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19 juin 2025
PLUS DE DEUX TIERS DES AFRICAINS POURRAIENT AVOIR EU LE COVID
L'OMS de la région Afrique, dont l'étude est encore en cours d'examen par des pairs, estime que les chiffres officiels n'étaient qu'une partie infime de "l'étendue réelle des infections au coronavirus en Afrique"
Plus de deux-tiers des Africains pourraient avoir contracté le virus du Covid-19 au cours de deux dernières années, soit 97 fois plus que les infections signalées, selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publié jeudi.
Au 6 avril, 11,5 millions de cas de Covid-19 avaient été détectés et 252.000 décès liés à ce virus recensés sur le continent africain, depuis le début de la pandémie. L'OMS de la région Afrique, dont l'étude est encore en cours d'examen par des pairs, estime que les chiffres officiels n'étaient qu'une partie infime de "l'étendue réelle des infections au coronavirus en Afrique". L'étude de l'OMS synthétise plus de 150 études sur la prévalence en Afrique entre janvier 2020 et décembre 2021. Et elle conclut que l'exposition au virus a connu une forte hausse, passant de 3% en juin 2020 à 65% en septembre 2021, soit 800 millions d'infections.
Or, 8,2 millions de cas seulement ont été signalés au cours de cette période. "Cette analyse montre que les cas confirmés de Covid-19 actuellement notifiés ne représentent qu'une fraction du nombre réel d'infections sur le continent", a souligné la directrice générale de l'OMS pour l'Afrique, Matshidiso Moeti dans un communiqué jeudi. "Cette sous-estimation se produit dans le monde entier et il n'est pas surprenant que les chiffres soient particulièrement élevés en Afrique où il y a tant de cas asymptomatiques", a-t-elle ajouté. Le nombre d'infections dans le monde serait "en moyenne 16 fois plus élevé que celui des cas confirmés", selon l'OMS qui précise toutefois que "la séroprévalence a fortement varié à l'intérieur des pays et d'un pays à l'autre en Afrique".
La plupart des populations africaines ayant un accès limité aux tests, beaucoup d'infections n'ont pas été notifiées. Si le Covid-19 a semblé ébranler nombre de régions du monde, l'Afrique est apparue relativement épargnée contrairement aux craintes initiales. Selon l'OMS, le continent s'est distingué des autres régions "par son nombre élevé de cas asymptomatiques, 67 % des cas ne présentant aucun symptôme de la maladie".
Mais toujours selon l'organisation, le continent africain a connu des cas moins graves en raison de la proportion moindre de "personnes présentant des facteurs de risque tels que le diabète, l'hypertension et d'autres maladies chroniques susceptibles d'entraîner une forme grave de la maladie". En outre, la jeunesse de la population africaine "a été un autre facteur de protection" pour le continent.
LA POLYGAMIE, LA PROBLÉMATIQUE RECOMMANDATION DE L’ONU
Honneur aux dames ! Le lundi dernier, la polygamie était au centre des discussions à la Commission des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies.
Honneur aux dames ! Le lundi dernier, la polygamie était au centre des discussions à la Commission des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies. Si certaines religions comme l’islam autorisent un homme à épouser plusieurs femmes, cette commission, ainsi que le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, estiment que les mariages polygames constituent une discrimination vis-à-vis des femmes et ont recommandé leur interdiction.
Selon eux, en 2019, une étude portant sur 130 pays de Pew Research Center, un think tank américain basé à Washington qui fait des recherches sur la vie sociale, avait affirmé que c’est en Afrique subsaharienne que la polygamie est plus pratiquée. D’après le Pew Research Center, ce phénomène concerne environ 11% de la population. Il ajoute que 2% de la population mondiale vit dans des foyers polygames. Cette pratique est interdite dans une grande partie du monde mais demeure tolérée, voire légale dans plusieurs pays.
Voilà une proposition qui peine à passer chez les Ouest-africains qui y voient encore une façon pour les Occidentaux de leur imposer leur agenda. Sur les réseaux sociaux, c’est une pilule qui peine à passer. Et d’autres pensent que c’est même l’islam qui est visé à travers cette recommandation de la Commission des droits de l’homme de l’Onu.
ADOPTION D'UN NOUVEAU CODE DE LA ROUTE A L'ASSEMBLEE NATIONALE
L’Assemblée nationale a adopté, jeudi, à l’unanimité le nouveau Code de la route instituant le permis à points, une des innovations principales de cette loi.
Dakar, 7 avr (APS) – L’Assemblée nationale a adopté, jeudi, à l’unanimité le nouveau Code de la route instituant le permis à points, une des innovations principales de cette loi.
Ce projet de Loi, numéro 22/2022, portant Code de la route abroge et remplace la loi numéro 2002-30 du 24 décembre 2002, a été défendu devant les députés par le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du désenclavement, Mansour Faye.
La séance a été présidée par Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale.
Selon le ministre la nouvelle loi de 104 articles permet de se conformer à la directive numéro 15-2009-CM de l’UEMOA du 25 septembre 2009, portant organisation du système de formation à l’obtention du permis de conduire au sein des huit Etats membres.
‘’Elle se conforme également, à la directive numéro 12-2009-CM de l’UEMOA, portant institution d’un schéma harmonisé de gestion de la sécurité routière dans les Etats membres’’, a expliqué Mansour Faye.
‘’Ce nouveau code de la route vise à promouvoir une meilleure gestion de la circulation routière, dans le cadre de systèmes collectifs de transports modernes, sûrs, confortables et durables’’, a-t-il ajouté.
Pour lui, "il est apparu indispensable d’adapter la législation relative à la politique de l’état dans le sous-secteur des transports eu égard à la recrudescence notée des accidents de la route’’.
’’La sécurité dans les transports routiers est devenue une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Le projet de loi relatif au code de la route consacre un durcissement des sanctions pour mieux lutter contre l’insécurité routière’’, a poursuivi M. Faye.
Il estime que ce Code de la route ‘’va contribuer à réduire le nombre trop élevé de décès sur les routes’’.
Le Code de la route comporte des innovations relatives au statut du conducteur, des dispositions techniques et administratives relatives au véhicule et du permis à points applicable d’ici trois ans, selon le ministre.
‘’Il y inclut aussi les sanctions applicables aux diverses infractions, la création du Conseil supérieur de la sécurité et de l’éducation routière, le passage obligatoire à l’auto-école pour tous candidats au permis de conduire’’, a indiqué Mansour Faye.
Selon le ministre, le nouveau Code de la route prend en compte la réforme de l’examen du permis à conduire et la création d’un statut particulier pour les chauffeurs professionnels, entre autres.Il a rappelé
que ce nouveau Code adopté a suivi un long processus débuté depuis septembre 2016.
LE LEYLATOUL KHADR SERA CÉLÉBRÉ LE 28 AVRIL
La communauté mouride (confrérie religieuse) va célébrer le leylatoul Khadr (nuit du destin, dans la religion musulmane) dans la nuit du 28 au 29 avril prochain à Touba (Centre), a appris jeudi l’APS, des organisateurs
Diourbel, 7 avr (APS) - La communauté mouride (confrérie religieuse) va célébrer le leylatoul Khadr (nuit du destin, dans la religion musulmane) dans la nuit du 28 au 29 avril prochain à Touba (Centre), a appris jeudi l’APS, des organisateurs.
‘’La particularité cette année, est que toute la communauté musulmane dans son ensemble qui va fêter la nuit du Leylatou Khadr en même temps’’, a déclaré Serigne Abdou Lahat Mbacké, président du Comité d’organisation de cette manifestation religieuse.
Il s’exprimait au cours d’un Comité régional de développement (CRD), consacré aux préparatifs de la nuit du destin, organisée par la famille de feue Sokhna Maï Mbacké à Touba.
‘’Des récitals de Khassida, de Coran, qui seront au menu pour la célébration de ‘’la meilleure des nuits’’, a-t-il annoncé.
Selon lui pour une bonne organisation, ‘’il est important que les fidèles soient accueillis dans de meilleures des conditions sur le plan sécuritaire, sanitaire’’.
‘’C’est dans ce sens que le Comité d’organisation a sollicité la présence de 25 éléments de Gendarmerie et 100 éléments pour la Police’’, a-t-il précisé.
Les organisateurs ont aussi demandé à la SENELEC, de mettre certains sites notamment le quartier HLM hors délestage ainsi que les quatre forages qui alimentent les zones névralgiques pour cet évènement religieux.
S’agissant du volet Assainissement, le service régional a promis de mettre à la disposition du Comité d’organisation cinq camions qui vont faire 160 vidanges durant quatre jours. En plus, 20 toilettes mobiles seront installées au niveau des sites pendant trois jours.
Le service régional de l’Assainissement a aussi prévu des opérations de saupoudrage par le service d’hygiène mais également des contrôles qualité qui seront fait dans les marchés et commerces de la ville de Touba, en collaboration avec le service du Commerce.
Venu présider la rencontre, l’adjoint au Gouverneur, chargé des affaires administratives, Oumar Ndiaye, a donné les assurances d’une bonne organisation de ce évènement.
‘’Nous avons ensemble vidé les différentes questions liées à une bonne organisation de ce grand événement religieux. Les différents services se sont engagés et une réunion d’évaluation sera organisée à Touba et on verra (...)’’, a-t-il dit.
M. Ndiaye a invité les différents services notamment la SENELEC et l’hydraulique de faire le nécessaire pour que les engagements ‘’pris soient respectés’’ avant le jour de cette manifestation religieuse.
SIT-IN DES TRAVAILLEURS DE LA SANTÉ A LOUGA
L’union régionale du syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (SUTSAS) de Louga (Centre-Nord) a tenu, jeudi, un sit-in, pour exiger des pouvoirs publics, le respect des accords de 2018.
Louga, 7 avr (APS) - L’union régionale du syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (SUTSAS) de Louga (Centre-Nord) a tenu, jeudi, un sit-in, pour exiger des pouvoirs publics, le respect des accords de 2018.
"En 2018, lors d’une grève, le SUTSAS avait déroulé un plan d’action autour de huit points. Suite à un appel du chef de l’Etat, nous avions suspendu notre grève, car il avait promis de travailler sur la rémunération des agents de l’administration. Ce qui était l’une de nos principales revendications, mais jusque-là, rien n’a été fait. Rien à changé pour nous", a indiqué Aly Nadège.
M. Nadège, Secrétaire général de l’union régionale du SUTSAS Louga, s’exprimait lors d’un sit-in tenu au niveau de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga.
Il a à cette occasion, précisé que ‘’ce sit-in est aussi une manière d’informer les populations des difficultés auxquelles, ils sont confrontées depuis plusieurs années’’.
"Et pourtant, cette année, à notre grande surprise, nous avons été informés que les agents des services de l’Elevage, de l’Agriculture et du secteur de l’Education ont bénéficié de primes et d’augmentation de salaire’’, a-t-il souligné.
‘’Ce sont ces mêmes privilèges qui nous étaient promis et auxquels nous avons droit", a-t-il expliqué, estimant que leur situation est ‘’injustice et inéquitable".
"Nous demandons à ce que tous les agents de l’Etat soient traités de la même manière. Nous voulons que le régime indemnitaire soit réglé pour que nous bénéficions d’indemnité de logement, et que la prime de risque soit indexée et augmentée à 100 000 Francs CFA", a-t-il ajouté.
Le SG de l’union régionale du SUTSAS Louga a dit que "les paramédicaux font le triple des médecins en terme de nombre et abattent une importante charge de travail au sein des structures de santé".
De son côté, le Secrétaire général de la sous-section du SUTSAS du district sanitaire de Louga, Opa Diama Diallo, a indiqué que ce mouvement d’humeur est leur "dernier recours pour faire respecter les engagements pris par l’Etat du Sénégal depuis 2018’’.
"Nous exigeons une application des accords. Nous avons assez attendu. La grève est notre seule arme et nous ne reculerons pas tant que nos revendications ne seront pas satisfaites", a-t-il assuré.
M. Diallo a ensuite invité le ministre de la Santé et de l’Action sociale à recevoir les syndicalistes pour une issue favorable.
LE JOUR OÙ LES NARCOS ONT VOULU M'ABATTRE
Victime d’une tentative de coup d’État le 1er février, le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló raconte les longues heures où, retranché dans son bureau, kalachnikov à la main, il a vu son pouvoir vaciller
Jeune Afrique |
François Soudan |
Publication 07/04/2022
Pourquoi le cacher ? J’ai eu peur, c’est évident. Je sais que je vais mourir un jour, mais jamais je n’aurais cru que cela pouvait être comme ça, car pour moi l’époque des coups d’État et des assassinats en Guinée-Bissau, c’était du passé. Tout a commencé vers 13 heures, ce 1er février, à la cité gouvernementale située non loin de l’aéroport Osvaldo-Vieira de Bissau. Pour ce conseil des ministres de rentrée, la totalité du gouvernement – à l’exception de trois ministres : Affaires étrangères, Économie et Pêche, tous trois en déplacement – étaient réunis autour de moi et du Premier ministre, Nuno Gomes Nabiam.
Le conseil venait à peine de commencer dans la salle « Tchico Té » que des tirs tout proches de RPG-7 et des rafales de kalachnikov se sont fait entendre. J’ai cru tout d’abord que les roues d’un camion porte-conteneurs avaient explosé. Puis j’ai pensé à l’assaut d’un commando de jihadistes. En fait, il s’agissait d’une trentaine de militaires bissau-guinéens cagoulés et d’une dizaine de mercenaires casamançais en civil.
« Tuez-les tous ! »
Dans la salle du conseil, c’est la panique totale. Tout le monde cherche à fuir ou à se cacher. Moi, je me barricade dans mon bureau, une kalachnikov à la main. Je ne suis pas du genre à fuir et à sauter le mur. Je suis un général. Avec moi se trouvent mon aide de camp, deux gardes du corps et la ministre de la Justice, que j’ai tenu à protéger. Entre la Garde présidentielle et les rebelles, qui ont pénétré à l’intérieur du bâtiment et tiré de copieuses rafales sur la salle du conseil, les combats font rage. On relèvera onze morts.
À un moment, les mutins se sont approchés à une vingtaine de mètres de mon bureau. Je les entendais crier : « Tuez-les tous ! Pas de prisonniers ! » C’est ce qu’ils avaient planifié, en réalité : nous éliminer tous. Pas seulement moi, car ils auraient pu me liquider lorsque je circulais à vélo dans les rues de Bissau ou que je conduisais ma voiture, mais aussi le Premier ministre et tous les membres du gouvernement.
L’assaut puis la contre-attaque ont duré près de cinq heures, jusqu’à 18 heures. Pendant ce temps, j’ai reçu toutes sortes d’appels et de messages de soutien sur mon téléphone portable, auxquels je répondais parfois en chuchotant. Mes « papas » Denis Sassou Nguesso et Macky Sall, le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, le chef de l’État français Emmanuel Macron, mes frères Ghazouani de Mauritanie, Bazoum du Niger, d’autres encore… Cette solidarité m’a fait chaud au cœur.
Alors qu’il n’a remporté qu’une poignée de communes lors des élections locales du 23 janvier, l’ancien parti unique est encore un peu plus fragilisé au sein de la coalition de Macky Sall. Peut-il trouver un nouveau souffle ?
Jeune Afrique |
Mawunyo Hermann Boko |
Publication 07/04/2022
À Dakar, le Parti socialiste (PS) est à l’image de sa patronne, Aminata Mbengue Ndiaye : en perte de vitesse. Celle qui préside également le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) vit des moments d’incertitude depuis la défaite de la coalition « Jammi Sénégal », qu’elle a soutenue dans son fief de Louga. Contre l’avis de plusieurs caciques de la coalition de Macky Sall, Benno Bokk Yakaar (BBY), l’ancienne ministre de l’Élevage avait décidé à la dernière minute de soutenir cette liste dissidente conduite par Mamour Diallo, ancien directeur des Impôts et domaines.
Sans succès. Son champion a perdu face à Moustapha Diop, le ministre de l’Industrie et maire sortant investi par BBY dans cette ville située au nord-ouest du Sénégal. « En tant que présidente de la troisième institution du pays, elle aurait dû rester dans les rangs. C’est une faute politique et cela va se payer cash », peste un membre du Parti socialiste (PS) qui a requis l’anonymat.
La faute d’Aminata Mbengue Ndiaye
Pouvait-il en être autrement ? C’est un secret de polichinelle au sein de la majorité présidentielle : Aminata Mbengue Ndiaye et Moustapha Diop ne s’apprécient pas du tout. Pour se plier à la volonté du chef de l’État, qui avait tranché en faveur du coordonnateur de l’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel), la patronne du PS réclamait beaucoup plus que les trois places que voulait bien lui concéder le parti présidentiel sur la liste des municipales. « Ils sont comme chiens et chats. Mais il aurait été plus sage de s’en remettre à l’arbitrage de Macky Sall », explique notre source au sein du PS.
Avec cette faute d’Aminata Mbengue Ndiaye, le Parti socialiste est encore un peu plus fragilisé au sein de la coalition au pouvoir. Le poids électoral de l’ancien parti unique, qui a gouverné le pays pendant près de quarante ans, ne cesse en effet de s’éroder au fil des élections. À l’issue des locales du 23 janvier, il a encore perdu du terrain. Alors qu’il en comptait plus d’une cinquantaine dans son giron en 2014, il ne contrôle aujourd’hui plus que 23 communes, dont les deux plus importantes de la capitale sénégalaise : Dakar-Plateau et Grand-Dakar.
« Certes nous n’avons pas atteint nos objectifs, mais nous demeurons la deuxième force politique du pays après l’APR », se console Abdoulaye Vilane, porte-parole du parti. Mais Mamadou Wane, secrétaire national adjoint à la vie politique du parti, reconnaît « que le PS a perdu beaucoup de forces ces dernières années à cause d’un manque de leadership ». Il accuse Aminata Mbengue Ndiaye de maintenir le statu quo pour ne pas renouveler les instances dirigeantes.
Le PS et l’AFP, coquilles vides ?
En 2019, cette dernière avait pris les rênes de l’appareil politique à la mort du leader charismatique Ousmane Tanor Dieng et, par ricochet, l’avait remplacé à la tête du HCCT. « Elle n’était pas préparée à assurer ces fonctions. Sa mission première était d’installer un nouveau bureau pour donner un nouveau souffle au parti et renforcer sa légitimité. Mais rien a été fait. Nous ne nous sommes pas réunis depuis plus de deux ans et nous payons aujourd’hui les pots cassés », affirme Mamadou Wane, pour qui le manque de légitimité de l’équipe dirigeante contribue à affaiblir le PS vis-à-vis des autres alliés de la coalition au pouvoir, au premier rang desquels l’APR. « Nous ne nous exprimons plus sur les grandes questions nationales. Nous sommes peu audibles, phagocytés par un parti présidentiel hégémonique qui ne donne pas assez de places à ses alliés », insiste cet ancien conseiller municipal à la mairie de Dakar.
UNE TAXE SUR LES TRANSACTIONS ÉLECTRONIQUES FAIT POLÉMIQUE AU GHANA
Le pays d’Afrique de l’Ouest, dans une situation économique préoccupante, a décidé de taxer les paiements mobiles et les transferts d’argent pour renflouer ses caisses. Au grand dam de l’opinion publique
Cinq mois après une première tentative marquée par un pugilat entre députés et mouvements de protestation au sein de l’opinion publique, le gouvernement ghanéen a fait entériner, mardi 29 mars au Parlement, une nouvelle taxe sur les paiements électroniques d’un montant supérieur à 100 cedis (environ 16 dollars). Une étape franchie non sans mal, puisque le vote a été tout bonnement boycotté des députés de l’opposition, farouchement contre l’initiative.
Baptisée e-levy, la taxe de 1,5% devrait s’appliquer à la fois aux virements bancaires, aux opérations de transferts d’argent, aux paiements des commerçants ainsi qu’aux transactions par Mobile Money impliquant notamment les opérateurs de téléphonie. Avec comme principe, des frais à la charge de l’expéditeur, excepté les cas de transferts entrants.
Augmenter les recettes de l’État
L’État ghanéen vise, à travers cette taxe, une augmentation de ses recettes fiscales, dans un contexte de raréfaction des ressources. Le Ghana, une des principales économies d’Afrique de l’Ouest, est en effet confronté à une crise sans précédent depuis l’apparition du coronavirus.
Une situation amplifiée par la guerre russo-ukrainienne. Conséquence : le niveau de la dette – près de 80% du PIB – explose face à une inflation galopante. Le cedi, la monnaie nationale, est fortement déprécié et les investisseurs échaudés par les notations négatives des agences spécialisées, ont de moins en moins confiance en la capacité de solvabilité du pays.
Ce tableau économiquement précaire pour l’ancienne Côte-de-l'Or fait resserrer l’étau autour du président Nana Akufo-Addo. Même s’il en est à son second et dernier mandat depuis fin 2020, son parti, le New Patriotic Party (NPP), pourrait bien faire les frais du mécontentement ambiant lors des prochaines échéances électorales.
C’est ce contexte qui explique l’avènement du e-levy parmi tant d’autres mesures drastiques décidées ces dernières semaines, pour empêcher, ou, à tout le moins ralentir, la paupérisation de la population. D’autant que l’État ghanéen, malgré les exhortations, exclut de solliciter l’aide du FMI.
Le pouvoir parie notamment sur l’engouement autour des transactions numériques chiffrées à 500 milliards de cedis en 2020, soit 80 milliards de dollars. Objectif : générer 6,96 milliards de cedis (1,1 milliards de dollars) dans les caisses de l’État cette année.
"Les autorités prévoient d'augmenter les recettes intérieures de 44 % en 2022", lit-on dans un document de la Banque mondiale rendu public en février.
L’opinion publique reste fortement opposée à cette taxe perçue comme pénalisante pour les populations ; surtout celles vivant loin des métropoles, pour lesquelles le Mobile Money, par exemple, constitue un outil d’inclusion financière. Nombre de commerçants indiquent d’ores et déjà refuser les transactions via ce mode de paiement, pourtant plus populaire que les banques au Ghana comme dans plusieurs autres pays africains.
L’État, dont les finances sont désormais sous coupe réglée, ne l’entend pas de cette oreille. Il est décidé à aller jusqu’au bout, quitte à mettre à mal les efforts entrepris ces dernières années pour promouvoir les services financiers numériques.
BOUNA SARR : DE LA POLÉMIQUE SUR SA SÉLECTION À L’UNANIMITÉ SUR SON TALENT
Partagé au départ entre, d’une part, la France, terre qui l’a vu naître, et de l’autre, la Guinée et le Sénégal, pays de ses grands-parents, c’est finalement le maillot vert-or-rouge des « Lions » que Bouna Sarr a choisi pour sa carrière internationale...
C’est l’un des Sénégalais dont la sélection en équipe nationale a suscité le plus de polémique. Partagé au départ entre, d’une part, la France, terre qui l’a vu naître, et de l’autre, la Guinée et le Sénégal, pays de ses grands-parents, c’est finalement le maillot vert-or-rouge des « Lions » que Bouna Sarr a choisi pour sa carrière internationale...
Tout a commencé en 2018 lorsque le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, a voulu le superviser à travers une sélection en match amical en vue de la coupe du Monde en Russie. Mais hélas, à l’arrivée, il n’a figuré ni sur la liste des sélectionnés ni sur celle des réservistes. Auparavant, en 2014, la Guinée avait souhaité compter sur le champion de France avec Metz en L2 pour défendre ses couleurs à la coupe d’Afrique des Nations de 2015 en Guinée Equatoriale. Et là encore, il refusa cette main tendue pour se consacrer à son club. Il est vrai qu’il avait aussi rejeté la proposition de l’entraîneur du Sénégal Aliou Cissé pour le Mondial de 2018 auquel les « Lions » devaient prendre part. Cette fois-là, encore, il avait réaffirmé sa préférence pour les « Bleus » qui, en 2020, avaient manifesté la même volonté de l’enrôler en leur sein. Mais cette fois-ci — en 2020, répétons-le— c’est son club du Bayern de Munich qui s’y oppose en évoquant des raisons médicales.
Aliou s’accroche à Bouna…
En septembre 2020, coup dur. Alors que le Sénégal est engagé dans des matchs de qualification pour le Mondial de 2022, la blessure de son latéral droit Youssouf Sabaly, inamovible sur ce flanc de la défense, est annoncée. Aliou Cissé n’hésite pas à exprimer une seconde fois son intérêt pour l’ancien sociétaire du club de Marseille. Avant même que le joueur visé ne donne sa réponse, une tempête d’attaques tombe sur le coach des « Lions ». Les sénégalais manifestent leur farouche opposition à la convocation du sociétaire du Bayern et évoquent les propos de Bouna Sarr annonçant sa préférence pour la France par rapport à tout autre pays. Aliou reste inflexible et maintient son choix sur le natif de Lyon qui accepte pour la première fois de revêtir le maillot du Sénégal. Le nouveau latéral de la Tanière ne fait pas le moindre commentaire, préférant prouver sur le terrain. C’est finalement lors de la double confrontation contre le Namibie qu’il va livrer ses premiers matchs avec la sélection des « Lions ». Le Sénégal débute bien ses rencontres et surclasse ses adversaires. Ainsi est lancée une nouvelle carrière internationale pour le franco-sénégalais.
Le public oublie et pardonne...
Bouna fait parler son talent. Les critiques deviennent applaudissements. Le jeune footballeur de 29 ans prend confiance et rassure. Ses débordements, sa rapidité, ses montées de balle, ses aptitudes défensives, loin de faire oublier l’absence de Sabaly, font tout de même baisser les critiques et lui permettent d’élever son rythme de jeu. Le couloir droit de la défense du Sénégal semble adhérer au profil de son tout nouveau «locataire».
Les « Lions » décrochent leur ticket pour les barrages devant mener au prochain Mondial à Qatar précédé de celui qui lui ouvre les portes d’une participation à la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun. Bouna Sarr manifeste toute sa fierté d’avoir choisi le pays de ses parents paternels. A la dernière coupe d’Afrique, il fait partie de ceux qui ont capitalisé le plus de temps de jeu. Avec, en plus, pour ce qui le concerne, toujours le même enthousiasme, le même mental. Le public le porte dans son cœur et lui pardonne tout. Même son penalty manqué en finale contre l’Égypte et qui aurait pu changer le verdict de cette rencontre historique... Le titre de champion d’Afrique acquis, il compte poursuivre l’aventure pour d’autres conquêtes. Deux rencontres contre l’Égypte le séparent de la grande fête du foot mondial. Au Caire, ce 25 mars 2022, l’entraîneur national maintient le onze qui a offert au Sénégal son premier trophée continental. L’équipe domine son adversaire mais manque de percussion en attaque. Le milieu de terrain souffre du manque d’un joueur à vocation offensive pour porter la balle devant. Le Sénégal perd la manche aller et compte renverser le score quatre jours plus tard. Il faut trouver très vite la solution tactique pour percer le schéma défensif égyptien.
Une reconversion réussie...
Avant cette rencontre décisive, des techniciens ont font parler leur expertise et dévoilé la stratégie à adopter. Parmi eux, l’ancien professionnel en terre égyptienne Lamine Mboup. « A l’aller il fallait des joueurs comme Sadio, Ismaēla et Bouna Sarr pour que le Sénégal puisse être dangereux. C’est un problème qu’il faut régler le plus vite possible. Nos attaquants ont besoin de quelqu’un qui puisse les aider, c’est à dire un joueur pourvoyeur de balles. Et ça on ne peut pas l’avoir avec nos milieux défensifs. C’est pourquoi, au match retour, il nous faut Bouna Sarr dans l’attaque et Sabaly va reprendre sa place de latéral» avait suggéré l’ex-sociétaire de la Jeanne d’Arc de Dakar. (Le Témoin du 29 mars 2022).
Coïncidence ou pas, le coach sénégalais, contre toute attente, a cette fois-ci tendu l’oreille. Au match retour, il met en place un système inédit avec la reconversion de Bouna Sarr comme excentré droit. Un poste qu’il n’a plus occupé depuis qu’il évoluait à l’OM. C’est là-bas d’ailleurs, sur la Canebière, que son entraîneur d’alors Rudi Garcia l’avait reconverti comme latéral pour la première fois... Dans son «nouveau poste» il séduit plus d’un et ses montées de balle, sa rapidité, son engagement, sa bonne vision du jeu s’expriment à Diamniadio. En lui, Aliou Cissé a trouvé un début de solution pour son attaque jusque-là orpheline d’un joueur disposant de ces qualités. Et le public de Diamniadio, tout fier des prestations de Bouna Sarr, venait de découvrir une nouvelle facette de son homme de couloir : sa polyvalence. Il ne lui reste qu’à s’imposer dans son club pour y conquérir une place de titulaire. La Coupe du Monde pointe à l’horizon et la concurrence risque d’être très dure. Mais, en tant qu’acteur de cette belle aventure loin d’être terminée, le Bavarois continue de travailler pour vivre d’autres sensations avec le Sénégal qu’il n’a pas regretté d’avoir choisi. Après le Cameroun et Diamniadio, sa future destination est le Qatar. Là-bas, dans le Golfe persique, il a envie de vivre d’autres émotions, de conquérir d’autres challenges. Qui sait si cela doit passer par une finale de Coupe du Monde opposant le Sénégal et la France ? Ce serait alors, pour lui, un choix cornélien entre le pays de son choix et celui de sa naissance...
POURQUOI LES PME NE GAGNENT PAS LES MARCHÉS PUBLICS ?
Avec leur faiblesse et le manque d’expérience et de techniques, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ont du mal à gagner des marchés publics.
Avec leur faiblesse et le manque d’expérience et de techniques, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ont du mal à gagner des marchés publics. Ce qui explique la suggestion de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar, les invitant à se regrouper en consortium pour être plus fortes afin de gagner des marchés de la commande publique.
Même s’il n’est pas en mesure de donner des chiffres représentant le montant des pertes subies par le secteur privé par rapport à la commande publique, Abdoul Aziz Sabaly, responsable de l’Insertion professionnelle à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar, a estimé que le marché de la commande publique représente plusieurs centaines de milliards de francs CFA. Et ces sommes sont gagnées, selon lui, par les grandes entreprises.
Dans le code des marchés publics, il y a des facilitations faites aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), en les amenant à obtenir de la sous-traitance au niveau de ces grandes entreprises. « Cela va leur permettre de gagner de l’argent et de faire tourner l’entreprise, mais également avoir une expérience qui pourra leur service de référence et de postuler pour les appels d’offres”, a dit Sabaly qui occupe le poste de Secrétaire Général par intérim, hier lors de l’ouverture de l’atelier sur ‘’l’accès des TPE-PME à la commande publique’’. Cette rencontre, initiée par la CCIAD, entre dans le cadre de son Programme d’Encadrement des Entreprises en veille et Intelligence économique (PEEVIE).
Pour M. Sabaly, il est nécessaire pour ces entreprises de mettre en place des consortiums, car elles sont petites, faibles et n’ont pas d’expérience et manquent de capacités techniques qu’il faut avoir pour aller vers les marchés publics. « Il faudrait qu’on les informe de la possibilité d’aller en consortium. C’est à dire en s’associant entre elles pour avoir plus de force, d’expérience et de technicité afin de pourvoir affronter les majors et les grandes entreprises », a suggéré le SG intérimaire de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar. C’est pour cette raison que la CCIAD a initié cet atelier de formation de deux jours afin d’outiller les responsables des TPE-PME et leur permettre de se développer.
Selon lui, les marchés publics, c’est un mécanisme où il fait avoir accès à toutes les informations nécessaires pour postuler. « Nous allons leur montrer les différentes sources d’information et leur faire comprendre les types de marchés publics qui existent ainsi que les possibilités qui s’offrent à chaque marché pour pouvoir soumissionner », a expliqué Sabaly. Une trentaine de PME ont ainsi été retenues sur la base d’une sélection.
La sous-traitance, une opportunité pour les PME de gagner de l’argent
« A l’échelle sous régionale, les marchés publics représentent 15 à 16% du PIB. Au Sénégal, ils se chiffrent à 20% du PIB. Toutefois, malgré l’importance et le nombre des TPEPME qui constituent l’essentiel du tissu économique du pays car elles représentent environ 90% des entreprises et occupent près de 30% des emplois, 25% des emplois et 20% de la valeur ajoutée, elles peinent à tirer parti des opportunités qu’offrent les avantages liés aux marchés publics », a dit de son côté Abdoulaye Sow, Président de la CCIAD.
Pour lui, nombreux sont les TPE-PME qui ont des avantages et atouts à faire valoir dans l’exécution de la commande publique, mais elles méconnaissent les mécanismes de passation des marchés publics. Il s’appuie sur le dernier recensement général des entreprises, qui renseigne que seules 11,8% des unités économiques connaissent les marchés publics. Et même si elles en ont connaissance, il leur est difficile, d’après lui, de remplir les conditions d’éligibilité pour postuler et espérer gagner.
Pourtant, le code des marchés publics ouvre des perspectives aux petites et moyennes entreprises à travers notamment la sous-traitance. « Elles peuvent avec l’appui des autorités contractantes et des donneurs d’ordre, obtenir des grandes entreprises la sous-traitance de certaines parties du marché exécuté. La sous-traitance est une opportunité pour les TPE-PME de gagner de l’argent mais également de capitaliser une expérience qui pourra être valorisée dans un autre marché », a lancé Sow.
Pour la CCIAD, Il s’agit de les accompagner dans la connaissance des différentes étapes des marchés publics et de leur donner toutes les clés afin qu’elles puissent se développer grâce à la commande publique. Abdoulaye Sow estime que remporter un marché public, apporte à la fois la certitude d’être payé, mais aussi celle d’acquérir une expérience et la référence auprès d’une entreprise reconnue. « Se développer grâce à la commande publique nécessite la mise en place d’une stratégie vous permettant d’entrer en contact avec les clients. C’est aussi chercher l’information à travers la veille sur les appels d’offre, se conformer aux règles et conditions du marché et mettre toutes les chances de son côté pour gagner », a conclu Sow dans son discours.