Les concessionnaires du nettoiement sont sur le qui-vive. Ils cumulent huit mois d’arriérés de paiement, soit 28 milliards de francs Cfa que l’Etat tarde à solder. «L’Etat nous doit beaucoup d’argent. Jamais ses arriérés de paiement auprès des concessionnaires de nettoiement n’ont atteint une telle somme. Depuis 2021 jusqu’à présent, il n’arrive pas à solder cette dette», a déclaré Ndongo Fall. Son collègue, Bara Sall, directeur de la Société de transport et de commerce (Stc), par ailleurs coordonnateur des concessionnaires, embouche la même trompette. «Depuis la suppression de la Sias jusqu’à présent, nous intervenons. Il est arrivé un temps où l’Etat du Sénégal a confié la gestion des ordures à des sociétés étrangères en leur donnant des marchés à coup de milliards et nous paie des miettes. Il nous doit des arriérés estimés à des dizaines de milliards», a-t-il soutenu.
Et c’est pour rentrer dans leurs fonds qu’ils ont tenu hier un point de presse, en lançant un cri du cœur à l’endroit des autorités.
D’après Ndongo Fall, les concessionnaires ont écrit à qui de droit dans ce sens.
Ils ont dans un premier temps adressé une correspondance à Mass Thiam, Directeur général du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides (Promoged), puis au ministre du Budget et enfin au président de la République, avec qui ils ont signé un protocole d’accord qui, malheureusement, n’a jamais été suivi d’un respect des engagements pris. Alors que, rappelle Ndongo Fall, le président de la République avait promis de leur donner quelque chose tous les deux mois jusqu’à l’épuisement de cette ardoise au courant de l’année 2021. Mais cet engagement n’était qu’un vœu pieux. Car, en plus des deux mois impayés de l’année écoulée, seuls les 3/4 des concessionnaires ont perçu la dernière facture. Et depuis le 4 août, ils tardent à entrer dans leurs fonds.
En dehors de ces retards de paiement, les concessionnaires ont déploré aussi la manière dont ils sont payés.
«Ils nous paient par tranche de 20%. Nous nous perdons souvent dans notre comptabilité. S’ils nous payaient par facture, cela faciliterait les calculs.
Quand Mass Thiam verse l’argent au Trésor pour les paiements, au lieu que le Trésor nous paie au même moment, il nous met en rapport avec des fournisseurs qui nous donnent des pneus, du pétrole et du gaz, des pièces de rechange», a-t-il expliqué, tout en précisant que cela les met en mal avec ces fournisseurs.
Abondant dans le même sens, Boubacar Diallo, administrateur de l’Ecosystème et membre du Collectif des concessionnaires du nettoiement, de souligner que tous ceux qui se trouvent autour de cette table sont des chefs d’entreprise, des régulateurs sociaux, qui sont très inquiets pour l’avenir de leur société.
Même si par ailleurs, ils ont reconnu les efforts consentis par l’Etat pour l’année 2022, ils n’ont pas manqué de relever que la dette n’a jamais atteint un tel montant.
«Dans le passé, il nous devait des dettes de 5 ou 6 milliards», a-t-il informé. Mais, s’ils continuent à travailler, c’est grâce au soutien des bonnes volontés comme les concessionnaires qui financent la collecte et le transport des ordures. C’est la raison pour laquelle ils demandent au chef de l’Etat de leur accorder une audience, afin de lui exposer tous les problèmes auxquels ils sont confrontés.
SORTIR DE L’IMPRODUCTIF FACE-À-FACE AVEC SONKO
Macky est présenté par ses opposants comme désireux d’éliminer ses adversaires. Mais ces manœuvres ne lui ont jusque-là pas permis d'entraver le leader de Pastef. L’élargissement du champ politique peut réduire la capacité de nuisance de ce dernier
Le régime de Macky Sall a été présenté par ses opposants comme désireux d’éliminer ses adversaires par l’instrument de la justice. Mais cela ne lui pas servi pour éliminer le dernier, plus teigneux. L’élargissement du champ politique pourrait réduire la capacité de nuisance de ce dernier.
Le Forum du Justiciable a tenté de justifier son appel à une loi d’amnistie qui permettrait à des politiciens déchus de retrouver la plénitude de leurs droits politiques et judiciaires.
Beaucoup d’acteurs ont critiqué l’idée, et ni la majorité ni l’opposition ne la soutiennent ouvertement. Si l’on peut critiquer la forme, on peut se demander néanmoins si le pouvoir de Macky Sall n’a pas intérêt à approfondir la reflexion sur le bien-fondé de la proposition.
Car en vérité, le pouvoir Benno bokk yaakaar a-t-il encore un intérêt à maintenir Karim Wade et Khalifa Sall à la marge de l’arène politique nationale dans les circonstances actuelles ? En d’autres termes, le pouvoir de Macky Sall trouve-t-il toujours son compte dans le face à face qui l’oppose à Ousmane Sonko et à son parti Pastef actuellement ? Tout le monde a déjà relevé la forte capacité du pouvoir de Macky Sall à créer et à renforcer lui-même ses opposants avec une communication calamiteuse.
Qui a oublié qu’en 2012, lorsque le président Wade et son parti le Pds ont perdu le pouvoir, Karim Wade était l’un des hommes politiques les plus honnis de l’opinion sénégalaise. Il a juste fallu d’un procès «en sorcellerie» de détournement des deniers publics sur plus de 100 milliards de francs Cfa, par une instance judiciaire remise en selle pour l’occasion, et dont il était le seul prévenu, avec son comparse Bibo Bourgi, pour que des Sénégalais, criant au déni de justice, éprouvent de la compassion d’abord, et de la sympathie à son égard. Sentiments qui se sont renforcés après sa sortie de prison, quand il a été embarqué dans un aéronef de l’Emir du Qatar, affrété pour l’occasion, juste pour l’évacuer dans ce pays – sans qu’aucune explication ne soit servie à l’opinion sénégalaise !
Et pour Khalifa Sall ! Il faut se rappeler qu’en 2012, le leader de Takhawu Sénégal était un baron du parti socialiste, derrière Ousmane Tanor Dieng. Il était donc l’un des alliés de Macky Sall dans Benno Bokk Yaakaar, et aurait même pu devenir l’un de ses ministres, si Tanor, son mentor, avait jugé bon de présenter sa candidature au président de la République, en lieu et place des trois noms qu’il lui avait servis à l’époque. Barthélémy Dias, son lieutenant, a été sorti de prison, où il croupissait pour le meurtre de Ndiaga Diouf, par la grâce de l’arrivée de Macky Sall à la magistrature suprême. L’idylle a commencé à tourner au vinaigre quand l’Apr, ivre de sa victoire et remplie de morgue, a voulu traiter ses alliés comme des serfs.
Le ministre Mbaye Ndiaye, avec le sens de l’à-propos qui le caractérise, n’a pas hésité à déclarer avant les Locales de 2014 : «Si Khalifa veut garder la Mairie de Dakar, il doit rejoindre l’Apr». La suite est connue de tous, car cela a fini par faire de Khalifa Sall un des plus fermes opposants à Macky Sall, et un allié de circonstance de Sonko.
Ce dernier a d’ailleurs bien profité de la propension du régime de Macky Sall à se servir de la justice pour éliminer ses opposants tout en épargnant ses fidèles. Pour éviter de se retrouver face à la justice, Sonko a su jouer de la tendance des Sénégalais à considérer tous ceux qui s’opposent au pouvoir comme étant des opprimés, en criant au complot à chaque tentative de l’Etat de le salir ou de l’emprisonner. Au point qu’il se sent aujourd’hui intouchable et se permet parfois de lancer impunément des appels à l’insurrection.
Sachant que les Sénégalais commencent à le considérer comme la seule alternative crédible à Macky Sall, Ousmane Sonko n’a aucun intérêt à voir aujourd’hui, s’élever dans l’opposition, un autre pôle de contestation, à côté de celui qu’il incarne. Ce n’est pas pour rien qu’il s’en est pris, lors de la campagne des Législatives, aux membres de la Coalition Aar Sénégal.
Ce n’est pas pour rien qu’il a lancé aux deux députés non-inscrits de cette législature une «injonction » à se joindre au groupe parlementaire de l’opposition. Donc à être sous ses ordres. On peut donc subodorer que, sans le dire de manière claire, il ne soutiendra jamais le combat de ses alliés de circonstance pour leur réhabilitation politique avant la fin du mandat de Macky Sall, de manière à leur permettre de se présenter à l’élection présidentielle… contre lui.
Ousmane Sonko ne peut garantir à personne qu’il sortirait victorieux de joutes électorales où il serait opposé à Karim Wade, Khalifa Sall et Macky Sall ou son champion. Ce qui l’arrange le plus, c’est que Macky Sall déclare sa volonté de briguer un autre mandat, considéré par une frange de l’opinion comme le mandat de trop. Cela lui permettrait de jouer sur le sentiment d’indignation, et d’espérer qu’il lui profite et lui permette de gagner la présidentielle sans coup férir. Le sentiment d’autisme politique de Macky Sall et de benno dans leurs rapports avec l’opposition ne sont donc pas blâmer pour gêner Ousmane Sonko. Bien au contraire.
Par Pape Mody NIANG
NOUS AVONS BESOIN D’UN RÉALISME INVENTIF, MONSIEUR LE PRÉSIDENT
Les enjeux sont plus qu’importants et, quelque puissent être les ambitions des uns et des autres , les hommes passeront et les nécessités nationales demeureront toujours
En période de complexités, de mutations profondes, où l’ inquiétude, quant à ce qui se passera demain, semble la mieux partagée, il nous faut une halte, Monsieur le Président. L'on dit souvent que l'on est toujours plus à l’aise pour défendre ce à quoi on n’ a aucun intérêt. Au moins, pour ce cas-ci, cette assertion manque de caractère opératoire : j’ai, comme de nombreux Sénégalais, une passion pour mon pays et je reste convaincu que, si la stabilité est assurée, en ces temps où le monde est devenu dangereux, notre pays, le Sénégal, devrait pouvoir, sous peu , assurer son propre développement .
Les enjeux sont plus qu’importants et, quelque puissent être les ambitions des uns et des autres , les hommes passeront et les nécessités nationales demeureront toujours. « Les grands embrasements naissent de petites étincelles » , a dit le Cardinal de Richelieu. Et , comme il n’y a point de violence sélective ( les douloureux événements de mars 2021 et ceux tout récemment en sont une illustration) , nous devons œuvrer pour la paix des cœurs, en nous rappelant la phrase de LENINE : « la paix seule est révolutionnaire ». Sans vouloir verser dans aucune forme de catastrophisme, il ne fait aucun doute que, aujourd’hui, les fourrés sont denses et que les risques de radicalisation sont bien réels. Le moment semble venu de mettre un terme à l’excès de verbalisme et à cette détestation que rien ne justifie. Je ne prétends point parler au nom d’ une quelconque morale, bien que ma foi la plus dure soit qu’ il existe une morale en politique ; je reste uniquement guidé par mon intime conviction.
Être Président de ce merveilleux pays qui s’appelle le Sénégal signifie, Excellence, Monsieur le Président, une abjuration de soi et une préférence dévorante pour son pays . L’ancien Premier ministre français, Michel Debré, dans l’hommage qu’il a rendu au général De Gaulle, dans la revue Historia , a dit de lui qu’il a su « être la France dans sa continuité et incarner le peuple dans ses aspirations » . Le Sénégal a soif de la paix des cœurs, Monsieur le Président ! Et cette paix doit être la principale idée qui bat et baigne votre pensée, ces temps-ci. Cela veut dire entretenir dans l’ esprit la flamme, et , dans le cœur, l’amour.
Monsieur le Président,
Vous et vos opposants pouvez ne point tomber d’accord sur la saveur, la bonté des fruits du verger, dont vous avez la charge ; au moins , pouvez-vous l’être sur la méthode du jardinier. Les opposants ne seront jamais d’accord avec vous , certes ; mais, qu’il leur soit impossible de nier votre franchise et le souci ardent que vous avez de préserver la stabilité de ce pays et la quiétude de vos chers compatriotes.
Pour cette période un tantinet trouble, le règne continu de la raison doit être assuré. J’avais toujours défendu l’idée selon laquelle ce ne sont pas les Institutions qui dirigent une société ; mais , plutôt, la valeur morale de ceux qui les incarnent. Aujourd’hui, au lieu des hommes, ce sont les événements qui nous dirigent. Vous avez su montrer, Monsieur le Président, à travers le témoignage livré dans votre dernier livre, que la réalité extérieure vous a opprimé prodigieusement, cruellement, peut-être, dès l’enfance ; que vous avez été quelqu’un sur les chemins de qui tant de blocs bruts de défis faisaient obstruction sans que cela , fort heureusement, eût une conséquence sur le chemin de votre réalisation. Je demeure convaincu, Monsieur le Président, que la même force morale veille en vous et qu’elle est indomptable et que , immanquablement , les ressorts de l’ homme des défis vont se bander .
Les Sénégalais ont apprécié en vous cette absence de morgue , cette incapacité à vous surfaire. « Voir clair dans ce qui est », telle fut la devise de STENDHAL. L’aventure de la barque Sénégal ne doit point vous engager vous seul : les écueils sont nombreux et vous avez besoin du concours de tous . La haute conscience que vous avez de votre fonction devrait davantage vous orienter- en vous écartant de ces amitiés bruyantes et trop soudaines- vers un effort de pacification, de retour, par les voies de l’intelligence, c’est-à-dire cette faculté de distinguer, de reconnaître le différent pour différent, d’apercevoir deux idées, deux objets, à la paix des braves. Il vous appartient, vous dont le bilan est plus qu’élogieux, d’attraper la cadence des événements. Le premier réalisme consiste, Monsieur le Président, à partir des faits et à chercher, sans vains regrets , ce que vous pourriez tirer, pour la paix , des accidents malheureux de la politique ; bref , faire appel à la dialectique, qui, faut-il le rappeler, ne suppose pas l’opposition stérile des contradictions, mais l’art de les surmonter par des solutions positives. Le Conseil constitutionnel, après avoir réalisé son travail, est décrié- disons même ignoré- par l’opposition. Ce n’est pas élégant, mais c’est de bonne guerre. Ce qui est sûr c’est que , comme le lit-on dans L’esprit des lois ,dans une démocratie, à partir du moment où l’on ruse avec la loi, où on la nargue, où on la bafoue, « l’État est perdu » .A ce propos, il convient de rappeler que ce n’est guère un fait spécifique à notre pays : en France, dans un numéro du Figaro, daté du 22 février 1960 , un sénateur, Pierre Marcilhacy, avait dit de cette juridiction que « son rôle est de faire souffrir le droit pour servir le pouvoir ». Si je convoque cela c’est pour vous dire, Monsieur le Président, que, dans la situation actuelle, les seules constructions politiques durables sont celles qui reposent sur des fondements extra-politiques -ou, si l’on préfère, que l’homme d’État doit créer, dans les limites qui lui sont fixées par le psychologue. En vérité, on ne peut se délivrer des pièges tendus par l’ intelligence qu’ en accomplissant un nouvel effort d’intelligence.
De l’art de sourire des injustes attaques
Si la démocratie, Monsieur le Président, est la condition de nos libertés collectives et individuelles, de notre égalité dans l’exercice de nos droits et de nos solidarités multiples, elle s’accompagne de tolérance, de capacité à secouer-en toute sportivité- les flèches dont se hérisse votre marche vers le développement de notre cher Sénégal, bref de l’art de sourire des injustes attaques. Certains nient vos performances , avec un brin d’arrogance même. Peu importe ! L’essentiel est que vous êtes en train de construire un présent riche d’avenir. De grâce, Ne le gaspillons pas ! Un trésor positif de dialogue et d’estime nous à été laissé par nos ancêtres. C’est le moment de le revisiter. A présent que tout semble rentrer dans l’ordre, il est temps d’initier des démarches, prudentes certes, mais bien décidées, afin que que les Sénégalais se parlent, qu’ ils s’éloignent de ces crispations-presque maladives-sur des intérêts personnels et partisans. Aujourd’hui, plus que jamais, notre pays doit se rappeler le souvenir de Sérigne Abdoul Aziz SY Dabakh dont le conseil, toujours présent et d’une opportunité chaque jour mieux constatée, doit nous être d’un réconfort plus que précieux. Il faut une certaine grâce pour renoncer en pleine conscience. Renoncer signifie, en abdiquant, se dépasser soi-même, concevoir, du même coup, la solution qui puisse à la fois satisfaire et combler l’esprit. Tous les Sénégalais tiennent à leur cher pays et rêvent d’une classe politique qui , lors des joutes électorales, comme l’albâtre, sans changer de forme ni d’épaisseur , se laisse pénétrer par la lumière. « Le vrai sage , dit Henri de Régnier, est celui qui fonde sur le sable , sachant que tout est vain dans le temps éternel »
Pape Mody NIANG
universitaire et citoyen
NOTRE CHALLENGE, C’EST DE SUSCITER LA FIÈRTÉ D’ÊTRE SÉNÉGALAIS
Il a été le premier à respecter le dress-code du port des tenues d’époque, à l’occasion de la soirée « Sargal Penda Mbaye », vendredi dernier, au King Fahd Palace. Initiateur du projet, Papis Niang, producteur, entrepreneur culturel parle de son projet
Il a été le premier à respecter le dress-code du port des tenues d’époque, à l’occasion de la soirée « Sargal Penda Mbaye », vendredi dernier, au King Fahd Palace. Initiateur du projet, Papis Niang, producteur, entrepreneur culturel et réalisateur revient sur le sens du projet, son financement et lève un coin du voile sur le film documentaire : « Ceebu Jën, l’art de Penda Mbaye ».
Comment vous est venue l’idée de faire un tel projet sur Penda Mbaye ?
Ce n’est pas une idée fixée directement sur Penda Mbaye. Mais c’est l’évolution d’un programme qui a été établi depuis 2017-2018. Pour ceux qui me connaissent déjà par rapport à mes productions vidéos et séries, j’essaie toujours de mettre en valeur notre culture. Ce que nous avons comme valeurs, dictons, coiffures, etc. Et c’est avec ce programme qu’on a démarré en 2021 avec un single intitulé : « Bienvenue au Sénégal ». Après cela, on était partis en France le jour où le « Ceebu Jën » a été primé par l’Unesco. Et avant même notre retour, nous avions eu à travailler sur ce concept de faire un film documentaire sur la personne de « Penda Mbaye ».
Pourquoi avez-vous senti le besoin de faire un film sur Penda Mbaye que certains disaient être une légende ?
C’est parce qu’une personne aussi célèbre mérite d’être connue, surtout de la jeune génération. Pour moi, c’est la seule personne durant ces 100 ans qui a réussi à faire une création qui a traversé tous les continents sans pour autant que l’Etat ou les autorités travaillent sur sa promotion. Donc, de façon naturelle, le « Ceebu-Jën » est connu partout et pour nous, c’est un exploit. C’est la plus grande artiste du Sénégal. C’est pourquoi on a jugé nécessaire de faire connaître d’abord qui est « Penda Mbaye ». Car, personne n’a jamais vu son visage. Et on l’a réussi grâce à cet extrait du film documentaire.
Qu’est-ce qui est visé dans cette reconstitution, mettre un visage à côté du nom de Penda Mbaye ?
C’est d’abord rendre à César ce qui lui appartient. C’est-à-dire que toute personne qui œuvre pour la culture rêve, au-delà de 100 ans, qu’on ne l’oublie pas. Et en tant qu’acteur culturel, c’est de notre devoir de rappeler qu’il y avait des personnes qui ont réussi des merveilles. Mais aussi, étant acteur culturel qui sillonne le monde, on voit que la culture est la seule clé pour vendre la destination de son pays. On ne peut pas vendre son pays avec ses intellectuels seulement. Aujourd’hui, seule la culture fait la particularité du Sénégal partout dans le monde.
Le film est de 52 mn, alors pourquoi avez-vous choisi de ne diffuser qu’une bande annonce ?
Parce que c’est un produit privé. Mais, je suis en discussion avec beaucoup de diffuseurs dans le monde qui s’intéressent à ce film. Mais je me suis dit que je vais donner un avant-goût au peuple sénégalais d’abord. Et par chance, on a fait le tour du monde et ça a été un succès planétaire. Nous allons revenir pour partager le film intégral.
Le film est-il entièrement bouclé ou il reste encore des séquences à tourner ?
On est à 80% de production, mais il nous reste juste une reconstitution de scènes au niveau de Gorée, qui demande au minimum 57 millions FCFA. Car, faire une reconstitution de scènes des années 1925, avec les tenues, les décors, les accessoires, l’environnement, le langage, les âmes, c’est énorme. Et on espère qu’avec la bande annonce, on pourra séduire des producteurs pour venir partager avec nous le projet.
Pourquoi Gorée au lieu de Saint-Louis ?
C’est faute de moyens. Mais à Gorée, c’est le même décor qu’à Saint-Louis et on pourra économiser le transport, l’hébergement. Si nous avons le producteur qu’il faut, nous pourront retourner à Saint-Louis, retrouver l’originale.
Le projet a été financé par qui ?
Le projet est intégralement financé sur fonds propres grâce à notre courage. Pour moi, être acteur culturel suffit, surtout que j’ai des avantages. Car, je suis cadreur professionnel, réalisateur, monteur. Presque 80% de mon travail, je peux le faire seul. Il me suffit juste d’avoir un bon scénariste, un ou deux assistants, et je peux sillonner le monde et réaliser des choses. L’autre élément non moins important, c’est ma personnalité purement culturelle. Car, depuis que j’ai 12 ans, je ne fais que manager des acteurs, des artistes. Le milieu de la culture, c’est mon monde. C’est ma tasse de thé comme on dit.
Quel est le budget du projet ?
C’est difficile à dire. Car, un projet est toujours modulable. On peut toujours rajouter des scènes et des idées. On écoute notre instinct. On ne fait pas partie de cette race de réalisateurs qui n’ont pas peur de faire des erreurs et humblement revenir pour corriger, réajuster et avancer. Pour nous, ce qui est important, c’est de passer à l’action, de ne pas hésiter. Être artiste, c’est avoir le courage de sortir, d’extérioriser ses sentiments. Maintenant, une fois que l’œuvre est sortie, il appartient au public d’apprécier ou de déprécier. Ça ne nous suffit pas de faire quelque chose de beau. Il faut créer des œuvres qui, non seulement pérennisent des actions culturelles, mais aussi apportent une valeur positive, une valeur économique au Sénégal. Pour moi, la réussite d’un projet, ce n’est pas gagner beaucoup d’argent, c’est de se réveiller et d’avoir envie de faire encore plus, de dépasser ses limites, et après déplacer des personnalités culturelles comme Dr Massamba Guèye, qui vous suit et vous accompagne, c’est extraordinaire ! Et ça nous motive davantage.
Est-ce que l’événement sera pérennisé ?
Bien sûr ! Notre objectif, c’est de réussir un événement, une première au Sénégal, les autorités, même le Président, vont s’habiller en tenue traditionnelle. Notre véritable challenge, c’est de pousser tout un peuple à se reconnaître et revenir en arrière pour avoir cette fierté d’être Sénégalais, pour valoriser le patrimoine culturel riche que nous détenons.
Est-ce que ce rendez-vous doit être fixé dans l’agenda culturel ?
C’est notre souhait. Et avec ou sans les autorités, on fonce droit vers nos objectifs. Le plus important, c’est d’avoir une vision, une maîtrise. Dire que je suis à un point A et je veux aller à un point B, comment y arriver sans pour autant dépendre de telle autorité. Ce projet est intégralement financé par nous, sauf que nous avons derrière nous des personnalités comme Dj Boub’s, un monsieur exceptionnel, qui est resté toujours le même depuis que je l’ai connu du temps de Walf.
Pour vous, c’est quoi la réussite de cet événement ?
C’est de demander aux personnes de s’habiller en tenues traditionnelles originelles. On me disait de faire une entrée payante, mais j’ai dit niet. L’entrée, c’est le fait qu’une personne prenne son argent, achète une tenue adéquate pour la soirée, fasse des coiffures. C’était fabuleux, on a voyagé partout dans le Sénégal, du Fouta, au Cayor, en passant par le Baol, le Sine, le Saloum, la Casamance…
Par Ibrahima Diakhaté Makama,
UN BOIS SACRÉ AUX DIMENSIONS MULTIPLES
Les rideaux sont tombés sur le Bukut de Balingore. Les aspirants à l’initiation avaient attendu pendant 36 longues années avant de vivre une nouvelle édition de ce bois sacré.. Grande enquête sur le Bukut
Les rideaux sont tombés sur le Bukut de Balingore. Les aspirants à l’initiation avaient attendu pendant 36 longues années avant de vivre une nouvelle édition de ce bois sacré. Votre journal le Témoin qui s’est intéressé à cette manifestation culturelle à haute intensité mystique a suivi pour vous cet évènement, le plus important en milieu diola. Nous vous invitons à la découverte du Bukut, un bois sacré de type diola avec ses clichés visibles et invisibles. Un voyage au cœur de l’univers du Bukut... jusqu’aux limites du permis. Autrement dit, des interdits respectés et respectables nous ont imposé des censures personnelles. Ce qui limite – à bien des égards - la livraison de notre enquête sur le « Futamp ». Toutefois, cette censure cultuelle qui dresse un obstacle d’ordre épistémologique majeur est comblée par une réflexion critique sur l’initiation.
LE BOIS SACRE : UN INVARIANT NEGRO-AFRICAIN
Pour mieux comprendre le Bukut, cet évènement dont l’avènement remonterait au Moyen-Âge, un détour essentiel semble nécessaire pour mieux y jeter de la lumière. Le sacré a été, depuis très longtemps, associé à la dynamique organisationnelle des sociétés africaines. Par conséquent, c’est la dimension du sacré qui cimente les rapports sociaux et tient les membres de la société, les uns « saintement » soudés aux autres. Ce qui donne à la fois force et originalité au sacré, c’est qu’il est inaccessible. On ne peut pas toucher au sacré puisqu’il y a un rapport vertical entre les hommes et ce qui incarne la sacralité. La dimension du sacré est si présente et si pesante, que le champ social se structure effectivement selon l’ordre du sacré.
Autrement dit, cette dimension du sacré renforce et perpétue la société qui, par cet artifice, se renouvelle sans cesse. C’est là, nous semble-t-il, où résiderait désormais toute la pertinence du bois sacré qui tisse sa toile autour de cette grande particularité : le « pacte social » africain est intimement lié au sacré qui justifie et perpétue son ancrage dans les consciences populaires à telle enseigne qu’on n’ait pas besoin d’un contrat ( Rousseau) à passer ou d’un monstre imaginaire ( Hobbes) pour en être garant. Quiconque évoluant dans la société, intègre du coup cette perception du pouvoir du sacré. Par conséquent, dans l’imaginaire populaire africain, le spirituel, qui est avant tout un pouvoir, peut le déléguer au temporel. A partir de ce moment, c’est la croyance au sacré qui jouerait le rôle de dénominateur commun entre les hommes, tenu soudés saintement les uns les autres et au sacré sous forme de triptyque.
Le sacré fait appel à un lien avec une dimension supérieure transcendante à qui on voue un culte pour mériter son pardon ou entrer dans ses grâces. Dès lors, il faille qu’il y’ait une ligne de démarcation nette entre d’une part, un espace sacré et un espace profane. La conception du monde - chez le négro-africain - implique la distinction du sacré et du profane. Cette distinction est bien perçue quand on prend en considération le sacré qui est la manifestation, dans la réalité, d’une puissance ou d’une force surnaturelle, de quelque chose bien différente qui en fait une réalité tout à fait à part.
LE BUKUT : UNE VARIANCE DANS UN INVARIANT COMMUN
En voulant bien sacrifier à l’archéologie du Bukut, on réalise que les traces de la pratique de ce rituel diola sont décelées jusqu’au XIIe siècle. Cela témoigne de son caractère moyenâgeux. Certaines recherches défendent même que le Bukut a l’âge du peuple diola. Nonobstant son âge, sa périodicité et sa permanence résistent au temps et à la modernité. Cette permanence du Bukut témoigne du sérieux du diola et de son rapport quasi mystique vis-à-vis de sa culture.
Appelé également « foutamp » - disons, en diola académique -, le Bukut est un Bois Sacré. Mais, le Bois Sacré dont il est question ici ne renvoie pas exactement à une forêt quelconque. Et si « bois » fait naturellement penser à un ensemble d’arbres sur une bonne superficie, ici c’est moins l’idée de végétation que de réalité recouverte par ce lieu mystérieux. Ce qui fait que, même si les arbres y sont parfois légions, c’est la sacralité du milieu qui en détermine l’essence. C’est d’ailleurs pour cette raison que John Scheid le définit comme « une enceinte sacrée avec des arbres, (…) les interdits pesants sur les lieux, éventuellement quelques aménagements cultuels ». On verra, de ce point de vue, que si la forêt ou le bois sont, pour l’essentiel, naturels, le Bois sacré, lui, est à la fois naturel et culturel.
Toutefois sa symbiose bio-culturelle pèse plus en faveur du culturel que du naturel. Il peut être uniquement de l’artifice, en ce sens où, on peut l’ériger avec seulement des aménagements humains. Ce qui rompt avec la conception antique, notamment du philosophe Sénèque qui le considère comme un lieu totalement naturel parce qu’intact du moment qu’il n’y a pas d’intervention humaine. Le Bois Sacré de type Ajamat (ce mot renvoie à « diola » est un exonyme ; le diola se désigne lui-même par cette appellation « Ajamat » !) est du culturel bâti sur du naturel. De ce point de vue, le Bois Sacré diola – comme celui mandingue, d’ailleurs - est du type bio-culturel.
Toutefois, si, d’une manière ou d’une autre, tous les peuples négro-africains ont des bois sacrés, celui diola est une variance dans cet invariant commun. Le Bois Sacré nous aide à mieux cerner la réalité recouverte par le Bukut. Il est plus une pratique mystique qu’un lieu quelconque. En termes clairs, le Bukut est un rite initiatique. C’est un Bois Sacré propre aux diolas. Si on distingue plusieurs types de Bois sacrés, celui à orientation diola se singularise par un espace sacré s’opposant à un autre espace profane – tous les deux participants, selon le degré d’ésotérisme, à l’initiation -, sa périodicité générationnelle, son caractère obligatoire pour tout ajamat. C’est un endroit éloigné des habitations avec une particularité : le caractère sacré des lieux et tout ce qui s’y produit.
Dans plusieurs sites du village, on y mène des activités « off » du Bois Sacré tout en les gardant loin du lieu d’initiation où se déroulent les activités « in ». C’est dire que qui le Bois Sacré doit rester une forteresse avec franchise sacrée où aucun corps étranger ne saurait violer et où rien ne pourrait filtrer. Par moments, des masques sortent la nuit du Bois Sacré pour se rendre chez les parents d’initiés pour des raisons d’ordre mystique. Un système de veille et de renforcement du bouclier mystique est mis au point autour des lieux du rituel. Ce système sera articulé à un travail d’étroite collaboration avec les devins. On comprendra, dès lors que le Bois Sacré à une certaine franchise mystique. Ce qui fait qu’il n’y est pas admis qui veut. Le premier critère, c’est d’être enfant diola, de père et/ou de mère.
LE BUKUT : UNE INITIATION QUI PARACHEVE LE DIOLA.
« On ne nait pas diola ; on le devient ». S’appuyant sur ce célèbre axiome ajamat, dans certains milieux diolas très conservateurs, on tient surtout à instaurer une ligne de démarcation nette entre le « diola biologiquement parlant » et celui « produit du culturel et du cultuel ». Le premier n’est diola que par le ou les parents, mais n’en a pas l’âme. Le deuxième l’est de sang et a acquis, par le biais de l’initiation, ce supplément d’âme ajamat. A partir de ce moment, l’on comprendra que l’initiation - via le Bukut - parachève ce processus de maturation qui mène du diola biologique au diola bio-culturel. Le Bukut accueille des « ambathe », entendez : « futurs initiés ».
Les futurs initiés se rendent chez les oncles pour couper une touffe de cheveux. Le neveu tient une place de choix dans la vie du diola. Ces « ambathes » sont rasés, tels de nouveaux nés ; tout un symbole, une sorte de renaissance, ou le début d’une nouvelle vie d’initié. Leurs cheveux sont bien conservés en vue de leur protection et le lieu de la conservation est tenue secret. Cette session de formation se déroule selon un manuel de procédure respecté depuis des siècles, sous l’œil avisé des gardiens du temple de la communauté. Cette formation est à la fois physique et mystique.
Entre autres programmes de formation, des démonstrations de danses rituelles dont certaines sont sacrées, d’autres profanes. Le Bukut correspond à la cérémonie de passage de l’adolescent vers l’âge adulte. Il permet de passer de l’âge de la « Minorité » à celui de la « Majorité » - pour utiliser, de manière imagée, des catégories Kantiennes. C’est dire que chez les diolas, le statut de majeur ne s’obtient pas par l’âge ; c’est par le biais d’une initiation suivie avec un protocole mystique d’une rigueur extrême ! Il permet l’affranchissement à la souillure, à l’impureté, à la féminité, à l’innocence, à l’insouciance, à la dépendance. C’est pour cette raison que le non-initié ne pourrait se marier malgré son âge avancé et est exclu de certaines séances occultes ou simples réunions de la communauté, du fait de son impureté et de son statut de « mineur ».
Le clou du Bukut, c’est le retour des initiés à la maison avec la tête couverte : la maman ne sachant pas si son enfant est vivant ou mort. Car, l’aspirant initié pourrait y laisser la vie. Pour garder le secret jusqu’au bout, les nouveaux initiés se couvrent la tête avec des pagnes. C’est seulement après qu’on pourra identifier celui ou ceux qui y ont laissé leur vie. C’est pourquoi la fin du Bukut est un moment de retrouvaille empreint d’émotion. On verra, donc, que le foutamp est une grande fête qui est organisée à l’honneur des aspirants initiés qui viennent de toutes les contrées voisines, du Sénégal des profondeurs, voire de l’extérieur. C’est une occasion à ne pas rater, sous peine d’attendre une autre édition qui risque d’avoir lieu dans une trentaine d’années, voire plus. La programmation est faite par génération qui se renouvelle chaque tiers de siècle, c’est-à-dire, tous les trente-trois ans. Toutefois, cette programmation n’est pas forcément arrimée à ce timing du moment que cela dépend de plusieurs facteurs mystiques. Le planning est adossé aux recommandations des anciens qui se réfèrent eux-mêmes aux résultats des consultations des « Bakines » ou devins et autres pratiques divinatoires.
En ce qui concerne le cas de Balingore, les consultations des bakines (devins) se sont déroulées au milieu des Fromagers à Tandimane. Mais, quelle que soit la localité, les consultations engagées par les anciens ne se font pas ex-nihilo. Un ensemble de signes annonciateurs sont lancés par les aïeuls dont seuls les privilégiés parmi les initiés âgés peuvent soupçonner et décoder. Par conséquent, ce sont les gardiens du temple qui perçoivent et décodent le message enrobé dans des signes qu’envoie l’esprit des ancêtres. Et comme le Bois Sacré est une pratique traditionnelle, un legs purement d’inspiration animiste, ce sont les êtres inanimés qui lancent l’alerte par la médiation de la nature. Ce qui induit que ces-dits prémices transparaissent dans la nature ou l’environnement immédiat. C’est pourquoi ces signes peuvent revêtir des formes de calamités naturelles, comme une épidémie, une mortalité fréquente ou des avortements répétitifs dans la contrée, la rareté des pluies, un vent violent, la mort ou la chute d’un grand arbre dans le village, des rêves communs vécus par des anciens…
Au total, le Foutamp est programmé selon la clémence astrologique et les indications des devins. Le clair du temps, les futurs initiés n’attendent pas ces indications avec les sacrifices y afférents. L’apprentissage de danses sacrées ou danses des initiés est souvent anticipé. On verra que le temps qui sépare une édition de Bukut à une autre peut être plus ou moins trente-trois ans, mais ne s’en n’éloigne pas trop. Au demeurant, c’est Joseph Ki-Zerbo qui résume admirablement cet aspect de l’initiation quand il affirme que « la société négro-africaine est essentiellement une société initiatique de classes d’âge, de préparations et d’intégrations successives des générations les unes après les autres ».
LE BUKUT VU A TRAVERS UN TROU DE SERURE
Le Bois Sacré est aussi un camp de réclusion et d’endurance aux épreuves de tout genre tout au long de la formation, les futurs initiés sont le clair du temps tenu par un code de conduite rigoureusement appliquée et sans restriction majeures. Les seules restrictions connues avec l’avènement de la modernité tournent autour du raccourci de la durée de la formation pour certains pour raisons d’obligations professionnelles ou éloignement comme c’est le cas avec la diaspora diola. Les initiés sortent du Bukut en hommes affirmés, affranchis de l’impureté et de l’ignorance.
Par conséquent, ils doivent tout savoir ou presque de ce que l’homodiolaensis a produit de meilleur et jalousement gardé. Autrement dit, les initiés devraient faire montre d’un certain nombre de savoirs du monde diola : savoir, savoir-savoir, savoir-être, savoir-faire. Ainsi donc, des ‘spécialistes’, à tour de rôle, livrent des connaissances naturelles comme surnaturelles. Ces personnes es-qualités, qui sont également des sages initiés, vérifient les connaissances en médecine traditionnelle, en botanique - ou plus exactement en reconnaissance de certaines plantes et de leurs vertus -, en astrologie, en interprétation des rêves, en connaissances générales, etc.
Certains sages, chacun en ce qui concerne son domaine, évoquent le mode opératoire de la pensée ajamat et les mécanismes et voies et moyens pour construire son savoir et son mode de vie. C’est pour cette raison que les initiés ont également droit à une série de conseils, de recommandations et autres injonctions à intérioriser pour bien se conduire non seulement dans le foyer conjugal et la famille, mais aussi et surtout, comment bien gérer les rapports avec ses semblables et asseoir le culte de la solidarité et l’entraide, le don de soi pour sa communauté…, bref, éprouver une grande fierté d’être diola.
Des clés en arts de combats – singulier ou de masse - qui se résument, pour l’essentiel, aux techniques de lutte traditionnelle pure et en maniement de certaines armes, entre autres aptitudes et compétences, sont enseignées. On y trouve des pratiques profanes ouvertes au grand public comme des rites sacrés réservés uniquement aux initiés et futurs initiés. Parmi les activités profanes, il y a des démonstrations de bravoure, des danses masquées, des parades avec des accoutrements qui renvoient à des appartenances ou à catégories socioprofessionnelles.
A ce titre, le socio-anthropologue Abdou Ndukur Kacc Ndao nous donne un avis d’expert sur la question des exhibitions très remarquables de signes et autres symboles. Pour lui, : « le Bukut à l’instar des expressions culturelles initiatiques est une foire de signes et de symboles qu’il faut savoir décrypter ». … En ce qui concerne le rituel sacré, on pourrait citer, entre autres, le secret de décoctions de certaines plantes ou herbes, pour acquérir l’invulnérabilité, à apprivoiser le feu... Pour le reste, on baisse le rideau !
LE BUKUT ET SA DIMENSION ECONOMIQUE
Nous ne saurions avancer, en termes chiffrés, le coût exact d’un Bukut et, à ce jour, aucune étude scientifique sérieuse n’est encore disponible, à cet effet, pour l’estimer à sa juste valeur. Des obstacles d’ordre culturel freinent toutes les tentatives initiées à l’occasion du Bukut de Balingore. Ce qui est, toutefois clair, c’est que l’organisation d’un Bukut n’est pas une mince affaire ; c’est même un véritable sacrifice, au propre comme au figuré, et celui financier n’est pas lésiné, et en aucune manière ! Le Bukut de Balingore - comme tous les autres avant - a nécessité des moyens colossaux qui ne peuvent pas être mobilisés en un temps court. Il y a des opérations financières arrimées au court, moyen et long terme. C’est pourquoi sa programmation se fait au moins trois ans auparavant. Pour mieux faire montre d’hospitalité et bien traiter les hôtes, l’initiation est préparée des années durant, le clair du temps, avant même sa prochaine programmation : des cotisations, des tontines, des formes d’épargne - modernes ou traditionnelles - sont mises au point pour pouvoir satisfaire les nombreux besoins inhérents à la manifestation. Les futurs initiés sont accompagnés de parents et proches avec une solidarité et une convivialité remarquables. Le temps du Bukut est le moment de faire montre d’hospitalité et de générosité, à l’image de l’évènement des Magal. Des bœufs, par milliers sont sacrifiés pour un festin ininterrompu des initiés, des parents, des invités, de simples curieux...
Il est clair que la pénurie d’oignons connue ces derniers temps n’est pas seulement due au Magal de Darou Khoudoss ; la quantité de ce condiment consommée pour la cuisson des milliers de taureaux qui ont été abattus a eu raison de sa disponibilité dans le marché sénégalais. Il est à signaler que ce n’est pas seulement l’oignon qui y est consommé en quantité par milliers de tonnes ; pommes de terre, légumes, et autres produits entrant dans les menus et en grands nombres, en vue d’être le mieux hospitalier possible, sont achetés en tonnes. Un entretien, à la fin du Bukut de Balingore, avec Ibou Sané, sociologue, anthropologue et, qui plus est, diola de son Etat, nous a permis de mesurer - à dimension brute - cette économie cultuelle. Pour les préparatifs de leur Bukut déjà programmé, ils doivent « cotiser chacun un million de nos francs, acheter trois taureaux 3 taureaux », entre autres obligations. En sus, compte tenu du fait que l’évènement réunit des milliers de personnes et drainent des invités, les fils et petits-fils, qui n’ont jamais été au village ou qui ne s’y rendaient qu’en de rares occasions, sont obligés désormais d’y ériger des bâtiments pour y loger et loger les proches et invités. Ces constructions à l’occasion des Bukut ont changé de manière remarquable la face de plusieurs localités qui s’y préparent en travaillant beaucoup plus dur que d’habitude en vue d’accumuler des moyens, en plus de la solidarité et de l’aide des émigrés.
Également, les Bukut sont l’occasion, pour les localités qui en seront les théâtres d’opération, de bons motifs pour revendiquer auprès des pouvoirs publics - Etat et ses démembrements telles les collectivités locales – le bitumage de routes, la réalisation de ponts et de pistes d’accès, des structures de santé, entre autres infrastructures de base. Tout compte fait, la période du Bukut est un moment pendant lequel beaucoup d’acteurs économiques trouvent leur compte : producteurs, éleveurs, commerçants, transporteurs… C’est pourquoi, certains opérateurs économiques préparent, d’ores et déjà, les rendez-vous les plus proches de Bukut : celui de Niamone l’année prochaine et de Tandimane en 2024.
REGARD CRITIQUE SUR L’INITIATION
Qu’est-ce qui justifie la nécessité de l’initiation ? En heurtant de front cette question, on réalise, désemparé, que « la recherche africaniste ne nous offre malheureusement qu’une documentation très fragmentaire sur l’enfant, la pédagogie coutumière et les modes d’intégration de la personnalité » nous avertit Pierre Erny. Que faire, alors ? Se tourner vers un philosophe africain pour mieux comprendre cette réalité bien africaine. Pour Alassane Ndaw, l’érection d’un bois sacré se justifie, par le fait que « Le jeune qui est encore ‘dans ‘l’obscurité’ » a besoin d’être conduit vers la lumière. En faisant appel à cette formule bantu, il met ainsi en évidence le cheminement qui mène de l’obscurité vers la lumière, symbole de la maturité, du savoir et de la responsabilité. C’est pourquoi, selon le philosophe sénégalais, le futur initié « se complète au contact des autres, apprenant de ses ainés, et notamment de ceux appartenant au groupe d’âge situé immédiatement au-dessus de lui, les lois de la société ». Si on a besoin de compléter, c’est parce qu’il y a quelque chose qui manque. Ce qui manque au jeune qui aspire à entrer dans la vie adulte avec toutes ses exigences est livré à l’individu par la société par la médiation de l’initiation. A. Ndaw dira : « Si l’enfant (…) porte la souillure de l’enfance, qui disparaitra lors des rites de la puberté, il est aussi considéré comme étant rituellement pur et, de la même façon que de vielles personnes, il peut officier certains actes religieux ».
L’initiation fonctionne ici telle une sorte de passerelle qui permet d’entrer dans la vie adulte avec tous ses droits et devoirs. « La puberté est marquée par le rite de passage le plus important, car, à partir de cette initiation, la personne devient « complète » dans toute l’acception du terme ». Le mot est lâché : l’initiation « complète » notre humanisation. Dès lors, l’initié « entre dans la période de la procréation. La personne est alors « centre de l’univers », en pleine possession de la vie qu’elle doit transmettre ». Toutefois, à y regarder de plus près, on réalise que l’initiation perd de plus en plus du terrain. Même si le Bukut des diola résiste encore à l’altérité, au temps et surtout aux assauts de la modernité, c’est que l’homodiolaensis est profondément ancré dans ses valeurs ancestrales.
En attendant, le Bukut de Niamone qui aura lieu l’année prochaine et qui est préparé depuis près de cinq bonnes années présage des festivités riches à tout point de vue.
Dakar, 25 août (APS) – Les manœuvres politiques sont parmi les sujets favoris des quotidiens pour leur édition de ce jeudi.
‘’Il n’y a pas eu de Conseil des ministres hier (…) Un fait rarissime pour être relevé, d’autant que le président de la République est au palais présidentiel (…) Il a préféré gérer ses audiences’’, lit-on dans Sud Quotidien.
‘’C’est un secret de Polichinelle : le retard noté dans la nomination du [prochain] gouvernement est lié à des calculs politiciens du président Macky Sall’’, ajoute-t-il, considérant la prochaine élection présidentielle comme un ‘’casse-tête’’ pour l’actuel chef de l’Etat.
Kritik’ croit avoir décelé ‘’les signaux d’un vaste chamboulement’’ du gouvernement. ‘’Ils ne sont pas légion les ministres qui retrouveront la salle Bruno-Diatta’’, où se tient le Conseil des ministres, jure le journal, ajoutant que ‘’seuls quelques pelés et trois tondus pensent encore bénéficier de la confiance du chef de l’Etat’’.
De toute façon, ‘’Macky Sall prépare son remaniement’’, assure Le Quotidien.
‘’La 14e législature sera installée le 12 septembre prochain, ce qui prouve l’imminence du remaniement gouvernemental’’, note-t-il, ajoutant : ‘’L’Assemblée nationale va ouvrir une nouvelle ère, avec une majorité présidentielle fortement chahutée.’’
WalfQuotidien s’est intéressé aux ‘’retrouvailles de la famille socialiste’’ sénégalaise. ‘’Le PS (Parti socialiste), affaibli par son éclatement, peine à [organiser] les retrouvailles de la famille. Entamées par Ousmane Tanor Dieng (défunt secrétaire général dudit parti), elles restent une énigme’’, écrit-il.
‘’Sans les retrouvailles socialistes, il n’y aura pas de réunification de la gauche. Et sans cela, il ne peut pas y avoir un projet de société socialiste et démocratique dans une perspective de conquête et d’exercice du pouvoir’’, ajoute WalfQuotidien, citant un membre du bureau politique du PS.
‘’Nous sommes convaincus qu’en 2024, le pays sera entre nos mains’’, rapporte Vox Populi en citant l’opposant Ousmane Sonko.
Le maire de Ziguinchor (sud) soutient que le fait de ‘’comploter ou [de] faire des combines n’empêchera pas ce projet d’aboutir’’.
Le Mouvement des sages de Pastef, une instance du parti d’Ousmane Sonko, est d’avis que le ‘’pouvoir (…) va tenter d’invalider la candidature de [son] leader pour l’élection présidentielle de 2024’’.
M. Sonko est placé sous contrôle judiciaire depuis presque un an et demi, à la suite des accusations de viol portées sur lui par Adji Sarr, une employée d’un salon de massage.
Les coalitions Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal, alliées lors des élections législatives, vont-elles constituer un seul groupe parlementaire ou deux ? ‘’La question (…) taraude les esprits des responsables de l’intercoalition Yewwi-Wallu (…) Il y a des avantages et des inconvénients certains, selon que l’intercoalition forme un ou deux groupes’’, écrit L’info en tentant de donner les conséquences des deux options.
‘’Wade, le phœnix’’, titre L’As pour analyser la percée du PDS, le parti de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, aux dernières élections législatives.
‘’Entre Abdoulaye Wade et sa base électorale, c’est une vraie histoire d’amour’’, analyse-t-il, rappelant que la coalition dirigée par l’ancien chef d’Etat âgé de 96 ans a obtenu 24 sièges à l’Assemblée nationale.
Flambée des prix des denrées de première nécessité
Le Témoin Quotidien déclare que ‘’Khalifa Sall veut installer le doute dans BBY’’, Benno Bokk Yaakaar, la coalition de la majorité présidentielle.
L’ancien maire de Dakar cherche à faire venir une quarantaine de députés de BBY, avec lesquels il entretient d’‘’excellentes relations’’, dans les futurs groupes parlementaires de l’opposition, selon le journal.
Le chômage et la cherté des produits de consommation courante alimentent la chronique économique et sociale des quotidiens.
‘’Colère, violence et manque d’emplois : un mal à juguler’’, titre EnQuête. Il a posé à plusieurs spécialistes et au député Guy Marius Sagna la question de savoir si la politique déroulée par le gouvernement est assez efficace ou pas pour trouver des solutions au chômage et à la violence.
Libération annonce l’arrestation d’un homme soupçonné d’avoir assassiné Léna Gomis, une femme âgée de 75 ans, tuée dans une forêt de la région de Ziguinchor. ‘’Les premiers constats témoignent d’une mort violente et d’abus sexuels’’, révèle le journal.
‘’Le peuple souffre avec endurance’’, écrit Tribune, ajoutant que ‘’la vie devient de plus en plus difficile pour les ménages sénégalais’’ en raison de la ‘’flambée des prix des denrées de première nécessité’’.
‘’Le prix de l’oignon qui grimpe et voilà tout un peuple qui s’affole. L’oignon, un des ingrédients essentiels pour relever la saveur de nos plats (…) C’est le bon peuple qui est pris à la gorge’’, commente Le Témoin Quotidien.
Il ajoute : ‘’Tous les prix prennent l’ascenseur, sans aucune réaction de l’autorité, qui est en vacances.’’
Le poisson est introuvable pour certains consommateurs à cause d’un ‘’bras de fer’’ de la direction de la pêche industrielle avec une vingtaine d’armateurs, selon Source A. Le différend, qui a déjà duré deux mois, porte sur des licences de pêche, précise-t-il.
‘’Au Sénégal, toutes les zones sont inondables, sauf Kédougou’’, a déclaré le directeur général de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire, Mamadou Djigo, dans une interview consacrée aux inondations et publiée par L’Observateur.
Le Soleil donne ‘’les raisons de la crise de l’industrie du ciment’’.
Elle ‘’traverse une crise profonde qu’on voyait venir au début de l’année 2022’’, note le journal.
‘’Cette situation n’est plus tenable’’, a dit au même quotidien le directeur général par intérim de la cimenterie Dangote Sénégal, Ousmane Mbaye.
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LA MENACE DE GREVE DES AGENTS DE L'AUTO-ROUTE ET LA FLAMBLEE DES PRIX DANS LES MARCHES AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIL FM CE JEUDI
La hausse permanente des prix des produits de premières necessités dans les marchés et le malaise des agents de l'auto-route Ila-Touba largement commenté par les parutions quotidiennes de ce jeudi 25 août 2022.
La hausse permanente des prix des produits de premières necessités dans les marchés et le malaise des agents de l'auto-route Ila-Touba largement commenté par les parutions quotidiennes de ce jeudi 25 août 2022. Suivez de point de l'actualité de Fabrice Nguéma sur la Zik Fm.
LES TRAVAILLEURS DES AUTOROUTES MENACENT D’ALLER EN GRÈVE
Pour exiger la réintégration de leurs collègues licenciés, le paiement d’heures supplémentaires etc
Les employés affiliés au Syndicat des travailleurs des autoroutes du Sénégal, en conférence de presse hier, ont exigé de leur employeur chinois, la China Road and Bridge Corporation, la réintégration de 16 de leurs collègues licenciés pour motifs « non valables » selon eux, le paiement des heures supplémentaires et le reversement de leurs cotisations à l’IPRES. Ils comptent aller en grève si l’entreprise chinoise n’accède pas à leur requête le 9 septembre prochain.
Le front social est en ébullition depuis quelques jours. Les mouvements d’humeur et autres menaces de grèves se multiplient. Sur la longue liste, on peut citer les travailleurs de l’opérateur de téléphonie mobile Expresso Sénégal, ceux de l’hôpital Aristide Le Dantec qui s’insurgent contre la fermeture de cet établissement sanitaire ou encore, depuis hier, le Syndicat des travailleurs des autoroutes du Sénégal.
Ces ouvriers, affiliés à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), qui étaient en conférence de presse hier, ont exigé la réintégration de 16 de leurs camarades licenciés pour des motifs « non-valables » à les en croire. « Seize personnes parmi nous ont été licenciées arbitrairement et abusivement pour divers motifs. Le motif principal, c’est le non-respect d’un planning qui a été mis en place par l’employeur. Nous réclamons immédiatement la réintégration de tous nos camarades licenciés et des CDI pur l’ensemble du personnel », a indiqué Alpha Diaw, président du collectif des travailleurs des autoroutes du Sénégal.
En plus de la réintégration de leurs camarades licenciés, ils ont aussi dénoncé les conditions dans lesquelles ils travaillent et réclament également le paiement d’heures supplémentaires. « De mars 2019 à février 2022, pendant trois ans, il y a eu deux sociétés intérimaires qui se sont passé le relais. Le personnel qui a été sur place a eu à travailler 48 heures, c’est-àdire huit heures de temps de plus par rapport aux quotas permis par la législation du travail. Donc ce sont des heures supplémentaires à raison de huit heures hebdomadaires et 32 heures le mois qui n’ont été jamais payées pendant trois ans », a soutenu le syndicaliste.
Ces militants de la CNTS employés par la China Road and Bridge Corporation n’ont pas manqué d’évoquer le non versement de leurs cotisations à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES). « En ce qui concerne l’IPRES, le versement n’a pas été effectué depuis trois ans et c’est une somme qui avoisine le milliard. Pour les prestations familiales qui devaient revenir à nos familles, et depuis presque trois ans, il n’y a jamais eu de paiement de prestation familiale pour l’ensemble du personnel ».
En cas de non satisfaction de toutes ces revendications de la part de leur employeur la China Road and Bridge Coorporation, ces travailleurs comptent aller en grève le 9 septembre prochain. « Quand on dépose une lettre de préavis à la date du 10 août, le dead-line, ce sera le 9 septembre, qui coïncidera à une semaine du début des activités du Grand Magal. Nous nous gardons de dire la suite à donner si toutefois rien ne bouge », a averti Alpha Diaw.
Liberté provisoire pour la sage-femme et de l'infirmière de Tivaouane
La lutte de l’Alliance des syndicats autonomes de Santé (Asas) And Gueusseum a porté ses fruits. Les blouses blanches, surtout celles de la région de Thiès, se sont battues apparemment pour obtenir l’élargissement de leurs collègues emprisonnées suite à l’incendie du service de néonatalogie de l'hôpital Abdoul Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. Le président de l’Asas/And Gueusseum, Mballo Dia Thiam, informe que la sagefemme et l'infirmière détenues suite à l'incendie ont bénéficié d’une liberté provisoire. M. Thiam se réjouit de cette décision de justice. Tout en espérant que le technicien de maintenance de l'hôpital Abdoul Aziz Sy Dabakh en bénéficiera incessamment pour le bonheur de tous. And Gueusseum remercie tous ceux qui se sont investis pour la cause et en appelle à davantage de solidarité dans la mobilisation.
Tirs groupés contre Sokhna Mounina Kounta
Sokhna Mounina Kounta, première adjointe au maire de Méouane, est en train de faire les frais de sa virulente sortie contre Diakhou Ndiaye de Mékhé, investie sur la liste des candidats de la coalition Benno Bokk Yaakaar du département de Tivaouane pour les élections au Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct). Sokhna Mounina Kounta avait récusé Diakhou Ndiaye, estimant qu’elle avait donné un mot d’ordre de vote sanction contre la liste de la coalition lors des élections législatives. Après la réaction de Cheikh Tidiane Sall maire de Méouane, qui l’a désavouée sans ambages, estimant qu’il n’est pas question de remettre en cause les choix de Bby, ce sont les autorités religieuses de Ndakh Kounta, entourées de conseillers municipaux de Méouane, qui sont montées au créneau pour se désolidariser d’elle. Selon Serigne Babacar Kounta, les cités religieuses Kountiyou de la commune de Méouane fondent un grand espoir sur le maire Cheikh Sall. Et c’est pourquoi, 6 mois après l’avoir élu, les populations lui ont renouvelé leur confiance lors des Législatives. Pour toutes ces raisons, dit-il, Ndankh soutient toutes les décisions du Président Macky Sall et de BBY et agrée à 100% les investitures de Moustapha Sylla et Diakhou Ndiaye.
Les concessionnaires du nettoiement réclament 8 milliards à l’Etat
Le collectif des concessionnaires du nettoiement est monté encore au créneau pour alerter sur les difficultés qu’il rencontre présentement. Bara Sall et Cie courent derrière une dette de 10 milliards Fcfa que l’Etat tarde à honorer. Face à la presse, le collectif indique que depuis 8 mois, leurs sociétés n’ont reçu aucun kopek du gouvernement. Malgré cette situation de précarité, souligne le collectif, les sociétés déroulent avec succès le programme zéro déchet sur l’étendue du territoire national. A les en croire, l’Unité de Coordination et de la Gestion des déchets solides (Ucg), avec à sa tête Mass Thiam, a pu démontrer qu’il est possible de rendre propres nos cités. Seulement, précise le collectif, si l’Ucg a eu cette prouesse, c'est grâce à l’accompagnement des concessionnaires, malgré un retard jamais égalé de 8 mois d’arriérés de paiements. Les concessionnaires avertissent que si des efforts conséquents ne sont pas faits de la part des autorités, tout va tomber à l’eau et le programme zéro déchet qui est si cher au chef de l'Etat ne sera jamais atteint. Bara Sall rappelle qu’un accord a été trouvée avec la direction de la planification budgétaire pour atténuer la dette due aux concessionnaires, mais hélas! Cet accord reste à être matérialisé. Le collectif sollicite une audience avec le Président Macky Sall pour échanger sur la question.
Cheikh Oumar Diagne pour l’affaire de la vidéo à Rebeuss
Cheikh Oumar Diagne qui est sorti récemment de prison retourne à la police vendredi prochain. Il est convoqué par la Division Spéciale de la Cybercriminalité (Dsc) concernant l’affaire de la vidéo de Rebeuss. Il avait été filmé pendant son séjour carcéral et la vidéo s’était retrouvée dans les réseaux sociaux. Cheikh Oumar Diagne précise toutefois qu’il n’a pas porté plainte concernant l’affaire de la vidéo qu’il n’a pas filmée. Les sites diffuseurs de la vidéo ne lui appartiennent pas et le téléphone qui filmait n’est pas le sien. Il se demande pourquoi il est convoqué, alors qu’il n’était pas seul dans la vidéo, pour justifier cette convocation. M. Diagne dit avoir déjà expliqué tout ce qu’il y avait à dire dans cette affaire. Si l’Etat a des comptes à régler, lance-t-il, qu’il le fasse sans hypocrisie ni triche.
Barthelemy Dias donne 43 millions aux associations sportives
Le maire de Dakar a gâté hier les sportifs de la capitale. Barthelemy Dia a remis hier aux différentes associations sportives la subvention de la Ville de Dakar. Il a dégagé une enveloppe de 43 millions Fcfa pour l’Orcav, l’Odcav et ses zones ainsi qu’au Conseil départemental de la Jeunesse du Sénégal, aux différentes ligues de Dakar (Athlétisme, Basket-ball, Handball, Roller, Football, Randonnée, Volley, Taekwondo, Viet Vo Dao, Escrime, Rugby, Kung Fu), et aux mouvements sportifs et associatifs. L’édile de Dakar promet d’accompagner également le 12e Gaïndé au mondial, Qatar 2022. La cérémonie s’est tenue en présence du bureau municipal et la Direction des Sports de la Jeunesse et de la vie associative de la ville de Dakar.
Vers la reprise de la grève des ex-agents de Sias, Sotrac et Ama
Le collectif des ex-travailleurs de Sias, de Sotrac et d’Ama Sénégal ne lâche pas l’affaire. Une semaine après la suspension de leur grève de la faim suite à la visite du ministre du Travail, Samba Sy et de la présidente du Haut Conseil du Dialogue Social (Hcds), Innocence Ntap Ndiaye, ils vont revenir à la charge. Le secrétaire général du collectif des ex-travailleurs, Amdy Moustapha Ngom, a convoqué une réunion d’urgence vendredi prochain pour statuer et voir comment reprendre la lutte. Samba Sy et Innocence Ntap Ndiaye avaient promis que le chef de l’Etat va régler la situation dès son retour de voyage. Ainsi, un comité de crise a été mis sur pied et les membres se rendent tous les jours à la mosquée de Liberté 5 pour évaluer la situation. Mais, Amdy Moustapha Ngom constate pour le regretter que depuis lors il n’y a pas eu de réactions. Il indique qu’ils ne tomberont plus dans ces pièges.
Le souhait de Thierno Madani Tall
Les députés nouvellement élus de la Grande Coalition Wallu Sénégal ont bouclé hier leur tournée auprès des chefs religieux. Les parlementaires étaient chez Thierno Madani Tall, Khalife de la famille Omarienne. Alioune Diop, chef de cabinet du Président Wade, a témoigné des relations d'amitié entre Thierno Madani Tall et le pape du Sopi. D'ailleurs lors du retour de Me Abdoulaye Wade au Sénégal, le Khalife lui a offert un mouton en guise de bienvenue. A son tour, Mamadou Lamine Thiam a transmis le message du Président Wade au Khalife, et de son fils frère Karim Wade. Comme partout où ils sont passés, M. Thiam a sollicité des prières pour le retour de Karim Wade, le candidat du Pds à la Présidentielle de 2024. Le Khalife a rappelé, à son tour, les liens entre Me Abdoulaye Wade et la famille Omarienne qui datent de très longtemps, bien avant même qu’il ne soit président de la République. Thierno Madani Tall a fait savoir que Me Wade a contribué grandement à la réalisation de la mosquée omarienne. Il souhaite que Me Wade, toute sa famille ainsi que le Président Macky Sall et toute la classe politique soient présents à l’inauguration de la grande Mosquée omarienne.
Partenariat stratégique entre STCNSCL et l’Adepme
Le Secrétariat Technique du Comité National du Suivi du Contenu Local (ST-CNSCL) et l’Adepme ont signé hier, un partenariat stratégique. Les deux entités projettent d’appuyer les entreprises pour accéder à la sous-traitance dans la filière pétrolière et gazière, et y devenir éligibles. En outre, l’objectif de ce partenariat stratégique est de fortifier le secteur privé national afin qu’il puisse saisir les opportunités issues du secteur pétrolier et gazier. Pour ces deux institutions, «le contenu local, à hauteur d’au moins 50% des investissements du pétrole et du gaz, est la voie royale pour permettre au Sénégal de rompre avec la tragédie africaine des hydrocarbures». Se félicitant de ce partenariat, le secrétaire technique du ST-CNSCL, Mor Ndiaye Mbaye, indique que le défi est de voir comment nos économies pourront bénéficier de la filière pétrole et gaz. A l’en croire, le contenu local est l'aspect le plus important de gestion de ces ressources et le modèle sénégalais est celui de contrat de recherche et de partage de revenus.
Magal 2022 : Les travailleurs de l'autoroute menacent de perturber…
Les travailleurs de l’autoroute Ila Touba sont en colère. Ils menacent de perturber la circulation sur l’autoroute durant la période du grand Magal. Le président du collectif des travailleurs de l'autoroute Ila Touba. Alpha Diaw annonce le dépôt d’un préavis de grève depuis le 10 août qui prendra fin le 09 septembre à quelques jours du Magal. Cependant, il indique qu’ils ont rencontré le Khalife général des mourides qui leur a demandé de faire tout ce que le droit leur autorise. Les travailleurs ont été reçus par le Médiateur de la République et d’autres autorités. «Nous réclamons la réintégration des 16 agents licenciés. Et depuis 04 ans, nous avons des contrats à durée déterminée. Nous réclamons aussi le paiement de trois ans d’heures supplémentaires et les cotisations à l'Ipres qui sont reversées», a déclaré M. Diaw à Dakaractu. Le collectif est constitué de 465 jeunes.
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MAGUI PASTEF, LE MOUVEMENT DES PATRIOTES DU 3ÈME ÂGE, VOIT LE JOUR
Le Parti Pastef s’enrichit d’une nouvelle structure. Après les jeunes, les femmes, les cadres et les enseignants, il a procédé, hier, à l’installation de Magui Pastef qui regroupe ses militants du 3ème âge.
Le Parti Pastef s’enrichit d’une nouvelle structure. Après les jeunes, les femmes, les cadres et les enseignants, il a procédé, hier, à l’installation de Magui Pastef qui regroupe ses militants du 3ème âge. Lesquels comptent s’activer à leur tour dans la bonne marche du parti tout en accompagnant leur leader, Ousmane Sonko, dans son ambition de devenir le prochain président de la République, en 2024.
Les Patriotes de Pastef continuent leur structuration. Le parti fondé et dirigé par Ousmane Sonko a installé, hier, une nouvelle structure dénommée « Magui Pastef » (les sages de Pastef), qui vient compléter les mouvements de jeunes, de femmes et d’enseignants. Magui Pastef regroupe les militants âgés entre 55 et 90 ans. « L’objectif est de faire élire le président de Pastef, Ousmane Sonko, dès le premier tour de la présidentielle 2024 », a dit le doyen Alla Kane qui a donné le tempo de cette cérémonie.
Et le spécialiste des questions foncières de scander« Pastef-Sonko-Président ! » avant de continuer son discours. « On nous demande souvent qu’est-ce qu’on (3e âge) fait dans la politique ? On nous dit que notre place est à la mosquée ou chez nous. Nous, on a choisi de faire de la politique. Qu’est-ce que la politique ? C’est s’engager pour aider son pays à être sur les bons rails. C’est ainsi qu’on a choisi d’être derrière Ousmane Sonko, le président de Pastef / Les Patriotes. » D’après le doyen Alla Kane, le coût de la vie, la polémique née de la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, les problèmes de la santé, entre autres, sont dus à une mauvaise politique attribuée au régime du président Macky Sall en place. S’adressant aux jeunes, et en perspective de l’objectif fixé, à savoir la présidentielle de 2024, le coordonnateur de Magui Pastef les a invités à rester vigilants contre toute tentative visant à écarter leur leader de la course vers le scrutin présidentiel.
En réponse aux propos du vieux, les jeunes militants se sont écriés : « Ils nous trouveront en face ! » faisant allusion aux gens du pouvoir en place. Peu avant la prise de parole de M. Alla Kane, faisant la genèse du mouvement, Mayagué Mbaye, le coordonnateur du Comité d’initiatives de Pastef / Les Patriotes, rappellera qu’ils ont déjà organisé des marches après l’invalidation jugée illégale de la liste nationale de Yewwi Askan Wi (YAW) dirigée par le même Ousmane Sonko. Il ajoutera que leur rôle sera de « transmettre leurs expériences » aux jeunes en plus de les « orienter » et de les « guider » dans le cadre de la massification du parti créé en 2014. Magui Pastef entend s’investir également sur le terrain dès le mois de septembre prochain. Aïda Ndiaye, en charge d’animer la section féminine de Magui Pastef, annonce qu’elle s’engage à mener le combat.
Des délégations ont quitté différents départements du pays et de la diaspora pour prendre à ce lancement du mouvement des séniors du parti d’Ousmane Sonko. « C’est un grand jour pour nous. Pastef a besoin de ses anciens. Certains ont fait 600 km, d’autres ont pris un billet d’avion pour participer à cet événement. Le mouvement n’a pas démarré aujourd’hui. Les anciens abattent déjà un travail important au sein du parti », s’est réjoui le leader de Pastef, Ousmane Sonko. L’opposant qui a déjà déclaré sa candidature pour la présidentielle de février 2024 s’est engagé, de son côté, à ne pas décevoir les attentes de ces personnes du troisième âge membres de son parti.