Ken Bugul et Diary Sow ont transformé leur marginalisation en espace de création, leur solitude en force d'écriture. Leurs voix, entrecroisées lors du Salon du livre au féminin, dessinent une cartographie nouvelle de l'émancipation féminine
Dans l'écrin prestigieux du Musée des Civilisations noires, le Salon du livre au féminin a offert une plongée saisissante dans les méandres de la construction identitaire. Au cœur de cet événement littéraire devenu incontournable dans le paysage culturel sénégalais, deux voix de la littérature africaine, Ken Bugul et Diary Sow, ont partagé leurs réflexions sur ce processus complexe et permanent qu'est la quête de soi.
Le panel, orchestré par Amina Seck, a révélé comment l'identité se forge dans la résistance et la résilience. Ken Bugul a évoqué son parcours marqué par l'absence d'héritage affectif, transformant ce vide initial en force créatrice. De son côté, Diary Sow a décrit sa lutte contre les assignations sociales traditionnelles, illustrant comment le refus des conventions peut devenir le terreau fertile d'une identité authentique.
La marginalité, thème récurrent dans leurs témoignages, s'est dessinée non pas comme une fatalité mais comme un espace de liberté paradoxal. Qualifiées parfois de "folles" pour avoir osé défier les normes établies, ces femmes ont transformé leur mise à l'écart en opportunité d'émancipation. Leurs récits démontrent comment la société utilise souvent l'étiquette de la folie pour discréditer celles qui osent s'écarter des chemins tracés.
L'exil, qu'il soit géographique ou intérieur, est apparu comme un puissant catalyseur de la quête identitaire. Les intervenantes ont souligné comment le déracinement, malgré ses défis, peut devenir une terre fertile pour la reconstruction de soi. Face aux discriminations multiples - en tant que femmes, en tant qu'Africaines - elles ont développé une résilience qui nourrit leur créativité et leur engagement.
La littérature émerge comme un vecteur essentiel de cette quête identitaire. Le parcours de Ken Bugul, dont l'œuvre "Le Baobab fou" lui vaudra un doctorat honoris causa, illustre comment l'écriture peut transformer une expérience personnelle en héritage universel. Cette reconnaissance académique témoigne de la portée d'une œuvre qui transcende les frontières culturelles et générationnelles.
Ce dialogue intergénérationnel a mis en lumière une vérité fondamentale : la quête identitaire n'est jamais achevée. Elle se poursuit à travers les âges, les expériences, les rencontres, dans un processus de déconstruction et de reconstruction permanente. Les échanges de ce Salon ont démontré que cette quête, bien que profondément personnelle, résonne collectivement, tissant des liens invisibles entre les générations de femmes qui osent réinventer leur destin.
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THIAROYE-SUR-MER ACCUEILLE LE PREMIER BÉBÉ DE L’ANNÉE
Cette petite fille, septième enfant d'une jeune mère de 32 ans, a reçu un accueil exceptionnel de la part des plus hautes autorités sanitaires et sociales du pays
À Thiaroye-sur-Mer, le premier bébé de l’année 2025 a vu le jour précisément à minuit. Ce nouveau-né, une petite fille, est le septième enfant de Ndèye Anta Kama, âgée de 32 ans.
Pour célébrer cet événement, Mme le ministre de la Famille et des Solidarités, Maimouna Dièye, accompagnée du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, et du directeur général de la RTS, Pape Alé Niang, s’est rendue au poste de santé. Ensemble, ils ont comblé les parents de la petite fille de cadeaux : lait, couches, vêtements, produits cosmétiques et bien d’autres présents.
Mais les célébrations ne s’arrêtent pas là. Un compte d’épargne a été ouvert pour financer les études futures de l’enfant, et des projets d’autonomisation des parents sont également prévus. Le ministre de la Santé a profité de l’occasion pour annoncer des améliorations dans les services de maternité, pédiatrie et néonatalogie à travers le pays, rappelant l’importance de renforcer le plateau technique des structures sanitaires.
Marraine de l’enfant, Mme Dièye a exprimé son optimisme : « Avec une fille en premier, 2025 sera une année de paix et de prospérité. »
par Cheikh Faye
LE GOUVERNEMENT PRIS LA MAIN DANS LE SAC
EXCLUSIF SENEPLUS - Le communiqué sur les 108 millions destinés aux ex-détenus et aux victimes de la période pré-électorale dévoile des détournements de procédures inquiétants. Cette gestion met à mal le "Jub, Jubal, Jubanti"
Affaire des 108 millions : Un communiqué qui confirme et enfonce le gouvernement
Le brouhaha et la clameur publique qui ont suivi l’annonce de l’octroi d’un soutien de 108 millions au profit des ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale ont fini de contraindre le gouvernement à sortir de son mutisme. Il n’avait pas le choix face au tollé et à l’indignation qu’une telle mesure, décidée en catimini et au profit exclusif d’une poignée de militants du parti au pouvoir, a suscités même dans les rangs de Pastef.
À travers le communiqué, le gouvernement confirme les faits, mais aussi s’embourbe dans ses explications, lesquelles peinent à convaincre tout(e) citoyen(ne) doté(e), un tant soit peu, d’un esprit non partisan.
Confirmation d’une opération menée en totale opacité
Le communiqué confirme l’existence de l’Arrêté n°17 450 MFS/SG/CAJ du 30 juillet 2024 pris par le ministre de la Famille et des Solidarités et qui institue un Comité chargé de proposer une assistance aux ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale. Il confirme, en outre, l’allocation de 108 millions de francs CFA au profit de 112 dossiers médicaux pour aider à la prise en charge médicale de personnes blessées lors des manifestations politiques durant la période pré-électorale.
Toutefois, le gouvernement ne répond pas ou esquive les questions essentielles que se posent les Sénégalais notamment :
quelles ont été les actions entreprises, depuis la mise en place du Comité) pour porter l’information à toutes les personnes susceptibles d’être concernées ?
quelles sont les mesures d’accès à ces fonds et d’égalité de traitement qui ont été mises en place ?
comment les victimes ont été identifiées ?
comment peut-on déterminer qui est victime et qui ne l’est pas en dehors des procédures de justice ?
quels sont les critères de sélection qui ont permis de choisir 112 dossiers médicaux ?
Ces questions reviennent toujours dans les différentes interventions des citoyens(nes) faites à travers les réseaux sociaux et certains médias. Aucune réponse ou début de réponse de la part du gouvernement n’a été notée sur toutes ces questions et bien d’autres. Ce qui continue de jeter de légitimes suspicions sur cette opération aux relents purement partisans si l’on se réfère aux propos de plusieurs personnes indignées se réclamant de Pastef : les listes des bénéficiaires auraient été préparées dans les officines du parti. Qu’est-ce qu’on fait des autres Sénégalais(ses), qui ne sont pas militants(es) de Pastef et qui se réclament être des victimes ? Une question qui met en exergue l’impérieuse nécessité de respecter les principes d’égalité dans le traitement des citoyens(nes) et qui cantonne, à l’évidence, le « Jub, Jubal, Jubanti » au rang de simple slogan.
Des explications révélatrices de faits plus graves : des détournements d’objectifs et de procédures
« En attendant la disponiblité effective de ces fonds, le ministère de la Famille et des Solidarités a mobilisé les ressources de la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (OGPSN), en vertu de la Loi de Finances Initiale 2024.»
Ce passage du communiqué gouvernemental est gravissime ! Il constitue un aveu (reine des preuves) d’au moins de deux (2) « dialguati » de la part du gouvernement : un détournement d’objectif et un détournement de procédure.
En effet, aux termes du Décret n° 2024-940 du 5 avril 2024 portant répartition des services de l’État, le ministère de la Famille et des Solidarités compte en son sein plusieurs organes entrant dans sa sphère de compétences notamment la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (DGPSN) et le Fonds de Solidarité nationale (FSN). Ces deux entités ont des missions distinctes.
La mission du FSN est, entre autres, d’apporter une réponse immédiate et appropriée aux situations de crise et d'urgence concernant les personnes en situation de détresse, sinistrées, déplacées et de fournir un appui à la prise en charge de certaines catégories de soins médicaux. C’est à cette entité que devait relever le soutien accordé aux 112 dossiers médicaux et non à la DGPSN ! En effet, la mission de cette dernière, selon les dispositions du Décret no 2012-1311 du 16 novembre 2012 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de la DGPSN), est notamment d’impulser, de mettre en œuvre et de coordonner les politiques publiques en matière de protection sociale et de solidarité nationale dans le but de réduire la pauvreté et les inégalités. Un de ses programmes phares est celui des bourses de sécurité familiale dont les paiements s’effectuent sur la base d’un ciblage au moyen du Registre national unique (RNU) qui a permis d’identifier les ménages vivant dans l’extrême pauvreté afin de leur permettre d’accéder de façon équitable et transparente à des programmes de filets sociaux. La notion de « ménage » a sa signification ici, car elle guide les intervention de la DPPSN et s’oppose à celle d’« individu ». Selon l’ANSD (2014), le ménage est défini comme un groupe de personnes, apparentées ou non, vivant ensemble sous le même toit et mettant en commun tout ou partie de leurs ressources pour subvenir à leurs besoins essentiels, notamment le logement et la nourriture.
Au regard des différences dans les missions de la DGPSN et du FSN, le gouvernement ne pouvait prendre les crédits votés dans la LFI 2024 pour la DGPSN et les utiliser pour des actions qui n’ont rien à voir avec sa mission. Procéder de la sorte, c’est se rendre coupable d’un détournement d’objectif et d’un détournement de procédures. Le détournement d’objectif empêche la DGPSN de réaliser les missions pour lesquelles elle a été mise sur pied. Le détournement de procédure, consiste à recourir à une procédure autre que celle normalement applicable pour contourner des règles établies. Le gouvernement s’est rendu fautif de ces deux manquements graves. S’il l’a fait en connaissance de cause, il a commis une grave faute de gestion. Les organes de contrôle et de vérification (IGE, Cour des comptes) devraient voir tout cela de plus près. S’il l’a fait de bonne foi, il a agi par incompétence en plus de violer son slogan « Jub, Jubal, Jubanti ».
Nous continuons à réclamer toute la lumière sur cette affaire nébuleuse qui est en train de nous montrer le véritable visage des personnes qui se sont faites des héraults de la bonne gouvernance et de la transparence lorsqu’elles étaient dans l’opposition. Nous ne lâcherons rien !
PS : Mes pensées vont, en ce jour à un otage politique maintenu injustement et arbitrairement dans les liens de la détention du fait de la seule volonté du prince actuel. Je veux nommer le vaillant Moustapha Diakhaté. De Reubeuss où il se trouve, il est loin d’être seul. Nos prières l’accompagnent pour qu’il recouvre rapidement la liberté, car un sénégalais utile comme lui n’a pas sa place en prison.
Des Sénégalais rappellent subitement au régime de Diomaye Faye ses engagements électoraux sous forme de vœux de Nouvel An : panafricanisme, souveraineté, liberté, meilleures politiques publiques, notamment l’accès à la santé et l’emploi des jeunes.
À la veille de la Saint-Sylvestre, des Sénégalais ont investi la mythique place de l’Indépendance, située au cœur de la capitale. À cette occasion, AfricaGlobe TV a recueilli les vœux de Nouvel An des Dakarois, venus visiblement dire au revoir à 2024.
En dehors des vacanciers etrangers et d'autres Sénégalais de retour au pays, la majorité de nos interlocuteurs a formulé des vœux ouvertement politiques, voire panafricanistes. À l’unisson, les citoyens expriment leur souhait de voir un Sénégal libre, souverain et imprégné de panafricanisme, pour conduire le pays vers le développement et une meilleure qualité de vie. Ils appellent également à une politique renforcée d’accès à la santé, pour réduire les nombreuses difficultés auxquelles les patients sont confrontés dans les hôpitaux.
Ces vœux s’apparentent à un rappel adressé aux nouvelles autorités concernant les engagements pris, sur la base desquels elles ont été plébiscitées le 24 mars 2024 dès le premier tour, et confirmées lors des récentes élections législatives avec une majorité leur offrant une voie libre pour les réformes nécessaires.
Il est clair que les Sénégalais restent patients, malgré les difficultés actuelles, et continuent de placer leur confiance en leurs dirigeants, espérant que les promesses faites seront tenues.
UN DÉCRET PRÉSIDENTIEL POUR RÉFORMER LE COS-PETROGAZ
"J’ai pris un nouveau décret organisant le COS-PETROGAZ pour y donner plus de place à l’opposition, à la société civile, aux syndicats et à l’ordre national des experts", a déclaré le président Faye dans son discours à la Nation.
Lors de son adresse à la Nation, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé une réforme majeure concernant le Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ). « J’ai pris un nouveau décret organisant le COS-PETROGAZ pour y donner plus de place à l’opposition, à la société civile, aux syndicats et à l’ordre national des experts », a-t-il déclaré, soulignant une volonté d’inclusion et de transparence.
Cette réforme vise à garantir une gestion optimale des ressources pétrolières et gazières au profit de l’économie nationale et des générations futures. « Nous entendons ainsi garantir une exploitation transparente et équitable des ressources naturelles, en plaçant l’intérêt national au cœur des priorités », a affirmé le chef de l’État.
Le président a également insisté sur l’importance de cette mesure dans la transformation systémique qu’il appelle de ses vœux. « Aucun changement, aucune rupture n’est possible dans un environnement de corruption endémique. Si nous voulons le changement, nous devons résolument réformer nos institutions et nos pratiques », a-t-il souligné.
Avec cette refonte du COS-PETROGAZ, le Sénégal s’engage dans une démarche qui associe l’ensemble des acteurs nationaux à la gestion stratégique de ses ressources naturelles. « Cette réforme est une preuve de notre détermination à bâtir un modèle de gouvernance exemplaire et bénéfique pour tous les Sénégalais », a conclu le président Bassirou Diomaye Faye.
LANCEMENT DE LA PLATEFORME LIGEEYAL SA REEW POUR LES APPELS À CANDIDATURES
"Cette plateforme permettra à chaque Sénégalais, qu’il soit au pays ou dans la diaspora, de déposer sa candidature aux postes publics en compétition ou de proposer des projets et opportunités d’investissement", selon le chef de l'Etat.
Le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé le lancement imminent de la plateforme numérique "Ligeeyal sa reew", prévue pour le premier trimestre de 2025. « Cette plateforme permettra à chaque Sénégalais, qu’il soit au pays ou dans la diaspora, de déposer sa candidature aux postes publics en compétition ou de proposer des projets et opportunités d’investissement », a-t-il expliqué.
Cette initiative s’inscrit dans une volonté de démocratiser les processus de nomination et de favoriser l’égalité des chances. « J’ai déjà instruit le Bureau Organisation et Méthode de travailler à l’identification des postes clefs devant être mis en compétition et de proposer des règles d’organisation du comité de sélection des candidats », a-t-il précisé.
Le président a également souligné l’importance de cette réforme dans le cadre de son programme de bonne gouvernance. « Cette démarche vise à rapprocher l’État des citoyens et à renforcer leur rôle dans la construction nationale. Nous voulons faire de chaque Sénégalais un acteur décisif du changement », a-t-il affirmé.
Avec cette initiative, le Sénégal entend se positionner comme un modèle de transparence et d’innovation dans la gestion publique. « Ces réformes témoignent de notre engagement à placer le citoyen au cœur de l’action publique et à bâtir un Sénégal uni, juste et prospère », a conclu le président.
DIOMAYE RÉAFFIRME L’ENGAGEMENT MÉMORIEL DE L’ÉTAT ENVERS LES TIRAILLEURS
« Nous avons commémoré, pour la première fois, l’anniversaire du massacre de Thiaroye. Nous avons voulu rendre hommage aux victimes et graver leur mémoire dans notre conscience collective. »
Dans son discours à la Nation, le président Bassirou Diomaye Faye a rappelé l’importance du devoir de mémoire, en commémorant pour la première fois le massacre de Thiaroye.
« Nous avons commémoré, pour la première fois, l’anniversaire du massacre de Thiaroye. Nous avons voulu rendre hommage aux victimes et graver leur mémoire dans notre conscience collective. »
Le chef de l’État a également souligné l’enjeu historique de cet acte : « Il s’agit de jeter les bases de la restauration de la vérité historique sur cet épisode tragique de notre histoire. »
En élargissant cette démarche, il a ajouté : « Nous ne pouvons rechercher la vérité sur des faits survenus il y a 80 ans et accepter l’omerta sur les évènements tragiques vécus ces quatre dernières années. Ce faisant, il ne s’agira pas d’une revanche à prendre, mais d’une justice à rendre aux victimes et à leurs familles. »
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LE NOUVEAU SÉNÉGAL DE DIOMAYE
Déclaration de patrimoine pour tous les agents publics, refonte du Cos-Petrogaz : le président de la République marque ses vœux de nouvel an du sceau de la rupture. Sa vision dessine un pays plus transparent et souverain
Dans son premier discours de vœux à la nation, prononcé ce 31 décembre 2024, le président Bassirou Diomaye Faye a présenté une feuille de route ambitieuse pour transformer le Sénégal. Cette intervention, neuf mois après son élection historique et six semaines après la victoire de sa coalition aux législatives, marque un tournant dans la gouvernance du pays.
Une refondation institutionnelle en profondeur
Le chef de l'État a détaillé un vaste programme de réformes institutionnelles. La suppression annoncée du Conseil économique, social et environnemental et du Haut Conseil des collectivités territoriales n'est que la partie émergée d'une restructuration plus profonde. Le président a notamment annoncé quatre nouvelles lois majeures sur la transparence et la bonne gouvernance : la protection des lanceurs d'alerte, la réforme de l'organe de lutte contre la corruption, l'accès à l'information, et la déclaration de patrimoine.
Cette dernière mesure est particulièrement significative puisqu'elle concernera désormais tous les agents de la fonction publique sans exception, ainsi que tous les postes électifs ou nominatifs impliquant une gestion budgétaire.
Une nouvelle approche de la souveraineté
Sur le plan diplomatique, le président Faye a marqué une inflexion majeure en réitérant la fin des présences militaires étrangères au Sénégal dès 2025. Cette décision s'accompagne d'une redéfinition de la doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité. Le chef de l'État prône désormais une "coopération ouverte, diversifiée et décomplexée" avec les partenaires internationaux, tout en réaffirmant l'attachement du Sénégal aux "idéaux de paix et de justice".
Dans le secteur stratégique des hydrocarbures, la réorganisation du COS-Petrogaz pour inclure l'opposition, la société civile, les syndicats et l'ordre national des experts témoigne d'une volonté de transparence accrue dans la gestion des ressources naturelles.
Justice sociale et réconciliation nationale
Le discours présidentiel accorde une place centrale à la justice sociale et à la réconciliation nationale. Le président Faye a notamment évoqué la situation en Casamance, avec le "plan Diomaye" pour accompagner le retour des populations déplacées et soutenir le processus de paix dans cette région.
La question mémorielle occupe également une place importante, avec la première commémoration du massacre de Thiaroye et l'engagement d'établir la vérité sur les événements survenus entre mars 2021 et février 2024. Le président insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une "revanche" mais d'une "justice à rendre aux victimes et à leurs familles".
Modernisation de l'administration et participation citoyenne
Une innovation majeure a été annoncée avec le lancement prochain d'une plateforme permettant à tous les Sénégalais, y compris ceux de la diaspora, de postuler aux emplois publics et de proposer des projets d'investissement.
Le président a également mis l'accent sur la méthode, privilégiant "la concertation et la consultation" comme fil conducteur de sa gouvernance. Les assises de la justice et les États-Généraux du transport et de l'industrie déjà tenus en témoignent, tout comme les futures assises nationales des daaras et les concertations sur l'enseignement supérieur.
Appel à l'unité et attention particulière à la jeunesse
Le discours se conclut par un appel vibrant à l'unité nationale, le président mettant en garde contre "la montée du communautarisme et des discours de haine" qui se propagent notamment sur les réseaux sociaux. Il rappelle que la diversité du Sénégal constitue historiquement une force.
Une attention particulière est portée à la jeunesse, qualifiée de "véritable moteur" du pays. Le président s'engage à un soutien accru du gouvernement pour permettre aux jeunes de développer leurs talents et de se réaliser pleinement, tout en restant ancrés dans les valeurs sénégalaises.
Ce premier discours de vœux dessine ainsi les contours d'une transformation profonde du Sénégal, articulée autour des principes de souveraineté, de justice sociale et de bonne gouvernance. L'année 2025 s'annonce comme celle de la concrétisation de ces ambitions réformatrices.
DIOMAYE ANNONCE 4 LOIS SUR LA TRANSPARENCE ET LA BONNE GOUVERNANCE
"Si nous voulons le changement, nous devrons résolument être prêts à nous réformer nous-mêmes, dans nos comportements face au bien public, et dans notre manière de servir la collectivité", a déclaré le chef de l'Etat dans son discours à la Nation.
Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a dit avoir décrypté « minutieusement » le puissant message venu des urnes. Selon lui, « dans leur grande majorité, les Sénégalais nous ont « prêté » les clés pour ouvrir les portes du changement systémique ainsi que les fenêtre de la transformation nationale, dans la droiture, la probité et l’exemplarité jub, jubal, jubbanti ! »
D’ailleurs, c’est dans cette logique qu’il annonce avoir pris un nouveau décret organisant le Comité d’Orientation stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ) pour y donner plus de place à l’opposition, à la société civile, aux syndicats et à l’ordre national des experts. « J’entends ainsi garantir une exploitation optimale et transparente des ressources pétrolières et gazières au profit de l’économie nationale, et des générations actuelles et futures. Toutefois, a-t-il précisé, « force est de reconnaître, qu’aucun changement, aucune rupture n’est possible dans un environnement de corruption endémique ».
« Si nous voulons le changement, nous devrons résolument être prêts à nous réformer nous-mêmes, dans nos comportements face au bien public, et dans notre manière de servir la collectivité. Voilà pourquoi, au-delà de la modification de la loi portant statut général de la fonction publique, quatre (04) lois sur la transparence et la bonne gouvernance seront soumises à la représentation nationale », a-t-il fait savoir. A en croire le président de la République, ces textes législatifs portent sur la protection des lanceurs d’alerte, la réforme de l’organe de lutte contre la corruption, l’accès à l’information et la déclaration de patrimoine ».