SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 mai 2025
LA PERCEPTION DES SONDAGES VARIE EN FONCTION DES POSITIONS DES ACTEURS
Enseignante chercheuse en Science politique et en journalisme au CESTI, Dr Yacine Diagne souligne que l’interdiction des sondages d’opinion au Sénégal peut être perçue comme une entrave à la liberté d’expression.
Enseignante chercheuse en Science politique et en journalisme au Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (Cesti) de l’Ucad, Dr Yacine Diagne souligne que l’interdiction des sondages d’opinion au Sénégal peut être perçue comme une entrave à la liberté d’expression. Dans cet entretien, elle insiste sur la nécessité d’un cadre juridique et d’une régulation indépendante pour garantir une utilisation responsable des sondages.
Selon la chercheuse, l’interdiction des sondages peut être perçue « comme une marque de scepticisme envers la transparence dans le processus démocratique ». Bien que certains sociologues questionnent la légitimité des sondages, « ces derniers peuvent influencer les comportements électoraux en projetant des perspectives, parfois néfastes », explique-t-elle. Ainsi, « leur perception varie en fonction des positions des acteurs dans le champ politique. Les régimes en place peuvent redouter les sondages lorsque leurs résultats révèlent une baisse de leur capital sympathie. Les partis d’opposition, quant à eux, peuvent les suspecter de partialité et les considérer comme un dispositif potentiel de désinformation. Pour les citoyens ordinaires, leur méfiance découle souvent d’un manque d’information sur l’utilité des sondages dans les processus démocratiques ».
Le sondage d’opinion est-il un allié de la démocratie, ou constitue-t-il une menace sur les principes démocratiques ? Pour Yacine Diane, « l’impact des sondages dépend de leur conception, de leur interprétation et de leur usage ». En tant qu’alliés de la démocratie, ils permettent aux décideurs publics d’être mieux informés sur les préoccupations et les attentes des citoyens ordinaires. Cependant, prévient-elle, « lorsque les résultats sont biaisés, manipulés ou mal interprétés, ils risquent de compromettre les principes démocratiques en renforçant la désinformation ou en accentuant la polarisation du champ politique ».
Qui de leur influence sur les politiques publiques et les décisions des gouvernants ? « Ils peuvent guider les pouvoirs publics dans l’élaboration de leur vision stratégique des politiques publiques avec les priorités des citoyens ordinaires lorsqu’ils sont réalisés de manière objective », explique le Dr Yacine Diagne, auteur d’une thèse intitulée « Sociologie politique d’une expérience de démocratie participative. Le cas d’une radio communautaire au Sénégal », en 2014 (Paris 9). Elle souligne aussi qu’une mauvaise interprétation des résultats peut entraîner des effets néfastes et amener les gouvernants à privilégier des mesures inefficaces pour plaire à l’opinion publique, « même si cela met en péril les finances publiques. L’interdiction des sondages d’opinion ne constitue elle pas une entrave à la liberté d’expression ? Selon elle, cela peut être perçu comme « une entrave à la liberté d’expression, un principe fondamental d’un débat éclairé, surtout si elle est généralisée et non motivée ».
En effet, « elle peut empêcher les médias et les citoyens d’accéder à des données et des informations fiables pour enrichir le débat démocratique. Cependant, tout dépend des motifs, du contexte et des implications de cette interdiction ». Se faisant plus précise, elle explique que « l’interdiction peut être légitime si l’objectif est de préserver l’ordre public, surtout dans un contexte de polarisation politique et médiatique. En effet, en période de campagne électorale, les sondages peuvent fausser les résultats en favorisant des effets tels que le « Bandwagon » (suivre le candidat favori) ou le « Underdog effect » (soutenir le candidat perçu comme perdant) » Interrogée sur l’encadrement effectif des sondages d’opinions au Sénégal, elle juge que la mise en place d’un cadre juridique clair, accompagné d’une régulation indépendante et d’une sensibilisation générale, pourrait constituer une alternative viable à l’interdiction des sondages d’opinion au Sénégal.
« La création d’un organe de régulation chargé de superviser les sondages, de vérifier les méthodologies employées et d’auditer les instituts pour garantir le respect des normes, renforcerait la transparence et favoriserait une contribution constructive des sondages au débat public », soutient-elle. Par ailleurs, elle estime que « restreindre la publication des sondages à des périodes précises, notamment en dehors des campagnes électorales, permettrait de limiter les risques de manipulation ou d’influence excessive sur l’opinion publique.
BAROMETRES D’OPINION, UN OUTIL CLÉ POUR UNE GOUVERNANCE PARTICIPATIVE
Des experts politiques plaident pour une réforme du cadre juridique afin de permettre une meilleure intégration des attentes citoyennes dans l'élaboration des politiques publiques.
Des experts politiques soulignent la nécessité de réformer le cadre juridique pour permettre une meilleure intégration des attentes citoyennes dans l’élaboration des politiques publiques. Ils plaident en faveur d’une modernisation de la législation, estimant que la prise en compte effective de l’opinion ne peut que favoriser une gouvernance plus transparente et réactive aux besoins des populations.
Au Sénégal, les sondages sont encadrés par la loi de 1986 et ne sont pas publiés. Les instituts de sondages même s’ils existent ne peuvent porter au public les résultats de leurs enquêtes. Leur action dans ce domaine est limitée et les risques de poursuites sont énormes. Des réformes sont donc nécessaires si l’on souhaite que les sondages d’opinion puissent jouer un rôle important dans la société démocratique. Cela suppose un comportement nouveau de la part de l’administration, notamment la communication des fichiers sur lesquels repose le travail des instituts de sondage et surtout les techniques et méthodes utilisées. En effet, les pratiques de sondages essentiels dans un contexte démocratique ne sont pas autorisées, du moins leur publication comme dans les grandes démocraties.
Selon Moussa Diaw, professeur de sciences politiques à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, un long chemin reste à parcourir si l’on veut que les sondages participent au développement des mœurs démocratiques au Sénégal. « Aujourd’hui, les sondages n’influencent pas les politiques publiques et les décisions gouvernementales, car les citoyens ne sont pas impliqués, simplement parce que ces sondages ne sont pas accessibles au grand public », a-t-il expliqué, estimant que des réformes urgentes sont nécessaires pour prendre en compte l’opinion dans la confection et la mise en œuvre des politiques publiques. « Le sondage d’opinion est donc un outil indispensable pour intégrer les avis des citoyens dans les prises de décision et dans la visibilité des politiques gouvernementales », a-t-il déclaré. À son avis, on se méfie souvent des sondages lorsqu’ils ne sont pas favorables à la politique gouvernementale, dans le but de dissimuler les faiblesses de celle-ci. En outre, poursuit-il, l’État ne s’efforce pas de publier des sondages qui ne lui seraient pas favorables. D’où l’interdiction de la publication des sondages d’opinion. « Il existe également un risque de manipulation de l’opinion. De toute manière, le sondage peut être apprécié sous deux dimensions, mais reste un outil précieux dans une démocratie, car la contradiction est inhérente à l’esprit démocratique », souligne-t-il.
Pour sa part, Momar Thiam, conseiller en communication et responsable du cabinet WellCom’In Communication, affirme que mesurer l’opinion n’est pas une mince affaire pour deux raisons. À son avis, l’opinion est un terme pluriel et complexe. On peut y inclure ce que l’on veut, en fonction de ses objectifs, de son ressenti, du contexte et de la conjoncture du moment, qu’ils soient politiques ou autres. D’après M. Thiam, le sondage représente un instant de l’opinion, qui peut évoluer selon les contextes, les acteurs, les représentations, les actions posées et les résultats attendus. À cet égard, il déclare que « les résultats des mesures d’opinion doivent tenir compte des effets induits par ces éléments, ainsi que des marges d’erreur, surtout dans l’interprétation des résultats ».
Cependant, il souligne que les sondages constituent sans conteste un instrument nécessaire dans la prise en compte des demandes et attentes de l’opinion dans sa globalité. « C’est donc un outil qui peut renforcer la dynamique démocratique dans la gestion des affaires publiques et dans la prise en charge des priorités des populations. Le sondage, dans ce cas, ne doit pas se contenter de mesurer ou de jauger les attentes des électeurs, mais doit également être un outil pour l’exercice du pouvoir », explique-t-il. Selon Momar Thiam, la méthode des sondages d’opinion nécessite une connaissance approfondie des populations sondées et de leurs perceptions des enjeux et politiques publiques. Cela signifie que, pour réaliser un sondage, il est primordial de déterminer d’abord les objectifs prioritaires et secondaires, d’établir un échantillon des populations sondées et de délimiter la période de sondage. « C’est un gros chantier qui mérite une attention particulière et un savoir-faire de spécialistes en la matière », relève-t-il.
Il pense néanmoins que la loi de 1986 mérite d’être modernisée afin d’établir des règles plus affinées et adaptées à la dynamique démocratique et politique actuelle. À son avis, il faudrait que les autorités publiques considèrent les enquêtes d’opinion comme un outil d’orientation et d’organisation des politiques publiques. « Les citoyens, devenus majeurs, ont largement dépassé le stade de simples réceptacles de la chose publique et sont devenus de véritables acteurs dans la gestion des affaires publiques, avec l’avènement des réseaux sociaux et la possibilité d’une rétroactivité permanente. Les associer à la prise de décisions politiques serait un pas en avant vers la prise en charge de leurs demandes et doléances », a-t-il soutenu, ajoutant que cela renforcerait la perception d’une gestion démocratique des affaires publiques tout en facilitant le travail des gouvernants. « Sonder les populations sur des sujets tels que le financement des partis politiques, le nombre de partis politiques, l’emploi des jeunes, la santé publique, la formation professionnelle, etc., permettrait aux acteurs publics de se doter de points de repère précieux pour la conduite de leurs affaires », a-t-il conclu.
MESURER L’AIR DU TEMPS OU PESER L’AVENIR ?
La fréquence des alternances au sommet de l’Etat confirme la vitalité de la démocratie sénégalaise. Pour autant, la question des sondages d’opinions reste en suspens. Qui pèse quoi en dehors des élections ? Quel est l’indice de popularité des leaders ?
La fréquence des alternances au sommet de l’Etat confirme la vitalité de la démocratie sénégalaise. Pour autant, la question des sondages d’opinions reste en suspens. Qui pèse quoi en dehors des élections ? Quel est l’indice de popularité des leaders ? Dès lors, les perceptions sur « l’air du temps » continuent à forger des convictions et assoir des réputations sur la seule base des médias et des réseaux sociaux. Alors que la loi interdisant la publication des sondages durant les périodes électorales vise à protéger l’opinion publique contre la manipulation, des acteurs politiques jugent cette réglementation « obsolète » et plaident pour sa réévaluation.
24 mars 2024. Un vent de changement souffle sur le Sénégal. Une nouvelle alternance, la troisième depuis l’indépendance, est actée au premier tour de scrutin. Bassirou Diomaye Diakhar Faye est élu président de la République du Sénégal avec plus de 54 % des voix. Ce scrutin a été précédé par une guerre des chiffres pour ne pas dire des « sondages ». Entre enquêtes d’opinion prédisant une victoire éclatante de Bassirou Diomaye Faye et scores annonçant la victoire d’Amadou Ba, candidat de la coalition Benno Bokk Yakar. Cette bataille eut surtout lieu sur les réseaux sociaux.
Des chiffres sans aucune base scientifique partagés sur la toile pour faire de son candidat le futur locataire du palais. Illustration, sur X (ex twitter), un sondage non sourcé annonçait Amadou Ba vainqueur, suivi de près par Khalifa Sall, puis par Bassirou Diomaye Faye. Toutes ces publications, dépourvues de fiabilité, sont illégales, car, au Sénégal, la publication de sondages d’opinion est interdite pendant la période préélectorale et électorale, à compter de la date de publication au Journal officiel du décret portant convocation du corps électoral jusqu’à la publication définitive des résultats du scrutin.
« La publication ou la diffusion de tout sondage d’opinion ayant un rapport direct ou indirect avec un référendum ou une élection réglementée par le code électoral est interdite à compter de la date de publication au Journal officiel du décret portant convocation du corps électoral jusqu’à la publication définitive des résultats du scrutin », précise la loi du 14 avril 1986 interdisant les sondages d’opinion. L’ambition de cette loi est de protéger l’opinion publique sénégalaise contre toute manipulation à des fins politiques et commerciales. Les manquements à cette loi peuvent entraîner des peines et amendes prévues par le Code pénal pour diffusion de fausses nouvelles.
Une loi « obsolète et impertinente »
L’ancien député Cheikh Oumar Sy estime que la loi interdisant les sondages d’opinion est « obsolète ». Selon lui, elle doit être revisitée. L’opinion publique, indique-t-il, doit avoir un baromètre pour mesurer la perception des Sénégalais vis-à-vis de la mise en œuvre des politiques publiques et de l’analyse des impacts, y compris ceux liés à la politique et à la vie des partis. « Cette loi n’a plus sa raison d’être. Il faut laisser les structures capables de réaliser des sondages faire leur travail et s’assurer au maximum de la fiabilité. Puisque le seul danger qui menace est la manipulation des chiffres et le traitement de l’information qui peut être orientée dans un sens comme dans l’autre. Il faut, pour cela, la crédibilité des structures qui réalisent ces enquêtes », a déclaré l’ancien parlementaire.
Il ajoute : « Il est important que l’opinion publique puisse être mesurée par des sondages pour mieux orienter les politiques publiques, avoir une appréciation de ce qui est mis en œuvre et aider les décideurs à comprendre où les populations souhaitent que l’on concentre les priorités. Donc, il est nécessaire que ces sondages soient accessibles aux décideurs publics. »
L’ancien maire de Kaffrine et porte-parole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane, abonde dans le même sens. Pour lui, cette loi est « obsolète et inappropriée ». Il explique son point de vue : « Les sondages d’opinion sont des éléments d’évaluation qui peuvent être utiles à un gouvernement, à un décideur et aux acteurs publics en général ». De ce point de vue, il pense qu’il faut s’adapter. L’adaptation, précise-t-il, est une disposition d’esprit et de comportements permettant à l’institution et aux décideurs de s’ajuster. « Aujourd’hui, nous avons besoin, certes, de gouvernants qui ont une vision claire de ce qu’ils veulent faire, une détermination à aller dans le sens de leur conviction, mais aussi d’une capacité à réformer et à envisager l’évolution des choses dans l’avenir », a-t-il indiqué. Selon lui, tout le monde effectue des sondages, qui sont réalisés en fonction d’objectifs précis, qu’ils soient généraux ou spécifiques.
« Un décideur politique doit toujours recourir à une étude d’opinion et à l’analyse des données scientifiques pour savoir quoi faire, comment le faire, à partir de quelles ressources et dans quelle séquence temporelle », a-t-il souligné, ajoutant même que les enquêtes de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) sont une forme de sondage. Il clame donc : « Je ne vois pas pourquoi il faudrait interdire les sondages ». Mais au-delà de nos frontières, certains maintiennent la même posture que le Sénégal. Dans l’Union européenne, seize des vingt-sept pays interdisent la publication des sondages avant le jour du vote. Trois pays (Italie, Slovaquie et Luxembourg) interdisent la diffusion plus de sept jours avant les élections. C’est tout à fait le contraire aux États-Unis. Au pays de l’oncle Sam, la publication des sondages est considérée comme une liberté d’expression, et donc, ils peuvent être publiés à tout moment. En France, une interdiction de publication a longtemps été en vigueur, mais certains médias enfreignent toujours cette mesure.
Mise en place d’une commission nationale de sondages
Contrairement aux parlementaires, le journaliste et chroniqueur judiciaire, Daouda Mine pense que cette interdiction a encore tout son sens, compte tenu du nombre pléthorique de partis politiques au Sénégal, de la manipulation observée dans le paysage politique et du non-respect des règles techniques indispensables à la fiabilité des sondages. « Si la publication de ces sondages était autorisée, l’opinion serait encore plus brouillée et les contestations électorales exacerbées, chaque parti pouvant brandir un sondage commandité pour soutenir ses allégations », prévient-il, tout en précisant qu’il n’est pas interdit à un parti politique de faire réaliser un sondage par un institut pour sa propre information.
Ce qui est interdit par la loi, c’est la publication des résultats de ces sondages. Selon Daouda Mine, cette loi ne constitue pas une entrave à la liberté d’expression, surtout que les électeurs peuvent s’exprimer librement par la voie des urnes. Les différentes alternances que le Sénégal a connues, dans la paix et la sérénité, le prouvent amplement. « Cette loi sert juste à réglementer le secteur, ce qui est une prérogative régalienne reconnue à tout État », explique-t-il. En effet, la publication des sondages n’est pas interdite à tout moment. En dehors de la période préélectorale, elle est soumise à deux validations : la détention, par l’organisme qui procède à l’enquête, d’un agrément de la commission nationale des sondages (article 16), et l’obtention, par ce même organisme, d’une autorisation de publication, sur la base d’un certain nombre d’éléments à présenter à la commission (articles 17 et décret 86-616 du 22 mai 1986). D’après Daouda Mine, l’État a l’obligation de mettre en place une « commission nationale des sondages » qui devrait superviser les enquêtes d’opinion sénégalaises et donner les autorisations aux instituts de sondage avant publication. Malheureusement, il regrette que « cette commission n’ait pas été instituée ».
Selon Daouda Mine, cette loi ne constitue pas une entrave à la liberté d’expression, surtout que les électeurs peuvent s’exprimer librement par la voie des urnes. Les différentes alternances que le Sénégal a connues, dans la paix et la sérénité, le prouvent amplement. « Cette loi sert juste à réglementer le secteur, ce qui est une prérogative régalienne reconnue à tout État », explique-t-il. En effet, la publication des sondages n’est pas interdite à tout moment. En dehors de la période préélectorale, elle est soumise à deux validations : la détention, par l’organisme qui procède à l’enquête, d’un agrément de la commission nationale des sondages (article 16), et l’obtention, par ce même organisme, d’une autorisation de publication, sur la base d’un certain nombre d’éléments à présenter à la commission (articles 17 et décret 86-616 du 22 mai 1986). D’après Daouda Mine, l’État a l’obligation de mettre en place une « commission nationale des sondages » qui devrait superviser les enquêtes d’opinion sénégalaises et donner les autorisations aux instituts de sondage avant publication. Malheureusement, il regrette que « cette commission n’ait pas été instituée ».
CHEIKH TIDIANE DIÈYE MOBILISE LES ACTEURS POUR LA DÉPOLLUTION DE LA BAIE DE HANN
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a présidé une réunion pour accélérer le Projet de dépollution. Le Directeur Général de l’ONAS et des partenaires techniques et financiers ont pris part à cette rencontre.
Le 9 janvier 2025, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr. Cheikh Tidiane Dièye, a dirigé une réunion décisive pour la poursuite du Projet de dépollution de la baie de Hann. Cet événement a réuni le Directeur Général de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), Séni Diène, ainsi que des partenaires techniques et financiers du projet.
La réunion a débuté par un point sur l’état d’avancement des travaux, présenté par le coordonnateur du projet, Alioune Niang, et le Directeur de l’Assainissement, Omar Sène, qui ont mis en lumière plusieurs difficultés. En réponse, Mathieu Boche de l’Agence Française de Développement (AFD), représentant les partenaires techniques et financiers, a proposé la mise en place d’une réunion mensuelle pour suivre de manière rigoureuse l’exécution des travaux. « Il est impératif de mettre en place des actions concrètes pour résoudre ces difficultés. C’est pourquoi il serait utile d’organiser une réunion mensuelle et de présenter un rapport trimestriel au ministre », a-t-il suggéré.
Face aux retards constatés, des ajustements sont nécessaires, incluant la révision des plannings, la définition de nouveaux délais pour lever les obstacles, ainsi qu’une responsabilisation accrue des acteurs impliqués. Ibrahima Diagne, conseiller technique du Premier ministre sur les questions liées à l’eau et à l’assainissement, a insisté sur la nécessité de passer à une planification stricte, afin d’éviter les retards successifs. « Nous devons opter pour une planification opérationnelle », a-t-il ajouté.
Ces propositions ont reçu l’adhésion du ministre Dièye, qui a souligné l’importance de réorganiser la gestion des projets au sein de son département. « Pour atteindre nos objectifs, il est essentiel de revoir notre manière de gérer les projets. Cela s’applique à tous les projets sous notre supervision », a-t-il déclaré. Le ministre a également pris des décisions concrètes : la tenue mensuelle des réunions, dont la première aura lieu avant le 20 janvier 2024, ainsi que la restitution immédiate des obstacles rencontrés et des solutions proposées pour les surmonter. « Chaque acteur doit s’engager à respecter les délais et à mettre en œuvre les actions qui lui incombent. Je recommande aussi que chaque délai soit accompagné de dates précises pour lever les contraintes », a précisé le ministre.
Parmi les défis identifiés, le retard dans le décaissement des décomptes a été un point majeur. Omar Sène, le Directeur de l’Assainissement, a exprimé sa préoccupation à ce sujet, rappelant que ce retard pourrait entraîner une démobilisation des entreprises en charge des travaux, malgré leur persévérance. « Ce projet est crucial, et il est nécessaire de lever rapidement les contraintes pour avancer », a-t-il insisté.
Concernant l’état d’avancement des travaux, Alpha Diagne, du Ministère de l’Economie et des Finances, a expliqué les causes des retards de 2024, tout en rassurant que la situation était en voie de résolution. « Nous sommes proches de la fin du tunnel et nous accélérerons le processus. À l’avenir, aucun projet ne devra dépasser une durée de vie de cinq ans », a-t-il souligné.
Sur le terrain, les progrès sont notables. Le coordonnateur du projet a indiqué que la station de traitement à Mbao était achevée à 78 %, le lot 1 relatif à la construction de l’intercepteur progressait à 58 %, et le réseau industriel était à 18 %. « Des efforts sont également en cours pour la signature des conventions pour les autres lots », a ajouté Alioune Niang.
AIR SÉNÉGAL, LES CONTOURS D'UN REMANIEMENT
Cette réorganisation, qui touche plusieurs départements clés de l'entreprise, voit l'ascension de nouveaux responsables à la tête des différentes directions.
Sous la houlette du Directeur général Tidiane Ndiaye, Air Sénégal a entrepris une restructuration, marquée par un remaniement profond de son organigramme.
Un vaste réorganisation a été opéré au sein de l’organigramme d’Air Sénégal. Parmi les nouvelles figures à la tête de différentes directions, Assane Sambe s'impose désormais comme le nouveau Directeur commercial et marketing. Adja Fatou Paye Diop, quant à elle, prend les commandes du département communication, un poste clé pour soigner l'image d'une entreprise en pleine transformation.
Oumar Gueye hérite de la Direction des opérations sol, un rouage essentiel pour garantir l'efficacité des escales. Idrissa Kane, fort de son expertise technique, s'installe à la tête de la Direction technique et maintenance, tandis que Hanne Samba Sall chapeaute désormais la Direction administration générale et support, un pôle névralgique pour la gestion des ressources internes.
La Direction financière et comptable revient à Ousseynou Sow, chargé de sécuriser les fonds de la compagnie et d'optimiser ses ressources. Enfin, Pape Abdoulaye Fall prend les rênes de la Direction des opérations vol, avec pour mission de garantir des vols sans accroc et dans les délais.
Selon L’Observateur, ce remaniement d'envergure ne devrait rien au hasard. Le cabinet Adira Études et Conseils, mandaté pour accompagner la restructuration, aurait élaboré une démarche méthodologique scrupuleuse.
«Nous avons procédé à une évaluation rigoureuse des compétences des collaborateurs, basée sur des outils modernes et une méthodologie éprouvée», précise le rapport du cabinet. Chaque employé a été invité à remplir une fiche de renseignement professionnel, avant de passer par une série d'entretiens individuels.
SUPPORTERS FAUTEURS DE TROUBLES, LE JARAAF ANNONCE UNE PLAINTE
Lors d'une réunion de son bureau exécutif, le club a exprimé sa préoccupation face aux violences exercées par ces groupes de jeunes supporters, perturbant les compétitions et s'attaquant à l'entraîneur, au staff technique et aux joueurs.
iGFM (Dakar) Le Jaraaf de Dakar a annoncé une plainte contre X, contre des "supporters" se réclamant du club et identifiés comme étant à l'origine de nombreux incidents ces derniers temps.
"Le Jaraaf a tenu une réunion de son bureau exécutif, ce mercredi 08 janvier 2025. Lors de cette réunion, le bureau a constaté que des "groupes de jeunes supporters" se réclamant du Jaraaf manifestaient violemment lors dfe nos compétitions contre l'entraîneur, le staff technique et les joueurs, perturbant l'organisation de nos compétitions par des actes de violence gratuite", indique le communiqué.
De fortes décisions prises
"Pour lutter contre ces dérives, des décisions ont été prises pour protéger les authentiques supporters et préserver l'image du club.
Une plainte contre X a été déposée ces "supporters" se réclamant du Jaraaf et identifiés comme étant à l'origine d'incidents contre le staff technique et lors de nos compétitions."
-Le Jaraaf s'engage à agir avec fermeté et à se départir de tout individu du groupe qui va à l'encontre des valeurs du club.
-Suspension provisoire des déplacements des groupes d'animation et du Comité National des Supporters lors des matchs à l'extérieur.
-Dans une démarche inclusive avec le Comité National de Supporters, le bureau décide d'une réorganisation des supporters.
En conclusion, "l'ASC Jaraaf rappelle que l'histoire du club est bâtie sur des valeurs de Fair play, de discipline et de respect des adversaires et des valeurs du sport."
par Fary Ndao
BIRAME SOULEYE DIOP, PROTÉGEZ VOS COLLABORATEURS
Il est inacceptable qu'un journal proche de Pastef se permette de catégoriser les DG entre fréquentables et infréquentables selon leur date de nomination avant ou après avril 2024, sans réaction ferme de votre part
M. le ministre, protégez vos collaborateurs et Directeurs
M. Le ministre,
Permettez-moi de rompre la chaîne hiérarchique pour m’adresser directement à vous afin de vous inviter, respectueusement, à marquer votre désaccord ferme face aux attaques ad hominem et nauséabondes du journal « Yoor-Yoor » envers les dirigeants administratifs et techniques du secteur énergétique sénégalais.
En effet, dans sa Une du jeudi 9 janvier 2025, ce quotidien cite 7 dirigeants dont votre Directeur de Cabinet et votre Secrétaire Général, comme étant des « figures du système Macky Sall qui contrôlent encore le secteur énergétique ».
Ma conviction est que nous ne pouvons pas nous permettre, dans cette aube pétrolière et gazière pour notre pays, où nous devons poursuivre la consolidation de nos rapports avec nos frères mauritaniens dans le cadre du gisement GTA, faire face à des multinationales rompues à la tâche, accélérer la venue du gaz domestique pour baisser le prix de l’électricité et faciliter l’industrialisation, de désigner des bons et des mauvais fonctionnaires. Il est inacceptable qu’un journal, réputé proche de votre parti PASTEF-Les patriotes, se permette de désigner des Directeurs généraux fréquentables parce qu’ils seraient nommés depuis avril 2024 et d’autres infréquentables parce qu’ils auraient été nommés avant, sans que cela n’entraine une réaction ferme de notre Ministère de tutelle. L’administration sénégalaise a toujours servi, malgré ses insuffisances, avec loyauté, voire même avec du zèle, les différents régimes qui se sont succédé. Elle ne saurait être scindée entre fonctionnaires et directeurs du « Projet » et d’autres qui ne le sont pas. Nous servons tous la seule et même République.
Le secteur énergétique sénégalais, sans être parfait, a connu des progrès notables ces dernières années. Notre capacité électrique installée a triplé entre 2012 et 2023, pas moins de quatre nouvelles lois et plus d’une dizaine de décrets associés ont vu le jour pour encadrer le fonctionnement de l’industrie pétrolière (Code pétrolier, Code gazier, Loi sur le Contenu local, Loi encadrant les revenus issus de l’exploitation du pétrole et du gaz), la Commission de régulation du secteur de l’énergie a été réformée, près d’une centaine d’ingénieurs, sur la base d’un concours au mérite, ont été formés par l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) depuis 2018. Ces résultats sont le fait, pour partie, de ces fonctionnaires aujourd’hui livrés à la vindicte des radicaux et des journaux qui leur fournissent des cibles à abattre. Nous savons tous que travailler pour l’Etat est ingrat mais il est inacceptable que la moralité, la réputation professionnelle et le patriotisme au service des Sénégalais de hauts fonctionnaires dont l’extrême majorité est non encartée politiquement soient continuellement attaqués par des individus dont la maîtrise des enjeux de ce secteur plus que crucial, comme l’a rappelé le Premier ministre lors de sa Déclaration de politique générale, est au mieux limitée, voire inexistante.
La nécessaire reddition des comptes, exercice indispensable dans une démocratie où des alternances surviennent, ne saurait être un prétexte pour procéder à une « chasse aux sorciers » - car on ne parle ici que d’hommes - au sein de notre administration. Vous le savez bien mieux que quiconque, ministre est un poste politique, et pour vous avoir entendu le dire lors d’un atelier public, vous êtes conscients de la qualité des ressources humaines de ce secteur où la réserve est de mise au vu des enjeux de confidentialité et la dimension stratégique du travail effectué. Je m’autorise donc à sortir de la mienne pour vous inviter à exercer cette prérogative politique qui est la vôtre et à défendre ceux qui vous épaulent au quotidien dans votre travail. Ces hauts fonctionnaires, tous compétents, et cela je peux en témoigner sur l’honneur, permettent aux Sénégalais de ne plus vivre sous le joug des coupures d’électricité, mais aussi de bénéficier d’un approvisionnement continu en produits pétroliers pour leur transport et, contribueront, à n’en pas douter, à faire sentir les bénéfices de l’exploitation de leurs ressources naturelles aux Sénégalais.
Avec respect et considération,
Fary Ndao est Responsable Projets et Prospective
PETROSEN Trading & Services.
LES CONDUCTEURS DE MOTOS S’INSURGENT CONTRE L’IMMATRICULATION OBLIGATOIRE
Ils ont manifesté massivement dans les rues de Kaolack et Ziguinchor pour protester contre les nouvelles exigences d’immatriculation. Ils appellent à un dialogue avec les autorités pour des mesures adaptées à leur réalité économique.
Les rues de Kaolack et Ziguinchor ont été le théâtre de manifestations à grande échelle orchestrées par les conducteurs de motos Jakarta, communément appelés « Jakartamen », pour exprimer leur opposition aux nouvelles mesures gouvernementales d’immatriculation des deux-roues. Ces manifestations illustrent un malaise profond face à des régulations jugées étrangères à leur réalité socio-économique.
Le mercredi 8 janvier 2024, Kaolack a été secouée par une manifestation des Jakartamen, qui ont brûlé des pneus et sillonné les rues, klaxons à fond, pour dénoncer l’immatriculation obligatoire des motos de plus de 49 centimètres cubes d’ici le 13 mars 2025. Les conducteurs ont rejeté ces nouvelles mesures et ont critiqué leur exclusion du processus de prise de décision. Ils ont interpellé le Premier ministre Ousmane Sonko et leur ministre de tutelle, Yankhoba Diémé, les exhortant à réexaminer ces règles.
Avant cela, à Ziguinchor, les Jakartamen ont également manifesté pour protester contre les exigences d’immatriculation, le port obligatoire du casque et l’assurance. Ils ont parcouru les artères principales, incluant des points stratégiques comme le service des mines et le rond-point Aline Sitoé Diatta, pour exprimer leur ras-le-bol. Ansoumana Badji, président de l’Association des conducteurs de motos Jakarta de Ziguinchor, a critiqué les coûts exorbitants de la régularisation et appelé à un dialogue avec les autorités locales pour trouver des solutions adaptées à leur situation.
En réponse aux protestations, le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens (MITTA) a cherché à clarifier les malentendus entourant le processus d’immatriculation. Dans une lettre aux gouverneurs des régions, le ministre a souligné l’importance de cette mesure pour renforcer la sécurité routière et a détaillé les étapes d’une approche concertée. Une campagne d’immatriculation gratuite a été lancée à partir de la semaine du 6 janvier 2025, avec une période transitoire de trois mois accordée pour la conformité.
Le ministre a également précisé que les associations de conducteurs avaient été consultées pour assurer une mise en œuvre adaptée des nouvelles règles. Parmi les ajustements prévus figurent l’augmentation des sites de vérification technique et la simplification des démarches administratives.
Les Jakartamen appellent à une rencontre avec les responsables municipaux et les gouverneurs pour un dialogue inclusif. Ils insistent sur l’adaptation des mesures de formalisation à leur réalité économique afin d’éviter des impacts négatifs sur leur activité. Le MITTA, de son côté, se montre déterminé à maintenir un équilibre entre sécurité publique et préservation des moyens de subsistance des conducteurs de motos.
SANTÉ MENTALE ET VIOLENCES SEXUELLES, GIROUX TIRE LA SONNETTE D’ALARME
Dans une intervention sur Radio Sénégal, l'enseignant chercheur en psychologie cognitive, a mis en lumière les liens entre l’éducation familiale défaillante et la recrudescence des violences
Dans une récente intervention sur Radio Sénégal, Dr Ibrahima Giroux, enseignant chercheur en psychologie cognitive responsable de l’unité santé mentale à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a dressé un tableau inquiétant de la recrudescence des viols suivis de grossesse ou de meurtre au Sénégal. Selon lui, ce phénomène résulte de multiples facteurs sociaux, économiques, et psychologiques, mettant en lumière des insuffisances dans l’éducation familiale et l’accompagnement des jeunes.
Dr Giroux déplore une dichotomie dans le Sénégal actuel, où certains parents se consacrent pleinement à l’éducation de leurs enfants, tandis que d’autres, accablés par des contraintes socio-économiques, semblent les abandonner. Il souligne que l’éducation des enfants ne repose pas uniquement sur la quantité de temps passé avec eux, mais sur la qualité des interactions et le soutien émotionnel apporté. L’isolement familial, exacerbée par la vie en appartement, empêche une compensation communautaire des carences éducatives.
Le spécialiste a également mis en exergue le manque criant de psychologues et de psychiatres au Sénégal, illustrant un système de santé mentale sous-équipé pour faire face aux besoins de la population. « Avec moins de 200 psychologues et seulement 35 psychiatres pour près de 20 millions d’habitants, le pays n’est pas bien loti en matière de santé mentale », a-t-il déclaré. Ce déficit, selon lui, expose davantage les enfants aux risques de violences et de négligences.
Pour lui « si les autorités ne prennent pas les devants avec un vrai programme notamment au niveau du ministère de la famille il y a aucun moyen d’avoir des prévisions optimistes. C’est-à-dire que le pire risque d’arriver d’ici quelques années. »
Dr Giroux plaide pour des investissements ciblés dans les familles, affirmant que le parent est le premier partenaire de l’État dans l’éducation des enfants. Il propose un programme national d’éducation à la parentalité, destiné à préparer les adolescents à leur futur rôle de parents. Selon lui, une véritable rupture consisterait à réengager les communautés dans les programmes éducatifs, en les impliquant dans l’élaboration des valeurs et des normes transmises aux jeunes.
Face aux viols suivis de meurtre, Dr Giroux alerte sur la présence de psychopathes au sein de la société, des individus apparemment normaux mais capables d’actes monstrueux. Il insiste sur la nécessité de ne pas limiter la santé mentale à une question médicale, mais de l’aborder de manière holistique, en intégrant des travailleurs sociaux et des éducateurs pour une prévention efficace.
Dr Giroux appelle les autorités à prendre des mesures urgentes et préventives. Il prévient que sans une intervention rapide et structurée, le pays risque de faire face à des conséquences encore plus graves dans les années à venir. Son discours est un cri d’alarme pour un investissement accru dans la santé mentale et l’éducation familiale, afin de protéger les générations futures et de prévenir la montée des violences sexuelles.
PREDOMINANCE DES OUVRIERS
Le nombre d’employés salariés dans le secteur moderne hors Administration publique est évalué à 331 144 au troisième trimestre 2024, contre 338 034 un an plus tôt, soit une diminution de 2%
Le nombre d’employés salariés dans le secteur moderne hors Administration publique est évalué à 331 144 au troisième trimestre 2024, contre 338 034 un an plus tôt, soit une diminution de 2%. La répartition du nombre d’employés permanents suivant la catégorie socioprofessionnelle, laisse apparaître une prédominance des ouvriers avec un taux de 48,6% dans ledit secteur.
Au moment où les numérations ainsi que les heures hebdomadaires moyennes travaillées progressent, dans le secteur moderne hors Administration publique, le nombre d’employés salariés régresse
Au troisième trimestre 2024, le nombre d’employés salariés dans ledit secteur est évalué à 331 144 contre 338 034 à la même période en 2023, soit une diminution de 2%, d’après la dernière Enquête sur l’emploi, les rémunérations et les heures travaillées (Eerh) de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie.
L’Ansd impute ce repli «à la diminution des effectifs dans l’industrie estimée à 6,6%, dans les services, 2,6%, et dans le commerce, 0,7».
En revanche, précise l’agence, cette baisse est contrebalancée «partiellement par la hausse des effectifs dans la construction de 15,3%. La baisse du nombre d’employés dans le secteur de l’industrie est liée à celle des effectifs dans les activités de fabrication évaluée à 7,9%». Toutefois, il est noté «une augmentation du nombre d’employés dans le sous-secteur des activités de la «production et distribution de gaz et d’électricité» d’un taux de 5,1%, extractives, 5%, et de la «production et distribution d’eau», 2,7%».
Le recul des effectifs dans les services est imputable, selon les enquêteurs, «à la diminution du nombre d’employés dans les sous-secteurs des activités immobilières d’un taux 6,8%, «financières et d’assurances», 5,7%, de l’enseignement, 5,6%, «spécialisées, scientifiques et techniques», 2,3%, et de «services de soutien et de bureau», 0,1%. Cependant, une hausse du nombre de salariés est enregistrée dans les activités artistiques, sportives et récréatives de 5,2%, les services de l’hébergement et la restauration, 0,5%, et d’information et de communication, 0,4%».
L’analyse de la répartition du nombre d’employés, selon le statut dans l’emploi, révèle «une prédominance des permanents. En effet, 79% des employés du secteur moderne sont des permanents. Par ailleurs, suivant le type d’activité, il est noté une prédominance de l’emploi permanent dans la totalité des branches d’activités. Cependant, il convient de noter un recours assez important à des saisonniers dans les sous-secteurs des services de soutien et de bureau avec un taux de 42,9%, des industries extractives, 39%, et de l’enseignement, 38».
La répartition du nombre d’employés permanents suivant la catégorie socioprofessionnelle, laisse apparaître «une prédominance des ouvriers avec un taux de 48,6% dans le secteur moderne hors Administration publique. Ils sont suivis des techniciens, agents de maîtrise et ouvriers qualifiés qui représentent 37,2% des permanents. Les cadres supérieurs ainsi que les techniciens supérieurs et cadres moyens sont les moins représentés avec des proportions respectives de 7,2% et 7%
L’analyse suivant le secteur d’activité montre également une prépondérance des ouvriers dans tous les soussecteurs de l’industrie hormis ceux de «l’électricité et gaz» et de «l’eau, assainissement et traitement des déchets et dépollution», où il est noté une prédominance des techniciens, agents de maîtrise et ouvriers qualifiés avec des proportions respectives de 61,4% et 23,3%. En effet, au titre du troisième trimestre 2024, 67,1% des effectifs permanents dans la construction sont des ouvriers. De même, dans le secteur du commerce, 40,8% des permanents sont de cette catégorie socioprofessionnelle».
Dans les services, il est noté une certaine «hétérogénéité dans la distribution de l’effectif des employés suivant le soussecteur. En effet, l’effectif des ouvriers est plus important dans les services de soutien et de bureau où ils représentent 78,4%, les activités immobilières, 61,1%, artistiques, sportives et récréatives, 54,8%, les services d’hébergement et de restauration, 55,2%, les services de la santé humaine et l’action sociale, 42%, ainsi que les activités spécialisées, scientifiques et techniques, 33,9%»
Cependant, mentionne l’Ansd, «les techniciens, agents de maîtrise et ouvriers qualifiés sont les plus représentés dans les activités financières et d’assurance où ils représentent 62,9%, ainsi que dans le transport et l’entreposage, 40,3%. Dans le sous-secteur de l’information et de la communication, ce sont les techniciens supérieurs qui représentent 35,4%, qui ont été plus nombreux au troisième trimestre 2024».
Répartition des permanents selon le sexe
L’analyse de la répartition du nombre d’employés permanents, selon le sexe, révèle «une prédominance des hommes qui constituent 74,3% des permanents au troisième trimestre 2024».
De même, suivant le type d’activité, il est noté «une prédominance des hommes dans l’effectif permanent de la totalité des branches d’activités. Il convient tout de même de signaler un recours, assez important, aux femmes dans les services où elles représentent 38,2%, en particulier dans la santé, 47,7%, l’enseignement, 46,6%, les activités financières et d’assurance, 45%, et celles spécialisées, scientifiques et techniques, 43,1%».
Toutefois, les rémunérations globales ont augmenté de 8% sur la même période, passant de 349,8 milliards de francs Cfa à 377,8 milliards de francs Cfa. Concernant les heures hebdomadaires moyennes travaillées par employé, une légère hausse 0,3% est également notée sur la période sous revue.