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13 juillet 2025
LA QUESTION DES RÉPARATIONS POUR L’AFRIQUE EST RELANCÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le 38ème Sommet de l'UA pose clairement la question des réparations coloniales, avec un soutien international grandissant incluant l'ONU. Il reste aux sociétés civiles africaines de s’en saisir
Le 38ᵉ Sommet de l'Union africaine (UA) a effectivement discuté de la question des réparations en mettant un accent particulier sur le thème annoncé « Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine grâce aux réparations ».
« Le Conseil économique, social et culturel de l'UA (ECOSOCC) a affirmé que « les réparations sont le sujet brûlant à Addis-Abeba ». Le général-major Dr. al-Tayeb Abdul Jalil, professeur soudanais de droit international, a élaboré une carte des réparations, estimant que Londres doit 700 milliards de dollars au seul Soudan en raison des pertes subies durant la domination coloniale britannique.
Dr. al-Tayeb Abdul Jalila indiqué qu’il ne parlait pas au nom du seul Soudan mais de plusieurs pays africains, ajoutant : « La compensation matérielle n'est pas une tentative de mesurer les souffrances en argent, mais une opportunité de consacrer ces fonds au développement de nos pays. »
La Première ministre de la Barbade, Mia Motley a quant à elle lancé un appel passionné en faveur des réparations, en demandant à l’Europe et aux USA de commencer par reconnaître leurs torts historiques.
"Dites pardon. Dites pardon et soyez sincères. Et après avoir dit pardon, reconnaissez que l'avenir du monde n'est pas possible sans la stabilité de l'Afrique et de sa diaspora", a-t-elle souligné.
La Première Ministre Mottley a souligné la nécessité d'actions tangibles telles que la création de ponts aériens et maritimes pour faciliter les voyages et les échanges entre l’Afrique et les Caraïbes.
Le Secrétaire de l’Organisation des Nations Unies, M. Antonio Guterres a pour sa part pris position très clairement an faveur des réparations en déclarant notamment devant l’Assemblée Générale, au cours de son allocution du 15 février 2025 :
« Le monde ne doit jamais oublier que l’Afrique est victime des effets conjugués de deux injustices colossales. Tout d’abord, les profonds ravages du colonialisme et de la traite transatlantique des esclaves. C’est un mal dont les racines remontent à plusieurs siècles et dont les Africains et les personnes d’ascendance africaine continuent de pâtir aujourd’hui encore…La décolonisation, en elle-même, n’a pas été une panacée. L’indépendance politique n’a pas débarrassé les pays des structures fondées sur l’exploitation et des décennies de sous-investissement économique, social et institutionnel. Il est grand temps de mettre en place des cadres de justice réparatrice… »
Ainsi la question des réparations de la part de l’Europe et des Etats Unis en faveur de l’Afrique a été relancée par le 38eme Sommet de l’Union Africaine.
Il reste aux sociétés civiles africaines de s’en saisir et de faire sorte que les chefs d’Etat posent des actes concrets, en direction de l’ONU notamment pour la réalisation des engagements pris au cours de ce 38eme Sommet.
Image d'illustration: Alwihda Info
PERTURBATIONS DE LA DISTRIBUTION D’EAU À DAKAR
La société nationale de distribution d’eau annonce des interruptions temporaires en raison de travaux d’entretien sur plusieurs forages de Dakar. Plusieurs quartiers, dont Sicap Foire et HLM Grand-Yoff, seront affectés entre le 17 et le 21 février.
La société nationale de distribution d’eau annonce, à travers un communiqué, la perturbation de la distribution allant à des coupures à partir du lundi 17 février 2025.
La note indique que, compte tenu des travaux d’entretien de certains forages sur le territoire de Dakar ville prévus du lundi 17 février au vendredi 21 février, «des perturbations de la distribution d’eau dans les zones desservies par les ouvrages », seront notées.
Il s’agit de Sicap Foire, cité SOCABEG à la date du 17 février; Nord Foire, Keur Damel, le 18 février. Cité Léopold Sédar Senghor pour le mercredi 19 février, Nord Foire, Keur Damel pour le jeudi 20 février et HLM Grand-Yoff, Keur Yoff, Cité Ataya et Mixta pour le vendredi 21 février.
Le communiqué précise que ces travaux ont pour objectif d’améliorer la qualité de service.
MADIAMBAL DIAGNE CONTESTE SA CONDAMNATION, FACE À L’ABSENCE DE TÉLIKO
Condamné en première instance pour diffamation à l’encontre du magistrat Souleymane Téliko, le journaliste a dénoncé des irrégularités dans la procédure. Devant la cour, il a affirmé avoir agi en défense de l’institution judiciaire.
Madiambal Diagne a été condamné en première instance pour diffamation à l’encontre du magistrat Souleymane Téliko. L’affaire trouve son origine dans des déclarations faites par M. Diagne lors d’une émission, au cours de laquelle il a évoqué un rapport des Chambres africaines mentionnant des indemnités indûment perçues par Téliko.
Selon Madiambal Diagne, ses propos visaient à défendre l’institution judiciaire et étaient fondés sur des preuves. À la barre, il a affirmé que cette affaire n’aurait jamais dû arriver en jugement. ‘’Les parties s’étaient initialement mises d’accord, mais la partie civile s’est rétractée par la suite’’, a-t-il expliqué. Il se considère comme une victime, ayant agi par souci de justice. ‘’J’ai défendu l’institution judiciaire. Si cette posture doit me valoir une condamnation, je l’accepte’’, a-t-il déclaré.
Madiambal Diagne a également dénoncé des irrégularités procédurales : ‘’Je n’ai pas été cité régulièrement, mes droits ont été bafoués et on m’a refusé la parole lors de l’audience. La partie civile m’a insulté, mais ces propos n’ont pas été consignés dans le plumitif.’’ Il a intenté une procédure contre Téliko, mais celle-ci a été rejetée en raison de l’absence de traces écrites des insultes.
Maitre Abdou Dialy Kane, avocat de Madiambal Diagne, a souligné que son client ne pouvait être poursuivi que comme complice et non comme auteur principal. ‘’La procédure est viciée. La citation initiale ne respecte pas les règles et la cour ne peut pas requalifier les faits en matière de délit de presse. La décision de première instance n’est pas fondée en justice’’, a-t-il plaidé, demandant l’annulation des poursuites.
Maitre Arona Basse, un autre avocat de la défense, a ajouté que la citation était nulle, car elle ne mentionnait pas les textes visés.
Le représentant du procureur général a pris la parole, bien que le parquet n’ait pas fait appel. Il a estimé que le jugement de première instance était régulier et bien motivé, demandant sa confirmation. Maitre Mbaye Sène, avocat de la partie civile, a défendu Téliko, décrivant ce dernier comme un ‘’digne magistrat’’ dont les qualités ont justifié sa nomination. ‘’Les faits diffamatoires sont là et leur auteur les a reconnus’’, a-t-il affirmé, insistant sur la gravité des accusations portées contre son client.
La cour rendra sa décision le 3 mars prochain.
OUSMANE SONKO FACE AUX DÉPUTÉS VENDREDI
Cet exercice, inscrit dans le cadre du contrôle parlementaire, permet aux députés d’interpeller l’exécutif sur les grandes orientations politiques et les préoccupations des citoyens.
Le Premier ministre Ousmane Sonko est attendu à l’Assemblée nationale ce vendredi 21 février 2025 à partir de 9h, dans le cadre de la séance des Questions d’actualité au Gouvernement, informe un communiqué officiel.
Cet exercice, inscrit dans le cadre du contrôle parlementaire, permet aux députés d’interpeller l’exécutif sur les grandes orientations politiques et les préoccupations des citoyens.
Le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, avait annoncé la prochaine comparution du Premier ministre et de son gouvernement devant les députés pour l’exercice des questions au gouvernement.
« Je tiens à informer que nous travaillons activement sur le prochain passage du premier ministre et de son gouvernement qui se sont soumettrons à l’exercice des questions au gouvernement », avait-t-il le 11 février lors du vote des deux projets de loi sur la réglementation bancaire et la microfinance.
LA GUINÉENNE QUEEN RIMA, LAURÉATE 2025 DU PRIX DÉCOUVERTES RFI
Le choix du jury s’est porté sur cette artiste qui s’illustre dans le registre dancehall et qui participait pour la troisième fois à la finale de la compétition.
La chanteuse guinéenne Queen Rima, Marie Tolno de son vrai nom, a été désignée lauréate 2025 du Prix découvertes RFI, a-t-on appris mardi du jury de ce concours présidé cette année par la chanteuse béninoise Angélique Kidjo.
Ce prix, institué en 1981, met en avant les talents musicaux du continent africain. Le nom de la lauréate de l’édition 2025 du Prix découvertes RFI a été dévoilée le même jour, au cours de l’émission matinale de Radio France internationale. Le choix du jury s’est porté sur cette artiste guinéenne qui s’illustre dans le registre dancehall et qui participait pour la troisième fois à la finale du Prix découvertes RFI.
Angélique Kidjo, a salué le talent et la qualité des musiques proposées par les dix finalistes, ce qui, dit-elle, n’a pas facilité le travail du jury. « Cela me rassure que la relève est là », a ajouté la star béninoise. La lauréate 2025 du Prix découvertes RFI va recevoir un prix doté de 10.000 euros, soit plus de 6 millions de francs CFA, sans compter qu’elle va bénéficier d’une tournée africaine dans différents instituts français du continent. La lauréate va aussi se produire sur une scène parisienne.
LES CINQ PRÉSUMÉS PARTISANS DE FARBA NGOM RELAXÉS
Dahirou Diallo, Yagouba Ka, Seydou Thiam comparaissaient ce mardi pour actions diverses. Ils ont nié avoir pris part à une manifestation pour contester contre les démêlés judiciaires du député et soutenu qu’ils vaquaient à leurs occupations respectives.
Arrêtés jeudi dernier aux alentours de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) dans la matinée de l’audition de l’ancien député Farba Ngom, devant le Pool judiciaire financier, cinq individus ont été relaxés par le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Ils comparaissaient il y a quelques minutes pour actions diverses. Les mis en cause Dahirou Diallo, Yagouba Ka, Seydou Thioye,Hamdiatou Ba et Saïkou Demba Gaye sont videur dans une boîte de nuit, agents de sécurité au Centre des Œuvres et Universitaires deDakar (Coud) et au Port autonome de Dakar (Pad).
Ils ont nié avoir pris part à une manifestation pour contester contre les démêlés judiciaires de Farba Ngom et soutenu qu’ils vaquaient à leurs occupations respectives.
La représentante du parquet a requis l’application de la loi pénale. Mes Alassane Cissé et Abdou Djaly Kane de la défense ont plaidé et obtenu la relaxe pure et simple.
L'APPEL D'OUSMANE SONKO POUR LE REMBOURSEMENT DES PRÊTS DE LA DER-FJ
En marge du forum des PME, le Premier ministre a dénoncé le faible taux de remboursement des prêts accordés par la DER-FJ. Avec un taux d’impayés de 38%, il appelle au patriotisme et à une gestion plus rigoureuse des financements.
Ousmane Sonko s’est adressé, ce mardi, aux mauvais payeurs de la Der-fj. Car, seules 38% remboursent leur prêt. Ce qui ne plait pas du tout au chef du gouvernement.
« J’ai interpellé madame la déléguée générale pour voir. Elle me dit qu’en juin 2024 on était à 46% de taux d’impayés. Aujourd’hui on est à 38%. Comment voulez-vous que le financement se perdure et se perpétue si les crédits ne sont pas remboursés », s’est offusqué Ousmane Sonko.
Le chef du gouvernement, qui présidait le forum des Pme, appelle au patriotisme et à l’introspection : «Nous en appelons au patriotisme de certains. Autant au niveau du pouvoir politique il nous faut une gestion sérieuse, rigoureuse, seine et patriotique, autant dans tous les segments de la société, nous devons tous faire notre introspection.»
L’ÉTAT D'URGENCE DES PRISONS SÉNÉGALAISES
Environ 14 000 détenus se partagent 10 000 places. Les détentions provisoires peuvent durer jusqu'à six ans. Une situation explosive qui, selon l'ONU, "peut entraîner des conséquences dramatiques"
(SenePlus) - Une poudrière qui menace d'exploser. C'est le constat alarmant dressé par Alice Jill Edwards, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture, à l'issue de sa mission d'inspection des prisons sénégalaises menée du 3 au 14 février, rapporte Jeune Afrique. Le tableau qu'elle dépeint est sans appel : une surpopulation carcérale atteignant 40%, des conditions de détention qualifiées d'inhumaines et un système pénitentiaire au bord de la rupture.
Les chiffres sont éloquents : environ 14 000 détenus se partagent 10 000 places dans 37 établissements pénitentiaires à travers le pays. Une situation explosive qui, selon la rapporteuse spéciale citée par Jeune Afrique, "peut entraîner des conséquences dramatiques, telles que des émeutes, des violences ou la propagation soudaine et incontrôlable de maladies infectieuses ou transmissibles."
Le problème est d'autant plus grave que les normes d'occupation sont parfois définies selon des critères budgétaires plutôt que sur la base du nombre de lits disponibles. Certains détenus ont confié à la rapporteuse qu'ils avaient "l'impression d'être détenus dans des conditions proches de l'esclavage".
Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International Sénégal, confirme à JA la vétusté des installations : "Héritées de l'époque coloniale, celles-ci sont vétustes et surpeuplées." La construction de nouvelles prisons reste exceptionnelle, comme à Fatick ou à Sébikotane, la tendance étant plutôt à la rénovation des bâtiments existants.
Face à cette situation, la rapporteuse de l'ONU suggère de s'inspirer d'autres pays qui ont vendu leurs anciennes prisons coloniales pour les transformer en hôtels, utilisant les fonds pour construire des établissements modernes.
L'enquête révèle également des dysfonctionnements majeurs dans le système judiciaire. La détention provisoire peut s'étendre jusqu'à six ans dans l'attente d'un procès. Selon Seydi Gassama, cité par Jeune Afrique, cette situation s'explique en partie par "la culture punitive du ministère public", les procureurs requérant presque systématiquement la détention, même pour des infractions mineures liées aux réseaux sociaux.
Le manque de magistrats aggrave le problème en rallongeant mécaniquement la durée des instructions. La rapporteuse préconise des mesures radicales, notamment la réduction automatique de 20% des peines pour les condamnations de plus de trois ans et la libération des détenus en attente de jugement depuis plus d'un an, sauf pour les crimes les plus graves.
Depuis l'alternance politique récente, Jeune Afrique note quelques évolutions positives : "De plus en plus de délinquants présumés sont jugés en flagrant délit" et les peines prononcées sont souvent assorties du sursis ou relativement courtes, selon Seydi Gassama. Le gouvernement montre également sa volonté d'agir, avec la construction en cours d'une nouvelle prison de 2 500 places et le développement d'alternatives à l'incarcération, comme le bracelet électronique.
Toutefois, ces mesures semblent insuffisantes face à l'ampleur du défi. Le système carcéral sénégalais nécessite une réforme en profondeur pour sortir de cette situation que l'ONU qualifie d'inhumaine, conclut le magazine panafricain.
LES MISSILES DU COLONEL ABDOURAHIM KEBE
Présence militaire étrangère au Sénégal, gel de l’aide américaine, suites judiciaires du rapport de la cour des comptes, son engagement dans le Pastef…le Colonel à la retraite aborde plusieurs questions liées à l’actualité
Interview réalisée par Abou SY |
Publication 18/02/2025
C’est un enfant de troupe départi de son obligation de réserve qui caractérise la grande muette qui s’est confié à L’As. Dans cet entretien, le Colonel à la retraite, Dr Abdourahim Kébé, aborde plusieurs questions liées à l’actualité. Il accuse la France d’avoir monnayé la position stratégique de Dakar avec d’autres puissances dans les conflits majeurs avant d’applaudir la « traque » des crimes financiers de la présidence de Macky Sall suite à la publication du rapport de la Cour des comptes.
Vous vous faites un peu rare dans l'espace politique depuis la prise de pouvoir par le Pastef. Qu'est-ce qui justifie ce choix ?
Ce constat me semble biaisé quand vous parlez de choix. Le terme est négativement chargé car il renvoie à une volonté délibérée, une décision personnelle de rester à l’écart. Ce qui n’est pas le cas. Certes, je ne suis plus aussi visible que je l’étais quand Pastef était dans l’opposition dans la mesure où je suis absent sur les plateaux de télévision, et même sur les réseaux sociaux. Donc, vous n’avez pas tort de constater que je suis moins visible, voire audible dans l’espace politique. Mais cela ne relève pas d’un choix délibéré.
Il y a quelques facteurs explicatifs dont mes absences répétées du territoire national mais surtout, la volonté des nouvelles autorités de dissocier le parti de l’État, faisant du slogan ‘la patrie avant le parti’ une réalité. Une conséquence de ce choix est l’affaiblissement des membres du bureau politique de Pastef qui ne sont pas dans l’appareil étatique. On ne communique pas de la même manière quand on est au pouvoir ou dans l’opposition. Un opposant peut s’autosaisir d’une question et la traiter selon l’angle qu’il juge pertinent pour son discours. Celui qui est au pouvoir a besoin d’une approche experte en matière de communication pour parvenir aux résultats escomptés. Il s’agit de transmettre des informations factuelles, précises et claires aux populations. Pour ce faire, il est important que la personne qui veut être crédible dans sa communication pour défendre, expliquer ou informer sur les actions gouvernementales puisse disposer de l’information à la source et à temps réel. Donc si je parle, c’est parce que je suis investi de l’autorité et de la légitimité pour le faire. Toutefois, je voudrais rassurer tous ceux qui s’inquiètent de ce qu’ils croient être un retrait ou un gel de mes activités dans Pastef en leur disant que mon engagement dans le parti est toujours aussi fort qu’avant et qu’il n’y a aucun nuage dans mes relations avec le Président Faye ou avec le Premier ministre.
Comment évaluez-vous globalement les 10 mois de gouvernance du duo Diomaye-Sonko ?
Le récent rapport de la Cour des comptes est venu nous rappeler la situation catastrophique dans laquelle se trouvait le Sénégal avant l’arrivée du Président Faye au pouvoir : un pays exsangue et anémique. Non seulement le régime de Macky Sall a procédé à la dilapidation de nos ressources (financières, foncières, minières, etc.) mais aussi, il a entrepris des actions de sabotage en procédant à des recrutements massifs, des augmentations de salaires et des octrois d’indemnités au moment de quitter le pouvoir et ce, en dehors de toute légalité. Tout cela, dans le seul but de gêner le nouveau pouvoir et de le mettre en mal avec les populations. Mais c’était sans compter avec la détermination des nouvelles autorités de ne jamais laisser la barque Sénégal tanguer. C’est pourquoi en seulement dix mois dans la gestion des affaires de la cité, le Président Faye et son Premier Ministre Sonko ont réalisé un véritable exploit qui nous permet d’affirmer avec force que l’arrivée de Pastef au pouvoir est une chance pour le Sénégal.
Malgré un lourd héritage lié à des défis économiques, financiers, budgétaires et sociaux ainsi que les obstacles sciemment posés sur son chemin, le nouveau régime a garanti le paiement des salaires sans discontinuité et pris des décisions importantes pour soulager nos braves agriculteurs et les ménages qui étaient en situation de précarité extrême. Tout programme ambitieux a besoin de fondamentaux solides pour sa réalisation et sa durabilité. Ainsi, la première phase de l’agenda de transformation concerne le retour à l’orthodoxie ou la phase redressement qui couvrira ce premier quinquennat 2024-2029. Le parcours sera long et difficile mais le succès est au bout. Tout redressement implique inévitablement et nécessairement de faire des sacrifices. À ce titre, les sénégalais de tout bord doivent comprendre les enjeux et accompagner le Gouvernement en acceptant les rigueurs du redressement. À la lueur des révélations de la Cour des comptes sur le carnage financier opéré par le régime de Macky Sall, la décence et l’esprit civique voudraient que les revendications salariales syndicales et corporatistes prennent en compte la situation difficile que traverse notre pays. Que l’union sacrée soit faite autour du PR et de son PM pour leur conférer la liberté d’action qui leur est nécessaire pour emmener le pays à bon port. Il est clair que rien ne sera plus comme avant avec des autorités étatiques qui portent en bandoulière le souci de la transparence, la stabilité de leur parole et la crédibilité de leur engagement.
La crédibilité étatique est actée avec un président de la République et un Premier ministre qui disent ce qu’ils font et font ce qu’ils disent. Pastef avait promis de rompre avec les méthodes des anciens présidents qui cumulaient la charge de président de la République et de chef de parti. C’est chose faite. Dire la vérité au peuple quel qu’en soit le coût est le crédo des autorités. Les caciques de l’ancien pouvoir ont rué sur les brancards lorsque le Premier ministre Ousmane Sonko a informé les Sénégalais sur la situation catastrophique des finances publiques en révélant la roublardise des autorités de l’ancien régime qui manipulaient à leur guise les chiffres de la dette publique et du déficit budgétaire. Le tout récent rapport de la Cour des comptes confirme que le Premier ministre avait communiqué juste et vrai. Ce qui renforce un pilier essentiel de la démocratie : la confiance du peuple. Enfin, avec Pastef au pouvoir, on assiste à une réconciliation de la justice avec le peuple. Tout cela explique la paix que nous vivons au Sénégal depuis la dernière alternance et nous conforte dans l’idée que le meilleur est à venir pour le Sénégal et les sénégalais.
L'actualité, c'est la publication du rapport d'audit de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024. La juridiction financière relève ainsi des manquements et des irrégularités scandaleuses. et d'aucuns soutiennent qu'il faudrait traduire Macky Sall devant la haute cour de justice pour haute trahison. Êtes-vous d'accord ?
L’audit du rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques pour les gestions de 2019 à mars 2024 a mis à nu le carnage financier opéré par des pontes du régime de l’ancien président Macky Sall. Il est simplement effarant. Il s’agit de crimes graves, inacceptables et intolérables et il est heureux que le ministre de la justice ait annoncé la traque de ces crimes financiers de la présidence de Macky Sall qui a publiquement avoué avoir mis le coude sur les dossiers des corps de contrôle incriminant des proches ou des alliés. De la périphérie, tout peut converger vers le centre. Faisons confiance à la Haute Cour de Justice et au Pool judiciaire financier déjà mobilisés pour les enquêtes approfondies et de probables poursuites judiciaires. La reddition des comptes est une demande sociale.
En tant que des souverainistes, les leaders du nouveau régime ont décidé de mettre fin à la présence militaire française au Sénégal. Pensez-vous que c'est une bonne politique avec l'insécurité grandissante au Sahel ?
Il est clair qu’aucun pays ne peut se dire souverain quand une force militaire étrangère s’impose sur son territoire. La présence militaire française au Sénégal et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre nous rappelle que malgré nos indépendances nationales, les liens de dépendance et de domination coloniale ne sont pas encore rompus. Le nouveau pouvoir avait promis de rendre au Sénégal sa souveraineté économique, monétaire et militaire et c’est dans ce contexte qu’il faut situer la décision des nouvelles autorités du pays de mettre fin à la présence militaire française au Sénégal. L’expérience a montré que la présence militaire française en Afrique noire a plutôt été source de problèmes car pour maintenir son influence dans ses ex colonies, la France n’a jamais hésité à utiliser l’arme de la déstabilisation en favorisant des coups d’État ou des rébellions armées.
Outre des clauses secrètes signées avec les «pères des indépendances» qui garantissaient à la France la primauté sur nos ressources, le pays de Marianne a longtemps exploité nos militaires dans le contexte des opérations de maintien de paix. En ce qui concerne le Sénégal, en effet, de l’indépendance en 1960 jusqu’à la première alternance démocratique en l’an 2000, la France habillait les troupes, assurait leur transport, fournissait les munitions et même leur alimentation, pour ensuite se faire rembourser à prix d’or au niveau des Nations unies. En outre, la position stratégique de Dakar était monnayée directement par la France avec d’autres puissances dans les conflits majeurs
L’Alliance des États du Sahel(AES) ne se porte pas plus mal après le retrait des forces françaises qui s’adonnaient à un jeu trouble dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, même s’il est vrai que les pays concernés ont vite remplacé l’ancienne métropole par la Russie etl’Iran dans une moindre mesure. Pour le Sénégal, la présence de l’armée française n’a pas été décisive en termes d’opérations militaires. Elle n’est jamais intervenue aux côtés des Forces armées sénégalaises dans ses opérations de combat. Les chefs militaires sénégalais ont toujours assuré leur total leadership en termes de défense et de Sécurité et le départ des 300 Éléments Français du Sénégal ne change rien à la donne
Par ailleurs, et c’est là où la décision du président de la République est à saluer, la plupart des pays d’Europe et les États-Unis sous-traitaient directement des aspects de leur coopération militaire avec le Sénégal par l’entremise de la France. Comme quoi, ils nous considéraient toujours comme une colonie de la France. C’est dire que la fin de la présence militaire française affectera aussi son influence dans le monde.
À partir de 2025, il ne devrait plus y avoir de bases militaires étrangères au Sénégal. Sur quoi devrait reposer la nouvelle doctrine en matière de défense et de sécurité ?
Le Président Faye a demandé au ministre des Forces armées de lui proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité. Attendons les propositions du MFA pour en connaître les contours. Notons toutefois que malgré la présence des EFS, le Sénégal a réussi à diversifier sa coopération militaire avec des pays comme l’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre, la Turquie, le Brésil, les États-Unis, le Maroc, etc. À l’occasion de son investiture à la date du 2 avril 2024, le Président a appelé à «plus de solidarité » entre pays africains pour relever les défis sécuritaires. Cette dimension sera certainement prise en compte dans l’élaboration de la nouvelle doctrine de coopération militaire.
Par ailleurs, comment comprenez-vous le gel de l'aide étrangère des États-Unis (Usaid) avec l'arrivée de Trump ?
À l’instar des nouvelles autorités sénégalaises, le président Donald Trump a opté pour le souverainisme et la stratégie gagnant-gagnant, illustrés par le slogan «America first» (Amérique d’abord). C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre son décret sur le gel de l’USAID pendant 90 jours, le temps de procéder à l’audit et de voir éventuellement comment réorienter l’agence dans le cadre de la nouvelle politique étrangère des États-Unis. Désormais, toute aide américaine doit être motivée par une contrepartie pour le peuple américain. Cette décision de Trump, vocalisée par Elon Musk, a un impact mondial dans la mesure où l’USAID est connue comme le plus grand donateur bilatéral du monde. Mais même les États-Unis ne sont pas épargnés car la décision coûte des milliers de dollars aux fermiers américains. Toutefois, il convient de signaler que de nombreux décrets signés par Trump dont celui de l’USAID sont contestés et restent bloqués en justice. Mais pour l’heure, Trump ne pense pas reculer marche arrière.
UN SOUS-OFFICIER DES DOUANES ET SON EPOUSE DEVANT LA BARRE
Traduits en justice pour faux et usage de faux, exercice illégal de commerce, association de malfaiteurs et escroquerie, le douanier N. Ndiaye et son épouse N. F. Kane ont été déclarés coupables et condamnés en première instance à deux ans de prison ferme
Le sous-officier des Douanes N. Ndiaye, en service au fret de l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd), et son épouse N. F. Kane ont fait face hier au juge de la Cour d’appel de Dakar, pour escroquerie, association de malfaiteurs, faux et usage de faux au préjudice de Djily CSB et autres. Le parquet général demande l’application de la loi. Les mis en cause seront fixés sur leur sort le 3 mars prochain.
Traduits en justice pour faux et usage de faux, exercice illégal de commerce, association de malfaiteurs et escroquerie, le douanier N. Ndiaye et son épouse N. F. Kane ont été déclarés coupables et condamnés en première instance à deux ans de prison ferme. Ils avaient interjeté appel. Hier, les mis en cause ont comparu devant la barre de la Cour d’appel de Dakar. Le gabelou renseigne qu’il a divorcé de son épouse mais ils étaient mariés au moment des faits. Il clame son innocence dans ce dossier. «Je suis toujours un agent des douanes. Dans ce problème, j’ai cherché à aider ma femme. Je n'ai absolument rien à voir avec ça», s’est-il défendu. Le juge lui fait savoir que les plaignants ont eu confiance en lui et lui ont remis leurs marchandises parce qu’il s’est présenté en sa qualité de douanier. «Tu ne devais même pas être dans la douane. Ce que tu as fait est grave», a indiqué le magistrat à qui le prévenu a confié qu’il est toujours en fonction.
Sa co-prévenue, N. F. Kane soutient avoir interjeté appel parce qu’elle estime n’avoir pas commis les faits qui lui sont reprochés. «N. Ndiaye était mon mari. À l’époque, ma mère était dans sa dernière phase de maladie. Elle avait un cancer. C’est ainsi que j'ai dit à mon mari que je vais arrêter le travail puisque je ne pouvais plus allier les va et vient de l’activité de commerce et l’hôpital. Il m’a demandé de le laisser gérer mon commerce puisqu’il voulait faire un business parallèle. Il ne m’a jamais financée comme il l’a dit à la barre», s’est dédouanée N. F. Kane.
L’une des parties civiles, Djily, renseigne qu’à l’époque, N. Ndiaye était l'époux de N. F. Kane. «Son mari est venu me voir en se présentant comme douanier. Il avait brandi sa carte professionnelle, une décharge et un chèque sans provision. C’est sur ces déclarations que je me suis basé pour accepter la commande de marchandises qu’il avait faite auprès de moi. À date échue, je l’ai appelé mais il m’a renvoyé auprès de sa femme. Et quand j’ai contacté celle-ci, elle m’a dit aussi de retourner vers lui pour recouvrer ma créance», dit-il.
Me Khadim Kébé, avocat de N. F. Kane, soutient que sa cliente n’a jamais eu de problèmes avec ses fournisseurs. «Quand elle était sur le point d’accoucher et malade, elle a dit à son mari qu’elle comptait arrêter. Mais N. Ndiaye s’est immiscé dans son commerce. Et quand il est allé pour la première fois auprès des fournisseurs, il y est allé avec son épouse. Mais les autres fois, il y allait seul pour faire les commandes. Et pour leur mentir, il leur montrait sa carte professionnelle tout en leur disant qu’il est un colonel des douanes, en leur laissant des chèques de garantie avant d’encaisser les téléphones portables. Ainsi, je demande la relaxe de ma cliente», a plaidé l’avocat
Me Ousseynou Gaye, conseiller de N. Ndiaye, déclare que toute la plaidoirie de son acolyte a consisté à charger son client alors qu’ils oublient qu’ils étaient mariés. «La posture deN. Ndiaye, c’était juste de lui venir en aide puisqu’elle était dans un coma diabétique. Il lui est reproché des faits d'association de malfaiteurs, complicité d’escroquerie et d'exercice illégal de commerce. C’est un agent de constatation des douanes. Ndiaye a constaté que sa femme avait des problèmes etil est venu faire un engagement avec sa carte professionnelle pour donner son engagement. Raison pour laquelle je demande la relaxe», plaide Me Gaye. Le parquet général a requis l’application de la loi. Délibéré le 3 mars prochain.