RAHMATOULAYE FALL MILITE POUR UNE ÉDUCATION BIENVEILLANTE
Praticienne en psychologie positive, elle propose un guide pour les parents et partage des outils et des stratégies pratiques pour offrir aux enfants un environnement propice à leur épanouissement.
Comment aider les parents à développer les meilleurs réflexes pour réussir l’éducation de leurs enfants ? Tel est le propos du livre titré « Et si on décidait de faire de nos enfants des leaders par une éducation consciente et bienveillante ». L’auteur, Rahmatoulaye Fall, est enseignante spécialisée aux Nouvelles technologies d’apprentissage, d’enseignement et d’évaluation. Son ouvrage sera présenté samedi 11 janvier.
Praticienne en psychologie positive, Rahmatoulaye Fall aide, à travers son ouvrage, les parents à offrir à leurs enfants un environnement bienveillant et à disposer d’outils permettant de booster leur estime de soi. L’enseignante agréée à Ontario, au Canada, leur propose « un kit de survie » qui comporte des « stratégies gagnantes et bienveillantes pour favoriser le développement global de votre enfant ».
Le livre, intitulé « Et si on décidait de faire de nos enfants des leaders par une éducation consciente et bienveillante », ouvre une fenêtre sur la parentalité positive qui semble être aux antipodes des pratiques usuelles en Afrique. Pour l’auteur, tout est mouvement dans cette vie, les parents doivent suivre cette dynamique pour rendre meilleurs leurs enfants et les pousser à donner la meilleure version d’eux-mêmes. « Je ne remets pas en question la façon d’éduquer des Africains. J’attire l’attention sur l’interprétation découlant de notre système. Il y a beaucoup de stéréotypes qui ont été établis, or il est nécessaire de tenir compte des évolutions sociales, surtout que les stéréotypes ont trait aux idées reçues à un moment spécifique, par un groupe spécifique, dans un contexte spécifique », confie R. Fall au détour d’un entretien. Selon elle, « certaines vérités ne doivent pas être généralisées ».
Méthodes
L’enseignante exhorte, dans ce sillage, les parents à revoir leurs méthodes éducatives, remettant ainsi en cause la pertinence de la violence exercée sur l’enfant. Elle cite l’adage selon lequel « joyu xallé mo genn joyu magg « (ndlr il vaut mieux un enfant qui sanglote qu’un adulte qui pleure).
Dans l’ouvrage, « les adultes qui pleurnichent aujourd’hui ont été les enfants qui pleuraient hier ». Mme Fall en rajoute une couche : « Tous ces adultes grincheux et amers ne sont que la conséquence d’une enfance frustrée. Dans chaque coin, on peut trouver un « Pa Allemand » et une « Mère Metti », c’est-à-dire des adultes très marqués par les blessures de leur enfance, des blessures émotionnelles desquelles ils n’ont pas su guérir ». L’auteur a saisi cette brèche pour susciter une interrogation : « Toutes ces blessures ne sont-elles pas les conséquences directes des stéréotypes, de ces idées reçues de notre héritage culturel ? ».
Titulaire d’une maitrise en enseignement, en apprentissage et en évaluation, Rahmatoulaye Fall tire une conclusion dans un de ses chapitres : « un enfant dont les besoins fondamentaux n’ont pas été pris en compte et comblés ne pourra pas atteindre l’épanouissement personnel pour devenir un adulte accompli », ajoute l’enseignante spécialisée aux Nouvelles technologies d’apprentissage, d’enseignement et d’évaluation. Elle indexe aussi des croyances populaires qui placent la femme dans une position inconfortable, avec un impact réel sur l’éducation des enfants. L’expression, ancrée dans l’imagerie collective « Jigen soppal té bul wolu » (signifiant apprécie la femme mais ne lui accorde jamais la confiance » est inscrite dans ce registre. « Voilà le stéréotype le plus malveillant à l’égard des femmes. Il est complètement discriminatoire. Il prête à la femme une des caractéristiques les plus ingrates : elle n’est pas digne de confiance », précise-t-elle avant de revenir sur cette nécessité de valoriser le rôle de la femme dans la mesure où celle-ci assume, selon ses mots, une si grande et belle responsabilité sociale.
Des exemples de ce genre sont mis en exergue dans l’ouvrage, avec un argumentaire assez solide pour encourager les parents à un changement de comportements, à contribuer à l’éclosion de jeunes leaders adossés à des valeurs culturelles mais ouverts à l’extérieur.
Pour cela, l’auteur estime que des expressions comme « Xalé xamul Yallah wayé xamna yarr » (l’enfant est plus réceptif au bâton qu’au Bon Dieu) n’ont plus leur raison d’être. « Il est indéniable que l’une des pires erreurs éducatives héritées de nos croyances limitantes est l’idée que les enfants sont plus réceptifs à la violence qu’à l’éducation bienveillante et religieuse. Or, il est important de trouver dans les écrits religieux les bases qui contiennent des ressources pour une éducation positive exempte de violence morale ou physique ».
Rahmatoulaye Fall, initiatrice de « la classe de Rahma » très suivie sur les réseaux sociaux, propose, entre autres, la psychopédagogie du défunt guide spirituel Serigne Saliou Mbacké pour changer la donne. Elle trouve bien possible pour les parents d’allier bienveillance et fermeté et d’établir une différence entre autoritarisme et autorité.
LSFP, UN TAUX D'AFFLUENCE RECORD DANS LES STADES
La Ligue sénégalaise de football professionnel se réjouit d’un taux de fréquentation des stades oscillant entre 80 et 85% lors des compétitions, a annoncé son vice-président chargé des compétitions.
Dakar, 10 jan (APS) – La Ligue sénégalaise de football professionnel (LFP) est très »satisfaite » du taux de fréquentation des stades durant les compétitions, qui oscille entre 80 et 85%, a indiqué son vice-président chargé des compétitions, Pape Momar Lo.
»Du point de vue de la popularité de nos compétitions, nous sommes satisfaits. Il y a une corrélation entre la capacité des stades et les entrées, avec 80 à 85 % de taux d’occupation. A ce niveau, nous sommes très satisfaits », a-t-il dit.
Le vice-président chargé des compétitions s’exprimait, vendredi, lors de la conférence de la LSFP sur le bilan à mi-parcours de la saison.
»L’année dernière, on nous a annoncé un chiffre sur le nombre de spectateurs enregistré dans nos stades qui était de 227 000 entrées payantes, plus que l’année dernière, à la même période », a-t-il précisé.
Selon Pape Momar Lo, l’engouement des spectateurs dans les stades est dû, entre autres, »à la popularité des matchs, au niveau du jeu mais aussi à la monétisation des matchs ».
Concernant la violence notée lors de certaines rencontres de Ligue 1, il a promis que la LSFP sera » totalement intransigeante » et qu’elle a pris des mesures concernant les incidents, énumérant les sanctions déjà prises par la Ligue sénégalaise de football professionnel contre certains clubs.
»Il faut qu’on essaye de sécuriser l’environnement de nos compétitions. La LSFP a un œil rigoureux sur l’ensemble des clubs et sur la gestion de l’environnement de nos compétitions », a ajouté le vice-président de la LSFP.
La LSFP va organiser ce weekend là 11-ème journée du championnat en Ligue 1 et Ligue, avant de démarrer, au mois de février, la nouvelle formule de la Coupe de la Ligue, réservée aux moins de 20 ans.
LES NOUVELLES MESURES POUR LES DEUX-ROUES SUSCITENT DÉBAT
Le ministère des Transports a lancé une série de mesures pour réguler l’usage des motos, incluant l’immatriculation obligatoire et le port du casque. Cependant, ces initiatives suscitent des résistances.
Moustapha Gueye, conseiller technique en sécurité routière au ministère des Transports terrestres et aériens, a récemment abordé les mesures de régulation des deux-roues lors de l’émission Champ contre Champ. Cette initiative, entamée par les nouvelles autorités, a suscité des réactions diverses, notamment à Ziguinchor, Kaolack et Dakar.
Moustapha Gueye a reconnu les frustrations générées par ces mesures, mais il souligne que des discussions sont prévues pour clarifier la situation. « C’est une mesure prise dans l’intérêt de la sécurité publique et routière », a-t-il déclaré. En effet, chaque année, environ 800 décès sont enregistrés au Sénégal à cause des accidents de la route selon lui.
Les nouvelles mesures comprennent l’immatriculation des deux-roues et le port obligatoire du casque. Pour atténuer les difficultés rencontrées par les conducteurs, le ministre des Transports a temporairement suspendu les contrôles sur les plaques d’immatriculation. Cette suspension permet aux propriétaires de régulariser leurs véhicules en obtenant gratuitement une carte grise et en effectuant les mutations nécessaires.
Monsieur Gueye a expliqué que durant les étapes de la régularisation : les propriétaires doivent fournir divers documents, tels que les déclarations de douane et le certificat de mise en consommation. Une fois ces documents vérifiés, l’État prend en charge les frais de traitement jusqu’à l’obtention de la carte grise. Les propriétaires devront ensuite payer pour faire inscrire le numéro d’immatriculation sur leur moto. « Maintenant, si vous obtenez votre carte grise, il y a un numéro qui est écrit dessus. Vous devez trouver quelqu’un qui va inscrire ce numéro sur votre moto mais là ce n’est pas l’état qui fait ce travail se sont des concessionnaires privés que vous payez. » dit-il
Selon Moustapha Gueye, le ministre des Transports a ouvert plusieurs centres d’immatriculation surtout à Dakar pour éviter la saturation des services existants. Il a assuré que le dialogue reste privilégié pour surmonter les incompréhensions et faciliter la régularisation. « On va privilégier le dialogue d’abord parce que dans toutes les contestations c’est d’abord une incompréhension. Certes il y a eu des contestations mais c’est n’est pas comme on le présente sur les réseaux sociaux parce qu’à Kaolack rien que la journée d’hier les statistiques font état de 150 mutations pour la journée d’aujourd’hui nous sommes à un taux de 450 mutations donc ceux qui ont des papiers complets sont en train de faire leurs mutations. Ceux qui n’ont pas de papiers ont besoin d’orientation pour savoir les démarches mais si la moto est légalement acquise. Donc il n’y a aucun problème sur la procédure peut-être c’est la communication avec eux qui fait défaut pour certains d’entre eux. Mais le travail continue et on va poursuivre les discussions aussi. »
Il a également précisé que les autorités ne comptent pas revenir sur ces mesures, car elles visent à réduire les accidents de la route, particulièrement ceux impliquant des deux-roues.
« Si les autorités reculent cela veut dire qu’on veut encore continuer de compter des morts sur nos routes. Parce que les deux tiers des accidentés au Sénégal ce sont les conducteurs des deux-roues et dans les capitales régionales les Jakarta causent beaucoup d’accidents. On ne peut pas avoir zéro cas d’accident mais on peut limiter ou amoindrir les risques d’accident. Et cela passe par un esprit tranquille avec des papiers complets. Et ce n’est pas une mesure de contrainte aussi donc je ne vois pas pourquoi l’état reculerait. Cette mesure c’est juste l’application de la loi. »
La période de gratuité des mutations s’étend jusqu’au 13 mars 2025. Après cette date, les contrôles habituels reprendront. Moustapha Gueye a évoqué la possibilité d’ouvrir des discussions sur le transport des motos-taxis à Dakar, tout en insistant sur la nécessité d’une approche légale et encadrée.
«Au Sénégal vous ne pouvez pas sortir une disposition légale qui permet le transport des motos taxis mais néanmoins il y a le circulaire de 2012 qui permet le transport des motos taxis dans les agglomérations régionales hors de Dakar mais dans la hiérarchie des normes un circulaire ne peut pas remplacer une loi. Donc c’est juste des autorisations parce que le transport des motos à Dakar dans le cadre légal n’existe pas encore mais on peut ouvrir des discussions je ne dis pas qu’on va le faire ou pas. Mais on doit en discuter avec tous les acteurs pour voir la faisabilité ou non ou bien les autres alternatives mais avec tous les acteurs. Les autorités ont une volonté de discuter de tous ces sujets sur le prolongement des états généraux des transports donc ils n’ont pas à s’inquiéter. » rassure-t-il
MORTALITÉ MATERNELLE, LE SÉNÉGAL VISE UNE RÉDUCTION SIGNIFICATIVE D’ICI 2028
Dans son nouveau plan stratégique, le pays ambitionne de réduire la mortalité maternelle à 94 décès pour 100 000 naissances vivantes contre 153 en 2023.
Le Sénégal vise un objectif de 94 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2028 dans le cadre d’un nouveau plan stratégique, a-t-on appris, vendredi, du chef de la cellule de promotion et partenariat à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme), Massamba Sall.
‘’Dans le nouveau plan stratégique de la DSME, l’objectif est de réduire la mortalité maternelle de 153 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2023 à 94 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2028’’, a déclaré Massamba Sall.
Il intervenait lors d’un atelier axé sur l’utilisation du digital pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive et la création de contenus en ligne organisé par l’Association des journalistes en santé population et développement (Ajspd).
Massamba Sall a ajouté que ce plan vise aussi à ‘’réduire la mortalité infanto juvénile de 40 décès pour 1000 naissances vivantes en 2023 à 29,3 décès pour 1000 naissances vivantes en 2028’’.
Il a relevé aussi que »ce plan veut également réduire la mortalité néonatale de 23 décès pour 1000 naissances vivantes en 2023 à 15,1 décès pour 1000 naissances vivantes’’.
Concernant la mortalité infantile, ‘’le plan ambitionne de passer de 31 décès pour 1000 naissances en 2023 à 20,4 décès pour 1000 naissances vivantes d’ici 2028’’, a indiqué Massamba Sall.
Au-delà des objectifs liés aux données des indicateurs, le nouveau plan stratégique de la DSME souhaite une intégration des intrants nutritionnels dans le circuit de distribution de la SEN-PNA.
»Il est attendu du plan l’aménagement d’espaces Ado/jeunes dans toutes les structures sanitaires, le respect des normes en ressources humaines, les équipements de même que l’amélioration de la gouvernance et de la redevabilité ’’, a expliqué M. Sall.
Il a rappelé que le Sénégal est à ‘’153 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes’’.
Le Cap-Vert et le Sénégal ont les meilleurs indicateurs en Afrique subsaharienne, a-t-il relevé, soulignant toutefois que »des défis existent ».
‘’Ces défis tournent autour du renforcement de la sensibilisation et du plaidoyer pour la promotion de comportements favorables à la santé. L’autre défi c’est la révision de la loi sur la Santé de la reproduction (SR) et la signature de décrets d’application », a-t-il signalé.
A cela s’ajoutent la fonctionnalité des structures Soins obstétricaux du nouveau-né (SONU) existantes 24/24 et 7 jours /7 de même que la mise en place de coins nouveau-né en respectant les normes dans toutes les maternités.
FESPACO 2025, 235 FILMS EN COMPÉTITION DANS TOUTES LES CATÉGORIES
La 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou mettra à l’honneur 18 films sénégalais pour compétir dans différentes catégories, du 22 février au 1ᵉʳ mars prochain.
Le comité d’organisation de la 29ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) a dévoilé, vendredi, une liste de 235 films provenant de 48 pays d’Afrique dont dix-huit du Sénégal, sélectionnée pour compétir dans toutes les catégories du 22 février au 1er mars prochain, a appris l’APS.
Le Sénégal sera représenté par dix-huit films, dont le long métrage fiction ‘’Demba’’ de Mamadou Dia en course pour l’Etalon d’or de Yennenga.
Sur une liste de 1351 films visionnés, le comité de sélection a retenu 235, venant de 48 pays, a déclaré le président du comité général d’organisation, Bétamou Fidèle Aymar Tamini, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.
‘’C’est l’une des rares fois qu’autant de films soient sélectionnés sur tout le continent africain. Nous sommes très fiers de cette sélection, c’est une belle cuvée avec beaucoup de premières mondiales . Ce sont des films qui reflètent la dynamique de la production africaine, l’esprit de créativité de nos réalisateurs. Cela montre l’importance du Fespaco dans cette panoplie de festivals’’, a analysé le délégué général du Fespaco, Alex Moussa Sawadogo.
Selon les documents transmis à l’APS, ‘’Demba’’ du cinéaste Mamadou Dia est le seul film sénégalais en lice pour l’Etalon d’or du Yennenga dans la catégorie long métrage fiction où on retrouve 17 films de seize nationalités en compétition officielle.
‘’Le Sénégal qui est toujours présent avec un film. (…) +Demba+ très beau film qui traite de la vie après la retraite, un film qui donne à réfléchir sur notre rapport à la société’’, a dit le délégué général.
Cette sélection ‘’honore’’ son réalisateur Mamadou Dia, pour qui ‘’c’est une victoire d’aller au Fespaco et +Demba+ est un film fait collectivement’’.
‘’Le Fespaco reconnait tout un travail d’équipe dont celui qui a été fait majoritairement avec des connaissances et des finances locales. Cela nous rend d’autant plus heureux que c’est notre festival, le festival panafricain dont on rêvait d’aller. Toute l’équipe du film est contente’’, a réagi Mamadou Dia par liaison téléphonique.
M. Dia a ajouté que ’’Demba est un film très personnel » qu’il va partager à »ce festival de grande classe ». »Il est donc important que les habitants de Matam connaissent cela, c’est tout un plaisir’’, a t-il dit.
Le pays invité d’honneur, le Tchad est représenté dans cette catégorie par le film ‘’Diya de Achille Ronaimou tandis que le pays organisateur, le Burkina Faso, est le seul représenté par deux films à savoir ‘’Katanga, la danse des scorpions’’ de Dani Kouyaté et ‘’Les Invertueuses’’ de Chloé Aïcha Boro.
Les pays habitués, comme le Maroc, le Mali, la Tunisie, l’Algérie et la République démocratique du Congo y sont représentés chacun par un film, non sans oublier de signaler le retour du Nigéria.
Selon le délégué général, de rares pays figurent dans cette sélection.
Il s’agit, dit-il ‘’ de la Guinée Bissau et du Cap-Vert’’, qui »inscrit tout doucement son nom sur la carte des cinémas d’Afrique’’.
D’autres sélections seront dévoilées dans quelques jours au Tchad pays invité d’honneur, annonce Alex Moussa Sawadogo.
Liste des films sénégalais sélectionnés
Long métrage fiction
‘’Demba’’ de Mamadou Dia
Fespaco shorts (courts métrages)
‘’2002, bataille contre l’oubli’’ de Abdoul Aziz Basse
‘’Beutset’’ de Alicia Mendy
‘’Langue maternelle’’ de Mariama Ndiaye
‘’Lees waxul’’ de Yoro Mbaye
‘’Nous les griots’’ de Demba Konaté
Fespaco Séries télévisions
‘’Debbo’’ de Abdoulahad Wone
‘’Hair lover’’ de Babacar Niang
Fespaco Sukabé (pour les enfants)
‘’Kreme’’ de Magaye Gaye
‘’Les yeux de Mabil’’ de Khadiatou Sow
‘’Timpi tampa (empreinte)’’ de Adama Bineta Sow
Films d’animation
‘’Les aventures de Kady et Djudju (l’empire du Ghana)’’ de Fatoumata Bathily
‘’Milimo’’ de kémane Bâ
Section Panorama
‘’Banel et Adama’’ de Ramata-Toulaye Sy
‘’Ndar -Saga Waalo’’ de Ousmane William Mbaye
‘’Yambo Ouologuem, la blessure’’ de Kalidou Sy
Fespaco VR
»Dakar faan Club » (série)
»Ndokette » Atelier N’dokette (Sénégal-Guinée)
VIDEO
L'ARMÉE FANTÔME DE MACRON EN AFRIQUE
Derrière ses départs médiatisés du continent africain se cache une réalité plus complexe : dans des aéroports désaffectés, des écoles de cybersécurité et des missions de conseil, l'armée française réinvente sa présence
Du déploiement spectaculaire aux opérations furtives, l'armée française opère une mutation sans précédent sur le continent africain. Exit les bases militaires imposantes et les défilés de Mirage dans le ciel sahélien. Une nouvelle stratégie, plus discrète mais tout aussi stratégique, prend forme dans l'ombre.
Cette métamorphose s'illustre parfaitement au Bénin. Là où jadis les uniformes français s'affichaient ouvertement, des agents opèrent désormais sous couvert d'instructeurs. L'aéroport supposément désaffecté de Tourou s'est transformé en hub secret de surveillance, où drones et avions de reconnaissance scrutent silencieusement les frontières avec le Niger et le Mali.
En Côte d'Ivoire, la transformation est encore plus subtile. Le retrait très médiatisé du 43e BIMA masque une réinvention complète du dispositif militaire. Une école de cybersécurité a pris racine, pendant qu'un réseau discret de renseignement se déploie dans l'ombre des anciennes installations.
Le changement s'étend jusqu'aux méthodes d'influence. Les bataillons d'infanterie cèdent la place aux experts en guerre numérique. Les réseaux sociaux deviennent le nouveau champ de bataille, où des cellules spécialisées mènent des opérations d'influence sophistiquées.
Cette transformation forcée, née des expulsions successives du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et du Sénégal, dessine les contours d'une nouvelle ère. L'armée française, autrefois symbole de puissance visible, se réinvente en force invisible. Une révolution silencieuse qui marque la fin d'une époque et le début d'une autre, plus discrètement mais non moins présente.
LE SÉNÉGAL, DEUXIÈME PLUS GRAND IMPORTATEUR DE LAIT EN AFRIQUE DE L’OUEST
En 2021, 75 % de ses besoins en lait ont été couverts par des poudres lactées enrichies en matières grasses végétales, représentant une facture de plus de 145 milliards de FCFA.
Les importations de l’Afrique de l’Ouest en produits laitiers s’élèvent à 2,14 milliards d’euros (plus de 1 401 milliards de FCFA) en 2020, soit environ 3 % des importations mondiales de produits laitiers selon la revue « Economie rurale » publiée en décembre 2023. Ce document, produit par le chercheur Djiby Dia de l’Institut sénégalais de recherches agricoles et d’autres experts français, est intitulé : « L’essor du commerce de poudres lactées ré-engraissées avec de l’huile de palme : Le cas des exportations européennes en Afrique de l’Ouest ».
D’après cette enquête, l’Union européenne est de loin le premier fournisseur en produits laitiers de l’Afrique de l’Ouest avec 69 % de ses importations en 2020 contre 60 % en 2010. « Les quatre principaux pays clients de l’Ue en Afrique de l’Ouest sont le Nigeria (32 % du total des exportations de produits laitiers en 2020), le Sénégal (20 %), la Côte d’Ivoire (10 %) et le Mali (7 %) », souligne la revue.
S’agissant des poudres lactées liées aux Matières grasses végétales (Mgv), le Sénégal vire en tête concernant la valeur financière des exportations de l’Ue. En 2021, Bruxelles a gagné 223 millions d’euros, soit plus de 145 milliards de FCFA au Sénégal. Il s’agit de 75 % des besoins en lait du pays. Le Nigéria occupe la deuxième place avec plus de 142 milliards de FCFA, soit 46 % de ses besoins laitiers alors que la Côte d’Ivoire complète le podium avec 47,6 milliards de FCFA, soit 49 % des produits laitiers. En somme, l’Ue a obtenu un montant de 781 millions d’euros, soit près de 510 milliards de FCFA en Afrique de l’Ouest rien qu’en exportant des poudres lactées Mvg au cours de l’année 2021.
De plus, l’Afrique de l’Ouest représente 36 % des exportations européennes de poudres de lait Mvg en 2021. « Le Sénégal et le Nigeria occupent la première place des pays importateurs avec chacun 28 % du total des poudres Mgv européennes importées en Afrique de l’Ouest en 2021 », mentionnent les chercheurs. Contactée, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) précise qu’en 2022, le disponible en lait était de 573,8 millions de litres dont 50 % provenant de la production locale et 50 % des importations. Cependant, l’Ansd note que les importations de lait et de produits laitiers sont passées de 178,3 millions en 2021 à 285,9 millions de litres en 2022, soit une augmentation de 60 % en valeur relative et de 107,6 millions de litres en valeur absolue. « Cette situation s’explique par une hausse du lait en poudre de 66 %. La consommation per capita est de 37,05 litres/hbt », indique l’Ansd qui signale que 95 % du lait en poudre provient de l’Ue.
PAR CHERIF DIOP
PASTEF, LE DILEMME DES MILITANTS BIGOTS
Dans un contexte où le Sénégal expérimente une nouvelle alternance politique, le Pastef se retrouve face à un dilemme inédit : composer avec une frange de militants aux positions radicales, devenus un contre-pouvoir informel
Dans un contexte où le Sénégal expérimente une nouvelle alternance politique, le Pastef se retrouve face à un dilemme inédit : composer avec une frange de militants aux positions radicales, devenus un contre-pouvoir informel. Entre loyauté envers ces cerbères du Projet et protection des institutions républicaines, Ousmane Sonko et son gouvernement naviguent en eaux troubles. Dans cet article incisif, cherif Diop explore les enjeux de cette contestation interne, l'impact des réseaux sociaux entre autres.
Au Sénégal, la troisième alternance fait face à un contre-pouvoir d’un nouveau genre.
Si la détention du pouvoir procède de l’élection, son exercice se lie à d’autres mécanismes de gestion.
À ce propos, le lancement prochain de la plateforme Ligeeyal sa reew, « qui permettra à chaque Sénégalais de déposer sa candidature aux postes publics en compétition » est à rebours de la levée de boucliers contre la nomination de citoyens non membres de Pastef ou qui auraient critiqué le Projet. Chaque Sénégalais, quelle que soit son origine ou ses opinions a sa place au sein de la République, sauf celles et ceux qui affichent des penchants, ethnicistes, séparatistes. Les autorités ont la responsabilité de contourner les marches du communautarisme qui mènent tout droit vers un gouffre bien sombre. Les sympathisants bigots de Pastef disent exprimer leur désaccord au nom de la démocratie. Cependant, cette contestation « démocratique » interne peut paraître cocasse à bien des égards, mais révèle une nouvelle donne pas si inintéressante, si elle est utilisée à bon escient.
Un contre-pouvoir d'un nouveau genre
Ousmane Sonko n’est pas Périclès le père de la démocratie radicale, et on est encore très loin de la démocratie athénienne mais, Pastef a promis une révolution copernicienne de la gestion des affaires de la cité « Li nieup book, nieup jotsi ». Sous ce prisme, la « rébellion » née de la nomination de Aoua Bokar Ly, la deuxième du genre après l’épisode Samba Ndiaye, est de bon augure, si de tels agissements peuvent servir l’intérêt général et non le desiderata « pastéfien ». Au Sénégal, le bon vouloir de l’autorité a très souvent prévalu. Or, « Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir », formule célèbre de l’une des figures clés des lumières. À la lumière de cette vive polémique, les militants bigots ont montré qu’ils peuvent jouer le rôle d’un puissant contrepouvoir certes informel, mais tout aussi redoutable, au point de faire réagir nuitamment leur président de parti. Le maharaja de pastef s’est érigé en bouclier du chef de l’État contre les patriotards à l’insulte abondante à l’endroit du président de la République.
La constitution sénégalaise a fait de son gardien « un monarque élu » qui s’arroge presque tous les pouvoirs.
Le changement « systémique » tant chanté ferait un pas de géant, si les cerbères du PROJET se muent en défenseurs du temple républicain. Contrôlant l’action de l’ État, de la même manière qu’ils ont réussi, un temps, à imposer un récit dominant au sein de l’opinion, par le canal révolutionnaire des réseaux sociaux. Et si cette même volonté guidait leur jugement objectif de l’action publique ? Ce tournant historique permettrait une surveillance constante du mode de gestion de nos autorités. De telle manière que, tout poste convoité ne soit plus un privilège encore moins une sinécure. À cette condition, l’avènement de Bassirou Diomaye Faye se révélera une véritable respiration démocratique. En attendant l’effectivité de la transformation socio-économique du Sénégal, une autre paire de manches.