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14 juillet 2025
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 20 FEVRIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
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LE POOL JUDICIAIRE COMBLE LES FAIBLESSES DE LA CREI
Le pool judiciaire financier, mis en place par le nouveau régime pour assurer la reddition des comptes, rassure le Haut-Représentant du Président de la République, Aminata Touré, ancienne ministre de la Justice lors du premier mandat de Macky Sall,
Le pool judiciaire financier, mis en place par le nouveau régime pour assurer la reddition des comptes, rassure le Haut-Représentant du Président de la République, Aminata Touré. Ancienne ministre de la Justice lors du premier mandat de Macky Sall, elle avait supervisé le lancement de la traque des biens mal acquis menée par la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI). Cette juridiction d'exception, décriée par une partie de l’opinion, présentait des insuffisances évidentes qu'Aminata Touré reconnaît aujourd’hui.
Définitivement enterrée, la mission initialement confiée à la CREI avait suscité toutes sortes de fantasmes sur les milliards supposément récupérables. Mais au final, les montants astronomiques évoqués dans les médias se sont révélés largement surestimés, sans compter l'absence de possibilité de recours pour les accusés. Supprimée sous le magistère de Macky Sall, qui l’avait pourtant réactivée, la CREI laisse désormais place au pool judiciaire financier.
Aminata Touré se félicite de cette évolution, car contrairement à la CREI, le pool judiciaire financier garantit aux accusés un droit de recours. Selon elle, ce nouveau mécanisme est bien plus adapté à l’objectif de reddition des comptes et permettra une moralisation plus sereine de la vie publique. Il offrira aux accusés des voies légales pour se défendre et rappellera aux personnalités publiques la nécessité de distinguer clairement les fonds publics de leurs ressources personnelles.
LES ENTREPRISES FRANÇAISES RÉAFFIRMENT LEUR VOLONTÉ D’INVESTIR AU SÉNÉGAL
L'annonce a été faite par Marc Legouy, conseiller économique à l’ambassade de France à Dakar. Il s'exprimait à l’issue d’une rencontre entre le MEDEF et l’APIX.
Dakar, 19 fev (APS) – Les entreprises françaises souhaitent continuer d’investir au Sénégal, a déclaré mercredi, Marc Legouy, conseiller économique à l’ambassade de France à Dakar.
‘’Le message que nous souhaitons faire passer à travers cette mission, c’est que les entreprises françaises souhaitent continuer d’investir au Sénégal, avec cette logique de co-investissement et de co-partenariat’’, a-t-il dit.
M. Legouy s’exprimait à l’issue d’une rencontre entre une délégation du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) et des responsables de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX).
Selon lui, la délégation du MEDEF a beaucoup apprécié l’accueil et la qualité des interlocuteurs publics sénégalais mais aussi les opportunités.
»Les entreprises françaises sont déjà très présentes au Sénégal et elles souhaitent y rester’’, a-t-il réitéré.
Il a indiqué les patrons de certaines des 26 entreprises composant la délégation étudient ‘’l’idée d’investir au Sénégal […]’’
Le conseiller économique de l’ambassade de France à Dakar est revenu sur ses rapports avec l’APIX.
‘’Quand nous avons une entreprise qui a un projet d’investissement, un projet de partenariat, un projet industriel au Sénégal de transformation de valeur ajoutée, nous allons voir nos amis de l’APIX pour travailler ensemble et donc faire que ce projet soit un succès et abouti’’, a-t-il expliqué.
Il s’est beaucoup réjoui de la réussite de la visite de la délégation ponctuée par des rencontres avec le ministre du Commerce et d’Industrie et ses collègues de l’économie et l’agriculture’’.
‘’Ce matin, il y a eu le forum d’affaires où votre directeur général était l’invité principal. Nous sommes, cet après-midi, à l’APIX. Nous avons pu voir également cet après-midi, le ministre de l’énergie’’, a-t-il salué.
UN BUS DE DAKAR DEM DIKK SACCAGÉ
L’incident est parti d’un accrochage avec une moto montée par trois personnes, qui tentait de couper la route au bus afin de permettre le passage d’un cortège funèbre, informe un communiqué.
Dakar, 19 fev (APS) – La société nationale de transport en commun Dakar Dem Dikk a signalé, mercredi, qu’un de ses bus a été saccagé par des individus après que le véhicule a eu un accrochage avec une moto.
‘’Ce mercredi 19 février, le bus numéro 6054 de la ligne 121 en partance vers la gare Leclerc, avec des passagers, a été saccagé par des individus aux environs de 17h’’, indique notamment l’entreprise dans un communiqué parvenu à l’APS.
D’après le texte, l’incident est parti d’un accrochage avec une moto montée par trois personnes, qui tentait de couper la route au bus afin de permettre le passage d’un cortège funèbre.
‘’La manœuvre a provoqué un accrochage. Les trois personnes à bord de la moto, après s’être relevées de leur chute s’en sont violemment prises au conducteur et au receveur. La foule qui les suivait par la suite s’est déchaînée sur le bus bien que celui-ci avait été garé au loin’’, lit-on dans le communiqué.
La direction générale de Dakar Dem Dikk annonce qu’elle se réserve le droit de saisir la justice, tout en appelant les concitoyens à prendre conscience du fait que ‘’les bus de l’entreprise constituent un bien commun au service exclusif des populations’’.
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LE DÉSERT DE LOMPOUL SACRIFIÉ À L'AUTEL DU ZIRCON
L'exploitation intensive par Grande Côte Opération anéantit une économie locale florissante et un patrimoine culturel inestimable. Pendant ce temps, l'État sénégalais, actionnaire à 10%, n'a toujours pas perçu le moindre dividende en dix ans
Dans le nord-ouest du Sénégal, entre Dakar et Saint-Louis, s'étend le désert de Lompoul. Jadis havre de paix aux dunes dorées caressées par la brise marine, cette merveille naturelle unique en Afrique occidentale se métamorphose aujourd'hui sous l'effet d'une exploitation minière intensive. Derrière les sourires des touristes glissant sur les pentes ensablées se cache une réalité bien plus sombre.
Grande Côte Opération (GCO), filiale détenue à 90% par le groupe français Eramet et à 10% par l'État sénégalais, a étendu son emprise sur le désert de Lompoul avec le projet "Lompoul Crossing". Après avoir exploité pendant des années le zircon à Diogo dans la région de Thiès, l'entreprise a jeté son dévolu sur ce joyau naturel pour un projet quinquennal aux conséquences dévastatrices.
Les chiffres donnent le vertige : les dragues flottantes de GCO aspirent jusqu'à 7000 tonnes de sable minéralisé par heure. En 2021, l'entreprise a valorisé plus de 804 000 tonnes de concentré pour un chiffre d'affaires de 140 milliards de francs CFA (environ 24 millions d'euros). En 2023, avec un chiffre d'affaires équivalent, GCO a dégagé 21 milliards de francs CFA de bénéfice.
Le Sénégal, cinquième producteur mondial de zircon, a vu GCO devenir le quatrième producteur mondial en seulement une décennie. Ce minerai aux propriétés anti-abrasives et à la brillance comparable au diamant est principalement destiné au marché de la construction (peinture, carrelage, céramique) et à la joaillerie, où on le retrouve sous forme de dioxyde de zirconium.
Malgré dix années d'exploitation fructueuse et une participation de 10% dans l'entreprise, l'État sénégalais n'a jamais perçu le moindre dividende. Cette situation s'explique par un montage financier particulièrement controversé : au lieu d'investir en fonds propres, GCO a mis en place une structure avec seulement 10 millions de capital pour 495 milliards de dettes.
"Les entreprises minières en général procèdent ainsi, mais dans le cas de GCO, cela doit particulièrement attirer notre attention. Depuis 2017, GCO réalise environ 29 milliards de résultats nets. Ce montage permet en réalité une distribution anticipée des dividendes", explique un expert financier.
Plus troublant encore, selon les investigations menées, GCO vendrait son zircon à une autre filiale d'Eramet à un prix trois fois inférieur à celui du marché. Cette pratique maximiserait les profits du groupe français tout en réduisant drastiquement les revenus du Sénégal. "À part la redevance versée à l'État, il n'y a absolument rien qui revient au Sénégal", déplore un responsable local.
Face à ces irrégularités présumées, la Sonatrach (Société nationale de recherches et d'exploitations minières) a décidé de lancer un audit financier de toutes les sociétés minières du pays, dont GCO.
L'exploitation du zircon ne détruit pas seulement l'environnement ; elle arrache aussi des communautés entières à leurs terres ancestrales. Des témoignages accablants font état de délogements nocturnes de familles.
"Ils se sont rendus sur un village qui appartient à la commune de Diokoul avec des autorités administratives pour déloger une famille en pleine nuit, la reloger en location à Lompoul-sur-Mer, laissant derrière elle leur bétail, leurs traditions, leurs bagages, leurs champs, tout", dénonce le maire de Lompoul.
Interrogé sur ces pratiques, un représentant de GCO évoque un décalage entre le rythme d'exploitation et la construction des logements de remplacement : "Le rythme de progression des activités minières ne peut pas être toujours en phase avec la construction. Il faut d'abord trouver un site, obtenir les autorisations nécessaires, lancer les marchés et procéder à la construction. En attendant, nous relogeons les familles ailleurs et prenons en charge les loyers."
Une explication qui peine à convaincre les populations locales, qui voient leurs maisons rasées et leurs champs détruits sans véritable plan de réinstallation préalable.
L'impact environnemental de l'exploitation minière dépasse largement la seule défiguration du paysage. Le pompage massif d'eau de la nappe phréatique - jusqu'à 8900 m³ par jour - menace gravement l'équilibre écologique de toute la région.
"La zone des niayes est une zone où est pratiquée l'agriculture maraîchère, avec des productions qui alimentaient les marchés locaux. Ces marchés ne fonctionnent plus parce qu'il n'y a plus de légumes", témoigne un agriculteur local.
Cette zone, qui assure près de 80% de la production nationale en légumes frais, voit son avenir compromis. Des experts s'interrogent : "Va-t-on continuer à avoir des légumes au Sénégal? Profitez bien, ce sont peut-être les derniers légumes sénégalais."
Des solutions alternatives existent pourtant. "La mine pourrait utiliser l'eau de mer, puisqu'on n'est pas très loin de l'océan, à seulement 3 km. Ils pourraient filtrer l'eau marine au lieu de pomper la nappe phréatique", suggère un hydrologue familier du dossier.
Le maire de Lompoul va plus loin, accusant GCO de fouler "au pied toutes les règles d'éthique dans l'exploitation des mines" et de n'avoir "aucun respect pour la dignité humaine". Il affirme que l'étude d'impact environnemental de l'entreprise "n'a jamais été validée en public" et que GCO se serait "débrouillée avec des autorités pour avoir un quitus pour continuer, ce qui est extrêmement grave".
Le tourisme, pilier économique de la région, paie un lourd tribut à l'exploitation minière. Sur les sept campements touristiques qui fleurissaient naguère sur les dunes, un seul subsiste aujourd'hui : l'Écolodge de Lompoul.
"C'est comme voir un enfant qui grandit et qu'un bon jour on voit en train d'être étranglé. Et le papa, c'est moi ; les enfants, ce sont mes employés. Si le tourisme meurt à Lompoul, c'est fini pour la région", se désole Yves, propriétaire de l'Écolodge.
Après trois ans de combat, il refuse toujours les modalités et le montant du dédommagement proposés. "On est dans un processus apaisé, on ne se bat pas contre l'État. Nous sommes avant tout des Sénégalais, des citoyens. Nous savons que le pays a besoin de projets pour se développer, mais il faut que les choses se fassent dans le respect - respect des investisseurs que nous sommes, respect des populations impactées."
Le problème dépasse le simple cas de l'Écolodge. Avec 30 employés en CDI, chacun soutenant environ 10 personnes, la fermeture du campement affecterait directement près de 450 personnes.
Arona, guide depuis 15 ans, organisait des balades à dos de dromadaire pour les touristes. Cette activité est désormais compromise par les vibrations des machines et la dégradation du paysage. Les artisanes du village, qui vendaient leurs créations aux visiteurs, se retrouvent sans clientèle.
Pour tenter de préserver une partie de l'activité touristique, GCO a créé une "oasis du désert" artificielle à Diogo, à 10 km au sud de Lompoul. Construite en style saharien, elle comprend une dune artificielle et un plan d'eau de 2000 m² au milieu d'une palmeraie de 8 hectares. "On a essayé d'améliorer l'offre touristique", explique un responsable de GCO. Mais cette initiative paraît dérisoire face à l'ampleur des dégâts.
"Vous entendez des machines qui arrachent les arbres, c'est d'une violence inouïe", témoigne un touriste. "Ce qui nous fait mal, c'est que tout ne soit pas terminé avant notre départ. On aurait aimé partir avec des souvenirs plein la tête, se rappeler des jolies dunes, des beaux couchers de soleil, des moments de rire avec les enfants et les amis. C'est de cela qu'on voulait se souvenir. Mais la dernière image qu'on gardera de Lompoul, c'est cette destruction, ces machines."
Pourtant, l'article 25, alinéa 1 de la Constitution (loi constitutionnelle n°2016-10 du 5 avril 2016) stipule clairement que "les ressources naturelles appartiennent au peuple" et "sont utilisées pour l'amélioration de leurs conditions de vie".
Dans ce conflit qui oppose développement économique et préservation du patrimoine naturel et culturel, l'équation semble impossible à résoudre. D'un côté, un gisement de zircon à forte teneur qui promet des revenus substantiels ; de l'autre, un écosystème fragile, des communautés enracinées et une économie touristique florissante.
Si aucun compromis n'est trouvé entre les différentes parties prenantes, le désert de Lompoul - joyau naturel unique en Afrique occidentale - risque de sombrer définitivement sous les dragues de GCO, laissant derrière lui des familles déboussolées, un écosystème dévasté et un tissu social disloqué.
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LOI D'AMNISTIE DE MACKY : VIVEMENT L'ABROGATION
L'abrogation de la loi d'amnistie, votée par le régime du président Macky Sall dans les dernières semaines de son mandat, sera certainement actée par le nouveau pouvoir. C’est le souhait d’Aminata Touré, Haut-représentant du Président de la République.
L'abrogation de la loi d'amnistie, votée par le régime du président Macky Sall dans les dernières semaines de son mandat et effaçant les crimes commis sous son régime, sera certainement actée par le nouveau pouvoir. Le Haut-Représentant du Président de la République, Aminata Touré, soutient cette démarche et encourage la majorité à l'Assemblée nationale à aller dans ce sens.
Aminata Touré plaide en faveur de l’abrogation ou la modification de cette loi d’amnistie votée par l’ancien régime dirigé par Macky Sall. Si le pouvoir sortant avait présenté cette loi comme une mesure d’apaisement dans un contexte de grande fragilité du pays, l’opposition d’alors, une partie de l’opinion publique ainsi que les familles des victimes y voyaient plutôt une tentative pour Macky Sall de se protéger, ainsi que ses proches, des poursuites liées aux crimes de sang ayant causé la mort d’environ 80 personnes.
La nouvelle opposition, qui avait pourtant voté cette loi, rappelle à Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko que c’est grâce à elle qu’ils ont pu sortir de détention et accéder aux responsabilités après l’élection de Diomaye Faye. Ainsi, si l’abrogation permet de rendre justice aux familles des victimes, elle pourrait aussi avoir des conséquences pour les deux dirigeants du parti Pastef, désormais à la tête de l’exécutif.
Mais face à cette remarque, Aminata Touré rétorque que ces deux faits n’ont rien à voir, soulignant qu’une loi peut toujours être corrigée ou modifiée. Elle insiste surtout sur le fait que Diomaye Faye et Ousmane Sonko avaient été, selon elle, injustement incarcérés sous Macky Sall.
LOI D’AMNISTIE, SEULS LES BELLIGÉRANTS ET LES VICTIMES ONT VOIX AU CHAPITRE
Amadou Ba s’est exprimé sur le débat autour de l’amnistie, relancé par le dépôt du projet de loi de Thierno Alassane Sall. Dans un message sur les réseaux sociaux, il dénonce toute tentative de récupération politique.
Le député Amadou Ba, membre du parti Pastef, réagit au débat sur l’amnistie, revenu au-devant de la scène après le dépôt du projet de loi du député Thierno Alassane Sall. Dans un post sur les réseaux sociaux, il estime que seuls les véritables acteurs du conflit ont légitimité à intervenir dans ce débat.
« Quand vous êtes un homme politique qui n’a jamais connu la détention, dont aucun militant n’a été arrêté, torturé, blessé ou tué, vous devriez faire preuve de retenue au lieu de chercher une récupération politique », a-t-il déclaré.
Selon Amadou Ba, dans tout processus de paix, seuls les belligérants et ceux qui ont subi la répression ont voix au chapitre. Il rappelle que le Pastef porte encore « les blessures de la répression » et sera un acteur central dans tout règlement des violences ayant marqué la scène politique.
VERS DES FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES POUR ÉTABLIR LA VÉRITÉ SUR LE MASSACRE DE THIAROYE
Malgré les recherches entreprises, des compléments d’informations restent attendus, rendant indispensable la mise en place de fouilles pour éclairer cette page sombre de l’histoire.
Dans le cadre de la commémoration du 80ᵉ anniversaire du Massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, le Premier ministre a informé le Conseil de la nécessité de manifester toute la vérité sur le nombre exact de victimes. Malgré les recherches entreprises, des compléments d’informations restent attendus, rendant indispensable la mise en place de fouilles archéologiques pour éclairer cette page sombre de l’histoire.
Le massacre de Thiaroye, survenu le 1ᵉʳ décembre 1944, demeure un événement tragique dont le bilan exact reste incertain. Pour lever toute ambiguïté, le gouvernement compte entreprendre des fouilles archéologiques sur le site afin d’identifier et de documenter les pertes humaines réelles. Ces recherches visent à honorer la mémoire des victimes et à renforcer le devoir de vérité et de justice historique.
Le premier ministre a également rappelé les initiatives prises par le Chef de l’État pour inscrire durablement cet événement dans la mémoire collective. Parmi elles, l’élévation du cimetière militaire de Thiaroye au rang de cimetière national, l’institution du 1ᵉʳ décembre comme « Journée des tirailleurs sénégalais », ainsi que la création d’un mémorial et d’un centre de documentation dédiés. Par ailleurs, des rues et places publiques seront renommées en hommage aux victimes, et l’enseignement de cette histoire sera introduit dans les curricula scolaires.
La mobilisation de spécialistes pour les fouilles archéologiques marque une avancée majeure dans la recherche de la vérité et la reconnaissance des sacrifices consentis par les tirailleurs sénégalais.
LE COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 19 FÉVRIER 2025
Le chef de l'Etat a demandé au Premier ministre de lui proposer un chronogramme de mise en œuvre de toutes les recommandations du rapport d’audit de la Cour des comptes et de lui faire parvenir un programme spécial de maîtrise des dépenses publiques.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 19 février 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé ses condoléances les plus attristées au Khalif général des Mourides et à la Communauté musulmane suite au rappel à Dieu du Khalif général des Baye FALL, Serigne Amdy Modou Mbenda FALL et de Serigne Moustapha Saliou MBACKE, fils du défunt Khalif général des Mourides Serigne Saliou MBACKE.
Evoquant les enseignements et les analyses issus de l’audit des finances publiques réalisé par la Cour des Comptes, le Chef de l’Etat a appelé à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité de notre système économique, budgétaire, financier et comptable. Il a demandé au Premier Ministre de lui proposer un chronogramme de mise en œuvre de toutes les recommandations du rapport d’audit de la Cour des comptes et de lui faire parvenir, dans les meilleurs délais, un programme spécial de maîtrise des dépenses publiques, en tenant compte des impératifs économiques et sociaux, à court et moyen termes, dictés par le déploiement de la vision « Sénégal 2050 ».
Le Président de la République a souligné l’importance d’une bonne maitrise des programmes budgétaires, des plans de financement et de trésorerie de l’Etat pour les trois prochaines années, des dépenses fiscales et de la dette publique. Sur ce dernier point, il a demandé au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre chargé de l’Economie de proposer, sous la coordination du Premier Ministre, une nouvelle réglementation sur les conditions et modalités d’émission des emprunts de l’Etat ainsi qu’un nouveau cadre organisationnel de pilotage et de gestion de la dette publique. Le Premier Ministre veillera également à la préparation rapide par le Ministre des Finances et du Budget d’un projet de loi rectificative des finances, en perspective du débat d’orientation budgétaire.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a indiqué au Premier Ministre, au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, l’urgence : – d’asseoir l’intégrité de l’information financière en termes de fiabilité, d’exhaustivité, d’exactitude et de sincérité ; – d’accélérer la digitalisation et l’interopérabilité des systèmes d’informations économiques, financières et comptables de l’Etat ; – de renforcer la supervision du processus de cadrage macroéconomique ; – d’améliorer la planification triennale consensuelle des investissements publics financés sur ressources externes et internes et des partenariats public-privé. Il a indiqué que la situation de vérité assumée est l’occasion d’engager une transformation objective et en
profondeur des administrations économiques, financières et comptables de l’Etat et de leurs interrelations avec les partenaires et le système financier. Il en appelle à un véritable changement de paradigme dans la gouvernance administrative, économique, financière et comptable de l’Etat.
En outre, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’engager des concertations avec toutes les forces vives de la Nation, les centrales syndicales, le secteur privé national et le patronat notamment, afin de partager avec précision les conséquences de la situation décrite et de trouver les consensus adaptés à la mise en œuvre soutenable du nouvel agenda de
transformation de la gestion des finances publiques, dans la solidarité et la protection sociale des couches vulnérables.
L’accès à l’eau potable des populations, notamment en milieu rural, doit rester une priorité du Gouvernement. Ainsi, le Président de la République a invité le Premier Ministre à poursuivre les efforts consentis afin d’améliorer l’accès à l’eau potable des populations à des coûts maitrisés. Il a salué la tenue récente des concertations nationales sur le secteur de l’eau et appelé à l’accélération de la mise en œuvre d’un plan d’action global visant la sécurisation de la ressource mais également le déploiement d’un schéma hydraulique national qui intègrera, à terme, tous les systèmes d’approvisionnement en eau en zone urbaine, péri-urbaine et rurale.
Dès lors, il a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de réviser le cadre de gestion des délégations de service public en eau potable en milieu rural et de renforcer l’entretien et le renouvellement des forages et infrastructures hydrauliques. Le Ministre en charge de l’Hydraulique veillera également à la transparence concernant la tarification des services et la gestion des concessions.
Dans la dynamique d’aménagement et de réalisation des « autoroutes de l’eau », le Gouvernement devra anticiper la réflexion sur le modèle économique du secteur couvrant le volet assainissement (eaux usées et eaux pluviales) et la montée en puissance des projets « d’unités de dessalement ». Il s’agit, surtout, de conforter la place des collectivités territoriales et des populations dans la gouvernance inclusive du secteur. A ce titre, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de refonder la politique d’hydraulique urbaine, d’élargir de façon maitrisée le périmètre dit « affermé » au regard de l’urbanisation accélérée du territoire national et des défis climatiques nouveaux qui appellent la révision de la gouvernance stratégique, technique et financière de l’assainissement.
A ce sujet, il a instruit le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’engager les actions urgentes pour assurer le fonctionnement efficace des services et réseaux relevant de l’Office
national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS).
Par ailleurs, le Président de la République a indiqué au Gouvernement, l’urgence de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la prévention et la lutte contre les inondations.
Il a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’engager, au plus tôt, les opérations pré-hivernage et de définir les mesures urgentes en matière de prévention et de
gestion des inondations, notamment au niveau des zones et sites identifiés sensibles.
Le Chef de l’Etat a rappelé également au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement l’impératif de finaliser le projet de loi portant Code de l’eau. Cette loi en perspective va renforcer la préservation de nos ressources naturelles en eau et la transparence dans leur gouvernance inclusive. Une Autorité de régulation du secteur de l’eau sera également mise en place. Pour clore ce chapitre, le Président de la République a informé qu’il procédera, le vendredi 21 février 2025 à Koungheul, au lancement du Projet de Mobilisation des Ressources en Eau du Bassin versant du Nianijia Bolong (PROMOREN).
Enfin, le Chef de l’Etat est revenu sur sa participation, en Ethiopie, au 38ème Sommet de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA) qui s’est tenu les 15 et 16 février 2025 et aux célébrations de l’indépendance de la République sœur de Gambie, à l’invitation de son homologue Adama BARROW, pour témoigner notre solidarité et notre fraternité au peuple gambien dont le destin est lié à celui du Sénégal.
Dans sa communication, le Premier Ministre a fait part au Conseil de son passage à l’Assemblée nationale le vendredi 21 février 2025 au titre des questions d’actualité au Gouvernement, en vue notamment d’échanger avec les députés sur les enseignements à tirer des constatations graves et des recommandations ressortant du Rapport définitif de la Cour des Comptes sur « l’audit du Rapport sur la situation des finances publiques, Gestions de 2019 au 31 mars 2024 », notamment les mesures conservatoires et correctives. Le Premier Ministre a relevé les indications contenues dans le Rapport, relatives à la suite que la Cour des Comptes envisage de donner aux faits présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestion de fait ou d’infractions à caractère pénal.
Conformément aux directives du Chef de l’Etat, il a instruit le Ministre des Finances et du Budget de prendre les dispositions appropriées en vue de la mise en œuvre diligente des mesures correctives requises, sans délais, aux fins de rendre opérationnelles lesdites recommandations. Dans ce cadre, il conviendra d’accorder une attention particulière à l’intégrité et à la transparence des processus décisionnels et des relations fonctionnelles au sein des régies financières.
Le Premier Ministre a relevé qu’au-delà de l’amélioration de la gouvernance budgétaire et financière des deniers publics, le Gouvernement entend mettre en œuvre les mesures correctives requises à court terme, portant sur la rationalisation des dépenses publiques et la réduction du train de vie de l’Etat. Il a souligné que conformément aux orientations du Président de la République, il tiendra la première rencontre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux, le jeudi 27 février 2025, en vue d’assurer la mobilisation de l’ensemble des forces vives de la Nation dans l’œuvre de redressement économique et financier du pays.
Cette rencontre, qui constituera le point de départ d’un dialogue inclusif, franc et patriotique, réunira autour du Gouvernement, les syndicats, les organisations d’employeurs et de la société
civile, les Institutions de la République, les dirigeants d’entreprises, des organismes nationaux, des associations et des amicales.
Revenant sur le déploiement des projets et programmes du Référentiel Vision Sénégal 2050, au titre de la période quinquennale 2025-2029, le Premier Ministre a exhorté les Ministres à accorder une attention particulière à la finalisation des feuilles de route et au démarrage, dans les meilleurs délais possibles, des projets à initialiser en 2025.
Enfin, le Premier Ministre a rendu compte au Conseil de la poursuite des travaux du Comité de commémoration en décembre 2024 du 80ème anniversaire du Massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye.
À cet égard, il a rappelé que le Président de la République a, par décret en date du 13 janvier 2025, élevé le cimetière militaire de Thiaroye en cimetière national et institué la date du 1er décembre « Journée des tirailleurs sénégalais ». Le Premier Ministre a également indiqué la prise en charge par les ministères concernés des quatre (04) autres mesures prises par le Chef de l’Etat pour cristalliser dans la mémoire collective ce tragique événement. Il s’agit du mémorial Thiaroye 44, du centre de documentation, de la désignation de rues et places publiques au nom des victimes de cet événement et de l’introduction, dans les curricula, de l’enseignement de cette histoire.
S’agissant de la manifestation de toute la vérité sur le nombre de victimes, le Premier Ministre a informé le Conseil que les compléments d’informations requis sont toujours attendus. Devant cette contrainte, des fouilles archéologiques seront entreprises.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
Le Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a fait une communication sur la sortie des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la
CEDEAO ;
Le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait une communication sur l’approvisionnement du marché en denrées ;
Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait le point sur la situation de la campagne de commercialisation de l’arachide, le suivi de la
campagne horticole et la préparation de la journée nationale de l’Élevage ;
Le Secrétaire d’Etat au développement des Petites et Moyennes Entreprises a fait une communication sur la 4ème édition du Forum de la PME dans le cadre de la stratégie
nationale de promotion et de développement des PME/PMI.
AU TITRES DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,
Le Conseil a examiné et adopté :
Le projet de décret autorisant le Président de la République à ratifier la convention régissant la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest africaine adoptée le 31
mars 2023 à Dakar ;
Le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité de Gouvernance du Numérique « GouvNum ».
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre du Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires étrangères
Monsieur Mame Baba CISSE, Conseiller des Affaires étrangères principal de classe exceptionnelle, matricule de Solde 516 903/B, est nommé Ambassadeur extraordinaire et
plénipotentiaire du Sénégal auprès de la Commission de l’Union européenne, en remplacement de Monsieur Baye Moctar DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Malick DIOUF, Conseiller des Affaires étrangères principal, matricule de solde 605 799/D, précédemment Ambassadeur, Secrétaire général adjoint du Ministère de
l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal, auprès de Son Excellence Monsieur Paul BIYA,
Président de la République du Cameroun, en remplacement de Monsieur Khare DIOUF, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Samba Dialigué BALDE, chancelier des Affaires étrangères principal matricule de solde 620 663/A, précédemment Deuxième Conseiller à l’Ambassade du Sénégal au Niger,
est nommé Consul général de la République du Sénégal à Pointe-Noire, en remplacement de Monsieur Issa WAGUE.
Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-Parole du Gouvernement