SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
20 mai 2025
QUAND UN HOMME TUE UN AUTRE, C’EST QU’IL A TUE SON PROPRE FRERE
L’évêque du diocèse de Ziguinchor, Monseigneur Jean-Baptiste Valter Manga, qui a dit la messe du 1er janvier 2025 à Diongol, en cette journée de la paix a appelé les uns et les autres à cultiver le pardon et à ne jamais ôter la vie humaine
L’évêque du diocèse de Ziguinchor qui a dit la messe du 1er janvier 2025 à Diongol, en cette journée de la paix a appelé les uns et les autres à cultiver le pardon et à ne jamais ôter la vie humaine. Monseigneur Jean-Baptiste Valter Manga demande de faire des villages, des lieux où se construit la paix pour une Casamance réconciliée.
– Diongol symbole d’une paix retrouvée a abrité dans la matinée du 1er janvier 2025, la messe solennelle consacrée à la journée mondiale de la paix en cette solennité de la sainte Vierge Marie. Cette localité a été autrefois contrôlée par les porteurs d’armes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Situé derrière les villages de Diaboudior, de Soutou (petit Paris), Brindiago et très loin de Ziguinchor, le village de Diongol longtemps éprouvé par le conflit armé a communié dans la joie. Fini les moments de braise dans cette bourgade de l’arrondissement de Sindian, commune de Suelle qui chante désormais l’hymne à la paix.
Hier, l’évêque du diocèse de Ziguinchor est allé à la rencontre de ce peuple qui, par le passé, a eu à connaître un exil forcé du fait du conflit armé. Dans son homélie riche en enseignements, Mgr Jean-Baptiste Valter Manga a appelé à cultiver le pardon et à préserver la vie humaine. «Ce jour est consacré à la paix. Je suis venu à Diongol pour donner un sens à ce que j’entends faire tout au long de mon ministère pastoral. Il y a quelques années, Diongol a vécu dans la souffrance à cause de la guerre. Vous êtes dans une situation difficile depuis des années ; et quand on parle de Diongol, les gens ne pensent qu’à la guerre. Alors qu’il n’en est rien du tout», soutient le Pasteur de Ziguinchor.
Les populations de la commune de Suelle gardent encore les séquelles de la guerre. S’appuyant sur l’adresse à la Nation du Président de la République du 31 décembre 2024, le successeur de Mgr Paul Abel Mamba a, dans une parabole, demandé aux citoyens de faire en sorte que la terre puisse produire ce qui donne la vie et non ce qui produit la mort. Selon lui, cela demeure un impératif. «Il arrive que des gens s’entretuent. Mais, il faut savoir que, quand un homme tue un autre, c’est qu’il a tué son propre frère. Nous devons travailler pour une Casamance réconciliée et pacifiée», renchérit Mgr Manga.
Aussi, lance-t-il un appel solennel à tous les acteurs à œuvrer pour une paix durable au profit des générations futures tout en ayant en bandoulière, le pardon. «Nous refusons de léguer aux générations futures, les fardeaux du conflit. La paix, c’est aussi la capacité de pardonner, de tourner la page et de ne jamais oublier. Nous devons nous mobiliser pour bâtir une paix durable pour une Casamance nouvelle afin de rebâtir ce qui a été détruit par des années de conflit», prêche le Père évêque du diocèse de Ziguinchor, ordonné le 23 novembre 2024 au petit séminaire Saint-Louis. Avant de donner la bénédiction finale au peuple de Dieu ayant pris part à la célébration eucharistique, Mgr Jean-Baptiste Valter Manga recommande à tous, de cultiver davantage l’entente et la solidarité afin de libérer le peuple de toutes sortes de souffrance. Tour à tour, le chef de village de Diongol, Abdoulaye Goudiaby, le représentant du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc), Nouha Cissé et la présidente du Conseil d’administration de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, Ndèye Marie Thiam ont estimé que la Casamance «meurtrie par la violence, avec son image balafrée» doit continuer à rester debout et résiliente. À la fin de la messe et des prises de parole, il y a un lâcher de colombes, signe d’une Casamance pacifiée et qui aspire à un avenir radieux.
Par Elhadji Ibrahima THIAM
ÉLARGISSEMENT DU COS-PETROGAZ, LE TEMPS DES ACTES
Le dialogue a des vertus dont l’une est de lever les équivoques sur des questions sujettes à interprétation, sources d’incompréhension. Le débat sur la gestion des ressources pétrolières et gazières passionne depuis les premières découvertes en 2015
Le dialogue a des vertus dont l’une est de lever les équivoques sur des questions sujettes à interprétation, sources d’incompréhension. Le débat sur la gestion des ressources pétrolières et gazières passionne depuis les premières découvertes en 2015.
Aujourd’hui que l’exploitation du pétrole de Sangomar a démarré (juillet 2024) et que le champ gazier Grand Tortue/Ahmeyim est entré en production (31 décembre 2024), la décision du président Bassirou Diomaye Faye d’accorder plus de place à l’opposition, à la société civile, aux syndicats et à l’Ordre national des experts au sein du Cos-Pétrogaz est à saluer. En réalité, il matérialiserait une idée annoncée depuis 2018, mais jamais appliquée jusqu’ici. En effet, les Concertations nationales sur le pétrole et le gaz, tenues à Diamniadio, cette année-là, avaient recommandé l’élargissement de cette structure à la société civile et à l’opposition.
En 2019, en pleine polémique suscitée par le documentaire de la Bbc sur la gestion du pétrole sénégalais, le gouvernement d’alors annonça la décision du chef de l’État d’aller dans le sens de ces recommandations. Mais, c’est resté lettre morte. Cette fois-ci, il faut souhaiter que cette décision passe comme lettre à la poste. Toujours est-il que le président Bassirou Diomaye Faye, comme pour prouver sa bonne foi, a clairement souligné qu’il a déjà pris un nouveau décret qui ira dans le sens d’avoir un Cos-Pétrogaz dont la composition sera plus conforme à la volonté présidentielle et aux réalités du moment.
En effet, le Hcct, le Cese et le ministre en charge du Pse qui en faisaient partie n’existent plus, alors que les ministères de l’Énergie et de Mines sont devenus une seule entité. Faut-il le rappeler, le Cos-Pétrogaz, créé en 2016, est le bras stratégique de l’État dans la gestion des ressources pétrolières et gazières en ce sens qu’il est chargé d’assister le président de la République et le gouvernement dans la définition, la supervision, l’évaluation et le contrôle de la mise en œuvre de la politique de l’État en matière de développement de projets pétroliers et gaziers. Les nouvelles autorités n’auront pas beaucoup de mal à désigner les membres de la société civile, les syndicats ainsi que les experts qui y siégeront, mais le choix de l’opposition risque d’être pour elles la quadrature du cercle. Qui choisir ? En tout cas, dans l’ancien décret, il était clairement indiqué que les modalités de désignation des représentants de la société civile et de l’opposition sont fixées par arrêté conjoint des ministres de l’Énergie et de l’Intérieur.
Cette équation expliquerait-elle pourquoi l’ancien gouvernement n’avait pas pu appliquer cette résolution ? Donnons notre langue au chat. Peut-être que le gouvernement actuel a déjà trouvé la bonne formule, celle qui serait moins sujette à contestation. Cependant, quel que soit le choix des nouveaux entrants, le plus important est de cultiver l’esprit participatif qui fonde cette décision. Les ressources naturelles appartenant au peuple, comme le stipule la charte fondamentale de notre pays, leur gestion doit être la plus inclusive possible. Il faudra aussi éviter d’en faire la chasse gardée d’un petit groupe d’institutionnels.
La voix de chaque composante de la Nation, à travers ses représentants, doit être audible si elle repose sur un esprit constructif. Tout porte à croire que le chef de l’État s’inscrit dans une dynamique consultative sur des questions qui engagent le destin du pays. Il l’a d’ailleurs mentionné dans son discours : « Nous avons choisi la concertation et la consultation comme fil conducteur de notre gouvernance afin de faire de chaque citoyen un acteur décisif de la rupture et de la construction nationale ». S’il le dit, on peut que le croire puisque les Assises de la justice et les États généraux du transport ou de l’industrie se sont déjà tenus, tandis que les Assises nationales des « daaras » et les concertations sur l’enseignement supérieur ainsi que dans d’autres secteurs sont annoncées. La gouvernance participative ne peut avoir que des vertus, alors cultivons la par le dialogue permanent.
Par Sidy DIOP
LE CERCLE VICIEUX DE LA CORRUPTION
«Aucune rupture n’est possible dans un environnement de corruption endémique ». Depuis sa prise de fonction, la lutte contre la corruption semble être un défi majeur pour le président de la République
«Aucune rupture n’est possible dans un environnement de corruption endémique ». Depuis sa prise de fonction, la lutte contre la corruption semble être un défi majeur pour le président de la République.
Une préoccupation martelée à longueur de discours et qui apparaît à l’aube de cette nouvelle année comme une orientation qui va structurer, de bout en bout, son action politique. Mais discours et les bonnes intentions ne sont pas toujours suffisants pour bousculer les habitudes. Le Président en est certainement conscient en décidant de donner plus d’épaisseur à cet axe central de sa gouvernance.
Les quatre lois sur la transparence et la bonne gouvernance, « bientôt soumises à la représentation nationale », devront y aider. Elles portent sur la protection des lanceurs d’alerte, la réforme de l’organe de lutte contre la corruption, l’accès à l’information et la déclaration de patrimoine. La généralisation de la déclaration de patrimoine à tous les agents de la fonction publique, « sans exception », est, à ce titre, une avancée majeure malgré l’ampleur de la tâche. La lutte contre la corruption est un enjeu central dans la gouvernance de notre pays.
Depuis plusieurs années, les scandales de détournements de fonds et de malversations publiques ont défrayé la chronique. Les autorités sénégalaises ont, certes, multiplié les initiatives pour éradiquer ce fléau, mais l’effort semble encore insuffisant face à la persistance de la corruption dans certains cercles de pouvoir et au sein de la société. C’est donc une bataille de longue haleine qui attend les nouveaux dirigeants. Le Sénégal a fait des progrès notables dans la lutte contre la corruption depuis la création, en 2012, de l’Office national de Lutte contre la corruption (OFNAC).
Cet organisme a permis de mettre en lumière plusieurs affaires de corruption, notamment dans la gestion des marchés publics et des ressources naturelles, et a contribué à la mise en place de mécanismes de transparence. Notre pays est également signataire de conventions internationales contre la corruption, telles que la Convention des Nations unies contre la corruption et la convention de l’Union africaine. Sur le terrain, l’Ofnac a ainsi joué un rôle important en menant des enquêtes, en publiant des rapports et en recommandant des actions correctives.
Des personnalités publiques ont été épinglées pour des actes de corruption, donnant l’impression que les autorités sont déterminées à changer les choses. De même, des réformes, comme la mise en place d’un code des marchés publics. Cependant, malgré ces avancées, la question de la lenteur des enquêtes et de l’impunité reste au cœur des critiques. De nombreuses affaires de corruption, notamment celles impliquant des personnalités politiques influentes ou des proches de l’ancien pouvoir, semblent se terminer en eau de boudin.
Les poursuites sont souvent perçues comme incomplètes, voire entravées, par des pressions politiques et des manœuvres d’intimidation. Le cas emblématique de toutes ces personnalités, accusées de détournement de fonds dans la gestion de la Covid, montre bien la difficulté d’aller au bout des affaires, même lorsqu’elles sont médiatisées. Système clientéliste Au-delà des mesures institutionnelles, le principal obstacle à la lutte contre la corruption réside dans le système politique et économique du pays, profondément marqué par un clientélisme encore très ancré. Dans le cadre de ce système, les relations personnelles et les réseaux de soutien politique prennent souvent le pas sur la transparence et l’intégrité.
L’interconnexion entre les élites politiques et économiques crée un climat où la corruption devient une pratique courante, parfois même perçue comme une norme, indispensable pour naviguer dans le monde politique. Les campagnes électorales, qui sont souvent financées par de grandes fortunes privées, alimentent ce cercle vicieux. Le phénomène du « Sénégal Inc. », où les affaires privées se confondent avec les affaires publiques, est un exemple parfait de cette porosité. Dans ce contexte, les accusations de corruption ne manquent pas, mais elles se heurtent fréquemment à des structures de pouvoir difficile à démanteler.
La grande affaire du président de la République sera certainement de transformer cet État d’impuissance en un véritable État de droit où tous sont soumis à la loi. On l’entend bien : « Si nous voulons le changement, nous devrons résolument être prêts à nous réformer nous-mêmes, dans nos comportements face au bien public, et dans notre manière de servir la collectivité ». Le chemin est encore long et parsemé d’embûches, mais une grande volonté politique peut permettre de renverser cette dynamique et de créer un environnement où la transparence, la justice et la bonne gouvernance deviennent les normes et non les exceptions.
RATIONALISATION DES PARTIS POLITIQUES, UN VASTE CHANTIER
Depuis quatre décennies, le pays assiste à une inflation continue du nombre de formations politiques. La transhumance politique et l'émergence de 'partis télé-centres' ont fini par discréditer le système aux yeux des citoyens
Le chef de l’État a appelé, lors de son message à la nation, à la veille du Nouvel An, à une rationalisation des partis politiques. Cette rationalisation pourrait présenter des avantages en termes de renforcement de la démocratie et de l’efficacité du système politique.
En effet, le pluralisme politique poussé à l’extrême déteint négativement sur la démocratie. Le paysage politique sénégalais donne l’impression d’une cohue avec plus de 300 partis et mouvements politiques légalement constitués. Le mouvement n’est pas récent. Il a commencé, en 1981, avec le multipartisme intégral. La mesure avait permis à des partis qui étaient dans la clandestinité de se formaliser. Mais les vicissitudes de la politique ont accentué la création de partis politiques avec les scissions notées dans des formations politiques traditionnelles (Rassemblement National Démocratique, Parti Démocratique Sénégalais, Parti africain de l’indépendance).
Si pour le Pds, les dissidences étaient encouragées par le Parti socialiste, dans un souci de fragiliser un adversaire ; dans les autres formations politiques, les frustrations découlaient d’un problème de démocratie interne qui est à l’origine de la perte du pouvoir par le Parti socialiste, en 2000, après le congrès sans débat de 1996. Avec la première alternance, on pensait que le phénomène allait ralentir voire s’estomper. Que non ! On assiste à la création tous azimuts de partis ou mouvements politiques. Un stratagème trouvé pour rallier le parti au pouvoir.
Le phénomène avait atteint une ampleur telle que les expressions transhumance politique et partis télé-centres ont enrichi le vocabulaire politique. La presse a beaucoup contribué à la floraison des partis politiques. Des individus sans aucune représentativité politique ou à l’expertise douteuse sont surmédiatisés. Ils occupent les colonnes des journaux, les plateaux des radios et télés. Les médias sénégalais aiment ces personnages qui défendent urbi et orbi le pouvoir ou tirent à tout va sur le régime. Nombreux parmi ces saltimbanques de la politique ont pu trouver un emploi ou ont été promus à des postes de responsabilité. Les effets pervers du pluralisme politique ont entrainé un affaiblissement des partis politiques, une perte de confiance des citoyens.
Le paysage politique est devenu illisible pour la majorité des Sénégalais. Il a généré également des professionnels de la politique et accentué les clivages. La société n’a jamais été aussi politisée qu’aujourd’hui. Aucun segment n’est épargné. Au Sénégal, le politique fait et défait les carrières ; enrichit ou appauvrit. De plus en plus de Sénégalais ont goûté aux délices du système et s’y arcboutent. Solidement. Ils ne lâcheront pas facilement prise. Si leurs intérêts sont remis en cause, leur jeu découvert, ils crieront sur tous les toits que la démocratie est mise en mal et leurs droits fondamentaux bafoués. Pourtant dans cette cohue, l’électeur sénégalais est resté constant. À chaque élection, il indique clairement la voie à suivre par son vote utile. Les dernières élections législatives l’attestent. Sur 41 listes, quatre ont remporté le scrutin dans un département (Pastef, Takku-Wallu, Jàmm ak Njerin, Andu Nawle). Les autres doivent leur présence l’hémicycle par le mode de scrutin notamment le système du plus fort reste. Si cette volonté de rationaliser les partis politiques se matérialise, un pas important sera franchi dans la consolidation de la démocratie et de l’État de droit au Sénégal.
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 2 JANVIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Vox Populi, Le Soleil, Le Verdict News, Yoor-Yoor Bi, l'EnQuête, L'Observateur, Record, Le Quotidien, L'As Quotidien, Libération,
Ken Bugul et Diary Sow ont transformé leur marginalisation en espace de création, leur solitude en force d'écriture. Leurs voix, entrecroisées lors du Salon du livre au féminin, dessinent une cartographie nouvelle de l'émancipation féminine
Dans l'écrin prestigieux du Musée des Civilisations noires, le Salon du livre au féminin a offert une plongée saisissante dans les méandres de la construction identitaire. Au cœur de cet événement littéraire devenu incontournable dans le paysage culturel sénégalais, deux voix de la littérature africaine, Ken Bugul et Diary Sow, ont partagé leurs réflexions sur ce processus complexe et permanent qu'est la quête de soi.
Le panel, orchestré par Amina Seck, a révélé comment l'identité se forge dans la résistance et la résilience. Ken Bugul a évoqué son parcours marqué par l'absence d'héritage affectif, transformant ce vide initial en force créatrice. De son côté, Diary Sow a décrit sa lutte contre les assignations sociales traditionnelles, illustrant comment le refus des conventions peut devenir le terreau fertile d'une identité authentique.
La marginalité, thème récurrent dans leurs témoignages, s'est dessinée non pas comme une fatalité mais comme un espace de liberté paradoxal. Qualifiées parfois de "folles" pour avoir osé défier les normes établies, ces femmes ont transformé leur mise à l'écart en opportunité d'émancipation. Leurs récits démontrent comment la société utilise souvent l'étiquette de la folie pour discréditer celles qui osent s'écarter des chemins tracés.
L'exil, qu'il soit géographique ou intérieur, est apparu comme un puissant catalyseur de la quête identitaire. Les intervenantes ont souligné comment le déracinement, malgré ses défis, peut devenir une terre fertile pour la reconstruction de soi. Face aux discriminations multiples - en tant que femmes, en tant qu'Africaines - elles ont développé une résilience qui nourrit leur créativité et leur engagement.
La littérature émerge comme un vecteur essentiel de cette quête identitaire. Le parcours de Ken Bugul, dont l'œuvre "Le Baobab fou" lui vaudra un doctorat honoris causa, illustre comment l'écriture peut transformer une expérience personnelle en héritage universel. Cette reconnaissance académique témoigne de la portée d'une œuvre qui transcende les frontières culturelles et générationnelles.
Ce dialogue intergénérationnel a mis en lumière une vérité fondamentale : la quête identitaire n'est jamais achevée. Elle se poursuit à travers les âges, les expériences, les rencontres, dans un processus de déconstruction et de reconstruction permanente. Les échanges de ce Salon ont démontré que cette quête, bien que profondément personnelle, résonne collectivement, tissant des liens invisibles entre les générations de femmes qui osent réinventer leur destin.
VIDEO
THIAROYE-SUR-MER ACCUEILLE LE PREMIER BÉBÉ DE L’ANNÉE
Cette petite fille, septième enfant d'une jeune mère de 32 ans, a reçu un accueil exceptionnel de la part des plus hautes autorités sanitaires et sociales du pays
À Thiaroye-sur-Mer, le premier bébé de l’année 2025 a vu le jour précisément à minuit. Ce nouveau-né, une petite fille, est le septième enfant de Ndèye Anta Kama, âgée de 32 ans.
Pour célébrer cet événement, Mme le ministre de la Famille et des Solidarités, Maimouna Dièye, accompagnée du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, et du directeur général de la RTS, Pape Alé Niang, s’est rendue au poste de santé. Ensemble, ils ont comblé les parents de la petite fille de cadeaux : lait, couches, vêtements, produits cosmétiques et bien d’autres présents.
Mais les célébrations ne s’arrêtent pas là. Un compte d’épargne a été ouvert pour financer les études futures de l’enfant, et des projets d’autonomisation des parents sont également prévus. Le ministre de la Santé a profité de l’occasion pour annoncer des améliorations dans les services de maternité, pédiatrie et néonatalogie à travers le pays, rappelant l’importance de renforcer le plateau technique des structures sanitaires.
Marraine de l’enfant, Mme Dièye a exprimé son optimisme : « Avec une fille en premier, 2025 sera une année de paix et de prospérité. »
par Cheikh Faye
LE GOUVERNEMENT PRIS LA MAIN DANS LE SAC
EXCLUSIF SENEPLUS - Le communiqué sur les 108 millions destinés aux ex-détenus et aux victimes de la période pré-électorale dévoile des détournements de procédures inquiétants. Cette gestion met à mal le "Jub, Jubal, Jubanti"
Affaire des 108 millions : Un communiqué qui confirme et enfonce le gouvernement
Le brouhaha et la clameur publique qui ont suivi l’annonce de l’octroi d’un soutien de 108 millions au profit des ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale ont fini de contraindre le gouvernement à sortir de son mutisme. Il n’avait pas le choix face au tollé et à l’indignation qu’une telle mesure, décidée en catimini et au profit exclusif d’une poignée de militants du parti au pouvoir, a suscités même dans les rangs de Pastef.
À travers le communiqué, le gouvernement confirme les faits, mais aussi s’embourbe dans ses explications, lesquelles peinent à convaincre tout(e) citoyen(ne) doté(e), un tant soit peu, d’un esprit non partisan.
Confirmation d’une opération menée en totale opacité
Le communiqué confirme l’existence de l’Arrêté n°17 450 MFS/SG/CAJ du 30 juillet 2024 pris par le ministre de la Famille et des Solidarités et qui institue un Comité chargé de proposer une assistance aux ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale. Il confirme, en outre, l’allocation de 108 millions de francs CFA au profit de 112 dossiers médicaux pour aider à la prise en charge médicale de personnes blessées lors des manifestations politiques durant la période pré-électorale.
Toutefois, le gouvernement ne répond pas ou esquive les questions essentielles que se posent les Sénégalais notamment :
quelles ont été les actions entreprises, depuis la mise en place du Comité) pour porter l’information à toutes les personnes susceptibles d’être concernées ?
quelles sont les mesures d’accès à ces fonds et d’égalité de traitement qui ont été mises en place ?
comment les victimes ont été identifiées ?
comment peut-on déterminer qui est victime et qui ne l’est pas en dehors des procédures de justice ?
quels sont les critères de sélection qui ont permis de choisir 112 dossiers médicaux ?
Ces questions reviennent toujours dans les différentes interventions des citoyens(nes) faites à travers les réseaux sociaux et certains médias. Aucune réponse ou début de réponse de la part du gouvernement n’a été notée sur toutes ces questions et bien d’autres. Ce qui continue de jeter de légitimes suspicions sur cette opération aux relents purement partisans si l’on se réfère aux propos de plusieurs personnes indignées se réclamant de Pastef : les listes des bénéficiaires auraient été préparées dans les officines du parti. Qu’est-ce qu’on fait des autres Sénégalais(ses), qui ne sont pas militants(es) de Pastef et qui se réclament être des victimes ? Une question qui met en exergue l’impérieuse nécessité de respecter les principes d’égalité dans le traitement des citoyens(nes) et qui cantonne, à l’évidence, le « Jub, Jubal, Jubanti » au rang de simple slogan.
Des explications révélatrices de faits plus graves : des détournements d’objectifs et de procédures
« En attendant la disponiblité effective de ces fonds, le ministère de la Famille et des Solidarités a mobilisé les ressources de la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (OGPSN), en vertu de la Loi de Finances Initiale 2024.»
Ce passage du communiqué gouvernemental est gravissime ! Il constitue un aveu (reine des preuves) d’au moins de deux (2) « dialguati » de la part du gouvernement : un détournement d’objectif et un détournement de procédure.
En effet, aux termes du Décret n° 2024-940 du 5 avril 2024 portant répartition des services de l’État, le ministère de la Famille et des Solidarités compte en son sein plusieurs organes entrant dans sa sphère de compétences notamment la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (DGPSN) et le Fonds de Solidarité nationale (FSN). Ces deux entités ont des missions distinctes.
La mission du FSN est, entre autres, d’apporter une réponse immédiate et appropriée aux situations de crise et d'urgence concernant les personnes en situation de détresse, sinistrées, déplacées et de fournir un appui à la prise en charge de certaines catégories de soins médicaux. C’est à cette entité que devait relever le soutien accordé aux 112 dossiers médicaux et non à la DGPSN ! En effet, la mission de cette dernière, selon les dispositions du Décret no 2012-1311 du 16 novembre 2012 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de la DGPSN), est notamment d’impulser, de mettre en œuvre et de coordonner les politiques publiques en matière de protection sociale et de solidarité nationale dans le but de réduire la pauvreté et les inégalités. Un de ses programmes phares est celui des bourses de sécurité familiale dont les paiements s’effectuent sur la base d’un ciblage au moyen du Registre national unique (RNU) qui a permis d’identifier les ménages vivant dans l’extrême pauvreté afin de leur permettre d’accéder de façon équitable et transparente à des programmes de filets sociaux. La notion de « ménage » a sa signification ici, car elle guide les intervention de la DPPSN et s’oppose à celle d’« individu ». Selon l’ANSD (2014), le ménage est défini comme un groupe de personnes, apparentées ou non, vivant ensemble sous le même toit et mettant en commun tout ou partie de leurs ressources pour subvenir à leurs besoins essentiels, notamment le logement et la nourriture.
Au regard des différences dans les missions de la DGPSN et du FSN, le gouvernement ne pouvait prendre les crédits votés dans la LFI 2024 pour la DGPSN et les utiliser pour des actions qui n’ont rien à voir avec sa mission. Procéder de la sorte, c’est se rendre coupable d’un détournement d’objectif et d’un détournement de procédures. Le détournement d’objectif empêche la DGPSN de réaliser les missions pour lesquelles elle a été mise sur pied. Le détournement de procédure, consiste à recourir à une procédure autre que celle normalement applicable pour contourner des règles établies. Le gouvernement s’est rendu fautif de ces deux manquements graves. S’il l’a fait en connaissance de cause, il a commis une grave faute de gestion. Les organes de contrôle et de vérification (IGE, Cour des comptes) devraient voir tout cela de plus près. S’il l’a fait de bonne foi, il a agi par incompétence en plus de violer son slogan « Jub, Jubal, Jubanti ».
Nous continuons à réclamer toute la lumière sur cette affaire nébuleuse qui est en train de nous montrer le véritable visage des personnes qui se sont faites des héraults de la bonne gouvernance et de la transparence lorsqu’elles étaient dans l’opposition. Nous ne lâcherons rien !
PS : Mes pensées vont, en ce jour à un otage politique maintenu injustement et arbitrairement dans les liens de la détention du fait de la seule volonté du prince actuel. Je veux nommer le vaillant Moustapha Diakhaté. De Reubeuss où il se trouve, il est loin d’être seul. Nos prières l’accompagnent pour qu’il recouvre rapidement la liberté, car un sénégalais utile comme lui n’a pas sa place en prison.
Des Sénégalais rappellent subitement au régime de Diomaye Faye ses engagements électoraux sous forme de vœux de Nouvel An : panafricanisme, souveraineté, liberté, meilleures politiques publiques, notamment l’accès à la santé et l’emploi des jeunes.
À la veille de la Saint-Sylvestre, des Sénégalais ont investi la mythique place de l’Indépendance, située au cœur de la capitale. À cette occasion, AfricaGlobe TV a recueilli les vœux de Nouvel An des Dakarois, venus visiblement dire au revoir à 2024.
En dehors des vacanciers etrangers et d'autres Sénégalais de retour au pays, la majorité de nos interlocuteurs a formulé des vœux ouvertement politiques, voire panafricanistes. À l’unisson, les citoyens expriment leur souhait de voir un Sénégal libre, souverain et imprégné de panafricanisme, pour conduire le pays vers le développement et une meilleure qualité de vie. Ils appellent également à une politique renforcée d’accès à la santé, pour réduire les nombreuses difficultés auxquelles les patients sont confrontés dans les hôpitaux.
Ces vœux s’apparentent à un rappel adressé aux nouvelles autorités concernant les engagements pris, sur la base desquels elles ont été plébiscitées le 24 mars 2024 dès le premier tour, et confirmées lors des récentes élections législatives avec une majorité leur offrant une voie libre pour les réformes nécessaires.
Il est clair que les Sénégalais restent patients, malgré les difficultés actuelles, et continuent de placer leur confiance en leurs dirigeants, espérant que les promesses faites seront tenues.