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17 juin 2025
Par Hamidou ANNE
L’AUTOMNE DU PATRIARCHE
Wade a une aura nationale éternelle. Il a une stature internationale conférée par ses talents et son leadership. Il est regrettable de le voir réduit en homme de clan et de petites manœuvres politiciennes
J’ai une relation très ambiguë avec Abdoulaye Wade. Elle est sertie d’affection pour des traits du personnage et des aspects de sa gouvernance, mais aussi de profonde révulsion, notamment au regard du chef d’Etat qu’il a été.
Mais Wade ne laisse personne indifférent ; c’est un personnage de littérature, qui occuperait une place formidable dans l’œuvre de Garcia Marquez du fait de sa nature et de ses pratiques burlesques.
Pour cause, c’est un homme d’excès qui peut fasciner ou répugner. Le Président Wade, durant ses deux mandats, a bâti avec excès : l’autoroute à péage et l’aéroport Blaise Diagne sont des exemples pertinents. Il a également révolutionné notre diplomatie par la diversification des partenariats du Sénégal avec notamment l’Asie et le Moyen-Orient.
Wade a enfin donné au pays une certaine audace de la démesure. Car Wade, Président, avait un orgueil national accru. Il pensait que les meilleures choses etles meilleurs talents revenaient de droit au Sénégal. Il a fait rentrer une génération de cadres de la diaspora pour leur confier des responsabilités parfois importantes, comme ce fut le cas avec Cheikh Tidiane Gadio, son chef de la diplomatie pendant une décennie.
Et, pour moi, Abdoulaye Wade restera l’homme qui a offert accueil et hospitalité à des étudiants haïtiens quand leur pays fut frappé d’un terrible séisme, et le père de la belle loi sur la parité, que des rustres à longueur de tribunes, dénoncent. Abdoulaye Wade a été aussi un destructeur habile.
Personnage pittoresque, il a voulu effacer les vingt années de sobriété de Abdou Diouf en versant dans une agitation qui a mis notre pays dans des situations critiques. Wade a été un fossoyeur de l’Etat. Il a magnifié le culte de l’argent, laissé la corruption atteindre des sommets, investi sa famille au cœur de la gestion des affaires publiques. Le natif de Kébémer a érigé la médiocrité comme forme de gouvernance avec le fait de confier des portefeuilles ministériels à des gens qui n’avaient auparavant jamais eu un emploi.
Enfin, Wade a quitté la tête de l’Etat, après 12 ans au pouvoir, lui le «plus diplômé du Cap au Caire», par la petite porte, à cause d’un entêtement à briguer un mandat de trop. Abdoulaye Wade, c’est aussi le ma waxon waxet, non pas comme boutade mais comme norme de gouvernance qui désacralise tout ce qui relevait des symboliques d’un Etat organisé, d’une République prestigieuse et de la sacralité en politique.
Après avoir perdu le pouvoir, Wade a observé un temps une position de respect voire de mansuétude vis-à-vis de son successeur, avant de rompre les amarres avec la posture de sage, d’ancien chef d’Etat. Depuis 2014, Abdoulaye Wade est redevenu un opposant comme dans ses plus belles années. Cette nouvelle posture a atteint son pic lors des Législatives de 2017 durant lesquelles, fait inédit, il a dirigé la liste de sa coalition et s’est fait élire député, avant naturellement de céder son siège.
En 2019, il a appelé au sabotage par la violence de la Présidentielle, et cette année il est à nouveau tête de liste pour les élections législatives. Je trouve gênant qu’un homme de cet âge vénérable, qui a occupé la plus haute fonction de notre pays, qui a été honoré par un pays pour lequel, malgré ses erreurs et ses échecs, il a fait don de la plus implorante partie de sa vie, se retrouve ainsi à diriger des appareils pour briguer des suffrages et se faire élire député, même s’il ne siégera pas.
Si aucun cadre du Pds n’a l’envergure de diriger une telle liste, la faute leur incombe et en premier à Wade, qui a été seul maître à bord du navire depuis 1974. Obnubilé par la mise sur orbite de son fils Karim, il n’a préparé personne pour lui succéder et arracher pour le Pds d’autres victoires après celle magnifique de 2000. Si un parti créé il y a 50 ans n’a comme recours que son fondateur pour avoir des sièges au Parlement, lui et ses cadres dirigeants ne méritent aucun égard.
Abdoulaye Wade dirige le Pds comme il a dirigé le pays : tout doit lui être soumis. Il reste la constante et les autres sont des variables qui ont un devoir de lui obéir. Nul n’est indispensable et nul ne doit tenir tête aux moindres velléités du chef qui règne sur un champ de ruines politiques. Wade a une aura nationale éternelle. Il a une stature internationale conférée par ses talents et son leadership, mais aussi parce qu’il dirigeait un grand pays comme le Sénégal.
Il a été l’opposant de Senghor et de Diouf ; un grand combattant pour la démocratie sénégalaise, qui a fait le choix de la conquête du pouvoir par les urnes dans une Afrique encore fragile aux épopées guerrières. Il est regrettable de le voir réduit en homme de clan et de petites manœuvres politiciennes.
La conquête de Dakar en marche
Les responsables de Benno Bokk Yaakaar du département de Dakar peaufinent leur stratégie en perspective des élections législatives. Ces responsables de la mouvance présidentielle qui ont rappelé les nombreuses réalisations du Président Macky Sall dans le département de Dakar pensent qu’elles doivent être des thèmes de campagne. Aussi, appellent-ils les militants et sympathisants du département de Dakar à la mobilisation générale pour faire face à «l'initiative pernicieuse de l’opposition d’organiser un grand rassemblement mercredi prochain, qui n’est autre qu'une excuse fallacieuse pour la destruction de biens publics et privés dans le département de Dakar après les investissements massifs de l'État pour moderniser notre capitale». Dans le même sillage, ces responsables de Benno Bokk Yaakaar appellent les Dakarois à sanctionner dans les urnes les appels incessants à la violence portés par la coalition Yewwi askan wi. A noter que la tête de liste nationale, Aminata Touré et le ministre Mor Ngom, coordonnateur du Secrétariat Exécutif Permanent de Benno Bokk Yakaar, ont pris part à la réunion.
Mali : La junte rend le pouvoir en mars 2024
«La durée de la transition est fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022», selon le décret signé par le chef de la junte Assimi Goïta et lu à la télévision d'État ce lundi soir. La junte se donne donc jusqu'à mars 2024 pour rendre le pouvoir aux civils. L’annonce a surpris à Bamako. Même des ministres du gouvernement ont confié en privé avoir appris la nouvelle comme tout le monde à la télévision. Dans l’entourage du colonel Assimi Goïta, on justifie le décret : « Il faut aller vite pour ne pas perdre du temps », explique à RFI l'un de ses conseillers. «La durée d’une transition de 24 mois, poursuit la même source, est déjà la base de discussions avec la Cedeao, et ce que l’organisation attend de nous maintenant, ce sont des précisions sur le chronogramme des activités devant conduire aux élections.»
Au chevet des pêcheurs sénégalais arrêtés en Guinée
Les autorités du Sénégal sont au chevet des quelque 300 pêcheurs sénégalais arrêtés en Guinée pour le délit d’exercice de la pêche sans autorisation, a assuré, dimanche à Saly-Portudal, le capitaine de vaisseau Ibrahima Diaw, directeur de la protection et de la surveillance des pêches. «On est en train de chercher une solution avec les autorités sénégalaises qui sont en Guinée. Des mesures ont été prises (…) Le problème sera résolu. L’ambassadeur du Sénégal dans ce pays est au chevet de nos compatriotes», a-t-il déclaré à l’APS. M. Diaw intervenait à une réunion d’un groupe de travail international sur la pêche. «On pense que ça va être réglé dans quelques heures ou quelques jours», a-t-il promis, ajoutant : «Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime du Sénégal a pris le dossier en main et est en train de le régler». Les pêcheurs sénégalais doivent être sensibilisés sur les règles des pays voisins en matière de pêche, afin qu’ils évitent d’entrer en territoire maritime étranger sans autorisation, a-t-il dit. «Nous entretenons un dialogue permanent avec nos voisins, mais il faut savoir qu’il y a des lois en vigueur dans chaque pays, au niveau régional et au niveau international, qu’il faut respecter», a rappelé Ibrahima Diaw.
Tout le littoral se retrouve à Mboro
La communauté musulmane du littoral, de Dakar à Saint-Louis, s’est retrouvée ce week-end à Mboro, à l’occasion de la traditionnelle visite de Cheikh Adiouma Khalife de Guet Ardo. Et pour la 7e année, Aymérou Gningue président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar a porté le message du Président Macky Sall. Selon lui, un pays ayant des ressources aussi importantes comme le pétrole et le gaz ne doit jamais être confié à n’importe qui. C’est ainsi qu’il a sollicité les prières du guide religieux, comme il l’avait fait en 2017, alors qu’il était tête de liste BBY dans le département de Tivaouane. «Cette année encore, je suis la tête de liste et je ne pouvais pas manquer de venir solliciter vos prières pour une victoire de la liste du Président Macky Sall tant au niveau départemental que national», a-t-il souligné. Pour El Hadji Djiby Sow représentant du Khalife dans le littoral, il ne faudra pas oublier les populations du littoral dans la distribution des retombées du pétrole et du gaz. Elles exploitent déjà des périmètres qui ont créé des milliers et des milliers d’emplois. Il a demandé au président de la République d’effectuer une tournée économique dans le littoral pour mieux se rendre, de visu, toutes les potentialités économiques de la zone. D’ailleurs, il souligne que ces potentialités recommandent même d’aller vers la nomination d’un ministre Délégué résidant dans le littoral.
Remous dans BBY à Mbour
Après la publication des listes des élections législatives du 31 juillet 2022, les frustrés se signalent au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby). Dans le département de Mbour, c’est le parti Rewmi qui se rebelle après les socialistes. La réunion convoquée par la tête de liste départementale de la mouvance présidentielle, Oumar Youm, dimanche, a été boycottée par des pontes de l'Alliance Pour la République (Apr) et de tous les alliés du parti présidentiel. D’après nos confrères de Dakaractu, cette colère s’explique par la non-investiture des responsables du Ps et de Rewmi qui estiment que le Président Macky Sall n’a pas de considération pour eux. C’est pourquoi, la réunion de remobilisation convoquée par le coordonnateur départemental de Bby, Oumar Youm, a été un fiasco total. À cela, s'ajoute une mauvaise répartition géographique des investis, car sur les 8 postes en compétition, les 05 investis de Bby sont issus de la commune de Mbour. Il est à souligner que le Rewmi et l'Afp ne comptent aucun investi dans le département. Le cas du députémaire Pape Songo Diouf continue également de faire grincer des dents. L’édile de Nguékhokh est zappé des listes de BBy. En définitive, cette situation explosive qui prévaut au sein de la coalition Bby ne présage rien de bon et devrait logiquement bénéficier à la coalition Yaw. D’ailleurs, le Rewmi compte organiser une réunion dimanche prochain pour statuer sur la question et dégager sa position sur les Législatives.
Le colonel (ER) Kébé retenu pendant 3h à Aibd
L’ancien Directeur de l’Information et des Relations Publiques des Armées (Dirpa) n’en a pas fini avec ses démêlés judiciaires. De retour au Sénégal, après plusieurs mois passés aux États-Unis, le colonel à la retraite Abdourahim Kébé a été interpellé samedi à l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) et son passeport confisqué durant plusieurs tours d’horloge. L’ancien officier rapporte qu’après avoir passé le contrôle de sécurité, il est allé récupérer ses bagages pour partir. A sa grande surprise, un policier s’est présenté devant lui pour récupérer son passeport sans donner les raisons. M. Kébé a insisté pour savoir les raisons de la confiscation de son passeport en vain. Après quelque temps, le policier revient l’informer qu’il attend des instructions pour lui restituer le passeport. Certainement des instructions du ministre, selon l’officier à la retraite, parce qu’ils communiquent avec le ministre de l’Intérieur. Ainsi, il a attendu pendant plus de trois heures. Le limier est revenu lui rendre le passeport sans autre explication. Abdourahim Kébé promet d’y revenir prochainement.
Barthélémy Dias donne le ton depuis Paris
Le maire de la ville de Dakar s’est encore défoulé sur le régime de Macky Sall après la publication des listes retenues pour participer aux élections législatives prochaines. Hors du pays, Barthélémy Dias a dénoncé l’arrêté du ministre de l’Intérieur et la décision du Conseil constitutionnel. Pour le maire de Dakar, Macky Sall est simplement dans une logique de distraire les Sénégalais parce qu’en réalité, «c’est juste l’élection présidentielle de 2024 qui le préoccupe». A l’en croire, tout ce tintamarre sur les Législatives, c’est juste pour se projeter facilement vers un 3e mandat, car il est conscient de la force de l’inter coalition Wallu-Yewwi. Face à la presse à Paris en présence des investis de la coalition Yaw, Barthélémy Dias pense que c’est au peuple de régler le problème parce qu’il est bien souverain pour dire non à ce qui se trame. A l’en croire, le rassemblement de mercredi ne sera que le début d’une longue lutte contre le troisième mandat. Il veut d’ailleurs que la diaspora envahisse le même jour les consulats et les ambassades pour manifester son amertume. Barthelemy Dias appelle à une vaste mobilisation mercredi à Dakar.
L'étudiante portée disparue à l’UGB retrouvée
Il y a eu plus de peur que de mal. Les étudiants de l’université Gaston Berger de SaintLouis redoutaient l’assassinat de leur camarade portée disparue. D’autant qu’une étudiante avait été portée disparue avant d’être retrouvée morte. Mais selon le Centre régional des œuvres universitaires de SaintLouis (Crous), l'étudiante qui était portée disparue a été retrouvée saine et sauve et a regagné le campus universitaire. Le Directeur du Crous regrette la diffusion de fausses informations relatives à la disparition de l’étudiante alors qu’elle est rentrée, installant la communauté universitaire dans une psychose totale.
Ndiaga Sylla pas en phase avec les sages
L’expert électoral, Ndiaga Sylla, n’est pas en phase avec la décision rendue par le Conseil constitutionnel. Pour Ndiaga Sylla, au lieu d'user de son pouvoir de régulation, il est regrettable de constater que le Conseil constitutionnel conduise à l'impasse et achemine le pays vers des menaces sur la stabilité politique et sociale. Lorsqu'on rend inéligibles des adversaires à la Présidentielle et irrecevables des candidatures de l'opposition aux Législatives par crainte d'une cohabitation, lorsque le juge électoral valide les décisions du ministre chargé des Élections avec des motivations laconiques ou de simples affirmations, en violation du droit fondamental de suffrage, lorsque l'Administration et le juge s'arrogent le droit de décider à la place des électeurs, cela est assimilable à un coup d'État de la démocratie. A l’en croire, c’est le socle de la République qui s'écroule et la stabilité politique et la paix sociale sont menacées.
Les startups sénégalaises sur le toit du monde…
En prélude à la Conférence Mondiale pour le Développement des Télécommunications (CMDT) qui a commencé hier au Rwanda, l’Union Internationale des Télécommunications a initié la première édition du Sommet mondial de la jeunesse, ‘’Generation Connect Global Youth Smmit Kigali 2022.’’ Ainsi, des jeunes issus de 115 pays du monde se sont donné rendez-vous pour nouer des relations fortes visant à participer activement à la transformation du monde avec les usages des technologies numériques. A l’issue de la compétition, l’équipe des startupeurs du Sénégal a été sélectionnée parmi les 6 pays africains qui devront élaborer le document de travail pour le continent autour du thème : « stimuler l’emploi décent et améliorer les compétences des jeunes dans l’économie numérique ». Selon Mlle Awa Ndiaye, ce programme permet à davantage de jeunes Africains d’accéder à un travail décent dans l’économie numérique, grâce à un cycle itératif d’actions spécifiques à chaque pays. A rappeler que le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara et le Directeur de l’Autorité de Régulations des Télé communications et des Postes (ARTP), Abdoul Ly prennent part à la rencontre
LE CONTENTIEUX PRÉÉLECTORAL ET LE PÈLERINAGE DE POPENGUINE À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MARDI
Le rejet des recours introduits par les coalitions Yewwi Askan Wi (opposition) et Benno Bokk Yaakaar (majorité) et le pèlerinage marial de Popenguine sont largement commentés par les journaux reçus mardi à l’APS.
Dakar, 7 juin (APS) – Le rejet des recours introduits par les coalitions Yewwi Askan Wi (opposition) et Benno Bokk Yaakaar (majorité) et le pèlerinage marial de Popenguine sont largement commentés par les journaux reçus mardi à l’APS.
Le Conseil constitutionnel a rejeté vendredi tard dans la soirée, les recours introduits par les coalitions Yewwi Askan Wi (opposition) et Benno Bokk Yaakaar (majorité), confirmant ainsi l’arrêté du ministre de l’intérieur sur la recevabilité des listes de candidats aux élections législatives du 31 juillet.
Huit listes de candidats aux élections législatives du 31 juillet ont été validées par le ministère de l’Intérieur qui a toutefois rejeté la liste des suppléants au scrutin proportionnel présentée par la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) et la liste des titulaires au scrutin proportionnel présentée par la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) pour non-respect de certaines dispositions du Code électoral.
’’Invalidation de leur liste nationale par le Conseil constitutionnel : Sonko et Yewwi mis hors-jeu !’’, affiche à sa Une Sud quotidien qui estime que ’’sauf tsunami, les élections législatives du 31 juillet 2022 seront organisées au Sénégal sans la liste nationale de la principale force de l’opposition, en l’occurrence Yewwi Askan Wi’’.
’’Du coup, Ousmane Sonko et les partisans de Khalifa Sall présents sur la liste proportionnelle se retrouvent exclus de la prochaine législature’’, note Sud Quotidien.
Walfquotidien estime que ’’ça passe, ou ça casse’’. ’’La coalition de l’opposition qui contrôle les plus grandes villes depuis les élections locales du 23 janvier dernier a deux cartes à jouer pour participer aux législatives après l’invalidation de la liste proportionnelle dirigée par Sonko. Elle va mener une bataille judiciaire d’une part et d’autre part un combat politique pour être rétablie dans ses droits’’, souligne le journal.
’’Sa liste des titulaires au scrutin proportionnel invalidée : Yewwi sur le chant de mars’’, dit L’Observateur qui écrit : ’’c’est une situation inédite. Du jamais vu dans l’histoire électorale du Sénégal. Le cas de la coalition de Yewwi Askan Wi dont les titulaires sur la liste proportionnelle ont été invalidés par le Conseil constitutionnel, confirmant la Direction générale des élections n’est même pas prévu par le Code électoral sénégalais’’.
Kritik parle d’’’un lourd contentieux pré-électoral’’ et souligne que ’’la décision du Conseil constitutionnel (...) constitue pour certains un précédent dangereux qui risque de noyer à jamais les efforts consentis par la classe politique, la société civile et les citoyens’’.
Source A signale que Yewwi Askan Wi envisage d’organiser, mercredi, un rassemblement de protestation malgré l’interdiction préfectorale.
’’Yewwi Askan Wi est de plain-pied dans la perspective de sa manif grandiose qu’elle veut organiser demain mercredi pour redonner vie à sa liste nationale, objet d’un enterrement de première classe par la Direction générale des élections et le Conseil constitutionnel’’, écrit la publication.
’’Danger sur les législatives’’, titre L’Info.
Le Soleil s’est focalisé sur le pèlerinage marial de Popenguine et affiche à la Une : ’’Violence, corruption, mensonge : les maux que l’Eglise indexe’’
Le journal rapporte que l’Archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, a insisté, dans son message, sur ’’le vivre-ensemble, la sécurité, la démocratie (....)’’.
’’Le vivre-ensemble, la sécurité, les élections législatives, entre autres sujets, ont constitué l’essentiel du message de l’Archevêque de Dakar, en marge de la cérémonie officielle du pèlerinage de Popenguine’’, écrit le quotidien.
Selon le quotidien Bës Bi Le Jour, ’’L’Eglise plaide pour une expression libre et démocratique’’.
’’Lors de la cérémonie officielle marquant la fin de la 134e édition du pèlerinage marial de Popenguine, Monseigneur Benjamin Ndiaye a rappelé le sens d’une élection. Selon lui, les scrutins doivent être une expression démocratique des citoyens’’, rapporte la publication.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
CETTE SI PEU SAGE DÉCISION DE SEPT SUPPOSÉS SAGES
Dans ce contexte suffisamment difficile et tendu, où tout peut survenir, ce n’est certainement pas le moment de procéder par exclusion et d’écarter des listes représentatives des prochaines législatives
Le moins que l’on puisse dire c’est que, pour ce coup-ci (on serait tenté de dire pour ce coup-ci seulement ?), le Conseil constitutionnel a manqué de sagesse et de courage. Alors que tout le monde, enfin le Sénégalais lambda, espérait et souhaitait que les sept « Sages » prendraient leurs responsabilités et renverraient sa mauvaise copie au ministre de l’Intérieur, le très partisan Antoine Félix Diome, voilà qu’ils se contentent d’avaliser ses décisions ! Dont la plus controversée et qui risque de mettre le feu aux poudres est l’élimination de la liste nationale des titulaires de la principale coalition de l’opposition, celle-là même classée deuxième à l’issue des élections locales du 23 janvier dernier.
En donnant l’impression de renvoyer dos à dos la majorité présidentielle et l’opposition à travers le rejet des recours que ces deux blocs avaient déposé l’un contre l’autre en une manière de dire « voyez comme on a été équitables ! », les « Sages » de la haute juridiction sèment au contraire les germes de contestations violentes et de confrontations dans notre pays. Or, le Sénégal n’en a vraiment pas besoin surtout en ces temps de hausse en cascade des prix des denrées de première nécessité, de pénuries annoncées de farine et d’hydrocarbures, de crainte de famine ayant d’ailleurs poussé le président de la République, faisant preuve d’un leadership extraordinaire, à aller plaider la cause de l’Afrique auprès de son homologue russe Vladimir Poutine.
Un jugement de Bouki en lieu et place d’un jugement de Salomon !
Dans ce contexte suffisamment difficile et tendu, en effet, et où tout peut survenir, ce n’est certainement pas le moment de procéder par exclusion et d’écarter des listes représentatives du scrutin qui se tiendra le 31 juillet prochain. Disons-le clairement : autant la liste nationale proportionnelle de Benno Bokk Yaakar (BBY) ne méritait pas d’être disqualifiée parce que cette coalition aurait déposé plus que le nombre de parrains requis ou qu’elle n’aurait pas respecté la parité dans sa partie réservée aux suppléants, autant il est ridicule d’éliminer la liste nationale de Yewwi Askan Wi au motif qu’une candidate figurait à la fois sur la partie réservée aux titulaires et sur celle dévolue aux suppléants !
C’est franchement trop léger et le Conseil constitutionnel aurait plutôt dû renvoyer encore les listes au ministère de l’Intérieur pour demander aux coalitions concernées de procéder aux corrections nécessaires à défaut pour les « Sages » — on aimerait tant qu’ils le soient ! — de le faire eux-mêmes. Auquel cas le tour était joué puisqu’on n’en aurait plus parlé. Au lieu de quoi, en avalisant la décision du ministre de l’Intérieur d’exclure la liste nationale de Yewwi, il s’en rend complice. Avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir pour la paix sociale et la stabilité de ce pays.
Pour donner une idée du caractère pernicieux, et somme toute dangereux, de l’arbitrage rendu par le Conseil constitutionnel, prenons l’exemple de deux équipes de football devant disputer une finale et qui toutes deux déposent des recours l’une contre l’autre. Si, après avoir reçu leurs recours, la commission de qualification, de règlements et de pénalités (Cqrp), décide de permettre à l’équipe A de jouer le match avec tous ses 11 titulaires tout en disant que l’équipe B, elle, non seulement ne pourra utiliser aucun de ses titulaires mais encore ne pourra aligner sur le terrain que… huit remplaçants, il y a fort à parier que cette Cqrp aurait donné la victoire à l’équipe A bien avant le jour du match ! C’est exactement à cette situation que nous renvoie le Conseil constitutionnel avec sa décision rendue dans la nuit de vendredi à samedi et qui fait en tous points les affaires du pouvoir en place.
Encore une fois, l’attitude la plus… sage, justement, ç’aurait été, comme la première fois, de permettre à toutes les listes de ces deux coalitions rivales et même à celle de Gueum sa Bopp de prendre part à la compétition, à charge pour les électeurs de faire leur choix en toute liberté. Cette option aurait eu le grand mérite de préserver la paix, de permettre la tenue d’un scrutin apaisé afin que le prochain gouvernement puisse sans délai s’attaquer aux innombrables urgences de l’heure. Sacré Conseil constitutionnel qui avait pourtant recommencé à gagner la confiance de nos compatriotes aux yeux desquels il était en passe de retrouver grâce. Et voilà qu’en l’espace de quelques jours, il passe du Capitole à la Roche tarpéienne, des cimes de la gloire aux abysses de la déconsidération, des vivats aux huées. On attendait de lui un jugement de Salomon, il a rendu un jugement de Bouki ! Il nous faut prendre garde d’exclure les entités un tant soit peu représentatives des élections et veiller plutôt à être inclusifs car les exemples ont montré hélas que partout où on exclut, les risques de troubles sont grands. Nous devons d’autant plus faire attention qu’au Mali, par exemple, c’est la contestation de l’élection d’une trentaine députés (dont dix du parti au pouvoir) présentée comme procédant de la fraude qui avait entraîné la naissance du mouvement du Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces patriotiques de l’imam Mahmoud Dicko. Un mouvement dont les manifestations sont à l’origine du renversement du défunt président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). A noter que, dans ce pays voisin, la Cour (et non le Conseil) constitutionnel avait validé l’élection de ces 30 députés dont les noms ne figuraient pas sur les listes des élections provisoires. Après les premières manifestations, le président IBK avait annoncé la dissolution « de fait » de cette si singulière Cour à travers l’abrogation de leurs décrets de nomination. Certes, le Sénégal n’est pas le Mali, loin de là, mais enfin faisons attention et veillons à ne pas créer les contions de la survenue de troubles dans notre cher Sénégal !
PS : Autant la décision du Conseil constitutionnel de cautionner l’invalidation de liste nationale des titulaires de Yewwi Askan Wi est sujette à caution, pour ne pas dire lâche, autant les déclarations de Ousmane Sonko, leader de la même coalition et appelant à la mobilisation de 200.000 jeunes pour aller déloger de son Palais un président de la République élu démocratiquement et de la plus belle des manières sont irresponsables et méritent d’être condamnées avec toute la fermeté qui sied. Nos opposants, qui aspirent à diriger ce pays, doivent respecter les institutions. C’est le moins que l’on puisse leur demander !
TIR DE BARRAGE NOURRI SUR LES SEPT SAGES
La décision rendue vendredi par le Conseil constitutionnel et rejetant tous les recours introduits par les différents mandataires, continue d’alimenter la chronique tout en installant un malaise dans les milieux politiques et les cercles des spécialistes
La décision rendue vendredi par le Conseil constitutionnel et rejetant tous les recours introduits par les différents mandataires de partis politiques ou coalitions en lice pour les élections législatives du 31 juillet prochain, notamment de Yewwi Askan Wi (YAW), Benno Bokk Yakaar (BBY), Gueum Sa Bopp (GSB) et de Defar Sa Gox (DSG), recours contre l’arrêté du ministre en charge des Élections, Antoine Felix Diome, continue d’alimenter la chronique tout en installant un malaise dans les milieux politiques et les cercles des spécialistes du droit.
Pour Déthié Fall, le coordonnateur de la coalition YAW, les « 7 Sages » «n’ont pas respecté le droit». Surtout que pour le mandataire national de YAW, l’administration des élections en invalidant, une semaine auparavant, la liste départementale de YAW à Dakar n’avait pas fait le distinguo entre la liste des titulaires et celle des suppléants. Elle avait rejeté, selon lui l’ensemble de la liste de YAW à Dakar. Membre de l’Observatoire national des élections en 1998 aux côtés du regretté général Mamadou Niang, Me Assane Dioma Ndiaye, dans une réaction virale sur les réseaux sociaux, un tantinet mélancolique, laisse parler toute sa tristesse devant cette décision du Conseil Constitutionnel qui «vient d’entériner et d’avaliser une déstructuration totale de notre processus électoral ». «Désormais il sera loisible au Sénégal pour les élections législatives à tout Parti politique ou Coalition de partis de présenter uniquement au scrutin majoritaire avec liste proportionnelle soit une liste de titulaires sans suppléants soit une liste de suppléants sans titulaires en contradiction totale avec les dispositions de l’article 154 du Code électoral. Notre Droit électoral devient un droit élastique, compressible en fonction des contingences et circonstances factuelles. Il n’y a plus de référents communs, il n’y a plus d’uniformisation des règles. La hiérarchie des normes devient un principe susceptible de transaction. L’arrêté ministériel prime sur la loi poussant celle-ci à la désuétude », regrette l’ancien patron de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH).
Et de poursuivre : « Comme pour la liste divisible et saucissonable voire charcutable, il est possible désormais de déposer plus de parrains que le maximum prévu par la loi, privant ainsi les autres chercheurs de parrains d’un potentiel de parrains. Et de ce fait le droit de vote et la libre participation des citoyens aux élections, qui induit le droit d’être élu, sont vidés de toute substance. Des droits fondamentaux garantis et consacrés par la Constitution deviennent des privilèges à la disposition du Prince ou des faiseurs des normes supplétives. Indubitablement, notre jeune Démocratie s’émousse et se désagrège au gré de rapports de force sou tendus par des incubateurs et déterminants aux antipodes de l’impératif catégorique. Certains de nos voisins jadis jamais convaincus d’un Sénégal îlot de lumière dans un océan d’obscurantisme que symboliserait une certaine Afrique toujours ancrée dans un immobilisme inhibant pavoiseront à souhait. Assurément un mythe s’effondre. L’histoire ne retiendra plus que le Sénégal vote depuis la Deferre dite Loi – cadre». Réagissant sur ce rejet par le Conseil constitutionnel de tous les recours qui lui ont été soumis, le Pr Mouhamadou Ngouda Mboup, enseignant-chercheur en droit public à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, parle, pour sa part, de « bizarreries du Conseil constitutionnel et du ministre de l’Intérieur.
Pour le constitutionnaliste, en effet, le ministre de l’Intérieur et le Conseil constitutionnel doivent des explications précises aux Sénégalais et aux électeurs. «Si Ousmane SONKO dirige la liste des titulaires et tout autant la liste des suppléants, avec l’irrecevabilité déclarée de la liste des titulaires qui dirigera la liste des suppléants (indication pourtant obligatoire et prévue à l’article L.173-2 du Code électoral («le nom du candidat occupant le 1er rang sur la liste nationale», c’est à dire le 1er candidat titulaire) ?
Si la photo d’Ousmane SONKO doit figurer sur la liste nationale, avec l’irrecevabilité déclarée de la liste des titulaires quelle photo doit figurer sur la liste nationale de la Coalition Yewwi Askan Wi («la photo du candidat occupant le 1er rang sur la liste nationale», c’est à dire le 1er candidat titulaire, indication obligatoire prévue à l’article L.173-2 du Code électoral) ?», s’interroge le Pr Mboup qui estime que le Droit est quelque chose de très sérieux pour qu’on joue avec.
Le Droit sénégalais en agonie
Première femme sénégalaise agrégée en sciences juridiques et politiques, le Pr Amsatou Sow Sidibé, qui se désole de l’agonie du Droit sénégalais poussé vers une mort certaine, milite pour une création urgente d’une Cour constitutionnelle. « Le système juridique sénégalais, à l’épreuve des élections, a véritablement perdu de sa superbe. La politique politicienne est passée par là. L’inquiétude des juristes, des régulateurs sociaux, des protecteurs de la stabilité et de l’intérêt national paraît totalement justifiée. Comment la justice sénégalaise a-t-elle pu concevoir que des règles absolues (respect du nombre de parrainages, de la parité) aient été piétinées sous le nez et la barbe de nos juges, et au vu et au su du peuple sénégalais et du monde entier ? Comment notre justice a-t-elle pu accepter qu’une liste d’électeurs échappe au principe de l’indivisibilité et se fasse scinder en deux, la liste majoritaire devenant indépendante de la liste des suppléants ? On est suppléant de qui ? Du néant ?
Les mêmes questions sont valables s’agissant de la liste majoritaire déclarée valable en dehors des suppléants. Quelle est la raison d’être des suppléants ?», s’interroge l’éminente juriste devant ce «charabia épouvantable». Selon la professeure titulaire de classe exceptionnelle à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, notre justice ne doit pas perdre la conscience de sa responsabilité première et grave de régulation sociale, d’instauration de la stabilité et de protection de l’intérêt national. C’est le fondement de la règle de Droit. Dura lex sed lex. La loi est dure mais c’est la loi. Relativement à cette jurisprudence des 7 Sages, Pr Amsatou Sow Sidibé estime qu’il s’agit d’un précédent dangereux pour le présent et pour l’avenir. « Un Conseil Constitutionnel trop politique, ça suffit.
Les Assises nationales avaient suggéré la création d’une Cour constitutionnelle, véritable juridiction tenue de dire le Droit, garante de la démocratie, du respect du Droit ainsi que des libertés individuelles et collectives. L’urgence est signalée. La question que tout le monde doit avoir au bout des lèvres est : dans le contexte actuel, quelle légitimité aurait la future Assemblée nationale et quid de la stabilité du Sénégal ?», s’interroge encore l’ancienne ministre conseiller du Président Sall chargée des Droits humains et de la Paix qui ne cracherait pas sur le report des élections.
LE DG DE LA BICIS BERNARD LEVIE ÉVOQUE UN PROCESSUS «LENT»
Vente des 54,11 % de la Bicis Sénégal - On ne connaîtra pas de sitôt le prochain repreneur de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS), filiale du Groupe BNP.
On ne connaîtra pas de sitôt le prochain repreneur de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS), filiale du Groupe BNP. Le processus de vente des 54,11% des parts de la Bicis Sénégal « sera lent » s’est contenté de dire son directeur général M. Bernard Levie. Ce dernier a été interpellé hier sur cette vente à St-Louis lors la clôture du Festival de Jazz.
La place financière de Dakar, les actionnaires, les clients et travailleurs de la BICIS, la filiale sénégalaise de la BNP/Paribas devront prendre leur mal en patience pour connaître le prochain repreneur de cette grande banque. Jusqu’ici, c’est la presse notamment votre quotidien qui a évoqué les contours de ce dossier qui a vu des acteurs comme Vista Bank du Burkinabé Simon Tiemtoré, Atlantic Financial Group de l’Ivoirien Koné Dossongui, le Groupe Sunu de notre compatriote Pathé Dione et le Groupe Ecobank se disputer le rachat de la Bicis/BNP Paribas. Bien évidemment, la direction générale de la Bicis à Dakar n’a jamais communiqué sur le sujet.
Les journalistes qui couvraient le festival de jazz de Saint-Louis ont donc sauté sur l’aubaine représentée par la présence du directeur général de cette banque à cette manifestation culturelle pour essayer de lui tirer les vers du nez sur cette vente. Ils sont restés sur leur faim puisque le DG de la Bicis/BNP Paribas n’a guère été loquace sur la question. « Le processus est en cours. Vous savez les banques sont des institutions régulées à partir de règles définies par le ministère de l’Economie et des Finances, par la Bceao et la Commission bancaire de la zone. Alors ce processus de vente de nos parts dans la filiale sénégalaise sera lent et très lent parce que notre volonté est de protéger au maximum les actionnaires, les clients et les travailleurs. C’est tout un système qu’il faut gérer » dira Bernard Levie, à nul autre pareil pour manier la langue de bois.
Relancé par l’envoyé spécial du « Témoin », M. Levie, visiblement énervé, a répondu sèchement. «Ecoutez cette affaire ne fait pas l’objet de notre rencontre qui est de tirer le bilan du Festival de jazz de St-Louis. Mais je vous redis que le processus est lancé, il est en cours et qu’on prendra tout le temps nécessaire pour que cette grande opération soit non seulement bien menée mais qu’elle soit une réussite parfaite » a encore évacué M. Bernard Levie. Depuis juin 2019, BNP Paribas a lancé le processus de vente de ses filiales en Afrique notamment au Gabon, en Tunisie, au Mali, au Burkina Faso et ensuite en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Créée en 1962 sur les cendres de la Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie (BNCI), présente au Sénégal depuis 1939, à travers sa succursale de Dakar et ses agences régionales de Thiès et SaintLouis, la BICIS est détenue par BNP Paribas (54,11 %), l’État du Sénégal (24,89 %), des investisseurs privés (13,02 %), l’assureur français Axa (4,04 %) et AMSA Assurance (3,52 %). Le mandat de la cession des parts de BNP Paribas à la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal (BICIS) a été confié à Rothschild & Co. BNP Paribas, avec $3.000 milliards d’actifs, est le 8ème groupe bancaire international.
Présent dans 65 pays, il est coté au premier marché d’Euronext Paris et fait partie de l’indice CAC 40. Au 31 décembre 2021, le bénéfice net part du groupe s’élève à 9,5 milliards d’euros. A noter que les filiales du Burkina Faso et de la Guinée (Conakry) ont été cédée au Groupe Vista Bank du Burkinabé Simon Tiemtoré à l’issue de processus pas très lents, quoi qu’on en dise, et que, pour la Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara ne fait pas mystère de sa détermination à faire racheter les partis de la BNP dans le capital de la BICICI par la banque publique BNI…
CE QUI BLOQUE LA LIBÉRATION DES 379 PÊCHEURS RETENUS À CONAKRY
Après l’arraisonnement de leurs pirogues par la marine guinéenne, Une bataille de positionnement politique et diplomatique entre Me Aissata Tall Sall et M. Alioune Ndoye fait rage
Depuis plusieurs semaines, 379 pêcheurs errent dans les entrailles du Port de Conakry en solidarité avec leurs capitaines arrêtés par la marine nationale guinéenne. L’amende fixée au départ à 30.000 euros (19.500.000 cfa) par l’Etat guinéen, le ministère sénégalais des Affaires étrangères a réussi à négocier jusqu’à la ramener à 2.000 euros soit 1.300.000 cfa. Donc, il suffisait seulement de payer cette amende pour faire libérer nos compatriotes. Cette négociation diplomatique sanctionnée par une amende forfaitaire, le ministre de la Pêche, M. Alioune Ndoye, l’ignorait. Sinon, il n’aurait pas fait de cette affaire une récupération diplomatique ou politique alors qu’une mission diplomatique en place à Cokakry sur instruction du ministre Me Aissata Tall Sall avait déjà tout réglé.
Pour avoir violé les eaux territoriales guinéennes, 30 pirogues ayant à leur bord 379 pêcheurs sénégalais ont été arraisonnées par la marine nationale de la Guinée. Ce sont des patrouilleurs qui les ont détectées et les ont escortées jusqu’au port de Conakry où les sanctions suivantes ont été prises contre les équipages : saisie des captures, obligation de s’acquitter des droits de licence (400.000 cfa) et une amende de 10.000 euros soit 6. 500.000 francs par pirogue. Seuls les capitaines des pirogues arraisonnées ont été arrêtés puisque les autres pêcheurs (environ 350) sont libres de tout mouvement dans l’enceinte du port de Conakry. En effet, ils ont préféré rester sur place en solidarité avec leurs capitaines en détention pour pêche illégale et défaut d’autorisation. Deux parents des pêcheurs arrêtés joints par « Le Témoin » confirment nos informations. « Effectivement, ils sont 350 pêcheurs sénégalais à errer dans le port de Conakry. Ils ne sont pas en détention. Seulement, ils ne peuvent pas rentrer au Sénégal sans leurs capitaines puisqu’ils ne savent pas conduire les embarcations. Donc, en toute solidarité, ils ont préféré tous rester à Conakry tant que leurs capitaines ne seront pas libérés » expliquent nos interlocuteurs.
Dans une note d’information rendue publique le vendredi 03 juin 2022, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (Maese), Mme Aissata Tall Sall, explique que le ministre de la Pêche devrait se rendre à Conakry pour discuter de la question. « Et notre Ambassadeur à Conakry, depuis le premier jour, suit le dossier de très près et me rend compte. Plus de 300 pêcheurs sont partis pêcher en Guinée sans autorisation. Nous faisons tout notre possible pour régler le problème » a fait savoir le ministre des Affaires étrangères. En poussant ses investigations, « Le Témoin » est en mesure de vous révéler que, sur instruction de Mme Aissata Tall Sall, une mission diplomatique a réussi à négocier la libération des capitaines contre une amende forfaitaire de 2.000 euros soit 1.300.000 cfa seulement alors qu’elle (amende) était officiellement fixée à 30.000 euros (19.500.000 cfa). Donc il suffisait simplement de s’acquitter de cette modique somme auprès du Trésor public guinéen pour que nos pécheurs soient tous libérés. Justement, le ministre de la Pêche, M. Alioune Ndoye, était-il réellement au courant de ces négociations diplomatiques à l’issue desquelles l’amende forfaire a été substantiellement réduite ?
Un ministre de la pêche…noyé
Lors d’un récent Conseil des ministres, Me Aïssata Tall Sall avait rapidement évoqué la situation de ces pêcheurs sénégalais arrêtés en Guinée. Dans ce sens, Madame le ministre informait le président Macky Sall sur l’avancement des négociations en vue de la libération immédiate des pêcheurs sénégalais. Dans la salle, nous rapporte un participant, il fallait voir la façon dont le ministre Alioune Ndoye aurait écarquillé les yeux pour marquer son étonnement alors que c’est lui, ministre de la Pêche, qui en principe devait informer le président de la République sur cette affaire.
Toujours est-il que dans cette affaire des 379 pêcheurs sénégalais et capitaines de pirogues respectivement « bloqués » et arrêtés à Conakry, le ministre Alioune Ndoye risque d’être qu’un…faire valoir. Autrement dit, un payeur. De deux choses l’une : Ou le ministre de la Pêche serait victime d’une rétention d’informations ou alors, il aurait atteint ses limites dans les négociations. Car on voit mal un ministre débarquer en « touriste » à Conakry pour s’acquitter d’un pauvre montant de 1.300.000 CFA pour ensuite revenir à Dakar et se vanter d’avoir libéré nos pêcheurs. Ce alors que le ministre des Affaires étrangères Me Aissata Tall Sall et ses collaborateurs avaient déjà décanté la situation c’est-à-dire réussi le plus difficile en ramenant l’amende salée infligée à nos compatriotes à un prix symbolique. Ce en mettant en avant les relations séculaires entre le Sénégal et la Guinée. Bref, une bataille de positionnement politique ou diplomatique entre Me Aissata Tall Sall et M. Alioune Ndoye aurait retardé la libération de nos pauvres pêcheurs retenus contre leur gré à Conakry.
Par Madi Waké TOURE
A LA DÉCOUVERTE DU PRINCE DES ARÈNES, ZASSOU NDIAYE DE YÈNE DIALAW
Je parlerai souvent dans cette page de personnes qui ne font pas toujours la une des médias mais qui n’en restent pas moins de grands hommes ou éminentes dames parce que passeurs d’idées, de générosité, d’ambitions ou tout simplement d’amitié
Je parlerai souvent dans cette page de personnes qui ne font pas toujours la une des médias mais qui n’en restent pas moins de grands hommes ou éminentes dames parce que passeurs d’idées, de générosité, d’ambitions ou tout simplement d’amitié entre les hommes. Je parlerai d’hommes et de femmes qui ne sont pas riches matériellement parlant mais qui le sont de leur humanité, de leur grandeur d’âme, de leur générosité de cœur et d’esprit. Cela dit, témoigner n’est pas facile. C’est un exercice difficile au motif que connaître l’homme dans toutes ses facettes n’est pas chose aisée.
C’est à ce point vrai que l’ancien président guinéen Sékou Touré disait à juste raison que « L’homme c’est l’inconnu, connu ! » C’est dire ! Mais l’essentiel et le plus fondamental pour moi c’est que, quand le tribunal de ma conscience va m’interroger et me questionner, je n’aie pas honte de moi-même pour avoir dit des choses mensongères.
Plaise à Dieu que, dans cette belle activité à laquelle je vais me livrer de temps à autre, je ne puisse dire que la vérité. Cela dit, il est temps qu’on rompe définitivement avec cette fâcheuse habitude sénégalaise qui consiste à ne célébrer les gens qu’à sa mort. Nous tous, nous rappelons ce mot teinté d’aigreur et d’agacement de ce célèbre tambour-major pour dire à la face du monde qu’il ne souhaiterait pas à sa mort bénéficier d’un hommage posthume. Il ajoutait que si les gens veulent le célébrer, qu’ils le fassent de son vivant ! Il n’avait pas tort ! Mais bon, le Sénégal étant ce qu’il est…
Nous savons tous ce qu’on a fait après la mort de ce tambour-major, de son …fameux cri du cœur. Il avait eu droit à des hommages appuyés de partout avec, comme suprême consécration, son nom au fronton du Grand Théâtre. Y a problème, mais allez comprendre nos « sénégalaiseries ».
M’inscrivant radicalement à contre-courant de cette façon de faire à la « sénégalaise », j’ai décidé de faire focus sur un homme que je connais assez bien pour avoir vécu dans sa maison pendant de longues années. Directeur du Centre de Promotion et de Réinsertion de Yène (CPRS), j’ai pu nouer des relations fortes avec les jeunes de la zone.
Et parmi ces derniers, un fils de Zassou à qui je fis part de mon désir de trouver un logement. Il s’en ouvrit à son père qui venait de terminer la construction d’un deuxième bâtiment. Son accord obtenu, je regagnais avec ma famille la maison de Zassou. J’y ai vécu une dizaine d’années au cours desquelles pas une seule fois, je n’ai senti mon statut … d’étranger. Zassou me considérait comme son propre fils. Il me confiait toutes sortes de secrets et m’associait à tout ce qui se faisait dans sa famille. La preuve, quand il s’est décidé à octroyer un terrain à chacun de ses enfants, il m’a appelé au téléphone pour me dire que moi aussi j’avais mon lot là-bas.
Zassou est un homme entier qui ne sait pas tricher. Il ne dit que la vérité contrairement à beaucoup de Sénégalais qui n’ont aucun respect pour la parole donnée. Hélas !!! Vingt ans de présence active à Yène Dialaw m’ont conféré la connaissance des hommes et femmes qui habitent cette localité. Mais qui est ce Zassou Ndiaye que les férus de lutte d’un certain âge connaissent bien pour avoir marqué d’une pierre blanche son passage dans l’arène ?
Le célèbre défunt reporter, Alassane Ndiaye Alou (ANA), dans une de ses envolées lyriques dont lui seul avait le secret, disait de Zassou qu’il était un artiste né. Fasciné par la belle allure et la prestance de cet athlète qui ne laissait personne indifférent, ANA s’était écrié un jour au micro : « Zassou serait un footballeur, il ferait alors partie des meilleurs ailiers droits d’Afrique ». Cet hommage venant de la part de ce journaliste émérite vaut son pesant d’or. Zassou, un surnom qui a fait les beaux jours de l’arène sénégalaise, est le diminutif de « Zassoumane ».
A une certaine époque, les hommes qui avaient fière allure et qui savaient s’habiller classe, étaient appelés « Zassoumanes ». Casquette « Edgan » vissée sur la tête — rares sont les personnes qui à l’époque pouvaient se procurer ce gadget —lunettes noires fumées, Zassou faisait tomber en pâmoison certaines femmes. Il était le chouchou de ces dames.
Au commencement était un dandy ou « Zassoumane »
Son véritable patronyme est Boubacar Ndiaye. Un homme qui a su, au travers de comportements à la fois responsables et dignes, se frayer une place enviable dans la mémoire collective. Avant d’en arriver aux combats qu’il a livrés et autres, je voudrais m’intéresser un peu à la jeunesse de Zassou.
Comme beaucoup de garçons de son âge, il a fait ses premières humanités au « daara » de Baye Seydina Yada à La Somone. Il y a passé quelques années avant de retourner dans son village natal. Aux côtés de son père, il se mit au travail de la terre.
Et ce n’est qu’en 1944 que le futur « Zassou » se décida à venir à Dakar pour la première fois. Il y exerça de petits boulots pour quelque temps. Mais l’appel du royaume d’enfance, pour reprendre les mots du poète, se fit pressant et notre homme retourna donc au bercail. En 1947, nouveau retour à Dakar. Il travailla successivement aux Grands moulins de Dakar, au Port et à l’ONCAD. Il fit un bref passage en Guinée-Conakry en 1949 où il apprit à conduire les grands engins. De retour à Dakar, son objectif premier, c’était d’avoir un permis de conduire. Il finit par l’avoir en 1954.
Les années passant, le virus de la lutte s’introduisit en lui : « Mon premier combat, je l’ai livré contre Ousmane Mbengue de Mbao. Après ma victoire, j’ai perçu un cachet de 10. 000 fcfa ; mon adversaire, 5000 fcfa. A l’époque, Madi (Ndlr, votre serviteur), ces sommes constituaient une petite fortune. Pour le combat de revanche, il prit le dessus sur moi et empocha 15000 fcfa ; quant à moi, je reçus 5000 fcfa. » Son cachet le plus important dans l’arène, c’était contre le champion sérère Landing Diamé. Il avait touché 100. 000 fcfa.
Côté satisfaction toujours, Zassou se rappelle ce geste d’une grande dame de la place qui avait pignon sur rue : « A l’issue d’un combat épique dont j’étais sorti victorieux contre un adversaire de taille, cette femme distinguée dont je tairai le nom et appartenant à une certaine classe sociale m’avait offert à la surprise générale un bracelet en or massif. » Je remis la parure à mes accompagnants. Ils s’étaient empressés d’aller la vendre sans même m’en informer : « L’argent, je n’ai jamais fait une fixation dessus. Je le distribuais comme je le recevais ! » Un drame homme, on vous dit, ce Zassou.
Zassou, en prince de l’arène, avait des supporters et des fans dans tous les milieux. Mais comme on dit, toutes les belles choses ont une fin. En 1963, il se se résolut à abandonner définitivement la lutte. Auparavant, il s’était payé une voiture 4 chevaux : « De Toubab Dialaw à Yène Todd, j’étais le premier à disposer d’une voiture. C’était en 1960 ! Le bâtiment que j’ai construit dans la même période, orné de fleurs, suscitait la curiosité des passants. Certains Blancs n’hésitaient pas à s’introduire dans la maison pour admirer le panorama » nous raconte avec fierté le vieux champion.
Après avoir quitté le milieu de la lutte, Zassou s’est lancé dans transport de marchandises avec son camion. Ce n’est qu’au tournant du millénaire, après 2000, qu’il vendit ce camion pour prendre une retraite bien méritée. En inactivité, Zassou s’investit dans le Social. Il reçoit chez lui des hommes et femmes qui viennent de tous les horizons, orientant et prodiguant des conseils tirés d’une vie bien remplie. D’une bonté sans pareille, Zassou, pour aider ses parents lébous, a morcelé son vaste champ pour en faire des terrains à usage d’habitation distribués gratuitement. Votre serviteur a eu la chance d’en recevoir un. Sans avoir rien demandé !
Zassou n’en avait vendu que quelques parcelles. Le produit de cette vente est allé à différentes mosquées de la zone. Elles ont reçu des sommes tournant entre 1.000.000 et 1.500.000 francs. Quand on connait la relation fusionnelle du Lébou avec la terre, on comprend mieux la grandeur morale de cet homme. Il pouvait se faire beaucoup d’argent mais il a préféré investir dans le champ du Social en permettant à une dizaine de mosquées en construction d’achever leurs travaux. Zassou, en homme bon et au grand cœur, ne pouvait pas ne pas recevoir de son vivant l’hommage de ses pairs. En 1999, il a été élevé à la haute distinction honorifique dans le milieu lébou de Ndèye Ji Réew.
C’était en présence de feu Bassirou Diagne, grand Serigne de Dakar, de l’ancien ministre socialiste Alassane Dialy Ndiaye, des notables et hautes autorités coutumières. Que dire pour le mot de la fin ? C’est la lutte qui a révélé au monde Zassou. Ce sport de combat est resté une passion pour lui. Et ce témoignage qu’il a porté sur deux anciens grands champions vaut le détour: « Mbaye Guèye, Tigre de Fass, fut un lutteur impressionnant par son courage physique exceptionnel. Il croyait dur comme fer qu’il pouvait terrasser tout lutteur qui se présentait devant lui. Quant à Robert Diouf, il fut un technicien hors pair qui pouvait se sortir de toutes les situations désespérées, tellement il maitrisait toutes les arcanes de la lutte. »
Dieu fasse, dans Son infinie bonté, que nous soyons tous là pour célébrer le centième anniversaire de Zassou, cet homme foncièrement bon pour lequel j’ai énormément de respect, d’estime et de considération.