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26 août 2025
L’EX-PRÉSIDENT KABORÉ AUTORISÉ À QUITTER LE PAYS
L’ancien président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a été autorisé à quitter son pays pour "raison médicale", sa première sortie à l’étranger depuis qu’il a été renversé par des militaires en janvier
L’ancien président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a été autorisé à quitter son pays pour "raison médicale", sa première sortie à l’étranger depuis qu’il a été renversé par des militaires en janvier, a appris l’AFP jeudi auprès de son entourage et de source gouvernementale. "Après avoir obtenu l’autorisation préalable des autorités militaires, le président Kaboré se rendra aux Émirats arabes unis pour raison médicale", a indiqué un membre de son entourage en précisant qu’il ira "incessamment, en compagnie de son épouse".
Une source gouvernementale a confirmé l’information, affirmant que "le gouvernement a œuvré avec diligence pour faciliter ce voyage" pour des "raisons humanitaires", sans donner plus de détails.
"Son état de santé est un peu fragile depuis quelque temps et il doit effectuer des examens médicaux en vue d’une meilleure prise en charge", a pour sa part indiqué un cadre de son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
La date de son départ n’a pas été précisée, mais des médias locaux affirment que M. Kaboré devrait quitter Ouagadougou jeudi à destination de "Dubai, via Abidjan".
Accusé de ne pas avoir su endiguer la violence jihadiste qui mine le Burkina Faso depuis 2015, l’ancien président Kaboré, 65 ans, a été renversé le 24 janvier par une junte militaire conduite par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, aujourd’hui président de transition.
D’abord placé en résidence surveillée dans une villa de Ouaga 2000, un quartier huppé de Ouagadougou, M. Kaboré avait été autorisé à regagner début avril son domicile privé dans la capitale burkinabè.
Alors que ses partisans estimaient qu’il ne jouissait toujours pas de sa liberté, le gouvernement assurait de son côté qu’il avait bénéficié d’une "libération totale".
Mi-juin, le lieutenant-colonel Damiba l’avait reçu pour "décrisper la situation politique".
Lors de cette première apparition publique, depuis avril, M. Kaboré était apparu très affaibli, suscitant les inquiétudes de ses partisans sur son état santé.
Début juillet, il avait été empêché par ses partisans de participer à une réunion organisée par le pouvoir avec d’autres anciens chefs d’État, dont Blaise Compaoré, afin d’"accélérer la réconciliation nationale" et trouver une solution pour endiguer la violence jihadiste.
OUVERTURE DES CLASSES PRÉPARATOIRES PROCHAINEMENT
L’excellence a été fêtée ce jeudi par la République. Pour préserver la vivacité du flambeau de la distinction du mérite dans les études, le chef de l’Etat a annoncé l’ouverture des classes préparatoires dès octobre prochain, à Thiès.
L’excellence a été fêtée ce jeudi par la République. Pour préserver la vivacité du flambeau de la distinction du mérite dans les études, le chef de l’Etat a annoncé l’ouverture des classes préparatoires dès octobre prochain, à Thiès.
« L’ouverture des classes préparatoires aux grandes écoles sera effective dès la prochaine rentrée scolaire », a dit le président de la République. Macky Sall d’ajouter sur cette lancée : « là je vais m’arrêter pour dire aux ministres de l’Éducation nationale et au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il ne faut pas prendre nos meilleurs élèves pour les envoyer à l’étranger maintenant que nous allons ouvrir les grandes classes préparatoires ».
Décidé à fixer les meilleurs élèves dans le pays, le chef de l’Etat soutient : « Nous allons prendre les meilleurs sinon ce serait dommage avec tant d’efforts que nos meilleurs élèves aillent se sacrifier ailleurs ». Dans ce sens, il indique que « des prépas scientifiques vont se faire donc pour les questions de bourses, il va falloir aller vers une réflexion dans le sens de renforcer ces classes préparatoires ». En restant sur ce tempo, le président Macky Sall rappelle que « des stratégies nationales pour la promotion des mathématiques et des sciences sont en cours d’élaboration ». D’après lui, ces réformes ne doivent pas être une fin en soi, mais une dynamique qui répond aux besoins de l’heure et aux contingences imprévues d’où le recourt au numérique pour assurer la continuité de l’enseignement pour sauver l’année 2019-2020 au plus fort de la pandémie de Covid 19. « Notre système éducatif doit davantage intégrer le numérique dans son contenu pédagogique », a-t-il conclu.
BOURDE DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
Les travailleurs des collectivités territoriales sont très remontés contre le Président de la République et son gouvernement qui n’ont pas appliqué la mesure de revalorisation du salaire des agents de l’administration, à la fonction publique locale
Les travailleurs des collectivités territoriales sont très remontés contre le Président de la République et son gouvernement qui n’ont pas appliqué la mesure de revalorisation du salaire des agents de l’administration, à la fonction publique locale. Pour exiger la généralisation de cette mesure, ils ont prévu une marche nationale le 23 Août prochain et n’excluent pas une grève générale.
Face à la presse ce jeudi, Sidiya Ndiaye de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts) et ses camarades ont cité la loi 2011-08 du 30 Mars 2011, relative au statut général des fonctionnaires des collectivités territoriales. Une loi qui stipule clairement en son article 29 que « toute remise en ordre ou revalorisation des traitements ou des suppléments pour charge familiale ou de tout éléments de la rémunération applicable aux autres fonctionnaires de l’État, s’applique d’office à la rémunération des fonctionnaires des collectivités territoriales ».
Toutes choses qui font qu’ils demandent l’application d’office de la loi. Selon eux, « en ne respectant pas la loi, le gouvernement met en péril la stabilité et la paix sociale dans les 603 collectivités territoriales du pays, puisque l’intersyndicale ne restera pas passive devant cette injustice et n’acceptera plus la marginalisation des travailleurs des collectivités territoriales ».
DES PERSPECTIVES POUR BAMBA DIENG
Selon le journaliste italien Fabrizio Romano, entre Bamba Dieng et l’Olympique de Marseille (OM), l’histoire pourrait désormais s’écrire au passé. Poussé vers la sortie, le joueur serait sur le départ.
Selon le journaliste italien Fabrizio Romano, entre Bamba Dieng et l’Olympique de Marseille (OM), l’histoire pourrait désormais s’écrire au passé. Poussé vers la sortie, le joueur serait sur le départ. Le président de l’OM, Pablo Longoria, a d’ailleurs fixé son prix à environ 15 millions d’euros, soit 9,8 milliards F CFA.
La pépite sénégalaise pourrait rebondir très vite. Peut-être en Angleterre. Puisque plusieurs clubs de la Premier League seraient sur le coup. Le jeune attaquant sénégalais, formé à Diambars, a de nombreuses sollicitations.
LES AGRESSEURS ET LES CASSEURS N'ONT PAS LEUR PLACE A L'ECOLE NI A l'UNIVERSITE
Présidant jeudi la cérémonie de remise des prix de l’édition 2022 du Concours général, le Chef de l’Etat, Macky Sall, a déploré les cas de violence dans les écoles et universités du pays.
Présidant jeudi la cérémonie de remise des prix de l’édition 2022 du Concours général, le Chef de l’Etat, Macky Sall, a déploré les cas de violence dans les écoles et universités du pays. « Alors que notre société est percutée par la violence physique et verbale et la frénésie des fake news, la manipulation et des réseaux sociaux, dans ce tourbillon des temps modernes, la jeunesse semble en perte de repères, allant jusqu’à verser parfois dans un mimétisme de mauvais goût », a notamment regretté Macky Sall.
Et d’ajouter : « Je pense à la pratique choquante des violences sur des enseignants et de saccages de matériels et infrastructures scolaires. Les agresseurs et casseurs, qui constituent heureusement une infime minorité, n’ont pas leur place à l’école ni à l’Université. Nous devons tous agir, fermement, pour mettre fin à ces dérives », invite-t-il.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, rendu hommage aux 95 lauréats et à leurs parents, non sans féliciter Fatou Niang du lycée d’excellence Mariama Bâ, meilleure élève 2022 du Sénégal.
VIDEO
PAPE DIOP REJOINT BBY
Le député élu sur la liste Bokk gis-gis a décidé en conférence de presse cet après-midi, de rejoindre la mouvance présidentielle, lui permettant ainsi d'obtenir les 83 sièges nécessaires pour disposer de la majorité absolue à l'Assemblée nationale
La majorité absolue est finalement acquise pour la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (Bby). Le leader de Bokk gis-gis, Pape Diop a décidé de rejoindre la mouvance présidentielle en la créditant de l’unique siège qui lui manquait pour avoir la majorité absolue.
« J’ai pris, en toute responsabilité après mûre réflexion,, la décision de rejoindre le groupe parlementaire qui sera mis en place par la coalition du pouvoir Benno Bokk Yakaar », a déclaré Pape Diop lors d’un point de presse, ce jeudi 11 août 2022.
Justifiant sa décision, l’ancien maire de Dakar récemment élevé par le président Macky Sall au rang de chevalier de l’ordre national du mérite, déclare que c’est pour « éviter à notre pays un blocage institutionnel ». Selon lui, dans un régime présidentiel comme le nôtre, « une assemblée contrôlée par l’opposition serait un goulot d’étranglement ».
L’ancien président de l’assemblée nationale, soutient n’avoir fait l’objet d’aucune pression de quelque bord que ce soit. « Je suis resté une semaine sans téléphone, sans pression extérieure, pour réfléchir à la décision que je devais prendre ».
LES HÉRITIERS D'OUSMANE SOW EN GUERRE CONTRE LE GUIDE DU ROUTARD
Le plus célèbre des guides touristiques français attribue, à tort, la paternité du Monument de la renaissance africaine au sculpteur Ousmane Sow. Les héritiers attendent, a minima, des excuses
Jeune Afrique |
Nicolas Michel |
Publication 11/08/2022
Depuis sa conception, le Monument de la renaissance africaine érigé à Ouakam, sur l’une des iconiques Mamelles de Dakar, ne cesse d’alimenter la polémique. Dernière en date, celle qui oppose depuis quelques jours les héritiers du sculpteur sénégalais Ousmane Sow au célèbre Guide du Routard, édité par Hachette.
Dans son édition la plus récente sur le Sénégal, il est ainsi écrit : « Sur la deuxième colline s’élève le monument dédié à la renaissance africaine. Inauguré en 2010, il a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Voulue par Abdoulaye Wade et exécutée par le grand sculpteur Ousmane Sow (qui s’est ensuite brouillé avec Wade), cette grande sculpture haute de 52 mètres, figurant un couple africain avec son enfant, tous trois dressés vers le ciel, a suscité les critiques de toutes parts : l’opposition et la rue, dénonçant les fortunes englouties dans le projet (l’équivalent d’une vingtaine de millions d’euros, même si ce sont des ouvriers nord-coréens qui ont fait le gros œuvre en échange de terrains dans Dakar !), un collectif d’imams critiquant l’apparence dénudée de la femme représentée et le caractère « non islamique » de l’ensemble, sans compter que Wade touchait une partie des recettes des visites… C’est comme si Mitterrand avait touché des royalties sur la Grande Pyramide ou Pompidou sur le centre Beaubourg… Le style rappelle l’époque du « réalisme socialiste »… »
Légèreté et amateurisme
Rien de bien surprenant dans ce texte pour les habitués à la prose des Guides du Routard, entre légèreté et amateurisme. Sauf qu’attribuer le Monument de la renaissance à Ousmane Sow, c’est commettre une erreur plus que dommageable. Certes, le sculpteur avait réalisé la maquette du projet initial, mais face aux exigences et aux idées du président Wade, il ne l’avait jamais véritablement rendue.
En 2009, il nous disait ceci, sans amertume, mais avec fermeté : « À l’origine, c’était mon projet. Je voulais créer un lieu vivant – et son pendant aux États-Unis. J’en avais parlé à Abdoulaye Wade, quand il n’était pas encore président, un jour où je mangeais chez lui. Plus tard il m’a dit qu’il voulait faire une statue plus grande que celle de la Liberté, à New York, sans même se demander si le sol pouvait la porter. Aujourd’hui, je demande à l’avance pardon aux Sénégalais pour ce qu’ils vont voir. Les Nord-Coréens sont en train d’apprendre à leurs dépens que réaliser une sculpture avec un paysage, ce n’est pas faire le portrait de Kim Il-Sung ! »
Une maquette enfermée dans un placard
L’ancienne compagne d’Ousmane Sow, Béatrice Soulé, se souvient très bien de l’histoire. « La maquette conçue par Ousmane avait été montrée à Viviane Wade et on attendait des nouvelles du président, raconte-t-elle. Un jour, le téléphone sonne : c’est Wade qui veut une photo du projet. Je la lui envoie. Le lendemain, on va manger aux Almadies et le serveur félicite Ousmane pour la pose de la première pierre. Dans le journal, c’est la photo de la maquette du monument actuel, apparemment dessinée à l’ordinateur par l’architecte sénégalais Pierre Goudiaby Atepa ! À notre retour à la maison, Ousmane a enfermé sa maquette dans un placard et il est devenu mutique sur le sujet. Il ne voulait plus en entendre parler. »
Dans un souci d'apaisement, le président ivoirien Alassane Ouattara a accordé sa grâce à son prédécesseur et rival condamné dans son pays à 20 ans de prison, mais celui-ci veut plus : l'amnistie dans la perspective de la présidentielle de 2025
Si la grâce permet au condamné de ne pas devoir purger sa peine, elle ne l'annule pas contrairement à l'amnistie: une épée de Damoclès reste donc suspendue sur la tête M. Gbagbo, au cas où il serait candidat à la prochaine élection présidentielle de 2025, une personne condamnée ne pouvant pas se présenter.
"La grâce présidentielle telle qu'elle est donnée est déjà un pas, mais ce n'est pas ce que nous attendions", a réagi Justin Koné Katinan, porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo. "Nous voulons l'amnistie".
Laurent Gbagbo, 77 ans, acquitté en mars 2021 par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye - où il a été détenu pendant près de dix ans - pour son rôle dans la crise post-électorale sanglante de 2010-2011, est rentré à Abidjan peu après, avec le feu vert du président Ouattara.
La crise, qui a fait quelque 3.000 morts, était née de son refus de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle de fin 2010. Sans jamais avoir été inquiété depuis son retour, il restait sous le coup dans son pays d'une condamnation à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) en 2011.
Condamnation intervenue en 2018 alors qu'il était emprisonné à La Haye et dont il estime qu'elle "ne repose sur aucun fait réel".
La grâce qu'a annoncée M. Ouattara à l'occasion de la célébration de la fête de l'indépendance le 7 août, s'est accompagnée du dégel des comptes et du paiement des rentes viagères de M. Gbagbo, président de 2000 à 2010, soit des centaines de milliers d'euros.
Ces mesures, ainsi que la libération de deux figures de l'appareil militaire de son régime, emprisonnées pour leur rôle dans la crise 2010-2011, ont été prises après une rencontre entre MM. Ouattara et Gbagbo mi-juillet, à laquelle participait aussi un autre ex-président, Henri Konan Bédié.
Selon M. Katinan, Laurent Gbagbo "n'a jamais demandé de grâce présidentielle", mais, a-t-il ajouté, "nous sommes dans un processus" de dialogue politique "qui doit aller jusqu'au bout pour arriver à l'amnistie".
Une décision "soupesée"
La décision d'accorder la grâce plutôt que l'amnistie a été mûrement réfléchie et "soupesée" par le chef de l'Etat qui sait mieux que quiconque que "cela créera des difficultés constitutionnelles à Gbagbo pour être candidat", juge Jean Alabro, analyste politique indépendant à Abidjan.
L'amnistie pour M. Gbagbo et pour tous ceux, civils et militaires, encore emprisonnés depuis la crise de 2010-2011, est une des recommandations du dialogue politique initié par le gouvernement.
Dans un pays à l'histoire récente marquée par la violence politique, ce dialogue rassemble gouvernement, partis et organisations de la société civile, et doit permettre que les prochains élections - locales de 2023 et présidentielle de 2025 - se déroulent sans violence.
Le dégel des comptes de M. Gbagbo, le paiement des arriérés de ses rentes viagères et la libération des deux militaires, ont été bien accueillis par son camp qui réclame cependant la libération de "tous les prisonniers civils et militaires", soit encore une trentaine de personnes.
Le maintien en prison de militaires ayant servi un Laurent Gbagbo acquitté par la CPI, est la raison invoquée par ses proches pour expliquer son absence aux célébrations de la fête de l'indépendance à Yamoussoukro, capitale politique ivoirienne, à laquelle lui et Henri Konan Bédié avaient été invités par le président Ouattara.
"Il était difficile pour le président Gbagbo d'aller assister au défilé de l'armée nationale" alors que "des soldats qui ont servi sous ses ordres sont encore en prison", selon le porte-parole du PPA-CI. M. Bédié, lui aussi absent, a invoqué des "raisons personnelles".
MM. Ouattara, Gbagbo et Bédié, âgés respectivement de 80, 77 et 88 ans, tour à tour alliés et rivaux, écrasent la vie politique ivoirienne depuis trente ans, mais "ils n'ont plus de souffle", juge Jean Alabro.
PAR Deirdre Appel et Fatoumata Ngom
TROIS PISTES D'ACTION CONCRÈTES POUR COMBLER LES LACUNES EN MATIÈRE DE DONNÉES SUR LE GENRE
Lors de l’élaboration de politiques publiques, si l’on ne parvient pas à saisir et à mesurer les problèmes liés au genre à l’aide de données solides et actualisées, les plus vulnérables de la société resteront au bord du chemin
Moins de la moitié des données nécessaires au suivi de l’ODD 5, « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles », sont disponibles. Les données sur le genre sont bien plus que des données ventilées par sexe. Selon la Division de la statistique des Nations Unies, elles comprennent des données concernant exclusivement ou principalement les femmes et les filles, couvrent un large éventail de questions et réalités socio-économiques, et donnent un aperçu significatif des différences existant en matière de bien-être entre les femmes et les hommes, les filles et les garçons. Lors de l’élaboration de politiques publiques, si l’on ne parvient pas à saisir et à mesurer les problèmes liés au genre à l’aide de données solides et actualisées, les plus vulnérables de la société resteront au bord du chemin. Avec des données sur le genre en quantité et qualité suffisantes, on peut élaborer des politiques plus équitables qui tiennent compte du facteur genre, contribuant ainsi à une prospérité économique durable pour tous.
Selon le Tracker de l’ODD 5 d’ONU Femmes, les perspectives en matière d’égalité des sexes sont moroses. À l’échelle mondiale, un pays sur 15 n’est pas en voie d’atteindre cet objectif pour au moins un tiers des indicateurs de l’ODD 5. En outre, seuls 13 % des pays dans le monde disposent d’un budget dédié aux statistiques sur le genre. Toutefois, des progrès sont à noter. En mars 2022, le Lesotho a lancé sa nouvelle Stratégie nationale de développement de la statistique. Celle-ci a été élaborée conformément aux exigences en matière de données émanant d’autres cadres tels que l’Agenda 2063 de l’Union africaine et l’Agenda 2030 des Nations Unies, notamment en termes d’alignement aux besoins de développement et aux politiques nationales. Pour ce faire, le Bureau des statistiques du Lesotho a travaillé avec chaque ministère pour déterminer leurs préoccupations liées au genre et leurs besoins en termes de données. De telles initiatives au niveau national constituent des pas importants vers l’atteinte de l’ODD 5 et permettent de combler les disparités correspondantes en matière de données.
Au niveau mondial, cependant, les données sur le genre manquent chroniquement de financements, malgré les appels et engagements de la communauté internationale à augmenter les investissements. Pour la période la plus récente pour laquelle des données sont disponibles (2015-2019), les engagements financiers de la communauté internationale du développement pour les données sur le genre se situaient, en moyenne, entre 217 et 272 millions d’USD par an. Sur la période de 2017-2019, sept partenaires internationaux du développement – la Banque mondiale, l’UNICEF, la Suède, le Royaume-Uni, la Fondation Bill & Melinda Gates, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture et la Suisse – représentaient près de 80 % du financement total.
Il est certes possible de mobiliser davantage de financements internationaux concessionnels pour les données sur le genre jusqu’en 2030. En un mot, les budgets doivent être substantiellement augmentés et dépensés de manière efficiente, compte tenu du manque global d’investissements dans les statistiques nationales. Toutefois, pour combler le manque de financement des données sur le genre, l’Aide publique au développement (APD) n’est qu’une partie de la solution. Tous les pays ont signé l’ODD 5 et sont responsables de la réalisation de cet objectif et de ses cibles, de sorte qu’une mobilisation efficace des budgets nationaux pour les statistiques de genre sera également primordiale. Il est grand temps de passer des plaidoyers et diagnostics à des actions tangibles permettant des investissements pour une égalité des sexes informée par les données.
Alors, comment les pays, les acteurs du développement et les autres partenaires peuvent-ils accélérer le rythme pour fournir un financement plus efficace des données sur le genre ? Notre analyse et les leçons tirées des bonnes pratiques, ainsi qu’une série d’événements organisés par PARIS21, ONU Femmes, Open Data Watch et Data2X, montrent que des progrès tangibles doivent être réalisés, et ce selon trois approches concrètes :
1. Défendre, soutenir et viser un financement systémique pour les statistiques sur le genre, en veillant à ce que les politiques de coopération pour le développement et celles au niveau national les considèrent comme une priorité intersectorielle.
Les politiques internationales de développement devraient prioriser, dans le champ de leurs applications, le renforcement des données et des statistiques sur le genre. Dans le cadre de leurs programmes de coopération au développement, peu de donateurs ont des politiques, stratégies ou budgets dédiés aux données sur le genre. Parmi les rares exemples, on peut citer la Suède, qui dans le cadre de sa Politique étrangère féministe a lancé, en 2016, un programme international de formation sur les statistiques de genre afin de permettre aux pays en développement d’augmenter leur capacité à les produire et à les utiliser. Le Canada, depuis 2017, met également en œuvre sa Politique féministe d’aide internationale, qui vise à soutenir l’élaboration de politiques informées par des données grâce à une meilleure collecte et analyse de données sur le genre et au renforcement des systèmes statistiques.
Au niveau national, le Sénégal et la Sierra Leone entre autres, intègrent les statistiques sur le genre dans leurs Stratégies nationales pour le développement de la statistique (comme l’a fait le Lesotho) afin que les données sensibles au genre fassent partie du système, et ce de façon moins cloisonnée et plus accessible. Ces approches systémiques émergent d’une prise de conscience croissante du fait que les systèmes statistiques produisant des indicateurs sur le genre fournissent également un large éventail d’autres indicateurs nécessaires à la conception, à la mise en œuvre et au suivi des programmes de développement et des ODD. De toute évidence, investir dans les données sur le genre c’est aussi investir dans le plan de développement d’un pays.
Au niveau international, l’Appel à l’action de Berne pour un soutien efficace aux systèmes statistiques nationaux et l’utilisation des données pour le développement, élaboré par le Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement, peut guider les efforts d’intégration systémique des données sur le genre. En particulier, l’alignement de l’Aide publique au développement pour les données et les statistiques aux politiques et stratégies des pays qui la reçoivent, ainsi qu’une meilleure coordination du financement des données et des statistiques peut efficacement contribuer à combler les lacunes grâce à des systèmes statistiques plus robustes et plus durables.
2. Rendre le financement et les stratégies dédiés aux données sur le genre plus transparents pour des efforts mieux coordonnés, et limiter les initiatives non durables, fragmentées et dupliquées.
Le fait de disposer d’un guichet unique pour suivre les flux de financement des données sur le genre et orienter la prise de décision en matière d’investissements améliorera la coordination et permettra de mieux rapprocher l’offre et la demande de données. La Clearinghouse est la première plateforme au monde à fournir des informations, aux niveaux international et national, sur les flux de financement des données et des statistiques. En collaboration avec l’OCDE et PARIS21, la Clearinghouse modélise également la demande des pays en développement et leurs besoins en matière de financement des données sur le genre, analyse les effets de ce financement, et élabore des profils nationaux et régionaux.
3. Inciter et assurer, au plus haut niveau de gouvernement, un soutien politique pour les données sur le genre, basé sur de solides analyses économiques.
Des études montrent que les pays qui ne reconnaissent pas l’importance à long terme d’un système statistique national robuste reçoivent moins de financement dédié. Au Rwanda et aux Philippines, les deux gouvernements ont défendu l’importance du développement des systèmes statistiques. Ce haut niveau d’engagement provenant d’élus a permis à ces deux pays de collaborer avec de multiples donateurs et de mettre en œuvre leurs stratégies malgré leurs capacités initiales relativement faibles. En Sierra Leone, le directeur général de « Statistics Sierra Leone », le Professeur Osman Sankoh, est un ardent défenseur des statistiques sur le genre, qui soutient la création d’une unité nationale de statistiques sur le genre, comme cela a été mentionné lors de l’événement « Solution in Scarcity : Un financement intelligent pour les données sur le genre ».
Les gouvernements, les acteurs du développement international et la société civile se sont rassemblés du 5 au 15 juillet 2022 à l’occasion du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, pour suivre notamment les progrès accomplis dans la réalisation de l’ODD 5, et se rencontreront en septembre pour l’Assemblée générale des Nations Unies. ll est essentiel que le financement des données sur le genre – et les moyens de financer plus et mieux – soit discuté et qu’il devienne central à notre vision commune en matière d’égalité des genres.
Deirdre Appel est Community Manager, Clearinghouse, PARIS21
Fatoumata Ngom est Analyste des politiques, OCDE, Direction de la coopération pour le développement
LA GESTION VERTUEUSE DE NOTRE PAYS COMMENCERA PAS UNE GESTION VERTUEUSE DE NOTRE ASSEMBLÉE NATIONALE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’effectif pléthorique du bureau de l’Assemblée nationale (17 membres) est synonyme de la gabegie de nos institutions. Macky Sall est à la tête d’un État dépensier et gaspilleur. Il faudra y mettre un terme
L'un des premiers chantiers de la prochaine législature devra être la lutte systématique contre la gabegie. Nos parlementaires devront agir pour changer les choses et ce, en commençant par l’Assemblée nationale.
Les députés de la nouvelle majorité (l’ancienne opposition) devront impulser une nouvelle dynamique à l’Assemblée nationale, qui visera à réformer le fonctionnement de cette institution pour stopper toute forme de gaspillage. La lutte contre la gabegie devra prendre racine au cœur du parlement du peuple, puis s’étendre partout où il sera nécessaire (l’Assemblée purement consultative et inutile du Haut Conseil des Collectivités territoriales …).
La gabegie administrative nous coûte très cher. Le président Macky Sall est à la tête d’un État dépensier et gaspilleur. Il faudra y mettre un terme !
À titre d’exemple, l’Assemblée nationale française compte 577 députés pour 6 vice-présidents. L’Assemblée nationale sénégalaise, quant à elle, compte 165 députés pour 8 vice-présidents. L’effectif pléthorique du bureau de l’Assemblée nationale (17 membres) est synonyme de la gabegie de nos institutions. Ce n’est ni justifié ni souhaitable. Nous ne pourrons faire l’économie d’une réduction drastique du train de vie de cette institution symbolique, en proie au gaspillage d’argent public et le clientélisme politique.
Dans la législature précédente, l’un des députés les plus remarquables, Ousmane Sonko, avait dénoncé avec force et éclats, un projet qui prévoyait d’octroyer en catimini 10 millions à chaque député alors que les Finances publiques évoluent sous perfusion … Sonko avait également dénoncé la vaste entreprise de fraude fiscale qui sévissait parmi les députés. Les députés ne payaient pas leurs impôts !
L’édification d’une Assemblée de rupture passera nécessairement par la fin de ces pratiques criminelles et la sanctuarisation de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Nos parlementaires, en qui nous plaçons beaucoup d’espoir, devront s’attacher à rompre définitivement avec toutes les mauvaises pratiques…
Dieynaba Sar est députée suppléante Yewwi-Wallu Diaspora.