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17 juin 2025
RELANCE DU PROCESSUS DES ÉTATS DE L'ATLANTIQUE DU SUD
Il faudra désormais compter sur les 21 Etats africains de l’Atlantique pour donner une nouvelle impulsion à ce processus lancé à Rabat, en 2009, par les pays du continent qui ont en partage la façade maritime qu’est l’Atlantique Sud.
21 Etats africains de l’Atlantique, réunis à Rabat hier, veulent donner une nouvelle impulsion au cadre qui les regroupe. Aussi travaillent-ils, à travers leurs ministres et experts respectifs, à concevoir une vision africaine commune sur cet espace maritime fondamental, assurer la promotion d’une identité africaine atlantique et la défense, d’une seule voix, des intérêts stratégiques du continent.
Il faudra désormais compter sur les 21 Etats africains de l’Atlantique pour donner une nouvelle impulsion à ce processus lancé à Rabat, en 2009, par les pays du continent qui ont en partage la façade maritime qu’est l’Atlantique Sud. Cela transparaît dans la déclaration publiée hier, à l’issue de la première réunion ministérielle des Etats africains de l’Atlantique présidée par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des marocains résidant à l’étranger. Celle-ci s’est tenue dans la capitale marocaine, Rabat. Dans ce document dont Le Quotidien a eu copie, on note que les ministres desdits Etats réaffirment «leur ferme volonté de poursuivre le dialogue autour de principes communs, d’enjeux partagés et d’intérêts convergents en vue de faire de l’espace africain atlantique une zone de paix, de stabilité et de prospérité partagée». Les ministres des Etats africains atlantiques soulignent aussi «l’importance d’optimiser l’espace africain atlantique pour une gestion davantage concertée et coordonnée de la gouvernance migratoire». Le potentiel politique, économique et sécuritaire que recèle l’espace atlantique africain, pris en compte, ces ministres expriment «leur profonde préoccupation quant aux menaces de plus en plus complexes posées par le terrorisme, le crime transnational organisé et la piraterie maritime».
De même que «l’acuité des défis environnementaux et leurs conséquences sur la sécurité nationale et les flux humains, ainsi que les enjeux de développement économique et humain, de compétitivité et d’attractivité». Conscients qu’il y a «nécessité d’agir collectivement», les ministres soulignent qu’il faut «une coordination des actions sur un ensemble de thématiques stratégiques et de secteurs structurants, en vue de répondre aux impératifs de sécurité, de de développement durable et de prospérité de cette zone commune». Pour cela, trois groupes thématiques ont été mis en place, qui vont travailler autour du dialogue, de l’économie bleue, de la connectivité maritime et de l’énergie et enfin du développement durable et de l’environnement. Le Nigeria, le Gabon et le Cap-Vert ont été désignés comme chefs de file devant diriger ces trois groupes pré-cités.
Malick Sall livre les propositions du Sénégal
Le ministre de la Justice, Malick Sall, a pris la parole pour décliner les propositions de son pays concernant la redynamisation de ce cadre de coopération regroupant des Etats africains. Il dira : «Le Maroc nous offre l’occasion, ici, de relancer le dialogue entre nos Etats membres, afin d’actualiser et de consolider nos mécanismes de coopération et de donner au secrétariat de la Comhafat les moyens d’exercer, au mieux, son mandat.» Le garde des Sceaux invitera aussi les pays membres à «veiller à poursuivre le renforcement du mandat du secrétariat afin de doter la conférence d’un organe dédié exclusivement au suivi permanent des actions engagées dans le cadre de son mandat. Une telle option offrirait également à la conférence une vue panoramique sur les processus à l’œuvre dans les trois thématiques, qui sont, du reste, transversales». Aussi estime-t-il «qu’il conviendrait de mettre en place des cadres sectoriels de coopération pour chaque thématique identifiée. Le succès de la Comhafat et les remarquables avancées notées dans le domaine de la coopération halieutique sont suffisamment illustratifs de la pertinence d’une telle option».
Une autre invite de Malick Sall concerne «les processus initiés dans le cadre de l’Atlantique africain». Ceux-ci, à ses yeux, «gagneraient à capitaliser sur les expériences réussies dans les pays de la zone». «Sous ce rapport», fait savoir le ministre sénégalais de la Justice, «l’expérience de la Commission sous-régionale des pêches, qui regroupe 7 des 22Etats membres, pourrait constituer un laboratoire pertinent dans le domaine de la gestion des pêcheries». D’où son souhait de voir une «attention particulière» accordée «à la coordination des initiatives mises en œuvre à l’échelle régionale et continentale». «A cet égard, le Sénégal, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, demeure disposé à accompagner, durant son mandat, les initiatives qui seraient convenues ici, ensemble, dans le sens de fédérer nos efforts», a souligné Me Malick Sall.
Par Alioune Badara NIANG
SEN DE VIOLENCES
Restaurer la République et ses valeurs par l’introspection, le message et la volonté de l’ex-premier flic du pays devenu président de la République semble plus clair que les résultats obtenus
Restaurer la République et ses valeurs par l’introspection, le message et la volonté de l’ex-premier flic du pays devenu président de la République semble plus clair que les résultats obtenus. Le pays est même à cran. Et pour cause, les faits divers spectaculaires, les déballages démagogiques, les agressions mortelles, et surtout les incivilités, demeurent quotidiens et presque aucun secteur n’est épargné.
A preuve, les «citoyens» urinent toujours sur la voie publique ; les déchets et autres objets encombrants continuent d’être déposés n’importe où ; les constructions anarchiques, en ce sens qu’elles ne respectent pas les normes sécuritaires et ergonomiques, foisonnent, de même que les nuisances sonores ; les dégradations de biens publics et privés se multiplient ; l’indiscipline routière est à son paroxysme avec ces chauffards qui, pensant détenir un «permis de tuer» en lieu et place du permis de conduire, brûlent les feux sur des axes très passants et/ou empruntent les passerelles piétonnes pendant que ces piétons voisinent avec le danger en arpentant, à leur tour, autoroutes et corniches ; les camions fous dont les freins lâchent, dévalent aux creux de nos carrefours et autres ronds-points ; l’irrespect vis-à-vis des morts par des automobilistes qui coupent les cortèges funèbres en route pour les cimetières, toutes sirènes hurlantes, est hymalayesque ; les plaques et régulateurs de lampes solaires sont démontés sur les grandes avenues ; l’alcoolisation des jeunes est sans borne ; les insultivistes sont en haut du Net ; certains flics ripoux se font corrompre en pleine journée et en pleine circulation avec des miettes de nos pauvres francs Cfa (monnaie considérée par de nombreux Africains comme un vestige colonial dont il faut se départir sans délai) ; les talibés, acteurs-victimes de la mendicité sauvage, sont toujours maltraités, battus à mort ou tout simplement assassinés, sans la moindre bulle pour amortir le choc comme un airbag, par leurs tyrans marabouts ; les enlèvements d’enfants sont monnaie courante ; des enseignants (tes) rusent et abusent de leur autorité pour «coucher» avec leurs élèves adolescents(tes) et innocents(tes) ; certaines femmes brûlent mortellement leurs maris, d’autres charcutent leurs coépouses ; les téléfilms locaux suscitent des vocations ; les décès dans nos hôpitaux par déni de soins sont légion (cas de Astou Sokhna); les corps de nouveau-nés jetés anonymement dans les bacs à ordures diffusent leurs odeurs pestilentielles dans l’air ; les fêtes à tout casser (on s’y drogue à tout-va) des jeunes qui cherchent à s’affranchir d’un code religieux qui les asphyxie, entre concerts, soirées torrides, sorties «nues» en plage de jour comme de nuit, s’identifient de plus en plus au célèbre carnaval de Rio ; l’obscène danse «bombass» qui les bombarde, renseigne que le diable est dans leurs fesses ; les «touristes» continuent de venir lézarder sur nos plages ; la violence est omniprésente dans nos stades et sur le terrain politique ; les Ong, sachant que Gana vit à 6000 km, font l’apologie de l’homosexualité dans notre pays par le biais d’hommes vedettes de la musique et plus généralement du showbiz qui portent sans gêne des habits secs de femmes ; Kounkandé clame toujours son «mal de mer», raison pour laquelle il veut la fendre en deux…
Bref, cette «négative attitude» qui salit le Sénégal, ne désarme pas et est même devenue une ritournelle qui nous est chantée par ses submergés détracteurs.
Pendant que j’écris ces lignes, j’apprends que 11 nourrissons ont péri dans un incendie à l’hôpital de Tivaouane. Ce drame de plus qui met en lumière les carences de notre système de santé, c’est aussi une forme de violence. In fine, ce phénomène de la violence protéiforme, devenu banal, a vraiment du vent dans les voiles. Un peu à l’image du film «Un jour sans fin». Connaissez-vous ce film où on se réveille tous les matins, c’est toujours la même histoire, et ça fait des années que ça dure ? Chaque jour, un nouvel épisode. A chaque jour ou presque, un nouveau cliffhanger. A chaque jour ou presque, un nouveau tollé. Oui, non, peut-être ? De toutes les façons, la question incontournable reste celle-ci : pourquoi des paliers continuent-ils d’être «allégrement» franchis dans l’incivilité ? Parce que chez certains dont le logiciel de valeurs est inversé, la désagrégation du sens de l’humanité, de la nation, de l’esprit public, j’allais dire l’esprit république, est abyssale. Il vous faut plus de dessins ? Non, alors j’abrège.
«Tuer pour tuer» ! Tuer sans raison ! Par plaisir ?
Mais pas totalement car, à côté de cette escalade d’incivilités sans escale, je veux vous faire aussi observer l’inquiétante recrudescence de la violence assassine et gratuite par arme blanche, par mains nues portées ou par balles à bout touchant ou portant : «Tuer pour tuer» ! Tuer sans raison ! Par plaisir ? Peu importe, le mal se répand et est même devenu effet de mode et dans l’air du temps. Ça fait peur. Ça terrorise. Personne ne se sent en sécurité. J’en veux pour preuve cette angoisse de ces derniers jours qui habite les citoyens devant le nouveau théâtre d’agressions mortelles qu’a été notre pays. Le bijoutier, Ndongo Guèye, a été tué par son ami et débiteur, Bassirou Thiam. Lobé Ndiaye, assassinée par son «guérisseur», Hamidou Sidibé. Papy Niang, poignardé mortellement après une altercation avec son ami. Khabane Dieng, mortellement blessé d’un coup de tesson de bouteille à la gorge par le frère jumeau de son lutteur préféré après un différend. Kiné Gaye, une jeune femme gérante d’un multiservices à Pikine, tuée par son collègue et supérieur, khassimou Bâ, qui explique pour justifier son horrible, monstrueux, inhumain acte, avoir subi des injonctions familiales de trouver de l’argent pour baptiser à grande pompe son premier enfant. Waw, le paraître prime sur l’être ! «Only in Sénégal» (seulement au Sénégal) !
D’un passé peu lointain, les cas de Ibrahima Samb, ce «Good street» taximan sauvagement abattu d’une balle dans la tête par le parfait «vilain» pétomane, Ousseynou Diop, pour une querelle de station d’essence, de Fatoumata Ndiaye, l’ex vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental, tuée par son propre chauffeur, de Mariama Sagna, ci-devant responsable du parti Pastef à Keur Massar, sauvagement extirpée de la surface de cette terre et enfouie dans ses profondeurs par deux misérables psychopathes, qu’elle considérait pourtant comme de simples charretiers lorsque leur route se croisa, ou encore le meurtre atroce du Commandant de la Brigade de gendarmerie de Koumpentoum, l’adjudant-major Tamsir Sané…, nous révélaient déjà que nous étions atrocement et tristement passés à un autre stade. Celui d’une dérive inquiétante de notre société. Ce qui fait mal aux tripes, ces bonnes et innocentes personnes sont mortes pour rien, comme si leur vie ne valait rien. Paix à leurs âmes.
Ce trop de violence dans notre société démontre que les efforts accomplis par les uns et les autres n’ont pas guéri le mal. Que les médicaments administrés jusqu’ici sont à des années-lumière du traitement de choc qu’il faudrait prodiguer ou à tout le moins ont été une rustine sur un pneu crevé. Du coup, face à cet abîme de peur, ce vertige qui nous saisit, devant cette épidémie de tueries, de viols, de vols, qui relève de la criminalité violente avec ces «armes blanches» qui sont sorties des «cuisines» par un extraordinaire détournement d’objectif, l’on se demande même si elles y retourneront un jour, l’Etat, dont la lutte contre l’insécurité fait bien partie intégrante de sa mission de maintien de l’ordre, doit se montrer intransigeant, inflexible. C’est-à-dire qu’au pas, au trot, au galop, comme on veut, les pouvoirs publics doivent affronter la réalité de cette violence en chaîne, non pour la subir, non pour la déplorer, non pour l’enregistrer, mais pour la combattre, avec détermination, avec la conviction de mener un combat de salubrité publique. En effet, ces actes gratuits suscitent une demande insistante de la part des populations, qu’ils «fassent quelque chose» pour que ces trafiquants, ces assassins, ces violeurs qui considèrent qu’ils sont ici chez eux, se rendent compte que tel n’est pas le cas. Ces individus «noirs», qui sont dans le noir et restent dans le noir, mériteraient d’aller dans le noir de la prison directement. Et pour longtemps.
La séquence régalienne ou agir à l’action, un impératif !
Ça devient fort. Aujourd’hui, on vit côte-à-côte, mais à défaut d’apporter la fermeté nécessaire en nous disant «pas de place pour ces violences dans la République», nous craignons fort que demain, qu’on vive face à face. Donc l’heure de remettre en place un Sénégal normatif où chaque chose a sa place, son utilité, sa fonction, chaque citoyen devant ses responsabilités, chaque institution devant ses obligations, a bien sonné. On ne peut pas faire fonctionner une société avec seulement de l’horizontalité. Il faut aussi la verticalité de l’autorité. C’est dire que les pouvoirs publics conscients de cette spirale de violence, une situation chaotique pour les générations actuelles et à venir, doivent montrer qu’ils ne sont pas ici et là pour ne rien faire et laisser faire. Et dans ce Sénégal qui prend garde de lui, car tout fout le camp, l’autorité ne doit rien lâcher sur rien concernant l’ordre républicain. Elle doit sanctionner à hauteur des infractions, sévir sans dérive ni brutalité, avec calme et sens, pour faire respecter les droits primaires dans une démocratie, pour ne pas abandonner une seule parcelle du territoire, une rue, cave ou cage d’escalier à la banalisation de la violence verbale ou physique, pour que chaque mètre carré du pays soit considéré comme un mètre carré de reconquête républicaine.
Du moment que la notion du bien et du mal chez certains a disparu, le procureur de la République doit mettre son pied dans la porte en ne rien cédant aux passions belliqueuses, comportements assassins, aussi en multipliant les interpellations et les arrestations de tous ces présumés violeurs, voleurs, agresseurs, tueurs. Bref, être intolérant devant l’intolérance pour que le pays ne sombre pas dans l’hyper violence. C’est très regrettable d’en arriver là mais comment agir autrement dans un contexte d’accélération à la manière d’un toboggan, des comportements anti-citoyens d’une petite minorité qui refuse l’ordre établi, de petites gens qui militent pour l’invincibilité de l’incivilité ? Nul ne peut être au-dessus de la République volontairement consenti. N’en déplaise à ceux qui veulent mettre systématiquement le couvercle sur ces actes de terreur ignoble. Qu’ils sachent que par leur manque de bon sens, ils tirent ce pays dans le mauvais sens. Et cela n’est pas très sensé.
PETROSEN ET LES ETUDIANTS AUTOUR DES HYDROCARBURES
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a été le lieu de discussion autour de l’exploitation du pétrole et du gaz. Une occasion pour les étudiants d’avoir une idée sur la question liée à ces ressources.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a été le lieu de discussion autour de l’exploitation du pétrole et du gaz. Une occasion pour les étudiants d’avoir une idée sur la question liée à ces ressources. La rencontre a été organisée par la Direction générale de Petrosen Trading Services.
Depuis la découverte du pétrole et du gaz dans certaines zones du pays, les rencontres se multiplient. Chaque citoyen essayant d’avoir une idée sur ces ressources. Surtout qu’il est annoncé dans le courant 2023, les premiers barils. Dans cette logique, la Direction générale de Petrosen Trading Services a convié, le weekend dernier, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) à une réunion pour discuter des opportunités offertes dans le cadre de l’exploitation des hydrocarbures.
Autour du thème « Métiers et opportunités du pétrole et du gaz », la rencontre était, en quelque sorte, une occasion pour les intervenants de revenir sur les possibilités d’emploi engendrées par la découverte de ces ressources. « Il faut noter que c’est une démarche qui répond à la Constitution qui dit que les ressources naturelles appartiennent au peuple. Donc, c’est tout à fait normal qu’on parle aux étudiants pour qu’ils comprennent les métiers du pétrole et du gaz. Les opportunités qu’il y aura avec leur exploitation », a dit Malang Sarr.
Les étudiants peuvent s’investir dans les domaines pétroliers et gaziers. Mais, cela doit s’accompagner d’une formation au préalable, de l’avis de M. Sarr. « Aussi, il y a beaucoup d’opportunités qui s’offrent avec ces ressources. On ne peut pas avoir seulement des géologues ou des géophysiciens. Il y a toute l’activité autour du pétrole et du gaz. Les étudiants peuvent travailler dans le secteur de façon directe ou indirecte. Mais la formation est nécessaire. Il faut qu’ils apprennent pour au moins maîtriser ce domaine ».
Ucad, l’endroit idéal pour discuter de la question
Le rendez-vous a été, aux yeux des étudiants « une bonne chose ». D’ailleurs, ils ont massivement répondu à l’appel. Ils ont félicité les initiateurs qui ont eu l’idée de les inclure dans les questions liées aux hydrocarbures. « C’est bon comme programme. Je pense qu’avec la découverte du pétrole et du gaz, il est très important de discuter avec les étudiants », a confié l’un d’eux. D’autres camarades saluent la pertinence du choix de l’Ucad : « L’université est un très bon endroit pour parler de ces questions là. C’est le Sénégal en miniature. En tout cas, ça nous a permis de comprendre pas mal de choses et surtout de connaître les opportunités qui s’offrent. »
YEWWI RÉUSSIT SON PARI
Peu avant 16 heures mercredi, la Place de la Nation, ex-Obélisque, avait refusé du monde pour la manifestation de l’inter coalition Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal. À tour de rôle, les leaders de l'opposition ont vilipendé Macky Sall
Des milliers de jeunes ont répondu présents à la manifestation de l’inter coalition Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal, organisée hier, mercredi 8 juin 2022, à la Place de la Nation, ex-Obélisque. La symbolique place était noire d’un monde acquis à la cause de l’opposition qui exige la validation de la liste nationale Yewwi Askan Wi (YAW) aux législatives du 31 juillet prochain. A tour de rôle, les leaders ont ouvert le feu sur le Macky.
Peu avant 16 heures, la Place de la Nation, ex-Obélisque, avait refusé du monde pour la manifestation de l’inter coalition Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal. Sur place, se frayer un passage était une chose très difficile. Militants et sympathisants des différents partis que compose cette inter-coalition ont répondu massivement présents à cette mobilisation. Certains jeunes, drapés dans les couleurs nationales (verte, jaune rouge), frappées d’une étoile verte, et d’autres d’une écharpe aux couleurs du parti Pastef d’Ousmane Sonko, entre autres, ivres d’ambiance festive, de musique et de chants, chantent et dansent sans relâche. Alors que les tensions politiques du moment faisaient craindre un réveil des passions et des violences comme celles du mois de mars 2021.
Tour à tour, les leaders des partis, des mouvements et autres responsables politiques ayant pris part au grand rassemblement, notamment Ousmane Sonko, Barthélémy Dias, Aïda Mbodi, Woré Sarr, Ahmed Aïdara, Assane Diouf, ont pris la parole pour fustiger la volonté manifeste du président Macky Sall d’écarter la liste nationale de Yewwi Askan Wi (YAW), dirigée par le principal opposant au pouvoir en place, en l’occurrence Ousmane Sonko, a priori écarté des législatives par une récente décision du Conseil constitutionnel. Décidés à mener la vie dure au président Sall et son camp, les différents responsables de l’inter-coalition Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal ont dit tout haut qu’ils prendront part, «de gré ou de force», aux législatives du 31 juillet prochain. Faute de quoi, elles (élections) ne se tiendront pas.
Convaincus que la coalition de Yewwi Askan Wi, à elle seule, pouvait faire l’affaire, les différents intervenants se disent plus que jamais rassurés que l’inter coalition Yewwi Askan Wi et Wallu Senegal va sans doute rafler la mise, exiger la cohabitation et mettre en place un gouvernement au lendemain du scrutin de ces législatives à venir. Les militants et sympathisants surexcités qui réclamaient à leur leader le «ndigël» (autorisation) pour engager le combat de la rue, d’ores et déjà, ont estimé que Macky Sall n’a pas droit à un troisième mandat. «Il doit tout simplement plier bagages». Car, disent-ils : «Lui et ses acolytes ont fini de piller le pays. Ils ont tout volé». Et Ousmane Sonko de rajouter : «Si vous visitez leurs maisons, vous y trouverez beaucoup de millions volés».
Pour preuve, dit-il, «Comment comprendre qu’un simple griot de Macky Sall puisse détenir une somme d’argent aussi conséquente dans sa maison, sans que la CENTIF ou l’OFNAC puisse piper mot ? C’est tout simplement scandaleux pour un pays qui se respecte, un pays où les citoyens peinent à se soigner, à avoir une bonne éducation de leurs enfants. Un pays où on peine à avoir les trois repas ; un pays où trouver du travail est un problème, même avec les compétences requises», entre autres griefs, soulevés par les opposants.
RÉACTIONS…
OUSMANE SONKO, PRESIDENT DU PARTI PASTEF/LES PATRIOTES : «Le Sénégal est en danger et Macky Sall est l'unique responsable»
«Macky Sall disait vouloir réduire l'opposition à sa plus simple expression. Voici la plus simple expression de l'opposition au Sénégal. Qu'il sache que le peuple avait entièrement confiance en lui en 2012 et c'est ce même peuple qui dit qu'il ne sera plus Président en février 2024. Et à partir d'aujourd'hui, nous avons lancé notre campagne avec des projets et des ambitions. Aujourd'hui, le Sénégal est en danger et Macky Sall est l'unique responsable. Tant qu'il sera Président, la paix et la stabilité ne règneront pas. Les libertés politiques ont été bafouées, des personnes emprisonnées. Je peux citer Karim Wade, Khalifa Sall. Nous appelons la justice sénégalaise à la raison car le peuple a dit non. Il est hors de questions que les «7 sages» secouent le pays. Je veux également attirer l'attention des Forces de Défenses et de Sécurité. Vous devez refuser d'exercer certains ordres illégaux car, le Général Moussa Fall n'est là que pour ses propres intérêts. Vous êtes des intellectuels. N'acceptez pas d'être transformés en des objets de répression».
BARTHELEMY DIAZ, MAIRE DE DAKAR : «Il est hors de question que les élections se tiennent sans la participation de Yewwi Askan Wi»
«Nous exigeons le départ d'Antoine Felix Abdoulaye Diome. Il est à lui seul le symbole de l'instabilité au Sénégal. Il n'organisera pas les élections législatives du 31 Juillet 2022. Il est hors de question que ces élections se tiennent sans la participation de Yewwi Askan Wi mais aussi sans la présence d’Ousmane Sonko, Aïda Mbodj, Habib Sy ainsi que les autres coalitions».
AÏDA MBODJ, PRESIDENTE DU PARTI ALLIANCE NATIONALE DE LA DEMOCRATIE : «Aujourd'hui, c'est au peuple de décider»
«Macky Sall veut la majorité à l'Assemblée Nationale, pour être président à vie. Il est un voleur. Il a volé des suffrages, des listes, des maires et même des receleurs. Je veux parler du Conseil Constitutionnel. Aujourd'hui, c'est au peuple de décider et nous avons besoin de la majorité à l'Assemblée pour bien la représenter».
KHALIFA ABABACAR SALL, TAKHAWU DAKAR : «Nous ferons partie de la liste nationale et qu'Ousmane Sonko sera notre tête de liste»
«Avec la coalition Wallu Sénégal dirigée par le Président Abdoulaye Wade, nous avons l'intention de participer aux élections législatives du 31 juillet 2022. Et je tiens à préciser que nous allons gagner haut la main, croyez-le et que Macky Sall se le tienne pour dit. Je veux que vous sachiez que nous ferons partie de la liste nationale et qu'Ousmane Sonko sera notre tête de liste».
DETHIE FALL, MANDATAIRE NATIONALE DE YEEWI ASKAN WI : «Que Macky Sall le veuille ou non Yewwi Askan Wi participera aux élections »
«Notre combat, c'est contre le président Macky Sall, Antoine Diome et le Conseil Constitutionnel. Voilà la raison de notre présence à la Place de l'Obélisque. Nous devons rester concentrés sur le grand combat pour le départ de Macky Sall. Aujourd'hui, qu'il le veuille ou non Yewwi Askan Wi participera aux élections».
DAME MBODJ, SG CUSEMS AUTHENTIQUE : «Si Macky Sall veut finir son mandat en toute sérénité, il n'a qu'à laisser la coalition YAW participer aux élections législatives»
«Il reste 16 mois au Président Macky Sall et toutes ses stratégies ne feront pas de lui un candidat aux élections présidentielles de 2024. Si Macky Sall veut finir son mandat en toute sérénité, il n'a qu'à laisser la coalition YAW participer aux élections législatives car, ce pays n'est pas une monarchie. Aujourd'hui, nous demandons la libération de Cheikh Omar Diagne. Cela fait exactement 64 nuits qu'il est en prison et à cause du Président».
LE SYNPICS MET L’ÉTAT DEVANT SES RESPONSABILITÉS
Le traitement dont ont fait l’objet des journalistes de la Tfm, pris à parti hier par des manifestants de Yewwi askan wi à la Place de la Nation et aussi une consoeur de iradio/Itv à la permanence de l’APR n’a pas manqué de susciter la réaction du Synpics
Le traitement dont ont fait l’objet des journalistes de la Tfm, pris à parti, hier, par des manifestants de Yewwi askan wi à la Place de la Nation, et aussi une consoeur de iradio/Itv à la permanence de l’APR, n’a pas manqué de susciter la réaction du Synpics. Bamba Kassé promet des poursuites « sans relâche contre tout agresseur de journaliste ou cameraman, qui qu’il soit ».
Les reporters de la Télévision futurs médias (Tfm) qui étaient hier matin à la Place de l’Obélisque pour la couverture des préparatifs du rassemblement de l’opposition ont essuyé des insultes de la part de certains manifestants, avant d’être chassés des lieux. Ces derniers reprochent aux journalistes le fait qu’ils aient rapporté que « la Place de la nation n’était pas pleine ». Même si ces derniers n’ont pas été brutalisés, ce traitement a suscité la réaction du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) qui a demandé aux journalistes de « ne céder à aucune intimidation ».
Bamba Kassé a, par ailleurs, signalé que « le Synpics tiendra l’Etat responsable de tout ce qui arrivera à un journaliste », en tant que garant « de la sécurité de tous ». Mais aussi, ajoute le Secrétaire général du Synpics, « les organisateurs qui doivent veiller à ce que la presse fasse son travail sans pression aucune ».
Le Synpics, dans la même lancée, prévient qui de droit qu’il « reste très alerte face à la situation ». Le syndicat promet des poursuites « sans relâche contre tout agresseur de journaliste ou cameraman, qui qu’il soit ».
Et, comme si l’alerte ne suffisait, une consoeur dépêchée par iradio/itv à la permanence de l’Apr pour les besoins de la couverture de la contre-manifestation des jeunes de Benno Bokk Yaakaar, a été rudoyée par un vigile en faction sur les lieux.
Déthié Fall regrette : « Ne nous trompons pas de combat »
Le mandataire national de la coalition Yewwi askan wi a regretté l’incident qui a opposé des militants de la coalition de l’opposition aux reporters de la télé futurs médias (Tfm). « Il ne faut jamais se tromper de combat. Notre combat, c’est pour le départ de Macky Sall, avec Antoine Diome et le Conseil constitutionnel. Rendons hommage à la presse et engageons-nous pour le véritable combat, restons déterminés pour que la justice règne au Sénégal », a dit Déthié Fall. Qui a par la suite présenté ses excuses à la presse toute entière et particulièrement à la Tfm.
LES MÉNAGES DANS LE DÉSARROI
Cherté du supercarburant, hausse des prix des denrées alimentaires, du loyer…A l’instar du reste du monde, le Sénégal subit de plein fouet, les conséquences économiques de la guerre russo-ukrainienne
La fragilisation de nombreuses économies mondiales ayant des répercussions sur le panier des ménagères est le corollaire de la conjoncture géopolitique tumultueuse occasionnée par la crise russo-ukrainienne. Résultats : les pays du tiers-monde dont le Sénégal qui constituent des victimes collatérales de ce regain de tensions en Europe, vivent un vrai calvaire. Avec des prix (essence, riz, huile, sucre, blé,…) qui grimpent sans que les rétributions ne s’en suivent, difficile pour les populations de dormir sur leurs lauriers. Conséquemment : fonctionnaires, ménagers et sans-emplois crient au désarroi et craignent de ne plus pouvoir tenir plus longtemps. Selon certains, on s’acheminerait vers des émeutes de la faim
A l’instar du reste du monde, le Sénégal subit de plein fouet, les conséquences économiques de la guerre entre deux pays d’Europe, l’un producteur de blé et l’autre d’énergie (pétrole, gaz) chez qui il se pourvoit généralement de ces différentes matières. Du nord au sud, le pays est frappé par une inflation sans précédent. Cette situation pour le moins inconfortable s’est invitée dans le quotidien des sénégalais, pris dans un tourbillon d’inquiétudes dont on ignore l’issue. D’après un père de famille, «la situation est présentement très critique pour nous les pères de famille. On arrive plus à assurer à nos enfants les trois repas quotidiens, on est obligés de cuisiner une seule fois dans la journée et d’en garder pour le diner. Les temps sont durs pour nous les plus démunis. Quelques fois, faute d’argent, on est obligés de consommer de la bouillie toute la semaine». Quant à la hausse du carburant il se confie : «je conduis actuellement un engin mais il m’est difficile de me pourvoir ne seraitce que d’un litre d’essence alors qu’il m’en faut deux pour fonctionner. Si je n’ai de quoi manger, comment vais-je trouver de quoi alimenter ma moto ? Je n’arrive plus à joindre les deux bouts, même pour payer le loyer c’est devenu un vrai calvaire. Mon travail de marchand me dépourvoit de certains privilèges et ce que gagne par jour n’est pas à la hauteur de mes dépenses. Le président de la République, à qui nous avons remis toutes nos forces fait preuve d’inertie totale dans ce sens, sans doute parce que ses proches n’éprouvent pas ce par quoi nous passons. Il doit savoir que nous souffrons et bientôt nous allons mourir de faim, dans la rue» a-t-il lancé, très remonté.
«L’ETAT DOIT PRENDRE DES MESURES POUR RENFORCER LA BOURSE DES CITOYENS»
Son opinion «acerbe» envers les tenants du pouvoir est nettement partagée par certains trouvés dans les parages dont un fonctionnaire du nom de Pierre, résidant dans la commune de Biscuiterie. Assis, tout modestement vêtu, bulletin de compte bancaire à la main, il évoque sa situation financière «scandaleuse» et déplore le fait que les augmentations de salaires ne se fassent que d’un seul bord. «Nous ne sommes pas concernés par les augmentations de salaires que nous entendons par ci et par là. C’est réservé à un corps de métier notamment les enseignants. Je suis un fonctionnaire endetté jusqu’au cou et obligé de changer de banque à chaque fois que celle-ci ne peut plus m’accorder du crédit. Mon salaire mensuel est en deçà des besoins de ma famille, lorsque je le perçois, il s’engloutis dans tout un tas de dépenses (achat de ravitaillement, frais de scolarité des enfants, factures d’eau, d’électricité et de téléphone etc.). Je parviens tant bien que mal à maitriser la situation pour le moment, mais aussi longtemps que le conflit perdure, je ne saurais dire ce qu’il adviendra de moi. Je n’ignore pas le fait que l’inflation est d’ordre mondial mais que l’Etat prenne des mesures allant dans le sens de renforcer la bourse des citoyens, en augmentant les salaires pour ceux qui travaillent et en offrant des emplois à ceux qui n’en possèdent pas, ceci aidera à maintenir l’équilibre sociale», pense-t-il.
VERS L’AUGMENTION DES PRIX DU TRANSPORT EN COMMUN
Du point de vue des conducteurs, une possible hausse des tarifs du transport guette la population en raison de la flambée du coût du supercarburant qui passe de 775 à 890 FCFA. A en croire Modou Thioune, chauffeur au garage Beaux maraîchers, «pour le moment, il n’y a pas encore d’augmentation des prix du transport mais on tend vers. Car, si le litre de gasoil continu de grimper, on sera tenu de faire payer plus les clients pour au moins faire un petit bénéfice le soir. Cela ne sert strictement à rien de travailler à perte, autant rendre les voitures et aller dormir comme tout le monde puisqu’on ne peut rien de cette situation. Moi, je suis chauffeur et à vrai dire, seul mon métier m’intéresse, le reste c’est à l’Etat de le gérer» a-t-il affirmé.
«LES TAXES SUR L’ÉNERGIE DOIVENT ÊTRE REVUES POUR…»
Toutefois, le directeur exécutif et responsable de l’ONG islamique Jamra a tenu à apporter son analyse de la situation. Bamar Gueye, trouvé devant les locaux dudit ONG s’en est pris à l’Etat et à la population pour mieux situer le problème. «L’état doit jouir d’une énorme volonté politique pour amortir l’inquiétude des sénégalais. Les dirigeants du pays doivent faire des sacrifices pour le bien-être de la communauté mais aussi, il est tout important pour les Sénégalais de comprendre la conjoncture actuelle et ne pas s’attendre à des miracles. On ne disconvient pas du fait que la responsabilité d’améliorer les conditions de vie incombe à l’Etat, et il ne doit y faillir. A lui (l’Etat) de comprendre que la bourse des différentes franges de la société diffère, et baisser les prix des denrées de premières nécessités.
Certes, l’incidence sera importante au niveau budgétaire car cela pourrait induire à un endettement mais c’est un sacrifice qui en vaut la peine ». Et de poursuivre en insistant sur le fait que les Sénégalais doivent apprendre à consommer ce qui est produit dans le pays. «C’est la forte consommation des produits d’ailleurs qui encourage notre gouvernement à importer plus, donc nous remettre à la consommation locale permettrait d’une part de réduire les importations et d’autre part de nous prémunir des chocs alimentaires de cette envergure», dit-il avant de terminer : «par rapport à la hausse du prix du carburant, disons-nous qu’elle est occasionnée par la même situation qui est responsable de l’inflation mondiale. Mais c’est à l’Etat de revoir le système de taxation énergétique afin de ne pas causer plus de dommages aux Sénégalais. Ce ne sera pas chose facile, mais il le faut pour le bien-être de tous, qu’il s’agisse des vendeurs de carburants ou des consommateurs», a-t-il fait savoir.
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AFFAIRE MAITRE ABDOULAYE DINE ET LA GRANDE MOBILISATION DE YAW A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM
Les parutions de ce 9 mai 2022 évoquent le jugement à la cour suprême ce jour de l'affaire maître Aboulaye Tine et l'Etat du Sénégal ainsi que les grands points de la mobilisation de la coalition de l'opposition YAW qui a réuni ses partisans
Les parutions de ce 9 mai 2022 évoquent le jugement à la cour suprême ce jour de l'affaire maître Aboulaye Tine et l'Etat du Sénégal ainsi que les grands points de la mobilisation de la coalition de l'opposition YAW qui a réuni ses partisans pour aller contre les décisions dans le cadre des législatives. Ecoutez la revue des titres présentée par Fabrice Nguéma sur les ondes de La Zik Fm.
CES MAUX SILENCIEUX ET SOURNOIS BANALISÉS DANS LA SOCIÉTÉ
Le «body shaming» est une expression venant de l'anglais et qui consiste à critiquer quelqu'un en raison de sa forme, de sa taille ou de l'apparence de son corps
Une bonne partie de la population en souffre surtout les jeunes garçons et filles, les femmes, en silence. Allant jusqu’à créer un manque de confiance en soi, une phobie et du stress permanent, à perturber leur quotidien, leur scolarité, entre autres. Le «body shaming» est une pratique très répandue de nos jours. Cette pratique qui consiste en la propension des personnes de se moquer de l'apparence (physique) d’autres est devenu monnaie courante, surtout sur les réseaux sociaux. Perdant peu à peu toute confiance en elles, les personnes qui en sont victimes développent, au fur du temps, de l'anxiété, des troubles du comportement... allant jusqu'à être dépressifs. Quid du «bashing» également, qui consiste au «dénigrement» ? Radioscopie de maux silencieux !
Le «body shaming» est une expression venant de l'anglais et qui consiste à critiquer quelqu'un en raison de sa forme, de sa taille ou de l'apparence de son corps. Dans sa définition, le dictionnaire en ligne linternaute.fr note que le «body shaming», un nom masculin, «désigne le blâme que subit une personne par une autre personne ou un groupe d'individus (souvent sous forme de mots cruels), à cause de l'apparence de son corps, lequel peut être jugé trop gros, trop maigre, trop musclé, etc. Exemple : Le body shaming témoigne de la trop grande importance que la société accorde au physique». En plus du «body shaming», ces personnes subissent souvent du «bashing» également, un terme qui signifie «dénigrement». Il est dérivé de l’anglais (le verbe) «bash» veut dire frapper, cogner. Mais le «bashing», c'est le fait de «se défouler en critiquant, insultant, colportant des rumeurs et mensonges sur quelqu'un, un groupe ou quelque chose». Dans notre société actuelle, que l'on soit gros ou mince, de petite taille ou de gabarit imposant etc., on a au moins une fois été confronté au «jugement» de l'autre. Des paroles, signes ou même des gestes renvoyant au physique qui peuvent être blessants pour la plupart du temps. Dans une société où on ne se livre pas beaucoup, où on ne partage pas et ne se confie pas par rapport à ce genre d’attaques (la culture du tabou aidant), certaines de ces paroles moqueurs, à la longue, peuvent directement mener à la dépression. Le «body shaming» est alors devenu, en l'espace de quelques années, un mal sociétal qui menace l'épanouissement des personnes et qui, avec le développement des réseaux sociaux, s'est répandu un peu partout dans le monde. Pis, certaines remarques peuvent être le fait de membres de la famille, des amis et parfois même d'inconnus, avec les conséquences dévastatrices qui peuvent s'en suivre.
DES CONSEQUENCES SUR LA SANTE
Beaucoup minimisent les insultes, les moqueries relatives au physique de l’autre. Et pourtant, ces humiliations à répétitions et les remarques peuvent créer une vraie détresse psychologique chez certaines personnes, allant jusqu'à la dépression, la dysmorphie (obsession sur un défaut physique), la baisse/manque de confiance en soi, entre autres. Mais pire encore, des troubles alimentaires peuvent même survenir, après ce genre de phénomène. Selon une étude de l'Université de Pennsylvanie, les personnes qui sont victimes de «body shaming» sont également celles qui ont une santé fragile. Il est à noter que le body shaming ne concerne pas seulement la gente féminine, même si les femmes et les filles sont les plus touchées par ce phénomène qui a pris une proportion démesurée, surtout sur les réseaux.
EN PLUS DES RESEAUX SOCIAUX, LE MAL DES REMARQUES DEPLACEES AU SEIN DE LA FAMILLE
Sur les réseaux sociaux, les personnalités publiques, et pas seulement, sont constamment épiés et reçoivent fréquemment des remarques sur leur physique. Lassées d'être attaquées, ces derniers, pour faire taire certaines rumeurs ou critiques, prennent la parole et se défendent contre leurs détracteurs. Et au Sénégal, ils sont nombreux à subir ce genre de moqueries sur leurs physiques. Et malgré leur désarroi, les détracteurs continuent toujours de s'acharner sur eux. Faire l’objet de remarques sur son physique a toujours été le quotidien de Maty Samb. «Depuis toute petite, j'ai toujours été fine. Au début, cela ne me dérangeait pas ; mais, au fur et à mesure que je grandissais, j'ai commencé à faire l’objet de remarques du genre : "tu es trop maigre" ou "Te ne manges pas assez". Et on me comparait souvent avec d'autres personnes. Ce que je ne supportais pas du tout. Peu à peu, j'ai perdu confiance en moi. Le regard des autres pesait beaucoup. Je sortais rarement et même quand je sortais, je fuyais le regard de tout le monde». Toutefois, Maty nous confie qu'elle était plus touchée par les critiques venant des membres de la famille. «Je me rappelle, un de mes oncles n'arrêtait pas de me critiquer à tel point que je ne voulais plus aller à la maison familiale. Rien qu'en y pensant aujourd'hui, ça me rend triste parce que ça été une période sombre de ma vie.»
LE MOUVEMENT "BODY POSITIVITY" EN REPONSE ET CONTRE LE "BODY SHAMING"
Par contre, pour d'autres, les remarques n'ont pas eu d'effets sur eux. C'est le cas de Mbaye qui nous révèle : «On m'a toujours taxé de grosse-tête. Certains même me taxaient de "kilos bop liibaru yaram". Au tout début, ça me faisait mal ; mais en grandissant, cela ne m'a plus du tout affecté». Monsieur Mbaye d'ajouter que «lorsqu'ils ont remarqué que cela ne m'affectait plus, ils ont arrêté. J'en profite pour encourager ceux qui en sont victimes et leur dire qu'il est nécessaire de faire un travail d'acceptation de soi-même, d'avoir un mental d'acier, de tel sorte que ce que disent les autres ne nous atteigne pas». Certaines personnes critiquent sur le physique, alors que d'autres, par contre, aiment critiquer sans raison. Conscient des dangers du body shaming et en réponse à ce fléau, s'est développé le mouvement du "body positivity" ou "positivité corporelle" qui promeut que tout le monde mérite d'avoir une image corporelle positive, indépendamment de la façon dont la société et la culture populaire perçoivent la forme, la taille et l'apparence idéales.