aminata Assome Diatta se contentera de déclarations pour montrer son soutien aux cimenteries. « C’est la même situation du marché international qui frappe les industries de cimenterie du Sénégal. Elles exportent des produits dont les prix sont très élevés sur le plan international. Et face à cette situation, forcément les coûts de production sont impactés. C’est pourquoi je considère que la demande des acteurs du secteur pour une augmentation sur les prix est justifiée. Nous avions déjà produit une étude et nous avons trouvé que véritablement les cimenteries méritent de bénéficier d’un coup de pouce. N’oublions pas aussi que ce sont des Sénégalais qui y travaillent et si ces entreprises ne peuvent plus tourner, elles vont fermer leurs portes et ces personnes qui y travaillent seront envoyées au chômage. Et si ces personnes sont au chômage, ce sont des familles qui sont menacées directement », dit-elle dans un entretien avec Dakaractu. Cependant, Aminata Assome Diatta précise qu’aucun acteur du marché ne peut se lever un bon jour et décider de la hausse des prix des produits.
La ministre du Commerce souligne que cette décision émane du Conseil national de la consommation d’autant plus que le ciment fait partie des produits homologués par un décret présidentiel. « On ne peut pas se réveiller un bon jour et changer des prix. On a déjà échangé avec les acteurs techniquement et nous menons des études avec les services. Ce qui reste c’est de pousser encore la réflexion dans le cadre du Conseil national de la consommation. Parce que le ciment fait partie des produits qui sont homologués par décret et on ne peut pas se réveiller un bon jour et décider de la hausse du prix. Il faudrait d’abord passer par le Conseil national de la consommation pour voir exactement tous les paramètres qui justifient le choix d’une telle décision ». Elle a rassuré que « cette question sera largement évoquée à la prochaine rencontre du Conseil prévue très prochainement. Et à l’issue de ce conseil, une proposition sera faite au gouvernement pour déterminer les prix exacts qui seront retenus une bonne fois pour toutes».
Me Wade et Macky Sall « tuent » les cimenteries
Seulement le temps d’une convocation du Conseil national de la consommation, les cimenteries pourront difficilement continuer à tenir. L’Etat est alors appelé à prendre des mesures fortes et urgentes. Les premières mesures pourraient tout simplement être orientées vers la défiscalisation des cimenteries. «Nous avons atteint nos limites. Nos cimenteries sont de moins en moins rentables. Nous sommes obligés de défendre leur avenir». Ce cri de cœur est celui d’un industriel du ciment déjà en 2018 dans les colonnes de Sud Quotidien. Ce dirigeant expliquait que les industriels sont étranglés par les taxes de l’Etat. Le secteur du ciment a connu une spirale de taxations d’abord sous l’ère de Me Abdoulaye Wade.
Suite à un rapport sur l’impact peu satisfaisant des mesures dérogatoires (exonération fiscale accordées à l’industrie extractive du fait que les investissements réalisés ne seraient pas à la hauteur des importantes mesures d’allègements fiscaux accordées de même que la productivité demeure largement en deçà des résultats escomptés, le président Wade décida par un sursaut de patriotisme économique à l’épode à travers la loi de finances de l’année 2012 (la loi n°2011-20 du 13 décembre 2011), d’instituer une Contribution spéciale sur les produits des mines et carrières (CSMC) arrêtée à 5% sur le prix de la tonne. Malgré toutes les contestations des acteurs du secteur. Cette taxe devait être supportée directement par les entreprises et était budgétisé à près de 50 milliards. En 2017, sous Macky Sall, l’Etat instaure à une taxe spéciale sur le ciment de 3000 F HT/Tonne en 2017 pour financer le programme de 100 mille logements. Il s’agit de l’article 22 de la loi des finances 2017 qui, en son alinéa 3, dispose que «(…) cette taxe frappe les livraisons de ciment à un tarif fixé à 3 francs par kilogramme de ciment». Ce sont ces taxes de «trop» qui semblent être la pomme de la discorde.
Face à cet état de fait, les industriels avaient été contraints de réagir pour ne pas voir leurs entreprises mettre la clé sous le paillasson. D’où cette augmentation de près de 5000 F CFA sur la tonne qui a poussé l’Etat, que les industriels considèrent pourtant comme seul responsable, à sortir de ses gonds et à brandir sa menace de sanction. Les industriels de la cimenterie n’entendaient pas se plier à l’arrêté fixant les prix plafond du ciment, pris le 6 juin 2017 par le ministre du Commerce, de la Consommation, du Secteur informel et des PME. Au contraire ! Ils avaient même engagé une bataille judiciaire contre l’Etat, seul responsable, selon eux, de ce qui arrive aux consommateurs et aux cimentiers à cause de la multiplication des taxes. Ainsi, la taxe instaurée par l’Etat est supposée avoir un impact de plus de 3540 F TTC/ tonne directement sur le prix du consommateur sénégalais.
Toutefois, malgré les taxes de plus en plus nombreuses, du fisc sénégalais, les industriels soutiennent avoir maintenu des prix les plus bas de la sous-région. Les industriels du ciment déclaraient que «les taxes sur le ciment et leurs effets induits représentent près de 80 % des 4800 à 5000 F CFA d’augmentation de prix annoncés par les cimentiers. La part restante de l’augmentation n’étant même pas suffisante pour compenser les impacts liés au renchérissement des facteurs de production en une seule année. C’est donc dire que l’Etat est largement responsable de ce qui arrive aux consommateurs et aux cimentiers».
LES SOLUTIONS FISCALES POSSIBLES POUR LES CIMENTERIES
Dans une contribution de très haute facture, intitulée « Taxe sur le ciment, le coût d’une inconséquence fiscale » Elimane POUYE Inspecteur des impôts, Secrétaire général honoraire du Syndicat Autonome des Agents des Impôts et des Domaines (SAID) critique l’approche des gouvernements de Me Wade et de Macky Sall. Le technicien démontre qu’il est possible d’avoir des solutions fiscales qui vont préserver les intérêts des cimenteries, du gouvernement et des populations. « Aujourd’hui comme hier (en 2017) en (re)créant une taxe sur le ciment, l’Etat du Sénégal se retourne contre les consommateurs pour récupérer ce que les cimenteries lui ont privé suite à ses décisions trop généreuses. « En (ré) instituant une taxe incluse dans le prix du ciment, le Gouvernement épargne les cimenteries et s’attaque aux maigres revenus des sénégalais qui investissent dans l’immobilier, soit à la recherche d’un chezsoi, soit de revenus locatifs additionnels » souligne Elimane Pouye dans sa contribution partagée sur Léral.net le samedi 04 mai 2019. Ce texte d’une bruyante actualité ajoute que « du reste, il est observable que le Sénégal est l’un des rares pays en Afrique où les cimenteries sont éligibles aux régimes fiscaux de faveur prévus pour les entreprises minières, pétrolières et gazières. Cela est souligné dans un rapport de mission du FMI datant de 2012. La révision du Code minier de 2016 n’a pas remis en cause cela. Contrairement aux mesures prises et celles annoncées, la mise en œuvre du PSE, avec des besoins conséquents de financement par une plus grande mobilisation des ressources internes, devait être l’occasion d’une mutation en profondeur de la fiscalité des industries extractives en général et des cimenteries en particulier. Dans ce cadre, des solutions équilibrées sont bien possibles au-delà des réformes déjà introduites par la loi n°2016-32 du 08 novembre 2016 portant Code minier ».
Les solutions fiscales possibles
Le régime fiscal des industries extractives appelle une adaptation tant en ce qui concerne le dispositif normatif que sa gouvernance institutionnelle souligne l’inspecteur des impôts et des domaines. Elimane Pouye de noter que « dans ce cadre, il est possible d’engager des réformes de politique fiscale ou d’adopter des mesures d’administration fiscale. Il peut s’agir aussi de combiner les deux en même temps, étant entendu que ces aspects constituent les volets indissociables pour moderniser le système fiscal d’un secteur. Ces mesures appellent des ruptures profondes qui font la sourde oreille aux arguments fallacieux tendant à surdimensionner le poids de ces entreprises dans l’emploi salarié au Sénégal. La correction de la fiscalité des ressources minérales et une gouvernance vertueuse du système fiscal de ce secteur sont des enjeux fondamentaux de développement ». Le Sg honoraire du SAID explique que « dès lors, plutôt que de surtaxe les populations par (re)création d’une taxe sur le ciment, il est possible d’expérimenter quelques solutions. Comme la rationalisation des exonérations fiscales qui doit être engagée concurremment à la révision des contrats et conventions minières des entreprises du secteur, la renégociation du dispositif communautaire pour conformer le droit positif sénégalais à la législation sous régionale ». « Une taxe sur le ciment est assez injuste car faisant reposer la charge de l’impôt sur le consommateur final au moment où le capital, majoritairement étranger, est ménagé. Elle produit un impact négatif sur la consommation nationale et sur les consommateurs. Elle peut avoir des effets très négatifs sur le PIB compte tenu de l’apport du secteur des BTP à la formation du PIB » avait conclu Elimane Pouye.
CE QUI FAIT PEUR AU PRÉSIDENT MACKY SALL
Depuis son installation au pouvoir en 2012, le président de l'Assemblée nationale ne s’est jamais senti aussi seul et n’a jamais été aussi inquiet quant à la mise en place d’un bureau de l’Assemblée nationale
Le 12 septembre prochain, le Sénégal, avec l’installation de la XIVe législature, amorcera un tournant décisif de son histoire politique. Seulement à quelques jours de cette date, le président Macky Sall multiplie les initiatives et les tractations pour éviter toute surprise de dernière minute. Tout semble montrer quelque part que le patron de BBY affiche une certaine crainte voire une peur qui viendrait de son propre camp.
En effet, pour la première fois dans l’histoire du Parlement, la mouvance présidentielle et l’opposition vont quasiment faire jeu égal dans l’antre de l’hémicycle de la place Soweto, même si la majorité absolue a basculé légèrement, dans les chiffres, du côté du pouvoir avec le ralliement du député de Bokk Gis Gis, Pape Moustapha Diop. Une situation inédite qui a engendré une confusion et une incertitude totale dans la composition du prochain bureau qui pilotera cette nouvelle législature.
Macky Sall gagné par l’incertitude
Depuis son installation au pouvoir en 2012, Macky Sall ne s’est jamais senti aussi seul et n’a jamais été aussi inquiet quant à la mise en place d’un bureau de l’Assemblée nationale. D’ailleurs, il attendait toujours le dernier moment, pour envoyer son ministre directeur de Cabinet rassembler les députés de la mouvance présidentielle dans la salle de conférence de l’Assemblée nationale pour donner les dernières consignes à suivre. Et une fois dans la salle des plénières, ceux-ci exécutaient à la lettre les recommandations du Chef. Mais, pour cette XIVe législature où le pouvoir a frôlé une cohabitation certaine, le Président Macky Sall a pris lui-même les choses en main.
Il a d’abord convoqué les députés de la mouvance présidentielle et quelques responsables de première ligne de Benno Bokk Yakaar (BBY) le samedi 20 août 2022, au Palais de la République, dans une rencontre marathon qui a duré plus de 5 tours d’horloge. Macky Sall tenaillé probablement par le doute sur l’homogénéité de ses troupes, avait donné la parole à tout ce beau monde afin de tâter le pouls des uns et des autres. Il avait ensuite décidé de les réunir à la veille de la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale dans un séminaire de trois jours – séminaire révélé en exclusivité par nos soins.
Divergence des points de vue
Chose promise, chose due, le séminaire est prévu dans la station balnéaire de Saly Portudal mais risque de se tenir dans la divergence. En effet, certains députés de la mouvance présidentielle ont émis le souhait de rentrer chez eux le dimanche soir et de rallier par leurs propres moyens l’hémicycle de la place Soweto, alors que du côté du Palais, on milite pour un convoyage en bus le lundi matin pour regagner directement l’Assemblée nationale. Un manque de confiance notoire qui est en train de miner le groupe parlementaire de la mouvance présidentielle.
Les craintes du Président Macky Sall
Il faut savoir que pour cette XIVe législature qui sera inédite au Sénégal, la cohabitation est inévitable. Hormis le poste de président de l’Assemblée nationale qui sera âprement disputé, les 8 postes de vice-présidents seront équitablement répartis. Aussi bien la mouvance présidentielle et l’opposition auront, chacune, 4 vice-présidents (2 hommes et 2 femmes) pour chaque camp. En ce qui concerne les Secrétaires élus, chaque camp disposera de 3 postes (2 hommes et 1 femme) alors que le poste de premier questeur reviendra au camp majoritaire et le deuxième à l’autre. Donc, la première crainte du Président Macky Sall résidera dans le choix du candidat au Perchoir de l’Assemblée nationale. Un choix qui ne fera pas l’unanimité engendrerait assurément des frustrations et des risques de vote-sanction. Donc de perdre le Perchoir. Surtout que le vote est secret et les intentions fermes, même la main sur le Coran de nos politiciens, n’engagent que ceux qui veulent bien y croire. Et Macky Sall connait bien les girouettes politiques auxquelles il a affaire. Il s’y ajoute aussi que le vote intervient dans un contexte marqué par la bouderie des alliés du Parti socialiste – formation en proie à une crise profonde. Se considérant comme méprisés ou sous-estimés, les Socialistes pourraient retourner leur veste et fragiliser davantage le camp présidentiel à la majorité pour le moins aléatoire.
Ensuite, le Président Macky Sall devra faire face au spectre du troisième mandat qui ne ferait pas l’unanimité dans son propre camp. Certains députés, à un peu plus d’un an du terme de son mandat qui serait, à leurs yeux son dernier, voudraient marquer une rupture et être plus des «députés du peuple» que des «députés de Macky Sall» pour ne pas plomber leur avenir politique dans un contexte marqué par la percée extraordinaire de l’opposition. Et pour ce faire, une fois n’est pas coutume, ils invoquent le principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs.
Enfin, la répartition équitable des 14 commissions (7 commissions pour chaque camp) sera la dernière crainte du Président Macky Sall. Il est vrai que toutes les commissions se valent mais certaines restent encore plus stratégiques que d’autres. Il s’agit des commissions des Finances, des Forces armées, des Lois, Comptable et enfin de la Délégation. Pour la commission Comptable qui a obligation de veiller sur le patrimoine du Parlement et de faire le bilan trimestriel sur ses dépenses, elle serait stratégique selon nos interlocuteurs mais ne joue pas véritablement son rôle. L’honorable député Thierno Bocoum, l’un des derniers occupants du poste aurait eu tous les problèmes du monde pour le faire fonctionner. «Les membres de cette Commission sont réduits à un silence permanent», nous souffle un député de la législature sortante. Quant à celle de la Délégation, c’est une Commission spéciale qui intervient sur des questions spéciales notamment des forces de sécurité et de défense et de guerre.
Il faut aussi noter que pour cette XIVe législature, un député qui est nommé ministre de la République et ensuite limogé de son poste retrouve automatiquement son siège à la faveur d’un projet de loi voté et adopté par la législature sortante.