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14 juillet 2025
LA CEDEAO EN MODE FAST TRACK POUR LA MISE EN PLACE DE SA FORCE REGIONALE
Les experts de la Cédéao se réunissent cette semaine à Abuja pour renforcer les capacités régionales de maintien de la paix, à travers la Force en attente.
Les experts de la Cédéao se réunissent cette semaine à Abuja pour renforcer les capacités régionales de maintien de la paix, à travers la Force en attente.
La réunion actuelle à la Cédéao, qui se tient du 24 au 28 février 2025, rassemble des experts gouvernementaux, des responsables militaires et des spécialistes de la sécurité des États membres. Organisée par la Division des opérations de soutien à la paix de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), cette rencontre de cinq jours vise à valider des politiques clés pour renforcer la Force en attente de la Cédéao (FAC) et améliorer les capacités régionales de maintien de la paix.
Les travaux se concentrent particulièrement sur l’amélioration des cadres logistiques et opérationnels nécessaires pour assurer une réponse rapide aux crises et des opérations de paix durables. Les politiques qui seront validées au terme de cette rencontre serviront de feuille de route pour renforcer durablement la paix et la sécurité dans la région.
Cette réunion technique s’inscrit dans le prolongement des décisions stratégiques prises lors de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao du 15 décembre dernier à Abuja. Face aux nombreuses attaques de groupes jihadistes qui frappent régulièrement plusieurs pays de la sous-région, les dirigeants ouest-africains avaient alors décidé d’accélérer l’activation de la force régionale de lutte contre le terrorisme, prévue dès 2025.
Cette initiative s’arrime au Plan d’action 2020-2024 pour l’éradication du terrorisme, qui sera ajusté en fonction de l’évolution du contexte sécuritaire. Une réunion des ministres des Finances et de la Défense doit également être organisée pour définir les modalités de financement de cette force, considérée comme cruciale pour contrer les menaces croissantes des groupes armés terroristes.
Lors du sommet de décembre, la Conférence avait salué les efforts de coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme, notamment à travers l’Initiative d’Accra et la Force multinationale mixte du bassin du lac Tchad, et avait chargé la Commission de la Cédéao de renforcer son soutien aux initiatives en cours.
Ces décisions font suite aux discussions du Comité des Chefs d’état-major de la Cédéao (CCDS) en août 2024, où les chefs militaires ouest-africains avaient réaffirmé leur engagement à combattre le terrorisme pour préserver la stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest.
Lors de la 42e réunion du CCDS, du 7 au 9 août 2024, présidée par le général Christopher Musa, chef d’état-major de la défense du Nigéria, la coopération régionale pour contrer le terrorisme avait été mise en avant comme une priorité absolue. Les chefs d’état-major avaient souligné la nécessité de renforcer la coopération en matière de renseignement et d’unir leurs efforts contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
« Aucune nation ne peut relever seule ces défis. Notre force réside dans notre unité et notre détermination collective à protéger la stabilité et la gouvernance démocratique en Afrique de l’Ouest », avait alors insisté le général Musa.
Un des points saillants de cette réunion d’août a été l’approbation d’une mission de sécurité en Sierra Léone, composée de 1 200 hommes, pour soutenir les efforts nationaux dans la lutte contre les groupes armés terroristes, faisant suite à une directive de l’Autorité des chefs d’État de la Cédéao prise lors de son 64e sommet ordinaire en décembre 2023.
Le CCDS a également réaffirmé son engagement à activer la Force en attente de la Cédéao (ESF), avec un objectif de 5 000 hommes, dont une brigade antiterroriste de 1 650 hommes en priorité. Cette force sera essentielle pour faire face rapidement et efficacement aux menaces terroristes qui pèsent sur la région.
LE SAES PROLONGE SA GRÈVE POUR TROIS JOURS FACE AU NON-RESPECT DES ENGAGEMENTS GOUVERNEMENTAUX
Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) a annoncé la reconduction de son mot d’ordre de grève pour une durée de 72 heures, du lundi 24 au mercredi 26 février 2025.
Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) a annoncé la reconduction de son mot d’ordre de grève pour une durée de 72 heures, du lundi 24 au mercredi 26 février 2025. Cette décision, prise à l’issue des assemblées générales du 19 février, fait suite au non-respect des engagements pris par le gouvernement, notamment en ce qui concerne les droits des familles des enseignants-chercheurs décédés.
Le SAES dénonce avec fermeté la violation des protocoles d’accord et le retard pris dans la réintroduction du décret revendiqué dans le circuit administratif. Selon le syndicat, le gouvernement s’était pourtant engagé, lors de la clause de confiance du 16 décembre 2024, à signer le projet de décret dès le 18 décembre 2024.
Face à cette situation, le SAES appelle ses militants à suspendre toutes les activités pédagogiques et administratives, y compris les cours, soutenances, délibérations et formations payantes.
Le syndicat tient l’État pour seul responsable des perturbations affectant les années académiques 2023-2024 et 2024-2025, et prévient qu’aucun pacte social ne sera conclu sans une satisfaction complète de ses revendications.
Le Bureau national du SAES exhorte tous les enseignants à une mobilisation massive pour exiger l’application immédiate du protocole d’accord et le respect des engagements pris par les autorités.
LA BDK ET L’OPERATION DES 117 MILLIARDS, TROIS JOURS APRES LA PRESIDENTIELLE
Selon Libération, la Banque de Dakar (BDK) a reçu six Certificats nominatifs d’obligations (CNO) pour un montant total de 117,16 milliards de FCFA, une opération qui soulève de nombreuses interrogations.
Trois jours après l’élection présidentielle de 2024, dans une période de transition politique, une opération financière d’envergure s’est déroulée discrètement. Selon Libération, la Banque de Dakar (BDK) a reçu six Certificats nominatifs d’obligations (CNO) pour un montant total de 117,16 milliards de FCFA, une opération qui soulève de nombreuses interrogations.
Une opération en dehors des règles habituelles
Ces CNO ont été émis par le régime sortant sous prétexte de financer des dépenses prioritaires. Cependant, l’opération, qui a eu lieu le 27 mars 2024, trois jours après l’élection de Bassirou Diomaye Faye, suscite des doutes sur sa légalité et sa transparence. Normalement, les CNO servent à convertir ou reconnaître une dette envers des entités morales, mais ici, le processus semble avoir échappé aux circuits financiers classiques. Il s’agit d’un montage complexe de titrisation, permettant à l’État de solder une dette de 121,2 milliards de FCFA en empruntant à la BDK, avec la participation de plusieurs banques. Ce mécanisme impose un surcoût important, puisque l’État devra rembourser 121,2 milliards avec les intérêts.
Un timing suspect
L’une des questions concerne le timing de l’opération : pourquoi l’État a-t-il effectué cette transaction juste après l’élection présidentielle, pendant la période de transition politique marquée l’arrivée de nouveaux dirigeants ? Selon Libération, cette manœuvre semble avoir été pensée pour lier les mains des nouvelles autorités, en verrouillant une dette lourde et difficilement annulable. Ce schéma financier rend toute contestation du paiement des créances extrêmement difficile pour les nouvelles autorités, les obligeant à accepter les engagements hérités du précédent gouvernement.
Cette opération faite en catimini nécessite une enquête approfondie indique le journal. Il est essentiel de comprendre d’où proviennent ces prêts, si les créances sont légitimes et si le processus de création des CNO a été respecté. Les nouvelles autorités devront choisir entre accepter cette dette ou entreprendre des démarches pour en contester la validité.
ZOOM SUR LES RECUPERATEURS DE MBEUBEUSS
Un film documentaire pour une meilleure prise en compte des récupérateurs de Mbeubeuss, c’est ce qu’a produit Rosalind Fredericks, professeure de géographie et d’études africaines à l’Université de New York aux Etats-Unis
Un film documentaire pour une meilleure prise en compte des récupérateurs de Mbeubeuss, c’est ce qu’a produit Rosalind Fredericks, professeure de géographie et d’études africaines à l’Université de New York aux Etats-Unis. La projection du film a eu lieu ce mercredi au Centre culturel français.
De l’ordure à l’or dur, c’est le titre du film documentaire réalisé par Rosalind Fredericks, professeure de géographie et d’études africaines à l’Université de New York aux Etats-Unis. Par son titre, le film renvoie à cette mine d’or que constituent les ordures et qui sont une source de revenus pour les récupérateurs de Mbeubeuss. La réalisatrice de ce film a braqué sa caméra sur la décharge de Mbeubeuss pour mieux faire connaître le travail de ces récupérateurs qui, au-delà du profit tiré des ordures, participent à l’équilibre de l’environnement. «Le film documentaire vient à son heure. C’est un film qui permet de faire savoir ce que les récupérateurs représentent dans ce pays. Ça permet d’édifier ceux qui n’avaient aucune connaissance sur le travail de ces récupérateurs. Le regard négatif porté sur ces récupérateurs va changer une fois qu’on l’a regardé», estime Arona Niasse, président de l’Association des récupérateurs de la décharge de Mbeubeuss et membre de l’Alliance internationale des récupérateurs. «Je mène des recherches sur le secteur du nettoiement à Dakar depuis 2016 et je fais des recherches à Mbeubeuss, sur le secteur informel, sur la récupération et le recyclage. Et c’est durant ma collaboration avec les récupérateurs qu’on a pensé à faire un film pour accéder à une plus grande audience, pour souligner les complexités de la situation de Mbeubeuss et sortir la valeur de la récupération, des récupérateurs et des recycleurs à Mbeubeuss», explique Mme Fredericks.
Selon elle, ce film procède aussi d’une volonté de conscientisation pour une prise en compte des intérêts des récupérateurs face à une nouvelle donne. «On a terminé le film, donc ça c’est une première étape. Maintenant, c’est vraiment la partie plaidoyer, pour accéder à une plus grande audience et pour essayer de changer l’avenir de Mbeubeuss. Changer la politique du projet qui est en train d’être déroulé à Mbeubeuss. Ça nous a pris à peu près trois ans, on a fait quelques tournages à Mbeubeuss, mais ça s’est construit sur la recherche que je menais en 2016», fait-elle savoir. Les récupérateurs de Mbeubeuss peuvent voir leur préoccupation véhiculée à travers ce film documentaire à un moment où ils craignent pour leur gagne-pain, menacé par un projet étatique de gestion des déchets mis en place depuis 2021 et qui prévoit la fermeture de la plus grande décharge du pays.
L'OBJECTIF PRECIS DE L’ORSRE
L’Organe de régulation du système de récépissé d’entrepôt de marchandises s’est fixé pour 2025 l’objectif de produire 180 mille à 200 mille tonnes d’anacarde, contre 150 mille l’année dernière
L’Organe de régulation du système de récépissé d’entrepôt de marchandises s’est fixé pour 2025 l’objectif de produire 180 mille à 200 mille tonnes d’anacarde, contre 150 mille l’année dernière, a appris l’APS de son directeur général, Issa Wade.
“Cette année, nous voulons mieux accompagner les acteurs de la filière anacarde afin de les aider à disposer davantage de financements. En cela, il est prévu un objectif de production de 180.000 à 200.000 tonnes d’anacarde durant cette campagne de commercialisation de la filière anacarde”, a déclaré le directeur général de l’ORSRE.
Il s’exprimait, lundi, à Ziguinchor, en marge d’un atelier consacré à la mise en œuvre d’une activité promotionnelle du système de récépissé d’entrepôt à l’occasion la campagne de commercialisation de la noix de cajou dans cette région du sud du pays.
Outre des responsables de la gestion d’entrepôt, des représentants de banques et d’institutions de microfinance ont pris part à cette rencontre organisée de concert avec l’ONG Shelter For Life International, dans le cadre de la préparation de la campagne de commercialisation de l’anacarde pour l’année 2025.
Cet atelier visait essentiellement à “évaluer, ajuster et améliorer le dispositif qui avait été mis en place auprès des organisations de producteurs, tout en jetant les bases des orientations stratégiques et des objectifs de l’ORSRE pour la filière anacarde en 2025”, a expliqué Issa Wade.
Il visait également, selon lui, à mettre en place un “cadre de contractualisation entre acteurs (producteurs, commerçants, transformateurs) afin de garantir le bon dénouement des financements sur récépissé d’entrepôt et de réduire considérablement les risque de mévente”.
“L’année dernière, on avait obtenu un objectif qui équivaut à 150.000 tonnes d’anacarde pour une valeur de 95 milliards de francs CFA”, a rappelé Issa Wade.
Le commissaire aux enquêtes économiques a relevé que, pour cette année, l’objectif sera beaucoup plus axé sur la transformation de près de 30% des produits locaux, notant qu’à l’heure actuelle cette transformation est de l’ordre de 6%.
“Nous voulons que les producteurs locaux s’investissent dans la transformation de nos matières premières pour créer plus d’emplois et de la valeur ajoutée”, a insisté le directeur général de l’Organe de régulation du système de récépissé d’entrepôt de marchandises.
Il a réaffirmé l’engagement de sa structure d’aller vers un renforcement des capacités des acteurs de la filière en matière de stockage et de conservation des produits locaux.
VERS UN PARTENARIAT ENTRE L'AMBASSADE DE FRANCE ET LE COMPLEXE CHEIKH AHMADOUL KHADIM
Le complexe Cheikh Ahmadoul Khadim pour l’éducation et la formation (CCAK-EF) et l’ambassade de France au Sénégal envisagent de nouer un partenariat, en vue de faciliter l’accès des étudiants de cette université à des bourses d’études en France.
Le complexe Cheikh Ahmadoul Khadim pour l’éducation et la formation (CCAK-EF) et l’ambassade de France au Sénégal envisagent de nouer un partenariat, en vue de faciliter l’accès des étudiants de cette université à des bourses d’études en France.
“(…) Nous avons été impressionnés à la fois par les enseignements dispensés au complexe, ainsi que par la bibliothèque et le centre de recherche sur les écrits de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké”, a déclaré l’ambassadrice de France au Sénégal, Christine Fages.
Mme Fage s’adressait à la presse au terme d’une visite à Touba, où elle s’est rendue lundi en compagnie de ses collaborateurs.
Dans la cité religieuse, elle a été reçue par le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, avant de se rendre au CCAK-EF.
Durant son passage à Touba, elle a évoqué avec les responsables de cet institut, la nécessité d’un partenariat portant sur l’octroi de bourses d’études, le partage d’archives et la préservation du patrimoine mémoriel.
Christine Fages a souligné l’importance des liens historiques entre la France et la communauté mouride, un sujet qui suscite un intérêt croissant chez les chercheurs.
De son côté, le recteur de l’université Cheikh Ahmadoul Khadim, Pr Lamine Guèye, s’est félicité de cette visite. Il a assuré que les deux parties vont travailler à la concrétisation d’un partenariat, pour permettre aux étudiants du CCAK-EF de poursuivre leurs études en France.
LE ROLE DETERMINANT DES LANGUES NATIONALES REAFIRME A PARIS
Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Guirassy, a réaffirmé ‘’le rôle déterminant des langues nationales dans l’éducation et le développement’’, lundi, lors d’une intervention à l’occasion de la célébration de la langue maternelle ...
Le ministre de l’Education nationale, Moustapha Guirassy, a réaffirmé ‘’le rôle déterminant des langues nationales dans l’éducation et le développement’’, lundi, lors d’une intervention à l’occasion de la célébration de la langue maternelle au siège de l’UNESCO, à Paris, indique un communiqué du service communication de son ministère.
En Afrique, a souligné le ministre, ‘’la langue d’apprentissage est souvent une barrière pour de nombreux élèves”. “Pourtant, l’éducation dans une langue que l’enfant comprend dès ses premières années est un facteur déterminant pour la réussite scolaire et l’inclusion sociale’’, fait-il remarquer.
Il a rappelé que le Sénégal a fait le choix ‘’d’intégrer progressivement” les langues nationales dans le système éducatif. A l’en croire, ces langues représentent “bien plus qu’un patrimoine culturel”. Selon lui, ”elles sont un levier puissant pour réduire les inégalités et améliorer la qualité des apprentissages’’.
L'HOMME QUI AVAIT INSULTE LA FAMILLE DU PREMIER MINISTRE CONDAMNE
Le tribunal des flagrants délits de Ziguinchor a condamné, mardi, Ahmeth Ndiaye, à une peine de prison d’un mois ferme pour intrusion dans un domicile privé et injures publiques à l’encontre de la famille du Premier ministre, Ousmane Sonko
Le tribunal des flagrants délits de Ziguinchor a condamné, mardi, Ahmeth Ndiaye, à une peine de prison d’un mois ferme pour intrusion dans un domicile privé et injures publiques à l’encontre de la famille du Premier ministre, Ousmane Sonko, a constaté l’APS.
Ahmeth Ndiaye qui pourra sortir de prison le 4 mars comparaissait pour des faits d’agression, d’intrusion dans un domicile privé et d’injures publiques à l’encontre de la famille du chef du gouvernement, Ousmane Sonko.
A l’audience mardi dernier, le directeur des buildings de l’entreprise Ecotra avait reconnu avoir tenu ces propos “désobligeants”, expliquant son acte par un coup du destin.
Confronté aux deux frères du Premier ministre, Ahmeth Ndiaye avait également déclaré les connaître depuis longtemps et n’avoir aucune haine à leur encontre.
Au début du procès, il avait pourtant nié s’être présenté sur les lieux avec une arme.
Ce mardi, par la voix de ses avocats et des deux frères du Premier ministre présents dans la salle, la famille du chef du gouvernement a fait savoir qu’elle pardonnait l’acte “inconscient” d’Ahmeth Ndiaye.
Elle n’a pas non plus demandé des dommages et intérêts au mis en cause.
LE COURT METRAGE EN DEBAT
Les trois réalisateurs Mo Harawe de la Somalie, Marie Clémentine Dusabejambo du Rwanda et Salam Zampaligré du Burkina Faso ont revisité les spécificités du genre au cours d’un panel hier.
Par Mame Woury THIOUBOU – (Envoyée spéciale à Ouagadougou) |
Publication 25/02/2025
Le court métrage comme lieu d’expérimentation, d’apprentissage et de formation. Les trois réalisateurs Mo Harawe de la Somalie, Marie Clémentine Dusabejambo du Rwanda et Salam Zampaligré du Burkina Faso ont revisité les spécificités du genre au cours d’un panel hier.
– Trois cinéastes, trois pays et trois regards. «Le court métrage : espace de liberté et d’émergence de nouveaux talents», c’est autour de ce thème que Mo Harawe, réalisateur somalien en compétition pour l’Etalon d’or du long métrage fiction avec The village next to paradise, Marie-Clémentine Dusabejambo et Salam Zampaligré ont débattu ce lundi à la mairie de Ouagadougou. Pour ces cinéastes, court métrage rime avec liberté. «C’est un genre dans lequel on a le temps d’expérimenter sa liberté. Il n’y a pas de restriction, sauf le temps. Et on doit réfléchir à la manière de traiter son sujet. C’est sur ce terrain que vous pouvez expérimenter et aller au-delà des normes», estime le réalisateur somalien, auteur de 4 courts métrages. Selon lui, ce genre rend fort et résilient face à la difficulté du long, notamment la distribution ou le financement. Il est également formateur du point de vue du réalisateur burkinabè, Salam Zampaligré. Revenant sur son expérience, il estime que le court métrage est une école. «Le court permet d’apprendre. Animateur de cinéclub, je connaissais pas mal de choses sur les théories du cinéma. Mais devant faire un film pour entrer à la Femis, je me suis demandé comment je fais ce film, où je dépose ma caméra.» «Dans un court métrage, chaque seconde compte. Et quand on débute, on a souvent un budget restreint», ajoute Marie Clémentine.
Le Somalien Mo Harawe a inscrit son nom dans les livres du cinéma africain en remportant, en 2023, le Poulain d’or du court métrage. Pourtant, il est né dans un pays en guerre et où le cinéma n’a pas vraiment eu une histoire. «Le défi, ce n’est pas de faire des films, mais que les populations puissent regarder ces films. Le contexte fait que les gens sont plus portés vers la littérature et les poèmes. En Somalie, le poète est au top dans la création et le cinéaste en bas», résume le réalisateur dont le compatriote, Khadar Ahmed, a remporté la récompense suprême lors du Fespaco 2021, signe de la naissance d’un mouvement profond et salvateur qui permet de porter à l’écran des histoires singulières d’un pays en souffrance.
Genre à part entière, le court métrage est aussi un espace d’apprentissage, d’expérimentation et de formation. Autodidacte et appartenant à la génération post-génocide, la Rwandaise Marie Clémentine estime que dans son pays, «le court a été une passerelle». Dans ce Rwanda d’après-génocide, des collectifs de jeunes s’étaient créés. Et c’est en rejoignant un de ces collectifs que la réalisatrice commence sa carrière cinématographique. «Après le génocide, les cinéastes n’avaient pas l’expérience de parler d’eux-mêmes. Et le défi, c’était de se comprendre soi-même et de comprendre ce qu’on était en train de raconter. Il fallait de la liberté et de la créativité.» Liberté, mais aussi responsabilité face aux générations futures dans le contexte de ce pays en reconstruction.
Le court, un passage obligé ?
Aujourd’hui, difficile pour un réalisateur de ne pas passer par la case court métrage avant de s’attaquer à un long. Beaucoup de cinéastes ont dû se prêter à cet exercice. Angèle Diabang, désirant développer l’adaptation d’Une si longue lettre en long métrage, malgré la réalisation de plusieurs documentaires, a d’abord réalisé Ma coépouse bien aimée, «pour voir comment diriger des acteurs et maîtriser un plateau». Même cas de figure pour Ramata-Toulaye Sy. Avant d’aller vers la réalisation de Banel et Adama, c’est avec Astel que la jeune réalisatrice expérimente ses choix esthétiques et ses dispositifs. Mais pour le réalisateur somalien, cette façon de voir est le résultat de l’influence du capitalisme. «Ceux qui posent cette question sont dans une perspective capitaliste», dit-il. En effet, l’accès sélectif à des fonds de financement rend quasi obligatoire pour les réalisateurs le fait de présenter la preuve qu’ils maîtrisent leur sujet. «Je pense que c’est un passage obligatoire», souligne Salam Zampaligré.
Hors des circuits de distribution
Malgré ses spécificités, le court métrage reste quelque peu en marge, en termes de financement comme de distribution. Obligé de tourner son économie vers la télévision, le court métrage est souvent absent dans les salles de cinéma, déplore le réalisateur burkinabè. «Le premier canal de distribution des courts métrages, ce sont les festivals. C’est un genre marginalisé, et économiquement, il n’existe même dans les télévisions qu’après un succès en festival.» Cette marginalisation est perceptible également dans les guichets de financements, tournés vers la production d’abord.
Entrée en lice de Demba
C’est ce lundi que le film de Mamadou Dia, Demba, est entré en lice dans la compétition officielle des longs métrages fiction de cette 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). La toute première projection a été remarquablement suivie par une foule nombreuse au Ciné Burkina. Une deuxième projection est prévue aujourd’hui à 20h 30 au Canal Olympia Yennenga de Ouaga 2000. Traitant de la maladie mentale à travers l’histoire de Demba, le film est une plongée dans la vie d’un homme qui a perdu sa femme et qui souffre de dépression.
LOUGA SOUS LE CHOC
Un grave accident de la route s’est produit dans la nuit du lundi 24 février 2025, à la sortie de Louga, en direction de Saint-Louis, près du village de Keur Bara Wade. Un véhicule de type « sept places » a violemment percuté un arbre, faisant sept blessé
Un grave accident de la route s’est produit dans la nuit du lundi 24 février 2025, à la sortie de Louga, en direction de Saint-Louis, près du village de Keur Bara Wade. Un véhicule de type « sept places » a violemment percuté un arbre, faisant sept blessés, dont trois dans un état grave, selon des sources sécuritaires.
D’après les premiers éléments de l’enquête, le véhicule aurait perdu le contrôle avant de terminer sa course contre un arbre en bordure de route. La cause exacte de l’accident reste encore à déterminer, mais une vitesse excessive ou un problème mécanique pourraient être en cause.
Les secours sont rapidement intervenus pour évacuer les blessés vers l’Hôpital régional de Louga. Parmi les sept victimes, trois souffrent de blessures graves nécessitant une prise en charge urgente, tandis que les quatre autres présentent des blessures légères.