SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
14 juin 2025
MOUSTAPHA NAME, CE HÉROS DISCRET
L’Histoire retient les vainqueurs, même les plus discrets. Moustapha Name fait partie de ceux-là. Comme Sadio Mané, Édouard Mendy ou Kalidou Koulibaly, le Dakarois est champion d’Afrique depuis le 6 février 2022
L’Histoire retient les vainqueurs, même les plus discrets. Moustapha Name fait partie de ceux-là. Comme Sadio Mané, Édouard Mendy ou Kalidou Koulibaly, le Dakarois est champion d’Afrique depuis le 6 février 2022. Même si le milieu du Paris FC n’a pas disputé une seconde de jeu lors de la CAN, il est revenu reboosté de cette épopée camerounaise. Celui qui vient de fêter ses 27 ans a désormais deux objectifs : découvrir la première division, et disputer la prochaine Coupe du monde au Qatar.
Moustapha Name est un homme discret, et un joueur sérieux. Pendant que ses coéquipiers du Paris FC rentrent aux vestiaires, le milieu de terrain répète ses gammes et travaille ses coups-francs. « Mouss » ou « Mousti » pour les intimes n’est pas habitué aux projecteurs, mais pourtant c’est bien lui qui prend la lumière en cette fin de saison. « Il est décisif, notamment sur coups de pieds arrêtés », apprécie son entraîneur en club Thierry Laurey. Il faut dire que Moustapha Name a marqué deux coups-francs et un pénalty lors des derniers matches. De quoi l’adouber auprès des supporters, qui l’ont élu meilleur joueur du club pour la 2e saison consécutive. « C’est quelqu’un pour qui on a beaucoup d’estime », continue l’ancien technicien de Strasbourg. « En ce moment il marche très fort ! C’est vraiment un joueur qui est revenu revigoré de la CAN, avec le titre du Sénégal, et ça nous fait beaucoup de bien forcément. Il a progressé techniquement, physiquement et surtout mentalement. C’est un garçon avec un énorme potentiel, qui peut viser beaucoup plus haut ».
Des progrès observés depuis un certain 6 février 2022, lorsque le Sénégal est venu à bout de l’Égypte en finale de la CAN au Cameroun. Moustapha Name, qui a observé le parcours de son équipe depuis le banc pendant toute la compétition, ne peut pas retenir ses larmes. « C’était important de faire partie de ce groupe magnifique », confie de sa douce voix le Dakarois. « Une compétition ce n’est pas seulement onze joueurs, c’est toute une équipe : les entraînements sont importants, comme les moments de la vie de tous les jours. Il faut un bon état d’esprit », estime le milieu élancé, sur un ton très calme. « Moi, je ne me contentais pas d’être uniquement dans le groupe. Gagner la CAN, c’est magnifique, mais tout le monde veut jouer, moi le premier. Par contre, si tu ne joues pas, cela ne sert à rien de bouder. Ça ne te fera pas jouer demain, c’est le choix de l’entraîneur, il faut le respecter. Moi je suis sur la bonne voie, je continue de progresser en club, et je suis appelé en sélection, même si je ne joue pas beaucoup. Je travaille et je sais que mon heure viendra. »
En attendant, le joueur qui vient de fêter ses 27 ans a été célébré comme il se doit par son club à son retour du Cameroun. « Quand je suis rentré, le club m’a vraiment réservé un accueil chaleureux. Franchement je ne m’y attendais pas ! », concède dans un sourire timide Moustapha Name. « Ça m’a vraiment touché, car ils n’étaient pas obligés. Ils m’ont fait un gâteau, des cadeaux et m’ont envoyé des messages tout au long de la CAN. C’est très important ».
Une fête à laquelle tout le club du Paris FC a participé, y compris l’entraîneur Thierry Laurey : « Tout le club est venu, on l’a reçu dans les locaux pour lui faire comprendre qu’on était très fiers de lui. Certes, ce n’est pas un titulaire indiscutable dans l’équipe du Sénégal, mais c’est un garçon qui a participé à sa manière à ce titre. Les joueurs qui ne jouent pas ou peu sont essentiels, il faut avoir un état d’esprit remarquable. Mouss c’est justement quelqu’un de très très calme, très discret. Il fait partie des sages de mon vestiaire. » Un sage pour certain, un grand frère pour d’autres. Formé à l’AS Dakar Sacré-Cœur, celui qui compte aujourd’hui 5 sélections avec le Sénégal a retrouvé au PFC son compatriote Lamine Gueye, 24 ans, très fier de son coéquipier. « Qu’il soit sélectionné, c’est déjà une très bonne chose ! », savoure l’ailier. « Maintenant c’est à Aliou Cissé de lui faire gratter un peu de temps de jeu (rires). C’est un bosseur, il travaille bien, il est humble. C’est quelqu’un que j’aime bien. C’était énorme pour moi de le voir champion d’Afrique, car il y a 3 ans on jouait ensemble à Pau (alors en National, la 3e division française, Ndlr). C’est allé très vite pour lui, et c’est avec plein de bonheur que je l’ai suivi pendant la CAN. Il me donnait tout le temps des nouvelles. En tant que Sénégalais, on était tous contents, car ça faisait très longtemps qu’on l’attendait. » Un titre qui en appelle d’autres : la Coupe du monde arrive bientôt, et une montée en Ligue 1 est toujours possible. « La Coupe du monde, ils sont déjà qualifiés », constate Thierry Laurey. « Nous, la Ligue 1, on n’y est pas encore (le Paris FC devra passer par les barrages d’accession, Ndlr).
Mais que ce soit au PFC ou ailleurs, je pense que Moussa les capacités à jouer en première division, que ça soit en France ou à l’étranger. À 27 ans il a encore l’avenir devant lui. Le temps passe vite, c’est vrai, mais c’est le principal objectif qu’il doit se fixer aujourd’hui ». Objectif Ligue 1, et objectif Mondial : l’avenir pourrait être radieux pour ce héros discret. (Avec RFI.Fr)
LES ÉTUDIANTS AU REGRET DE CONSTATER QUE LA BOURSE DEMEURE TOUJOURS UN PROBLÈME
La Coordination des Étudiants de Saint-Louis (CESL) éternel défenseur des intérêts a fait du 15 Mai une date indélébile dans la mémoire des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Les étudiants de l’Université Gaston Berger ont commémoré hier, dimanche, le 4ème anniversaire de décès de leur camarade Mouhamadou Fallou Sène tué par balle le 15 Mai 2018 lors d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. La Coordination des étudiants de Saint-Louis est au regret de constater aucune avancée par rapport à la question de la bourse, cause de la mort de leur camarade. Le paiement du mois d’avril n’est toujours pas effectif, regrette le Président de Séance de cette Coordination, Ousmane Gueye, qui invite les autorités à faire preuve de diligence par rapport aux revendications des étudiants.
La Coordination des Étudiants de Saint-Louis (CESL) éternel défenseur des intérêts a fait du 15 Mai une date indélébile dans la mémoire des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. “Aujourd’hui, cela fait quatre (4) ans, jour pour jour, que l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène tombait pour la cause de l’étudiant. A cette journée de commémoration de son décès, nous renouvelons nos condoléances les plus attristées à sa famille ainsi qu’à toute la communauté estudiantine du Sénégal en général et celle de Sanar en particulier”, a soutenu Ousmane Guèye, Président de Séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL). Il a cependant regretté le fait que rien n’a changé depuis lors en ce qui concerne la question de la bourse des étudiants. “Depuis que cet acte odieux a été commis par les forces de l’ordre sous l’égide du Recteur de l’époque qui leur avait donné l’autorisation de pénétrer dans l’espace universitaire, il a été constaté une attitude feinte et un manque de sérieux de la part des autorités judiciaires de ce pays en charge du dossier.
Après quatre (4) ans de revendication pour que lumière soit apportée sur ce crime macabre afin que sanction soit appliquée dans toute sa rigueur, la CESL est au regret d’informer la communauté que les seules et uniques avancées, c’est la convocation en mars 2021 d’anciens délégués, témoins des faits du 15 mai 2018 par l’ancien doyen des juges (Samba Sall) pour audition, et ce, sans suite”, a-t-il indiqué déplorant ainsi la léthargie notée depuis quatre (4) ans sur cette affaire et qui, selon lui, “caractérise tout en confirmant l’attitude irresponsable d’une justice qui se targue d’être équitable et impartiale”.
La CESL fustige une telle indifférence devant une situation aussi sérieuse qui est mort d’homme et condamne le mutisme complice de toute autre autorité impliquée de près ou de loin sur ce dossier. La CESL tient à rappeler l’opinion nationale et internationale que les revendications qui ont conduit à ce désastre sont plus que jamais d’actualité.
En effet, la question de la bourse avec les opérateurs sous-traitants qui ne parviennent pas à faire leur travail convenablement. “Aujourd’hui, force est de constater qu’avant de recevoir sa bourse, l’étudiant rencontre d’énormes difficultés et même parfois après avoir reçu un message de paiement, il peine toujours à retirer son argent. Chose déplorable qui montre le manque de sérieux de certains de ces opérateurs engagés dans le paiement des bourses”, a-t-il fustigé.
La Coordination des Étudiants de Saint-Louis (CESL), appelle l’autorité à prendre avec beaucoup plus de sérénité la question des bourses et faire preuve de diligence par rapport aux revendications des étudiants.
C’EST UNE ALLIANCE PERTINENTE DANS L’ABSOLU
Maurice Soudieck Dione juge le compagnonnage Yewwi-Wallu dans les départements
L’Enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint Louis juge « pertinente dans l’absolu » l’alliance Yewwi-Wallu dans les départements. Invité à l’émission Objection hier, dimanche 15 mai, Maurice Soudieck Dione a toutefois alerté sur le danger qu’encourt ce bloc de l’opposition du fait du vent de contestations provoqué par les investitures et qui pourrait le discréditer et renforcer le camp d’en face ».
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 15 mai, l’Enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a indiqué que les coalitions Yewwi Askan wi et Wallu Sénégal qui ont initié une alliance au niveau départemental ont réussi bon coup dans le cadre de leur combat politique contre le régime en place. En effet, interpellé par notre confrère Baye Oumar Guèye sur la portée de cette nouvelle alliance qui a presque surpris tout le monde après l’échec de la tentative de ces deux coalitions d’aller ensemble aux dernières élections locales, Maurice Soudieck Dione a indiqué que « c’est une alliance qui est pertinente dans l’absolu eu égard au mode de scrutin au niveau départemental (puisque c’est un scrutin majoritaire à un tour). Donc lors qu’on a une seule voie de différence, on rafle tous les sièges. Cela veut dire qu’il faut de l’efficacité, du pragmatisme politique pour engranger le maximum de sièges au niveau des départements pour espérer avoir une majorité à l’Assemblée nationale ».
Poursuivant son analyse sur les forces et faiblesses de cette alliance politique, l’Enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint Louis a toutefois tenu à alerter sur le danger qu’encourt ce bloc de l’opposition secoué par un vent de contestations provoqué par les investitures. En effet, pré vient-t-il, « se tirailler pour des postes de positionnement discrédite l’opposition et renforce le camp d’en face ». « C’est intéressant de remarquer, depuis les législatives 2017, que la plupart des coalitions tournent autour de l’évidence de la souffrance des Sénégalais et de l’urgence de sauvetage si je peux dire. On a : « Aar Sénégal », « Mankoo taxawu Sénégal », « Mankoo wattu Sénégal », et aujourd’hui, Yewwi Askan wi et Wallu Sénégal. Donc, on se dit qu’on est en face d’un patient qui souffre et il faut intervenir dans l’urgence pour le sauver. Est-ce que dans ces conditions, on devrait avoir le temps de se préoccuper des égos », s’est-il interrogé avant de poursuivre. « Ensuite, la deuxième interrogation, c’est de se dire aussi est-ce qu’on n’est pas en train de reproduire au sein de l’opposition, des pratiques politiques que l’on dénonce au niveau des tenants du pouvoir. Autrement dit, si ceux qui sont au pouvoir et ceux qui sont dans l’opposition participent de la même culture politique, finalement quel sens peut avoir une promesse d’engagement ? »
IMPACT DE LA LOI SUR LA PARITE DANS LA DEMOCRATIE SENEGALAISE : «C’était trop brutal et finalement improductif de vouloir imposer un critère de sexe au détriment d’un critère de mérite…»
Au centre du débat autour du risque d’invalidation de la liste départementale de la coalition Yewwi Askan wi à Dakar, la loi sur la parité n’enrichit pas la démocratie sénégalaise. L’avis du Pr Maurice Soudieck Dione. Interpellé lors de son passage à l’émission Objection hier, dimanche 15 mai 2022, sur la contribution de cette loi dans l’enrichissement de la démocratie sénégalaise, l’Enseignant chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a été formel en déclarant : « Je suis un peu sceptique parce qu’en 2007, lorsque le Conseil constitutionnel rejetait la première loi sur la parité, j’avais écrit un article intitulé « Parité, état de droit et démocratie » où je critiquais effectivement la parité. En disant dans un pays pauvre, sous-développé, il fallait mettre en avant le critère de compétence plutôt que le critère de sexe. Ça n’avait pas de sens. Et que s’il y a plus de femmes compétentes, il faut les mettre. S’il y a plus d’hommes compétents également, il faut les mettre puisque c’est le critère d’efficacité qu’il faut mettre en avant ».
Poursuivant son analyse, Maurice Soudieck Dione tout en prônait au passage un « accompagnement des femmes afin d’identifier sérieusement et judicieusement les obstacles à leur promotion et de travailler à les surmonter de façon que leur participation soit beaucoup plus effective et beaucoup plus efficace », a cependant déploré le caractère trop brutal et improductif de cette loi qui cherche à imposer un critère de sexe au détriment d’un critère de mérite. « C’était trop brutal et finalement improductif de vouloir imposer un critère de sexe au détriment d’un critère de mérite et on le voit bien à travers l’éclatement de la coalition Yewwi puisque si les coalitions avaient beaucoup plus de marge de manœuvre, peut-être qu’on aurait pu avoir moins de frustrations parce qu’on a vu des leaders qui ont quand même une expérience, une compétence, qui ont occupé des fonctions essentielles, qui sont chefs de parti et qui sont relégués à des positions du fait en partie de la parité avec des personnes de sexe féminin qui, évidemment ont moins d’envergure politique».
VERROUILLAGE DES LISTES D’INVESTITURE DE BENNO : Une stratégie payante avec des limites
Interpellé également sur le verrouillage par les responsables de la coalition au pouvoir de leurs listes d’investitures, l’enseignant chercheur en séances politiques a estimé que cette démarche est une bonne stratégie dans la mesure où, précise-t-il, cela va éviter une floraison de listes parallèles au sein de la mouvance présidentielle. « Le verrouillage relève à la fois d’une stratégie payante ou difficultés différés parce que si on avait sorti les listes, peut-être qu’il aurait pu avoir des velléités de listes dissidentes qui auraient pu fragiliser la coalition au pouvoir d’autant plus que c’est un scrutin majoritaire à un tour. De ce fait, lorsqu’on a une seule voix de différence, on remporte tous les sièges. Le fait de verrouiller cette possibilité d’avoir des listes parallèles, je crois que c’est une bonne stratégie », a estimé le professeur Maurice Soudieck Dione qui s’est toutefois empressé de préciser. « Mais d’un autre coté également, ceux qui se sentent frustrés, rien ne peut les empêcher d’avoir une logique d’implication plus fade dans les activités politiques ».
ÉLECTIONS LEGISLATIVES : Maurice Soudieck Dione prône un scrutin majoritaire à deux tours
Par ailleurs, se prononçant sur le mode de scrutin à un tour aux élections législatives, l’enseignant chercheur en Sciences politiques a mis en garde contre le risque « d’un décalage et un déphasage trop marqué entre la représentativité sociologique et la représentation juridique » de la majorité qui sortira des urnes au soir du 31 juillet prochain. Sur ce, il a prôné un scrutin majoritaire à deux tours dans les départements pour, dit-il, éviter qu’on se retrouve avec une minorité qui va bénéficier d’une amplification de sa victoire. « Si on a un scrutin majoritaire à deux tours, on ne va pas avoir des minoritaires qui vont se retrouver avec une amplification de leur victoire comme c’est le cas actuellement pour Benno Bokk Yakaar qui a eu lors des législatives de 2017 : 49,48% des voix tout en ayant 125 sièges sur les 165», a-t-il rappelé. Avant de lancer : « Il faudrait qu’on fasse attention à ce qu’il n’y ait pas trop une disproportion et une distorsion, un décalage et un déphasage trop marqués entre la représentativité sociologique et sa représentation juridique. Autrement, cela fragilise les institutions et lorsque les institutions sont fragilisées, il y a beaucoup peut-être de citoyens sénégalais qui ne se sentent pas représentés et cela crée un divorce, une césure entre gouvernants et gouvernés».
BENNO ET YEWWI DANS LA TOURMENTE
Amateurisme, ignorance, fourberie, corruption... Aucun de ses maux n’est de trop pour qualifier l’imbroglio politico-juridico-administratif autour du dépôt des listes à Dakar pour législatives avec comme acteurs principaux : la majorité et l'opposition
Haute trahison ! Amateurisme ! Ignorance ! Fourberie ! Corruption ! Aucun de ses maux n’est de trop pour qualifier l’imbroglio politico-juridico-administratif qui entoure le dépôt de la liste Yewwi Askan Wi dans le département de Dakar. En attendant que toutes les équivoques soient levées et les responsabilités situées, Sud Quotidien a tenté de restituer quelques pièces du puzzle dans cette guerre sans merci que se livrent les coalitions Benno Bokk Yaakar et Yewwi Askan Wi.
LE PDF PREND DE L’EAU À DAKAR
Le Plan Déthié Fall que Mamadou Lamine Diallo a surnommé «PDF» est en train de prendre de l’eau. Si l’ancien vice-président de Rewmi de Idrissa Seck avait eu l’ingéniosité de trouver une entente dite du siècle entre Yewwi et Wallu, jusqu’à faire trembler le Palais, la suite est en train d’accoucher une toute petite souris. Entre préséance et autres calculs politiques voire politiciennes qui enjambent les Législatives du 31 janvier 2022, sans occulter une supposée corruption pour éventrer Yewwi, la confection de la liste départementale à Dakar a fini par l’installer dans une tourmente. Et pour cause, c’est un véritable coup de massue qui s’est abattue sur la coalition Yewwi. Et pourtant, selon des sources dignes de foi proches du PUR et confirmées par certains membres de la conférence de Leaders que Sud Quotidien a contactés durant ce week-end, Yewwi avait retenu au niveau départemental Barthélémy Dias, Fatou Ba, Babacar Mbengue, Ngalgou Bathily, Abass Fall, Ngoné Mbengue et Joseph Sarr.
Sur cette liste susmentionnée, il n’y a pas le nom de Palla Samb et la parité était respectée. Qu’est ce qui s’est alors passé pour que non seulement Yewwi présente à la Direction générale des élections (DGE) une liste qui ne respecte pas la parité. Pis, une liste qui élimine certains noms au détriment d’autres ? Grosse énigme ! Un mystère qui ne devrait pas tarder à être percé. Selon nos sources, «en présence de Cheikh Youm (PUR) et Pape Diomaye Faye (Pastef), il a été retenu de mettre Ngoné Mbengue de Takhawou Ndakarou au détriment de Palla Samb». «C’est cette liste qui a été remise à Saliou Sarr. Mais, à notre grande surprise, il nous a fait comprendre que sur conseils d’un membre de la DGE, la parité n’est pas respectée à partir de la 5ème position. C’est pourquoi, il a introduit le nom de Palla Samb».
Des arguments que ce dernier a balayé d’un revers de la main. Dans un communiqué qui nous a parvenu, M. Sarr (cerveau de l’affaire) déclare : «depuis quelques jours, un responsable de l’APR et une certaine presse citent mon nom en m’indexant comme «unique responsable» (sic) d’un supposé changement de la liste du scrutin majoritaire du département de Dakar, déposée par Yewwi Askan Wi. Je tiens à informer l’opinion nationale et internationale, que n’étant pas le mandataire national de Yewwi, je ne peux en aucun cas déposer une liste de cette coalition, encore moins à en changer le contenu». Et d’ajouter, «toutes ces allégations mensongères relèvent de la diffamation dirigée contre ma personne. En conséquence, je me réserve le droit, au besoin, de saisir les juridictions compétentes».
FARBA NGOM SUSPECTÉ
En attendant de vider le «cas» Saliou Sarr, des membres de la coalition Yewwi suspectent un coup de Farba Ngom qui a laissé entendre que tous les coups sont permis en politique pour gagner des élections en dehors de l’agression et de la violation des textes et lois. Ce qui leur aurait mis la puce à l’oreille et réveillé leur étonnement, c’est la sortie du député-maire de Agnam qui, selon eux, aurait été la première personnalité à évoquer le nom du Saliou Sarr. Ce qui leur fait penser au coup de Djibril Ngom, du nom de l’ex-mandataire de Yewwi qui avait trahi son parti (Pastef/Les Patriotes) lors des investitures des Locales du 23 janvier 2022 et risqué sa forclusion à Matam. «C’est quand même paradoxal que Farba Ngom soit la première personne à citer le nom de Saliou Sarr. Comment il a su que c’est Saliou Sarr qui est allé déposer la liste de Yewwi ?», s’interroge un membre de la conférence des Leaders de la coalition Yaw qui s’étonne même du fait que Saliou Sarr ne cite pas nommément Farba Ngom au lieu de déclarer dans son édit «un responsable de l’APR».
UN DUEL SUPPOSÉ ENTRE BARTHÉLÉMY DIAS ET KHALIFA SALL
Par ailleurs, d’autres indiscrétions soutiennent que l’acte de Yewwi aurait été savamment orchestré. Et pour cause, Barthélémy Dias et son mentor, Khalifa Ababacar Sall, ne seraient plus en odeur de sainteté. Selon des sources de Sud Quotidien, l’actuel maire de Dakar penserait à être candidat à l’élection présidentielle de 2024 parce qu’il serait déjà convaincu que Khalifa Sall serait hors course. Ayant déjà pris des galons avec son nouveau statut de maire de Dakar, Dias-fils pourrait se positionner déjà en cas de refus du camp du pouvoir de voter une loi d’amnistie devant faire retrouver à Khalifa Sall ses devoirs civiques afin qu’il puisse être et électeur et éligible. Là aussi, ceux qui soutiennent cette théorie plus que loufoque, citent la sortie de Farba Ngom. «Si c’est un complot au sein de Yewwi, parce que les gens ne veulent pas que tu (Barthélémy Dias) sois député, c’est ton problème», avait lâché le fidèle parmi les fidèles de Macky Sall.
YEWWI BRANDIT LA FORCLUSION TOTALE DE BENNO
Si Benno poursuit sa communication sur la forclusion de la liste départementale de Yewwi au niveau de Dakar, cette dernière coalition, elle, estime que la coalition majoritaire ne devrait même pas compétir, puisqu’elle serait frappée par une forclusion totale. Les camarades de Ousmane Sonko et Khalifa Ababacar Sall brandissent l’arrêt du Conseil Constitutionnel relatif à la jurisprudence Malick Gakou lors de la Présidentielle de 2019. Le juge dans son dernier considérant avait écrit : «considérant qu’il y a lieu de rappeler que le sieur Malick Gakou ayant présenté une liste de 67.842 parrains au moment de la déclaration de candidature, a dépassé le nombre de parrainage autorisés par la loi lors du dépôt, soit 62.820 électeurs ; que ce DEPASSEMENT SUFFIT À RENDRE SA CANDIDATURE IRRECEVABLE».
Restant dans le parallélisme des formes, la coalition Yewwi soutient que Benno Sambou a déposé 55328 parrains en lieu et place de 55.327 réclamés par la loi. Sauf que leur enthousiasme risque d’être refroidi par l’éclairage de Moundiaye Cissé qui était l’invité du Jury de dimanche hier, 15 mai, sur les ondes de IRadio. Selon le coordonnateur des organisations de la société civile pour les élections : «Malick Gakou n’avait pas été recalé à cause de surplus”. “(…) Il y avait des régularisations à faire, par le leader du Grand Parti, sur le nombre de parrains retenus de son dépôt par le Conseil constitutionnel. C’est ce défaut de régulation qui était la source de sa forclusion».
Et d’ajouter comme conseils, «ce que YAW devait faire, c’est d’attaquer l’arrêté du 22 avril 2022 du ministère de l’Intérieur », suggère le président de l’Ong 3D, qui exhorte les responsables de Yewwi à déposer un recours auprès du Conseil Constitutionnel, au cas où, ils pensent qu’il y a violation de la loi. Pour rappel, l’arrêté du ministre de l’Intérieur numéro 006527 en date du 22 avril 2022 portant «mise en place d’un dispositif de contrôle des parrainages en vue des élections législatives du 31 juillet 2022» en son article 6 alinéa 1er stipule «qu’il s’agit de contrôler principalement le nombre global de parrains recueillis et de le confronter aux dispositions de l’arrêté qui fixe le maximum et le minimum de parrains requis.
Le surplus de parrains est considéré comme nul et non avenu et n’est pas tenu en compte au moment du contrôle des parrainages». C’est d’ailleurs l’argument juridique qu’avait brandi Aminata Touré. Mais la bataille est loin d’être terminée. Puisque qu’au niveau de Yewwi la publication de cet arrêté, qu’ils soutiennent ignorer l’existence même, dans le journal officiel, poserait un problème entre sa date de publication et celle de dépôt de la liste par le mandataire de Benno. D’ailleurs au moment où nous mettions sous presse, la coalition Yewwi avait envisagé de tenir une conférence de presse ce lundi à partir de 15 heures à son siège. Auparavant, Déthié Fall va passer à la DGE à partir de 9 h pour informe-t-on, déposer les retraits sur a liste de Dakar suivie d’une déclaration
Bamako "rejette fermement l'argument d'un État membre qui avance la situation politique interne nationale pour s'opposer à l'exercice par le Mali de la présidence de l'organisation antijihadiste", sans citer cet État
France 24 avec AFP et Reuters |
Publication 15/05/2022
L’armée malienne a annoncé, dimanche, le retrait du pays du G5 Sahel, une alliance militaire qui lutte contre les groupes jihadistes. Pour justifier sa décision, la junte dénonce l’échec dans l’organisation de sommets au Mali et les manoeuvres d'un État extra-régional.
Pour protester contre le refus qui lui est opposé d'assurer la présidence du G5 Sahel, la junte malienne a annoncé, dimanche 15 mai au soir dans un communiqué, son retrait de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.
"Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe" antijihadiste, rapporte le communiqué. Pour justifier sa décision, la junte a mis en avant le peu de progrès réalisés face aux insurgés et l’échec dans l’organisation récente de sommets au Mali.
Une conférence des chefs d'États du G5 Sahel, prévue en février 2022 à Bamako, devait "consacrer le début de la présidence malienne du G5" mais "près d'un trimestre après le terme indiqué" cette réunion "ne s'est toujours pas tenue", dit ce communiqué.
Bamako "rejette fermement l'argument d'un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s'opposer à l'exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel", sans citer cet État.
Selon le gouvernement malien, "l'opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manoeuvres d'un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali", sans également préciser ce dernier État. Les relations entre le Mali et les pays européens, à commencer par la France, se sont largement dégradées ces derniers mois.
La capacité opérationnelle du G5 Sahel mise à mal
Cette décision isole davantage le Mali de ses voisins, alors que le pays est ciblé par des sanctions économiques et diplomatiques de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) depuis le 9 janvier. Elle sanctionne l'intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs en août 2020 puis en mai 2021.
La junte a opté pour une transition de deux ans alors que la Cédéao demande à Bamako d'organiser des élections en 16 mois maximum.
Outre le Mali, le G5 Sahel, composé d'environ 5 000 militaires, est formé de la Mauritanie, du Tchad, le Burkina et du Niger.
Les coups d'État militaires au Mali et au Burkina Faso, deux des cinq membres de la Force multilatérale antijihadiste G5 Sahel, mettent à mal sa capacité opérationnelle, a récemment estimé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un rapport remis le 11 mai au Conseil de sécurité.
"Je suis profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l'effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel."
GANA GUEYE BOYCOTTE UN MATCH DU PSG EN RAISON D'UN MAILLOT CONTRE L'HOMOPHOBIE
Absent surprise du match à Montpellier samedi en Ligue 1, le milieu sénégalais n'a pas voulu, selon nos informations, jouer avec un maillot au flocage arc-en-ciel pour la journée de lutte contre l'homophobie et en soutien à la communauté LGBTQ+
Absent surprise du match à Montpellier samedi en Ligue 1, le milieu sénégalais du PSG Idrissa Gueye n'a pas voulu, selon nos informations, jouer avec un maillot au flocage arc-en-ciel pour la journée de lutte contre l'homophobie et en soutien à la communauté LGBTQ+. Contacté, son entourage n'a pas souhaité commenter.
Voilà un boycott qui interpelle. Absent surprise du match à Montpellier samedi en Ligue 1, le milieu du PSG Idrissa Gueye n'a pas voulu, selon nos informations, jouer avec un maillot au flocage arc-en-ciel pour la journée de lutte contre l'homophobie et en soutien à la communauté LGBTQ+. Son entourage, contacté par RMC Sport, n'a pas souhaité commenter.
Alors qu'il était initialement présent dans le groupe parisien pour le déplacement dans l'Hérault, l'international sénégalais n'était finalement pas sur la feuille de match. Après la victoire (4-0), Mauricio Pochettino s’était montré assez flou concernant le forfait de son joueur: "Idrissa a effectué le voyage à Montpellier, mais pour des raisons personnelles il a dû sortir de la feuille de match. Mais il n’était pas blessé", avait répondu le coach argentin face à la presse. Sans éteindre les interrogations.
Remettre en cause la clause de limitation du nombre de mandats est une hérésie. Le vrai débat devrait porter sur l’application de l’article 27 de la Constitution à un éventuel troisième mandat ou deuxième « vrai » mandat de Macky Sall
Contre des débats politiques ou juridiques sur la remise en cause du principe de la limitation des mandats présidentiels. Pour une réflexion doctrinale sur un éventuel troisième mandat ou deuxième « vrai » mandat de l’actuel président de la République au regard de l’application de l’article 27 de la ConstitutionContre des débats politiques ou juridiques sur la remise en cause du principe de la limitation des mandats présidentiels. Pour une réflexion doctrinale sur un éventuel troisième mandat ou deuxième « vrai » mandat de l’actuel président de la République au regard de l’application de l’article 27 de la Constitution.
« Le pouvoir corrompt. Le pouvoir trop prolongé corrompt plus profondément. L’homme de pouvoir tend à le conserver, l’homme au pouvoir veut s’y perpétuer. Autant le préserver de cette obsession, stimulante dans la longue marche vers le sommet, ravageuse dans sa trop longue occupation du poste suprême. Protégeons le dirigeant contre lui-même » Olivier Duhamel, « Le quinquennat », Presses de Sciences Po, 2008.
Lorsque l’article 27 de la loi n° 2001-03 du 22 janvier 2001 portant Constitution dispose, dans sa rédaction d’origine, que le mandat présidentiel est renouvelable une seule fois », il faut en retenir que cette disposition consacre la limitation des mandats présidentiels à deux : « la norme initiale : maximum deux mandats »[1]. Dans sa rédaction en vigueur issue de la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 5 avril 2016, le même article 27 a maintenu la norme constitutionnelle « maximum deux mandats » en énonçant que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». On peut dire qu’il s’agit, dans l’intention du Constituant sénégalais, « de garantir une respiration démocratique dans l’exercice des fonctions suprêmes et d’inviter leur titulaire à agir plutôt qu’à chercher à se faire maintenir au pouvoir [2]».
Ce rappel montre à quel point un débat sur la suppression ou non de la limitation du nombre de mandats présidentiels est derrière nous et ne se pose plus. Dès lors, des arguments en défaveur de la clause limitative du nombre de mandats présidentiels pour appuyer des arrière-pensées politiques ne devraient pas venir aujourd’hui polluer la question de la conformité à la Constitution de l’éventuelle candidature du chef d’État en exercice au regard des dispositions non équivoques de l’article 27 de la Constitution.
À notre sens, remettre en cause la clause de limitation du nombre de mandats présidentiels, fut-il sous le prétexte d’engager le débat, est une hérésie. À ce propos, revisitons les enseignements du professeur Ismaila Madior Fall consacrés à « L’intangibilité du principe de la limitation des mandats » (voir son ouvrage sur « Le pouvoir exécutif dans le constitutionnalisme des États d’Afrique », publié en 2008 chez L’Harmattan Paris (pages 175-177).
« L’intangibilité d’un principe évoque son inviolabilité et son immutabilité. Un principe intangible doit rester intact, inviolable, infrangible voire immuable. La conséquence au plan juridique est qu’il n’existe alors en principe aucune procédure pour y revenir. Le principe de la limitation de mandats à deux doit être hissé au rang de l’intangibilité pour que le pouvoir constituant dérivé incarné souvent par une majorité parlementaire qualifiée ne puisse y revenir. Intangible, le principe garantit l’alternance au pouvoir. (C’est nous qui soulignons et mettons en gras)
(…) …lorsque le Chef de l’État a conscience à l’avance que sa magistrature est limitée dans un temps au terme duquel il reviendra un citoyen ordinaire, son pouvoir a beaucoup de chance de ne pas être autoritaire. De même, la limitation des mandats à deux anéantit l’idée de règne et favorise celle de mandat représentatif dont le Président de la République n’est qu’un titulaire momentané. Avec la prévarication de la fonction présidentielle, le pouvoir est de moins en moins identifiable à une personne ».
Restons avec I.M Fall qui écrit avec conviction (page 176) : « Au stade actuel du développement politique de l’Afrique dominé par le souci d’enracinement de la démocratie,un chef d’État doit, quels que soient sa compétence, son charisme, sa popularité, s’en aller après deux mandats au pouvoir. Nul n’est indispensable serait-on tenté de dire» (Nous mettons en gras).
Dans le temps qui nous sépare de l’élection présidentielle de 2024, le vrai débat qu’attendent les citoyens devrait porter sur l’application de l’article 27 de la Constitution à un éventuel troisième mandat ou deuxième « vrai » mandat de l’actuel président de la République. Ce débat devrait nous permettre de répondre précisément à la question suivante : quelle est la signification de la disposition de l’article 27 de la Constitution selon laquelle « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. ». (Ouvrons une parenthèse : à propos du nombre de mandats présidentiels exercés par un chef d’État au Bénin et au Togo, le professeur I. M. Fall estime que « les mots utilisés par les constituants béninois et togolais - « en aucun cas », « nul » - infèrent une interprétation extensive en vertu de laquelle aucun individu, quels que soient son talent, son charisme, la longévité de sa vie et sa capacité à séduire l’électorat, ne peut être président de la République que pendant une période maximale de dix années. À cet égard, le mandat présidentiel est tel une cartouche. Et chaque individu n’en dispose que de deux et pour la vie (Nous mettons en gras). Il s’agit là d’une précision qui mérite d’être reprise dans les autres constitutions » (page 170).
Un débat juridique sur la portée des dispositions de l’article 27 sera l’occasion de revenir sur le sens de la décision constitutionnelle n° 1/C/2016 du 12 février 2016 (publiée au JO n° 6924 du 1er avril 2016), rédigée en des termes très clairs : il n’y est pas question de premier mandat de sept ans non pris en compte par le juge constitutionnel mais de la nouvelle durée du mandat présidentiel qui ne peut s’appliquer au mandat en cours. En d’autres termes, la décision constitutionnelle de 2016 est liée à une question de sécurité juridique et de protection des mandats politiques[3].
Rappelons que «la Constitution sénégalaise ne comporte aucune disposition ayant pour objet d’énoncer le principe de « sécurité juridique [4]» et « cette quasi-absence de l’expression « sécurité juridique » dans le champ lexical du juge constitutionnel sénégalais ne signifie pas cependant pas qu’il ignore la question [5]», dixit l’actuel président du Conseil constitutionnel, Papa Oumar Sakho. « Appelé à se prononcer dans le cadre d’une demande d’avis sur la possibilité de prévoir, dans un projet de loi de révision constitutionnelle, une mesure transitoire ayant pour objet de rendre applicable au mandat du président de la République en cours une disposition qui fait passer la durée de celui-ci de sept à cinq ans, le Conseil avait estimé que, pour la sauvegarde de la sécurité (qu’il avait associée à l’époque à la stabilité des institutions), le droit applicable à une situation doit être connu au moment où celle-ci prend naissance[6]». Le Conseil constitutionnel s’était prononcé contre la disposition transitoire contenue non pas dans une loi constitutionnelle déjà adoptée mais dans un projet de révision de la Constitution dont il avait été saisi, pour avis, par le président de la République sur le fondement du premier alinéa de l’article 51 de la Constitution. C’est ce qui justifie le recours pour la deuxième fois à la notion de sécurité juridique dans la décision rendue le 12 février 2016.
Mamadou Abdoulaye Sow est Inspecteur principal du Trésor à la retraite
[1] Ismaila Madior Fall, « Le pouvoir exécutif dans le constitutionnalisme des États d’Afrique », L’Harmattan, 2008, p. 169.
[2] Exposé des motifs du projet de loi constitutionnelle française de modernisation des institutions de la Ve République,
[3]En ce sens, voir les considérants 25 à 32 de la décision de 2016.
[4] Papa Oumar Sakho, « La protection des situations légalement acquises : l’apport du Conseil constitutionnel du Sénégal ». Source : Actes du 8ème congrès triennal de l’Association des cours constitutionnelles ayant en partage l’usage du français (ACCF), pp. 101-110, disponibles sur https://accf-francophonie.org/publication/actes-du-8e-congres-triennal-d....
[6] Extrait des réponses au questionnaire lié aux actes du 8ème congrès de l’ACCF, pp. 569-560.
VIDEO
KEMI SEBA FAIT EXPULSER UNE JOURNALISTE FRANÇAISE DE SA MANIFESTATION AU BURKINA
L’activiste, président de l’ONG “Urgences panafricaines“, a chassé samedi à Ouagadougou où il tenait une manifestation, la journaliste de TV5 Monde qui était sur place pour la couverture médiatique
La journaliste, correspondante de TV5 à Ouagadougou, Fanny Noaro-Kabré, a été conduite manu-militari hors de la salle où l’activiste animait son meeting sur la “Mobilisation contre le néocolonialisme ».
Pour justifier sa décision, Kémi Séba évoque diabolisation dont il est victime de la part des médias français. « Les médias français n’ont cessé de nous diaboliser, de nous salir, je vais demander à la sécurité de faire sortir TV5, je n’en veux pas ici », a déclaré Kémi Séba.