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20 mai 2025
LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ INVITÉ À REGULER LE SECTEUR DE LA FORMATION MÉDICALE
Si le métier de visite médicale était auparavant réservé à une catégorie de personnes dites nanties parce qu’il fallait avoir une voiture comme moyen de déplacement pour être recruté dans les cabinets, ce n’est plus le cas aujourd’hui
De plus en plus, des écoles de santé s’ouvrent à la formation de délégué médical à cause de la floraison des cabinets dans ledit domaine, considéré comme pourvoyeur d’emploi. D’où la ruée des jeunes qui embrassent cette formation qui est de courte durée.
Si le métier de visite médicale était auparavant réservé à une catégorie de personnes dites nanties parce qu’il fallait avoir une voiture comme moyen de déplacement pour être recruté dans les cabinets, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cette exigence même si elle reste d’actualité n’est plus une obligation pour l’employeur. La demande de formation dans cette branche de la médecine est aujourd’hui importante. Presque toutes les écoles de formation en santé ont une branche réservée à la formation pour la visite médicale. Le niveau requis pour les demandeurs est le niveau 4èmecollège, Bfem ou encore la classe de Première pour une durée qui n'excède même pas un an. Si certains employeurs y trouvent leur compte à cause du nombre important de jeunes formés lancés sur le marché de l’emploi, d’autres se plaignent de la qualité de la formation. Pour Habib Sy, gestionnaire de cabinet de visite médicale au Sénégal, il n'y a pas une corrélation entre ce qu'on reçoit comme formation à l'école et le besoin du marché.
« La personne doit être formée sur différentes matières. Il y a des gens qui ont le Bfem et qui font la formation de délégué médical. Dans ce cas, est-ce que cette personne a les aptitudes de pouvoir au moins représenter une agence ou présenter un produit ? », s’est-il demandé. Et d’ajouter : « Ça aussi, c'est un autre aspect. Maintenant, si l'agence est confrontée à cette situation, elle doit prendre le temps de faire la formation afin d’aider cette personne qui a le Bfem a au moins bien se défendre devant un médecin, un pharmacien qui a fait pas mal d'années, qui maîtrise mieux qu’elle les molécules et les classes thérapeutiques. Si cette formation n'a pas été bien faite, cette personne aura des difficultés pour pouvoir défendre le produit ».
Dans cette floraison d’offres de formation, M. Sy estime que la responsabilité est partagée entre le ministère de la Santé qui doit réguler, les écoles de formation qui délivrent l’enseignement et les cabinets qui recrutent. « En ce qui concerne la formation, c'est une responsabilité partagée, aussi bien des écoles de formation, des agences, mais aussi des dirigeants de cours parce que les écoles de formation ne suffisent pas pour mettre sur le marché des ressources humaines de qualité. À notre niveau, les 90% des diplômés qu'on reçoit n’ont pas des diplômes d'État ou certifiés par l'État. Ce sont des écoles qui les délivrent. Aujourd’hui, il y a une pléthore d’écoles de formation et c’est le rôle de l’Etat de réguler afin d’avoir des ressources humaines de qualité ».
Rappelons que cette formation de délégué médical ne fait même pas partie d'une branche des certifications du ministère de l’Enseignement supérieur encore moins du ministère de la Santé. Ce qui amène notre interlocuteur à dire : « le métier d'un délégué médical devient de plus en plus et peut-être même un second boulot pour certains qui se disent que j'ai échoué ici, donc je vais me concentrer à la visite médicale. C'est à l'État de prendre ses responsabilités, parce que le délégué médical est une personne de santé, elle va chez le médecin pour véhiculer une information sur un produit qui peut être un avantage, mais aussi un inconvénient dans la mesure où l'information que le délégué doit donner au prescripteur, si elle ne s'avère pas être exacte, peut amener des problèmes ».
LES DIRECTEURS D’ECOLES SONNENT L’ALERTE
Face au non reversement des budgets de fonctionnement des écoles élémentaires, le Collectif des directeurs d’écoles du Sénégal (CDES) interpelle les autorités.
Face au non reversement des budgets de fonctionnement des écoles élémentaires, le Collectif des directeurs d’écoles du Sénégal (CDES) interpelle les autorités. C’est à travers un communiqué rendu public.
« Le Collectif des Directeurs d'Ecoles du Sénégal (CDES) étant une structure de proposition, de concertation et de contribution, engagé sans réserve dans la transformation systémique de l'éducation, lance un appel pressant aux autorités compétentes pour le retour des ressources financières allouées aux écoles élémentaires et destinées à l'amélioration des conditions de travail des directeurs d'écoles, des enseignants, des apprenants et de l'environnement scolaire », rapporte la note du Bureau exécutif du CDES.
En effet, il informe que « depuis l'année 2018, les budgets de fonctionnement des écoles élémentaires ne sont plus reversés occasionnant de graves manquements dans le fonctionnement régulier des établissements ». Ce qui, selon les directeurs d’écoles, affecte gravement leur gestion. « Le directeur d'école étant un maillon incontournable du système, souffre dans la gestion administrative et financière de son établissement », lit-on dans le communiqué.
La même source d’ajouter : « Pourtant au mois d'août 2024, au terme de la rencontre ayant regroupé les gestionnaires des 59 IEF et le niveau central à Thiès, une forte annonce sur le reversement imminent des budgets de fonctionnement a été faite ».
LA FAUSSE NOTE DE L'IGE
Alors que le président Diomaye Faye vient d'annoncer quatre lois majeures pour révolutionner la gouvernance publique, une réalité dérangeante persiste : depuis 2020, les rapports de l'IGE restent dans les tiroirs
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a annoncé, le 31 décembre dernier, dans son discours de fin d’année à la nation, une série de quatre (04) lois sur la transparence et la bonne gouvernance, au-delà de la modification de la loi portant statut général de la fonction publique. Mais ces réformes annoncées qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la rupture systémique font cependant face au défi de la non-publication des derniers rapports de l’Inspection générale d’Etat sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes.
Les nouvelles autorités sont déterminées à ériger les pratiques de la bonne gouvernance au cœur dans la gestion de l’Etat. Lors de son premier discours de fin d’année à la nation prononcé le 31 décembre dernier, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a annoncé une série de lois sur la transparence et la bonne gouvernance, au-delà de la modification de la loi portant statut général de la fonction publique qu’il entend soumettre dans les prochains jours à la représentation nationale. L’annonce de ces réformes qui visent à « ouvrir les portes du changement systémique ainsi que les fenêtres de la transformation nationale, dans la droiture, la probité et l’exemplarité « Jub, jubal, jubbanti ! » intervient dans un contexte marqué par la publication des rapports de la plupart des corps de contrôle public.
En effet, à peine installé dans ses fonctions, le Président Bassirou Diomaye Faye avait instruit la publication de tous les rapports de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et ceux de la Cour des comptes qui étaient rangés dans les tiroirs de ces institutions. Chose qui a été faite depuis par les responsables de ces corps de contrôle. Aujourd’hui, la seule fausse note de cette démarche du nouveau régime vient de la présidence de la République du fait de la non-publication des derniers rapports de l’Inspection générale d’Etat sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes.
Placée sous l’autorité directe du président de la République, l’Ige a pour mission d’inspecter tous les services administratifs et toutes les circonscriptions et d’élaborer des rapports avec des recommandations qui ont valeur de directives présidentielles. Cependant, le dernier rapport sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes rendu public par ce corps de contrôle est celui couvrant la période 20218-2019. Autrement dit, depuis 2020, aucun rapport d’activités de l’Inspection générale d’Etat n’a été déclassé par le président de la République. Depuis neuf mois les citoyens attendent leur publication.
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CITE LAMY PREFIGURE L’IMAGE DU SENEGAL DE DEMAIN DU CADRE DE VIE
L’engagement citoyen et volontariste des populations du quartier Cité Lamy de Thiès a été couronné par le premier prix de la compétition « Setal Sunu gox » dans le cadre de la journée nationale de mobilisation citoyenne « Setal Sunu Reew ».
El hadj Mbaye Sarr DIAKHATE (THIÈS -Correspondant) |
Publication 04/01/2025
L’engagement citoyen et volontariste des populations du quartier Cité Lamy de Thiès a été couronné par le premier prix de la compétition « Setal Sunu gox » dans le cadre de la journée nationale de mobilisation citoyenne « Setal Sunu Reew ». Le deuxième prix a été remporté par le quartier Diokoul Ndiourène de Rufisque, tandis que le troisième prix revient au village de Taïba Niassène (Nioro).
Le challenge « Setal sunu Gokh » a pour objectif de distinguer les quartiers les plus propres, mieux embellis et les meilleures initiatives citoyennes en faveur de l’amélioration du cadre de vie. Il a été lancé lors de la septième édition de la Journée de mobilisation citoyenne « Setal sunu reew » par le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana. Le premier vainqueur est le quartier Cité Lamy de Thiès. Diokoul Ndiourène de Rufisque et Taïba Niassène de Nioro complètent le podium. Hier, dans son discours, à la cérémonie officielle de remise des prix, Moussa Bala Fofana a adressé ses remerciements aux vaillants porteurs d’initiatives novatrices et pour l’intérêt qu’ils portent à la propreté de nos villes, de nos quartiers, de nos villages et de nos espaces publics.
Pour le ministre de l’Urbanisme, les habitants Cité Lamy ont compris que la gestion de nos espaces communs demeure une priorité pour forger l’image de nos villes, conformément aux objectifs de l’Agenda national de transformation. Il a défendu que le modèle de Cité Lamy préfigure l’image du Sénégal de demain sur le plan de la propreté et de l’embellissement du cadre de vie. Au nom du chef de l’État et du Premier ministre, Moussa Bala Fofana a invité les récipiendaires à maintenir le cap de l’engagement citoyen pour le suivi et la pérennisation des initiatives qui leur ont valu cette distinction. L’esprit d’initiative pour transformer le cadre de vie Selon le ministre de l’Urbanisme, les trois localités primées ont démontré que l’engagement communautaire, l’esprit d’initiative et le travail collectif peuvent transformer un quartier et en faire un modèle de propreté et d’embellissement pour tous les Sénégalais avec la détermination d’en faire des endroits où il fait bon vivre.
Il a fait noter que le quartier Cité Lamy est désormais une source d’inspiration pour tous les Sénégalais. C’est pourquoi le gouvernement s’est engagé à l’accompagner dans ses projets futurs. Le ministre de l’Urbanisme a invité les associations des Eco-quartiers à poursuivre sur cette lancée car il a l’ambition de faire de Cité Lamy un véritable laboratoire d’innovation et de développement durable. Pour impulser ce nouveau partenariat avec les services techniques, le ministre de l’Urbanisme a décidé de leur donner un lot de matériels de nettoiement, d’installer un point de regroupement normalisé dans le quartier, d’offrir des bons de formation au métier du pavage et une enveloppe financière, mais aussi de réaliser un aménagement paysager d’un site stratégique du quartier.
Ce processus doit susciter une saine émulation à l’échelle nationale pour une appropriation des politiques publiques de lutte contre l’insalubrité. Le maire de la commune de Thiès Est, Ousmane Diagne, a porté le plaidoyer pour la restructuration du quartier de Cité Lamy qui, malgré les apparences, souffre de manque d’un plan de lotissement adéquat. De son côté, le maire de la ville de Thiès, Babacar Diop, a lancé un appel pour que cette initiative fasse tache d’huile. Il a révélé avoir fait voter dans le budget 2025 de la ville un fonds spécial dénommé « Jankhène » de 50 millions de Fcfa pour accompagner cinq quartiers les plus dynamique en prenant exemple sur la Cité Lamy.
Khadim Diop, président de l’Entente des présidents des Eco-quartiers de Cité Lamy a dit leur fierté devant la reconnaissance de leur action qui témoigne de l’importance de l’action citoyenne dans la construction d’une société plus responsable. Il a précisé que l’initiative est portée par un groupe de jeunes entrepreneurs engagés, issus de divers secteurs, unis par la volonté de contribuer au développement de notre cadre de vie.
IL NE S’AGIT PAS DE MILITARISER LA SOCIETE MAIS DE CONTRIBUER A L’INSTAURATION D’UNE CULTURE CIVIQUE PARTAGEE
Dans cet entretien, le ministre Birame Diop, explique en quoi la discipline militaire, adossée au concept Armée-Nation, peut constituer un ferment pour harmoniser les rapports sociaux, favoriser la cohésion sociale et stimuler l’exercice d’un rôle actif
Entretien réalisé par: Elhadji Ibrahima THIAM |
Publication 04/01/2025
Le ministère des Force armées est le chef de fil de la 8é édition de l’initiative présidentielle «Setal sunu reew». Dans cet entretien, le ministre Birame Diop, explique en quoi la discipline militaire, adossée au concept Armée-Nation, peut constituer un ferment pour harmoniser les rapports sociaux, favoriser la cohésion sociale et stimuler l’exercice d’un rôle actif de citoyen.
Monsieur le Ministre, la première édition de Setal Sunu Reew de l’année 2025 a été confiée à votre ministère. Quel sens donnez-vous à ce choix du Chef de l’Etat?
Ce choix de monsieur le président de la République Bassirou Diomaye Faye, chef suprême des Armées, fait honneur aux membres des Forces armées que nous sommes. Il peut être interprété comme un acte de raffermissement du lien armée-nation car, bien qu’ayant des spécificités qui leur sont propres, les Forces armées n’en demeurent pas moins partie intégrante de la Nation. Il est donc tout à fait normal qu’elles soient impliquées dans des actions communautaires que les citoyens ont en partage, à savoir la propreté du cadre de vie.
Cette Journée constitue une opportunité pour renforcer le lien Armée-nation. A travers le thème, quel message voulez-vous transmettre aux Sénégalais? En choisissant ce thème, « Setal sa gokh, aar sa yaram : aux côtès des citoyens, les Forces armées s’engagent », nous avons voulu partager une conviction profonde: préserver notre environnement, améliorer notre cadre de vie, c’est protéger notre santé et celle des générations futures. Il s’agit d’un devoir citoyen, auquel les Forces armées appellent tous nos compatriotes. Ils peuvent y contribuer par leur posture et leurs capacités. En s’engageant dans des actions concrètes, aux côtés des populations, les Forces armées démontrent qu’elles sont un acteur clé de cet effort collectif.
Le concept Armée-Nation est une idée qui a fait son chemin. Comment doit-il être adapté aux enjeux et défis de notre temps?
Pour adapter le concept, il s’agira de définir un cadre stratégique clair et d’identifier des secteurs prioritaires dans lesquels les Forces armées pourraient apporter une contribution significative. Le renforcement du cadre légal et institutionnel, par lequel l’action des Forces armées peut s’effectuer, est également nécessaire pour une bonne prise en compte des enjeux socio-économiques actuels. D’ailleurs, une réflexion majeure a été initiée et est en cours de finalisation afin de proposer aux autorités un concept Armée-Nation rénové, adapté aux exigences actuelles de notre société. Je dois souligner que ce projet a été mené en étroite collaboration avec l’ensemble des parties prenantes, au premier rang desquelles les ministères de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et des Sports. En tout état de cause, nous comptons mettre en œuvre une approche équilibrée, permettant de concilier l’exécution des missions traditionnelles de défense et de protection, qui sont les missions premières des Forces armées, et un engagement fort en faveur du développement de notre pays.
A défaut de pouvoir mettre en œuvre le service militaire obligatoire, quels mécanismes doit-on trouver pour inculquer la discipline militaire aux civils ?
Il ne s’agit pas en réalité de « militariser » la société mais plutôt de contribuer à l’instauration d’une culture civique partagée, auto administrée, mettant l’accent sur la sacralité du bien public et de l’intérêt général.
La famille joue un rôle fondamental dans le processus car elle constitue le socle de base à partir duquel se forge la personnalité des individus. L’éducation nationale et l’institution militaire pourront intervenir par la suite. De même, les initiatives actuelles, telles que le Service civique national, pourraient être massifiées en fonction de la disponibilité des moyens. Dans le cadre du concept Armée-Nation rénové, nous avons réfléchi à un programme ambitieux qui nous permettra de toucher l’ensemble des Sénégalais, avec un accent particulier sur notre jeunesse. Notre objectif est de promouvoir et d’inculquer un corpus de valeurs communes, centrées autour de la citoyenneté et de l’esprit de défense.
Par Daouda MANÉ
L’INTELLIGENCE HUMAINE EN PERIL ?
L’Intelligence artificielle (Ia). Parlons-en. Puisque cette technologie est en passe de commander notre manière d’être, de faire, et je ne sais quoi encore. Pour certains c’est un adversaire aux hommes. Pour d’autres, elle est un outil qui l’aide.
L’Intelligence artificielle (Ia). Parlons-en. Puisque cette technologie est en passe de commander notre manière d’être, de faire, et je ne sais quoi encore. Bref, elle façonne notre existence. Oui, en bien comme en mal. Si cette technologie soulève beaucoup de débats, c’est qu’elle émerveille autant qu’elle effraie.
Pour certains c’est un adversaire aux hommes. Pour d’autres, elle est un outil qui l’aide. Ses avantages, dans tous les domaines de notre vie, sont indéniables. Qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, de l’économie… En ce 21e siècle, personne ne peut s’en passer ou presque. Son utilisation est devenue plus qu’une nécessité.
Dans les entreprises notamment, elle permet d’allier performance et optimisation du temps, étant donné qu’avec cette technologie, il est possible d’effectuer beaucoup plus de tâches quotidiennes grâce à l’automatisation de nombreuses actions simples. En somme, la machine facilite le travail de l’homme. Elle peut même se substituer à lui. Au fond, c’est quoi l’Intelligence artificielle ?
Selon le site wizishop.fr, « c’est un processus d’imitation de l’intelligence humaine qui repose sur la création et l’application d’algorithmes exécutés dans un environnement informatique dynamique. Son but est de permettre à des ordinateurs de penser et d’agir comme des êtres humains ». En d’autres termes, l’Intelligence artificielle est un ensemble de théories et de techniques visant à réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine.
Alors, si l’Intelligence artificielle doit simuler l’intelligence humaine, voire se substituer à elle, ne la rendra-telle pas paresseuse, inutile et même menacer son existence ?
Doit-on pirater l’esprit humain pour produire plus et mieux, surveiller le moindre fait et geste des gens ? Qu’adviendra-t-il si la machine devient détractée, surtout dans le domaine militaire ? Le 8 juillet 2024, News JVTech rapportait un avertissement de James Cameron, le réalisateur de « Terminator ». Ce dernier mettait en garde contre les progrès et les dangers de l’Intelligence artificielle, notamment militarisée, et appelle à une réglementation internationale. « Je vous ai prévenus en 1984 et personne ne m’a écouté », a dit James Cameron.
La menace sur la sécurité des humains, leur vie privée, voire leur humanité, n’est donc pas à écarter. Une chose est certaine, l’Ia menace la création d’emplois dans nos États. S’y ajoute une toute autre préoccupation encore plus sérieuse, celle de l’éthique, car, reconnaissent les chercheurs, le point critique lié à l’Intelligence artificielle réside dans son impact sur l’éthique et la société.
L’Ia peut, en effet, mettre à mal nos valeurs, nos droits, nos normes et nos comportements. De plus, elle est source potentielle de conflits par la manipulation. Le dilemme est cornélien, étant donné qu’on ne peut aucunement tourner le dos à l’évolution technologique. Mais, comme le rappelait François Rabelais : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». La machine, oui, mais l’humain d’abord.
UN VOYAGE A TRAVERS LE TEMPS ET LES CONTEXTES DE L'ARMÉE-NATION
C’est une réalité bien ancrée au Sénégal : les forces de défense et de sécurité sénégalaises sont dévouées à leur pays. Elles incarnent l’exemple parfait de discipline, de patriotisme et d’engagement civique.
L’engagement des forces armées dans le développement national a évolué de manière significative au Sénégal, passant d’un soutien limité à une participation active et stratégique dans différents domaines. À la faveur de la 8é édition de la Journée de mobilisation citoyenne «Setal sunu reew» placée sous le thème « Setal sa gox, aar sa yaram, les Forces armées s’engagent», Le Soleil revisite le concept Armée-Nation et son évolution dans le temps.
C’est une réalité bien ancrée au Sénégal : les forces de défense et de sécurité sénégalaises sont dévouées à leur pays. Elles incarnent l’exemple parfait de discipline, de patriotisme et d’engagement civique. Profondément républicaines, elles entretiennent des relations étroites avec la population. C’est ainsi que s’impose le concept d’Armée-Nation, qui a connu des variations de 1960 à aujourd’hui, influencées par divers facteurs politiques, économiques, environnementaux et sociaux. Jouant un rôle fondamental dans le modèle de développement du Sénégal, il met en lumière le lien privilégié entre les forces armées et les populations. Mieux encore, il symbolise une vision intégrative où les forces armées, au-delà de leurs missions de défense et de sécurité, participent activement au développement national.
Ce modèle s’est forgé au fil des décennies pour répondre aux besoins de la nation en matière de sécurité, de cohésion sociale et de renforcement des infrastructures. Dans un document intitulé : « Concept Armée-Nation rénové », le général de corps aérien Mamadou Mansour Seck indique que les forces armées ont, de 1960 à 1970, c’est-à-dire sous l’ère senghorienne, joué un rôle important dans le développement socio-économique du pays. Leur rôle consistait principalement à apporter un soutien ponctuel aux infrastructures, à l’agriculture et aux secours en cas d’urgence ou de crise. Leur priorité restant la défense du territoire et de l’État constitutionnel.
Le même document mentionne qu’entre 1970 et 1980, les militaires ont été mobilisés pour des projets d’urgence et des missions spécifiques de développement, comme la construction d’infrastructures hydrauliques, les campagnes de vaccination et l’extension des périmètres agricoles, en particulier dans des zones stratégiques ou en cas de besoins urgents. Leur implication directe dans le développement se limitait ainsi à des interventions occasionnelles, surtout en cas d’urgence ou de crises.
Sous la présidence de Abdou Diouf, entre 1980 et 2000, l’implication des forces armées dans le développement a diminué, se restreignant à des interventions d’urgence. Cette situation était due à plusieurs facteurs, notamment une crise économique marquée par des programmes d’ajustement structurel imposés par le Fmi et la Banque mondiale, entraînant des coupes budgétaires et une réduction des dépenses publiques, y compris dans les secteurs militaires. De plus, la crise casamançaise pesait sur la sécurité intérieure.
Sous la présidence d’Abdoulaye Wade, l’accent a été mis sur les partenariats publics-privés et les financements internationaux pour réaliser de grands projets, ce qui a conduit à une diminution notable de l’implication des forces armées dans le développement. Leur rôle s’est alors limité à des missions spécifiques (comme le Plan Reva et Goana) et à des interventions en cas de crises telles que les inondations et les sécheresses. En somme, d’après notre source, entre 1960 et 2012, les forces armées jouaient un rôle limité dans le développement socio-économique du Sénégal.
Leur mission principale était axée sur la défense du territoire, la sécurité nationale et la protection des institutions de l’État. Leur contribution au développement socio-économique était donc marginale et souvent liée à des situations d’urgence ou de crise, comme les catastrophes naturelles. C’est sous la présidence de Macky Sall (2012-2024) que l’engagement des forces armées dans le développement a considérablement augmenté grâce à un renforcement des ressources humaines, matérielles et financières. Le Président Macky Sall a redéfini le concept d’Armée-Nation pour établir une implication stratégique et multisectorielle des forces armées dans le développement socio-économique, en soutien au Plan Sénégal Émergent.
Ainsi, les forces armées ont-elles commencé à contribuer activement aux infrastructures, à l’agriculture, à la santé et à l’éducation, notamment dans les zones reculées. Cette approche a renforcé leur rôle en tant qu’acteurs de développement intégrés et proactifs, dépassant largement leurs missions militaires traditionnelles et contribuant à la modernisation du Sénégal. Le concept d’Armée-Nation « nouveau » se poursuit et se développe sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dans le cadre du Projet de Souveraineté et de Développement Endogène Sénégal 2050. Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye voit les forces armées comme un acteur clé dans le développement national et encourage leur participation active à des projets économiques et sociaux.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Walf Quotidien, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil
À LA DÉCOUVERTE DE L’ÉCOLE DE LA DEUXIÈME CHANCE DE GOSSAS
L'établissement offre aux jeunes déscolarisés une formation professionnelle gratuite. Il propose des apprentissages en menuiserie, mécanique et maçonnerie, tout en répondant aux besoins locaux.
Le Conseil départemental de la jeunesse de Gossas a initié un programme de formation des jeunes qui n’ont pas réussi dans les études. Il a lancé, en 2014, l’École de la deuxième chance. Zoom sur cet établissement de formation professionnelle qui forme dans divers métiers.
À Gossas, sur la route reliant Diourbel à Kaolack, en face de la pharmacie « Le secouriste » et à l’angle de la route qui mène à Fatick (en passant par Diakhao), une plaque au mur avec l’écriteau « École de la deuxième chance » attire l’attention. Son slogan : « agir pour servir ». Une initiative du Conseil départemental de la jeunesse de Gossas. L’établissement, lancé en 2014, compte un bâtiment aux couleurs défraichies et un hangar où sont installés de nombreux professionnels et leurs apprenants. Il y a deux arbres acacias dans l’enceinte de l’établissement. On y retrouve beaucoup de motos et de fauteuils. L’École de la deuxième chance est le fruit de la coopération avec des partenaires français, explique Amadou Doudou Ly, le président du Conseil départemental de la jeunesse.
« Nous avons remarqué qu’à Gossas, beaucoup d’élèves qui n’ont pas réussi dans les études avaient du mal à se former. C’est dans ce cadre que nous avons créé ce centre avec des partenaires français. Ils ont assuré le financement ». Il nous a fait visiter les lieux en novembre dernier. Ici, les jeunes sont formés gratuitement en menuiserie bois, menuiserie métallique, mécanique moto et auto, maçonnerie. « Nous donnons aux maîtres un cadre idéal pour exercer et former les jeunes. Ils ne paient rien », renseigne le président du Conseil départemental de la jeunesse. Abdoulaye Sèye, directeur général du centre, loue la qualité de la formation dans l’établissement puisqu’en trois ans, l’apprenant est opérationnel. « Ce centre est une bonne chose. Avant, les jeunes faisaient 10 ans dans un atelier. Ici en trois ans, l’apprenant est opérationnel », affirme M. Sèye. L’école a déjà formé neuf jeunes qui ont obtenu leur Certificat d’aptitude professionnelle (Cap) reconnu par l’État, ajoute-t-il.
Ce jour de novembre 2024, Arona Ndiaye est en plein travail avec un de ses apprenants. Il est en train de raboter un morceau de bois pour fabriquer des meubles. De petite taille, M. Ndiaye se félicite de la création de l’École de la deuxième chance qui aide les professionnels mais également les jeunes. Actuellement, il est en train de former trois jeunes en menuiserie. « Nous sélectionnons et formons gratuitement les jeunes. C’est un bon endroit car ici, nous n’avons pas peur d’être déguerpis. Nous travaillons dans la sérénité », note M. Ndiaye. Il soutient que beaucoup de jeunes sont formés et son maintenant devenus autonomes.
En face de Arona Ndiaye, Baye Zale et ses élèves s’affairent sur une moto. Lui aussi, forme quatre élèves en mécanique moto. « Ce centre est une aubaine pour nous, artisans de Gossas. C’est un bon endroit pour travailler. Il est accessible », note avec enthousiasme Baye Zale. Tout comme Arona, il soutient avoir formé des jeunes qui travaillent maintenant pour leur propre compte.
Les élèves ne se plaignent pas et louent le professionnalisme de leurs maîtres. Adama Faye, apprenti en mécanique moto dans le centre depuis trois ans, a arrêté les études en classe de Ce2, il prévoit après sa formation, de créer son propre atelier. « Nous remercions les initiateurs de ce centre. C’est une bonne école », confie-t-il.
Initiative du Conseil départemental de la jeunesse
Non loin du centre, se trouve l’atelier pour la mécanique automobile. Selon le président du Conseil départemental de la jeunesse, c’est pour donner plus d’espace et ne pas encombrer le centre avec les véhicules que la mécanique auto a été placée à côté. Sur place, nous avons trouvé Babacar Niang et ses élèves. « Ici, il n’y a pas de déguerpissement. On nous laisse travailler tranquillement. C’est une initiative louable du Conseil départemental de la jeunesse », se félicite M. Ndiaye, qui est actuellement en train d’assurer la formation de 20 élèves.
Il souhaite tout de même la dotation en outils et le renforcement de capacités. « Dans la mécanique automobile, nous avons besoin d’un renforcement de capacités, surtout dans l’électronique », confie Babacar Ndiaye. Une demande bien prise en compte par le Conseil départemental de la jeunesse. Son président, Amadou Doudou Ly, informe avoir écrit au 3Fpt pour une demande de formation et de renforcement de capacités des mécaniciens.
Le président du centre, Abdoulaye Sèye, soulève des problèmes notamment l’accès difficile au bois, la principale matière première en menuiserie. Il déplore aussi le fait que beaucoup de jeunes, au lieu de venir recevoir une formation gratuitement, préfèrent le transport avec les motocyclettes. Il souhaite l’accompagnement de l’État par l’octroi d’une subvention pour prendre en charge la restauration des apprenants et le volet médical.