SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 août 2025
LES SURFACES EMBLAVEES PASSENT DE 400 A 1100 Ha POUR LE MAÏS ET DE 1600 A 3000 Ha POUR LE RIZ
La Société nationale d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta de Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) a augmenté ses exploitations agricoles à Matam.
La Société nationale d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta de Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) a augmenté ses exploitations agricoles à Matam. Ainsi, les surfaces emblavées par la SAED dans la région Nord passent de 400 à 1100 hectares pour le maïs et de 1600 à 3000 hectares pour le riz.
Le Directeur général de la Société nationale d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta de Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), en tournée dans la délégation de Matam, a tiré un bilan positif de l’accroissement des exploitations agricoles dans les casiers d’Orkadiéré, Ounaré, Matam et Kobilo. En compagnie des autorités administratives, Alassane Ba a magnifié, devant les producteurs, des grandes avancées des exploitations notées pour la contre-saison froide de maïs, avec 1 100 hectares cultivés, contre 400 l’année dernière. De même, pour la contresaison chaude de riz, les superficies sont passées de 1 600 à presque 3 000 hectares.
Jugeant, à cet égard, que «les superficies emblavées pour les cultures de riz et de maïs sont plus importantes que les précédentes, en raison du soutien (en semences, engrais et d’autres intrants agricoles), fourni par l’État aux producteurs victimes des inondations causées par le débordement du fleuve Sénégal en 2024»
Au niveau des casiers agricoles où le bon comportement des cultures présage des bons rendements à venir, les producteurs croisent les doigts et prient que les fruits tiennent la promesse des fleurs.
De Orkadiéré à Kobilo et Matam, les présidents des casiers, qui ont salué les efforts consentis par l’Etat, ont saisi l’occasion pour formuler des doléances. Parmi lesquelles, la remise à niveau des réseaux d’irrigation et de drainage des parcelles, des digues de protection et des ouvrages de génie civil ainsi que des équipements de pompage… Ce en plus de l’atténuation du coût des factures élevées d’électricité.
.Après avoir réitéré l’engagement de la SAED aux côtés des producteurs de la zone pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire, le Directeur général de la SAED, a fait part de la volonté de la Société nationale d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé «d’installer des panneaux solaires dans les champs, dans le but de réduire le coût de l’électricité de près de 40%».
TRUMP AFFOLE L’AFRIQUE
Face à l’onde de choc créée par les nouvelles surtaxes américaines, les économistes Souleymane Keita et Demba Moussa Dembélé sonnent l’alerte
Face à l’onde de choc créée par les nouvelles surtaxes américaines, les économistes Souleymane Keita et Demba Moussa Dembélé sonnent l’alerte : l’urgence, pour les économies africaines, selon eux, c’est de rompre avec la dépendance structurelle vis-à-vis des marchés extérieurs. Tous deux plaident en faveur d’un modèle économique plus résilient, reposant sur l’intégration régionale, la transformation locale des ressources et la diversification des partenariats commerciaux. Pour le Sénégal, cette crise apparaît non seulement comme une menace sérieuse à court terme, mais également comme un catalyseur potentiel d’une refondation économique stratégique à l’échelle nationale et continentale.
SOULEYMANE KEITA, ENSEIGNANT-CHERCHEUR A L’UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR : « Des initiatives de diversification des partenaires commerciaux s’avèrent inéluctables »
L’annonce de l’entrée en vigueur depuis, hier mercredi 9 avril 2025, d’une nouvelle série de surtaxes douanières décidée par l’administration américaine de Donald Trump, suivie du retropedalage de ce dernier, marque une inflexion majeure dans les échanges commerciaux internationaux. Sur le plan diplomatique, les autorités sénégalaises demeurent prudentes. Cependant, le Premier ministre a affirmé la volonté du gouvernement de défendre la souveraineté économique du pays. Cette position ouvre la voie à des initiatives de diversification des partenaires commerciaux, de renforcement des chaînes de valeurs locales, et de redéfinition stratégique des priorités commerciales.
Ces mesures, qui visent plusieurs puissances économiques ainsi que des nations émergentes, concernent également le Sénégal, avec l’instauration d’un droit de douane minimal de 10 % sur les produits en provenance du pays.
Cette orientation protectionniste du gouvernement américain s’inscrit dans une volonté affichée de « "rééquilibrer" des relations commerciales jugées historiquement désavantageuses pour les États-Unis », analyse l’économiste industriel, Souleymane Keita, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Outre la Chine (34 %), l’Union européenne (20 %), le Japon (24 %), la Corée du Sud (25 %) et l’Inde (26 %), certains pays comme le Viêt Nam (46 %) et le Cambodge (49 %) sont particulièrement ciblés, en raison de leur dynamisme industriel croissant.
« CONJONCTURE DELICATE » EN AFRIQUE
Selon lui : « Les pays africains, pour leur part, se trouvent plongés dans une conjoncture délicate, marquée par une forte vulnérabilité liée à leur dépendance à un nombre restreint de marchés d’exportation. Le Sénégal, partenaire commercial des ÉtatsUnis dans le cadre de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), est directement concerné par cette évolution ».
EFFETS DIRECTS SUR L’ECONOMIE SENEGALAISE
Dans le cas où l’AGOA est maintenu sans modifications, « les produits sénégalais textiles, produits agricoles transformés, ressources halieutiques continueront de bénéficier d’une exonération de droits de douane, limitant ainsi les impacts immédiats de la décision américaine », indique l’économiste industriel. Toutefois, si certaines surtaxes venaient à s’appliquer même partiellement en dehors du cadre de l’AGOA, « la compétitivité du Sénégal serait sévèrement affectée par rapport à d’autres exportateurs, notamment asiatiques ou latino-américains », précise-t-il.
En scénario pessimiste, « une éventuelle exclusion du Sénégal de l’AGOA entraînerait une baisse significative des exportations textiles, pouvant atteindre 30 %, avec à la clé la suppression de milliers d’emplois et une contraction sensible des recettes en devises », prévient-il, non sans rappeler que les États-Unis représentent près de 15 % des exportations sénégalaises bénéficiant de l’AGOA.
EFFETS INDIRECTS : CHAINES D’APPROVISIONNEMENT ET INVESTISSEMENTS
Les conséquences de ces mesures dépassent le cadre strict des exportations. Certaines entreprises sénégalaises, qui importent des matières premières américaines (médicaments, équipements technologiques, etc.), pourraient voir leurs coûts de production grimper, affectant l’ensemble du tissu industriel. Par ailleurs, l’incertitude réglementaire générée pourrait freiner les investissements directs étrangers, notamment dans les secteurs clés des hydrocarbures et des infrastructures, où interviennent des firmes américaines telles qu’Exxon Mobil ou Kosmos Energy
Enfin, dans un contexte de guerre commerciale globale (USA-ChineUE), les perturbations sur les chaînes logistiques mondiales pourraient entraîner une flambée des prix à l’importation, touchant des produits stratégiques comme le pétrole, le blé ou les machines-outils.
RIPOSTES AFRICAINES : ENTRE ISOLEMENT STRATEGIQUE ET QUETE D’UNITE COMMERCIALE
Face à cette tourmente commerciale sans précédent, le professeur dira que les réactions des pays africains demeurent fragmentées, révélant l’absence d’une politique commerciale continentale véritablement coordonnée, en dépit des ambitions affichées de la Zone de libreéchange continentale africaine (ZLECAf).
DES REPONSES NATIONALES CONTRASTEES
Pour s’en convaincre, l’expert industriel donne en exemple le cas du Zimbabwe. A l’en croire, le président Emmerson Mnangagwa a pris l’initiative de suspendre les droits de douane sur les importations américaines, dans le but de stimuler le commerce bilatéral. Cette décision, motivée par une volonté d’apaisement et de coopération, reflète une orientation pragmatique face à un relèvement tarifaire de 18 %.
Face aux surtaxes américaines, plusieurs pays africains adoptent des stratégies différenciées. Le Lesotho, dont les exportations textiles vers les États-Unis représentent 45% de ses ventes extérieures et plus de 10 % de son PIB, a dépêché une délégation pour négocier un allègement tarifaire. L’Afrique du Sud, pour sa part, opte pour une réponse prudente et privilégie le dialogue, bien que ses exportations soient frappées d’un tarif de 31%, remettant en question les acquis de l’AGOA. Madagascar, confronté à une surtaxe de 47 % sur des produits clés comme la vanille, les métaux et les vêtements, a entamé une démarche diplomatique pour obtenir une révision des mesures. Quant au Nigeria, tout en valorisant le partenariat stratégique avec Washington, sa ministre du Commerce appelle à accélérer le commerce intra-africain à travers la ZLECAf et le PAPSS, afin de réduire la vulnérabilité économique du continent.
DEMBA MOUSSA DEMBELE, ECONOMISTE : «Des pays comme le Sénégal seront très affectés »
La récente décision de l’administration Trump d’instaurer des surtaxes douanières constitue un tournant décisif dans les relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique. L’African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui visait à faciliter l’accès des produits africains au marché américain en les exemptant de droits de douane, semble désormais remis en cause. Dès lors, plusieurs observateurs, dont l’économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé, estiment que cette orientation marque la fin de l’AGOA tel qu’on le connaissait
La décision du président américain Donald Trump de fouler aux pieds et de manière unilatérale les règles de l’Organisation de Mondiale du Commerce (OMC) ne sera pas sans conséquences pour tous les pays singulièrement les pays africains les moins avancés (PMA). Comme l’a souligné le Premier ministre de Singapour, c’est même l’ensemble du système de libre-échange qui vacille. Interrogé sur les effets immédiats de ces droits de douane dont un taux de 10 % est appliqué au Sénégal, Demba Moussa Dembélé reconnaît la difficulté à quantifier, à ce stade, l’impact précis sur les exportations sénégalaises. Il précise que ces mesures toucheront non seulement les produits précédemment éligibles à l’AGOA, mais également l’ensemble des exportations à destination des États-Unis. Cependant, nuance-t-il, l’ampleur des échanges commerciaux entre le Sénégal et les États-Unis demeure modeste. Selon les données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), les États-Unis ne figuraient qu’au dixième rang des partenaires à l’importation du Sénégal en 2024. En comparaison, la Chine s’impose désormais comme le premier partenaire commercial du pays.
UN IMPACT GENERALISE A L’ECHELLE DU CONTINENT
Au-delà du cas sénégalais, tous les pays africains seront touchés. L’imposition d’un tarif d’au moins 10 % sur la majorité des exportations africaines vers les ÉtatsUnis signifie une érosion de leur compétitivité, surtout pour les produits qui étaient déjà soumis à des taxes, et qui le seront désormais davantage. Les produits les plus exposés sont : le pétrole brut, les minerais et les denrées agricoles. Ainsi, les grands exportateurs de pétrole comme l’Algérie, l’Angola ou le Nigeria subiront de plein fouet cette réforme tarifaire. La Côte d’Ivoire, dont une part importante du cacao est écoulée sur le marché américain, figure également parmi les pays à risque. Quant aux pays les moins avancés (PMA) – parmi lesquels figure le Sénégal – leur vulnérabilité est accentuée par leur forte dépendance au régime préférentiel de l’AGOA. Demba Moussa Dembélé cite les exemples de Madagascar, frappé de 47 % de taxes sur la vanille et les métaux, ou du Lesotho, confronté à un tarif de 50 % sur ses exportations de diamants et de textiles. Ce dernier envisage d’ailleurs l’envoi d’une délégation à Washington pour tenter d’amortir le choc.
UNE REPONSE AFRICAINE FRAGMENTEE ET PEU CONCERTEE
Face à cette reconfiguration des échanges mondiaux, « l’Afrique ne semble pas en mesure d’apporter une réponse unifiée, à la différence de blocs régionaux tels que l’Union européenne ou l’ASEAN », constate l’économiste pour s’en désoler. Chaque pays adopte sa propre stratégie, parfois prudente, parfois offensive. À titre d’exemple, l’Afrique du Sud a déclaré qu’elle n’imposerait pas de mesures de rétorsion, bien qu’elle soit durement frappée (31 % de taxes supplémentaires, en plus des 24 % sur ses exportations de véhicules électriques). Cette prudence semble être partagée par plusieurs autres pays africains, soucieux de ne pas aggraver les tensions commerciales ou de compromettre d’éventuelles négociations bilatérales.
DES CONSEQUENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES MAJEURES A PREVOIR
Demba Moussa Dembélé d’alerter sur la multiplicité des répercussions que ces mesures douanières entraîneront sur les économies africaines. Selon lui : « On peut s’attendre à une baisse des recettes d’exportation en raison de la diminution de la demande américaine; à une hausse des coûts à l’importation pour les produits industriels américains ; à un creusement des déficits de la balance des paiements ; et à une aggravation de l’endettement extérieur, en particulier pour les PMA ». À terme, « certaines nations pourraient sombrer dans une crise économique et sociale profonde, si des mesures d’ajustement ne sont pas prises rapidement », conclut M. Dembélé.
DÉCÈS DE MAMADOU BADIO CAMARA
La disparition du président du Conseil constitutionnel est survenue ce jeudi à Dakar. Figure respectée de la magistrature, il incarnait les valeurs de rigueur et d'attachement à l'État de droit qui ont caractérisé sa longue carrière
Le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, est décédé ce jeudi à Dakar. L’annonce a été faite par Me El Hadj Aya Boun Malick Diop, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust).
« Nous avons le regret de vous annoncer le rappel à Dieu de Monsieur Mamadou Badio Camara, Président du Conseil constitutionnel. Le décès est survenu ce jeudi à Dakar. Que le Bon Dieu lui accorde Son pardon et l’accueille dans Son Paradis Firdaws », a déclaré Me Diop.
Nommé en 2023 à la tête de la plus haute juridiction constitutionnelle du pays, Mamadou Badio Camara symbolisait la rigueur, la discrétion et un profond attachement aux principes de l’État de droit. Magistrat chevronné, il a marqué de son empreinte plusieurs décennies de la vie judiciaire sénégalaise.
La date et le lieu de la levée du corps n’ont pas encore été communiqués.
NIASSE CEDE SON FAUTEUIL LE 12 AVRIL PROCHAIN
Le vent de la transition générationnelle souffle enfin sur l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) qui a confirmé la date du 12 avril prochain pour son assemblée générale.
Le vent de la transition générationnelle souffle enfin sur l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) qui a confirmé la date du 12 avril prochain pour son assemblée générale. S’exprimant hier, mercredi 9 avril lors d’un point de presse en prélude de cet événement, Marcel Diana Ndiaye, Secrétaire national chargé de l’administration de la permanence du parti, a révélé que cette rencontre sera marquée par des changements majeurs dont l’élection du successeur de Niasse qui va quitter son poste de Secrétaire général, 27 ans après.
L’Alliance des Forces de Progrès (AFP) se prépare à franchir un nouveau cap dans la scène politique sénégalaise. 27 ans après sa fondation par son leader charismatique, Moustapha Niasse à travers son appel du 16 juin 1998 à ses camarades socialistes à la suite du congrès sans débat qui était sanctionné par l’ascension parrainée de feu Ousmane Tanor Dieng au poste de Secrétaire général du Parti socialiste, l’Afp va tenir son congrès le 12 avril prochain. Ce rendez-vous entre militants progressistes qui se tient dans le contexte politique national marqué par la troisième alternance avec l’arrivé au pouvoir des jeunes sera marqué par une ambiance tout à fait particulière. En effet, la transition générationnelle tant attendue va enfin se concrétiser avec le départ de Moustapha Niasse de son poste de Secrétaire général de l’Afp.
S’exprimant hier, mercredi 9 avril lors d’un point de presse en prélude de cet événement, Marcel Diana Ndiaye, Secrétaire national chargé de l’administration de la permanence du parti, a confirmé le départ de Niasse à la tête de l’Afp. « Il est en retrait, mais loin de la retraite », a-t-il indiqué avant de préciser au sujet du successeur de Niasse que le parti travaille pour l’instant à trouver le consensus.
Poursuivant son propos, Marcel Diana Ndiaye a également annoncé d’autres changements majeurs lors de cette assemblée générale. Le porte-parole du jour du comité d’organisation de cette rencontre, a notamment annoncé un renouvellement de la direction à travers le rajeunissement des cadres et le renforcement de la collégialité. « Nous allons installer une nouvelle direction fortement rajeunie », a insisté Marcel Diana Ndiaye qui souligne que cette approche collective vise à éviter les divisions internes tout en capitalisant sur l’expérience des anciens.
L’ASSEMBLEE NATIONALE REPORTE SON FACE A FACE AVEC LE GOUVERNEMENT
L’Assemblée nationale a annoncé hier, mercredi 9 avril le report au lundi 14 avril prochain à 10 heures de la séance de questions d’actualité du Premier ministre, initialement prévue pour ce jeudi 10 avril.
L’Assemblée nationale a annoncé hier, mercredi 9 avril le report au lundi 14 avril prochain à 10 heures de la séance de questions d’actualité du Premier ministre, initialement prévue pour ce jeudi 10 avril. Dans un communiqué rendu public, la Direction de la communication de l’Assemblée nationale a précisé que le report de ce rendez-vous tant attendu est lié au rappel à Dieu du vénéré guide la communauté religieuse des Layènes, Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye.
Le deuxième déplacement du Premier ministre à l’Assemblée nationale pour y répondre aux questions d’actualité de la représentation nationale et initialement prévue pour ce jeudi 10 avril n’aura finalement pas lieu. En effet, en raison du rappel à Dieu du vénéré guide la communauté religieuse des Layènes, Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye, la Direction de la Communication de l’Assemblée nationale a annoncé le report de ce rendez-vous tant attendu au lundi 14 avril prochain à 10 heures. « La plénière consacrée aux questions d’actualité au gouvernement initialement prévue jeudi est reportée au lundi 14 avril à 10heures », a indiqué cette source qui ajoute dans la foulée. « Au nom de l’Assemblée nationale, nous réitérons nos sincères condoléances à sa famille, à la communauté Layène, ainsi qu’à l’ensemble du peuple sénégalais. Puisse le Tout-Puissant lui accorder Sa miséricorde infinie et l’accueillir dans les plus hauts degrés de Son Paradis »
Annoncé par le président du groupe parlementaire de la majorité Pastef, Ayib Daffé, en marge de leur conférence de presse tenue le 20 mars dernier, ce deuxième face à face du chef du Gouvernement, Ousmane Sonko avec la représentation devrait permettre aux députés d’interpeller ce dernier sur divers sujets qui ont marqué l’actualité nationale. Mais avec ce report, ce n’est que partie remise.
Par Thierno Seydou NIANE
NECESSITE D’UN REDRESSEMENT BUDGETAIRE
Le bilan infrastructurel reste incontestable, avec des avancées notables en matière de développement des infrastructures. Le cadre macroéconomique demeure déséquilibré, marqué par un déficit budgétaire important qui fragilise les finances publiques
Dans une précédente analyse de l’économie sénégalaise entre 2012 et 2023, plusieurs éléments préoccupants ont été mis en évidence, soulignant l’urgence d’une action corrective pour redresser la trajectoire économique du pays.
Tout d’abord, le bilan infrastructurel reste incontestable, avec des avancées notables en matière de développement des infrastructures. Toutefois, le cadre macroéconomique demeure déséquilibré, marqué par un déficit budgétaire important qui fragilise les finances publiques. Par ailleurs, la masse salariale connaît une augmentation continue, rendant le poids des dépenses publiques de plus en plus difficile à soutenir. Enfin, l’endettement atteint un niveau préoccupant, avec un service de la dette qui pèse lourdement sur les recettes fiscales, réduisant ainsi considérablement la marge de manœuvre budgétaire de l’État.
Le rapport de la Cour des Comptes met en exergue une situation alarmante en indiquant un déficit budgétaire d’environ 12 %, bien supérieur aux 4,9 % initialement annoncés. Il révèle également que le ratio dette/PIB avoisine désormais 100 %, alors qu’il était auparavant estimé à 74 %. Face à cette détérioration, le Sénégal s’expose à un risque accru de surendettement. Non seulement la dette a considérablement augmenté, mais elle est devenue plus coûteuse et plus risquée. Cette dégradation s’accompagne d’une baisse de la notation souveraine du pays, ce qui entraîne une hausse des taux d’intérêt sur les nouveaux emprunts et limite les possibilités de financement à moindre coût.
UN AJUSTEMENT BUDGETAIRE URGENT ET INDISPENSABLE
La nécessité d’un ajustement budgétaire devient incontournable pour ramener la dette et le déficit à des niveaux soutenables, tout en reconstituant une marge de manœuvre budgétaire permettant de financer les projets de développement. L’analyse des finances publiques met en lumière plusieurs problématiques majeures, notamment la gestion du déficit budgétaire, le poids croissant de la dette, l’efficacité relative des dépenses publiques et la faible mobilisation des recettes fiscales.
L’aggravation du déficit budgétaire a contribué directement à l’augmentation de l’encours de la dette. En 2023, le déficit était estimé à 12,3 % du PIB, soit environ 2 291 milliards FCFA, et à 11,6 % du PIB en 2024, soit 2 362,2 milliards FCFA. Une réduction est toutefois projetée pour 2025, avec un déficit attendu de 7,08 %, soit environ 1 600,4 milliards FCFA. Cette détérioration s’explique par les orientations budgétaires contenues dans la loi de finances rectificative (LFR) et la loi de finances initiale (LFI), qui semblent en décalage avec l’urgence d’un redressement de l’économie et des finances publiques. En effet, paradoxalement, on observe en 2024 une hausse des dépenses de fonctionnement de plus de 680 milliards FCFA, malgré une baisse des recettes estimée à 840 milliards FCFA. Le budget 2025 s’inscrit dans une tendance similaire, avec une légère hausse des ressources de seulement 100 milliards FCFA, contre une augmentation des dépenses de l’ordre de 859 milliards FCFA. Dans un contexte de marge budgétaire quasi inexistante, il est donc impératif de mettre en place un plan de retour à l’équilibre budgétaire à court terme, fondé sur une gestion rigoureuse des dépenses tout en préservant les investissements stratégiques.
Le gouvernement s’est fixé pour objectif de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2027, conformément au critère de convergence de l’UEMOA. Cependant, cette ambition suppose une réduction de plus de 8 points du ratio déficit/PIB par rapport à son niveau de 2024, et, bien que nécessaire, elle paraît difficilement atteignable sans une révision immédiate du budget 2025 à travers une loi de finances rectificative, qui devra acter une rationalisation substantielle des dépenses publiques. Une trajectoire plus réaliste consisterait à réduire progressivement le déficit, en le ramenant à 6,5 % en 2025, puis à 4,5 % en 2026, pour atteindre 3 % en 2027, tout en veillant à concilier cet ajustement avec les impératifs de relance économique.
UNE DETTE ENCORE LOURDE, MAIS DES AJUSTEMENTS NECESSAIRES
La soutenabilité de la dette publique constitue un enjeu fondamental pour préserver une marge de manœuvre budgétaire et garantir le financement des priorités de développement. Aujourd’hui, la dette totale du Sénégal est estimée, selon la Cour des comptes, à près de 18 000 milliards FCFA, ce qui correspond à un ratio dette/PIB de 99,7%, bien au-delà de la norme fixée par l’UEMOA, établie à 70%. Pour l’année 2024, la dette devrait atteindre 4 500 milliards FCFA, aggravant encore davantage la situation. Le ratio dette/PIB a ainsi progressé de près de six points en une seule année, pour s’établir à 105,7%.
Les projections pour 2025 confirment cette tendance inquiétante, avec un montant de dette prévisionnel estimé à 4 573,9 milliards FCFA, incluant à la fois le service de la dette et le financement du déficit budgétaire. Ce montant représente l’équivalent de la totalité des ressources attendues, ce qui illustre l’importance des ajustements à opérer.
Le service de la dette connaît également une hausse spectaculaire. Il est passé de 343,2 milliards FCFA en 2012 à 1 693 milliards FCFA en 2023, représentant alors 48,7 % des recettes fiscales, contre seulement 24,7 % en 2012. En 2024 et 2025, cette charge devrait représenter respectivement 52% et 67,1% des recettes fiscales, absorbant ainsi plus de la moitié des ressources fiscales disponibles. Une telle situation est clairement insoutenable sur le long terme et met en péril la stabilité des finances publiques.
Face à cette dynamique préoccupante, il devient impératif d’engager la dette dans une trajectoire décroissante. Pour y parvenir, une des pistes à explorer consisterait à rééchelonner et à reprofiler une partie de la dette arrivant à échéance immédiate ou à très court terme. Il serait également judicieux de privilégier des financements intérieurs, notamment ceux du marché régional de l’UEMOA, ainsi que des emprunts internationaux à des taux d’intérêt plus favorables. Cette approche permettrait de réduire la dépendance aux financements à haut risque et de mieux maîtriser les effets des fluctuations monétaires sur la dette publique.
DEPENSES PUBLIQUES : REDUCTION ET OPTIMISATION
En 2023, les dépenses courantes ont représenté 17,8 % du PIB, contre 16,16% en 2022 et une moyenne de 15 % sur la période 2012-2021. Les prévisions pour 2024 et 2025 tablent sur des niveaux encore plus élevés, atteignant respectivement 20,3 % et 19,24%, soit une moyenne de 19,77 %, un seuil particulièrement préoccupant dans un contexte de grande fragilité budgétaire. Cette progression des dépenses courantes, hors service de la dette, s'explique principalement par l’augmentation de la masse salariale et des subventions.
L’accroissement de la masse salariale est largement dû à la hausse significative du nombre d’agents publics, passé de 165 000 à 183 693. Le ratio masse salariale/recettes fiscales a ainsi grimpé de 32,2 % en 2017 à 35,15 % en 2022, puis à 35,42 % en 2023, dépassant le seuil de soutenabilité fixé par l’UEMOA (inférieur ou égal à 35 %). En 2024, ce ratio atteindrait 39,8 %, un niveau qui interpelle sur la soutenabilité à moyen terme. Face à cette situation, il devient impératif de stabiliser la masse salariale : d’abord, il conviendrait d’exclure toute politique de baisse de salaire qui apparaît comme contreproductive dans la situation actuelle ; ensuite, il faut rationaliser le quantum de recrutement, qui pourrait être basé sur les nombres de sorties et les résultats d’un audit biométrique visant à identifier les agents fictifs ; enfin, la rationalisation pourrait être opérée par la mise en œuvre d’un programme de départs volontaires.
S’agissant des subventions, une suppression totale apparaît peu réaliste et ne devrait pas être envisagée. Toutefois, leur efficacité peut être renforcée par une politique de ciblage plus rigoureuse, visant à soutenir prioritairement les ménages les plus vulnérables, tout en assurant la soutenabilité des finances publiques. Une telle stabilisation suppose parallèlement une réduction des dépenses d’investissement non prioritaires et une rationalisation accrue des dépenses courantes.
Cette nécessaire restructuration budgétaire devra néanmoins s’opérer avec prudence, en respectant deux principes fondamentaux : d’une part, la protection des dépenses sociales essentielles, notamment celles consacrées à l’accès à l’eau, à l’électricité, à l’alimentation, à l’éducation et à la santé ; d’autre part, la préservation des investissements stratégiques, qui demeurent indispensables pour soutenir une croissance durable.
MOBILISATION DES RECETTES : UNE STRATEGIE PLUS AMBITIEUSE
Dans un contexte marqué par un déficit budgétaire persistant, il apparaît indispensable d’améliorer la mobilisation des ressources domestiques, tout en veillant à préserver la dynamique économique. En 2024, les recettes fiscales sont estimées à 3 620 milliards FCFA, avec une forte progression attendue en 2025, pour atteindre 4 359,6 milliards FCFA, soit une croissance de 20,4 %. Toutefois, cette hausse des recettes ne doit pas reposer uniquement sur un relèvement des impôts, au risque de freiner l’investissement privé et de peser sur la consommation des ménages. Trois principaux défis doivent être relevés : d’une part, une pression fiscale excessive pourrait décourager l’investissement et affaiblir la demande intérieure ; d’autre part, une part importante de l’économie reste informelle, ce qui limite considérablement la capacité de l’État à collecter les recettes fiscales de manière optimale ; enfin, les réformes fiscales envisagées peuvent prendre plus de temps pour une matérialisation effective Pour faire face à ces enjeux, plusieurs pistes de réforme peuvent être envisagées. En premier lieu, il est essentiel d’élargir l’assiette fiscale plutôt que d’augmenter les taux d’imposition. Cela implique une digitalisation renforcée de l’administration fiscale, une meilleure traçabilité des transactions économiques, ainsi qu’une lutte plus rigoureuse contre l’évasion et la fraude fiscales. En parallèle, la mise en place de dispositifs incitatifs pour les entreprises, à travers une fiscalité plus compétitive, permettrait de stimuler l’investissement productif. Enfin, une rationalisation de la structure des recettes fiscales, afin d’en améliorer la qualité et la prévisibilité, ainsi qu’une réduction significative des exonérations fiscales, contribueraient à renforcer la soutenabilité des finances publiques tout en soutenant la croissance économique.
CONCLUSION
Le contexte actuel est difficile. En dépit des efforts réalisés par le gouvernement, l’économie sénégalaise traverse une phase critique nécessitant une réorientation urgente des politiques budgétaires et financières. La mise en place d’un programme économique et financier (PREF), d’une durée de deux ans (2025- 2027), visant un ajustement budgétaire pragmatique, une meilleure gestion de la dette et une réforme fiscale ambitieuse, est indispensable pour rétablir une trajectoire économique plus saine et plus résiliente.
Monsieur Thierno Seydou NIANE
Docteur en Economie
Ancien Coordonnateur Unité de Coordination et de Suivi de la Politique Economique (Ministère de l’Economie et des Finances)
Ancien Directeur Général CDC
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 10 AVRIL 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
LA FRANCE S'APPRÊTE À RECONNAÎTRE L'ÉTAT PALESTINIEN
Le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un État palestinien dès juin 2025, à l'occasion d'une conférence internationale coprésidée avec l'Arabie saoudite à New York
(SenePlus) - Selon l'AFP, le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait franchir le pas de la reconnaissance d'un État palestinien "en juin", à l'occasion d'une conférence internationale qu'elle coprésidera avec l'Arabie saoudite à New York.
"On doit aller vers une reconnaissance et donc dans les prochains mois on ira", a déclaré le chef de l'État dans une interview à l'émission "C'est à vous" sur France 5, donnée à son retour d'Égypte et diffusée mercredi.
Cette initiative s'inscrit dans un cadre plus large visant une reconnaissance réciproque entre Israël et plusieurs pays. "Notre objectif c'est, quelque part en juin, avec l'Arabie saoudite de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs", a précisé Emmanuel Macron.
Le président français a justifié cette démarche en soulignant qu'elle permettrait d'amener certains pays défendant la Palestine à reconnaître à leur tour l'État d'Israël. "Je le ferai [...] parce que je pense qu'à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre aussi à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d'entre eux ne font pas", a-t-il expliqué.
Dans une région marquée par des tensions croissantes, Emmanuel Macron a également souligné l'importance de cette initiative pour "être clair pour lutter contre ceux qui nient le droit d'Israël à exister, ce qui est le cas de l'Iran, et de nous engager sur une sécurité collective de la région".
LE GOUVERNEMENT CONFIRME LE SCANDALE À LA SÉCU
Selon le ministre du Travail Abassi Fall une instruction judiciaire est en cours concernant des détournements estimés à plus d'un milliard de francs CFA à la Caisse de Sécurité sociale. Plusieurs personnes inculpées sont déjà en détention
(SenePlus) - Dans une réponse officielle adressée au président de l'Assemblée nationale, le ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les Institutions (MTERI), Abassi Fall, a confirmé qu'une instruction judiciaire est en cours concernant les allégations de détournement à la Caisse de Sécurité sociale, estimé à plus d'un milliard de francs CFA.
Cette réponse fait suite à une question écrite posée par le député Guy Marius Sagna le 6 mars dernier, qui s'inquiétait non seulement de l'illégalité des conseils d'administration de la Caisse de Sécurité sociale et de l'IPRES, dont les mandats ont expiré depuis 2016, mais également des soupçons de malversations financières.
"Le dossier sur l'affaire du détournement à la Caisse de Sécurité sociale a d'abord été confié au juge d'instruction du 3ème cabinet qui a déjà procédé à l'audition au fond de toutes les parties concernées", précise le ministre dans sa lettre. Il ajoute que "les inculpés sont, pour la plupart, dans les liens de la détention."
Un développement juridique important est survenu le 14 mars 2025, avec l'ordonnance de dessaisissement rendue par le Procureur de la République au profit du Pôle Judiciaire Financier (PJF), désormais compétent en raison de l'importance du montant en jeu.
Concernant la gouvernance des institutions de prévoyance sociale, le ministre a assuré que le gouvernement est "préoccupé par la question du renouvellement des mandats" et qu'un processus a été enclenché depuis plusieurs mois. Ce processus a abouti à la désignation de nouveaux représentants au sein des Collèges des représentants et des Conseils d'administration des deux institutions. Le renouvellement des membres des instances dirigeantes de ces institutions devrait être finalisé avant le 1er mai 2025.