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14 juin 2025
CU3SP-FIPPU JOTNA EN PROTESTATION JEUDI PROCHAIN
Le Cadre unitaire des syndicats pour la sauvegarde du service public de la communication et des postes (CU3SP-Fippu Jotna) va organiser une marche de protestation, jeudi prochain à 10 h, sur la place de l’Obélisque, à Dakar, ont annoncé ses dirigeants.
Dakar, 16 mai (APS) - Le Cadre unitaire des syndicats pour la sauvegarde du service public de la communication et des postes (CU3SP-Fippu Jotna) va organiser une marche de protestation, jeudi prochain à 10 h, sur la place de l’Obélisque, à Dakar, ont annoncé ses dirigeants.
Le CU3SP-Fippu Jotna a décidé de tenir cette manifestation en guise de protestation contre la "mal gouvernance chronique" de plusieurs entreprises sénégalaises publiques et privées.
Il s’agit de l’APS, du groupe privé Excaf Telecom, de La Poste, de la RTS et du journal Le Soleil, ont précisé ses dirigeants lors d’une conférence de presse.
Cette marche de protestation sera la première manifestation du CU3SP-Fippu Jotna après le lancement officiel de ses activités, ce lundi, à Dakar.
Le Cadre unitaire des syndicats pour la sauvegarde du service public de la communication et des postes réunit des professionnels des médias et des fonctionnaires, dont certains sont employés par les impôts et domaines.
Le CU3SP-Fippu Jotna est constitué de sections APS, RTS, Soleil et Excaf Telecom du Synpics, le Syndicat des professionnels l’information et de la communication du Sénégal. Des sections RTS et Soleil de la CNTS, la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, et le SLTS, le Syndicat libre des travailleurs du Soleil, en font partie.
Des employés de La Poste membres du Syndicat national des travailleurs des postes et des télécommunications (SNTP) y militent.
"Nous réclamons la libération des entreprises et des travailleurs (…) L’Etat se désengage de plus en plus du secteur public", a dit Ibrahima Sarr, le secrétaire général de la SNTP.
Le Syndicat national des travailleurs des postes et des télécommunications va diriger la manifestation, à laquelle prendront part toutes les autres sections du CU3SP-Fippu Jotna.
70 MILLE TONNES DE SEMENCES DISPONIBLES
Au Sud du pays, l’hivernage s’est presqu’installé. Attendu, le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural (MAER) Moussa Baldé s’est prononcé sur la distribution des semences, annonçant que 70 mille tonnes sont disponibles pour la campagne agrico
Au Sud du pays, l’hivernage s’est presqu’installé. Attendu, le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural (MAER), Moussa Baldé, s’est prononcé sur la distribution des semences, annonçant que 70 mille tonnes sont disponibles pour la campagne agricole.
« Nous envisageons de mettre sur place 70 mille tonnes de semences dont plus de 50 mille tonnes de semences certifiées pour les agriculteurs », a t-il déclaré, s’exprimant, ce week-end, lors de la cérémonie officielle de la 2e édition de la foire agricole de l’Union nationale pour la promotion de l’agriculture durable (UNAPAD), axée sur le thème « promotion d’une agriculture viable, sécurité alimentaire et développement durable ».
La tutelle a garanti que tous les moyens possibles en termes de logistique et de financement, pour satisfaire les agriculteurs en matière d’intrants, ont été mis en place.
CAN 2023, SAO TOMÉ -ET-PRINCIPE DÉCLARÉ FORFAIT
Sao Tomé et Principe, disqualifié par la Confédération africaine de football (CAF), ne participera pas à la phase de groupes des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023.
Sao Tomé et Principe, disqualifié par la Confédération africaine de football (CAF), ne participera pas à la phase de groupes des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023. « L’équipe de Sao Tomé-et-Principe est accusée d’avoir enfreint le règlement Covid-19 de la CAF, en alignant un joueur inéligible lors du match du 24 mars 2022 entre Maurice et Sao-Tomé comptant pour les éliminatoires à la Coupe d’Afrique des Nations Total Energies 2023. Ledit joueur ne s’est pas soumis au test PCR obligatoire d’avant-match et n’a pas été en mesure de fournir aux officiels un résultat de test PCR effectué dans la fenêtre de 72 heures requise pour participer au match », motive ce lundi un communiqué de l’instance panafricaine.
Disqualifié, le pays insulaire écope d’une amende
Le document précise, par conséquent, que « le Jury disciplinaire de la CAF a reconnu la Fédération de Football de Sao Tomé-et-Principe coupable de n’avoir pas respecté le règlement de la CAN et impose un forfait à l’équipe de Sao Tomé. » L’État insulaire d’Afrique devra, en outre, s’acquitter d’une amende de 10 000 dollars. Du coup, c’est l’Île Maurice que Sao Tomé et Principe avait écarté en éliminatoires, qui rejoint ainsi le Nigéria, la Sierra Leone et la Guinée Bissau, faisant figure de petit poucet du groupe A.
AMADOU HOTT PORTÉ À LA TÊTE DU BUREAU DE LA CEA
Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Amadou Hott, va présider le bureau de la Commission économique africaine (CEA), pour un an.
Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Amadou Hott, va présider le bureau de la Commission économique africaine (CEA), pour un an. Le nouveau bureau de la CEA a été installé, ce lundi, à l’occasion de la 54e session de la Conférence des ministres des Finances, de la planification et du Développement économique, qui se déroule au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamnadio.
Selon le ministre, qui n’a pas manqué de remercier le bureau sortant, cette consécration est une marque de confiance à l’endroit de l’État du Sénégal et de son Président, Macky Sall, qui assure la présidence de l’Union africaine (UA).
Ce nouveau bureau entame un mandat dans un contexte assez difficile avec la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Mais pour Amadou Hott, « des solutions sont envisagées pour faire face aux défis » économiques auxquels est confronté le continent.
PSG : VALÉRIE PÉCRESSE RÉCLAME DES SANCTIONS CONTRE GANA GUEYE APRÈS SON BOYCOTT DU MAILLOT CONTRE L’HOMOPHOBIE
La présidente (LR) de la région Île-de-France, n’a pas du tout apprécié qu’Idrissa Gueye refuse de jouer avec un maillot au flocage arc-en-ciel pour la journée de lutte contre l’homophobie, samedi contre Montpellier
Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Île-de-France, n’a pas du tout apprécié qu’Idrissa Gueye refuse de jouer avec un maillot au flocage arc-en-ciel pour la journée de lutte contre l’homophobie, samedi contre Montpellier. Ce lundi, la récente candidate à l’élection présidentielle interpelle le PSG et réclame des sanctions.
Idrissa Gueye est dans le collimateur de Valérie Pécresse. La présidente (LR) de la région Île-de-France a publié un tweet ce lundi matin dans lequel elle s’indigne du choix du milieu de terrain du PSG, qui a refusé de jouer avec un maillot au flocage arc-en-ciel ce samedi à Montpellier (0-4, 37e journée de Ligue 1). L’élue politique réclame des sanctions à l’encontre du Sénégalais de 32 ans.
"Les joueurs d’un club de football, et ceux du PSG en particulier, sont des figures d’identification pour nos jeunes. Ils ont un devoir d’exemplarité. Un refus d’Idrissa Gana Gueye de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction!", a indiqué la récente candidate à l’élection présidentielle sur Twitter, tout en interpellant le club de la capitale.
Face aux autocrates, que pèsent les démocrates ? Pourquoi l'enjeu démocratique est-il crucial pour le monde à venir ? Analyse du rapport de force tel qu’il se joue notamment entre le modèle démocratique occidental et celui de l’autoritarisme sino-russe
L’attachement aux libertés publiques est-il remis en cause au XXIe siècle ? Au moment où les pouvoirs élus sont déconsidérés et où la légitimité du suffrage universel n’est plus incontestée, "Le dessous des cartes" jauge le rapport de force tel qu’il se joue notamment entre le modèle démocratique occidental et celui de l’autoritarisme sino-russe.
L’invasion russe de l’Ukraine et la résistance des Ukrainiens rappellent au reste du monde qu’un peuple peut choisir de défendre par les armes sa souveraineté et son modèle démocratique. L’enjeu démocratique, géopolitique mais aussi numérique, s’impose comme central, dans le futur de notre monde.
LA RDC SE RÊVE EN GÉANT DE L'ÉLECTRONIQUE
Le pays va prochainement abriter un centre de formation dédié à la recherche et la production de batteries électriques. La dernière initiative en date des autorités visant à se positionner dans la riche et si prometteuse industrie de la décarbonation
La République démocratique du Congo (RDC) engage la course au savoir dans les technologies du futur. Le pays s’est accordé, fin avril, avec son voisin zambien sur la création sur son territoire, d’un creuset destiné à apprendre aux étudiants d’Afrique et d’ailleurs les rouages de la fabrication des batteries électriques, élément principal de la transition écologique, notamment dans le secteur automobile.
La décarbonation de l’économie mondiale, condition essentielle à une planète saine, a, en effet, accéléré la course aux ressources énergiques durables. Parmi ces dernières figure l’électrique dont la filière automobile s’est emparée. Les véhicules à essence laissent ainsi progressivement la place aux quatre roues alimentées par des batteries rechargeables.
Corriger une anomalie
Mais ce marché naissant, d’ores et déjà estimé à 60 milliards de dollars par la plateforme Statista, se concentre, pour l’heure, essentiellement en Asie, avec des pays comme la Chine, la Corée du Sud et le Japon en locomotives. C’est presqu’une anomalie car les minéraux nécessaires à la fabrication des batteries électriques sont pour la plupart importés d’Afrique.
Il en est ainsi du cobalt et du cuivre dont la RDC est respectivement première productrice mondiale et leader africain. Pas moins de 85 856 tonnes du premier métal sont sorties des terres congolaises en 2020 selon la banque centrale du pays. La production du métal rouge se chiffrait, quant à elle, à 1,59 million de tonnes à la même période. C’est une importante source de revenus – sept milliards de dollars par an de devises étrangères selon Commission économique de l'ONU pour l'Afrique – que le Congo gagnerait à accroître si toutes ses ressources naturelles n’étaient pas tournées vers l’exportation.
Des ingénieurs de demain
Le prochain Centre africain d'excellence pour la recherche et l'innovation sur les batteries (CAEB) sous l’administration de l’université de Lubumbashi, dans le Sud-est du pays, s’inscrit donc dans ce cadre à travers un cursus accessible à partir du niveau Master dès la prochaine rentrée scolaire. Les étudiants ainsi formés auront l’occasion de mettre en valeur leur expertise localement.
Une étude de BloombergNEF révélée en 2021 témoigne d’une meilleure compétitivité de la RDC dans la construction d’usine de batteries électriques au plan mondial. Un tel site de production de cathodes de 10 000 tonnes dans le pays reviendrait à 39 millions de dollars seulement. Soit trois fois moins d’investissements qu’aux États-Unis et plus de deux fois moins qu’en Chine.
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FACE PEU OU PAS CONNUE DE CHEIKH ANTA DIOP
La sociologue Aoua Bocar Ly-Tall explore dans son nouvel ouvrage, un autre aspect de l'éminent égyptologue Cheikh Anta Diop, parrain de la première université du Sénégal, dans un livre intitulé "Cheikh Anta Diop, l'humain derrière le savant.
Dans son dernier ouvrage intitulé « Cheikh Anta Diop, l’humain derrière le savant », la sociologue Aoua Bocar Ly-Tall explore le côté féministe de l’éminent chercheur Cheikh Anta Diop, qui s’est battu toute sa vie pour restaurer à l’Afrique sa dignité contre l’Occident qui a travesti l’histoire du continent.
Grand égyptologue, panafricaniste convaincu, humaniste, Cheikh Anta montre que le matriarcat a longtemps dominé les vielles sociétés africaines contrairement aux autres sociétés. Malgré son envergure, son aura, Cheikh Anta était un homme humble, grand défenseur des droits des femmes. Mais ce côté ne semble pas suffisamment mis en avant de l’avis de Oua Bocar Ly-Tall. C’est Fort de constat qu’elle a choisi de consacrer cet ouvrage à l’auteur de « Nations nègres et culture » en mettant en exergue ce côté peu connu méconnu de lui.
En marge de la cérémonie de présentation du livre Confluence d’Alpha Moustapha Guèye, samedi à l’UCAD II, nous avons interrogé l’auteur sur son ouvrage intitulé « Cheikh Anta Diop, l’humain derrière le savant.
LE SENEGAL QUALIFIÉ POUR LE MONDIAL DE FOOT DES SOURDS
Champion d’Afrique, le Sénégal termine à la 5e place du classement général des Jeux Olympiques des sourds qui ont pris fin ce dimanche au Brésil. 20 pays ont pris part à la compétition, catégorie football
Champion d’Afrique, le Sénégal termine à la 5e place du classement général des Jeux Olympiques des sourds qui ont pris fin ce dimanche au Brésil. 20 pays ont pris part à la compétition, catégorie football.
Eliminés en quart de finale, les Lions, qui faisaient partie du Top 8, ont disputé deux matchs de classement. Ils ont battu tour à tour l’Iran et l’Italie, en séance de tirs au but. Le deuxième succès face aux Italiens décroché hier a permis au Sénégal de boucler la compétition à la 5e place.
Le Sénégal est ainsi qualifié pour la 4e édition de la Coupe du monde des sourds en mai 2023 en Corée du Sud. Ce sera une première pour les poulains de Abdou Aziz Dieng qui sont montés sur le toit de l’Afrique en septembre passé.
L’Ukraine a remporté la finale devant la France (1-0). Au total 2401 athlètes de 73 pays ont pris part aux joutes qui se sont disputées en plusieurs disciplines.
Cheikh Oumar TALL
LE HADJ 2022 FACE AU MENSONGE DE L’ÉTAT ET À LA GOURMANDISE DES PRIVÉS
L’Arabie Saoudite n’a demandé à aucun pays de convoyer par force ses pèlerins par sa compagnie nationale. La preuve est qu’en temps de Oumrah, toutes les compagnies aériennes du monde convoient des pèlerins à la Mecque
Le gouvernement du Sénégal a attribué à l’Arabie Saoudite des mesures sur le transport aérien. Des mesures impopulaires qui relèvent d’un complot orchestré pour booster Air Sénégal international. En effet, l’Arabie Saoudite n’a jamais imposé aux pays participants au Hadj 2022 de transporter exclusivement leurs pèlerins par leurs compagnies nationales. C’est un mensonge d’Etat, car tous les pays participants n’ont pas forcément une compagnie aérienne. L’Arabie Saoudite a plutôt demandé à ces pays, à défaut d’avoir une compagnie qui leur est propre, de convoyer à hauteur de 50% leurs pèlerins par ses compagnies aériennes comme Flynas. Les autres 50% seront convoyés par la compagnie du choix des pays qui n’ont pas de compagnie aérienne.
L’Arabie Saoudite n’a demandé à aucun pays de convoyer par force ses pèlerins par sa compagnie nationale. La preuve est qu’en temps de Oumrah, toutes les compagnies aériennes du monde convoient des pèlerins à la Mecque. L’Arabie Saoudite a seulement dit que quiconque veut effectuer le Hadj, n’a qu’à remplir les conditions administratives, sanitaires et médicales suivantes : passeport, visa d’entrée, aptitude médicale, etc., mais elle ne s’est jamais arrogé le droit d’exiger à aucun pays de convoyer 50% de ses pèlerins par Flynas et les 50% restants par d’autres compagnies. Elle n’a même pas cette habilité. D’ailleurs, nombreux sont les voyagistes privés qui convoient des pèlerins à la Mecque sans aucune compagnie aérienne chez eux. Depuis des années, le Sénégal n’a pas eu de compagnie aérienne. Nos pèlerins voyageaient à bord d’autres compagnies étrangères.
C’est plutôt l’Etat du Sénégal qui veut ruser contre les pèlerins, pour les obliger à prendre Air Sénégal Sa. A cet effet, Madame la ministre des Affaires étrangères a fait la déclaration suivante : «L’Arabie Saoudite a imposé aux pays de voyager avec leurs compagnies nationales. Rendons grâce à Dieu d’avoir notre propre compagnie. D’ailleurs, le chef de l’Etat a demandé qu’on soutienne Air Sénégal. Il a même exigé que tous les ministres et corps de l’Administration voyagent avec ladite compagnie. Et c’est dans ce cadre que nous avons pris la ferme résolution de faire convoyer nos pèlerins par Air Sénégal.»
Mais, la triste réalité est que cette compagnie aérienne nationale a révélé ses limites. Elle n’a pas de flotte, elle fait du courtage. Elle loue des avions pour y embarquer les pèlerins. La preuve de son incapacité est qu’elle avait éprouvé toutes les difficultés du monde pour convoyer l’Equipe nationale et ses supporters au Cameroun. Pourtant, c’est un voyage entre pays africains. Imaginez que ce soit d’Afrique en Asie pour convoyer 5800 pèlerins.
L’un des plus chers packages au monde
La vérité est que 80% du package sénégalais sont engloutis par le billet d’avion d’Air Sénégal. L’Etat devrait permettre aux pèlerins d’effectuer le pèlerinage avec aisance. Hélas, il fait du Hadj un créneau pour satisfaire sa clientèle politique et se faire de l’argent. C’est excessif de fixer le package à 4 millions 200 mille F Cfa. C’est une façon de contraindre les privés à aller au-delà de ce package, soit 5 ou 6 millions de F Cfa. Ce que Pala Mbengue, un voyagiste privé, avait déjà lancé comme ballon de sonde bien avant l’annonce et la sortie de la ministre des Affaires étrangères.
Nous avons affaire à un gouvernement laïc qui fait la promotion du Pmu et de la loterie, mais personne n’en parle, y compris les familles maraboutiques. Dans les cours et tribunaux, le Code civil et pénal est copié sur le modèle de la laïcité. Cette dernière légitime la consommation du vin et la pratique de la prostitution. La laïcité est une manifeste mécréance.
S’il ne dépendait que de l’Etat du Sénégal, il n’y aurait plus de pèlerinage à la Mecque, synonyme selon certains cercles tapis dans l’ombre, de sortie massive de devise. Cause principale du déficit de notre balance commerciale. Au contraire, le Hadj est une source de renflouement des caisses de l’Etat. Cet énorme package est de nature à décourager les candidats au pèlerinage. De plus, le séjour en terre saoudienne est seulement de 20 jours. Au-delà, c’est le voyagiste privé ou l’Etat qui supporte les frais supplémentaires du logement. Frais qui amoindrissent le bénéfice. En principe, le séjour devrait durer un mois pour permettre aux pèlerins de découvrir Makka et Médine et de faire tous leurs actes de dévotion et ziars sans aucune pression.
Urgence de libéraliser le Hadj sénégalais
Qu’on le veuille ou non, ce sont les musulmans, estimés à 95% de la population, qui alimentent les caisses de l’Etat à hauteur de 95% des recettes du budget national. De ce fait, les musulmans méritent que le Hadj soit subventionné comme le fait le gouvernement nigérian et la Côte d’Ivoire qui, depuis des décennies, ne demande à ses pèlerins que 2 millions de F Cfa, y compris le transport et le logement dans des hôtels 5 étoiles proches des lieux saints, à la Mecque comme à Médine. Que les musulmans sénégalais réclament la correction de cette injustice. Mais l’Etat du Sénégal passe son temps à mentir sur le compte de l’Arabie Saoudite qui n’a pas pris les mesures impopulaires dont on parle sur le transport aérien. Elle n’a imposé à aucun pays de convoyer ses pèlerins par sa compagnie nationale. Le Sénégal dit avoir libéralisé le Hadj, alors qu’il libéralise tout le processus, qui commence par le transport. Libéralisation et monopole ne vont pas de pair. Les pèlerins ont donc la liberté de se faire convoyer par les compagnies aériennes de leur choix, ce qui va créer une concurrence saine entre elles, comme Turkish airlines, Emirates, Ethiopian airlines, Royal air Maroc, etc. S’il y a concurrence de prix, il y aura forcément baisse des prix.
L’autre facteur qui explique la cherté du package est la mystification du logement. Qu’ils soient du privé ou du public, les convoyeurs passent leur temps à parler de logement dans des hôtels 5 étoiles autour de la Kaaba et de la Mosquée du Prophète (Psl). Les pèlerins qui réclament ce type de logement doivent rester modestes et savoir que le pèlerinage n’est pas du confort. On peut loger dans des hôtels luxueux et décents dans la banlieue de Makka et de Médine à des prix abordables, ce qui réduirait sensiblement le package. Les convoyeurs privés et publics doivent encourager les pèlerins à loger dans la banlieue et à prendre les véhicules taxis ou bus de transport en commun tous les jours pour rallier les lieux de culte à la Kaaba ou à la Mosquée du Prophète (Psl), comme le font beaucoup de pèlerins africains, asiatiques et même européens.
Pas de monopole du transport aérien
Les autorités veulent donner le marché du transport à Air Sénégal. Rien que le quota des 2 mille pèlerins que le gouvernement s’est octroyé, est l’équivalent de 5 vols. C’est déjà un énorme marché. Si le gouvernement veut aider cette compagnie, c’est son choix et son droit le plus absolu, mais il devrait aussi voir l’intérêt des pèlerins. Cet intérêt réside dans la possibilité pour les pèlerins de choisir, parmi les compagnies aériennes, celle de leur choix. Nous vous rapportons, à cet effet, le témoignage d’un Nigérien et d’un Guinéen de Conakry, qui voient l’inopportunité de cette mesure impopulaire que l’Etat du Sénégal colle à l’Arabie Saoudite. Le pèlerin nigérien confie : «Le Niger n’a pas de compagnie aérienne. Les pèlerins voyagent avec différentes compagnies comme Royal air Maroc, Ethiopian airlines, etc. Nous n’avons pas les moyens d’avoir une compagnie aérienne. Cette mesure consistant à convoyer les pèlerins par une compagnie nationale est impossible au Niger, au Mali, au Burkina Faso, au Bénin, au Togo, etc. Si l’Etat du Sénégal veut aider Sénégal airlines, c’est tout à fait normal, mais il faut qu’il subventionne le Hadj comme le Nigeria. D’ailleurs, à l’occasion de la Oumrah 2022, un pèlerin nigérian m’a fait la confidence que leur Etat a remis à tous les pèlerins un chèque de 1000 dollars dès l’achat du billet d’avion. Il faut donc que les pèlerins sénégalais réclament plus d’assistance et de liberté de choix pour les compagnies de transport aérien.»
Le pèlerin guinéen lui emboîte le pas et dit : «Si cette mesure que l’on prétend venir de l’Arabie Saoudite est avérée, alors elle est injuste, car beaucoup de pays africains n’ont pas de compagnie aérienne. C’est le cas des deux Guinée, du Mali et de la Sierra Leone qui voyagent tous avec les compagnies aériennes étrangères établies dans leurs pays.»
Une hausse injustifiée
Malgré la crise sanitaire due au coronavirus, les prix des hôtels saoudiens, que ce soit à la Mecque ou à Médine, n’ont pas augmenté. Ils sont presque restés aux mêmes prix que ceux pratiqués avant la pandémie. Tout récemment, lors de la Oumrah 2022, beaucoup de pèlerins venant d’Europe et de beaucoup pays africains ont payé, pour un séjour de 10 jours, 1500-1700 euros, l’équivalent d’un million 800 mille F Cfa, comprenant le transport aérien et le séjour, même dans des hôtels 5 étoiles. Malgré la crise sanitaire, les prix des hôtels n’ont pas augmenté. Donc le Hadj 2022 devrait être fixé au maximum à 3 millions de F Cfa, transport aérien et logement dans les hôtels. Malheureusement, le gouvernement sénégalais a élevé haut la barre en fixant le prix de la mission nationale à 4 millions 200 mille F Cfa, ce qui a ouvert une porte aux privés véreux qui ont demandé à leurs pèlerins de payer au moins 5 millions 800 mille F Cfa. Tout cela est causé par la mesure impopulaire qui a consisté à imposer aux pèlerins Air Sénégal qui, à la place d’un million 300 mille, a demandé un million 800 mille. Tout le monde sait que si le prix du billet d’avion est élevé, il y aura répercussion sur le package.
Le pèlerinage de 2022 sera tellement cher que certains Sénégalais ne pourront pas y aller. Les hôtels de la Mecque et de Médine n’ont pas augmenté leurs prix, donc les prix pratiqués au Sénégal devraient être revus à la baisse. Une politique de sensibilisation devrait être menée pour inciter dorénavant les pèlerins sénégalais à loger dans les hôtels de la banlieue, particulièrement à Azizia, Sara Sittine, Guishla, Sara Mansour, Jabel Kaba ou dans les hôtels de Misfala, aux environs de la Kaba, où on peut trouver des hôtels abordables de 2, 3 ou 4 étoiles, tels que Palestine hotel, Al Fajer Al Badia hotel, avec des prix très abordables. D’ailleurs, c’est effectivement à Azizia que se déroule le pèlerinage, car c’est une zone proche de Diamra, Mouzdalifa et Arafat. Il est donc temps de démystifier les hôtels 5 étoiles qui sont aux abords immédiats de la Mosquée du Prophète (Psl) et de la Kaaba tels que Hilton hotel, Sheraton hotel, Tower clock Makka (la Grande Montre), Zam-Zam hotel, Swiss hotel, etc. Cette politique de démystification des hôtels 5 étoiles fera baisser les prix des packages du Sénégal.
Nécessité d’appel d’offres du transport aérien
Enfin, l’Etat devrait lancer un appel d’offres pour choisir le plus offrant entre les compagnies aériennes établies au Sénégal et Air Sénégal. C’est l’intérêt général que les autorités sénégalaises devraient choisir, non l’intérêt particulier d’un groupe. Nous sommes dans un régime de libéralisme économique. Donc il ne doit pas y avoir de monopole ou de marché de gré à gré. Or, il se trouve que cette année, le convoyage des pèlerins se fera par Air Sénégal. Mais si c’était un appel d’offres, ce serait abordable et bénéfique pour les pèlerins.