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11 juin 2025
L’ART EST LE CORDON OMBILICAL ENTRE LES PEUPLES
Petit par la taille, mais grand par l’esprit, Kalidou Kassé est un artiste plasticien chevronné, commissaire du marché de l’art de la 14e Biennale de Dakar.
Il est un grand maître de l’art, très respecté par ses pairs. Il est même surnommé le « Pinceau du Sahel ». Petit par la taille, mais grand par l’esprit, Kalidou Kassé est un artiste plasticien chevronné, commissaire du marché de l’art de la 14e Biennale de Dakar. Cet événement marque cette année le 30e anniversaire de ce rendez-vous artistique. En prélude à cette Biennale, prévue du 19 mai au 21 juin, nous sommes allés à sa rencontre pour lever un coin du voile sur les préparatifs de ce Dak’Art. Trouvé dans son atelier, au milieu de ses tableaux, sa tenue noire tachetée affiche une palette de couleurs, il arbore un visage serein. Visiblement, il est dans son élément. Il revient dans cet entretien sur les avantages de cette manifestation culturelle. Et surtout sur l’importance de l’art dans le monde actuel.
Après 2 ans de Covid-19, que peut-on dire de la Biennale 2022 ?
Je pense que la biennale est sortie renforcée de cette Covid-19. En 2020, les artistes étaient déjà prêts. Nous avions travaillé en termes de comité d’orientation. Les artistes avaient véritablement déposé des dossiers assez solides. Nous étions partis pour dérouler la biennale malheureusement, la pandémie est arrivée. Cela a même quelque chose de positif parce que nous en avons profité pour réinventer, reprendre des choses et peaufiner ce qu’on avait déjà fait en termes de programme et d’offre artistique. Et aujourd’hui, je peux dire que les artistes sont déjà dans de très bonnes dispositions avec des offres intéressantes. Sur le plan organisationnel, nous avons réorienté certaines choses pour arriver à un résultat beaucoup plus satisfaisant par rapport à la dernière biennale. La biennale se tient tous les deux ans. 30 ans de biennale, c’est une période de maturité pour voir ce que cet événement nous a offert depuis lors, les retombées positives en termes de plus-value et en termes d’offre accessible et de capacité de nos artistes créateurs.
Dakar présente-t-elle des atouts pour accueillir cet événement ?
Dakar présente des atouts extrêmement intéressants. Dakar est devenu un carrefour international d’art. Cette biennale est la quatrième du genre reconnue au monde entier et, depuis lors, tous les projecteurs sont braqués sur Dakar.
Avez-vous déjà reçu des demandes d’artistes qui souhaitent prendre part à la biennale ?
Absolument ! Tout le monde est impatient d’arriver. Nous sommes en train de nous préparer. Nous avons des appels émanant de partout dans le monde. Des collègues artistes nous appellent pour nous faire part de leur désir de participer à cette biennale. Cela montre que nous avons grandi en maturité, en partenariat. Car, il faut savoir que l’art est le cordon ombilical entre les peuples. C’est ce qui nous unit et nous réunit autour de l’essentiel. L’art, c’est aussi la découverte de la vérité. Ce sont les échanges, le partage, la générosité. La biennale a su donner beaucoup de formation aux artistes qui ont été sélectionnés ici et là. D’autres artistes ont été accompagnés dans le cadre de leur projet pour être en mesure de dialoguer avec le monde.
Sur le plan économique qu’est-ce que la biennale a apporté au Sénégal ?
La biennale a énormément apporté au Sénégal. Elle arrive avec ses contingences sur le plan économique. Les hôtes que nous recevons achètent dans les boutiques, dans les marchés. Ils logent dans les hôtels et prennent nos moyens de transport. Même nos mamans qui vendent la cacahuète en tirent profit. Tout cela rentre dans la plus-value sénégalaise et doit être évalué et réévalué. Et si nous en sommes à ce stade, c’est grâce à l’entregent de Marieme Ba, la Secrétaire générale de la biennale qui a su, depuis deux éditions, positionner la biennale sur la ligne de crête pour permettre au monde entier de s’identifier à cet événement. Aujourd’hui cela sera plus renforcé avec cette biennale. Nous sommes contents des réalisations qui sont en train d’être posées sur Dakar et dans différents sites. Que ce soit le « in » ou le « off », nous avons des œuvres de hautes factures. Il faut dire que l’Etat du Sénégal a soutenu la biennale en augmentant la mise. C’est le lieu de faire aussi un appel aux sociétés, aux entreprises, aux mécènes pour soutenir davantage la biennale et ainsi atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. C’est une biennale dakaroise, sénégalaise, ensuite africaine et mondiale.
Quels sont les lieux qui vont abriter les expositions ?
Il y a beaucoup d’espaces. L’ancien Palais de justice abrite l’exposition internationale. Le Musée des civilisations noires va accueillir l’exposition des salons nationaux et des rencontres scientifiques. Le Monument de la Renaissance africaine va recevoir le Marché des arts international de Dakar (Miad). Nous avons aussi d’autres sites qui sont en « off », situés dans la région de Dakar et jusque dans les régions. Aujourd’hui, la biennale est allée vers la diaspora.
Parlez-nous du marché de l’art dont vous êtes le commissaire ?
Le marché de l’art était une initiative que j’avais tentée en 2016 sur le plan local. C’était pour voir quelle était la place de ce marché de l’art dans le cadre de la biennale. En 2018, je ne l’ai pas refait. Je l’ai lancé en 2022 sur le plan international, notamment dans le cadre de « in » de la biennale. Nous avons eu des retours extrêmement positifs. Aujourd’hui, nous attendons des artistes qui viennent de Los Angeles, de la Jamaïque, de New York, de Washington, du Ghana, du Maroc, de Nice, de Paris, etc. Ces artistes, une trentaine, vont se retrouver au Monument de la Renaissance africaine pour dialoguer, échanger, partager nos expériences. A l’époque, la biennale faisait la rencontre professionnelle et scientifique dans un seul cadre. Mais pour cette édition, nous avons dissocié les rencontres professionnelles de la rencontre scientifique. Nous allons, dans les panels, nous interroger sur les droits et les devoirs des artistes. Car, nous produisons des vidéos, des images, des pensées que nous partageons avec le monde. C’est pourquoi nous avons invité l’Ompi, l’Unesco, la Sodav, l’Adgpad, qui reçoivent mes droits depuis la France par rapport à mes œuvres qui sont montrées dans le monde.
Pouvez-vous revenir sur la naissance de la biennale ?
Tout au début, c’était la biennale des Arts et des Lettres, organisée par les écrivains. J’ai eu la chance et l’honneur de participer à cette première biennale à la Place de l’Obélisque avec mon ami Pollan. Mais une idée qui naît, grandit et se professionnalise. La Place de l’Obélisque est mythique mais, nous avons pensé que dans les normes internationales, il fallait que cette biennale puisse épouser toutes ces formes qui, aujourd’hui, appellent à une professionnalisation du secteur. C’est pourquoi nous avons investi d’autres espaces. Tout cela est une fusion qui nous rappelle « I ndafa », le thème de la biennale. C’est pour cela, j’en profite pour dire à la population sénégalaise de cesser d’acheter de l’or et d’acheter une œuvre d’art qui est pure.
Quel a été le déclic de la biennale et qui l’avait porté ?
Le déclic, ce sont les écrivains et les cinéastes qui étaient à l’origine de cette biennale. On peut citer Amadou Lamine Sall, Mamadou Diop Traoré, Alioune Badara Beye, Cheikh Ngaido Ba. Bref, des hommes très puissants qui ont su mener de main de maître cette première biennale qui a été récupérée par les jeunes et qui continuent aujourd’hui de poser des jalons.
Cela fait au moins trois éditions successives qu’un Sénégalais n’a pas remporté le Grand prix. Cela ne signifie-t-il pas que le reste de l’Afrique est en avance sur le Sénégal ?
L’art est une démocratie absolue, la créativité transcende les frontières. En plus, c’est un jury international qui délibère. Ses membres sont les seuls habilités à dire le vainqueur du Grand prix. Et, ce n’est que mieux parce qu’on ne peut pas toujours organiser et remporter le Grand prix. C’est important de montrer la vitalité de la gouvernance culturelle dans le monde. Ce sont des jurys assez alertes pour comprendre les créations proposées par les artistes en termes de projet de société. Maintenant, les anglophones ont beaucoup d’avance. Ils ont compris très tôt les enjeux de cette création contemporaine. Mais au-delà, il y a l’aspect de la maîtrise des technologies qui a été d’un apport important par rapport à ce Covid. C’est maintenant que les artistes africains ont compris que c’était le meilleur moyen de poser le pied sur l’accélérateur pour montrer leur créativité à travers le numérique. C’est là que Pierre Taugourdo a bien apprécié cette période de Covid pour que les Africains prennent conscience que les galeries à cette époque-là ont beaucoup fait de propositions dans le net.
Justement des artistes proposent une manifestation d’envergure entre deux biennales, qu’en pensez-vous ?
Je pense que la création est libre. C’est important s’il y a des propositions intéressantes et c’est bien si ce sont des artistes qui le font. Je ne vois pas de mal à cela, parce que la création doit être dynamique et continue. A mon niveau, je suis en perpétuel changement.
Vous faites partie de la Commission d’orientation de la biennale. En quoi consiste ce travail ?
C’est un travail fastidieux, intéressant et passionnant. Ce comité permet de donner la politique à définir pour orienter la réussite de cette biennale. A partir de ce moment, on voit tous les projets et on se focalise pour aider tel secteur à réussir son projet. Aujourd’hui, nous avons le professeur El Malick Ndiaye, Directeur artistique qui fait énormément de propositions intéressantes.
La 14e biennale coïncide avec les 30 ans de cet rendez-vous. Que faudrait-il faire pour améliorer l’événement ?
L’amélioration se fait tout naturellement. Aujourd’hui, quand on se souvient de la biennale de 90, on sent qu’il y a beaucoup d’amélioration concernant les propositions d’offres, d’organisation. On sent que l’autorité est derrière et cela est encourageant.
Parlez-nous maintenant des Sénégalais et de l’Art. Est-ce qu’il est de notre culture d’acheter un tableau d’art à des centaines de millions ?
C’est l’objet d’ailleurs de ce marché. Car depuis fort longtemps, quand j’étais tout jeune artiste, on nous disait que quand vous faites une exposition, il faut garder la liste des prix à côté. Mais la plupart du temps, il y a un changement de paradigme. Aujourd’hui, quand vous dites à une personne classique normale, un père de famille que vous avez acheté un tableau à plus de 5 millions FCFA, il va le trouver ahurissant. Alors qu’ils ne savent pas que le tableau est une valeur refuge. Ce n’est pas comme l’or qui subit des fluctuations. Le travail, c’est nous les artistes, les promoteurs d’art, l’amateur d’art, les critiques d’art, les gestionnaires… Il faut construire cette architecture. Nous devons faire rentrer dans la mentalité des Sénégalais que l’art est un corps de métier et cela nous renvoie au statut de l’artiste qui est en train d’avancer mais très lentement. Je souhaiterais qu’il y ait beaucoup plus de diligence pour permettre d’asseoir ce projet et de passer à une autre étape. On parle de la loi du 1% depuis plusieurs années, de la loi sur le mécénat, mais on n’arrive pas encore à asseoir cela. Tous les ministères qui sont arrivés, ont fait des efforts pour gérer cette situation, mais il nous faut encore beaucoup d’énergie pour que ces artistes puissent se retrouver dans ce qui est en train de se faire.
Souvent on vous reproche la cherté des tableaux.
La dernière fois quelqu’un est venu me voir pour me demander si ce qu’il a vu sur les cartels est le prix réel des tableaux. Il y avait des tableaux de 6, 5 millions, de 9, 5 millions, une toile de 40 millions FCFA. C’est un travail de dur labeur pour en arriver là. Il faut croire en soi, croire à sa création et dire que chaque œuvre d’art est destinée à une personne.
Alors qui sont vos potentiels clients ?
Nous avons beaucoup de clients d’ici et d’ailleurs. Nous avons des Sénégalais qui investissent dans les œuvres d’art. Ils ne sont pas nombreux. C’est un petit groupe qui achète des œuvres quel que soit le prix. Je vous donne un exemple : il n’y a pas longtemps, une autorité étrangère est venue au Sénégal pour chercher une œuvre de Pape Ibra Tall, quel que soit le prix.
Que pensez-vous de certains Sénégalais qui pensent que l’art doit être gratuit ?
Je pense que c’est un processus en construction, l’art doit être gratuit. Effectivement, j’ai eu beaucoup de personnes qui m’ont interpellé en me disant, M. Kassé, offrez-moi un tableau. Mais je sais ce que je fais. Je sais l’importance de ce que j’ai. Je sais la valeur de ma création. Les tableaux ne sont pas à donner. Je peux offrir parce que j’ai envie de donner. Mais, il faut savoir dire non quand il le faut. C’est pourquoi j’ai toujours dit qu’il faut le Bac art plastique. Il faut associer les artistes dans l’élaboration des curricula du système éducatif. Et un artiste doit se documenter, comprendre les enjeux sociaux économiques et culturels de ce monde pour pouvoir exister. J’invite les jeunes à aller apprendre. La guerre entre artistes a plombé la création artistique. Senghor, en tant qu’arbitre, regardait faire. Quand Iba Ndiaye en a eu marre, il est parti s’installer en France. Ibra Tall, quant à lui, est allé créer l’Ecole des beaux-arts avec une esthétique africaine. C’est ainsi que Senghor avait dit qu’il nous faut un art nouveau pour une nation nouvelle.
Mais est-ce qu’on en est arrivé là en termes de vision ?
Un art pur, une nouvelle nation, nous n’en sommes pas encore arrivés-là. Maintenant, est-ce qu’on doit faire un art pour nous-mêmes ? Je ne peux pas prétendre dire que je vais faire de l’académisme. Car je ne peux pas amener des femmes ici, nues, pour les dessiner, alors que cela se fait en Europe. Voilà le choix culturel et tout cela maintenant, il faut le réinventer par rapport à nos véritables réalités, nos us et nos coutumes. Car, on ne peut pas prétendre faire de l’art et continuer dans le néant sans avoir une véritable pédagogie, une feuille de route, une vision pour en arriver là.
MAGUETTE NDIAYE ET SES DEUX ASSISTANTS DÉSIGNÉS POUR QATAR 2022
L’arbitre Maguette Ndiaye a été retenu pour la prochaine Coupe du monde prévue au Qatar (21 novembre-18 décembre), en même temps que ses habituels assistants Djibril Camara et El Hadj Malick Samba.
Dakar, 19 mai (APS) - L’arbitre Maguette Ndiaye a été retenu pour la prochaine Coupe du monde prévue au Qatar (21 novembre-18 décembre), en même temps que ses habituels assistants Djibril Camara et El Hadj Malick Samba.
Si une désignation pour le Mondial constitue une première pour le central sénégalais, ses assistants Camara et Samba avaient accompagné Malang Diédhiou lors de la Coupe du monde 2018 en Russie.
Ces sifflets sénégalais font partie des "36 arbitres 69 arbitres assistants et 24 arbitres vidéo désignés pour la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022", indique la Fifa dans un communiqué.
Les arbitres sélectionnés représentent ce qui se fait de mieux dans le monde en termes d’arbitrage, selon la FIFA. Ils prendront part à des séminaires d’évaluation prévus pour démarrer au début de l’été, ajoute l’instance dirigeante du football mondial.
Pour la première fois de l’histoire de la Coupe du monde, six arbitres femmes ont été sélectionnées, dont la Rwandaise Salima Mukansanga qui a officié durant la CAN 2021.
"Nous sommes ravis de compter la Française Stéphanie Frappart, et la Japonaise Yoshimi Yamashita, la Rwandaise Salima Mukansanga ainsi que la Brésilienne Neuza Back, la Mexicaine Karen Díaz Medina et l’Américaine Kathryn Nesbitt dans le contingent d’arbitres qui officiera lors de la Coupe du Monde de la FIFA, une première dans l’histoire de la compétition", poursuit le communiqué de la Fifa.
La Fifa a par ailleurs désigné le Gambien Bakary Gassama, objet d’attaques de la part notamment du sélectionneur algérien Djamel Belmadi, après le match contre le Cameroun, comptant pour le match retour de la dernière phase des qualifications.
Son collègue sénégalais Maguette Ndiaye a aussi été fortement critiqué par la Fédération sud-africaine de football (SAFA) pour un penalty controversé sifflé lors du match entre les Bafana-Bafana et les Black Stars du Ghana.
L’arbitrage du Sénégalais avait été également décrié par le club congolais du TP Mazembé, battu (1-4) et éliminé par la RS Berkane (Maroc) de la finale de la Coupe de la CAF.
L’Algérien Mustapha Gorbal, le Zambien Janny Sikazwe, la Rwandaise Salima Mukansanga et le Sud-africain Victor Gomes sont les autres officiels africains désignés.
DES PARTIS VONT BRAVER L'INTERDICTION DE MANIFESTER EN GUINÉE
Des dizaines de partis parmi les plus représentatifs du pays ont décidé mercredi de défier l'interdiction de manifester imposée par la junte, un nouveau pas dans le durcissement de leurs relations avec les militaires au pouvoir depuis 2021
Ces formations réunies au sein du G58 se sont associées au Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), l'ancien parti au pouvoir que beaucoup avaient farouchement combattu, pour publier un communiqué annonçant leur intention de braver l'interdiction de manifester et dénonçant "l'autoritarisme" du chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya.
Dans une Guinée coutumière des violences politiques, le G58 et le RPG de l'ex-président Alpha Condé, renversé en septembre 2021 dans un putsch conduit par le colonel Doumbouya, préviennent que le pouvoir militaire "sera le seul responsable de la dégradation du climat et de la paix sociale que pourrait connaître notre pays dans les jours à venir".
La contestation des partis politiques va grandissant contre la junte, qui avait été accueillie favorablement en septembre 2021 par une population exaspérée par la répression, la pauvreté ou la corruption. Mais la grogne s'est amplifiée avec la décision des autorités, entérinée la semaine passée, de fixer à trois ans la durée de la période de transition censée précéder un retour des civils à la tête de ce pays pauvre, dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires ou dictatoriaux.
La junte a annoncé vendredi interdire les manifestations de rue. Le G58 et le RPG "désapprouvent avec la plus grande fermeté" cette décision, disent-ils dans un communiqué. Ils "affirment leur détermination à défendre l'État de droit, et en l'occurrence le droit de manifester" et annoncent qu'ils vont mettre en place une commission "pour l'organisation matérielle des futures manifestations pacifiques". Plus globalement, ils "dénoncent et rejettent l'autoritarisme" du colonel Doumbouya et accusent la junte d'avoir fixé "unilatéralement" la durée de la transition et de chercher à "confisquer" le pouvoir. Ils fustigent la mise en cause et l'arrestation d'un certain nombre de leurs dirigeants au nom du combat proclamé contre la corruption, ainsi que leur éviction de leur domicile au nom d'une politique de récupération de biens publics.
Amnesty International a réprouvé dans un communiqué l'interdiction de manifester. "Par cette décision, les autorités de la transition perpétuent la violation du droit de réunion pacifique fréquemment commise sous la présidence d'Alpha Condé qu'elles ont renversé le 5 septembre 2021. Elles en font même une règle destinée à être appliquée possiblement pendant plusieurs années et pour des motifs vagues, en violation du droit international", a-t-elle dénoncé.
BOUBACAR KAMARA TOURNE DOS AU SENEGAL
Le milieu de terrain français d’origine sénégalaise Boubacar Kamara est l’invité surprise de la liste publiée par le sélectionneur de la France, Didier Deschamps, pour les matchs de la Ligue des nations en juin prochain.
Dakar, 19 mai (APS) - Le milieu de terrain français d’origine sénégalaise Boubacar Kamara est l’invité surprise de la liste publiée par le sélectionneur de la France, Didier Deschamps, pour les matchs de la Ligue des nations en juin prochain.
‘’Il n’y a qu’un seul nouveau dans la liste. Boubarcar Kamara va découvrir l’équipe de France A, alors que le Sénégal faisait une cour assidue au milieu de terrain de l’OM’’, rapporte le site du quotidien français L’Equipe.
Kamara, dont le contrat avec l’Olympique de Marseille expire dans un mois, remplace numériquement dans cette liste Paul Pogba (Manchester United), qui a déclaré forfait à cause d’une blessure.
L’Equipe a annoncé en avril dernier que le milieu de terrain de l’OM avait décidé de jouer pour le Sénégal.
Deux sociétaires de l’OM, Pape Gueye et Bamba Dieng, font partie du groupe sénégalais champion d’Afrique en titre.
Didier Deschamps a publié une liste de 24 joueurs pour le tournoi de la Ligue des nations, qui verra les Bleus jouer contre le Danemark, le 3 juin, au stade de France, avant de rencontrer la Croatie à Split, le 6 du même mois.
Ils enchaîneront quatre jours plus tard avec l’Autriche, à Vienne, avant de terminer leur saison par la réception de la Croatie, le 13 juin, à Saint-Denis.
MACKY SALL AU GRAND-THÉÂTRE POUR DONNER LE COUP D’ENVOI DU DAK’ART 2022
Le chef de l’Etat, Macky Sall, vient d’arriver au Grand-Théâtre national, où il va présider la cérémonie officielle d’ouverture de la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’art).
Dakar, 19 mai (APS) - Le chef de l’Etat, Macky Sall, vient d’arriver au Grand-Théâtre national, où il va présider la cérémonie officielle d’ouverture de la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’art).
Initialement prévue en 2020, cette édition du Dak’art (19 mai-21 juin) avait été reportée raison notamment de la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19.
Le corps diplomatique accrédité à Dakar est fortement représenté à cette cérémonie officielle, de même que des représentants d’institutions internationales accréditées à Dakar.
L’humoriste canadien d’origine sénégalaise Boucar Diouf a été choisi pour animer cet évènement, l’Orchestra Baobab de Dakar étant chargé du volet musical de la manifestation.
Le thème "Ĩ Ndaffa#" (ou Forger/Out of the fire) choisi pour l’édition 2020 a été maintenu malgré le report de l’évènement et bonifié d’un dièse (#).
Le Dak’art est devenu une biennale en 1996 et depuis lors ces thèmes ont été déclinés en français notamment "L’Heure rouge" (2018), "La Cité dans le jour bleu" (2016) ou encore "Création contemporaine et dynamiques sociales" (2012).
AND SAMM JIKKO YI DEVANT L’AMBASSADE DE FRANCE AUJOURD’HUI
And samm jikko yi ne compte pas laisser passer cette affaire Gana Gueye sans se faire entendre. L’association pour la préservation des valeurs a annoncé hier qu’elle déposera ce jeudi une lettre de protestation à l’ambassade de France à 11h.
And samm jikko yi ne compte pas laisser passer cette affaire Gana Gueye sans se faire entendre. L’association pour la préservation des valeurs a annoncé hier qu’elle déposera ce jeudi une lettre de protestation à l’ambassade de France à 11h. Mardi, le Président Macky Sall avait déclaré : « Je soutiens Idrissa Gana Gueye. Ses convictions religieuses doivent être respectées ». Son homologue français, Macron a lui aussi évoqué cette affaire sans nommer le joueur de Paris. « L’homophobie, la transphobie, la biphobie frappent, discriminent, rejettent. Aux côtés de celles et ceux qui en sont victimes, de celles et ceux qui se battent pour les droits humains et l’égalité, nous continuerons le combat. Chacun est libre d’être soi, d’être aimé et d’aimer », a-t-il tweeté.
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LE REPORT DU DELIBERE DU PROCES DANS L'AFFAIRE NDIAGA DIOUF ET LES LEGISLATIFS DE 2022 AU MENU DE LA REVUE DE L'ACTUALITE DE ZIK FM CE JEUDI
Les parutions de ce jeudi 19 mai 2022 rapportent le report du délibéré du procès de l'affaire Ndiaga Diouf dans lequel le maire de Dakar est impliqué ainsi que les différents rebondissements politiques dans la tenue des législatives prochaines.
Les parutions de ce jeudi 19 mai 2022 rapportent le report du délibéré du procès de l'affaire Ndiaga Diouf dans lequel le maire de Dakar est impliqué ainsi que les différents rebondissements politiques dans la tenue des législatives prochaines. Ecoutez la revue de presse présentée par Fabrice Nguéma sur les ondes de la Zik Fm.
LES CONTENTIEUX CONSÉCUTIFS AU DÉPÔT DES LISTES DE CANDIDATURE AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI
Les contentieux découlant du dépôt des listes de candidature aux élections législatives du 31 juillet prochain sont le sujet le plus commenté par les quotidiens, qui sont préoccupés aussi par le renvoi du délibéré du procès de Barthélémy Dias
Dakar, 19 mai (APS) - Les contentieux découlant du dépôt des listes de candidature aux élections législatives du 31 juillet prochain sont le sujet le plus commenté par les quotidiens, qui sont préoccupés aussi par le renvoi du délibéré du procès de Barthélémy Dias pour la mort du jeune Ndiaga Diouf.
"La coalition [Yewwi Askan Wi] exige la validation de sa liste à Dakar et le rejet de celle de Benno Bokk Yaakaar", rapporte L’Observateur.
"L’opposition a déposé (…) des recours au Conseil constitutionnel pour contester le rejet de certaines listes et demander que la liste de Benno Bokk Yaakaar soit déclarée irrecevable", ajoute-t-il.
Le spécialiste des élections Babacar Fall, interrogé par L’Observateur, affirme que les recours déposés auprès du Conseil constitutionnel peuvent ne pas avoir un impact sur le processus électoral.
"Sonko joue son va-tout", titre EnQuête. Il annonce, comme d’autres journaux, un rassemblement prévu dans les jours à venir, à l’initiative de YAW, en guise de protestation contre le rejet de sa liste de candidature à l’élection des députés de Dakar.
"Les coalitions en lice pour les élections législatives n’ont aucune intention de se faire des cadeaux (…) BBY multiplie les sorties (…) pour que la liste de YAW à Dakar soit déclarée [définitivement] irrecevable. Ousmane Sonko, de son côté, engage le combat pour que la liste de BBY soit invalidée pour non-respect des dispositions du parrainage", lit-on dans EnQuête.
La polémique consécutive au dépôt des listes de candidature est l’occasion pour Le Vrai Journal d’analyser le parcours politique du député Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud).
"Son étoile a par la suite pâli", après une "ascension fulgurante entre 2017 et 2019", fait remarquer le journal en rappelant les accusations de viol concernant le parlementaire, "la révélation de l’élection présidentielle de 2019", avec 15 % des voix.
L’invalidation de la liste de YAW par la Direction générale des élections a entraîné une brouille entre Ousmane Sonko et le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE), selon Tribune.
"Reprochant au maire de Ziguinchor d’accuser la société civile d’être à la solde du président Macky Sall", note le journal, la COSCE dénonce des "accusations graves, infondées, disproportionnées, inacceptables, voire inexcusables".
"Si le pouvoir traîne une vilaine affaire de surplus de parrainages, motif d’invalidation de la liste de BBY sur l’étendue du territoire national (de l’avis de l’opposition), YAW, empêtrée dans une affaire d’escroquerie politique et de copinage, est au bord de l’implosion", résume Kritik’.
WalfQuotidien est d’avis que "tous ces problèmes (…) relèvent de la complexité du parrainage (…) que le régime de Macky Sall a instauré pour faire barrage à la ’pléthore’ de candidatures et aux candidatures ’farfelues’".
"Volonté d’apaisement"
Dans ce climat tendu, Macky Sall prépare une lettre destinée aux militants de BBY. Une lettre dans le but de "tout faire pour éviter des frustrations qui pourraient conduire à un vote-sanction" aux élections législatives, ajoute le journal.
Le leader de BBY veut, avec cette correspondance, faire en sorte que ses militants "ne se découragent pas et ne se démobilisent pas", selon Le Quotidien.
La cour d’appel de Dakar a décidé de reporter au 21 septembre prochain le délibéré du procès de Barthélémy Dias, jugé pour meurtre après le décès de Ndiaga Diouf, un jeune homme tué par balle lors d’une manifestation à Dakar, en 2011.
"Le juge a-t-il fait droit à la volonté d’apaisement du président Macky Sall ?", se demande Le Témoin Quotidien.
"Nous pensons que c’est une excellente chose. Ça permet d’apaiser la situation", affirme Vox Populi, citant l’avocat Ousseynou Fall, conseil du maire de Dakar dans ce procès.
"Le verdict sera rendu deux mois après les élections législatives", fait-t-il remarquer.
L’Info rappelle que, lors du jugement en appel, le procureur a demandé l’infirmation de la peine de deux ans de prison dont six mois ferme requise en première instance et à condamner M. Dias à cinq ans de prison ferme.
"Le calvaire de [Barthélémy Dias] continue", lit-on dans Sud Quotidien. De toute façon, M. Dias dirigera la mairie de Dakar pendant les cinq prochaines années, jure son allié Ousmane Sonko, cité par le même journal.
Le Soleil s’est surtout intéressé à la consigne d’exécuter rapidement le programme spécial de désenclavement du pays, qui a été donnée aux membres du gouvernement par le chef de l’Etat, mercredi, en Conseil des ministres.
"Il est prévu la réalisation d’un linéaire de 2.700 kilomètres", ajoute Le Soleil, concernant ce programme du gouvernement.
Les coupures d’électricité survenues récemment sont la cause d’un mauvais combustible livré à la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec), affirme Bés Bi Le Jour.
A la Senelec, ajoute-t-il, "les investigations se poursuivent pour situer les responsabilités".
Par Mody NIANG
OBNUBILÉ PAR UN TROISIÈME MANDAT, IL NOUS EN FERA VOIR DE TOUTES LES COULEURS
Malgré son engagement à ne pas briguer un troisième mandat (repris devant RFI et France 24, dans son « livre-programme » Le Sénégal au cœur et par ses plus proches collaborateurs), il ne peut pas se résoudre à quitter le pouvoir en mars 2024
Malgré son engagement sans équivoque à ne pas briguer un troisième mandat, engagement repris devant des médias étrangers (RFI, France 24), dans son « livre-programme » Le Sénégal au cœur et par ses plus proches collaborateurs, le président-politicien ne peut pas se résoudre à quitter le pouvoir en mars 2024. Ce reniement avant l’heure ne devrait surprendre ni étonner personne d’entre nous. Chez cet homme, la parole ne vaut pas un copeck, et il nous en administre la preuve depuis le 2 avril 2012, date son installation officielle comme quatrième président de la République du Sénégal. Le Var est heureusement là pour la boucler à tous ses courtisans qui seraient tentés de prendre sa défense ici. Ce président-politicien nous prend vraiment pour des moins que rien. Sinon, comment ose-t-il, avec tout ce qu’il a dit et écrit sur la limitation des mandats à deux, se réveiller un beau matin, pour nous jeter à la figure que « la limitation des mandats présidentiels ne correspond pas au mode de gouvernance souhaité ». Souhaité par qui ? Et, pour convaincre, il accuse les exigences procédurales qui ont vraiment bon dos.
Suivons-le : « Les procédures, qui datent des années soixante, sont toujours les mêmes qui conditionnent les décaissements. Alors, quand est-ce que les régimes mis en place vont avoir un bilan ? On risquerait de virer des régimes tous les cinq ans et ça va être un éternel recommencement qui est contraire à l’idée du développement. » Le lecteur a bien lu mais, avant de commenter ses bizarreries, laissons M. Khadre Sakho1 nous rappeler une de ses déclarations, dans un entretien avec Tv5 monde, RFI, Le Monde. Il disait sans sourcilier : « Le nombre de mandat ne pose plus de problème au Sénégal. J’ai droit à deux mandats… Aujourd’hui, avec la mondialisation, la sculpture de l’information, l’internet nous ne sommes plus dans les années 50 ou 60. Donc, il faut comprendre que le monde a changé, les citoyens ont changé et la manière de gouverner a changé » Ce n’est pas tout ; il ajoutait : « Les deux mandats me paraissent un idéal. Si on ne peut pas faire quelque chose en une décennie, on ne le fera plus… »
Et, pour terminer, il se permettait de donner un conseil à ses pairs présidents africains en ces termes : « Les présidents ne doivent pas considérer que leur présence à la tête de l’État doit être une obligation. Si l’on considère que le mandat du président est au service de son peuple, si on a la chance de l’exercer pendant 10 ans, on doit donner la main à quelqu’un d’autre et aller faire autre chose… En tout cas, je m’inscris dans cette dynamique. » Voilà l’homme qui nous gouverne malheureusement depuis le 2 avril 2012. Depuis cette date, il dit aujourd’hui une chose, et son contraire le lendemain. Et sans se gêner le moins du monde.
Revenons à sa première déclaration !
Il accuse les exigences procédurales des années soixante qui conditionnent les décaissements. L’a-t-on jamais entendu faire état de ce problème, s’il en est vraiment un ? A-t-il eu des problèmes pour décaisser les milliards qui lui ont permis de réaliser les infrastructures de loin plus de prestige que de développement dont ils se gargarisent aujourd’hui, lui et sa tonitruante coalition ? Et il se pose bizarrement cette question : « Alors, quand est-ce que les régimes mis en place vont avoir un bilan ? » Donc, si on le suit sur son raisonnement, sur quel bilan at-il été élu en février 2019 ? Il nous mentait donc, lui qui nous présentait son bilan comme élogieux ! Il va plus loin : si on change de régime tous les cinq-dix ans, « ça va être un éternel recommencement qui est contraire à l’idée du développement ». Comment donc, des pays comme ceux de l’Europe, d’Amérique du Nord et de nombreux autres sont-ils arrivés à leur niveau de développement actuel ? Combien de temps les Paul Biya, Denis Sassou Ngesso, Teodoro Obiang Nguema, les Bongo et les Éyadéma sont-ils restés au pouvoir ? Quel est le niveau de développement de leurs pays aujourd’hui ? Et puis, pourquoi, avec tous les pouvoirs dont il est doté depuis plus de dix ans, n’a-t-il pas réformé ces procédures de soixante ans et aller plus vite?
Avec ces procédures-là, son « fast track » était donc du cinéma ! Est-ce vraiment cet homme qui nous gouverne depuis le 2 avril 2012, et dont tout indique qu’il aura le toupet de solliciter un troisième mandat ? Il va sûrement le solliciter, avec tous les risques que ce choix comportera pour lui-même, sa famille, son parti, sa tonitruante coalition comme pour tout le pays. Et il va tout mettre en œuvre pour atteindre son objectif. Dans cette perspective, il a commencé déjà à renier sans honte ses engagements les plus solennels et à dérouler sa stratégie. Il va s’en prendre sans ménagement à tous les obstacles qui se dressent sur son chemin. Parmi eux, les réseaux sociaux qui l’empêchent de dormir et qu’il considère comme un « Cancer des sociétés modernes » et une « peste mondiale ».
En matière de réseaux sociaux, pense-t-il, « aucune société organisée ne peut accepter ce qui se passe aujourd’hui chez nous (et il va) y mettre un terme d’une façon ou d’une autre ». Ce ne sera sûrement pas aussi facile qu’il le pense. Il ne s’en débarrassera pas du jour au lendemain ou les orientera à sa guise. En tout cas, c’est ce que pensent les spécialistes. Et puis, les réseaux sociaux sont un couteau à double tranchant : ils ont un bon comme un mauvais côté. Il suffit de bien les utiliser pour y apprendre énormément de choses utiles. Ils permettent de suivre l’évolution du monde. Le président-politicien, lui, ne considère que le côté mauvais, voire très mauvais. Et nous le comprenons. Nous ne sommes pas ici comme à la RTS, d’où des tombereaux de louanges sont déversés sur lui au quotidien. Les rappels par le Var de ses reniements comme de ceux de ses détestables transhumants dont il raffole, ne peuvent pas leur faire plaisir.
Le président-politicien n’aime pas les réseaux sociaux
C’est vrai que le mauvais côté dérange, avec ses insultes et ses insanités que personne ne peut défendre. Le problème, c’est que le futur candidat au troisième mandat ne les situe que d’un côté. Son camp compte des insulteurs qui passent le plus clair de leur temps sur la toile. Ils se cachent derrière des noms imaginaires et brandissent des signes de partis d’opposition. L’un d’eux a reconnu, lors d’une émission d’une télévision privée, que c’est le président-politicien en personne qui l’a affecté dans les réseaux sociaux pour qu’il l’y défende. Tout ce beau monde couvre d’injures l’opposition, la vraie, et principalement celui qui est considéré comme son chef, jusqu’à preuve du contraire. Même votre modeste serviteur, l’auteur de ce texte, n’est pas épargné.
Au contraire, les militants dits libéraux, ceux vieux président-politicien comme ceux du président-politicien Jr et de son « frère » Idrissa Seck, le traitent de tous les noms d’oiseaux. Le président-politicien n’aime donc pas les réseaux sociaux – et pour cause – et menace « d’y mettre un terme par tous les moyens ». Il n’aime pas non plus l’opposition qu’il n’est pas encore arrivé à « réduire à sa plus simple expression ». Celle-ci résiste, résiste vaillamment. Les collectivités territoriales qu’elle contrôle sont de ses cibles privilégiées. La stratégie utilisée ici est le soit disant respect des organigrammes-type dans le recrutement.
Ainsi, selon M. Oumar Guèye, Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement du territoire, « Les collectivités territoriales ont l’obligation de recruter en fonction des organigrammes-types ». Avant lui, le président politicien avait sonné l’alerte, en réponse à l’interpellation d’un secrétaire général de syndicat sur « des recrutements de certains maires qui ne suivent pas les textes réglementaires ». Formel, il répondait ceci : « Un maire ne peut pas faire ce qu’il veut. Il et soumis aux exigences de la loi et du règlement sinon il est révoqué. Tout recrutement en dehors de l’organigramme mis en place est nul et de nul effet (…) »2.
Tout est parti du recrutement, par le Maire de Dakar, de l’ex-capitaine Oumar Touré et de Guy Marius Sagna. M. Oumar Guèye et son président croient peut-être que nous ne vivons pas au Sénégal. Si, par extraordinaire, le président-politicien appliquait sa menace, peu de maires, de présidents de conseils départementaux, de directeurs d’agences et d’autres structures, de ministres resteraient en place : ils seraient pratiquement tous révoqués parce que nombre d’entre eux ne sont pas « soumis aux exigences de la loi ». Les organigrammes ne sont nulle part respectés. Qui en a entendu parler d’ailleurs avant cette affaire de recrutement par le Maire de Dakar ?
Cheikh Oumar Anne et Ciré Dia seraient les premiers révoqués. Le premier a recruté, en un seul acte, 400 jeunes du Département de Podor dont 150 de Ndioum, dont il est le maire. Il était alors Directeur général du COUD. Dans son dossier (de l’OFNAC) qui dort d’un sommeil profond sur la table du Procureur de la République, il a tordu des dizaines de fois le cou aux lois et règlements en vigueur.
Ciré Dia en a fait autant avec son lourd dossier déposé également par l’OFNAC. Il est, pour l’essentiel, responsable de tous les problèmes que connaît aujourd’hui la Poste. Son ami ou cousin, le président-politicien, le savait parfaitement et l’a laissé faire pendant plusieurs années. Aujourd’hui, interpellé par les syndicalistes qui lui remettaient leurs cahiers de doléances, il reconnaît la situation grave que vit la Poste qui doit 189 milliards à l’État et ne voit, pour la sauver, qu’une solution : faire une recapitalisation et créer une nouvelle société. Pas seulement. « Il nous faut aussi être plus regardant sur la gestion des sociétés nationales, surtout au niveau des recrutements », ajoute-t-il. Il reconnaît ainsi et « regrette » que la Poste compte 5000 travailleurs.
Poursuivant sa route vers Canossa, il déclare : « Nous ne pouvons pas payer tous ces travailleurs, dont un grand nombre ne travaille pas. L’État a remis à cette société tout récemment un montant de 12 milliards de francs CFA en guise de reliquat pour permettre de sauver l’essentiel ».
Á qui la faute ? Pourquoi a-t-il laissé faire depuis dix ans ?
Cette situation insoutenable, avec des milliers d’agents qui sont payés à ne rien faire, existe presque partout dans l’administration marron : au niveau des hôpitaux et centres de santé, des agences et autres directions, des écoles – oui, des écoles –, etc. Elle l’est encore plus dans les mairies qui sont des fourre-tout. Barthélémy Dias a vraiment bon dos. Cette situation inacceptable que semble déplorer le président-politicien existe à des niveaux plus élevés encore, en particulier dans les ambassades et consulats qui grouillent de membres de la famille présidentielle, de l’APR et, plus généralement, de la coalition gouvernementale.
La présidence de la République n’est pas épargnée. Du temps de Senghor comme de Diouf, elle était un modèle de fonctionnement, s’appuyant sur des textes clairs appliqués avec méthode et organisation. Depuis le 1er avril 2000, elle devenue le « poulailler de la république ». N’importe qui y est nommé. L’homme au décret facile ne connaît même pas le nombre de personnes qui y travaillent. Qu’il laisse donc en paix Barthélémy Dias ! Il est le maître incontesté en matière de « recrutements anarchiques » qu’il dénonce sans y croire vraiment.
Notre administration est souillée par des gens venus de nulle part, plutôt de toutes parts, et nommés en fonction de critères subjectifs, qui piétinent au quotidien nos lois et règlements en vigueur. Le président- politicien et son ministre Oumar Guèye que nous connaissons bien, sont mal placés, très mal placés pour nous donner quelque leçon de bonne gouvernance que ce soit. Notre administration en général et nos ressources halieutiques ne me démentiront sûrement pas.
1 SENEGO, le 07 mai 2022.
2 Combien de recrutements seraient-ils alors nuls et de nul effet depuis le 2 avril 2012.
TRANSPORT DES NOIX D'ACAJOU DE ZIGUINCHOR À DAKAR
Les opérateurs de la région râlent contre l’obligation qui leur est faite d’emprunter la voie maritime
Jean Diatta, Correspondant permanent |
Publication 19/05/2022
Cette année encore, le lancement de la campagne de commercialisation des noix d’anacarde en Casamance a été présidé par la ministre du Commerce, Mme Aminata Assome Diatta. C’était lors d’un conseil régional de développement qui s’est tenu vendredi dernier à Ziguinchor. Mais, une fois de plus, les opérateurs économiques de la région sont sortis de cette rencontre avec de l’amertume. Et pour cause, le principal problème qui gangrène leurs activités n’a pas été réglé : il s’agit du transport des noix de Ziguinchor à Dakar.
En fait, depuis plusieurs années maintenant, on leur impose de faire transporter ces noix par la voie maritime pendant que leurs homologues des autres régions de la Casamance naturelle transportent leurs stocks par voie terrestre. Pour rappel, cette décision de faire évacuer les noix par cette voie leur a été imposée pour, dit-on, empêcher l’exportation de celles-ci par le port de Banjul comme ils le faisaient auparavant. Mais le hic, selon eux, c’est que les autres opérateurs des régions de Sédhiou et de Kolda, eux, transportent leurs noix par la voie terrestre jusqu’à Dakar. Cela leur permet de gagner du temps et de faire des économies.
En fait, aujourd’hui seul, seule la compagnie maritime COSAMA est autorisée à évacuer les noix alors qu’elle ne dispose présentement que d’un seul navire opérationnel, ce qui fait perdre énormément de temps aux opérateurs. Conséquence de cette lenteur dans l’évacuation des noix, la campagne de commercialisation qui, d’habitude, s’achève à la fin du mois de juillet se prolonge jusqu’à décembre au grand dam des opérateurs qui doivent continuer à louer des magasins pour conserver leurs noix. L’autre problème c’est que les tarifs par le bateau sont très élevés comparés à ceux appliqués par les camionneurs. Cette situation provoquée par l’imposition qui leur est faite de recourir à la voie maritime continue de susciter la colère des opérateurs de la région.
Biram Ndiaye, le responsable régional de l’Unacois/Jappoo, pense que COSAMA bénéficie de complicités d’autant que cette exclusivité ne repose sur aucune loi ni d’arrêté et moins encore de décret présidentiel. ‘’Cela date de trois ans. Au départ, le combat était noble parce qu’il était question d’arrêter l’exportation de la noix d’acajou qui vient de Ziguinchor par la Gambie. Cela était une lutte noble dans la mesure où cela impactait sur le produit intérieur brut de notre pays. C’est comme ça que nous nous sommes engagés pour interdire l’exportation de la noix à partir de la Gambie. Mais dans la mesure où ces opérations qui se faisaient à partir de la Gambie, c’est devenu une vieille histoire, je ne vois pas pourquoi on maintient cette interdiction. Maintenant que cette situation est dépassée, je ne vois pas pourquoi on continue cette interdiction. D’ailleurs, ce n’est pas une loi ni un arrêté ministériel ni un décret. Donc on a interdit aux transporteurs de prendre la noix de Ziguinchor à Dakar par camions alors que, parallèlement, les régions de Sédhiou et de Kolda ont la possibilité de le faire Donc on demande pourquoi vraiment cette interdiction touche uniquement la région de Ziguinchor’’, peste Biram Ndiaye.
Pour le responsable de l’Unacois/Jappo, grondant comme un volcan en éruption, cette interdiction plombe leurs activités et entraîne un manque à gagner énorme pour les opérateurs. ‘’Non seulement on interdit la noix par voie terrestre mais encore on ne permet pas aux opérateurs économiques de trouver un navire, alors qu’il y a la possibilité de trouver un navire qui va faire la liaison entre Dakar et Ziguinchor. Ça ne s’explique pas.
Des tentatives ont été menées mais à chaque fois, arrivés au niveau de l’ANAM, on nous dit qu’il faut un bateau battant pavillon Sénégal ou quelques fois il y a des gens qui vont jusqu’à dire que le transport sur cette brèche-là est exclusivement réservé à COSAMA, ce qui n’est pas vrai, ce qui est faux. Peut-être que si on parlait de transport de personnes, là on peut dire qu’il faut une société nationale pour des raisons de sécurité parce que la vie humaine est très sacrée. Mais le transport maritime est libre, c’est des chartes que le Sénégal a signées avec la CEDEAO concernant la libre circulation des personnes et des services. On ne peut pas comprendre que cette interdiction frappe uniquement les transporteurs de Ziguinchor, alors qu’ils ont leurs licences comme COSAMA a sa licence.
COSAMA fait son travail alors que les transporteurs ne peuvent pas faire le leur. Cette situation, on l’a décriée N fois, on ne peut pas transporter par voie terrestre, on ne nous autorise pas à amener un navire, ça c’est un manque à gagner énorme que les opérateurs économiques subissent. Un exemple : l’année dernière on avait 82 000 tonnes de noix qu’il fallait amener à Dakar mais avec cette interdiction, pratiquement jusqu’au mois de décembre, COSAMA ne parvenait pas à évacuer ce produit, alors que ce sont des opérations qui pouvaient se faire en trois mois au moment même où les opérateurs, par le fait de COSAMA, sont en train de louer des magasins qu’ils pouvaient libérer quatre ou cinq mois avant.
Deuxième conséquence, les opérateurs ont emprunté de l’argent à la banque. Tant que le produit n’a pas quitté le Sénégal pour aller à l’extérieur que ce soit à Hong-Kong, en Inde ou en Chine, le partenaire qui est l’aval ne paie pas. Il y a aussi un rythme de livraison, signé entre les opérateurs nationaux et les partenaires extérieurs. Là aussi, si le calendrier n’est pas respecté, il y a des pénalités qui sont appliqués sur nous. Et il y a la banque qui est là qui attend si tu ne paies pas au moment convenu, il y a des pénalités’’, martèle- t-il. Aujourd’hui la question que tous les observateurs se posent c’est celle de savoir comment est-ce que les gens se sont débrouillés pour créer cette interdiction qui n’émane pas des autorités étatiques ? D’ailleurs comment peut-on interdire à des privés de surcroît sénégalais de choisir, eux-mêmes, leur moyen de transport ?
Dans les autres pays de la sous-région comme la Guinée-Bissau où le gouvernement exige que toutes les exportations des noix d’acajou se fassent à partir du port de Bissau, il n’est fait obligation à personne de faire passer les noix par voie fluviale jusqu’à Bissau. ‘’Ce qui est bizarre, nous pensons qu’il y a une complicité entre l’Exécutif régional et COSAMA. S’il y a des non-dits ou des choses qu’ils nous cachent, ils n’ont qu’à nous le dire ! » tonne encore Biram Ndiaye, le responsable régional de l’Unacois-Jappoo.