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15 juin 2025
REQUIEM POUR UN MASSACRE
Au Sénégal, en décembre 1944, plusieurs centaines de tirailleurs étaient massacrés à Thiaroye. Un documentaire revient sur cette tragédie jamais totalement éclaircie
On sait qu’ils ont été enterrés dans ce périmètre, mais où exactement ? « Qu’est-ce qui nous dit qu’on n’est pas en train de marcher sur eux ? » s’interroge, face à la caméra, le jeune comédien Babacar Dioh, qui a lui-même grandi à Thiaroye. Dans cette ville de la périphérie de Dakar, dont le nom est à la fois associé à la Seconde Guerre mondiale et aux crimes coloniaux, nul mausolée n’honore la mémoire des tirailleurs sacrifiés le 1er décembre 1944.
Dans « Thiaroye 44 », diffusé ce 14 mai sur France 24 (et qui sera repris en septembre sur TV5 Monde et Public Sénat), les réalisateurs Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors s’efforcent de ressusciter les tirailleurs de Thiaroye, après plus de soixante-dix-sept années de déni.
En cette fin de novembre 1944, plusieurs centaines de ces soldats africains, démobilisés après avoir été faits prisonniers de guerre en France, sont regroupés dans le camp militaire de Thiaroye, de retour vers leur pays natal. Les uns sont originaires du Sénégal, d’autres du Dahomey (l’actuel Bénin), du Soudan français (l’actuel Mali), de Côte d’Ivoire ou de Guinée. Le pays pour lequel ils ont combattu, lui, a fait abstraction des indemnités et des primes qui leur étaient dues.
Quand la grogne monte dans leurs rangs, la riposte française se fait sanglante. Le 1er décembre 1944, à l’aube, des soldats et des gendarmes français sous les ordres du général Marcel Dagnan ouvrent le feu sur les tirailleurs qui revendiquent leur solde. La terre de Thiaroye deviendra la fosse commune de ceux qui passent pour de dangereux mutins.
Questions sans réponse
Si l’événement est connu de longue date, des zones d’ombre demeurent. Deux questions, en particulier, restent non résolues : combien de tirailleurs ont trouvé la mort dans ce massacre et où leurs dépouilles ont-elles été enterrées – ou, plutôt, dissimulées sans recevoir de sépulture décente ?
En octobre 2014, en marge du sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), à Dakar, François Hollande avait fait une halte au cimetière de Thiaroye pour y prononcer un discours qui se voulait symbolique. Le président français, dont les déclarations sont en partie reprises dans le film, célébrait tout à la fois la « mémoire glorieuse » et la « mémoire douloureuse » unissant la France à ses anciennes colonies. Au cœur de cette histoire commune, selon lui, une « dette de sang qui unit la France à plusieurs pays d’Afrique, dont le Sénégal ».
François Hollande reconnaît alors que « les événements qui ont eu lieu ici, en décembre 1944, sont tout simplement épouvantables, insupportables ». Or la France, assure-t-il, « se grandit chaque fois qu’elle est capable de porter un regard lucide sur son passé ». « La répression sanglante de Thiaroye » est alors évoquée explicitement. Faut-il y voir un virage dans le storytelling français ?
Déclic
Ce discours, aux paroles empreintes de noblesse, laisse imaginer un aggiornamento. Il provoquera un déclic chez les deux jeunes réalisateurs, qui décident alors de se lancer dans ce projet de documentaire. François Hollande n’avait-il pas promis qu’il remettrait au Sénégal les archives françaises sur Thiaroye ?
Pourtant, selon François-Xavier Destors, « François Hollande n’a rien fait par la suite. » « Qualifier ce massacre de ‘répression sanglante’ pose par ailleurs un problème, ajoute-t-il. Car, en France, la version d’une mutinerie trop sévèrement réprimée est toujours en vogue dans les milieux militaires, voire chez des historiens réputés. »
Les spectres de la nouvelle guerre agressive et néocoloniale de l’empire russe, avide de plus de territoires, projettent leurs ombres sombres sur ces jours, qui sont habituellement liés à la célébration de la paix.
Cette année, les célébrations de la victoire dans la Seconde guerre mondiale sont assombries par le sang et la souffrance sur le territoire de l’Ukraine et la destruction des villes ukrainiennes.
Les spectres de la nouvelle guerre agressive et néocoloniale de l’empire russe, avide de plus de territoires, projettent leurs ombres sombres sur ces jours, qui sont habituellement liés à la célébration de la paix.
L’agression russe, illégale et non provoquée, contre son petit et démocratique voisin devrait nous faire réfléchir à la manière dont la mémoire peut être violée au nom des politiques néo-impériales.
L’événement traditionnel sur la Place Rouge à Moscou a progressivement changé son objectif initial. Il était censé être l’humble expression de la gratitude et du souvenir des héros soviétiques de nombreuses nations, dont les Russes et les Ukrainiens, mais il s’est transformé en exhibition propagandiste organisée par l’Etat, et en démonstration de sa puissance.
Ces dernières années, des menaces accompagnaient généralement les discours, mais cette année, les menaces se sont matérialisées en une véritable guerre. L’héroïsme des victimes de la Seconde guerre mondiale a été exploité pour justifier la mainmise d’un régime autoritaire impitoyable et ses rêves expansifs de reconquête coloniale.
L’expérience tchécoslovaque de la Seconde guerre mondiale avec un voisin puissant (l’Allemagne nazie totalitaire), qui a envahi un petit pays voisin sous le prétexte de «libérer» la population germanophone, a été la préface d’une guerre bien plus grande -car cette «libération» se poursuivait sans être arrêtée. Il ne faudrait pas oublier cette leçon apprise.
La Tchécoslovaquie a connu une autre fausse «libération» en 1968, lorsqu’une armée d’invasion de près d’un demi-million de soldats a exécuté l’ordre de Moscou et tué les espoirs et promesses de liberté du Printemps de Prague. L’occupation soviétique ultérieure a transformé un pays fier et indépendant, en une colonie soviétique brisée à laquelle l’Europe a été kidnappée -comme Milan Kundera l’a rappelé au monde dans son essai brillant1.
Dans d’autres parties de la planète, les années 60 ont été plus chanceuses et apporté de grands mouvements de décolonisation. Les empires ont été ébranlés et de nombreuses nations de différents continents ont pu goûter à la liberté. Les anciens satellites soviétiques, comme la Tchécoslovaquie ainsi que les nations maintenues au sein de l’empire russe, puis soviétique, ont dû attendre encore trente ans pour connaître la même satisfaction. Mais avec la fin de la Guerre froide, ils ont également savouré leur moment de joie. C’est à cela que ressemblait une véritable libération.
La victoire dans la Seconde guerre mondiale, ainsi que le processus de décolonisation et la fin de la guerre froide ont été les plus grands bonds de l’humanité vers la liberté du 21e siècle. Son avènement a fait naître l’espoir que les «moments de Munich», où un petit Etat devenait la victime d’un plus grand voisin, et les «doctrines Brejnev» de souveraineté limitée ne se répéteraient plus.
La guerre, que choisit Poutine, est en train de voler la paix et la vie à des millions d’Ukrainiens, mais elle finira par nous hanter tous. La société russe en subira également les conséquences. Les cadavres de soldats retournant à leurs mères et à leurs épouses, dans des sacs, ouvrent un autre chapitre tragique de l’histoire compliquée de la Russie. L’économie russe se réduira au niveau des années 90 et toute la croissance économique et la prospérité des 30 dernières années seront effacées. La Russie finira comme un pays pauvre et isolé. La guerre de Poutine n’est pas dans l’intérêt de la Russie.
La transformation du gaz et du pétrole en armes de guerre a un impact négatif sur de nombreuses économies en Europe et ailleurs. L’Armée russe, visant l’infrastructure de stockage des céréales, et le blocus russe des ports et autres voies d’exportation peuvent provoquer la faim d’autres millions de citoyens dans de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient.
Les donateurs traditionnels de l’Ue et des Etats-Unis verront leurs économies affaiblies et leur capacité à fournir une aide robuste au développement aux pays plus pauvres/en développement sera considérablement réduite. Ils devront entreprendre un gigantesque effort de reconstruction en Ukraine. Ces ressources manqueront ailleurs.
Personne dans le monde n’avait besoin de cette guerre, mais le Mal ne parviendra pas à l’emporter. Nous devons tous refuser les fantômes des âges coloniaux, les fantômes du néo-impérialisme, nous ne pouvons pas permettre que l’ordre international, fondé sur des règles, soit détruit et remplacé par la division de la carte politique en sphères d’influence, fondée sur le pouvoir. L’agression illégale ne peut être tolérée et toutes les personnes éprises de paix devraient s’unir pour envoyer le signal anti-guerre. Rejetons les analogies orwelliennes où la vérité est un mensonge et où la guerre est appelée «libération».
Soutenons l’Ukraine et espérons que l’année prochaine, les célébrations de la fin de la Seconde guerre mondiale reviendront à ce qu’elles devraient être – le souvenir des victimes et héros tombés au combat et la promesse de paix.
1- UN OCCIDENT KIDNAPPÉ ou la tragédie de l’Europe centrale“ de Milan Kundera (Gallimard, « Le Débat ». 1983/5 n° 27, pages 3 à 23)
Par Roger Koude
LA JUSTICE PENALE INTERNATIONALE EST-ELLE VERITABLEMENT L’ARME DES PUISSANTS ?
En cette période de commémoration des génocides du siècle dernier, parfois qualifié de «Siècle des génocides», il est important de débattre de l’un des moyens idoines mis en œuvre par la Communauté internationale pour faire face aux crimes internationaux
«La Justice pénale internationale, par sa seule présence, insécurise tous les pouvoirs du monde -les autocratiques comme les démocratiques- en leur signalant qu’ils ne seront jamais complètement quittes.» Antoine Garapon, Des crimes qu’on ne peut ni punir ni pardonner, Paris, Odile Jacob, 2002, p.345
En cette période de commémoration des génocides du siècle dernier, parfois qualifié de «Siècle des génocides», il est important de débattre de l’un des moyens idoines mis en œuvre par la Communauté internationale pour faire face aux crimes internationaux. En effet, le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le crime d’agression sont des crimes qui heurtent la conscience de toute l’humanité et requièrent justement des moyens idoines. Certes, il existe depuis le 1er juillet 2002, pour la première fois de l’histoire de l’humanité et du Droit international, une juridiction pénale internationale permanente qui est la Cour pénale internationale (Cpi). Mais l’une des questions récurrentes qui se posent avec acuité, comportant souvent une part d’accusation, porte à la fois sur le magistère universel et l’opposabilité de cette juridiction née d’un traité international indépendant des Nations unies : le Traité de Rome du 17 juillet 1998.
Une accusation qui ne faiblit pas !
De la création du Tribunal militaire international de Nuremberg (Tmi) à celle de la Cour pénale internationale, en passant par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (Tpiy) et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir), il n’est pas rare d’entendre dire que la Justice pénale internationale est/serait l’arme des puissants.
Plus en détail, la Cpi, par exemple, relèverait, dit-on, d’une stratégie de domination et serait, notamment au travers de ses activités de poursuites, dirigée exclusivement contre certaines régions du monde, dont l’Afrique. Bien que trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (la Chine, les Etats-Unis et la Russie) ne soient toujours pas des Etats parties au Statut de Rome précité, presque vingt ans après son entrée en vigueur le 1er juillet 2002, et qu’ils aient des relations plutôt tendues avec la Cpi, l’idée que cette juridiction pénale internationale serait l’arme des puissants ne faiblit pas pour autant.
Or, à la lumière des faits et de l’effectivité de sa pratique, cette juridiction semble «insécuriser» davantage les dirigeants des Etats les plus puissants ! D’ailleurs, l’une des preuves les plus tangibles de cette réalité observable, mais souvent occultée, en a été donnée, entre autres, par les sanctions prises par l’Administration Trump en 2020 contre la Cpi (cf. l’Executive Order, le décret présidentiel pris par Donald Trump le 11 juin 2020). Aux termes de ce décret unanimement dénoncé, y compris aux Etats-Unis, les sanctions américaines visaient le personnel de la Cpi et tout acteur coopérant avec cette juridiction dans le dossier afghan ou dans d’autres dossiers mettant en cause les alliés des Américains. Il a fallu attendre l’élection de Joe Biden à la présidence américaine pour que ce décret soit révoqué, le 2 avril 2021, sans pour autant que les Etats-Unis aient ratifié le Statut de Rome qui crée la Cpi.
Le principe du défaut de pertinence de la qualité officielle, consacré depuis les Principes de Nuremberg (cf. Principes III), le caractère intrinsèquement imprescriptible des crimes internationaux, la vocation universelle de cette juridiction, etc., font de la Justice pénale internationale une véritable arme de dissuasion judiciaire à l’échelle mondiale et, sans doute, l’un des instruments idoines pour faire reculer l’impunité dans le monde.
Les préoccupations spécifiques de certains Etats
Il est à souligner qu’à la méfiance globale, notamment vis-à-vis de la Cpi, viennent s’ajouter les préoccupations spécifiques de certains Etats parmi les plus puissants, à l’instar des Etats-Unis. En effet, s’il est difficile de reprocher aux Etats-Unis une opposition de principe à la Justice pénale internationale, compte tenu notamment du rôle déterminant qu’ils ont eu à jouer dans la création et le fonctionnement du Tribunal militaire international ad hoc de Nuremberg, il est cependant possible de relever au moins trois principaux facteurs explicatifs de la crispation de cet Etat, notamment vis-à-vis de la Cpi :
La menace que représenterait la notion de «crime d’agression» (cf. article 8 bis du Statut de la Cpi) avec, entre autres comme conséquences pour les Etats, la restriction du libre choix de recourir à la Force armée ;
Le risque d’exposer les militaires et d’autres citoyens américains en opérations extérieures à d’éventuelles poursuites judiciaires internationales ;
L’attachement à la souveraineté judiciaire des Etats-Unis, considérée comme un rempart national face à toute influence extérieure en matière de Justice, etc.
Mais si la Justice pénale internationale n’est pas véritablement l’arme des puissants, comme on peut possiblement en donner la démonstration, est-elle pour autant le rempart des faibles et le bouclier des droits de l’Homme que l’on évoque souvent ? Permet-elle réellement à l’humanité de se prémunir contre les risques de commission de nouveaux crimes internationaux, dont le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre ou le crime d’agression ?
L’actualité du débat et l’épineux dossier ukrainien
La situation actuelle en Ukraine, où des crimes relevant de la compétence de la Cpi seraient commis, est un véritable test et un nouveau défi pour la Communauté internationale. D’ailleurs, le Procureur général de la Cpi, Karim Khan, a exprimé la volonté de son institution d’ouvrir une enquête concernant cette situation où l’un des Etats les plus puissants au monde, la Russie, est impliqué. Son appel aux Etats parties à lui renvoyer la situation de l’Ukraine, afin d’accélérer la procédure, a bénéficié d’un écho favorable auprès de 41 Etats (essentiellement européens !). Et le 2 mars dernier, l’ouverture d’une enquête sur les crimes internationaux qui auraient été commis en Ukraine depuis le 21 novembre 2013, a été annoncée.
Bien évidemment, on est encore loin des poursuites et sanctions effectives contre les auteurs présumés des crimes allégués, en raison notamment de la difficulté liée au fait que l’Ukraine tout comme la Russie soient des Etats tiers au Statut de la Cpi et que, sans la coopération effective de ces deux Etats (en particulier de la Russie, qui est régulièrement accusée de certains faits), le travail de la cour basée à La Haye ne sera pas du tout aisé.
Cependant, la démarche, en elle-même, témoigne déjà sans ambiguïté de la volonté inchangée d’une partie de la Communauté internationale de faire de cette juridiction pénale permanente un instrument essentiel de répression des crimes qui heurtent la conscience de l’humanité, où qu’ils aient été commis et quelle que soit l’identité ou le statut officiel de leurs auteurs présumés…
Par Benoît SÈNE
IL VAUT MIEUX CONSTRUIRE DES PONTS QUI RELIENT QUE DES MURS QUI SEPARENT
Le président de la République, Macky Sall, a bien compris cette assertion hautement humaniste, au sens de raffermir les relations humaines dans notre espace de vie commune qui sous-tend le concept de Nation
Le président de la République, Macky Sall, a bien compris cette assertion hautement humaniste, au sens de raffermir les relations humaines dans notre espace de vie commune qui sous-tend le concept de Nation. Celle-ci étant généralement considérée comme le commun vouloir de vivre ensemble dans le même espace inclusif. Autrement dit, l’appartenance à une communauté politique (polis) établie sur un territoire défini. Combien de Sénégalais vivant de part et d’autre d’un cours d’eau, lac, fleuve ou bras de mer, se sont au moins une fois sentis exclus de ce territoire, n’ayant presque plus le sentiment d’appartenir à la même Nation ?
Que de fois n’a-t-on pas subi des tracasseries de toutes sortes lors d’un voyage pour rallier des parties du pays entrecoupées par des eaux ! Des zones complètement isolées du reste du pays, surtout en période d’hivernage.
Il nous est arrivé à maintes reprises de visiter une localité du pays et que nos hôtes nous demandent «comment vont les Sénégalais ?».
Cette phrase nous laissait toujours sans voix.
Il faut parcourir le territoire national pour se rendre compte des prouesses infrastructurelles qui se réalisent dans notre pays, sous l’ère de son Excellence Macky Sall, faisant ainsi de la continuité du territoire national une réalité tant chantée et rêvée.
De Matam à Saint-Louis jusqu’à Ziguinchor, de Dakar à Sédhiou en passant par Fatick, Foundiougne, Marsassoum et Karantaba, le Sénégal, dans son entièreté, est désormais connecté par des voies de communication terrestre qui rendent l’accès à certaines localités, jadis trop éloignées, facile et rapide.
Le pont sénégalo-gambien de Farafenni, le pont de Marsassoum et le pont de Foundiougne, qui vient d’être inauguré ce samedi 26 mars 2022, pour ne citer que ceux-là, entre autres ponts de Fanaye, Wendou, Bosséabé et Ganguel Souleh, ont fini de désenclaver le Sénégal. Nul ne doute qu’un pays ne peut se développer sans infrastructures. Les infrastructures décloisonnent et valorisent nos terroirs, elles favorisent la libre circulation des personnes et biens, renforcent l’intégration et la cohésion nationales. C’est ainsi qu’on consolide une Nation.
Avec la mise en circulation effective du Train express régional (Ter) conjugué au prochain Bus rapid transit (Brt), sans compter les autoponts sur les grandes artères de la capitale dakaroise, force est de constater et d’apprécier les efforts consentis par le chef de l’Etat dont la vision est en train d’être matérialisée par son ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Amadou Mansour Faye, qui accomplit un travail titanesque, sans tambour ni trompette.
Le Sénégal que nous voulons est ce Sénégal d’équité territoriale et d’inclusion sociale que nous sommes en train de connaître sous l’impulsion du Président Macky Sall. Un Sénégal réconcilié, où il n’y aura plus de citoyens à part entière et de citoyens entièrement à part.
C’est heureux de voir notre pays s’engager dans cette dynamique d’interconnexion des voies de communication terrestre, par la construction de ponts et autres ouvrages d’art et pistes rurales devant davantage rapprocher les populations de tous bords, au lieu de les cloisonner derrière des murs virtuels qui attisent la haine et la peur véhiculées par un discours violent amplifié par les réseaux sociaux.
Chers compatriotes, voyageons ; sortons de nos conforts ; prenons la route ; allons à la découverte de notre cher Sénégal, un riche et beau pays qu’il nous reste à connaître et chérir.
Benoît SÈNE
Responsable politique à Pikine Saint-Louis
MACKY INVESTIT TAXAWU DAKAR
Après la cuisante défaite aux locales, le président investit sur Alioune Ndoye, Jean B. Diouf, Bamba Fall et Juliette Zenga qui ont gagné leurs communes à Dakar
Après la cuisante défaite aux locales, Macky Sall investit sur les personnalités politiques qui ont gagné leurs communes à Dakar. Ministre des Pêches et de l’économie maritime, maire de Plateau, Alioune Ndoye conduit la liste Benno bokk yakaar dans la capitale. Il est suivi de Ndèye Saly Diop Dieng, Bamba Fall, Juliette Zingan, Djibril Wade, Jean Baptiste Diouf et Ndèye Fatou Diouf.
Il y a une lecture simple à faire : il a parié sur l’aura, qu’il espère intacte, des maires de Médina et Biscuiterie, qui l’ont rejoint après les élections pour essayer de réduire l’écart avec Yaw, qui a eu plus de 90 mille voix de plus que sa coalition lors de la dernière élection. Il y a aussi la deuxième lecture : Alioune Ndoye et Jean Baptiste Diouf ont été élus et réélus sur la liste de Taxawu à Dakar en 2009 et 2014, avant de rompre avec Khalifa Sall, qui a été le parrain politique de Bamba Fall.
Aujourd’hui, le maire de Médina est devenu le plus grand pourfendeur de ses ex-camarades. Il y a aussi Juliette Zingan, députée sortante comme Ndèye Fatou Diouf, qui a été longtemps directrice de Cabinet de Barthélémy Dias à la mairie de Mermoz-Sacré Cœur. Ndèye Fatou Diouf, députée Apr de Hann Bel Air, était 2ème sur la liste nationale de Bby en 2017.
«LE PROJET DE LA FAMILLE LIBERALE EST DE RESTER 50 ANS AU POUVOIR»
Selon Idrissa Seck, les Libéraux travaillent à se maintenir au pouvoir pendant au moins 50 ans. Le leader de Rewmi a fait cette révélation jeudi dernier, à Thiès, dans le cadre d’une rencontre de remobilisation des troupes en direction des Législatives du 31 juillet.
Alors que le débat sur une 3ème candidature de Macky Sall n’est pas encore tranché, Idrissa Seck dessine les contours de la succession. Le leader de Rewmi est-il le cheval de Troie de Macky Sall ? Ce dernier va-t-il mettre le pied à l’étrier et tenter une candidature assez risquée ? En tout cas, la majorité actuelle ne compte pas laisser le pouvoir aussi facilement. «Le projet politique de la famille libérale, c’est de rester pendant au moins 50 ans au pouvoir. Nos objectifs sont donc assez clairs», a dit le leader de Rewmi jeudi dernier dans le huis clos d’une rencontre avec les femmes leaders, au Cyber campus de Thiès.
Cette sortie n’est pas nouvelle. En effet, Me Abdoulaye Wade, au pouvoir de 2000 à 2012, a toujours théorisé le maintien des Libéraux au pouvoir au moins 50 ans. Mais, la sortie du leader de Rewmi lève un coin du voile sur les intentions de Macky Sall. La semaine dernière, le président de la République fustigeait la limitation des mandats lors d’une rencontre avec les Young leaders.
«L’enjeu des Législatives, c’est la solidité du régime»
Devant plusieurs têtes de listes dissidentes lors des dernières Locales, venues lui renouveler leurs engagements afin d’aller dans l’unité aux Législatives du 31 juillet 2021, l’ancien Premier ministre estime que «Bby Thiès doit tout faire pour que le Président Macky Sall sente que les Thiessois ont largement contribué à la victoire aux Législatives». Pour lui, Thiès doit mériter les stations qui seront servies après les élections. «Il faut aller vers les populations et faire face à ceux qui sont en train de tout faire pour discréditer le pouvoir. On reconnait qu’il y a des difficultés dans le pays liées au contexte économique mondial (Covid-19 et guerre en Ukraine). Mais il faut reconnaitre que le Président Macky Sall fait tout pour soulager les populations, avec les bourses familiales, les transferts cash, etc.», a-t-il ajouté.
«Montrer au monde entier qu’il n’y a pas de divorce entre le Président et les populations»
Avant de poursuivre : «L’enjeu des Législatives, c’est la solidité du régime. Le Président Macky Sall est le président de l’Union africaine. Ainsi, tout ce qui se passe au Sénégal a une répercussion mondiale. Il nous faut une large victoire pour montrer au monde entier qu’il n’y a pas de divorce entre le Président Macky Sall et les populations.» Mais, Idrissa Seck considère que l’enjeu du moment, c’est de réunir toutes les forces vives. «Notre défaite aux Locales est née de la dispersion de nos forces, mais pas de l’absence de forces. La première mission, c’est de rassembler nos forces afin d’être contributeur, sinon le premier sur la liste lorsque le Président Sall consultera les performances de Bby dans chaque département », confie-t-il.
Le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a rappelé son expérience pour être sur la scène politique depuis plusieurs décennies. «D’ailleurs, c’est pourquoi certains me prennent pour un dinosaure politique. En vérité, j’ai commencé la politique à l’âge de 15 ans, lorsque Me Abdoulaye Wade venait chez nous à Grand-Thiès. J’ai constaté à Thiès, un choc de leadership atomisé. C’est à la fois une force et une faiblesse. Aujourd’hui, il s’agit de voir comment manager le leadership thiessois. Car en politique, les frontières ne s’effacent jamais», dira-t-il. Il ajoute : «Si j’ai pu tenir pendant 20 ans sans sombrer, c’est parce que les Thiessois m’ont couvé. Je compte sur vous, individuellement et collectivement, pour la victoire aux Législatives du 31 juillet 2022.»
S’agissant des Législatives, Idrissa Seck affirme qu’aucun «membre de la coalition présidentielle ne doit échapper à notre formation. On va dresser la liste pour être sûr qu’au moment de dérouler la stratégie, aucune identité remarquable ne nous échappe et fasse défaut. Le potentiel de chacun sera maximisé et qu’on puisse compter sur chacune et chacun de vous».
NOUVELLES EPREUVES IMPOSEES AUX ETUDIANTS
À l’université, il y a un parcours de combattant à faire : entre galères, échecs et déceptions, il faut s’armer de courage pour entretenir ses rêves
A l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, les jeunes bacheliers sont stressés et angoissés à l’entame de leur première année. Si les vocations peuplent la tête de certains dès le bas âge, la réalité impose à certains d’y renoncer : il y a des orientations imposées et le choix des filières… A l’université, il y a un parcours de combattant à faire : entre galères, échecs et déceptions, il faut s’armer de courage pour entretenir ses rêves.
Bac S2 en poche, elle rêvait de faire médecine ou pharmacie. Mais, elle s’est retrouvée à la Faculté des sciences juridiques et politiques pour faire… sciences politiques. C’est un bug dans ses études, mais Houlimatou tient encore le rythme après avoir évacué les déceptions et réussi son adaptation. «C’est incroyable de subir ça. J’ai réussi à valider ma première année, mais d’autres n’ont pas eu la même chance. Ils ont quitté pour aller faire d’autres formations dans le privé ou des concours après. D’autres ont tout simplement cartcouché», expose cette étudiante de 20 ans.
Avec cette orientation imposée par la plateforme Campusen qui gère tout le processus, les plans échafaudés pour son avenir sont tombés à l’eau. Il faut s’inventer un nouveau destin. «Je n’ai pas le choix de toute façon…», enchaîne-t-elle. «Mon choix, c’était de devenir avocate. Mais après, j’ai dit non je ne veux pas défendre les criminels, les violeurs. Ensuite j’ai dit, je veux être pilote car ça m’intéresse, mais c’est un choix qui n’a pas duré parce que ça demande trop d’études compliquées et je n’aime pas les mathématiques qui sont compliquées. Et enfin, j’ai dit journaliste, mais il fallait aller en série L et puisque ma mère a fait série littéraire… ; elle n’a pas pu avoir son Bac. Du coup pour moi, aller en série littéraire, c’est vraiment préparer son chômage», explique Awa Valeria Sy, étudiante en licence 3 à la Faculté des sciences et techniques (Fst) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Après plus de trois ans, elle nage dans l’incertitude, ce qui témoigne de la complexité de l’enseignement supérieur et de l’angoisse des jeunes étudiants désireux de poursuivre leurs études supérieures.
Quelques années encore à l’université, la plupart des étudiants ont du mal à dissiper les doutes qui les habitaient déjà avant de venir au temple du savoir. «L’université, c’est un monde peu isolé, avec trop de compétitions, trop de monde», enchaîne-t-elle.
La plupart des étudiants qui débarquent à l’Ucad, c’est la grosse découverte, la grande rupture. Sans filet social, l’envie s’éteint pour certains qui ont déjà des difficultés d’hébergement, d’orientations pédagogiques. «Quand je suis venu en 2020, c’est à Niarry Tally que j’ai fait mes premiers jours. La personne qui devait m’accueillir, je n’ai pas pu la joindre jusqu’à 20h. Je l’ai appelée durant toute la journée, mais en vain. C’est après que j’ai contacté un ami de l’Amicale de la commune de Ndiognick qui m’a finalement hébergé», raconte Aliou Séne, 22 ans, étudiant au département de sociologie. «J’étais stressé, j’ai perdu le sommeil mes premiers jours à l’université», se rappelle-t-il. Inscrit au département de philosophie, Abdoulaye Dione, 20 ans, était plein de vie et de rêves après avoir décroché son Bac. A l’Ucad, on doit vaincre ses doutes et les réalités du monde universitaire, il faut les accepter. «Je suis nouveau bachelier et je viens du lycée de Karang. Mais vivre à l’université, c’est vraiment très difficile. Les conditions sont très différentes de celles au lycée. Je suis très loin de chez moi, de tous mes repères. Je stresse. Mais comme on est là, on doit gérer», soutient-il.
Comme lui, Mamadou Diène, 19 ans, étudiant en première année à la Faculté des sciences économique et de gestion (Faseg), abonde dans le même sens. «Je viens du lycée technique El hadji Abdoulaye Niass de Kaolack. C’était mon rêve de venir à l’université mais ici, c’est un autre univers, contrairement au lycée où j’étais auprès de mes parents. Certes on a une vie collective mais d’autre part, c’est aussi une vie individuelle», commente le bonhomme qui rêve de devenir comptable au niveau international.
La peur du redoublement
A l’université, il faut s’organiser et anticiper. Persévérance et patience sont indispensables. Il est 13h au niveau de la Faculté des lettres et sciences humaines. La zone où se font les inscriptions pédagogiques est très animée, surtout avec le début des cours des nouveaux bacheliers. Au niveau du département de Lettres modernes (Lm), plusieurs étudiants sont devant le tableau d’affichage où flotte l’emploi du temps des cours. Certains prennent des notes avec des stylos, d’autres profitent des facilités qu’offre la technologie en photographiant avec leurs smartphones. Des appréhensions, Baba Thiam, étudiant au département de géographie en licence 3, témoigne des réalités de l’université. «Etre étudiant aujourd’hui, c’est très difficile. C’est la galère, surtout ici à l’Ucad, la 15ème région du Sénégal. Il y a un autre problème, c’est le logement», dit-il. C’est une réalité qui pèse sur de nombreux étudiants. En plus de vivre cette angoisse, ils sont tétanisés par une autre peur : le redoublement. Et le système Lmd (Licence, maitrise, doctorat). «Je ne me sens pas du tout à l’aise ici. Certains cours m’intéressent, d’autres non. Je ne me reconnaissais pas, où est passée l’élève studieuse que j’étais au lycée ? Je risque même de reprendre l’année parce que j’ai raté beaucoup de cours», regrette une jeune fille avec une voix étreinte par la tristesse. Elle est résignée et condamne un système qui est en train de sacrifier plusieurs générations. «Mais il faut avoir un mental fort pour rester à l’Ucad», glisse un autre étudiant juste à côté et qui prêtait une oreille attentive à la conversation.
LES FRUSTRATIONS À YEWWI ASKAN WI ET LE MAINTIEN DES LIBÉRAUX AU POUVOIR À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE SAMEDI
Les frustrations à Yewwi askan wi nées des investitures aux législatives du 31 juillet et le projet politique des Libéraux de se maintenir au pouvoir pendant au moins 50 ans, ressorti par Idrissa Seck, sont largement au menu des quotidiens reçus samedi
Dakar, 14 mai (APS) – Les frustrations à Yewwi askan wi nées des investitures aux législatives du 31 juillet et le projet politique des Libéraux de se maintenir au pouvoir pendant au moins 50 ans, ressorti par Idrissa Seck, sont largement au menu des quotidiens reçus samedi à lAPS.
Concernant les investitures à Yewwi askan wi, Bës Bi Le Jour note que ’’Bamba Dièye, Guirassy et Cie déposent leur liste de griefs’’. ‘’Les leaders frustrés de la coalition Yewwi askan wi (Yaw) ont fait face à la presse, hier, pour dénoncer ce qu’ils appellent un +accaparement de leur appareil politique+. Cheikh Bamba Dièye, Guirassy et Cie ont chargé Khalifa Sall qui a fait les investitures mais aussi Sonko’’, écrit la publication.
’’Tirs groupés sur Khalifa Sall’’, dit L’Info qui parle de ‘’rébellion à Yewwi askan wi’’.
Selon L’As, Cheikh Bamba Dièye et cie qui s’estiment ‘’lésés’’ dans la confection de la liste nationale de Yewwi ‘’accablent Khalifa Sall’’.
Au sujet de la liste de Yewwi à Dakar qui risque le rejet pour cause de non-respect de la parité, Source A note que Barthélémy Dias ‘’théorise le complot’’. ‘’Il persiste et signe en affirmant que la liste (…) sera validée à Dakar et que rien ne saurait l’empêcher’’, écrit la publication.
La frustration est ‘’toujours aussi vive’’ à Yewwi, mais ‘’dans l’ensemble le compagnonnage continue’’, relève EnQuête.
Ce journal signale par ailleurs que ‘’toutes les listes de parrainages pourraient être invalides’’. ‘’Dans une note par laquelle la CENA appelle les acteurs politiques à plus de calme et de sérénité, l’organisation de contrôle et de supervision des opérations électorales relève qu’aucun mandataire n’a scrupuleusement respecté les délais de dépôt des parrainages’’, écrit la publication.
Selon Sud Quotidien, la CENA ‘’sonne l’alerte’’.
En politique toujours, Le Quotidien se fait écho des ‘’confidences’’ de Idrissa Seck sur la ‘’succession’’ de Macky Sall en rappelant le projet politique des Libéraux de se maintenir au pouvoir pendant au moins 50 ans.
’’Selon Idrissa Seck, les Libéraux travaillent à se maintenir au pouvoir pendant au moins 50 ans. Le leader de Rewmi a fait cette révélation, jeudi dernier, à Thiès, dans le cadre d’une rencontre de remobilisation des troupes en direction des législatives du 31 juillet’’, rapporte le journal.
’’Cette sortie n’est pas nouvelle. En effet, Me Abdoulaye Wade, au pouvoir de 2000 à 2012 a toujours théorisé le maintien des Libéraux au pouvoir pendant au moins 50 ans’’, rappelle Le Quotidien qui affiche à la Une : ’’Idy rêve de Wade’’.
Selon WalfQuotidien, ’’Idy ressort la vieille maxime de Wade’’.
’’Elle avait fait débat, elle refait surface. La réunification de la famille libérale est plus que d’actualité. Cette fois-ci, c’est le président du parti Rewmi qui s’y met. Idrissa Seck, qui recevait à Thiès, au Cyber campus, des militants et responsables acquis à la cause de Benno bokk yaakaar, ces deux jours, a clairement indiqué la volonté d’installer sur du roc les libéraux au pouvoir. Et cela pour plusieurs années’’, souligne Bës Bi Le Jour.
Le Soleil revisite le ’’passé glorieux’’ du ’’foisonnement littéraire’’ à Saint-Louis.
’’L’histoire culturelle de Saint-Louis est restée profondément marquée par la vie littéraire intense de grands intellectuels qui ont fait rayonner la vieille cité par leur plume. De nombreux écrivains, poètes et romanciers sénégalais, originaires de cette ville multiculturelle se sont inspirés du talent de leurs preux devanciers métis pour tenir le flambeau de la culture très haut, raviver la flamme de la littérature négro-africaine d’expression française qui a accompagné la période coloniale dans la cité’’, écrit le journal.