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28 août 2025
Par Samba Oumar FALL
ESPRIT DE COMPETITION
Que ce soit à l’école, dans le domaine professionnel, sportif et même dans la famille, il y a toujours des individus animés par cette flamme intérieure qui les pousse à se surpasser tout le temps pour atteindre la victoire à tout prix
On a connu les voleurs et l’âne, célèbre fable de Jean de la Fontaine. Ce poème met l’accent sur une mésentente entre deux voleurs qui se disputent pour le vol d’un âne. Un troisième voleur intervient alors puis un quatrième qui ne prend pas part à la dispute, mais qui réussit, contre toute attente, à s’emparer du mulet au nez et à la barbe des trois autres candidats malheureux…
Mais chez nous, au Sénégal, nous avons notre Ameth Ndiaye et son âne qu’il a surnommé Modou Lô, certainement en référence au « roi des arènes ». Le gamin n’a pas pu cacher sa déception quand son âne, lors d’une course organisée lors de la célébration de la fête de l’indépendance, a refusé de s’ébranler quand le top départ a été donné. Suffisant pour déclencher l’ire et la déception du jeune Ameth Ndiaye, qui en réalité s’appelle Baïdy « Mbam », sans doute forgé dans l’envie de vaincre et de dépasser les autres. Désemparé, le petit qui avait beaucoup misé sur son âne lui a promis des représailles une fois à la maison. La vidéo a été virale sur les réseaux sociaux. Nous vivons aujourd’hui dans une société où l’on valorise les premiers, les plus forts, les plus beaux, les plus intelligents, les plus rapides, les plus productifs.
C’est pour cette raison que l’esprit de compétition est omniprésent. Que ce soit à l’école, dans le domaine professionnel, sportif et même dans la famille, il y a toujours des individus animés par cette flamme intérieure qui les pousse à se surpasser tout le temps pour atteindre la victoire à tout prix, à exceller dans tous les aspects de leur vie ; même s’il n’y a pas grand-chose en jeu à l’arrivée. Cependant, force est de reconnaître que l’esprit de compétition est loin d’être inné. La compétitivité s’invite dès la naissance, s’intensifie année après année et demeure présente tout au long de notre existence. D’ailleurs, la pyramide de Maslow place en son sommet le besoin de s’accomplir ; un accomplissement personnel qui se trouve au summum des aspirations humaines. C’est ce qui explique que dès notre plus jeune âge, la compétition se retrouve à des degrés divers en chacun de nous. Si certains en font une règle de vie, d’autres en revanche la laissent sommeiller dans leur tréfonds par peur de passer à côté, par peur de l’échec.
Ainsi, selon le sens qu’on lui donne, ce trait de personnalité peut avoir une connotation positive ou négative. Mais développer un esprit de compétition n’est pas très mauvais en soi, dans la mesure où il nous pousse à nous surpasser et à repousser inlassablement nos limites. Cependant, développer la compétition à outrance peut également engendrer des conséquences négatives, avec son lot d’effets désastreux sur le cours de notre existence. Au sein de plusieurs entreprises, la mise en compétition des travailleurs est parfois considérée comme une clé de voûte essentielle pour les motiver afin de les amener à booster la productivité de l’entreprise. Malheureusement, cette compétition ne se déroule pas souvent dans un état d’esprit sain, de sportivité et de respect mutuel. Elle est souvent détournée de son objectif et centrée sur l’égo. D’aucuns, en quête d’ascension sociale, sont plutôt préoccupés par leurs performances personnelles que celles collectives et n’hésitent pas à écraser leurs collègues pour exister. Une telle compétition est contre-productive et nuit fortement au développement de l’entreprise.
Dans la vie, personnelle comme professionnelle, l’ambition est un moteur nécessaire qui nous pousse à nous donner les moyens de réussir. Et souvent, elle peut aussi nous mener à un esprit de compétition excessif qui finit par nous ronger, nous détruire. L’esprit de compétition, tout en restant cette force motrice qui nous pousse à surpasser nos limites et à nous dépasser pour gravir les marches vers l’excellence, doit se pratiquer de manière constructive, dans un esprit sain, d’émulation. C’est pourquoi il nous faut toujours cultiver sainement cette flamme intérieure qui nous pousse vers la réussite, mais aussi trouver le juste milieu en gardant l’équilibre entre l’envie de gagner, mais aussi le courage d’accepter les défaites avec grandeur, dignité et fair-play. Ainsi va la vie.
DOUZE INVENTEURS SENEGALAIS ATTENDUS AU RENDEZ-VOUS DE GENEVE
La 50e édition du Salon international des inventions de Genève est prévue du 9 au 13 avril 2025. Le Sénégal y participera avec 12 inventeurs sélectionnés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri)
La 50e édition du Salon international des inventions de Genève est prévue du 9 au 13 avril 2025. Le Sénégal y participera avec 12 inventeurs sélectionnés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri). Objectif : placer le pays dans le cercle mondial de l’excellence.
Le Sénégal va prendre part à la 50e édition du Salon international des inventions de Genève (9 au 13 avril 2025). L’annonce a été faite avant-hier par le directeur général de la recherche et de l’innovation (Dgri), le Pr Hamidou Dathe. Il s’entretenait avec des journalistes du Soleil et de la Rts à Diamniadio. Pour cette édition, informe M. Dathe, le Sénégal, sous la houlette du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), sera représenté avec 12 inventeurs. Il a rappelé la Lettre de politique sectorielle du Mesri qui, dans le court terme, compte trois axes principaux. Il y a le développement de l’environnement, de la recherche et le développement du capital humain ; la valorisation des résultats de la recherche et la maîtrise de certaines technologies innovantes comme le spatial, l’intelligence artificielle et le nucléaire civil. Dans le court terme, a-t-il indiqué, le Sénégal compte être dans l’excellence mondiale.
Pour la valorisation des résultats de la recherche, note M. Dathe, il s’agit d’identifier ce que nous avons avec nos inventeurs et chercheurs dont les travaux n’ont pas été suffisamment valorisés. C’est ce qui, selon lui, justifie la décision du ministère de faire participer le Sénégal à ce salon. « Le ministre de l’Enseignement supérieur a décidé la participation du Sénégal au Salon international de Genève, l’un des plus grands au monde. Il nous avait instruits de faire un appel à manifestation d’intérêt. Un comité scientifique a été mis en place et a sélectionné 12 inventeurs qui vont présenter leurs travaux », a expliqué Hamidou Dathe. Selon lui, ces inventions sont en phase avec la Vision 2050. Les inventions portent sur l’agro-alimentaire, l’éducation, la santé et l’industrialisation durable. Le directeur général de la recherche et de l’innovation renseigne qu’il y a 4 inventions qui touchent le secteur de l’agroalimentaire.
Parmi ces inventions, on peut citer une machine pour la transformation du jus de « Ditakh ». Une autre invention concerne la vaccination en masse des poussins. Il y a également une machine batteuse et vanneuse d’arachide. Pour le secteur de l’éducation, a-t-il dit, il y a une invention sur la sécurité en milieu scolaire. L’autre porte sur l’enseignement de la chimie au collège. « Il s’agit d’un ensemble d’inventions sur des domaines prioritaires qui intéressent le Sénégal dans son développement en phase avec la Vision 2050 », a affirmé Pr Hamidou Dathe. Maguette Sylla et Dr Nafissatou Diop Ndiaye font partie des 12 inventeurs sélectionnés par le ministère. Ils le félicitent pour ce geste et l’opportunité offerte de participer à ce salon.
Pour Maguette Sylla, inventeur de l’application sur la sécurisation de l’espace scolaire, ce salon sera une occasion, pour lui, de vulgariser son invention, la positionner en vue de son développement. Nafissatou Diop Ndiaye, quant à elle, a mis au point la machine dépulpeuse et raffineuse de « ditakh ». À Genève, elle entend chercher des partenaires pour passer à l’étape de la diffusion à grande échelle de la machine. Fondé en 1972 par Jean-Luc Vincent, le Salon international des inventions de Genève est une manifestation annuelle consacrée aux inventions et à l’innovation. Près de 1.050 inventions, tous domaines confondus, en provenance de plus de 35 pays et régions du monde seront présentées au Salon.
YOUSSOUPHA DABO TOURNE LE DOS A L’AS VITA CLUB !
Dans le premier schéma, il était prévu que Youssoupha Dabo cumule ses fonctions de coach de l’As Vita Club et d’adjoint de Aliou Cissé, nouveau coach de la Libye. Mais finalement le technicien sénégalais va quitter l’équipe congolaise. Détails.
Dans le premier schéma, il était prévu que Youssoupha Dabo cumule ses fonctions de coach de l’As Vita Club et d’adjoint de Aliou Cissé, nouveau coach de la Libye. Mais finalement le technicien sénégalais va quitter l’équipe congolaise. Détails.
L’information circulait depuis quelques jours, elle s’apprête désormais à être confirmée par les dirigeants de l’As Vita Club : Youssoupha Dabo va quitter son poste d’entraîneur principal. Le technicien sénégalais, arrivé à Kinshasa avec de grandes ambitions, vit ses dernières heures à la tête du club «vert et noir».
Selon plusieurs médias congolais, cette séparation à l’amiable s’expliquerait par de nouvelles responsabilités. En effet, Dabo aurait récemment intégré le staff technique de la sélection libyenne, aux côtés de son compatriote Aliou Cissé, ancien coach des Lions du Sénégal. A cela s’ajoute son engagement dans un cycle de formation pour l’obtention de la licence Caf A, ce qui rendrait sa présence quotidienne auprès de l’équipe congolaise pratiquement impossible. L’ancien coach d’Azam Fc aurait ainsi sollicité une rencontre avec la direction du club afin d’obtenir sa libération anticipée. Le comité dirigé par Bestine Kazadi aurait accepté sa demande, «saluant son professionnalisme et lui souhaitant bonne chance pour la suite».
Dans l’immédiat, c’est l’entraîneur-adjoint, Bruno Ferry, qui assurera l’intérim à la tête de l’équipe première, en attendant l’arrivée d’un nouveau staff.
Ancien sélectionneur des Lionceaux U20 du Sénégal, Youssoupha Dabo est passé par Teungueth Fc et Asc Jaraaf, avant de migrer vers la Tanzanie, à l’Azam Fc. Son expérience sur le continent va servir d’atout à Aliou Cissé sur le banc des «Chevaliers de la Méditerranée», même si ces derniers sont mal barrés sur le chemin qui mène au Mondial 2026.
Par Moussa SYLLA
LA CONFIANCE EST-ELLE LE MOTEUR DES RELATIONS HUMAINES ET SOCIALES ?
La confiance est le socle des relations humaines et sociales. Pour cela, on dit des crises économiques et financières qu’elles sont surtout des crises de confiance. Quand la confiance diminue, les humains prennent des décisions motivées par la peur...
La confiance est le socle des relations humaines et sociales. Pour cela, on dit des crises économiques et financières qu’elles sont surtout des crises de confiance. Quand la confiance diminue, les humains prennent des décisions motivées par la peur, ce qui n’est généralement pas bon. Ces décisions sont inspirées par le cerveau primitif et non par le néocortex, le premier étant le siège des réactions instinctives, le second celui de la réflexion.
Ainsi, quand il y a une crise de confiance, les humains vendent leurs actions en masse, entraînant la baisse des cours boursiers. Ils retirent leur argent de leurs comptes, créant une panique et la faillite des banques qui sont perçues comme les moins solides. Ils n’investissent plus, ils consomment moins.
En 2007, lors de la crise des subprimes, inquiets à l’idée de perdre leurs dépôts bancaires, les clients firent la queue devant les différentes agences de la Northern Bank -une banque britannique- pour retirer leurs fonds. Ces images augmentèrent la panique bancaire. Ayant appris les leçons de cette crise, les régulateurs américains, en 2023, dès la faillite de la Silicon Valley Bank, assurèrent que 100% des dépôts des clients seraient garantis, pour éviter une panique bancaire et une ruée sur les guichets.
Pourquoi cela? Les banques ne possèdent pas en liquide tout le montant déposé par les clients, à cause de l’effet multiplicateur du crédit —le multiplicateur de crédit est un indicateur mesurant le phénomène par lequel les établissements de crédit peuvent distribuer plus de crédits qu’ils ne reçoivent de dépôts, par leur pouvoir de création monétaire. Cette défiance des clients envers les banques aggrave la situation. Les banques les moins solides déposent le bilan, et par un effet domino, elles contaminent tout le système financier.
Comment les gouvernements réagissent-ils pour lutter contre la crise économique ? Ils essaient de rétablir la confiance, par des actions préventives et correctives. Dans l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa), un Fonds de garantie des dépôts et de résolution a été créé par les Etats membres et est chargé d’indemniser les déposants des institutions financières en cas de faillite d’une banque ou d’un Système financier décentralisé (Sfd). Pour les banques, le montant maximal d’indemnisation s’élève à 1400000 F Cfa, et pour les Sfd, à 300000 F Cfa.
Egalement, pour rassurer les populations sur les banques, la Commission bancaire de l’Umoa a été créée en 1990, à la suite de la vague de faillites de banques dans l’espace commun ouestafricain. Elle est chargée d’assurer une plus grande surveillance des banques dans la zone afin de donner confiance aux populations quant à la solidité et à la gestion prudentielle des banques. Ainsi, il est écrit dans le traité la régissant que son rôle est de permettre «une surveillance uniforme et plus efficace de l’activité bancaire et une intégration de l’espace bancaire dans l’Umoa…».
La confiance est le fuel des relations humaines. Acheter et vendre, prêter et emprunter, se marier, embaucher une personne… toutes ces actions humaines basiques ont comme prérequis la confiance. Quand j’achète sur un site d’achat en ligne, je me réfère à la notation du produit, avant de cliquer sur «commander». Plus cette notation est élevée, plus j’ai confiance en le vendeur et dans le produit.
Sur les sites d’achat en ligne, la confiance est encore plus importante parce qu’acheteurs et vendeurs ne se rencontrent pas, le marché étant virtuel. Quand la majorité des retours sur un vendeur sont élogieux, les acheteurs le choisiront plus que les autres qui, d’après les commentaires, semblent manquer de fiabilité.
La confiance, ou le manque de confiance, n’est pas fixe, elle évolue, peut croître ou décroître. Pour cela, il y a peu de réalité objective. Tout est interprétable et tout est interprété. Si l’on regarde un match de catch, même s’il ne s’agit que de spectacle, un des lutteurs, après avoir été très dominé, se ressaisit et domine à son tour son adversaire. Tout cela se passe en un laps de temps.
Encore, si l’on observe les retournements de situation spectaculaires au cours d’un match de football, on se rend compte que la confiance a changé de camp. L’équipe précédemment dominée prend soudainement confiance et se transcende, car elle a décidé qu’elle peut gagner et qu’elle gagnera. Les visages changent d’expression, la peur, l’optimisme, le pessimisme changent de camp.
Aussi les situations dépendent-elles de la façon dont on les interprète. J’écrivais plus haut que les crises économiques sont surtout des crises de confiance. On les résout en rétablissant la confiance. Quand il y a la confiance, on prend des risques, on investit, on se projette avec optimisme dans le futur, on est plus généreux avec son temps et son argent. Quand il y a un manque de confiance, c’est tout le contraire. Pour illustrer l’importance de la confiance, dans leur livre Les esprits animaux, les prix Nobel d’économie Georges Akerlof et Robert Shiller (2018) écrivent dans le chapitre 5, «Histoires» :
«La complexité des diverses histoires d’ère nouvelle qui se sont succédé dans le temps donne à penser que les variations dans la confiance ont eu des effets puissants sur l’économie, qui vont bien au-delà d’un impact sur la consommation et l’investissement. Qu’il s’agisse de réussite personnelle dans les affaires, de succès dans les créations d’entreprises ou de retombées des investissements en capital humain, nos attentes dans tous ces domaines se modifient en fonction des histoires en vigueur.»
Cela concerne aussi bien les personnes physiques que les entités —Etats, entreprises, équipes, groupes. Leur comportement quand elles ont confiance diffère totalement de celui qu’elles adoptent quand elles sont en manque de confiance. Un pays qui a confiance en lui sait qu’il se développera. Cette conviction de se développer le poussera à entreprendre des actions pour y parvenir. Il cessera de compter sur les autres. Il arrêtera de prendre des décisions stupides. Il investira sur sa population. Il luttera plus efficacement contre la corruption. En résumé, il prendra des décisions qui lui permettront d’atteindre ses objectifs. Une personne physique fera exactement la même chose si elle veut améliorer sa vie et aller de l’avant.
A travers les crises économiques, les sursauts d’un Etat ou d’une personne, nous avons appris que la confiance est l’essence des relations humaines. C’est la confiance qui fait que des inconnus échangent ou se marient. Le manque de confiance est une tare qui détruit les relations humaines et sociales. Pour cela, à tous les échelons, accroître la confiance est le meilleur moyen de pacifier les relations humaines et sociales et de créer les conditions d’une société épanouie.
A notre niveau, de simples gestes d’encouragement, de compréhension peuvent entraîner des conséquences énormes en matière de confiance. Dire à notre collaborateur, à notre enfant : «Tu peux le faire», «tu es capable» peut changer beaucoup de choses. Certaines personnes sont passées du néant au sommet tout simplement parce qu’il y a une personne qui a eu confiance en elles et qui les a soutenues. Cela devrait nous faire penser à l’impact de nos mots et de nos actions.
Moussa SYLLA
UN RETOUR PLEIN D’AMBITIONS
Après plusieurs années d’absence, le Festival international du film de Dakar (Fifdak) revient sur le devant de la scène avec pour ambition de devenir un événement cinématographique majeur en Afrique et à l’échelle mondiale.
Après plusieurs années d’absence, le Festival international du film de Dakar (Fifdak) revient sur le devant de la scène avec pour ambition de devenir un événement cinématographique majeur en Afrique et à l’échelle mondiale. Prévu du 14 au 19 avril 2026, le Fifdak entend ainsi dynamiser l’industrie cinématographique locale, attirer des investisseurs et faire de Dakar la capitale du cinéma international.
Dakar sera sous les projecteurs du 14 au 19 avril 2026. Le Festival international du film de Dakar (Fifdak) revient après quelques années de pause, avec l’ambition de se positionner comme un événement cinématographique incontournable, à la hauteur des grands festivals mondiaux. Fondé en 2008 par Oumar Ndiaye, réalisateur et producteur, le Fifdak a été un espace de rencontres et d’échanges pour les professionnels du septième art. Et aujourd’hui, sous l’impulsion de l’Association de producteurs de cinéma et de l’audiovisuel (Apca/Africa Cinéma) et de 7Arcs Films, il se donne pour mission de dynamiser le secteur cinématographique local, d’attirer des investisseurs et de faire de Dakar la capitale du cinéma international. «Le cinéma est un langage universel, un moyen d’expression qui transcende les frontières, les cultures et les identités. Le Fifdak s’inscrit dans cette vision d’un cinéma global, riche de sa diversité, mais unifié par la passion de raconter des histoires qui nous relient tous. C’est dans cet esprit que le Festival international du film de Dakar revient, plus ambitieux que jamais, pour offrir une scène ouverte à tous les cinémas du monde», affirme Oumar Ndiaye, directeur du festival, dans un communiqué. Une vision qui guide cette relance ambitieuse, portée par un budget prévisionnel de 575 millions de francs Cfa.
A travers cette nouvelle édition, le Fifdak se positionne comme une plateforme essentielle pour le cinéma sénégalais et africain. Il vise à favoriser une meilleure visibilité pour l’Afrique, en rapprochant les créateurs et les investisseurs du monde entier, mais aussi en renforçant l’image de Dakar en tant que capitale cinématographique mondiale. «Avec cette relance, nous souhaitons faire de Dakar un point de convergence pour les cinéastes, producteurs, distributeurs et acteurs de l’industrie cinématographique, un espace où les idées et les talents s’entrelacent dans une dynamique créative. Nous n’avons pas l’ambition de nous inscrire dans une niche particulière, mais de devenir un festival international incontournable, un rendezvous prestigieux où les films du monde entier peuvent se rencontrer et dialoguer», souligne Oumar Ndiaye, précisant que le festival aspire à célébrer le cinéma sous toutes ses formes et origines, qu’il vienne d’Afrique, d’Asie, d’Europe ou des Amériques. En tout cas, avec cette nouvelle dynamique, le Fifdak entend jouer un rôle-clé dans le rayonnement culturel de Dakar.
L’événement ne se limite pas à la simple projection de films, il ambitionne également d’être un véritable marché du film, avec des masterclass, des rencontres professionnelles et des compétitions de haut niveau. «Le Fifdak est bien plus qu’un festival de cinéma : c’est une plateforme de rencontres professionnelles, d’échanges et de collaboration entre les acteurs de l’industrie», explique son directeur. L’objectif pour lui, est de créer un écosystème où les cinéastes, qu’ils soient confirmés ou émergents, trouvent une visibilité et un soutien à la hauteur de leur talent. «Nous ambitionnons de réaffirmer Dakar comme une capitale mondiale du cinéma, un lieu où les films, quelle que soit leur origine, sont appréciés, valorisés et célébrés pour leur capacité à toucher l’âme humaine, à provoquer la réflexion et à susciter l’émotion», assure-t-il, promettant que l’édition 2026 du Fifdak sera un lieu de discussions intellectuelles, un espace pour les rencontres entre cinéastes, producteurs, critiques et journalistes. «Nous invitons tous les cinéastes, artistes et passionnés de cinéma à se joindre à nous pour célébrer le cinéma dans toute sa diversité, pour discuter, découvrir et créer ensemble. Le Fifdak est le symbole de notre engagement à faire du cinéma une passion collective, un lieu où la culture mondiale se rencontre, s’inspire et se réinvente sans frontières», conclut Oumar Ndiaye.
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DE L'URGENCE DE REPENSER LE 08 MARS PAR ET POUR TOUTES
Des entreprises qui organisent des réceptions dans des hôtels huppés et distribuent des roses ou des pagnes à leurs employées, des rassemblement festifs à Dakar, Abidjan, Brazzaville ou Yaoundé. Mais est-ce vraiment cela, la philosophie de cette Journée.
Des entreprises qui organisent des réceptions dans des hôtels huppés et distribuent des roses ou des pagnes à leurs employées, des rassemblement festifs à Dakar, Abidjan, Brazzaville ou Yaoundé. Mais est-ce vraiment cela, la philosophie de la Journée du 8 mars ? Où sont les véritables débats sur la promotion et le respect des droits des femmes ? Quid de l’engagement des jeunes générations de femmes appelées à prendre le flambeaux des devancières ?
Dans cette interview exclusive avec l’ancienne première dame du Tchad, Fatimé Raymonne Habré, celle-ci déplore ce qu’est devenue la Journée du 8 mars dans bon nombre de pays africains ou selon toute vraisemblance, on s'écarte de plus en plus de la philosophie de la journée du 08 mars.
Proclamée Journée internationale des droits des femmes par les Nations unies en 1977, l’origine de cette journée remonte à bien plus loin, en 1908, lorsqu’à New York, 1 500 femmes ont défilé pour réclamer la réduction du temps de travail, un meilleur salaire et le droit de vote. (…)
Depuis son officialisation par les Nations Unies, cette journée est devenue populaire à travers le monde et pratiquement tous les pays y ont adhéré. Théoriquement, le 8 mars, et plus largement tout le mois de mars, est un moment privilégié pour le plaidoyer en faveur de la cause des femmes. Mais force est de constater que cette journée semble avoir été dévoyée ces dernières années.
Et pourtant, de nombreuses problématiques liées aux droits des femmes demeurent : la question du patrimoine des femmes, la gestion de l’argent dans le couple, l’égalité salariale, le code de la famille, qui inclut aussi une meilleure gestion des divorces pour préserver l’équilibre des enfants mineurs.
Malheureusement, cette Journée du 8 mars est, in fine, une occasion gâchée ou presque. Plutôt que de profiter de cette grande visibilité médiatique pour porter leurs revendications auprès des dirigeants, les manifestations organisées s’éloignent souvent de la philosophie qui était à l’origine de cette journée.
Alors que le 08 mars 2025 est désormais derrière nous, nous avons souhaité revenir sur cette journée avec Mme Fatimé Raymonne Habré, qui relève avec regret le glissement de cette célébration avec autre chose qui n'a rien à voir avec l'idée originale.
Ancienne première dame du Tchad, militante des droits des femmes et promotrice de l’espace culturel Le Carré Culturel, elle ne cache pas son incompréhension face à ce que cette journée est devenue ces dernières années. Pour elle, il serait plus judicieux de dynamiser cette journée en choisissant des thèmes qui interpellent davantage les femmes et en remobilisant ainsi qu’en connectant les jeunes générations aux anciennes.
Tout en reconnaissant certaines avancées dans des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, elle se montre très préoccupée et critique quant à la situation de son pays, le Tchad, qui, selon les rapports d’organismes internationaux et d’ONG, recule de manière considérable sur tous les plans. Mais selon elle, c’est avant tout la gouvernance globale qui est en cause.
ERAMET GRANDE COTE POURSUIT L’ACTIVISTE JULIEN POTRON AU TRIBUNAL
La citation à comparaître opposant la société minière Eramet Grande Côte à Julien Potron, qui se dit militant écologiste et président de l’Ong «Alerte environnement», a été renvoyée hier au 16 juin 2025 par le Tribunal de grande instance de Mbour
A l’initiative des attaques contre l’exploitation d’Eramet Grande Côte à Lompoul, Julien Potron, l’un des plus grands pourfendeurs de l’entreprise sénégalaise, a été à la barre hier du Tgi de Mbour pour diffamation. C’est la société minière qui lui a adressé une citation à comparaître, lassée de ses déclarations publiques jugées «graves et infondées». Pour Julien Potron, cette affaire dépasse sa personne.
La citation à comparaître opposant la société minière Eramet Grande Côte à Julien Potron, qui se dit militant écologiste et président de l’Ong «Alerte environnement», a été renvoyée hier au 16 juin 2025 par le Tribunal de grande instance de Mbour. L’entreprise, qui accuse M. Potron de diffamation à travers des déclarations publiques jugées «graves et infondées», attend désormais la prochaine audience pour faire valoir ses droits.
Le différend porte sur des propos tenus par Julien Potron lors d’une conférence publique en février dernier. Il y aurait notamment accusé la compagnie d’«exploitation abusive des ressources» et de «négligence environnementale». Des propos que l’entreprise considère comme attentatoires à sa réputation.
Du côté du prévenu, la défense s’organise. Julien Potron affirme avoir simplement «relayé les préoccupations des populations locales face aux impacts des activités minières sur l’environnement et la santé». Il estime que ce procès est «une tentative d’intimidation pour faire taire les voix critiques».
Présent à l’audience, son avocat a plaidé pour un renvoi afin de disposer du temps nécessaire à la collecte de pièces justificatives et de témoignages. Le juge a accédé à cette demande, repoussant ainsi le débat au fond à une date ultérieure.
Eramet Grande Côte, de son côté, soutient qu’elle agit dans le strict respect des normes environnementales en vigueur. Pour Julien Potron, cette affaire dépasse sa personne. «Ce que je dis, c’est ce que les populations vivent. Je ne fais que porter leur voix. Le vrai débat doit porter sur la justice environnementale, pas sur des procès bâillons», a-t-il martelé à la sortie de l’audience.
La date de la prochaine audience est fixée au 16 juin 2025. Malgré tout, l’affaire devrait continuer à susciter de vives réactions, tant du côté des organisations citoyennes que du monde extractif.
Mais qui est cet homme ? Pourquoi s’agite-t-il ? Par patriotisme ou opportunisme ?
A première vue, en lisant ses posts ou en l’écoutant, Julien Potron semble incarner un héros moderne contre une multinationale. Julien-David contre Goliath. «Le 18 novembre 2024, j’ai été voir une de mes clientes qui a une pompe solaire dans la zone. Quand je suis arrivé sur le champ, j’ai constaté qu’il y avait une mine côte à côte à son champ et qu’elle avait des difficultés à rembourser l’emprunt qu’elle avait contracté avec la Banque agricole qui est notre partenaire dans nos activités. C’était juste à côté du désert. Quand je suis monté, j’ai vu une mine gigantesque qui avait déjà avalé une grande partie du désert de Lompoul. A ce moment, j’ai décidé de prendre des vidéos, de les diffuser. Entretemps, j’ai commencé à me renseigner sur cette affaire pour voir de quoi il s’agissait exactement», résume Julien Potron pour justifier le début de ses attaques virulentes contre Gco.
Qui est Julien Potron ?
Le geste est noble et l’acte vaut tous les honneurs : s’ériger en défenseur de l’environnement et de l’intégrité pour une communauté. Mais l’idée d’un Julien Potron désintéressé, n’est-elle pas une légende forgée par la personne ellemême pour mieux combattre une entreprise minière ? La véritable histoire de ce Français de 41 ans, établi à Mbour, est peut-être moins romantique que la thèse véhiculée. Il s’agit d’un homme qui a voulu faire carrière dans l’entreprenariat, mais a connu quelques difficultés, comme beaucoup d’entrepreneurs
Fondé en 2014 au Sénégal, Nadji bi Group est une entreprise qui développe des solutions solaires à impact pour les chaînes de valeur agricoles (production et transformation), afin d’améliorer les conditions de vie de ses utilisateurs. Mais pour un habitant de Mbour, localité pas du tout impactée par l’exploitation des sables minéralisés, pourquoi M. Potron est si actif quand il s’agit de vouer l’entreprise minière aux gémonies ? «Julien Potron vend des pompes solaires dans notre zone d’implantation, mais son problème c’est que Gco offre des kits solaires aux agriculteurs de la région des Niayes», informe un agriculteur très influent dans Diogo qui abrite la mine d’Eramet Grande Côte.
Ce qui pose question à qui n’est pas dupe, ce sont ses méthodes pour exposer les supposés manquements de l’entreprise. Le quadra se présente comme un lanceur d’alerte. Si Eramet Grande Côte n’est pas exempte de reproches dans sa gestion de la mine, l’ardeur de Julien Potron dans ce dossier ne passe pas inaperçue. Sur Linkedin, l’internaute Ibrahima Diaw, diplômé en agro-industrie, est sidéré : «M. Potron, toutes vos publications semblent exclusivement porter sur Gco. Pourquoi cet acharnement alors qu’à côté, d’autres mines posent des problèmes parfois encore plus graves ?» La réponse de Julien Potron est loin d’être convaincante : «Chaque chose a son temps et chaque temps a sa chose.» Un autre de ses suiveurs sur le même réseau social, en l’occurrence Mamadou Diouf, qui se définit comme un écotoxicologue, est interloqué : «J’aimerais bien savoir ta relation avec le désert de Lompoul ou avec la Gco ?» Est-ce à cause de cet acharnement que la pétition lancée contre l’entreprise le 14 mars peine à décoller ? Seulement plus de 1300 signatures obtenues contre les 50 000 que visent ses initiateurs d’ici la semaine prochaine.
Sur le plan social, la vie de Julien Potron n’a pas été un long fleuve tranquille. A l’âge de 12 ans, ses parents le laissent à Mbour, dans une famille sénégalaise, et retournent en France. Il grandit ainsi loin de sa famille biologique. Un de ses «frères» sénégalais est, lui, directeur d’un grand restaurant à Dakar.
Par Mohamed GUEYE
LA PROIE POUR L’OMBRE
Le 4 avril, Diomaye n’était pas là pour faire acte de contrition devant son maigre bilan après un an. Il est assez extraordinaire de voir un dirigeant passer plus d’une année à se vanter de l’état de déliquescence du pays dont il a tant voulu la gestion
Le 4 avril dernier, le président Bassirou Diomaye Faye n’était pas devant la presse pour faire acte de contrition devant le maigre bilan de son parcours d’une année ; loin de là. Au lieu de se désoler des emplois détruits quasiment dès son arrivée au pouvoir, conséquence de la politique menée par son gouvernement, de tenter de rassurer face à la quasifaillite du pays, il a quasiment cherché à enfoncer le clou, en déclarant aux journalistes, en wolof : «Vous avez voté pour le changement, et il là devant vous, et il sera encore plus amer.» Sans aucune donnée, il a voulu justifier les licenciements massifs opérés dans certains services, comme étant le fruit de recensements, qui auraient révélé de nombreux emplois fictifs, souvent faits à quelques jours du changement de régime.
Les entreprises qui ferment suite à des décisions controversées d’arrêt des chantiers ? C’est pour lui, la fin d’une gestion clientéliste de la part de dirigeants qui comptaient sur leur proximité avec les autorités de l’Apr déchues. Le même reproche a été adressé, à quelques nuances près, aux patrons des médias privés qui, par la voix de la journaliste Maïmouna Ndour Faye, ont fini par transmettre au chef de l’Etat leurs complaintes sur la condamnation à mort en sursis de leur secteur. Bassirou Diomaye, comme à son habitude, estime que les ennuis de la presse viennent de ce que les dirigeants d’entreprise, qu’il accuse de détournement de deniers publics, se sont longtemps arrangés avec les anciens dirigeants, qui leur accordaient des faveurs indues, notamment en remises d’impôts, qui ont atteint des «milliards de francs», selon ses dires. Les conventions signées par ces organes de presse avec certains services de l’Etat, n’étaient à ses yeux, pas justifiées, donc, faciles à annuler malgré les conséquences, aux yeux de l’inspecteur des Impôts de formation.
Il est assez extraordinaire de voir un dirigeant au pouvoir passer plus d’une année à se vanter de l’état de déliquescence du pays dont il a tant voulu la gestion. Un observateur des politiques publiques africaines notait dernièrement que, même dans des pays dont la situation économique est à la limite catastrophique, les dirigeants n’ont jamais passé le temps à se plaindre des turpitudes de leurs prédécesseurs, et cherchaient au contraire, à transmettre un message positif de redressement à plus ou moins brève échéance. Des exemples ne manquent pas, dans notre plus proche voisinage, comme aussi bien dans des pays africains bien éprouvés.
De leur côté, Diomaye et ses amis ont préféré s’atteler à la destruction du tissu économique existant, comme s’ils pensaient remplacer le Peuple sénégalais par un nouveau prototype tiré des bureaux du cabinet de Victor Ndiaye. Le président sait pourtant que l’on ne peut développer un peuple et sa jeunesse en bridant l’initiative privée. Madiambal Diagne vient de commettre un nouvel ouvrage sur le parcours politique de Abdoulaye Wade. La cérémonie de dédicace a été une belle occasion pour des proches et anciens collaborateurs du patriarche de se retrouver et de se rappeler ses œuvres. Beaucoup de Sénégalais pourront se remémorer de ce que le «Gorgui» se vantait d’avoir créé des milliardaires dans ce pays. Est-ce à dire, comme le penseraient sans doute nos dirigeants fiscalistes, que le «Vieux» puisait dans la caisse pour servir une coterie ? Que Nenni ! Wade se contentait juste de créer l’environnement propice à des entrepreneurs de mettre leurs billes là où elles pouvaient leur rapporter gros. Et si ces entrepreneurs se trouvaient être de ses proches, cela ne voulait pas nécessairement dire que ceux qui ne l’étaient pas n’avaient pas des chances de trouver leur place au soleil. Gageons que bien de ceux qui sont stigmatisés actuellement, ont été dans les mêmes conditions auprès de Macky Sall. Et l’on peut aisément parier que dans quelques mois, on parlera de «riches du Projet», qui auront pu se faire leur beurre autour de la table des projets générés par la «Vision 2050». Contrairement à ce que pourraient penser des esprits naïfs, on n’a pas encore pu trouver le moyen de passer des marchés publics à milliards que des miettes tombent de la table pour se glisser dans des poches particulièrement bien positionnées. Ceci n’est pas une justification ni un encouragement à la corruption, c’est juste un constat. D’ailleurs, que l’on ne s’y trompe pas, c’est dans les pays les plus riches que le phénomène est le plus développé. Tout ce qu’il faudrait alors souhaiter, c’est que ces futurs «entrepreneurs du Projet» fassent mieux ruisseler les excès de leur richesse jusqu’au bas de l’échelle.
Et puisqu’au Sénégal, quand l’Agriculture va, tout va, Mabouba Diagne et son collègue Cheikh Tidiane Dièye auront bientôt enfin, l’occasion de présenter aux Sénégalais la mesure de leurs capacités de bien gérer une campagne agricole bien productive, et dont les paysans profiteront plus que les spéculateurs. Pour que les Sénégalais ne regrettent plus trop longtemps d’avoir lâché la proie Macky pour l’ombre Sonko moy Diomaye.
DIOMAYE ALLÈGE LE DIALOGUE POLITIQUE
En démissionnant du poste de Secrétaire général de Pastef pour « mieux se concentrer sur ses nouvelles fonctions de Président de la République de tous les Sénégalais », Diomaye avait ôté une grosse épine du pied des acteurs politiques
Programmé par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour le 28 mai prochain, le dialogue politique sera marqué par une avancée majeure sur l’un des quatre points ayant toujours cristallisé les tensions lors des différentes concertations politiques menées au sein de la commission cellulaire du dialogue politique depuis 2012. En effet, en annonçant, lors de sa première adresse à la Nation, le mercredi 3 avril 2024, sa démission du poste de Secrétaire général de Pastef pour « mieux se concentrer sur ses nouvelles fonctions de président de la République de tous les Sénégalais », le chef de l’État avait tout simplement ôté, à travers cette décision historique, une grosse épine du pied des acteurs politiques : le cumul des fonctions de chef de l’Etat et chef et/ou dirigeant de parti.
Le dialogue politique annoncé par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour le 28 mai prochain, devrait marquer une avancée majeure sur l’un des points ayant toujours cristallisé les tensions lors des différentes concertations politiques menées au sein de la commission cellulaire du dialogue politique depuis 2012. Il s’agit du point relatif au cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. En effet, ce point a toujours été au centre des désaccords lors de tous les dialogues politiques initiés par les régimes des Présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall de 2000 à 2023. En annonçant, lors de son premier discours à la Nation, en prélude à la fête de l’indépendance, le mercredi 3 avril 2024, sa démission de son poste de Secrétaire général de Pastef pour « mieux se concentrer sur ses nouvelles fonctions de Président de la République de tous les Sénégalais », le chef de l’État, à travers cette décision historique, a tout simplement ôté une grosse épine du pied des acteurs politiques. Avec cette décision, l’actuel chef de l’Etat s’est ainsi démarqué de ses prédécesseurs qui ont toujours refusé de répondre favorablement à la demande de l’opposition et de la société civile.
Aujourd’hui, les représentants des trois pôles, majorité, opposition et non-alignés qui seront engagés aux côtés de la société civile et de l’administration dans le cadre du prochain dialogue politique, dont la cérémonie d’ouverture est fixée par le chef de l’État au 28 mai prochain, n’auront plus qu’à concentrer leurs efforts sur les autres points de désaccord, ainsi que sur ceux que le chef de l’État pourrait, éventuellement, inscrire à l’ordre du jour de ces concertations. Parmi ces points à discuter, nous pouvons citer, la déchéance électorale comme peine complémentaire, le rôle et la place de la justice dans le processus électoral, la modification de l’article L.57 du Code électoral mais aussi le point relatif au bulletin unique. A côté de ces points de désaccords hérités des différentes concertations sur le processus politique de ces dernières années, il y a aussi les points évoqués par le chef de l’Etat lors de son premier discours à la nation prononcé en 2024. Il s’agit du « remplacement de la CENA par une commission électorale nationale indépendante, avec un renforcement de ses moyens de fonctionnement et des prérogatives », de la « rationalisation du nombre de partis politiques ainsi que leur financement », de « l’inscription sur le fichier électoral concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d’identité ».
Par Fatou NDIAYE
MULTIPLE PHOTOS
AU RENDEZ-VOUS DU GOUT ET DES COULEURS
La ville de Chengdu est la capitale de la province chinoise Sichuan. Elle est à 2 heures 45min de vol de Beijing et à plus de 1500 km par la voie terrestre. Le quotidien à Sichuan est différent de celui de la capitale chinoise.
La ville de Chengdu est la capitale de la province chinoise Sichuan. Elle est à 2 heures 45min de vol de Beijing et à plus de 1500 km par la voie terrestre. Le quotidien à Sichuan est différent de celui de la capitale chinoise. La température y est plus humide, la nature plus verdoyante et la nourriture plus diversifiée et plus épicée. On y trouve toutes les épices utilisées en Afrique. La province de Sichuan est le milieu naturel des pandas géants, une espèce protégée parce que menacée d’extinction. La ville de Dujiangyan qui tient son nom d’un système d’irrigation millénaire qui a su résister au temps, est une des attractions de cette province chinoise surnommé : « Le paradis sur le terre ».
I l y’a des milliers d’années, dans la province de Sichuan en Chine, les inondations étaient de la malédiction. Il fallait implorer le « Dieu des eaux » par des prières afin que les pluies s’estompent. C’était bien avait avant que Li Bing, un gouverneur du royaume de Chu et son fils Er Lang, imaginent un système d’irrigation en 256 avant J.C.
Le système d’irrigation de Dujiangyan arrose plus de 668 700 hectares répartis sur plus de 30 comtés et villes. Contrôlant les eaux de la rivière Minjiang, c’est une série de barrages pour dériver les eaux dans un canal qui les conduits vers les plaines avoisinantes. Le système d’irrigation de Dujiangyan se divise en trois projets d’eau : « Yuzui, Feisahyan et Baopingkou ». Aménagés dans des paysages grandioses, ces trois projets assurent chacun une fonction fondamentale pour le contrôle des eaux de la rivière Minjiang. « Yuzui » qui est une digue, traverse et divise la rivière en deux dont la partie occidentale utilisée pour évacuer les eaux de la crue et la partie orientale pour l’irrigation.
« Feishayan », assure la décharge des crues, le dessablage et la régulation du débit d’eau. Quant à « Baopingkou », il s’agit d’un projet de dérivation qui fonctionne comme une soupape de commandes pour contrôler le débit d’eau de la rivière.
Ce système qui a donné son nom à une ville éponyme Dujiangyan, continue à faire valoir son utilité malgré son ancienneté. En effet, Dujiangyan est devenue une ville touristique du fait de sa nature verdoyante, son parc attractif et les bases de pandas géants. Chaque année, les autorités locales recensent 10 millions de visiteurs. Le parc bâti sur la superficie irriguée ne désemplit pas. Les visiteurs y viennent en masse. Les plus nantis, le survolent en hélicoptère. Ses abords sont remplis de commerces de toutes sortes qui justifient les marchés nocturnes. La nuit, les lampes aux couleurs bleuâtres qui projettent leurs reflets sur les eaux, font ravir. Les boutiques s’ouvrent à la clientèle attirée par ce beau décor et une musique distillée d’un peu partout. Ainsi, à la devanture de ce parc, des dancings se forment au gré des visiteurs qui se laissent aller par des musiciens qui égayent l’assistance.
Dujiangyan a une nature qui séduit. L’eau du système d’évacuation qui traverse toute la ville, favorise une verdure et une humidité qui résistent à la pollution.
Les personnes âgées sont beaucoup plus visibles dans cette ville qu’à Beijing. En ce début de printemps, les arbres fleuris retrouvent leurs couleurs et plongent la cité dans un décor bariolé séduisant. La ville ne compte que 800.000 habitants et s’étend sur 1208 Km2. Considéré comme le plus ancien système d’irrigation au monde, Dujiangyan a été classé patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en 2000. La culture du kiwi est une importante source des rentabilités. Selon le président des producteurs, Yan Zhik Ouiang, la production à l’hectare est estimée 30.000 kg par an. La majeure partie de la production alimente le marché national chinois, qui fait que l’exportation de la marchandise ne soit nécessaire. Le système d’irrigation est géré par l’Etat qui autorise toute réfection. Un centre de commandement a été mis en service le 1er avril 2023. Il permet la collecte d’informations, l’analyse du système d’irrigation, mais également le traitement des événements spéciaux soudains et urgents dans la zone d’irrigation.
Les habitants de la province dont la vie tourne essentiellement autour de ce système hydrique tiennent annuellement d’un festival de libération. C’est un jour de fête en Chine. Ce rituel offre aux habitants locaux et aux touristes une belle chorégraphie. Cette année, elle s’est tenue le vendredi 4 avril 2025 célébrant le 2281ème anniversaire de la construction du système d’irrigation. C’était une cérémonie riche en couleurs. Différentes prestations ont été faites pour commémorer « la libération des eaux » qui a rendu fertile la région.
LES PANDAS GEANTS, UNE ESPECE MENACEE DE DISPARITION, UNE CHASSE GARDEE CHINOISE.
Situé dans la commune de Oingchengshan à Dujiangyan, à 18 km du centre-ville, la base du Centre de conservation et de recherche sur les pandas géants de Chine est encadrée au nord par le mont Qingcheng, lieu sacré du taoïsme et au sud par l'ancienne commune de Jiezi, et traversée par la route provinciale n°303 (route touristique en boucle de l'ouest du Sichuan).
Spécialisée dans le sauvetage et la prévention des maladies pour les pandas géants, la base s'étend sur 760 mu, avec 7 zones fonctionnelles destinées entre autres, à la recherche, la quarantaine, le sauvetage et la formation. La zone de réhabilitation et de formation, la zone d'éducation publique et la zone de paysages naturels, couvrant environ 500 mu, sont ouverts au public à des fins éducatives. Aujourd'hui, la base est couverte d'arbres verts, de bambous verdoyants, de chants d'oiseaux et de fleurs, avec l'air frais.
Les bâtiments sous forme de trois étoiles s'intègrent harmonieusement à l'environnement naturel, offrant ainsi aux pandas géants un habitat identique à l’état sauvage.
Jeudi dernier, 3 avril 2025, elle est animée. Le temps est ensoleillé, la température affiche 18°. Les visiteurs sont venus en masse. Au milieu des pandas, la cohorte de journalistes à peau noire, peu fréquente dans cette région, attire l’attention. Les écoliers en visite, lancent des « Hello ». Certains se prennent en photos avec les visiteurs inhabituels, d’autres donnent aux hôtes des cookies à grignoter.
Le Panda géant dont le nom scientifique est, « Ailuropoda melanoleuca » est un mammifère de la famille des Ursidés, endémique de Chine centrale. Il fait partie de l'ordre des Carnivores, même si son régime alimentaire est constitué à 99 % de végétaux, principalement de bambou. Selon Wildlife conservation (WWF), a recensé 1,864 espèces qui vivent à l’état sauvage. Selon l’organisation, « un panda nouveau-né mesure environ la taille d'une plaquette de beurre, soit environ 1/900e de celle de sa mère. Cependant, les femelles peuvent peser jusqu'à 90 kg, tandis que les mâles peuvent atteindre environ 136 kg à l'âge adulte. Malgré leur corpulence, ces ours sont d'excellents grimpeurs aux arbres ». Ils restent aussi immobiles la plupart du temps du fait du fait de leur faible capacité digestive. Le développement des infrastructures (barrages, routes et voies ferrées) fragmente et isole de plus en plus les populations de pandas, les empêchant de trouver de nouvelles forêts de bambous et des partenaires potentiels. La perte de forêts réduit également l'accès des pandas au bambou dont ils ont besoin pour survivre. La faiblesse de la population s’explique aussi par la lenteur de la reproduction de l’animal qui ne peut faire qu’une grossesse gémellaire pas plus, et le naissance d’un bébé panda ne peut se faire chaque année.
Le gouvernement chinois a créé plus de 50 réserves de pandas dont celle de Dujiangyan. Rosalie Webei, explique la méthode de conservation à la base de conservation de Dujiangyan. « L’altitude dans la région permet la survie de l’animal qui ne peut survivre qu’entre 2000 et 2500 m dans la montagne. S’il fait chaud, ils bénéficient d’un système de climatisation. Leurs habitats ont des systèmes d’isolation de la chaleur. Lorsqu’il a de forte température également, ils ont des glaçons ». Le panda est emblématique à la Chine. On le retrouve partout.
Dans la province de Sichuan, les objets avec son image se vendent comme de petits pains. Et des boutiques n’exposent que des produits avec l’image du panda. L’animal est présent dans le dessin traditionnel et même dans le milieu cinématographique. Les Pandas Awards sont organisés dans la province de Sichuan pour récompenser la meilleure production cinématographique. Les Golden Panda Awards visent à promouvoir la construction d'une communauté de destin pour l'humanité, en adhérant à la philosophie de la collecte et de la sélection d'œuvres qui incarnent les valeurs communes de l'humanité, tout en favorisant les échanges et l'apprentissage mutuel entre les civilisations grâce aux échanges cinématographiques et télévisuels. En septembre, Chengdu accueillera des invités du monde entier, ouverts d'esprit, pour créer ensemble un chapitre exceptionnel de l'histoire du cinéma et de la télévision. La première édition des Golden Panda Awards s'est déroulée en 2023, attirant 7 024 œuvres de 104 pays et régions du monde entier, dont 70 % d'œuvres étrangères et 60 % d'œuvres primées issues de créateurs internationaux, démontrant ainsi le rayonnement international des Golden Panda Awards. En 2025, la deuxième édition des Golden Panda Awards débutera à Chengdu, dans la province du Sichuan, le 12 septembre 2025. 27 prix sont décernés dans quatre catégories : film, fiction télévisée, documentaire et animation, couvrant notamment les catégories du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. L'objectif est de promouvoir l'apprentissage mutuel entre les civilisations du monde entier grâce à la sélection d'œuvres cinématographiques et télévisuelles.
ICI, ON MANGE EPICE.
La gastronomie dans cette partie de la Chine ressemble à celle africaine. Elle est épicée. Rosalie Wubei, guide et originaire de la zone l’explique par l’envie de se réchauffer étant donné que dans cette province, l’installation de chauffage dans les maisons n’est pas fréquente. La spécialité de la région est la fondue. Elle consiste à des morceaux de bœufs découpés cuisinés avec sauce bouillante puis trempés dans autre sauce. Parmi les plats traditionnels on retrouve aussi, des légumes fermentés de la montagne de Qingcheng. Ils se composent de légumes de saison tels que le radis, le dolic et le gingembre, complétés par du poivre de Sichuan et de la pérille fraîche pour multiplier les arômes.
Scellés dans un pot en terre cuite, enterrés sous la cave d'un arbre de ginkgo, le plat fini est aigre et croquant, avec un léger arôme de fruit et de bois. L'omelette aux pousses de cedrela est un plat printanier mêlant des pousses de cedrela fraîches à des œufs battus, cuits à la poêle pour rendre leur couleur dorée. Les pousses de cedrela répandent un parfum spécial et légèrement poivré, contrastant avec la texture douce de l'œuf. Cuisiné traditionnellement au feu de bois pour rendre des bords légèrement fumés et un centre crémeux, il conserve la saveur naturelle des légumes sauvages tout en conférant à l'œuf un arôme raffiné. Ce plat rustique est souvent accompagné de vinaigre pour en équilibrer la richesse. Chuanxiong salad est repas médicinal de la cuisine folklorique de l'ouest du Sichuan, la salade Chuanxiong est composée de bourgeons de Chuanxiong (ligusticum) blanchis et assaisonnées d'huile de rouge, d'ail et de vinaigre. Son apparence se rapproche du céleri, mais présente un arôme médicinal distinctif. Ils offrent des notes douces-amères, dont la médecine traditionnelle chinoise considère qu'elles réduisent la chaleur interne pour rééquilibrer l’énergie affectée par le climat sec du printemps. C'est une entrée qui accompagne souvent la viande salée en équilibrant la richesse et la fraîcheur de la viande