SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 15 juin 2022.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
•Docteur Barnabé GNING, Spécialiste en Santé publique, précédemment Coordonnateur du Programme national de Lutte contre la Tuberculose, est nommé Directeur général de la Santé publique, poste vacant.
•Monsieur Serigne MBACKE DIOP, Spécialiste en Management et en passation des marchés, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Monsieur Edmond KAMARA, appelé à d’autres fonctions
•Monsieur Lat Grand NDIAYE, est nommé Professeur titulaire à l’UFR des Sciences et Technologies de l’Université Assane SECK de Ziguinchor."
MACKY SALL NE FLÉCHIT PAS
Le chef de l'État demande au gouvernement, aux acteurs politiques et aux citoyens-électeurs, de veiller au respect scrupuleux des dispositions du Code électoral (en ce qui concerne notamment la précampagne et la campagne électorale) - CONSEIL DES MINISTRE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 15 juin 2022.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 15 juin 2022, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat, en perspective des élections législatives du 31 juillet 2022, demande au Gouvernement, aux acteurs politiques et aux citoyens-électeurs, de veiller au respect scrupuleux des dispositions du Code électoral (en ce qui concerne notamment la précampagne (du 10 juin au 09 juillet 2022) et la campagne électorale (du 10 au 29 juillet 2022).
Le Président de la République demande, en particulier, au Ministre chargé des élections, d’informer régulièrement le public et les électeurs sur le processus électoral lié au scrutin du 31 juillet prochain.
Abordant la question liée à l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie d’industrialisation du Sénégal, le Chef de l’Etat rappelle que cette dernière reste une priorité majeure du Plan Sénégal Emergent (PSE).
Le Président de la République salue l’adoption (en Conseil des Ministres) de cette stratégie dont la mise en œuvre doit être intensifiée, à travers l’exécution optimale sur l’ensemble du territoire national, des projets de parcs, d’agropoles et de plateformes industrielles intégrées.
Le Chef de l’Etat demande, dès lors, au Ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries, d’engager, avant la fin du mois de juin 2022, une première évaluation des résultats et impacts (sur la création d’entreprises, la croissance et l’emploi) de la stratégie nationale d’industrialisation en relation avec les Ministres en charge des Finances, de l’Economie, du Suivi du PSE et le patronat.
Le Président de la République insiste sur la nécessité d’un positionnement renforcé et d’un déploiement optimal du Parc industriel de Diamniadio, infrastructure de référence, qui s’érige en pilier du renouveau industriel du Sénégal.
Le Chef de l’Etat demande, enfin, au Ministre en charge de l’Industrie, de proposer, sur la base des axes stratégiques validés, un projet de loi de promotion de l’industrialisation du Sénégal, au regard des enjeux de souveraineté (alimentaire, pharmaceutique, numérique,...) dans le contexte économique actuel.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Président de la République a insisté sur les points suivants :
1- le renforcement de la régulation de l’exploitation des carrières : à ce sujet, le Président de la République invite les Ministres en charge des Domaines, des Collectivités territoriales, des Mines, des Infrastructures et de l’Environnement, à proposer, dans les meilleurs délais, un cadre réglementaire pour d’une part, assurer la préservation, au nom de l’Etat, des sites d’exploitation identifiés et, d’autre part, harmoniser la gestion des carrières de latérite, pour les besoins d’intérêt public ;
2- la relance du programme national de lutte contre le paludisme : à ce titre, le Chef de l’Etat demande, au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’engager, avec toutes les parties prenantes, l’intensification de la distribution des moustiquaires imprégnées et des activités de plaidoyer auprès des communautés, en vue d’accentuer la mise en œuvre efficace du Programme national de lutte contre le paludisme ;
3- la mobilisation des acteurs pour le bon déroulement de la semaine nationale de l’Enfant : sur ce point, le Président de la République rappelle, au Gouvernement, son attachement particulier à la protection, aux droits et au bien-être des enfants et demande, à cet égard, au Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, de veiller, en liaison avec tous les acteurs impliqués, au bon déroulement des manifestations marquant la célébration de la Journée de l’Enfant africain (le 16 juin 2022), ainsi que de la Semaine nationale de l’Enfant.
Le Président de la République a clos sa communication sur son agenda diplomatique et sur le suivi de la coopération et des partenariats.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives et instructions présidentielles ;
- Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle 2023-2025 ;
- Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
- Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur les opportunités d’investissements avec le Fonds des Investissements publics du Royaume d’Arabie Saoudite ;
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur l’audit des installations électriques et des règles de sécurité contre les risques d’incendie dans les structures sanitaires du Sénégal et sur la réunion du comité consultatif d’experts de l’observatoire du Sida en Afrique ;
- Le Ministre de l’agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la situation pluviométrique et sur la campagne agricole 2022 ;
- Le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation a fait une communication sur l’extension du réseau des Instituts supérieurs d’Enseignement professionnel (ISEP) ;
- Le Ministre auprès du Président de la République en charge du Suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur le Hub logistique intégré Bus Rapid Transit (BRT).
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de décret relatif à l’interconnexion, au partage d’infrastructures et à l’accès.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
•Docteur Barnabé GNING, Spécialiste en Santé publique, précédemment Coordonnateur du Programme national de Lutte contre la Tuberculose, est nommé Directeur général de la Santé publique, poste vacant.
•Monsieur Serigne MBACKE DIOP, Spécialiste en Management et en passation des marchés, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Monsieur Edmond KAMARA, appelé à d’autres fonctions
•Monsieur Lat Grand NDIAYE, est nommé Professeur titulaire à l’UFR des Sciences et Technologies de l’Université Assane SECK de Ziguinchor."
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YAW DÉCIDÉE À MANIFESTER VENDREDI
Les leaders de la coalition de l’opposition Yewwi askan wi ont décidé d’organiser leur rassemblement prévu vendredi à la Place de la Nation, à Dakar, en dépit de l’interdiction préfectorale
Les leaders de la coalition de l’opposition Yewwi askan wi ont décidé d’organiser leur rassemblement prévu vendredi à la Place de la Nation, à Dakar, en dépit de l’interdiction préfectorale.
Lors d’une déclaration à la presse, mercredi soir, Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko ont dénoncé le caractère illégal de la décision du préfet et annoncé leur intention d’organiser cette manifestation.
Le préfet de Dakar a interdit le rassemblement que la coalition de l’opposition Yewwi askan wi projetait d’organiser, vendredi, à la Place de la Nation.
’’Est interdit le rassemblement projeté, le vendredi (….) de 15h à 19h à la Place de la Nation par messieurs Déthié Fall, Khalifa Ababacar Sall et Cheikh Tidiane You au nom de la coalition Yewwi askan wi pour menaces de troubles à l’ordre public et violation de l’article L.61 du Code électoral’’, indique l’arrêté d’interdiction consulté par l’APS.
Après avoir mobilisé du monde le 8 juin à la Place de la Nation, la coalition de l’opposition Yewwi askan wi avait prévu de manifester à nouveau sur pour protester contre le rejet de sa liste de candidats à la proportionnelle des élections législatives du 31 juillet.
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MOBILISER LES FOCES VIVES POUR EMPÊCHER UN SIMULACRE D'ÉLECTION
Le gouverneur s’engage dans des sentiers obscurs. Il n’y a pas de raison que la manifestation du 17 juin ne soit pas autorisée. ENTRETIEN AVEC BASSIROU DIOMAYE FAYE
Au Sénégal, un bras de fer est engagé entre le pouvoir et la principale force de l’opposition en vue des législatives prévues le 31 juillet. Après l’invalidation partielle de sa liste menée par Ousmane Sonko, la coalition Yewwi Askan Wi n’entend pas baisser les bras. Le président Macky Sall affirmait il y a quelques jours sur notre antenne : « la loi est dure, mais c’est la loi. Le pays va tenir les élections ». Mais Yewwi Askan Wi annonce une nouvelle mobilisation ce vendredi, après celle du 8 juin. Bassirou Diomaye Faye, membre de la coalition d’opposition, président du mouvement national des cadres patriotes, est l’invité de RFI.
RFI : Les leaders de Yewwi Askan Wi affirment que sans Ousmane Sonko il n’y aura pas d’élections législatives le 31 juillet. Le Conseil constitutionnel pourtant a tranché, donc il n’y a plus de recours légal. Concrètement, quelle est votre stratégie maintenant ?
Bassirou Diomaye Faye : Ce que disent plutôt les leaders, c’est que sans la participation de la liste des titulaires de Yewwi Askan Wi, ils n’admettraient pas qu’une farce d’élections s’opère dans ces conditions. Évidemment, le président Ousmane Sonko est la tête de liste choisie par l’ensemble des leaders de la coalition, que le ministre, avec la complicité du Conseil constitutionnel, cherche à empêcher participer à ces élections. Les moyens d’action de la coalition, c’est ce que nous avons commencé à faire la semaine dernière : mobiliser les forces vives de la nation pour empêcher un simulacre d’élections qui exclut la partie la plus forte de l’opposition, à savoir Yewwi Askan Wi.
Donc faire pression par la rue pour réhabiliter cette liste de titulaires, c’est ça ?
La justice est rendue au nom du peuple sénégalais et je pense que ce que le Conseil constitutionnel a fait, c’est rendu au nom du président Macky Sall et ce n’est pas d’une telle justice qu’on veut. Ces décisions-là ne sauraient engager le peuple.
Est-ce que vous souhaitez un report des élections ?
Nous souhaitons la validation de la liste de Yewwi Askan Wi, la liste des titulaires, et une tenue à date échue des élections, à savoir le 31 juillet.
Le gouverneur de Dakar a rappelé dans un communiqué que, durant la période de pré campagne, du 10 juin au 9 juillet, « toute manifestation de soutien à un candidat ou à une coalition était interdite ». Est-ce que cela signifie, pour vous, que votre mobilisation prévue ce vendredi sera interdite par le préfet ?
Je crois que le gouverneur s’engage dans des sentiers obscurs. C’est le préfet qui apprécie si les moyens dont il dispose lui permettent d’encadrer une marche pacifique. Et je crois que ce qu’on a fait le 8 (juin) démontre le sens des responsabilités de l’opposition qui a tenu une manifestation pacifique.
La coalition au pouvoir accuse Yewwi Askan Wi d’être dans une logique de confrontation, de violence. Est-ce qu’il n’y a pas un risque de lui donner raison avec l’organisation d’une manifestation non autorisée si c’est le cas vendredi ?
D’abord, il n’y a pas de raison que la manifestation ne soit pas autorisée. Elle n’enfreint aucunement la loi. S’il y a confrontation, justement c’est eux qui l’imposent en foulant aux pieds toutes les règles démocratiques et le respect des libertés publiques.
Le groupe français Bolloré, qui a annoncé céder prochainement ses activités logistiques à MSC pour 5,7 milliards d'euros, "ne quitte pas" pour autant le continent, a affirmé mercredi à Abidjan un de ses dirigeants
Le groupe français Bolloré, qui a annoncé céder prochainement ses activités logistiques à l'armateur italo-suisse MSC (Mediterranean Shipping Company) pour 5,7 milliards d'euros, "ne quitte pas" pour autant le continent, a affirmé mercredi à Abidjan un de ses dirigeants.
"Le groupe Bolloré ne va pas quitter l'Afrique. Il y a des activités du groupe en Afrique qui ne sont pas concernées par la vente à MSC. Il y a le groupe Vivendi avec Canal+, Havas-média et GVA (internet haut débit par fibre optique)" a déclaré à l'AFP, Olivier de Noray, directeur général ports et terminaux du groupe français.
Une fois l'opération finalisée, à l'horizon début 2023, "il y aura une continuité entre l'activité qui a été conduite par Bolloré et celle qui sera reprise par MSC. Tout le personnel qui travaille aujourd'hui en Afrique pour le groupe Bolloré va rester", a-t-il assuré.
Fin mai, dans une interview à Jeune Afrique, le président de MSC Diego Aponte avait également voulu se montrer rassurant en indiquant vouloir "s'inscrire dans la continuité".
"Certes il y aura un changement de l'actionnaire mais on ne va pas changer d'un seul coup le management", a expliqué M. de Noray, de passage à Abidjan, à l'occasion de l'Africa CEO Forum, un sommet économique réunissant 1.500 patrons et décideurs politiques.
La branche Bolloré Africa Logistics, concernée par la vente, possède des infrastructures dans des dizaines de pays africains, parmi lesquelles un réseau de seize concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires.
M. de Noray a également annoncé le démarrage "le 1er novembre" des activités du deuxième terminal à conteneurs (TC2) du port d'Abidjan.
"On va plus que doubler la capacité du port d'Abidjan avec près de 2,5 millions conteneurs à traiter chaque année", s'est-il félicité.
Près d'un million de conteneurs sont actuellement traités chaque année au port d'Abidjan qui connaît depuis 2012 une croissance moyenne de 12% par an, portée par les produits agricoles, ainsi que les grands travaux d'infrastructures réalisés en Côte d'Ivoire.
Par ailleurs, le groupe Bolloré a déploré l'arrêt depuis 2017 des travaux entrepris par le groupe pour la construction des rails du chemin de fer censé relier le Niger au Bénin.
"C'est une situation que nous ne maîtrisons pas du tout, nous ne sommes pas en mesure de dire combien de temps cela va durer", a déploré le PDG de Bolloré Rails, Eric Melet, également en visite à Abidjan.
Le tronçon ferroviaire en question représente 1.000 des 3.000 kilomètres d'une boucle ferroviaire devant relier la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Bénin et le Togo. Après des années de bataille judiciaire avec la société béninoise Petrolin, le projet est toujours au point mort.
LA GUERRE EN UKRAINE N'A RIEN D'UNIQUE
Le philosophe et historien camerounais, Achille Mbembe questionne l’eurocentrisme s’agissant de la guerre en Ukraine. Et il propose une nouvelle utopie face à la multiplication des crises qui menacent la planète
Le Temps Afrique |
Simon Petite |
Publication 15/06/2022
Professeur à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg, en Afrique du Sud, et mandaté par Emmanuel Macron pour dépoussiérer la relation entre la France et l’Afrique, le Camerounais Achille Mbembe est considéré comme l’un des penseurs les plus influents du continent. Il intervient ce mardi soir à Genève en ouverture du festival Explore à Genève, consacré à la transition urbaine. Il exposera une nouvelle utopie, le «droit universel à la respiration». Rencontre.
Le Temps: Qu’est-ce que le droit universel à la respiration?
Achille Mbembe: Même si la respiration est vitale, ce droit n’existe pas. Cette utopie n’est pas près de se réaliser, j’en suis bien conscient. Mais le but des utopies est justement de penser le possible et de refuser la fatalité d’un monde abrutissant et brutal. Nous n’interrogeons pas suffisamment la respiration qui signe notre parentalité commune avec toutes les autres espèces vivantes. A partir de cette base, nous pourrions réimaginer le droit à l’existence et notre appartenance commune à une planète en danger. Cela ouvre la possibilité de fonder un droit qui ne dépendrait pas d’un Etat ou d’un guichet. L’air n’a pas de frontières et nous le respirons à égalité.
Est-ce le covid qui vous a mené à cette réflexion?
Cette question me taraudait avant la pandémie. Je n’ai rien inventé. Frantz Fanon, par exemple, en parle constamment. En le relisant, j’ai pris conscience de la dimension politique de la respiration. Le covid n’a fait qu’amplifier cet intérêt, car cette maladie s’attaque à notre capacité respiratoire.
Le covid a frappé le monde entier. Qu’ont changé ce sentiment de vulnérabilité global et ce destin commun?
Cette tragédie a mis en scène notre parenté essentielle avec les autres espèces vivantes. Il est désormais évident que notre sort dépend de notre faculté à composer avec les autres habitants de cette planète, les animaux ou les végétaux, à leur laisser une place. Cela remet radicalement en cause notre modèle de développement. Celui-ci était basé sur l’exploitation d’un monde soi-disant infini. Or il est de plus en plus petit et ses ressources s’épuisent. Pour que le monde soit durable, il faudra le partager et le réparer, tant nous l’avons endommagé. Nous n’en sortirons pas sans satisfaire cette double condition.
Pendant la pandémie, vous mettiez en garde contre un regain de tensions et de violences, alors qu’il faudrait «sanctuariser le vivant». Avec la guerre en Ukraine, nous y sommes.
Oui, mais la brutalisation exercée contre l’Ukraine n’est pas inédite. Auparavant, la guerre se déroulait plus loin de l’Europe, comme récemment en Afghanistan, en Irak, en Syrie ou au Yémen.
Y a-t-il un facteur d’explication commun à ces conflits? La compétition accrue pour des ressources?
En Ukraine, je vois surtout la pulsion coloniale russe: un peuple mieux armé et économiquement plus fort veut imposer sa loi sur un autre perçu comme plus faible. La Russie veut réduire à néant les infrastructures et les ressources de l’Ukraine, plutôt que de les accaparer. Voilà à quoi ressemblaient les guerres coloniales. Nous assistons à un rapatriement au cœur de l’Europe des méthodes qu’elle infligeait à des peuples lointains, comme lors des guerres de saccage qui avaient permis de détruire les empires africains au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, on fait comme si la guerre en Ukraine était inédite. Or elle n’a rien d’unique, ou si peu.
EXCLUSIF SENEPLUS - Qui peut absoudre la DGE, la CENA et le Conseil constitutionnel de la chienlit annoncée ? Quelques mois de report ou de probables émeutes, violences, et...mort d’hommes. Le choix du bon sens est d’évidence
Un gigantesque complot contre la démocratie, la légitimité et la citoyenneté se prépare sous nos yeux : des simulacres d’élections législatives. Sous nos yeux, les grands corps de l’Administration, pourtant chargés de pacifier nos velléités de violence en huilant, régulant, les mécanismes de nos choix de désignation de dirigeants sont au coeur d’actes de déstabilisation des fondements de notre vouloir de vie en commun . Évidemment que je veux parler de la Direction générale des élections (DGE), du Conseil nation de régulation de l’audiovisuel (CNRA), de la CENA et surtout du Conseil constitutionnel.
Par quelque bout que l’on prenne les choses, une chose reste constante : ces trois structures ont failli à leurs tâches et missions et préparent pour le pays des lendemains qui risquent d’être des requiem de la paix civile. Et cela, tout le monde le sait, l’a vu, le regarde venir sauf les tenants du pouvoir et leurs armées de mercenaires toutes catégories.
Questions : À quoi sert la CENA entre les élections (tous les cinq-sept ans) ? À bouffer l’argent du contribuable en se tournant les pouces. Il faut le dissoudre après chaque cycle électoral. À défaut de le supprimer carrément. À quoi sert le CNRA, à part donner des « avis » et persécuter les médias et organes insoumis ? L’interdiction de « propagande » avant les élections doit être remisée au musée des vieilleries politiques. Enfin, quels sont ces « sages » qui nous sortent une « première connerie politique » jamais vue dans aucun pays du monde civilisé aux prétentions démocratiques : des listes électorales émasculées ! Nos « sages », semble-t-il, ont non seulement perdu leur science juridique, mais aussi, la sagesse dont on pensait qu’elle était leur principal attribut. Des titulaires sans suppléants et des suppléants sans titulaires ! On ne me fera jamais l’insulte de croire qu’au moment d’accoucher cette monstruosité électorale, ils étaient frappés d’une démence subite et collective qui en font des responsables du crime commis. Comme dans les crimes de sang ordinaires.
Oublier vos moyens de vivre...
Je suis sidéré en lisant les communiqués et en écoutant les sorties qui frisent l’hypocrisie de certaines organisations dites de la société civile et autres éditorialistes. Outre les litanies baveuses convenues sur une « opposition radicale et extrémiste », il y a aussi les silences complices sur une question simple, de bon sens : qui est responsable de la situation actuelle ? Qui peut absoudre en toute honnêteté, la DGE, la CENA et le Conseil constitutionnel de la chienlit annoncée ?
Qui peut cautionner une liste sans photo ni identifiant de la tête de liste ? Dès lors, en quoi refuser ces incongruités, utiliser les moyens légaux, prévus par nos textes fondamentaux, comme les manifestations et tout autre moyen de résistance non létale, relèveraient du radicalisme et de l’extrémisme ? C’est vrai, les pouvoirs, tous les pouvoirs, ont besoin d'ennemis, réels ou fictifs, des chiens enragés comme des mange-mil bénis oui oui ; des idéologues et autres fabricants de justifications politiques...Oui, dire la vérité peut être dangereux, voire mortel, mais mentir pour des subsides est tout aussi mortel. D’une certaine manière, cela peut être assimilé à de la non-assistance à personne en danger.
Dans ces mêmes colonnes il y a quelques jours, j’avançais une proposition qui me semblait (me semble toujours) frappée du bon sens : sauver la paix en reportant les élections de quelques mois, jusqu’après l'hivernage, recommencer le processus électoral (bien sûr les candidats gardent leurs cautions), permettre aux coalitions et partis de refaire leurs listes... En quoi cela serait-il attentatoire à la République et à ses règles (rés publica). Le pompeux « calendrier républicain » est comme tous les calendriers : modifiables, changeables. Par force majeure ou par tacite connivence, accord.
Quelques mois de report ou de probables émeutes, violences, et...mort d’hommes. Le choix du bon sens est d’évidence.
À tous ceux qui n’ont à la bouche que la paix contre la violence, c’est sans doute le moment de passer du verbiage aux actes. Demain, il sera peut être trop tard...
DÉCÈS DE MAMADOU MOUSTAPHA TOURÉ, ANCIEN PRÉSIDENT DE LA CENA
L’ancien président de la Commission électorale nationale autonome (CENA), Mamadou Moustapha Touré, n’est plus. Il a passé 44 ans de sa vie à servir la justice avant de se retirer pour une retraite qui n’est pas totale
L’ancien président de la Commission électorale nationale autonome (CENA), Mamadou Moustapha Touré, n’est plus. Il a passé 44 ans de sa vie à servir la justice avant de se retirer pour une retraite qui n’est pas totale, car il est depuis 1996 président de chambre honoraire de la cour de cassation.
Entré dans la justice en 1952, à la faveur d’un concours peu après avoir quitté l’armée au grade de sergent, Mamadou Moustapha Touré est tout d’abord secrétaire des greffes à Dakar. L’année suivante et ce jusqu’en 1953, il est secrétaire des greffes à Gao (Mal), puis revient au Sénégal où il est secrétaire des greffes à Kaolack avant d’être greffier du tribunal de cette ville, de 1957 à 1960. Après un stage effectué à l’Institut des hautes études d’outre-mer de France, Mamadou Moustapha Touré est successivement juge de paix à Podor (1961-1962), juge d’instruction et président du tribunal de travail de Ziguinchor (62-64), juge d’instruction et président du tribunal de Ziguinchor (1964-1966), juge d’instruction et président du tribunal de Kaolack (1966-1969) et président du tribunal de Tambacounda (1969-1972).
Nommé Doyen des juges d’instruction à Dakar, de 1972 à 1974, il est ensuite, dix ans durant, conseiller à la cour et président du tribunal du travail. Passé secrétaire à la cour en 1984, il y reste huit ans avant d’être secrétaire à la cour de cassation. Un poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 1996. Une retraite qui ne tient pas Mamadou Moustapha Touré éloigné des prétoires, car celui qui, entre autres distinctions, est toujours Commandeur dans l’ordre national du Lion, est président de chambre honoraire de la cour de cassation.
MULTIPLE PHOTOS
NON AU RASSEMBLEMENT DE YAW
Après avoir mobilisé du monde le 8 juin à la Place de la Nation, la coalition de l’opposition avait prévu de manifester à nouveau pour protester contre le rejet de sa liste de candidats à la proportionnelle des élections législatives
Le préfet de Dakar a interdit le rassemblement que la coalition de l’opposition Yewwi askan wi projetait d’organiser, vendredi, à la Place de la Nation.
’’Est interdit le rassemblement projeté, le vendredi (….) de 15h à 19h à la Place de la Nation par messieurs Déthié Fall, Khalifa Ababacar Sall et Cheikh Tidiane Youm au nom de la coalition Yewwi askan wi pour menaces de troubles à l’ordre public et violation de l’article L.61 du Code électoral’’’, indique l’arrêté d’interdiction consulté par l’APS.
Après avoir mobilisé du monde le 8 juin à la Place de la Nation, la coalition de l’opposition Yewwi askan wi avait prévu de manifester à nouveau pour protester contre le rejet de sa liste de candidats à la proportionnelle des élections législatives du 31 juillet.
Les leaders de la coalition ont prévu une conférence de presse ce mercredi à partir de 19H au siège du PRP sis sur la VDN.
SI NOUS NE NOURRISSONS PAS LES PEUPLES, NOUS NOURRISSONS LE CONFLIT
L'assureur Allianz Trade dans une étude estimant que onze pays, surtout en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, présentent un risque élevé de tensions sociales en raison de la flambée des prix alimentaires.
"Si nous ne nourrissons pas les peuples, nous nourrissons le conflit", affirme l'assureur Allianz Trade dans une étude estimant que onze pays, surtout en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, présentent un risque élevé de tensions sociales en raison de la flambée des prix alimentaires.
"Le choc sur les prix alimentaires mondiaux représente une inquiétude particulièrement grande pour les pays qui sont importateurs nets d'aliments ou de certains aliments devenus rares en raison de la guerre en Ukraine, à l'instar des grains", écrit l'assureur dans une étude publiée mardi, selon l'Afp.
Ce choc alimentaire réduit l'accès aux ressources "et pourrait même entraîner la chute de certains gouvernements comme lors des printemps arabes", prévient l'assureur, en référence aux mouvements de contestations populaires au tournant des années 2010 ayant été à l'origine de la chute de plusieurs régimes tels qu'en Tunisie et en Egypte, et dont une des composantes était la misère sociale.
A l'époque, les prix alimentaires avaient augmenté de 50%, rappelle Allianz Trade. Or le prix du blé est désormais supérieur aujourd'hui à son niveau de 2012.
L'assureur estime que onze États sont particulièrement à risque de voir émerger des conflits sociaux dans les prochaines années de ce fait. Il s'agit de l'Algérie, la Tunisie, la Bosnie-Herzégovine, l'Egypte, la Jordanie, le Liban, le Nigéria, le Pakistan, les Philippines, la Turquie, et le Sri Lanka, ce dernier pays déjà traversant sa pire crise économique depuis son indépendance.
D'autres pays importateurs nets de nourriture présentent selon l'assureur un risque de conflits sociaux, mais moins élevé, comme la Roumanie, Bahreïn, ou le Kazakhstan. L'Arabie Saoudite et la Chine sont aussi dans cette catégorie, mais les risques de conflits y sont encore un peu plus bas, ayant les reins financiers plus solides.
Le Fonds monétaire international a alerté fin avril sur "les risques de troubles sociaux" en Afrique subsaharienne en raison de la flambée des prix des aliments, et le directeur du département Afrique Abebe Aemro Selassie a confié à l'AFP être "inquiet" face à la situation.
Des mouvements de protestations plus ou moins violents avaient éclaté en 2008 dans une trentaine de pays, notamment au Sénégal et au Cameroun, ainsi qu'au Maghreb et dans les Caraïbes en raison d'une forte augmentation des prix des aliments de base.
L'Afrique sub-saharienne importe 85% de sa consommation de blé, avec des montants particulièrement élevés en Tanzanie, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, et au Mozambique, a indiqué le Fonds fin avril.