KEEMTAAN GI - PYROMANES AUTOUR DU CHEF
Il faut qu’ils arrêtent car ils n’aiment pas ce pays. Ce qui les intéresse, c’est la pérennisation de leurs privilèges et l’accaparement des richesses. Une cupidité et une voracité décuplées avec la perspective de l’exploitation de notre pétrole et de notre gaz qui sentent si fort. Pour être plus précis, cela les a transformés en de dangereux pyromanes qui ne rechigneront pas à mettre le feu partout si ça doit leur permettre de rester au pouvoir et de continuer à s’enrichir. Par leurs funestes intentions, ils risquent d’ensevelir celui qu’ils poussent au suicide avant de venir danser joyeusement sur sa tombe. On a déjà vu les dégâts causés par les troisièmes mandats que l’on a voulu forcer dans d’autres pays. On aura beau évoquer la présence de saints sous le sol national, nous ne sommes pas vaccinés contre une guerre civile. Le débat dégoûtant sur le troisième mandat a été réglé depuis la proclamation provisoire des résultats des législatives. Lesquelles ont été marquées par la prise des grandes villes du pays par l’opposition. Et la perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale par le camp du Chef. La révolte contre ce foutu mandat supplémentaire ira crescendo. En moins de deux ans, il devient hypothétique d’espérer renverser les tendances actuelles. Il ne faut pas juste évoquer la Constitution. Au premier plan, il y a la primauté de la morale. Lutter farouchement contre un troisième mandat jalonné de morts, un référendum à coût de milliards pour tout verrouiller et venir ensuite nous parler d’un troisième mandat, c’est carrément se foutre de la gueule des Sénégalais. Mais ces pyromanes sont prêts à tuer père et mère pour être aux affaires lorsque le Sénégal commencera à encaisser les royalties provenant de l’exploitation de ses hydrocarbures. Pour ceux qui parlent français, c’est-à-dire qui comprennent cette langue du colon, la durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Nul ne pouvant exercer plus de deux mandats consécutifs. Au cas où ils ne comprendraient pas la clarté de ces phrases, il serait bon de faire appel à nos spécialistes en langues nationales pour clore ce débat plus que dangereux. Les pyromanes qui s’agitent depuis la proclamation provisoire des résultats constituent le plus grand danger pour le Chef lui-même. En plus de l’être pour le pays bien sûr ! KACCOOR BI (LE TEMOIN)
NON-PARUTION DU « TÉMOIN » D’HIER NOS EXCUSES AUX LECTEURS !
De nombreux fidèles lecteurs et partenaires annonceurs ont pu constater la non parution de l’édition du « Témoin », hier mercredi 09 Aout 2022.Une édition non tirée (version papier) du fait d’une panne technique de notre imprimerie, alors que la page « Une » de la version numérique était déjà dans les revues de presse. A cet effet, la rédaction a jugé nécessaire de reconduire la même édition avec quelques articles d’actualité. « Le Témoin » présente ses excuses aux fidèles lecteurs de la « vieille » génération ainsi qu’aux partenaires-annonceurs qui tiennent à leur format-papier ou format classique.
CONSEIL DES MINISTRES
En réunion de Conseil des ministres ce mercredi, le président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présenté, à nouveau, ses meilleurs vœux à la Oumah Islamique, à l’occasion de la célébration de l’avènement du nouvel an musulman (Tamkharite). Il s’est, par ailleurs, réjoui de la signature, le vendredi 04 août 2022, à Bissau, sous l’égide du Président Umaro Sissoco Embalo, de l’accord relatif à la consolidation de la paix dans la région naturelle de Casamance, en demandant au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires à sa mise en œuvre dans les meilleures conditions.
GUEULE DE BOIS ÉLECTORALE L’ÉTRANGE SILENCE DE LAT DIOP
Depuis les élections législatives du 31 juillet dernier, qui se sont soldées par la défaite du camp présidentiel et la quasi-victoire de l’inter-coalition Yewwi Wallu qui a gagné dans les plus importants départements du pays, notamment ceux de la région de Dakar, on n’entend plus Lat Diop. Or, le directeur général de la très juteuse Loterie nationale sénégalaise (Lonase) et candidat malheureux à la mairie de Golf Sud aux dernières locales où il avait été battu par une militante de Pastef novice, s’était signalé ces derniers mois par ses attaques contre le leader de ce dernier parti. A coups d’interviews dans les journaux et sur les sites d’informations, l’honorable Lat Diop se livrait à son exercice favori : s’en prendre avec un langage de charretier à Ousmane Sonko, l’insulter copieusement et lui promettre les flammes de la géhenne si jamais il venait à pénétrer dans « son » fief de Guédiawaye. Un fief où la coalition présidentielle que soutenait Lat Diop a été balayé par un ouragan nommé Ahmet Aïdara investi par l’inter-coalition Yaw-Wallu. Mieux, même à Mbacké où le DG de la Lonase s’activait, Benno Bokk Yaakar a mordu la poussière. Depuis lors, curieusement, on ne voit plus Lat Diop truster les unes des journaux pour insulter le leader de Pastef. Est-il toujours sonné par la défaite de son camp. En tout cas nous, au « Témoin » quotidien, nous lui demandons de sortir de sa réserve et de reprendre son exercice favori. Way way saagal way, Lat Dioba diouba !
DAKAR-PLATEAU LES POPULATIONS PRIVÉES DE BŒUFS DE TAMKHARIT
Il y a presque une semaine, le maire de Dakar-Plateau Alioune Ndoye, par ailleurs tête de liste de la coalition Bby du département de Dakar était défait par le tout-puissant maire Barthélémy Dias de l’intercoalition Yaw-Wallu. Une défaite très amère que le ministre Alioune Ndoye ne semble pas toujours digérer. Pour preuve, le maire de Dakar-Plateau a « oublié » de distribuer des bœufs de Tamkharit, histoire de perpétuer une vieille tradition. « Le Témoin » quotidien imagine déjà ses détracteurs parler de règlements de comptes politiques. Ils pensent que, sous le choc de sa défaite, le maire Alioune Ndoye aurait sanctionné ses administrés qui lui ont tourné le dos lors des élections législatives. Toujours est-il que, pour la première fois dans l’histoire politique de la commune de Dakar-Plateau, les « pencs » et autres quartiers n’ont pas reçu de la mairie leur traditionnelle dotation en bœufs de Tamkharit. En tout cas depuis lundi ou le jour de la Tamkharit, tous les débats et forums de Dakar-Plateau sont focalisés sur l’absence de bœufs municipaux alors que la dotation figure dans le budget. Mais « Le Témoin » jure que l’honorable maire Alioune Ndoye, connu pour sa générosité et sa sociabilité, a dû oublier les clés de la ferme municipale qui devaient libérer les bœufs.
INDISCIPLINE ET INCIVISME LE PONT DE COLOBANE HEURTÉ PAR UN CATERPILLAR
Hier mardi, sur l’axe Dakar-Patte d’oie (autoroute), un Caterpillar a violemment heurté le pont de Colobane. Le choc a été tellement violent que l’ouvrage a failli céder. Heureusement que l’accident s’est déroulé sous les yeux de notre confrère de la Rts Abibou Mbaye. En bon citoyen, notre confrère a immédiatement composé le numéro vert de la gendarmerie au moment où le chauffard de cet engin lourd tentait de s’enfuir à la vitesse d’un caméléon. Informé à son tour, le colonel Abdou Mbengue, commandant de la Légion de gendarmerie Ouest de Dakar, a aussitôt lâché une « meute » de motards aux trousses du conducteur incivique et indiscipliné. Inutile de vous dire qu’en un temps record, les gendarmes très réactifs sont arrivés sur place. A la dernière minute, « Le Témoin » quotidien a appris que l’engin a été immobilisé et le chauffeur placé en garde à vue pour enquête.
INDISCIPLINE ET INCIVISME LE CONDUCTEUR DE L’ENGIN DÉFÉRÉ
Ce jeudi « Le Témoin » quotidien revient encore sur le Caterpillar fou qui avait violemment percuté la passerelle du Train express régional (Ter) surplombant l’autoroute à hauteur de la gare routière de Colobane. Pour des raisons de sécurité, la direction du Ter a fermé la passerelle endommagée au public et aux voyageurs jusqu’à nouvel ordre. Pendant ce temps, le conducteur de l’engin en garde à vue à la gendarmerie depuis mardi sera finalement déféré au parquet ce jeudi. Outre les dégâts occasionnés, le chauffard n’ pas respecté le code de la route du fait que son Caterpillar-grue a largement dépassé le gabarit réglementaire de 4,85 m de hauteur maximale autorisée.
LA GENDARMERIE NATIONALE ENDEUILLÉE LE COLONEL TAMSIR NDIAYE S’EN EST ALLÉ !
Au delà de la Gendarmerie nationale, la République a perdu l’un de ses plus distingués serviteurs. Le célèbre colonel Tamsir Ndiaye, dont le nom était sur toutes les lèvres dans les années 90 et jusqu’au début de années 90 a tiré sa révérence le 27 juillet dernier à l’hôpital Principal de Dakar. Si le décès de ce brillant officier supérieur de la maréchaussée est passé inaperçu pour le grand public et particulièrement « Le Témoin » quotidien, c’est parce qu’il a coïncidé avec la fin de la campagne électorale des législatives sur fond d’inondations. Mais cela n’a pas empêché les chefs de la gendarmerie nationale d’accompagner dignement leur défunt frère d’armes Tamsir Ndiaye jusque dans sa dernière demeure. A la tête d’une très forte délégation de la Maréchaussée, le général Moussa Fall, haut commandant, avait à ses côtés les généraux Pathé Seck, Meissa Niang, Mamadou Guèye Faye, Cheikh Sène etc. Sans oublier de nombreux officiers, sous-officiers et gendarmes du rang. De hautes personnalités politiques et religieuses étaient également à la levée du corps comme à l’enterrement. Un enterrement à la dimension de l’homme Tamsir Ndiaye qui fut l’un des meilleurs officiers de sa génération. Car le défunt colonel (er) Tamsir était non seulement un bon chef, mais aussi un homme pieux doublé d’un père de famille exemplaire qui a eu à gravir tous les échelons et occuper tous les grands commandements après près de 40 ans de bons et loyaux services rendus à la Gendarmerie. « Le Témoin » profite de cette occasion pour présenter ses condoléances à sa veuve Mme Fatimata Sall Ndiaye « Niwa » et tous les membres de sa famille éplorée.
par l'éditorialiste de seneplus, jean-claude djéréké
THOMAS SANKARA, FRÈRE ET AVOCAT DES HUMILIÉS
EXCLSUIF SENEPLUS - L’Afrique a perdu, le 15 octobre 1987, un héros, un leader qui savait allier le verbe et l’action, un homme qui a durablement marqué l’histoire de son pays et de son continent, un vrai révolutionnaire
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 10/08/2022
Trente-cinq ans après sa mort, Thomas Sankara continue d’être adulé et cité alors qu’il n’a gouverné que pendant quatre ans (1983-1987). Pourquoi est-il resté dans le cœur des Africains ? À quoi tient sa popularité ? Y a-t-il des domaines où il se distingua des autres chefs d’État africains ? Pourquoi la jeunesse africaine lui voue-t-elle la même admiration qu’à Patrice Lumumba ?
Thomas Sankara naît le 21 décembre 1949 à Yako dans un pays qui s’appelle encore la Haute-Volta. Son père est un peul et sa mère une moaga (singulier de “mossi”). Il fréquente tour à tour le lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso et le Prytanée militaire de Ouagadougou. Plus tard, il bénéficie, en même temps que Blaise Compaoré, d’une formation d’officier à l’École militaire inter-armes (EMIA) de Yaoundé (Cameroun), puis à l’Académie militaire d’Antsirabe (Madagascar). La révolution malgache de 1972, qui balaie le régime de Philibert Tsiranana, a lieu devant lui. L’année suivante, il rentre en Haute-Volta avec le grade de sous-lieutenant. Affecté à la formation des jeunes recrues, il se fait remarquer en introduisant dans la formation militaire un enseignement sur les droits et les devoirs du citoyen car, pour lui, “sans formation politique patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance”.
En 1974, un conflit éclate entre le Mali et la Haute-Volta. Sankara s’illustre positivement au cours de ce conflit. Après la “guerre des pauvres”, il noue des contacts avec des militants d’extrême gauche en même temps qu’il lit beaucoup. En 1976, il devient commandant du Centre national d’entraînement commando de Pô. La même année, lui et Compaoré font un stage d’aguerrissement au Maroc. Les deux hommes créent le Regroupement des officiers communistes (ROC). Henri Zongo, Boukary Kaboré et Jean-Baptiste Boukary Lingani feront partie du ROC.
En novembre 1980, l’armée prend le pouvoir mais, très vite, le nouveau régime tombe dans les travers de celui qu’il a renversé (répression des syndicats et scandales financiers). En septembre 1981, Sankara, qui jouit d’une grande popularité, est nommé secrétaire d’État à l’Information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo. Il en démissionne quelques mois plus tard pour condamner la suppression du droit de grève. Le 21 avril 1982, en effet, il met en garde ceux qui bâillonnent le peuple. Il est immédiatement dégradé et éloigné de la capitale.
Le 7 novembre 1982, Saye Zerbo est renversé. Le médecin militaire Jean-Baptiste Ouédraogo est porté au pouvoir, pas parce que le coup d’État avait été fait pour lui, mais parce que Sankara s’était désisté au dernier moment. En janvier 1983, Sankara est nommé Premier ministre du Conseil de salut du peuple (CSP). Sans tarder, il souhaite la rupture du rapport néocolonial qui lie la Haute-Volta à la France et promet d’enterrer l’impérialisme. En avril 1983, il invite le Libyen Mouammar Kadhafi à Ougadougou. Le 17 mai, il est démis de ses fonctions et mis en résidence surveillée. Mais, devant les manifestations populaires soutenues par les partis de gauche et les syndicats, le pouvoir est obligé de le libérer. Le 4 août 1983, la garnison de Pô débarque à Ouagadougou. Elle est ovationnée par une foule en liesse. Placé à la tête du Conseil national révolutionnaire, Thomas Sankara forme un gouvernement avec le Parti africain de l’indépendance (PAI) et l’Union des luttes communistes - reconstruite (ULC-R). Mais que compte-t-il faire avec le pouvoir ? “Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir, briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif”. Le 4 août 1984, il change le nom du pays : la Haute-Volta est rebaptisée Burkina Faso (deux mots moré et dioula qui signifient “la patrie des hommes intègres”). Il donne les pouvoirs des chefs traditionnels aux Comités de défense de la révolution (CDR), inspirés de l’expérience cubaine et chargés d’exercer localement le pouvoir au nom du peuple. Les CDR commettront malheureusement des excès qui seront condamnés par Sankara. Le régime lui-même viole les droits de l’homme en exécutant 7 personnes impliquées dans le putsch manqué du 28 mai. À l’actif du bilan du gouvernement, on peut citer la construction de retenues d’eau par les paysans, le port de l’habit traditionnel (faso dan fani) par les fonctionnaires, l’interdiction de la dot, des mariages forcés et de l’excision, la fin des coupes de bois abusives, la diminution des dépenses de fonctionnement, la gratuité des loyers pendant un an, le refus des aides alimentaires “qui installent dans nos esprits des réflexes de mendiant, d’assisté” et la fin des importations de fruits et légumes. L’aide économique française est réduite de 80 % entre 1983 et 1985. En 1986, le pays est capable d’offrir deux repas et dix litres d’eau par jour à chaque citoyen, ce qui vaut à Sankara d’être félicité par le Rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation pour les Nations unies en ces termes : “Il a vaincu la faim, il a fait que le Burkina, en quatre ans, est devenu alimentairement autosuffisant.” Pour donner l’exemple, Thomas Sankara vit modestement en se déplaçant dans une Renault 5, en voyageant peu et en percevant un petit salaire.
Au niveau international, il dénonce les injustices de la mondialisation, le système financier qui enrichit une minorité et le poids de la dette des pays du Sud, une dette dont il conteste la légitimité à Addis-Abeba en 1987 et qu’il appelle les pays africains à ne pas rembourser. Sankara se définissait comme un anti-impérialiste. Lorsque François Mitterrand arrive au Burkina Faso en novembre 1986, il lui reproche publiquement d’avoir reçu Pieter Botha, le Premier ministre sud-africain, et Jonas Savimbi, chef de l’UNITA, l’un et l’autre couverts de sang, des pieds jusqu’à la tête”. Il coopère étroitement avec Cuba où il envoie, en septembre 1986, 600 jeunes qui, après une formation professionnelle, devaient participer au développement du Burkina. Il dénonce le soutien des États-Unis à Israël et à l’Afrique du Sud, l’invasion de la Grenade par les États-Unis, demande la fin du droit de veto accordé aux grandes puissances, se prononce en faveur du Sahara occidental, de la Palestine, des sandinistes nicaraguayens et de l’ANC.
Dès lors, la France, à travers le socialiste Guy Penne, et plusieurs régimes africains proches de Paris vont s’employer à le renverser. Compaoré et Sankara se parlent de moins en moins. La méfiance commence à s’installer entre les deux frères et amis. Le 15 octobre 1987, Sankara est assassiné. D’après le témoignage d’Alouna Traoré, le seul survivant, Thomas Sankara sortit de la salle où il était en réunion avec 12 autres personnes, les mains en l'air, en disant aux membres de son cabinet : “Ne bougez pas, c’est de moi qu’ils ont besoin.” Treize jours avant le drame, il déclarait : “Notre révolution n’aura de valeur que si, en regardant derrière nous, en regardant à nos côtés et en regardant devant nous, nous pouvons dire que les Burkinabè sont, grâce à elle, un peu plus heureux. Parce qu’ils ont de l’eau saine à boire, parce qu’ils ont une alimentation abondante, suffisante, parce qu’ils ont une santé resplendissante, parce qu’ils ont l’éducation, parce qu’ils ont des logements décents, parce qu’ils sont mieux vêtus, parce qu’ils ont droit aux loisirs, parce qu’ils ont l’occasion de jouir de plus de liberté, de plus de démocratie, de plus de dignité. La révolution, c’est le bonheur. Sans le bonheur, nous ne pouvons pas parler de succès.”
Est-ce pour apporter ce bonheur que Compaoré fit passer Sankara de vie à trépas ? Pendant les 27 ans de son règne sans partage, l’ancien dictateur fit-il de ses compatriotes des gens heureux ? On ne peut qu’en douter quand on sait que les mêmes compatriotes le chassèrent du pouvoir en octobre 2014. Compaoré, qui estimait, dans ‘Jeune Afrique’ du 30 mai 1989, que Thomas Sankara avait trahi la révolution d’août 1983 et qu’il n’avait pas à avoir pitié des traîtres, a récemment demandé pardon à la famille de Sankara et au peuple burkinabè. L’ancien homme fort de Ouaga éprouve-t-il un sincère remords ou bien s’agit-il d’une ruse de sa part pour échapper à la prison à perpétuité et revenir au pouvoir ? Une chose est certaine : L’Afrique a perdu, le 15 octobre 1987, un héros, un leader qui savait allier le verbe et l’action (cf. Bruno Jaffré, ‘Thomas Sankara, la liberté contre le destin’, Paris, Syllepse, 2017), un homme qui a durablement marqué l’histoire de son pays et de son continent, un vrai révolutionnaire, un panafricaniste convaincu et convaincant. Sankara était tout cela mais il était, d’abord et avant tout, le frère, le compagnon et le paraclet (l’avocat) des humiliés et des défavorisés.
Le président engage le gouvernement à formuler, avant décembre 2022, un nouveau programme d’investissements massifs en matière d’assainissement (eaux pluviales), intégrant des projets et zones prioritaires - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 10 août 2022.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, au Palais de la République, ce mercredi 10 août 2022.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a présenté, à nouveau, ses meilleurs vœux à la Oumah Islamique, à l’occasion de la célébration de l’avènement du nouvel an musulman (Tamkharite).
Le Chef de l’Etat s’est, par ailleurs, réjoui de la signature, le vendredi 04 août 2022, à Bissau, sous l’égide du Président Umaro Sissoco Embalo, de l’accord relatif à la consolidation de la paix dans la région naturelle de Casamance, en demandant au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires à sa mise en œuvre dans les meilleures conditions.
Abordant les inondations constatées, particulièrement dans la région de Dakar, suite aux fortes pluies du 05 août 2022, le Président de la République présente ses condoléances aux familles éplorées et exprime sa solidarité aux populations sinistrées, en demandant au Gouvernement de mobiliser tous les moyens requis, dans le cadre du Plan national d’organisation des Secours (ORSEC) déclenché, en vue d’intensifier les actions de pompage des eaux pour libérer les habitations, axes routiers, équipements publics et sites inondés.
Le Chef de l’Etat a, également, rappelé au Gouvernement, la nécessité d’accentuer les actions de prévention des inondations par le respect scrupuleux des dispositions des Codes respectifs de l’Urbanisme, de la Construction, de l’Assainissement et de l’Environnement, en cohérence avec le Plan national d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT).
Le Président de la République a ainsi indiqué, l’urgence d’accélérer la mise en œuvre de la dernière phase du Programme décennal de Lutte Contre les inondations (2012-2022).
Le Chef de l’Etat engage, en même temps, le Gouvernement à formuler, avant décembre 2022, un nouveau programme d’investissements massifs en matière d’assainissement (eaux pluviales), intégrant des projets et zones prioritaires, selon la cartographie nationale des inondations, disponible, et les évaluations techniques et financières, réalisées.
Poursuivant sa communication, le Président de la République a insisté sur l’impératif d’asseoir durablement, une Ecole de la réussite et de l’Excellence à travers, notamment, la maitrise de la carte scolaire, le respect du quantum horaire, l’encadrement de qualité des apprenants, par le recours accru aux opportunités du numérique, et l’amélioration du cadre de vie scolaire.
Le Chef de l’Etat a informé le Conseil, qu’il présidera le jeudi 11 août 2022, la cérémonie de remise des prix aux lauréats 2022 du Concours général.
Cette grande manifestation du calendrier républicain, sera l’occasion de récompenser, devant la Nation, les élèves méritants que le Président de la République félicite pour leur abnégation et leur exemplarité.
Sur le climat social et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat a évoqué les points suivants :
1. la préparation de l’orientation des nouveaux bacheliers, en invitant le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation à prendre, en relation avec les Recteurs et Directeurs d’établissements d’enseignement supérieur, toutes les mesures adéquates à cette fin.
2. l’amélioration de la mobilité urbaine, en demandant aux Ministres en charge de l’Intérieur et des Transports terrestres de finaliser, avec les autorités territoriales, la mise en œuvre d’un nouveau plan de circulation générale dans l’agglomération de Dakar et dans certaines villes de l’intérieur (Thiès et Mbour en particulier).
Le Président de la République a clos sa communication sur son agenda diplomatique et le suivi de la coopération et des partenariats.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le suivi des directives et instructions présidentielles ;
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la situation d’exécution budgétaire ;
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
Le Ministre de l’Intérieur a rendu compte des actions exécutées dans le cadre du Plan ORSEC ;
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur le plan de redéploiement des activités du Centre hospitalier national Aristide Le Dantec ;
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la campagne agricole ;
Le Ministre auprès du Président de la République chargé du Suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur les projets et réformes phares du PSE."
DES ONG RÉCLAMENT LE BILAN DU HCCT
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) réclame le bilan des six ans d’existence du Haut conseil des Collectivités territoriales (HCCT) avant le renouvellement de cette institution prévue le 4 septembre
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) réclame le bilan des six ans d’existence du Haut conseil des Collectivités territoriales (HCCT) avant le renouvellement de cette institution prévue le 4 septembre.
Dans un communiqué, l’ONG 3D, la RADDHO, le Réseau Siggil Jigen, la LSDH, l’ONDH, le Forum du justiciable, l’URAC, l’AJED, l’ANAFA, CERAC, Handicap forum educ interpellent ’’les acteurs politiques de l’opposition comme du pouvoir à s’assoir autour d’une table pour se pencher sur la nécessité d’aller ou non à des élections pour le choix des Hauts conseillers des collectivités territoriales, le 4 septembre 2022’’.
Le HCCT est une Assemblée consultative qui complète l’architecture institutionnelle afin d’accompagner le processus de développement des territoires.
’’En cette veille de renouvellement des membres de cette instance, le COSCE tient à rappeler sa position et invite les parties prenantes à faire le bilan des six ans d’existence de cette assemblée consultative, dont l’utilité a toujours été remise en cause par une bonne partie des Sénégalais’’.
Dans le communiqué reçu à l’APS, le COSCE rappelle qu’en 2016, ’’lors de la création de cette institution à travers le référendum du 20 mars 2016 et la Loi organique n 2016-24 du 14 juillet 2016, la société civile tout comme l’opposition avaient défendu l’impertinence d’une telle structure qui, de surcroit, devait coûter plusieurs milliards de francs CFA au Budget de l’Etat, dans un contexte de raréfaction des ressources’’.
’’Malgré ces voix discordantes, le pouvoir alors fort de sa majorité confortable avait jugé utile d’aller jusqu’au bout de sa logique. Au-delà de cette problématique, il est question de repenser le modèle institutionnel que nous avons, en veillant non seulement sur sa rationalisation, mais aussi sur celle des dépenses publiques’’, précise la même source.
Le Cosce dit attendre des nouveaux députés qu’ils ’’puissent débattre de ces thématiques, en ne mettant en avant que les intérêts exclusifs des populations’’.
Le HCCT compte 150 Hauts Conseillers désignés pour un mandat de cinq ans. Les instances et structures du HCCT sont l’assemblée plénière, le Bureau, la conférence des Présidents, les commissions et les services administratifs.
Les 80 conseillers sont élus au suffrage universel indirect et les 70 sont désignés par le chef de l’Etat parmi les membres de la société civile, les organisations socioprofessionnelles et diverses catégories de la société.
L'OPPOSITION NE FERA PAS DE RECOURS CONTRE LES RÉSULTATS DES LÉGISLATIVES
L'alliance de l'opposition gagne 80 sièges de députés au total, avec respectivement 56 pour la coalition "Yewwi Askan Wi" dirigée par le principal opposant Ousmane Sonko et 24 pour celle de "Wallu Sénégal", menée par l'ex-président Abdoulaye Wade
La principale alliance de l'opposition sénégalaise a annoncé mercredi qu'elle ne ferait pas de recours contre les élections législatives du 31 juillet dans l'attente des résultats définitifs de ce scrutin.
Ces chiffres définitifs doivent être publiés au plus tard jeudi à minuit par le Conseil constitutionnel s'il n'y a pas de recours, selon une source proche de cette juridiction. Les résultats provisoires publiés le 4 août avaient donné une courte avance à la formation au pouvoir qui perdait néanmoins la majorité absolue, une première dans ce pays d'Afrique de l'Ouest
La coalition du président Macky Sall est passée de 125 députés en 2017 à 82 à l'issue des élections du 31 juillet, sur les 165 que compte l'Assemblée, selon les résultats provisoires de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV).
L'alliance de l'opposition gagne 80 sièges de députés au total, avec respectivement 56 pour la coalition "Yewwi Askan Wi" dirigée par le principal opposant Ousmane Sonko et 24 pour celle de "Wallu Sénégal", menée par l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012).
Trois autres députés sont issus des rangs de trois autres petites coalitions de partis.
"L'inter coalition Yewwi-Wallu ne fera pas de recours au niveau du Conseil constitutionnel", a déclaré mercredi Déthié Fall, un de ses responsables, lors d'une conférence de presse. Il a dit ne pas avoir confiance en cette juridiction que des opposants présentent comme étant sous la coupe du pouvoir, qui a toujours rejeté cette allégation.
La coalition Yewwi Askan wi s'était notamment plainte le 4 août du "refus" de la CNRV de la laisser "vérifier" les procès-verbaux de votes dans quatre localités dans le nord du pays, un fief du président Sall.
M. Fall a également annoncé que l'alliance de l'opposition va boycotter les élections des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), une institution consultative comprenant 150 membres, dont 70 sont nommés par le président de la République et 80 élus au suffrage indirect par les élus locaux, pour cinq ans.
Ce scrutin, prévu le 4 septembre, suscite peu d'intérêt auprès de la population. Plusieurs responsables de l'opposition ont appelé à la suppression de cette institution qui est, selon eux, un organe servant à "caser" des personnes favorables au pouvoir.
ARISTIDE LEDANTEC FERME A PARTI DU 15 AOÛT
L’hôpital Aristide le Dantec va être fermé le 15 aout prochain. Telle est l’annonce du collectif des travailleurs dudit hôpital. En conférence de presse le lundi 8 aout, ils invitent le président de la République à réaliser le projet dans les règles
L’hôpital Aristide le Dantec va être fermé le 15 aout prochain. Telle est l’annonce du collectif des travailleurs dudit hôpital. En conférence de presse le lundi 8 aout, ils invitent le président de la République à réaliser le projet dans les règles de l’art.
Abdoulaye Dione coordonnateur du collectif estime qu’« ils ne veulent pas construire, ils veulent liquider l’hôpital. Il s’agit d’un acte criminel ». A l’en croire, le système sanitaire est à terre, « on jette les malades dehors. Parce qu’ils ont décidé de fermer l’hôpital le 15 août alors qu’il n’y a aucune note de service pour l’attester. Ils le font savoir par voie orale. On est fatigué des promesses. Et on ne va pas accepter qu’on le liquide », a-t-il averti.
Abondant dans le même sens, Mane Ngom avance : aujourd’hui, la vérité est que cette reconstruction est « une catastrophe sanitaire » pour le système de santé, pour le personnel médical et paramédical, mais surtout pour les malades.
« Nous assistons à des rendez-vous annulés, des malades expulsés dans la rue et abandonnés à leur propre sort. Ce qui constitue une violation flagrante des droits fondamentaux, ce qui est extrêmement grave, à la limite criminelle », a martelé le porte-parole du collectif.
Concernant le sort du personnel, aucun plan de redéploiement fiable et concret n’est encore proposé. Il faut noter que 90% du personnel sont des contractuels et prestataires de l’établissement.
« Par conséquent, il est urgent de statuer sur leur sort en tenant compte de leurs acquis », a clamé le syndicaliste.
« Nous n’accepterons pas que ce personnel soit sacrifié par un agenda politique du président de la République et nous ferons face à cette reconstruction scandaleuse », a-t-il ajouté.
Mane Ngom estime que « Si le président n’a pas les moyens, on peut comprendre mais le financement est déjà bouclé avec un promoteur sénégalais. On ne comprend pas le pourquoi on part chercher des espagnols qui vont construire un immeuble de niveau 6. Il n’y a pas de plan de déménagement qui prend en charge le sort des malades et du personnel que vont devenir ces malades.
Sous ce rapport, le porte-parole du collectif lance un appel au président de la République qu’« on fasse les choses dans les règles de l’art. C’est de la torture ce qu’est en train de vivre les malades. Dantec est un hôpital à caractère social ».
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YEWWI-WALLU LANCE UNE OFFENSIVE CONTRE LE HCCT
L'inter-coalition d'opposition annonce le boycott de l'élection prochaine des membres de l'institution. Un projet de loi est également en gestation afin de supprimer cette structure jugée "inutile et budgétivore"
L’inter-coalition Yewwi-Wallu ne participera pas à l’élection prochaine des hauts conseillers des collectivités territoriales (HCCT). La décision a été rendue publique par l’inter-coalition de l’opposition lors d’un point de presse, ce mercredi 10 août 2022.
« L’inter-coalition Wallu-Yewwi est une inter-coalition très sérieuse, composée de personnalités soucieuses des conditions pénibles de vie des Sénégalais. Ce haut conseil ne sert à rien et les fonds qui lui sont alloués peuvent servir à soulager les souffrances des Sénégalais. C’est pour cela que l’inter-coalition a décidé à l’unanimité de ne pas participer à ces élections au HCCT », a déclaré le mandataire de Yewwi Askan wi, Déthié Fall.
Pour Cheikh Tidiane Dièye, il ne s’agit pas d’un « boycott » mais il s’agit d’une posture de constance puisque dans son programme de législature l’inter-coalition s’était engagée une fois majoritaire à l’assemblée nationale, de supprimer le HCCT. « Nous n’avons aucun intérêt à y aller », lâche-t-il.
Il faut rappeler que le renouvellement des hauts conseillers est prévu le 4 septembre 2022.
La structure est notamment jugée inutile et budgétivore, dans ce contexte de crise économique.