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15 juin 2025
LA CHARGE DE MACKY SALL CONTRE LES AGENCES INTERNATIONALES DE NOTATION
Le chef de l'Etat, président en exercice de l'UA, appelle à la création d'une agence de notation financière africaine face aux évaluations "parfois très arbitraires" des agences internationales qui exagèrent le risque d'investissement en Afrique
Le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), appelle à la création d'une agence de notation financière africaine face aux évaluations "parfois très arbitraires" des agences internationales qui exagèrent le risque d'investissement en Afrique ce qui renchérit le coût du crédit.
M. Sall a évoqué "la nécessité face aux injustices, aux notations parfois très arbitraires, d'avoir une agence panafricaine de la notation", dans un discours diffusé dimanche sur la radio privée RFM. Il s'était exprimé la veille lors de la "Conférence économique Dakar 2022" organisée par des économistes africains sur le thème "L’Afrique partenaire leader".
"En 2020, alors que toutes les économies subissaient les effets du Covid-19, 18 des 32 pays africains notés par au moins une des grandes agences d'évaluation ont vu leur notation dégradée. Ceci représente 56% de notations dégradées pour les pays africains contre une moyenne mondiale de 31% pendant la période", a-t-il dit.
"Des études ont montré qu'au moins 20% des critères de notation des pays africains relèvent de facteurs plutôt subjectifs d'ordre culturel ou linguistique, sans lien avec les paramètres qui jaugent la stabilité d'une économie", a-t-il encore estimé.
Une des conséquences est que "la perception du risque d’investissement en Afrique reste toujours plus élevée que le risque réel. Nous nous retrouvons ainsi à payer plus qu'il ne faut des primes d'assurance, ce qui renchérit le crédit accordé à nos pays".
"Nous continuons à payer des taux d'intérêt très élevés à cause d'un système inéquitable d'évaluation du risque d'investissement en Afrique", a-t-il insisté.
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COVID-19, UNE CHANCE POUR LE SYSTÈME SANITAIRE
Pas moins de 30 milliards auraient été injectés notamment dans des équipements lourds pour faire barrage à cette pandémie. Partant, pour le directeur des équipements, la pandémie de COVID-19 a été une opportunité unique pour le système de santé
Pris de court par la pandémie de COVID-19 depuis deux ans, le Sénégal s’est vu dans l’obligation de mettre la main à la poche pour relever son plateau technique médical.
Au ministère de la Santé et de l’Action sociale, l’ingénieur biomédical Amad Diouf est le Directeur en charge des infrastructures, des équipements et de la maintenance. Ingénieur biomédical de formation, dans cet entretien, il explique avec des détails les différents investissements qui ont été fait au plus fort de la pandémie.
Pas moins de 30 milliards auraient été injectés notamment dans des équipements lourds pour faire barrage à cette pandémie. De ce point de vue, pour Amadou Diouf, il ne fait aucun doute que la pandémie de COVID-19 a été une opportunité unique qui a permis au Sénégal de relever son système de santé.
Dans la foulée et pour parer à toute éventualité, dans la perspective de riposte à une autre crise de même nature ou presque, le président a lancé un plan de financement de plus de 500 milliards de francs CFA selon le directeur des infrastructures des équipements et de la maintenance du ministère de la Santé et de l’Action sociale (Diem/MSAS).
Suivez les explications d’Amad Diouf dans l’entretien ci-dessus.
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MULTIPLE PHOTOS
DES CHEIKHS COMME IL EN FAUT
CONFLUENCES : Alpha Youssoupha Guèye fait loger le grand savant Cheikh Anta Diop et le grand guide religieux Cheikh Ibra Fall à la même enseigne aux confluences de la contribution africaine à l'histoire de l'humanité dans son ouvrage présenté samedi
L’expert-comptable Alpha Youssoupha Guèye, auteur de Confluences, une œuvre consacrée à Cheikh Anta Diop et Cheikh Ibra Fall, deux illustres personnalités sénégalaises, a présenté son live ce samedi 14 mai 2022, à l’UCAD II. Le livre été présenté par un prestigieux panel composé notamment d’historiens aguerris comme le Pr Buuba Diop, l’égyptologues Aboubacry Lam. L'auteur les fait presque loger à la même enseigne puisqu'il parle de leur combat commun pour leur patrimoine africain même si chacun est plus investi dans un domaine précis : l'un la science et l'autre spiritualité.
Cet essai en deux volumes de plus de 300 pages, publié en novembre dernier explore les trajectoires de Cheikh Ibrahima Fall et Cheikh Anta Diop, deux figures importantes de l’histoire intellectuelle et spirituelle du Sénégal.
L'ouvrage est exactement intitulé « CONFLUENCES spiritualité et Sciences dans l’action de Cheikh Ibrahima Fall et la pensée de Cheikh Anta Diop : Lumière ni d’Orient ni d’Occident»
L’auteur met en exergue à travers leur vie, comment les relations de ces personnages avec la spiritualisé et la science peuvent avoir une certaine convergence au bénéfice de l’homme.
Interrogé en marge de cette cérémonie, Alpha Youssoupha Guèye a expliqué comment Cheikh Anta et Cheikh Ibra sont des modèles qui peuvent aider l’Afrique à prendre toute la place qu’elle mérite dans le monde en science. L’auteur évoque aussi la démarche et la méthodologie qui lui ont permis de produire cet ouvrage.
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PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET PROFESSEUR DE MATHS
Voici des étudiants dont le président de la république est le prof de maths en République de la Centrafrique. Le président Touadéra continue de donner des cours de maths à l'université une fois par semaine
Voici des étudiants dont le président de la république est le prof de maths ien République de la Centrafrique. Le président Touadéra continue de donner des cours de maths à l'université une fois par semaine.
PAR Badara Niang
EL HADJI SY OU LA SYNTAXE EN ART
EXCLUSIF SENEPLUS - L’Art d’Elsy n’interpelle pas que la vue, encore moins le toucher ou l’ouïe d’ailleurs ! Il sollicite tous nos sens humains à la fois. On ne sort pas indemne de son œuvre
« Mon propos n’est pas audible, il est visuel !» Ma rhétorique est silencieuse, nous-dit Elhadji Sy, elle se capte par la vue.
C’est donc en oxymore qu’Elsy a décidé de définir sa prise de … parole ! Cette figure de style, qui postule une apparente contradiction, traduit en fait toute la complexité de son œuvre. En réalité, l’Art d’Elsy n’interpelle pas que la vue, encore moins le toucher ou l’ouïe d’ailleurs ! Il ne met pas sur orbite un sens, pris isolément. Il sollicite tous nos sens humains à la fois, d’un coup les inhibe, d’un autre les apaise !
Refusant le cantonnement dans un style prédéfini, Elsy use de tous moyens et outils (de la peinture à huile à l’acrylique, du goudron au crayon noir, de l’encre, à la peinture à eau, indifféremment) et sur tout support à portée de peinture : toile ou toile de jute, papier mâché, papier craft, bois, sous verre, murs de béton, mosaïque de carreaux….
Figuratif ? Abstrait ? Mixte ? je vais rester honnête : je ne sais pas !
Malgré les nombreuses années, noyé dans les immenses pièces d’Elsy, de longues heures assis, en spectateur, ébahi de voir « sortir de toile » autant d’émotions et d’éléments, je n’ai toujours pas la réponse à cette question ! J’abdique ! À quoi bon savoir ? Qu’y a-t-il à savoir au fait ? et pour quel usage d’ailleurs ?
Elsy, en toute espièglerie comme à son habitude, échappe à notre tendance naturelle à vouloir catégoriser ou classer. Dakar d’abord, son laboratoire, sa source d’inspiration, qu’il ne quitte jamais longtemps ; ensuite de Sao Paulo à Bale, de Berlin à San Francisco, Francfort, Johannesburg, Varsovie, Washington, Elsy s’installe, de manière volatile, sur l’univers transformé pour la circonstance en support multidimensionnel, pour partager avec le monde l’ensemble des « humanités qu’il porte », selon ses propres mots.
Oui, en effet, la peinture d’Elsy est un humanisme, une œuvre à la fois d’avant-garde et bien de son temps, évolutive mais constante dans son engagement militant, anticonformiste, voire « déviante » mais très ancrée, et sans complexe, dans les influences authentiques du foisonnement culturel d’un Sénégal postcolonial en quête de réappropriation de son imaginaire remodelé.
Qu’attendre d’autre de celui qui, pour « (…) fouler du pied (…) » les préceptes d’un Art Nègre contingenté dans le sillage de la bienpensante École de Dakar, « clone » de l’École de Paris, a, à un moment donné, décidé de peindre avec ses pieds ?
N’a-t-il pas osé, en plein vernissage, bousculant bienséance et protocole, jeter à la figure des autorités officielles, la représentation en sculpture, d’un bateau chavirant, portant en son sein les restes anonymes de victimes de la tragédie du bateau le Joola ?
Qui encore, lors de la première édition de Dak’Art en 1992, a décliné l’invitation des autorités par un retentissant épistolaire « Je ne suis pas quelqu’un qu’on invite quand recevoir me revient » ?
Elsy donne aux contemplateurs de ses œuvres, à ses contemplateurs tout court, une alternative claire : apprécier ou … apprécier ! On ne sort pas indemne de son œuvre ; en sort-on d’ailleurs ? On y reste, scotché, absorbé par la gravité des traits, la profondeur insaisissable des émotions, la versatilité du style…
Peut-être en ai-je finalement trop dit sur quelqu’un qui considère que son « (…) art est une syntaxe visuelle », qui parle, sans mot, sans son et n’en attend aucun en retour !
Trois (3) ans, après sa brillante flash-expo « 7 Portes Pour Entrer En Peinture » au musée de l’IFAN, Elsy, rare et précieux, nous revient dans cette édition du Dak’Art 2022, en OFF collectif (Esprit Boulangerie à Ouakam), et en solo au Plateau (Galerie Selebe Yoon) ! En force et en douceur ! Oxymore, a-t-on dit !
par Amadou Tidiane Wone
FINI LE TEMPS DE L'INSOUCIANCE
Le leadership pauvre qui sévit en Afrique est la seule contrainte qui pèse vraiment sur notre sous-développement. Il est temps d’en faire un indicateur et un baromètre dans les outils d’analyse économique et politique
Les périls montent à travers le monde, préfigurant des conflits de grande envergure qui vont s'inscrire dans la durée. Les conséquences inéluctables qui vont en découler ne laisseront indemne aucun secteur des activités humaines.
En vérité, la guerre en Ukraine a des dessous géostratégiques dont l'enjeu fondamental est la domination militaire du monde, le contrôle de ses points névralgiques en termes de ressources naturelles et énergétiques. Il s'agit aussi de gérer le défi démographique qui est devenu une obsession pour des think tank occidentaux, d’où des apprentis sorciers de la prospective surveillent les flux migratoires et entretiennent la phobie du « grand remplacement.» Les populations asiatiques et africaines, selon ces esprits dits éclairés, doivent absolument être contrôlées voire réduites ! Par tous les moyens ?
Dans ces débats cruciaux, la voix des dirigeants africains est absente. Sinon inaudible. Réduite à fournir au monde les statistiques de la misère et de la maladie, l’Afrique est aphone. Alors même que notre continent détient les richesses naturelles les plus convoitées au monde en quantité et en qualité. Un super marché à ciel ouvert où les puissances du monde actuel viennent se servir, parfois sans passer à la caisse, ou alors à leurs conditions…
C’est le temps d’interpeller le président de la République du Sénégal, Macky Sall en sa qualité aussi de président de l’Union africaine.
En ces temps de risque de conflit nucléaire, de famine mondiale, de dérèglement économique et monétaire, avec les conséquences telluriques sur la survie de notre espèce, que prépare l’Afrique ? En termes de mutualisation et de valorisation de ses ressources ? Quelles initiatives sont prises pour une politique agricole concertée en vue de nous mettre à l’abri, au moins, de la famine ? Comment développer une agriculture apte à nous assurer la sécurité alimentaire ? Si le conflit Russie /Ukraine qui est, en fait, un réchauffement de la guerre froide devait s’envenimer, quelles opportunités l’Afrique pourrait saisir pour jouer un rôle dans la redéfinition géostratégique des rapports de forces au niveau mondial ?
Autant de débats qui devraient être au centre des préoccupations des leaders africains contemporains. Ces sujets devraient offrir un contexte, propice à la mise en œuvre d’un consensus national et continental fort, pour organiser la survie de nos populations et réorienter le destin de l’Afrique. Au lieu de cela, les machettes des quotidiens sénégalais rendent compte de querelles de bornes fontaines entre politiciens. Des querelles qui mobilisent tant d’énergies pour trois fois rien et divisent notre peuple au moment où le monde est au bord de l’implosion…
Le leadership pauvre et en panne d’inspiration qui sévit en Afrique est la seule contrainte qui pèse vraiment sur notre sous-développement. Il est temps d’en faire un indicateur et un baromètre dans les outils d’analyse économique et politique.
Dans ce contexte, les opérations de parrainage qui se déroulent au Sénégal, capitale de l’Afrique pour un an, sont dérisoires au regard des défis colossaux qui nous interpellent. En quoi est-il intelligent de demander à des formations politiques ayant plusieurs fois participé à des élections avec des résultats au dessus de 100 000 voix, de chercher 50 000 parrains pour se montrer dignes de participer aux élections législatives ? Autant le parrainage est sensé pour des candidatures indépendantes ou pour des formations nouvelles , autant c’est une perte de temps et d’argent pour la nation le cas échéant. Sans compter les inimitiés mortelles qui en découlent déjà !
Monsieur le président Macky Sall, sortez nous de la gadoue ! Donnez au pays et à l’Afrique l’opportunité de voir grand, et de tendre vers les étoiles. Occupez-vous de vos mandats qui courent vers leur fin, au Sénégal et pour l’Afrique. Laissez aux autres hommes politiques le soin de courir derrière des mandats parlementaires. Il est une sentence de la sagesse populaire selon laquelle, « nul ne peut courir plusieurs lièvres à la fois… »
SADIO MANÉ ABSENT DES NOMINÉS DE LA PREMIER LEAGUE POUR LE MEILLEUR JOUEUR DE LA SAISON
L’attaquant sénégalais de Liverpool cité parmi les prétendants au Ballon d’or, le trophée individuel le plus convoité du football mondial, ne figure pas parmi les huit joueurs ayant marqué la saison 2021-2022 en Angleterre
Dakar, 13 mai (APS) – L’attaquant sénégalais de Liverpool (élite anglaise) Sadio Mané, cité parmi les prétendants au Ballon d’or, le trophée individuel le plus convoité du football mondial, ne figure pas parmi les huit joueurs ayant marqué la saison 2021-2022 en Angleterre, selon la Premier League.
Alors que les médias anglais ont accordé récemment le titre de meilleur joueur à son coéquipier, Mohamed Salah, l’attaquant sénégalais ne fait pas partie des huit footballeurs ayant le plus brillé cette saison dans le championnat anglais.
La Premier league a nominé Salah et Trent Alexander-Arnold (Liverpool), Bukayo Saka (Arsenal), Joao Cancelo et Kevin De Bryune (Manchester City), Jarrod Bowen (West Ham), Son (Tottenham) et James Ward-Prowse (Southampton).
Parmi ces candidats au titre de meilleur joueur, seuls les deux joueurs de Liverpool et de Manchester City sont susceptibles de gagner le titre de champion.
Sadio Mané, après avoir remporté le titre de champion d’Afrique, est susceptible de remporter trois autres titres, la Cup, le titre de champion et la Ligue des champions de l’UEFA.
En février dernier, Liverpool avait gagné la Carabao Cup.
LE BITCOIN N'EST PAS UNE MONNAIE
Enjeux environnementaux, concurrence entre banques et opérateurs télécoms, cryptomonnaie et changement de leadership à la tête de son groupe… Alain Nkontchou, président du conseil d’administration d’Ecobank, est le grand invité de l’économie JA-RFI
Jeune Afrique |
Julien Clémençot |
Publication 14/05/2022
Après plusieurs années difficiles, au cours desquelles Ecobank a dû assainir son portefeuille et sa gestion au Nigeria, le groupe panafricain a retrouvé des couleurs. Pour la première fois depuis cinq ans, il redistribue, sur la base des résultats 2021, des dividendes à ses actionnaires. Artisan de ce redressement, Ade Ayeyemi, son directeur général, doit passer la main. Ce changement de leadership constitue cette année l’un des principaux dossiers d’Alain Nkontchou, nommé à la tête du conseil d’administration d’Ecobank en 2020.
Le banquier, également fondateur d’Enko Capital, société d’investissement pionnière dans la gestion de la dette africaine qui gère 900 millions de dollars d’actifs, est le grand invité de l’économie Jeune Afrique-RFI, diffusé le 14 mai sur RFI. À notre micro, il revient sur l’actualité économique récente, de la gestion des enjeux environnementaux pour les banques alors que se tient la COP15 à Abidjan, à l’adoption du bitcoin comme monnaie officielle en Centrafrique, en passant par le retour de l’inflation en Afrique. Chose rare, le financier pointe les responsabilités des banques et les appelle à prêter davantage aux entreprises.
Jeune Afrique : La COP15 sur la désertification se tient du 9 au 20 mai à Abidjan et pose la question de l’impact des activités humaines sur la nature. Les banques ont-elles conscience de leur responsabilité lorsqu’elles financent des projets agro-industriels qui sont, par essence, néfastes pour l’environnement ?
Ade Ayeyemi : Tout à fait. Nous sommes parvenus à mettre en place des mesures assez fines des besoins de protection de l’environnement et d’impact de ces projets. Cela fait partie de l’ensemble des éléments de responsabilité sociale et environnementale pris en compte par les banques dans l’obtention de crédit.
Est-ce important d’émettre des produits financiers favorables à l’environnement ?
Des banques, dont Ecobank, émettent des obligations vertes. La manière dont ces fonds sont déployés prend en compte des critères environnementaux. Il faut aller plus loin, c’est vrai, mais l’Afrique a surtout besoin de capitaux. Ce besoin est renforcé par la guerre en Ukraine et la montée des prix des produits alimentaires qui en découle. Il apparaît aussi urgent que le continent dispose, si ce n’est d’une indépendance totale, au moins d’une certaine forme d’autonomie sur le plan de la production.
L’inflation inquiète les ménages, les gouvernements, mais aussi le secteur financier. Comment analysez-vous ce phénomène ?
La poussée des prix est visible : elle s’établit à environ 12 % en Afrique subsaharienne. Cette situation demande une réponse calibrée. Ce n’est pas en montant les taux d’intérêt des banques centrales que le prix des produits alimentaires baisseront, mais c’est indispensable pour amortir le choc sur la monnaie, et pour éviter un effet de ruissellement de cette inflation. Il faut ralentir la pression sur les monnaies locales.
La montée des taux d’intérêt est-elle le seul recours pour limiter cette poussée inflationniste ?
Dans l’immédiat, malheureusement, oui, même si cela entraîne un ralentissement de l’économie. Ceci étant dit, la hausse des prix peut causer d’importantes conséquences sociales. Il faut donc aussi des subventions, pour aider les plus pauvres. Aucun gouvernement n’a un mandat pour laisser sa population souffrir, même si les situations budgétaires des États sont rendues encore plus difficiles par la crise du Covid.
Dans ce contexte, les banques peuvent-elles avoir la tentation de moins prêter ?
C’est souvent leur réaction dans un environnement incertain… Leur métier reste tout de même de savoir prendre ce risque.
LA JUNTE INTERDIT LES MANIFESTATIONS POLITIQUES EN GUINÉE
Le gouvernement a annoncé l'interdiction des manifestations politiques de rue, deux jours après l'adoption par l'organe législatif qu'elle a mis en place d'une transition de trois ans avant le retour des civils au pouvoir
"Toutes manifestations sur la voie publique, de nature à compromettre la quiétude sociale et l'exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme (de transition) sont interdites pour l'instant jusqu'aux périodes de campagne électorale", écrit le Comité national du rassemblement pour le développement (CNDR), dans un communiqué publié vendredi soir.
Le CNRD est l'organe dirigeant de la junte qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé après plus de dix ans de pouvoir. "Pour mener à bien le chronogramme de la transition et de la politique de refondation enclenchés depuis le 5 septembre 2021, le CNRD invite l'ensemble des acteurs politiques et sociaux à circonscrire aux sièges de leurs formations toute forme de manifestation ou regroupement à caractère politique", affirme le communiqué du CNRD.
L'organe principal de la junte, dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, "réitère à l'opinion nationale et internationale qu'il n'est ni candidat à une élection, ni proche d'un parti politique". Il prévient que "tout manquement" aux décisions annoncées vendredi soir "entraînera pour leurs auteurs des conséquences de droit".
Le Conseil national de transition (CNT), l'organe législatif mis en place par la junte, a fixé mercredi à trois ans la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir. Cette décision du CNT, qui fait office de Parlement de transition, doit être validée par le colonel Dombouya à une date non précisée. Une coalition formée du parti de l'ex-président Alpha Condé et de formations de l'opposition sous le pouvoir de ce dernier a dénié à l'organe législatif la prérogative de fixer la durée de la transition.
Le colonel Mamady Doumbouya s'est fait proclamer chef de l'Etat après avoir renversé le président Condé. Il s'est ensuite engagé à remettre le pouvoir à des civils élus. En septembre, après le putsch contre le président Condé, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait "insisté pour que la transition soit très courte", et que des élections soient organisées dans un délai ne dépassant pas "six mois".
La Cédéao a suspendu la Guinée après le putsch du 5 septembre et lui a imposé des sanctions à la suite du refus de la junte de se conformer à ses exigences. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait déclaré le 1er mai souhaiter que la junte militaire en Guinée rende le pouvoir à des civils "dans les délais les plus brefs". Comme la Guinée, le Mali et le Burkina Faso, deux autres pays de la région où les militaires ont pris le pouvoir, ont été suspendus des instances de la Cédéao.
MANIFESTATION ANTIFRANÇAISE AU TCHAD
"Non à la colonisation": plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à N'Djamena contre la présence de la France au Tchad. Des drapeaux de l'ancienne puissance coloniale ont été brûlé et plusieurs stations service Total vandalisées
"La France, dégage !", "Non à la colonisation": plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à N'Djamena contre la présence de la France au Tchad, qu'elles accusent de soutenir la junte militaire au pouvoir, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des manifestants ont brûlé au moins deux drapeaux de l'ancienne puissance coloniale et vandalisé plusieurs stations service Total, "symbole" de la France, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés, selon la même source. Cette manifestation, organisée par la plateforme d'opposition de la société civile Wakit Tamma, avait été autorisée par les autorités. Un fort dispositif policier entourait le cortège et était déployé dans la ville.
Le 20 avril 2021, l'armée annonçait que le président tchadien Idriss Déby Itno, à la tête d'un pouvoir très autoritaire depuis 30 ans, avait été tué au front contre une énième rébellion. Le même jour, son fils Mahamat Idriss Déby Itno était proclamé par l'armée "président de transition" à la tête d'une junte composée de 15 généraux. Il promettait des "élections libres et démocratiques" après une transition de 18 mois, au terme d'un Dialogue national inclusif avec les oppositions politique et armées. Il était aussitôt adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) en tête, alors que les mêmes sanctionnent des militaires putschistes ailleurs en Afrique, notamment parce que son armée est indispensable dans la guerre contre les jihadistes au Sahel.
Lors de la marche samedi, plusieurs élèves et collégiens sur des motos ont rejoint les manifestants entonnant en choeur "La France dehors". "Je manifeste parce que la France veut encore nous imposer le système Deby", a lancé un jeune lycéen bandeau blanc sur la tête. "Si nous continuons à souffrir aujourd'hui depuis l'indépendance, c'est par la faute de la France qui nous empêche d'être réellement indépendants" renchérit Idriss Moussa, un enseignant arabophone. "Nous nous rejouissons que les Tchadiens prennent de plus en plus conscience de notre lutte et nous rejoignent" a indiqué à l'AFP Me Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma. "La France installe des dictateurs sur notre tête. Nous demandons juste que notre peuple soit respecté".
En juin 2021, le chef de l'Etat tchadien a envisagé une prolongation de la transition et annoncé le 1er mai le report du dialogue national, à la demande du Qatar, médiateur d'un "pré-dialogue" qui piétine depuis deux mois à Doha entre la junte et les innombrables groupes rebelles. La présidence française avait réagi en se disant "attachée" à un dialogue dans les "meilleurs délais possibles", puis en proposant quelques jours plus tard l'aide de la France.
Le 6 avril, la plateforme d'opposition Wakit Tamma avait annoncé la suspension de ses pourparlers avec la junte en dénonçant notamment "une communauté internationale qui s'obstine à soutenir vaille que vaille un régime illégal et illégitime".