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11 juin 2025
LANCEMENT DE LA PHASE 2 DU PROJET DE RENFORCEMENT DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
La deuxième phase du projet de renforcement des collectivités territoriales (PRCT2) a été officiellement lancée, jeudi, à Nioro (Kaolack, centre), lors d’un atelier, a constaté l’APS.
Nioro (Kaolack), 19 mai (APS) - La deuxième phase du projet de renforcement des collectivités territoriales (PRCT2) a été officiellement lancée, jeudi, à Nioro (Kaolack, centre), lors d’un atelier, a constaté l’APS.
Le projet est financé par la DGD (la coopération Autrichienne) via Broederlijk Delen à hauteur de 315.000 euros (près de 200 millions de francs CFA) pour la période de 2022-2026.
Il est mis en œuvre par l’ONG SYMBIOSE Sénégal, une organisation d’appui au développement local dans les communes de Dabaly, de Darou Salam, de Paoscoto, de Kayemor, de Porokhane, et de Taïba Niassene pour la deuxième phase.
"L’objectif visé par le projet est de contribuer à la sécurité alimentaire durable et équitable des ménages du département de Nioro, dans un environnement préservé où les jeunes et les femmes participent à la définition et la mise en œuvre des stratégies de développement de leur terroirs", a expliqué le chargé du projet à l’ONG SYMBIOSE, Mamadou Dramé.
Il s’exprimait au terme de l’atelier de lancement du projet.
La rencontre a été présidée par le sous-préfet de Paoscoto,
Ndeye Madjine Diagne Niang, en présence des élus locaux, des organisations de base et des chefs de service.
’’Ce projet s’inscrit dans la continuité d’une phase qui a été déjà exécutée. Et, cette nouvelle phase vise essentiellement l’amélioration des systèmes alimentaires durables à travers le renforcement des acteurs dans la maîtrise des facteurs de production, le positionnement des ménages dans la chaîne de commercialisation, la valorisation des produits issus de l’agro- écologie (...) , la préservation de l’environnement et la participation citoyenne des jeunes et des femmes dans la définition des politiques locales", a ajouté Mamadou Dramé.
Selon lui, " le PRCT2 vise essentiellement les ménages mais en particulier des jeunes et des femmes qui sont au nombre de 1775 dans les six communes bénéficiaires".
Il a précisé que les bénéficiaires sont entre autres des producteurs maraîchers, des producteurs de miel, des organisateurs de base, des élus locaux et des agriculteurs.
’’Dans la première phase du projet nous avons eu à produire des résultats tangibles en matière de production horticole, en matière de gestion de l’environnement et des ressources naturelles", a t-il fait savoir.
"Actuellemen, avec les changements climatiques, il y a des impacts négatifs sur le vécu des populations à cause de la dégradation des écosystèmes mais aussi la baisse des productions agricoles", a fait observer la Sous-préfet de Paoscoto, Ndeye Madjiguene Diagne Niang.
D’où, dit-elle " l’importance d’un tel projet dont l’objectif est d’aider les populations a assuré une sécurité alimentaire durable".
’’Nous accueillons avec fierté la phase deux qui va contribuer à la sécurité alimentaire durable et équitable de nos ménages", a salué la présidente de la coopérative des femmes productrices en maraîchage agroecologique de Nioro, Néné Sarr.
DAK’ART 2022, L’ÉTHIOPIEN TEGENE KUNBI REMPORTE LE GRAND PRIX LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR
Le Grand prix du chef de l’Etat, prix Léopold Sédar Senghor, a été décerné, jeudi, à Dakar, à l’artiste éthiopien Tegene Kunbi à l’ouverture de la 14e Biennale de l’art africain contemporain Dak’Art 2022, a constaté l’APS.
Dakar, 19 mai (APS) – Le Grand prix du chef de l’Etat, prix Léopold Sédar Senghor, a été décerné, jeudi, à Dakar, à l’artiste éthiopien Tegene Kunbi à l’ouverture de la 14e Biennale de l’art africain contemporain Dak’Art 2022, a constaté l’APS.
’’Je suis très honoré. Ce prix est une opportunité pour moi et tous les artistes. Merci à Dak’art, merci au gouvernement sénégalais’’, a réagi l’artiste éthiopien qui revient à la Biennale pour la deuxième fois.
Le lauréat 2022 a reçu son prix des mains du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall qui a présidé la cérémonie d’ouverture officielle du Dak’art, au Grand théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose.
Le prix est doté d’un montant de vingt millions de francs CFA, a précisé l’animateur Boucar Diouf, humoriste canadien d’origine sénégalaise.
Tegene Kunbi a quitté́ l’Ethiopie en 2008 pour poursuivre ses études de peinture à l’’Universität der Künste’’ à Berlin (Allemagne), où il a obtenu un master ‘’of Fine Arts’’ en 2011.
Depuis, il travaille à Berlin et a participé à de multiples expositions collectives et individuelles en Allemagne et à l’étranger.
Le prix revient ainsi à l’Ethiopie après Leila Adjovi (Bénin 2018), Youssef Limoud (Egypte 2016) et Driss Ouadahi (Algérie) et Olu Omoda (Nigéria) lauréats 2014, Youness Baba Ali (Maroc 2012), etc.
Le jury a fait son choix sur les 59 artistes sélectionnés dans l’exposition internationale ‘’IN’’ où on compte sept artistes sénégalais.
Ces derniers ont remporté la majeure partie des prix décernés, notamment le prix du sculpteur Ousmane Sow pour le droit de suite remis par la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs.
Il a été décerné pour la première fois au plasticien Abdoulaye Ka, lauréat en 2019 du ’’Prix du président de la République’’ du 10e Salon national des arts visuels.
Le prix de la mairie de Dakar est revenu à deux artistes sénégalais, Mbaye Babacar Diouf et Arebayor Bassène qui exposent au pavillon Sénégal dont le commissaire est le journaliste et critique d’art Massamba Mbaye.
Les prix de l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont été attribués à des artistes sénégalais, Mbaye Diop établi en Suisse et Caroline Guèye astrophysicienne de formation qui a choisi de travailler dans l’art.
Le Prix du ministère de la Culture, d’une valeur de dix millions, a été remis à la Tunisienne Férielle Doulain Zouari tandis que le prix visant à promouvoir la sculpture ’’un peu disparue’’ est revenu au Béninois Parterne Achille Agossou Adonon
’’C’est un plaisir de recevoir le prix de la mairie de Dakar à cette Dak’art. Le travail présenté est une installation fait en duo Arébayor et moi intitulée +Sang et poussière+ Sine Saloum inspirée de la richesse historique, culturelle et sociale de cette région’’, a dit Mbaye Babacar Diouf, médaillé des Jeux de la Francophonie en 2017.
Arebayor Bassène abonde dans le même sens exprimant son honneur et espérant que ce prix soit une étape dans leur cheminement. Caroline Guèye, lauréat du prix de la meilleure créatrice d’art plastique de la CEDEAO, très émue, a décerné son trophée au peuple sénégalais.
’’La sélection dans le IN de la biennale de Dakar est très importante dans la carrière d’un artiste. Tout prix reçu est pour le rayonnement de mon pays, le Sénégal’’, a t-elle dit.
Ndèye Sow, fille du célèbre sculpteur sénégalais Ousmane Sow, dont un prix porte le nom et dédié pour la première fois à Dak’Art, a évoqué ’’un moment très émouvant’’.
’’Ce prix de la Cisac coïncide avec la remise hier de son siège d’académicien à quelqu’un d’autres’’, a t-elle fait savoir.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
RÉFLEXIONS SUR UN DÉCLIN FRANÇAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Mali, les coups d’État en Afrique de l’Ouest, la guerre en Ukraine et l’affaire Gana Guèye illustrent la résistance désespérée d’une puissance coloniale en perte de vitesse
En vrac. Comme dans un miroir kaléidoscopique : le Mali, les coups d’État en Afrique de l’Ouest, la guerre en Ukraine (Russie-Wagner) et nos prochaines famines et l’affaire Gana Guèye. A priori, tous ces évènements n’ont aucun rapport entre eux. Et pourtant si : ils illustrent la résistance désespérée d’une puissance coloniale qui ne l’est plus et qui fait semblant de l’ignorer. Elle use de toutes les armes « sales » pour différer une disparition inévitable...
Le fait colonial s’est bâti sur un méprisable mensonge historique : la nécessité de « civiliser » des peuples sauvages. Cette « mission » pour réussir, s’est appuyée sur trois piliers : la religion, la militarisation et l’économie (prière se reporter à vos cours d’histoire).
Quitte à être taxé d’indécrottable passéiste et anti-occidental primaire (ce qui est faux), je soutiens que la persistance des gouvernants français (et les réseaux capitalistes historiques français en Afrique qu’ils servent) à vouloir continuer à s’incruster en Afrique de l’Ouest, sa zone de confort et d’exploitation historique, trouve son fondement dans dans l’acte fondateur du colonialisme : vous nous appartenez. Dès lors, tout en découle, s’explique, et se justifie par toutes sortes d’arguties idéologiques diffusées sur place par des alliés « consentants » payés par des « subsides », « soutiens », « aides » et autres chaînes...
Ils ont décrété et mis dans nos crânes que :
- leur civilisation était la meilleure voire l’unique, et que nous n’avions même pas d’Histoire en dehors de celle qu’ils ont écrite pour nous ;
- leur démocratie était universelle et l’unique système de gouvernance sous tous les cieux, de la même manière que les peuples devaient abandonner leur souveraineté et accepter leur soumission à leur diktat tout libéral, démocratique.
Tout cela parce que nous avons des gouvernants soumis, des souverainetés confisquées, des chaînes économiques « librement » consenties pour gager nos budgets, « votés » par nos députés. « Aides » et « prêts » sont nos chaînes consenties, comme hier, imposées dans les geôles des négriers et les plantations de propriétaires.
Ils (la France et ses alliés de l’UE) sponsorisent et mettent en selles des « pantins élus », donnent leurs bénédictions à des constitutions imposées ; financent des élections truquées (trucages auxquels ils participent souvent) pour que leurs « hommes » « candidatent » et « gagnent » les élections pour pérenniser leurs rapines. Ils financent nos élections (suprême insulte à notre dignité), les observent en envoyant (imposant) des « observateurs », puis donnent des notes de « bonnes » élections, « malgré quelques manquements qui ne sont pas de nature à entacher la crédibilité du scrutin ». Cette sentence assenée est dupliquée à Bruxelles au Conseil de sécurité (d’insécurité oui). La fameuse « communauté internationale », une dictature soft au service des pays disposant du droit de veto, qui doit être acceptée par tous, tous les peuples.
Mais voilà, il arrive que les peuples se réveillent, se rebiffent et, oh suprême scandale et péché : ils décident de choisir leur propre régime, leurs dirigeants. Bref, ils se réapproprient leurs prérogatives de choix, de décisions, même si ceux-ci n’entrent pas dans les moules préétablis de « gouvernance ».
Seulement voilà : quand les peuples choisissent ceux et celles à qui ils veulent confier leur destin, même à des hommes de tenue, on leur dit (depuis Paris, Bruxelles, New York) : non !! C’est (presque) « haram »! « Vous ne pouvez pas faire ça ! Vous ne pouvez pas commettre ce délit de libre-choix de gouvernants, de système de gouvernance. Vous ne pouvez pas choisir la durée de vie de votre gouvernement ; vous ne pouvez pas choisir vos partenaires «techniques, financiers, militaires »! Vous nous appartenez exclusivement ! »
Vous souhaitez partir parce que nos choix de défense ne vous plaisent pas. On vous répond : alors, partez ! Et le plus vite possible ! Vous répondez : nous partirons quand nous le voudrons.
On vous dit : on rompt nos accords militaires comme nous le permettent justement les termes de ces accords. Vous criez au scandale et ameutez la terre entière.
On vous dit puisque vous ne respectez pas les règles de rotations pour le fonctionnent du G5 Sahel, on quitte cette structure. Et bien sûr vous criez au scandale, au danger, etc.
Comme toujours, vous activez vos médias de destruction (informationnelle) massive, RFI et autres France 24 qui martèlent vos indignations hypocrites, avec hélas, souvent, l’aide d’intellectuels défroqués, d’ONG qui survivent de vos « aides » et « dons » .
De l’Élysée, du Quai d’Orsay, vous assenez vos fatwas : « votre régime est illégitime ». Les « supplétifs » (avec un mépris baveux dans la bouche) russes de Wagner sont des tueurs (quel militaire ne tue pas ?) Vos bras armés idéologiques, RFI et autres assurent le prêt-à-porter idéologique et mensonger. La Russie fait la guerre à son voisin ukrainien (en réalité c’est toute l’Europe et son allié outre-mer), « on » (France, UE, ONU) nous dit : « vous devez épouser notre guerre civilisationnelle contre les barbares russes. Vous choisissez pour nous ; vous menacez si on « vote mal ». Alors que vous êtes tous pieds et poings liés au gaz, pétrole, blé russe et ukrainien.
Chaque semaine, vous débloquez (annoncez) des millions de dollars pour que l’Ukraine assure par procuration votre sale guerre. Alors que vous n’avez pas déboursé un dollar sur les cent (100) annuellement prévus pour l’Afrique dans le cadre de la préservation du climat. Alors que depuis un an, l’Afrique attend la modique somme (60 milliards de dollars) des DTS destinés à atténuer les effets du Covid. Or, en moins de 5 cinq mois, l’UE et ses alliés américains ont débloqué des milliers de millions de dollars en armement notamment. Et on nous dit de cette soutenir cette guerre. Leur guerre.
Et Gana opposa ses convictions religieuses à une exhibition (pas sportive et ne figurant pas sur son contrat avec son club hypocrite) de soutien à des catégories sexuelles (opprimées c’est vrai, par les régimes capitalistes, rejetés par toutes les religions révélées). Et ce fut un déluge d’intolérance, de racisme. Comme avec leurs guerres, nous devons aussi nous soumettre à leurs penchants sexuels, leurs choix de vie ? Au nom de quelle liberté ? Ce déluge d’insanités contre Gana est le prolongement de la haine quasi antropophagique historique du mépris colonial. Oui, on persécute le Mali qui refuse le diktat de Paris et de ses alliés, on veut lui imposer une durée de transition.
La junte guinéenne vient d’annoncer une transition de trois ans et l’interdiction de toute manifestation durant cette période. Deux jours plus tard, l’ambassadeur de France à Conakry était reçu par les autorités guinéennes pour « apporter » le soutien de la France . Pendant deux ans, l’opposition a manifesté (au moins) deux fois par mois à Conakry et dans les grandes villes du pays. Autorisées ou interdites, ces manifestations ont eu lieu avec les victimes collatérales qui s’en sont suivi. Et les cris d’orfraie de Paris et de ses complices de Bruxelles. Ils ont honni hier la « dictature » du président Alpha Condé et adoubent aujourd’hui les militaires qui ont fait un putsch.
Ils ont diabolisé le troisième mandat d’Alpha Condé et ont béni la même année celui du président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire. La justification ? Le décès de son dauphin. La belle affaire !
Ils harcèlent la junte malienne et se taisent honteusement sur celle du Burkina.
Une manifestation de l’opposition et de la société civile tchadienne s’est soldée par des dizaines de blessés et d’arrestations, dont cinq chefs de l’opposition politique. RFI a mis du temps pour en parler, en minimisant d’abord, en s’excusant presque de devoir parler de faits graves impossibles à cacher. La justification : la manifestation a « dégénéré en manifestation antifrançaise avec des enseignes (Total) et drapeaux français brûlés.
Dans le même temps, leur principal « supplétif » dans la région du Sahel, le président Bazoum du Niger, s’épanchait depuis Paris dans la presse française en assenant ces vérités : « le G5 Sahel est mort » ! Quelle perspicacité géopolitique. Et d’ajouter : « les Occidentaux doivent arrêter de compter et pleurer leurs soldats morts au Sahel et s’engager plus ». Et d’ajouter toujours lucidement : « la communauté internationale a mis en moins de cinq mois en Ukraine plus de mille fois ce qu’ils ont mis dans la lutte contre le terrorisme ».
Alors, disons-le aux hypocrites et intoxicateurs de tout acabit : c’est cette politique française-là que la jeunesse africaine, de plus en plus nombreuse, déteste et combat par le slogan (ambigu il est vrai) « France dégage ». C’est la France de la mainmise économique sur les économies omises africaines que les Africains abhorrent, pas la France encore moins les Français. C’est la France des bases militaires et des accords militaires centenaires et obscurs que la jeunesse africaine combat. C’est la France raciste des Marine Le Pen et autres que la jeunesse africaine combat. C’est la France intolérante et inquisitoire contre notre compatriote Idrissa Gana Gueye que la jeunesse africaine combat.
C’est vraiment si compliqué à comprendre ?
par Zacharia Sall
L’AFFAIRE GANA GUEYE, UNE AFFAIRE LIBERTICIDE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ceux qui s'acharnent sur le Sénégalais sont bien les seuls à piétiner les lois françaises. Car ils refusent à un individu la liberté de choix ou de conviction consacrée par le CDFUE. Nous sommes dans une France en crise d’opinion
La France dont la liberté demeure la première des valeurs semble aujourd’hui tomber dans une dictature des médias et dans la crise de ses propres repères. Mais à vrai dire, ce que la liberté comme la pensée commence à devenir l’image même de l’acceptation de toute parole véhiculée par les médias et les politiques qui semblent être vues par beaucoup comme louables dans une société liberticide. Et je dis bien acceptation. Or, penser, c’est dire non, nous apprend le grand philosophe Alain pendant que la Déclaration du 26 août 1789, elle, nous rappelle en son article 11 l’importance, la valeur et le statut de la liberté de penser et de communiquer ses pensées, donc d’expression, dans un pays de droit où l’individu est et reste plus qu’un mot, plus qu’un sujet de droit, mais la plus pure et précieuse substance de la société.
Je sais, certains pourraient me reprocher pour le cas que j’aimerais soulever, notamment, la polémique qui entoure Idrissa Gana Gueye, qu’on a là un acte posé et non point une pensée.
Cependant, il faudra saisir que l’acte détaché de la pensée n’est que l’apanage des animaux d’abord, et ensuite, des hommes et des femmes que les bêtises ou certaines maladies psychiques (démence par exemple) privent de raison et d’esprit. En revanche pour ceux et celles qui bénéficient entièrement de leur lumière — et par là, entendons bien leur raison —, l’acte reste toujours le prolongement de l’idée, et parfois même et le plus souvent, d’une conviction bien ancrée dans l’âme. Ainsi, dans ce texte-ci, il est évident que je ne m’écarterai pas de cette logique.
Mais rappelons les faits d’abord. Le samedi 14 mai 2022, Idrissa Gana Gueye aurait refusé de jouer face à Montpellier en raison des flocages aux couleurs multiples représentant le drapeau homosexuel. En effet, son nom figurant sur la liste des convoqués d’abord y disparaît ensuite quelques heures avant le début du match. Ce qui par conséquent fait réagir les politiques français comme sénégalais, les fédérations, les clubs, les compatriotes du joueur, etc. Et beaucoup crient au scandale, à l’homophobie, « au refus de l’autre » selon la lettre du conseil d’éthique de la Fédération française de football adressée à Idrissa Gana Gueye.
Mais que pouvons-nous dire de cette affaire à la lecture des textes juridiques et de la philosophie ?
À la lumière des textes juridiques
Commençons par préciser que sur cette affaire, relativement aux lois, mon propos tient en deux choses : Liberté de pensée et liberté d’expression. Il en est ainsi parce que le refus tout comme l’acceptation de participer à une activité ou une entreprise, quelle qu’elle soit, permet à l’individu d’exercer ses droits-libertés garantis dans les sociétés où posséder un droit et l’exercer n’est guère un danger pour soi, mais le synonyme même de l’épanouissement personnel et une prérogative consommée. Et la France dans l’esprit de ses lois n’en est pas une exception.
En effet, l’article 10 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne qui reprend l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme précise :
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites ».
On comprend par-là la portée générale et les conséquences de cette liberté en ce sens qu’elle s’applique à tout le monde, pas seulement à ceux qui critiquent sans être critiqués ou à ceux qui ont le privilège de voir sans être vus. Et étant l’un des pays signataires de la CDFUE, la France est liée à ce texte. Parallèlement, elle est bien tenue de le respecter.
Or, les médias français, certains organismes de défense des droits des minorités en France tout comme les Français qui s’acharnent sur Idrissa Gana Gueye à cause de son refus de participer à un match — refus qui je rappelle tombe dans l’empire des deux libertés ci-dessus —, sont bien les seuls qui refusent les lois françaises. Car ils refusent la liberté de choix ou de « conviction » d’un individu bien consacré par le CDFUE. Du reste, le préambule de la Constitution de 1946 proclame sans ambages les libertés de pensée et d’expression, et les élève mieux encore au rang des principes constitutionnels. Et quid de ces deux libertés sinon la possibilité de choisir ses vérités dans les secrets de la pensée et celle de révéler à autrui sa pensée comme le précise la doctrine ? N’est-ce pas ce qu’a fait Idrissa Gana Gueye comme le fit comparativement en 1967 Mohamed Ali aux USA en refusant de servir au Vietnam ? N’est-ce pas encore vrai que la Déclaration de 1789 dont chaque article rappelle le sang des martyrs français lors de la révolution française brandit ces libertés ? Les exemples, arguments et textes juridiques peuvent être multipliés, mais l’urgence est de dire qu’Idrissa Gana Gueye dans cette affaire n’a fait que crier ses droits-libertés au même titre que tous ceux et toutes celles qui le font en France, et qui sont par ricochet protégé(e)s et défendu(e)s. Dès lors, toute mesure allant dans le sens de le toucher négativement serait liberticide, totalitaire et anti-démocratique.
À la lumière de la philosophie
Voltaire écrit dans son Dictionnaire philosophique paru en 1764 :
« Il ne tient qu’à vous d’apprendre à penser ; vous êtes nés avec de l’esprit ; vous êtes un oiseau dans la cage de l’Inquisition ; le Saint-Office vous a rogné les ailes, mais elles ne peuvent revenir…Osez penser par vous-même. » Et c’est bien cela et rien d’autre qu’a osé faire Idrissa Gana Gueye : penser par lui-même loin de la dictature des politiques sportives. Et voilà que nous apparaît son refus d’être l’ombre d’une décision en contradiction avec sa liberté, l’acte posé qui dérange ceux qui ne savent concevoir l’autonomie de l’autre en dehors de leurs combats, et un silence comme parure de sa posture. Et comme on peut le voir, sa démarche comprend dans cette affaire une triple dimension : pensée, acte et silence.
En effet, il m’apparaît évident que nous sommes aujourd’hui dans une France où « la crise d’opinion » est la chose la mieux partagée. C’est que tout le monde fait ce que le monde dit. Tout le monde a les mêmes discours, les mêmes combats, les mêmes ambitions... Tout le monde accepte ce que tout le monde accepte. Car la soumission et le refus de l’individualité y font loi aujourd’hui. Car encore, tout est quasiment tendance en France. Et Étienne de La Boétie nous aurait dit que la servitude volontaire n’a jamais été aussi bien effective qu’aujourd’hui dans le pays dont l’histoire de la pensée est l’une des plus fécondes au monde.
Mais fort heureusement, il y a toujours quelque part des révoltés au milieu des terres, des convictions relatives par essence, au cœur des valeurs qui n’ont que la prétention d’un bel universalisme à sens unique. Des hommes et des femmes dont les pensées comme les actes font plus de bruit que les propos creux des médias et des individus qui s’évertuent à mettre tout le monde dans la même caverne à travers la propagande et le lynchage médiatique. Les minorités de la minorité. Et Idrissa Gana Gueye, à travers son choix, illustre bien mes propos.
À vrai dire, la question fondamentale à poser dans cette affaire est relative à mon sens au mal qu’il y a à refuser de porter un combat auquel on ne s’identifie pas, d’être un « activiste de 90 min » d’une cause en contradiction avec sa liberté de conscience. Et encore, est-ce qu’un joueur qui conclut un contrat de joueur est/ou doit être obligé à porter les combats du club pour lequel il joue au mépris du contenu de son contrat et de ses convictions personnelles ? Est-ce vraiment cela de l’homophobie et le refus d’acceptation de l’autre ? Est-ce bien cela la haine de l’homme pour l’homme, la violation des lois de la France, etc.
L’évidence répond ici à travers le choix de chacun comme liberté ; elle ne répond pas par la « bêtise qui insiste toujours ». Car nul ne doit être inquiété pour ses positions. Conséquemment, tous ceux qui critiquent Idrissa Gana Gueye pour son refus, refus qui traduit l’expression profonde de sa liberté, sont contre la liberté elle-même, et à commencer par la leur dont ils font usage dans cette affaire. Parce qu’encore, ce qui les dérange, c’est qu’Idrissa Gana Gueye a osé être le contraire de celui qu’ils voulaient qu’il soit : un homme qui sait dire non. Et voyons, n’y a-t-il pas une voix de l’échec qui réveille déception et ego au devers de leurs âmes ? Mais penser, c’est dire non. Et peut-être que le surhomme de Nietzche n’est finalement qu’un homme simple qui sait comme Idrissa Gana Gueye dire non à tous ceux qui auraient voulu l’entendre dire oui en baissant la tête.
Zacharia Sall est poète sénégalais vivant en France.
GENERATION FOOT ÉLIMINÉ DE LA COUPE DU SENEGAL SENIOR
Le deuxième au classement de la Ligue 1 de football a été éliminée mercredi des huitièmes de finale de la Coupe du Sénégal seniors par AJEL de Rufisque, à l’issue de la séance des tirs au but (5-3)
L’équipe de Génération Foot, deuxième au classement de la Ligue 1 de football, a été éliminée mercredi des huitièmes de finale de la Coupe du Sénégal seniors par AJEL de Rufisque, à l’issue de la séance des tirs au but (5-3).
A la fin du temps réglementaire et des prolongations, les deux équipes étaient à égalité, 0-0.
Génération Foot est le 9-ème club de Ligue 1 à quitter prématurément la compétition.
Il ne reste présentement que cinq équipes de Ligue 1 en lice, dont la Linguère de Saint-Louis, qui a assuré sa qualification pour les quarts de finale après sa large victoire, 3-0, aux dépens d’Amitié FC, mercredi.
Ce jeudi, le calendrier de la Coupe du Sénégal prévoit les matchs Etoile Lusitana-Oslo FA, USC-Teungueth FC, Casa Sports-Walydaan, Ndiambour-Port et Diambars-US Rail.
Mercredi, Thiès FC a obtenu son ticket pour les quarts de finale aux dépens de Yeggo 3-1. L’équipe thiéssoise rejoint ainsi AJEL de Rufisque et la Linguère de Saint-Louis.
LA SOCIETE CIVILE GRINCE LES DENTS CONTRE SONKO
La société civile ne compte laisser sous silence la déclaration de l’opposant Ousmane Sonko qui les accusent d’être à la solde de Macky Sall.
La société civile ne compte laisser sous silence la déclaration de l’opposant Ousmane Sonko qui les accusent d’être à la solde de Macky Sall. Dans un communiqué, mercredi 18 mai, le Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Elections (COSCE) a soutenu que ces accusations « graves, infondées, disproportionnées sont inacceptables voir inexcusables d’autant plus qu’elles viennent d’un acteur politique de premier plan ».
Alioune Tine et compagnie rappellent à Ousmane Sonko que la société civile est à « équidistance de toutes les parties prenantes et ne peut être ni instrumentalisée ni discréditée auprès de l’opinion publique. »
Le COSCE fait savoir à Sonko que « l’indépendance de la société civile n’est point négociable ». « Nous ne ménageons aucun effort et ne souffrons d’aucun complexe pour défendre les principes de
la république et de l’Etat de droit. Notre posture de société civile responsable, nous a toujours permis de trouver les solutions les plus inclusives pour une participation démocratique de tous les acteurs politiques. »
Le COSCE poursuit » Qu’ils soient de l’opposition comme du pouvoir avec comme objectif principal expression du suffrage universel garant de la cohésion sociale. Nous ne pouvons, sous aucun prétexte, être sous l’emprise d’aucun groupe de lobbying et de pression au risque de violer les valeurs intrinsèques et l’éthique qui sont à la base de nos statuts et règlements intérieurs. Ayant un statut d’observateur, nous avons l’obligation, sous réserve de la loi, de donner notre point de vue, avec la rigueur et l’objectivité nécessaires, sur tout le processus électoral et ce, sans aucun parti pris histoire récente des élections locales, et même des Législatives en cours, a fini par prouver que la société civile a toujours ouvré pour préserver les acquis démocratiques dans une démarche consensuelle malgré le constat évident de manquements observes dans le dépôt des listes de certains acteurs politiques », lit-on dans le document.
En conséquence, la société civile condamne « fermement les propos » de Mr Ousmane Sonko et appelle les acteurs politiques au « calme et à la sérénité. »
UNE GESTION D'ENTREPRISE DÉCRIÉE
Des centaines de travailleurs ont pris part, jeudi, à Dakar, à une marche de protestation contre la "mal gouvernance chronique" de plusieurs entreprises publiques et privées sénégalaises, dont l’APS, La Poste, la RTS et Le Soleil, entre autres
Des centaines de travailleurs ont pris part, jeudi, à Dakar, à une marche de protestation contre la "mal gouvernance chronique" de plusieurs entreprises publiques et privées sénégalaises, dont l’Agence de presse sénégalaise (APS), La Poste, la Radiodiffusion Télévision sénégalaise (RTS) et le journal Le Soleil, a constaté l’APS.
Des travailleurs des groupes privés Excaf Telecom et Com7 ont pris part à la manifestation, aux côtés d’employés de la Direction générale des impôts et des domaines (DGID).
Sous la direction du Cadre unitaire des syndicats pour la sauvegarde du service public de la communication et des postes (CU3SP-Fippu Jotna), les manifestants ont parcouru une bonne partie du boulevard Charles-de-Gaulle pour dénoncer la gestion faite de ces entreprises.
Ils ont exhibé des pancartes et des banderoles égrenant leurs revendications : "Sauver La Poste, un patrimoine national", "Sauver la RTS", "Nous exigeons la réintégration des travailleurs licenciés ou suspendus à l’APS", etc.
Cette marche est la première manifestation du CU3SP-Fippu Jotna, après le lancement officiel de ses activités, lundi dernier.
La nouvelle organisation est constituée de sections syndicales de l’APS, de la RTS, du Soleil, de la DGID, de La Poste, d’Excaf Telecom et de Com7.
Les manifestants ont décrié leurs conditions de travail et la manière dont les entreprises les employant sont gérées.
Cheikh Diop, le secrétaire général de la CNTS/FC, a salué la mobilisation des travailleurs et a dénoncé l’état dans lequel se trouvent la plupart des entreprises représentées à la manifestation.
"Aujourd’hui, le constat est fait : le service public se meurt, on viole nos libertés, ce qui est inacceptable", a dit M. Diop, venu apporter au CU3SP-Fippu Jotna le soutien de la CNTS/FC, l’une des plus grandes fédérations syndicales du pays.
"La Poste est un patrimoine national, la sauver est une préoccupation de l’ensemble des travailleurs. Ce qui se passe dans le secteur public de l’information, à l’APS, à la RTS et au Soleil, est inacceptable. Tous les droits sociaux sont constamment violés, nos libertés sont bafouées. La situation de ce secteur est contraire avec ce qui se fait en matière de dialogue social", a-t-il soutenu.
Cheikh Diop souhaite que le président de la République, Macky Sall, s’attèle, dans l’urgence, à la résolution des problèmes du secteur public de l’information et des postes.
VIDEO
GANA GUEYE JOUE AU FOOTBALL, NE LUI DEMANDONS PAS AUTRE CHOSE
Souleymane Jules Diop, délégué permanent du Sénégal auprès de l'Unesco, réagit à l'affaire Idrissa Gueye
Souleymane Jules Diop, délégué permanent du Sénégal auprès de l'Unesco, réagit à l'affaire Idrissa Gueye.
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FINLANDE-SUÈDE, LE CHOIX DE L'OTAN
C’est un revirement historique : la Suède et la Finlande demandent à rejoindre l’OTAN, mettant fin à leur ancestrale "neutralité". Ce que Poutine disait vouloir éviter en envahissant l'Ukraine est en train de s'accélérer
C’est un revirement historique : la Suède et la Finlande demandent à rejoindre l’OTAN, mettant fin à leur ancestrale "neutralité".
La guerre en Ukraine réveille en effet la peur du voisin russe : l’île suédoise de Gotland n’est distante que de 350 km de l’enclave de Kaliningrad et la Finlande partage 1340 km de frontières avec la Russie… Sortons nos cartes !
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MACKY SALL EST EN TRAIN DE POLITISER LES DROITS DE L'HOMME
L'avocate camerounaise Alice Nkom fustige la sortie du président sénégalais dans l'affaire impliquant Gana Geye et son refus présumé de porter un maillot du PSG contre l'homophobie
"Que monsieur Macky Sall ait le courage de déclarer le Sénégal État islamique !" L'avocate camerounaise Alice Nkom fustige la sortie du président sénégalais dans l'affaire impliquant Gana Geye et son refus présumé de porter un maillot du PSG contre l'homophobie.