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10 septembre 2025
Par Boubacar CAMARA
LE RUBICON EST FRANCHI, PRÉSERVONS LA PAIX
Malgré les efforts combinés, pendant plusieurs décennies, de la classe politique, de la société civile et des partenaires au développement, le système électoral sénégalais a révélé son point faible : la gestion de la participation aux élections
Je sais que vous le savez. La tension politique monte et ne faiblit pas. La tension sociale n’est pas en reste. Le sentiment d’injustice et les frustrations gagnent du terrain avant même le verdict des urnes. Malgré les efforts combinés, pendant plusieurs décennies, de la classe politique, de la société civile et des partenaires au développement, le système électoral sénégalais a révélé son point faible : la gestion de la participation aux élections.
Monsieur le président de la République,
La situation inédite actuelle comporte de graves conséquences juridiques et politiques. Les incertitudes sont largement justifiées : à la suite de la décision du Conseil constitutionnel, une liste de suppléants n’a-t-elle pas changé de nature juridique en se drapant de toutes les caractéristiques d’une liste de titulaires ? Tout porte à le croire car une liste de « suppléants » en compétition sans liste de titulaires recueille les suffrages des électeurs qui lui attribuent directement des sièges de députés dans les mêmes conditions que les listes de titulaires des autres partis ou coalitions concurrentes. peut-on toujours considérer ce candidat comme un suppléant ? peut-on obliger le suppléant qui, au départ, a déposé une déclaration de candidature pour remplacer un titulaire élu dans l’éventualité d’une vacance, à changer de posture ? peut-on valablement empêcher une coalition privée de sa liste de titulaires de reconstituer une liste de « suppléants » complète, avec les candidats de son choix et les identifiants comme la photo de la tête de liste ? la présentation d’une liste incomplète (50 au lieu de 53) contrairement aux autres listes concurrentes est-elle admissible ? les modalités de remplacement d’un député titulaire élu sur une liste de titulaires sans liste de suppléants n’étant pas définies, comment procéder en cas de vacance ?
Monsieur le président de la République,
Au-delà de ces interrogations, d’autres préoccupations méritent d’être soulevées nonobstant l’encadrement juridique en vigueur : peut-on raisonnablement admettre la possibilité d’écarter une liste entière d’une participation aux élections parce qu’elle comporte une irrégularité sur un (e) candidat (e) clairement identifié(e) ? peut-on raisonnablement admettre de priver d’une participation un parti ou une coalition parce qu’un parrain a été déposé en plus ? peut-on raisonnablement admettre qu’un texte réglementaire soit publié dans un numéro spécial du Journal officiel qui prend effet pour un événement qui s’est produit la veille ? peut-on raisonnablement admettre qu’une décision de la justice communautaire exigeant de revoir le système de parrainage sur des points essentiels ne soit pas pris en compte ? peut-on raisonnablement admettre qu’une liste de candidats soit écartée pour défaut de parité alors que l’idéal est de faciliter l’observation de la règle paritaire en autorisant les rectifications idoines et en aidant les acteurs à se conformer à ce principe salutaire ? peut-on raisonnablement admettre qu’une liste soit écartée parce que le montant de la caution exigée, bien que réuni, n’est pas déposé sous forme d’un chèque de banque alors que l’essentiel est de s’assurer de l’effectivité de la provision et de l’origine licite des fonds ? peut-on raisonnablement admettre qu’une liste soit écartée parce des parrains ne sont pas retrouvés comme électeurs alors que leur pièce d’identité prouve le contraire et qu’ils ont effectivement apposé leurs signatures sur les fiches de parrainage ?
Monsieur le président de la République,
En plus de tout cela, il est aisé de constater qu’aucune poursuite judiciaire n’est engagée contre les auteurs de parrainages multiples malgré la sanction pénale prévue. Il est également évident que le contrôle du parrainage se fait avec un système conçu et mis en œuvre sans consensus ni droit de regard de tous les acteurs. Monsieur le Président de la République, Dans ces conditions où trop de faits dérangent, vous comprenez aisément l’incompréhension et les frustrations des acteurs politiques victimes de ces dysfonctionnements ou incohérences, quel que soit leur niveau de responsabilité dans la survenance du dommage. Aujourd’hui, le piège s’est refermé sur tous les acteurs, le Rubicon est franchi. « Li doon raam bët na ñak bi ». Pour sortir de cette spirale, l’heure est donc venue d’examiner urgemment ces entorses au principe démocratique de la libre participation à la compétition pour l’expression du suffrage du corps électoral.
Monsieur le président de la République,
C’est à votre sens de responsabilité que je me permets de faire appel. Il vous revient de préserver la paix et la stabilité avant d’être dans l’obligation de tenter de les rétablir. Aujourd’hui, les germes pouvant faire craindre une menace sérieuse sur la stabilité politique et sociale de notre pays sont perceptibles. En effet, le contexte est marqué par une violence verbale inouïe, venant de tous les bords et dont le traitement différencié est étonnant, un pouvoir d’achat érodé par plusieurs facteurs internes et externes, une insécurité galopante, un environnement international instable notamment dans la sous-région, une étincelle suffit pour que le pire survienne. Que Dieu nous en préserve ! De surcroît, on s’achemine vers des élections législatives dont les enjeux n’échappent à personne.
Monsieur le président de la République,
Agissez pour le mieux, pour le bien de notre pays commun que nous vous avons confié, en faisant preuve de dépassement. Vous connaissez parfaitement votre devoir.
LES DISPUTES PRÉÉLECTORALES AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS DE CE LUNDI
Les quotidiens évoquent, pour leur édition de mercredi, les divergences préélectorales qui s’accentuent avec la volonté de Yewwi Askan Wi (YAW) de protester publiquement, vendredi prochain, contre le rejet de l’une de ses listes de candidature
Dakar, 15 juin (APS) – Les quotidiens évoquent, pour leur édition de mercredi, les divergences préélectorales qui s’accentuent avec la volonté de Yewwi Askan Wi (YAW) de protester publiquement, vendredi prochain, contre le rejet de l’une de ses listes de candidature aux élections législatives du 31 juillet prochain.
‘’La participation de Yewwi Askan Wi aux élections [est] plus que jamais compromise’’, note L’Observateur. Cette éventualité s’explique par le fait que le spécimen présenté au mandataire de ladite coalition par la Direction générale des élections (DGE) ne comporte pas de photo.
Selon les quotidiens, YAW a refusé de signer le bon à tirer présenté par la DGE en raison de l’absence de la photo du leader de sa liste nationale, Ousmane Sonko, sur le document en question. En conséquence de cette attitude, ‘’les listes de YAW ne seront pas dans les bureaux de vote’’, lors du scrutin législatif, avertit un expert électoral interrogé par L’Observateur.
Cette coalition dirigée par Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, et le député Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud), est par ailleurs ‘’déterminée’’ à tenir son rassemblement prévu vendredi prochain à Dakar, ‘’avec ou sans autorisation’’ des autorités administratives, selon Les Echos.
‘’Que Macky Sall le veuille ou pas, nous la tiendrons’’, jure Déthié Fall, mandataire de Yewwi Askan Wi, parlant de la marche de protestation de la coalition.
‘’Sans la liste nationale de YAW, les élections ne se tiendront pas au Sénégal’’, écrit Vox Populi en citant Déthié Fall.
EnQuête et Le Témoin Quotidien publient une ‘’lettre ouverte’’ des journalistes Mamadou Oumar Ndiaye et Abdoulaye Bamba Diallo, qui invitent le président de la République, ‘’maître du jeu’’, à sortir les Sénégalais de ‘’l’impasse’’.
‘’Le pays a besoin d’apaisement, le pays a besoin de sérénité et de quiétude. Le déni de réalité et le refus du bon sens sont aussi toxiques que la surenchère et l’insoumission aux règles communes et à l’Autorité’’, affirment Ndiaye et Diallo, estimant que ‘’le président Macky Sall est le seul à détenir la clé’’ de la tenue des élections ‘’dans un climat serein et apaisé’’.
YAW ‘’se radicalise’’, titre WalfQuotidien.
‘’Déthié Fall et Cie (ses camarades de parti) ont refusé de parapher le BAT (bon à tirer), haussé le ton et promis de tenir leur manifestation avec ou sans autorisation de l’autorité préfectorale’’, ajoute le même journal.
Le Soleil évoque l’intervention du président de la République à l’Africa Ceo Forum d’Abidjan, mardi. ‘’La première difficulté de l’Afrique, c’est la monoculture, la rareté de l’engrais et la dépendance pluviométrique’’, note le journal en citant Macky Sall.
‘’Il milite (Macky Sall) en faveur de l’ouverture des importations pour les pays qui en ont besoin’’, ajoute Le Soleil, selon lequel le chef de l’Etat sénégalais parlait d’agriculture et de sécurité alimentaire lors de cette rencontre tenue dans la capitale ivoirienne.
UN GAP DE 58 000 POCHES DE SANG À COMBLER
Malgré les mobilisations actives de collecte de sang, le Sénégal peine toujours à faire face à un gap énorme de 58 000 poches par rapport à ses besoins annuels de 170 000 poches.
Malgré les mobilisations actives de collecte de sang, le Sénégal peine toujours à faire face à un gap énorme de 58 000 poches par rapport à ses besoins annuels de 170 000 poches. D’où la nécessité de renforcer la communication et la sensibilisation pour pouvoir attirer plus de donateurs mais aussi les accompagner dans le sens de leur fidélisation afin de continuer à sauver des vies en détresse ou améliorer la santé de certains patients.
En 2020, le Sénégal avait un déficit de 65 000 poches de sang sur un objectif de 170 000 dons. Il n’avait en effet collecté que 105 000 poches. L’année suivante, 7000 poches de plus ont pu être collectées. Soit 120 000 d sur un besoin annuel estimé à 170 000.
En 2021, seules 112 000 poches de sang ont été collectées. D’où un gap de 58 000 poches à combler malgré les efforts déployés au niveau de chaque région. A Saint Louis, par exemple, la banque de sang a collecté 3463 poches en 2021.
Cette année, elle en est à un peu plus de 2500 poches, selon la responsable du laboratoire régional de la banque de sang de Saint Louis, Pr Seynabou Lô. « En 2021, on a eu à collecter 3463 poches auprès des donneurs qui viennent au centre et grâce aux sorties effectuées au niveau des localités. On reçoit à peu près 6 à 10 donneurs par jour. Parfois, on a une à deux sorties par semaine. On collecte dans les 60 à 80 poches», a-t-elle fait savoir tout évitant de parler de déficit au niveau local.
Elle préfère plutôt dire que «la banque ne dispose pas d’un stock conséquent». De ce fait, les demandes sont satisfaites. «Actuellement, la banque est assez fournie. Mais si on a d’autres poches, on va renforcer le stock». Pr Lô souhaite que sa «banque» soit renflouée davantage pour pouvoir parer à toute éventualité dans cette région du nord. Au niveau national, de manière générale, la situation reste encore préoccupante malgré les mobilisations collectives actives organisées au niveau national au cours de cette année. Le nombre de donneurs de sang est insuffisant à cause des croyances socio-culturelles. Beaucoup de Sénégalais n’ont pas aussi assez de temps pour prendre une heure de leur journée afin de donner du sang.
Ces freins économiques s’ajoutent au barrage socio-culturel persistant, selon le directeur du Centre national de Transfusion sanguine, Dr Saliou Diop, qui estime le besoin annuel à 170 000 dons. Malheureusement, dit-il, «nous ne récoltons pas plus de 120 000. Il y a un gap de 35 %». D’où son appel à la sensibilisation de la population. C’est d’ailleurs tout le sens de la journée internationale du donneur de sang célébrée le 14 juin de chaque année. L’objectif est de faire connaitre, à l’échelle mondiale, le besoin en sang et en produits sanguins sûrs aux fins de transfusion. Mais surtout sensibiliser à la contribution essentielle des donneurs de sang volontaires. Ce, pour aider à sauver des millions de vies et améliorer chaque jour la santé et la qualité de vie de beaucoup de patients.
Mais en dépit des mobilisations actives pour pouvoir traverser les périodes de faibles moissons, l’accès au sang pour tout patient qui en a besoin n’est pas possible quelquefois. «En principe, c’est le sang qui devrait attendre les patients. Mais s’il n’y a pas assez de donneurs dans les hôpitaux, les patients vont attendre. Sinon, on mobilise les parents des patients pour venir donner de leur sang. Ce qui non seulement retarde la prise en charge mais fausse surtout l’esprit de la prise en charge en urgence», explique le directeur du Cnts, Dr Saliou Diop dont le message traduit l’importance du don de sang. D’autant que les besoins en sang sont de plus en plus importants au Sénégal, d’après le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Alassane Mbengue considère que les cas de maladies chroniques comme le cancer, l’insuffisance rénale, la drépanocytose, l’hémophilie, ... sont en constante progression alors que leur prise en charge requiert une transfusion sanguine. «Le défi est donc énorme puisque le Sénégal n’a prélevé que 112 000 poches en 2021 pour un besoin estimé à 170 000.
Un gap important à combler pour sauver le maximum de vies possible», a-t-il indiqué en parlant du fardeau des maladies non transmissibles. D’où son invite à l’endroit des Sénégalais à accomplir le geste de don de sang. «Les donneurs et les populations de manière générale seront sollicités pour un don volontaire. Le Centre national de Transfusion sanguine et les autres structures ont fortement besoin de ces dons pour traiter les patients qui n’attendent que ces gestes citoyens pour pouvoir survivre. Chaque individu devra inciter ses amis, les membres de sa famille, l’ensemble de ses connaissances à accepter de prendre 30 minutes pour un don de sang et contribuer ainsi à sauver des vies» a exhorté M. Alassane Mbengue.
Le secrétaire général du ministère de la Santé s’est dit convaincu que l’accroissement national de poches de sang dépend de l’implication de tous pour une amélioration des conditions de vie des malades. On a beau sensibiliser mais la problématique de la collecte de sang persiste et les gens sont encore réticents. Les donneurs entendent mettre en place des stratégies pour surmonter ces réticences.
C’est le cas à Sédhiou où l’Association régionale a prévu des actions fortes pour avoir du sang en permanence. «Nous pensons qu’un plan qui devrait pouvoir couvrir toute l’année et permettant d’approvisionner la banque de manière régulière et permanente pourrait permettre de faire face à cela. Ce plan consistera à aller vers toutes les communes et faire un maillage de toute la région. Les équipes médicales pourront se déplacer à des dates bien précises pour aller collecter du sang», indique Alpha Oumar Bâ, président de l’association régionale des donneurs bénévoles de sang de Sédhiou. Pr Seynabou Lô de la banque de sang de Saint Louis plaide pour un renforcement de la communication, de la sensibilisation pour pouvoir capter plus de donneurs mais aussi les fidéliser pour leur permettre de donner trois à quatre fois de leur sang dans l’année.
Pour sa part, le président de l’Association nationale des Donneurs bénévoles de Sang (Anobes), Thierno Leconte Seck, invite les autorités à doter les centres en matériels surtout par rapport à la conservation. «Dans la transfusion sanguine, s’il n’y a pas de poches, s’il n’y a pas de réactifs, on ne peut pas faire de don de sang. Ces poches et réactifs sont achetés à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna).
Le Cnts n’a pas ce problème, contrairement aux hôpitaux de l’intérieur du pays qui gèrent les banques de sang. Tous ces problèmes existent. Nous avons du stock de sang qui est à gérer qui n’a qu’une durée de vie de 35 jours, au-delà, c’est incinéré, on va l’amener à Fann et c’est terminé», a-t-il exposé comme doléances.
LE CHEF DE SERVICE MAINTENANCE DE L’HOPITAL SY DABAKH ENVOYÉ EN PRISON
Après l’arrestation de la sage-femme et de l’aide infirmière c’est au tour du chef de service de maintenance d’être envoyé en prison
Du nouveau dans l’affaire des 11 bébés décédés dans un incendie au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy de Tivaouane. Après l’arrestation de la sage-femme et de l’aide infirmière c’est au tour du chef de service de maintenance d’être envoyé en prison.
En effet, le chef du service de maintenance, Fodé Dione, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt, hier, par le juge d’instruction près le tribunal de grande instance de Thiès. Il est poursuivi pour le délit d’homicide involontaire.
Pour rappel, deux agents de garde, notamment la sage-femme et l’aide-infirmière, ont été envoyées en prison la semaine dernière par le magistrat instructeur.
AU SEIN DES NATIONS-UNIES, LES NOIRS AFRICAINS SONT VICTIMES DE RACISME SYSTÉMIQUE
Docteur en psychologie cognitive et spécialiste du Développement de la Petite Enfance, Ibrahima Giroux est un Sénégalais bon teint
Docteur en psychologie cognitive et spécialiste du Développement de la Petite Enfance, Ibrahima Giroux est un Sénégalais bon teint. Ex-chargé de programme Petite enfance à Unicef-Sénégal (2018-2022) et ancien président de l’Association du Personnel sous-régional, Ibrahima Giroux vient d’être licencié par Mme Hannan Sulieman, Directrice exécutive adjointe chargée de la gestion des Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) basée à New-York. Ce, pour avoir trop dénoncé voire trop parlé comme disent les Ivoiriens. Il a débarqué au pas de charge dans les locaux du « Témoin » pour mettre à nu un système onusien gangrené par un racisme dont sont victimes les Noirs particulièrement les Noirs africains ! Entretien exclusif avec un ancien fonctionnaire onusien qui n’a pas sa langue dans sa poche.
Témoin : Pour quelles raisons avez-vous été licencié du système de l’Organisation des Nations unies (Onu) ?
Ibrahima Giroux - J’ai été licencié du système de l’Organisation des Nations-Unies (Onu) pour avoir pris mon courage et ma dignité à deux mains en dénonçant les cas de racisme dont les Noirs africains y sont victimes. J’ai aussi dénoncé la haine et la ségrégation raciale au sein de l’Unicef-Sénégal dont sont aussi victimes les Noirs africains que nous sommes. Malheureusement, toutes mes plaintes et autres lettres de dénonciation de cas de racisme destinées au Secrétaire général des Nations Unies, M. Antonio Guterres, ont été bloquées voire purement censurées par Mme Hannan Sulieman, Directrice exécutive adjointe chargée de la gestion du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef). Non contente d’avoir censuré mes courriers, Mme Hannan Sulieman m’a arbitrairement licencié. Donc vous conviendrez avec moi que la dame m’a licencié pour avoir dénoncé le racisme systémique et la ségrégation raciale au sein de l’Onu, et particulièrement l’Unicef-Sénégal.
Comment Mme Hannan Sulieman a-t-elle réussi à déclencher la procédure de votre licenciement ?
D’abord, elle m’a envoyé en congé forcé de deux mois. Avant même la fin du congé, elle m’a coupé l’internet c’est-à-dire l’accès aux réseaux professionnels de l’Unicef. Ensuite, elle m’a interdit l’accès au bureau de l’Unicef avant de couper mon salaire. C’est ainsi que j’ai été viré sans aucune lettre motivant ce licenciement. Et pourtant, le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, ne cesse d’inviter les peuples à combattre le racisme sous toutes ses formes. Ce alors sa propre Organisation pratique la discrimination et le racisme à outrance. Ce sont des discours biaisés.
Comment avez-vous intégré l’Unicef ?
D’abord, permettez-moi de rappeler que j’ai travaillé au ministère sénégalais de la Petite enfance en qualité de conseiller technique. J’ai aussi travaillé comme consultant à la Banque Mondiale, à la Koica et à l’Agence Coréenne pour la Coopération Internationale. Compte tenu de mon parcours professionnel et mon expérience, j’ai postulé avec succès au système des Nations Unies. C’est ainsi que j’ai intégré l’Unicef - Sénégal en 2017. Et dès novembre 2019, j’ai été élu Président de l’Association du personnel avant d’occuper plusieurs postes de seconde zone contrairement aux « Blancs » européens, américains et autres asiatiques. Et le 28 janvier 2022, j’ai été licencié alors que mon contrat devait prendre fin 31 décembre 2022. Avant d’intégrer le système des Nations Unies, certains de mes ainés m’avaient pourtant averti que je regretterai un jour d’avoir rejoint l’Unicef à cause du racisme endémique et systémique qui y sévit. Aujourd’hui, l’histoire leur a donné raison parce que mes frères africains et moi avons subi toutes sortes d’actes de racisme. Comme partout dans les bureaux et organisations de l’Onu, les Noirs, particulièrement africains, sont réduits à leur plus simple expression « négrière ». Malgré leurs diplômes et leurs compétences, ils ne sont que des faire valoir. Durant les années passées au sein de l’Unicef, je n’ai cessé de dénoncer le racisme, la haine et la ségrégation raciale à travers des courriers adressés aux chefs d’Etat africains. Des plaintes et complaintes pour que nos dirigeants africains défendent leurs compatriotes onusiens tout en ayant un droit de regard sur les postes insignifiants qu’ils occupent depuis la création de l’Onu. Malheureusement, aucun chef d’Etat africain n’a eu à évoquer le racisme au cours d’une Assemblée générale des Nations Unies à New-York. Souhaitons que cette année, le président Macky Sall, en sa qualité de président de l’Union africaine, dénonce et condamne les cas de racisme isolés ou flagrants dont sont victimes les Noirs particulièrement les Noirs africains. D’ailleurs, le président Macky Sall aura, demain jeudi, l’occasion de faire un réquisitoire contre le racisme lors de la journée internationale de l’enfant africain que l’Unicef va célébrer. Une fête en mémoire des jeunes de Soweto injustement assassinés par le régime criminel de l’Apartheid en Afrique du Sud. Ce alors que l’Unicef fait pire que l’Apartheid. Parce que du temps de l’Apartheid, les Noirs résistaient, mais à l’Unicef, il n’y pas de résistance. Car toute résistance, même verbale, provoque un licenciement.
Comment jugeriez-vous l’expérience que vous avez vécue à Unicef ?
Une organisation toxique ! Aucune des organisations que j’ai pratiquées n’égale l’Unicef en termes de toxicité, et en hypocrisie institutionnelle et en racisme systémique anti-Noirs. Les termes mêmes utilisés pour désigner les fonctions rappellent tragiquement l’esclavage et la colonisation. On a des « chefs » de Section Occidentaux surpuissants mais parmi les moins qualifiés. Pour rester en phase avec l’injustice et le racisme, qui sont paradigmatiques et inscrits dans l’Adn de Unicef, ils sont obligés à n’importe quel prix de se persuader qu’ils doivent nous être supérieurs. Dans cet agenda de domination raciale, ils génèrent et maintiennent la peur et la convoitise, bafouent la dignité humaine des staffs noirs et se prennent des photos avec nos plus hautes autorités. Je n’ai jamais vu l’hypocrisie érigée à ce point en modèle de management qu’au sein de l’Unicef.
Pouvez-vous nous donner une petite idée attestant le racisme systémique au sein de cette organisation onusienne ?
De nombreux cas, j’en ai vus et vécus ! Car le racisme au sein de l’Onu en général est un système parfaitement bien huilé de destruction de vies en toute impunité. J’aime à citer le Secrétaire Général des Nations-Unies, M. Antonio Guterres, qui disait ceci le 17 novembre 2020 : « Une grande partie du racisme actuel est profondément ancrée dans des siècles de colonialisme et d’esclavage.....Soyons honnêtes : nous avons parfois été lents à reconnaître l’existence du racisme au sein des Nations Unies...» Le rapport global 2021 contre le racisme et la discrimination raciale à l’Unicef relate des cas de racisme anti-Noirs. Par exemple, vous entendrez leur faux argument, ils diront que les internationaux sont minoritaires en pourcentage du personnel. En réalité, il faut regarder le pourcentage d’occidentaux aux postes de décision stratégiques. Plus de 90 % des postes de décision sont occupés par des non-Africains et aucun Africain noir n’est à un poste de décision stratégique. Vous verrez aussi une surprésence des Français dans les postes de décision stratégique des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. On dirait que nous sommes dans des territoires sous colonisation française. Au bureau de l’Unicef-Sénégal situé aux Almadies (Dakar), je peux vous citer l’exemple d’une insultante discrimination dans laquelle une collègue sénégalaise a été déplacée de son bureau au 3ème étage vers un bureau au 2ème étage. Pendant tout le temps qu’elle était au 3ème étage, elle avait demandé en vain qu’on lui mette la clim car c’est un bureau sans fenêtre. Une fois la sénégalaise « noire » déplacée, le management a installé un international « blanc » dans ce bureau du 3ème en prenant soin d’y installer une climatisation de fort turbo. Je peux également vous citer le cas le plus dramatique. Il concerne le Chef de la Section Communication, un Djiboutien qui a été méthodiquement attaqué par la représentante, ses adjoints et les chefs de section Education et Protection. La chef de Section Protection « Une européenne » se permettait même d’aller vers les collègues de la Communication pour leur dire que leur chef à savoir le Djiboutien était un incapable. Je suis témoin de cette triste scène. Donc, un solide mécanisme qui maintient le racisme depuis le bureau de l’Unicef à New York. Le secrétaire général de l’Onu est-il vraiment au courant de ces actes de racisme ? Au delà du Secrétaire général de l’Onu, mêmes les dirigeants africains sont informés. Malheureusement, toutes les plaintes sont délibérément censurées. Cela assure une parfaite impunité aux managers occidentaux dans leurs crimes. Pour preuve, le 26 novembre 2020, mes frères africains m’ont délégué pour signaler des cas de malversations financières, de discrimination, de harcèlement et d’abus d’autorité. Jusque-là, nous n’avons eu aucune réponse de la part du Bureau de l’Audit Interne et des Investigations. La situation a continué d’empirer dans le bureau de l’Unicef-Sénégal avec une représentante qui use très habilement du mensonge, de l’hypocrisie et de la manipulation.
Qu’avez-vous tenté pour mettre un terme au racisme ?
Nous avons travaillé sur trois axes à savoir écouter et coacher le personnel et recenser les cas d’abus et de discrimination, discuter avec le management pour trouver des solutions sérieuses et interagir avec la Direction Exécutive de Unicef New York pour des solutions définitives et dissuasives. Je suis docteur en Psychologie et je me suis employé méthodiquement à écouter et recenser les cas de discrimination, d’abus et de harcèlement. J’ai organisé des séances de speak-up pour libérer la parole en public et redonner de la confiance aux collègues. Il était important pour moi que mes collègues sachent qu’il y a un monde bien plus grand hors de l’Unicef et de tout le système des NationsUnies. L’Afrique est plus grande que l’Unicef et tout le système des Nations-Unies. Dieu est plus Grand que l’Afrique. Nous avons discuté plus d’une dizaine de fois avec le management pour mettre un terme à la discrimination. Nous avons montré ce que le staff vit et l’insécurité émotionnelle et psychologique qui règne au bureau surtout chez les nationaux aux contrats précaires. Nous avons demandé une enquête indépendante sur la gestion du bureau et la représentante s’y est opposée contre l’avis favorable du directeur des opérations qui, à cette époque, ne s’était pas encore compromis dans les forfaitures du bureau comme il l’est aujourd’hui. J’ai moi-même donné l’exemple en dénonçant les abus et en bloquant les forfaitures planifiées par le management pour prendre en otage l’élection du bureau de l’Association du personnel. Nous les avons contraints à se conformer à la constitution de l’Association. C’était l’Appel de Dakar…
Qu’est-ce que l’Appel de Dakar a donné ?
Une sanction et c’est moi qui ai été sanctionné. En moins de deux mois après l’appel de Dakar, j’ai été fait l’objet d’une mise en accusation pour antisémitisme et mauvaise conduite. L’antisémitisme concerne un post que j’ai fait pour dénoncer les crimes odieux des soldats Israéliens sur les femmes et les enfants palestiniens. La mauvaise conduite concerne une image du président Emmanuel Macron que j’ai reprise dans le contexte où il a insulté la foi de milliards de Musulmans avec les caricatures du Prophète Mohamed (PSL). J’ai été sanctionné et j’ai perdu de manière permanente un tiers de mon salaire. En novembre 2021, j’ai demandé que le président de la République du Sénégal Macky Sall et l’ensemble des présidents des pays africains prêtent une meilleure attention à la situation de leurs nationaux dans les organisations internationales. Là également, j’ai été sanctionné de deux mois de congés forcés. J’ai été interdit de tout accès au bureau sous prétexte que ma présence était nuisible à l’harmonie du bureau.
Pourquoi les Africains vont-ils travailler dans ces agences du Système des Nations-Unies malgré ce racisme systémique ?
Les Nations-Unies n’appartiennent pas aux pays occidentaux. Il est tout à fait normal que les Africains qui ne sont pas recrutés dans les postes stratégiques dans leurs pays pour diverses raisons, servent dans une organisation qui est censée défendre les droits humains. Cependant, il est clair que l’Afrique nouvelle n’a pas vocation à garder éternellement l’Unicef. Une génération arrivera sans aucun doute et remerciera courtoisement l’Unicef. Elle lui fera comprendre que l’Afrique se suffit à elle-même pour éduquer ses enfants. Pourquoi n’y a-t-il pas Unicef en France et dans d’autres pays développés ? D’ailleurs, dans le programme Education de l’Unicef, il y a un agenda voire un module caché que les décideurs Onusiens voulaient promouvoir, mais aucun fonctionnaire n’ose l’exécuter au Sénégal, un pays musulman. Il faut savoir que la contribution de l’Unicef dans la prise en charge des enfants sénégalais est parfaitement marginale comparée à ce que l’Etat et le parent sénégalais investissent sur leurs enfants. La seule contribution significative est liée à l’expertise technique de nos compatriotes qui y travaillent. On a accepté ces organisations chez nous comme si cela va de soi et on n’envisage pas notre futur sans elles. La réalité est tout autre.
Maintenant que comptez-vous faire suite à votre licenciement ?
Je vais déposer une plainte contre l’Unicef pour licenciement abusif. Je le ferai pour les générations futures qui vont intégrer le système des Nations Unies. Je profite de l’occasion de lancer un appel à La Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), la Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (Raddho) et Amnesty International Sénégal etc. De même qu’à toutes les autres organisations de lutte contre le racisme afin qu’elles me soutiennent dans ce combat contre le racisme…
Par Madi Waké TOURE
LES RETRAITÉS SÉNÉGALAIS, DES DÉCÉDÉS ÉCONOMIQUES
Alors, bougez ! Bougez encore et toujours : que la retraite ne soit jamais un prétexte pour mettre sa vie au garage en investissant les grands places et autres endroits similaires qui finissent par abêtir l’homme
Mademba Sock, syndicaliste de son état et fin connaisseur du milieu du travail, n’a pas hésité à convoquer ces deux mots terribles « Décédés économiques » pour qualifier les retraités sénégalais. Il ne savait pas si bien dire ce chevronné syndicaliste qui a le sens de la formule-choc (Nouvel Horizon N°402 du 24 décembre 2003).
C’est vrai que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis cette prise de parole publique sur la situation désastreuse des retraités. Pour rappel, les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall ont fait des efforts allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des retraités. Mais ce qui est curieux avec la gouvernance Wade, c’est qu’il a complètement désarticulé la fonction publique. Senghor, en bon socialiste africain, veillait à ce qu’il n’y ait pas une trop grande différence entre les salariés.
Ce bel héritage laissé par Senghor et que Diouf s’est gardé de changer, a été totalement chamboulé par Wade qui, au gré de ses intérêts politiciens, distribuait des faveurs en termes de traitement salarial aux corps et corporations qui pouvaient servir ses desseins politiques. Mais bon, c’est là une autre histoire : focalisons-nous sur la question qui nous occupe présentement, la retraite. Celle-ci, sous tous les cieux, reste une préoccupation pour le travailleur qui n’aspire pour ses vieux jours qu’à mener une existence tranquille et épanouie. C’est peut-être là le motif qui a décidé l’autorité politique au Sénégal à mettre en place le plan Sésame. Une belle initiative mais qui, à l’épreuve de la pratique, laisse apparaitre nombre de lacunes.
Un cadre de l’Hôpital général de Grand Yoff me disait au téléphone que cet établissement, qui croule sous le poids de difficultés énormes, refuse de prendre certaines personnes éligibles au plan Sésame. Or le retraité, compte tenu de sa fragilité économique, sociale et même physique, résiste difficilement aux multiples maladies qui frappent les personnes âgées. Dans des pays comme les nôtres où pressions et charges sociales se liguent pour rendre la vie du travailleur infernal et à la limite même invivable, rares sont les travailleurs en activité qui ne se plaignent pas de la modicité des salaires qui leur sont versés.
La preuve par les multiples grèves, mouvements d’humeur et autres protestations observés dans tous les secteurs d’activités. Quand ceux-là qui bénéficient de revenus réguliers et autres indemnités se plaignent et versent dans les récriminations permanentes, on peut supposer alors à juste raison que la situation des retraités ne doit pas être des meilleures, eux qui ont connu une baisse drastique de leurs revenus. La faiblesse de la pension, ajoutée au fait que les charges qui pèsent sur le retraité ne diminuent pas, tout cela rend la vie du retraité intenable.
Et ce mot d’un retraité lu dans le magazine « Nouvel Horizon » précédemment cité, en dit long sur le calvaire des retraités : « …Il n’est que d’observer l’évolution physique d’un retraité, deux ans seulement après son départ à la retraite, pour s’en convaincre ». Et de souligner même que ce sont les pires difficultés da ns lesquelles se trouve subitement empêtré le nouveau retraité, sans y avoir été préparé, qui font le lit de plusieurs maladies. » Au fait, les retraités souffrent ! Ils souffrent le martyre avec des pensions dérisoires, loin de couvrir leurs nombreuses charges.
Selon Kaba Koné, résidant à Pikine Wakhinane, ex-employé de la défunte SIV (Société industrielle du Vêtement), le président Macky Sall a fait des efforts : « Avant, il était loisible de voir des personnes percevoir des sommes modiques tournant autour de 3000, 7000 à 10.000 FCFA. Maintenant avec la mensualisation, des retraités comme moi qui recevaient des miettes se retrouvent avec 35 000 fcfa ». Cette somme rapportée au coût de la vie et à l’inflation galopante ne représente pas grand-chose. Quant à El Hadj Birika Thiono (BT) — un nom d’emprunt bien sûr —, habitant la grande banlieue pikinoise, polygame avec une nombreuse progéniture, il vit des moments de tension sociale extrême. Cette tension déteint négativement sur sa santé.
Trêve de commentaires, laissons BT déverser sur la place publique le trop plein de souffrance et de frustration qu’il porte en lui-même : « Avec une pension de 120. 000 fcfa par mois, j’arrive difficilement à m’en sortir. La banque me coupe 40.000 fcfa pour un prêt qui a servi à l’achèvement de la construction de ma maison. Avec ce qui reste de ma pension, je suis obligé de recourir à toutes sortes d’expédients. Comme les emprunts ! La mendicité déguisée !
Cela dit, ma situation serait moins compliquée si tous mes grands enfants avaient trouvé un emploi stable. Le seul qui travaille me remet à la fin de chaque mois 30.000 fcfa. Grosso modo, je me retrouve chaque mois avec 90.000 francs. Cette somme, vous en conviendrez avec moi, ne peut nullement couvrir mes factures d’électricité et d’eau, la nourriture, la dépense quotidienne, les autres frais et imprévus.
Et pour mes traitements — je suis diabétique avec des problèmes prostatiques aigus — je suis dans l’impossibilité de suivre les prescriptions du médecin concernant le respect scrupuleux du régime alimentaire pour diabétiques. » Ce récit fait par BT qu’on peut pourtant considérer comme … un privilégié, est révélateur des drames que beaucoup de retraités vivent. Cette situation qu’il décrit et qui est le lot de l’immense majorité des retraités, n’est pas sans lien avec la violence qui prévaut dans les familles et qui font régulièrement la Une des journaux. Quand les difficultés d’ordre matériel sont à leur comble, la conscience s’obscurcit et là, bonjour les dégâts.
Le niveau de violence inouï, observable à tous les niveaux de la société, pourrait trouver son explication dans cette souffrance morale et psychologique née de l’absence de toute perspective de sortie de crise pour beaucoup de Sénégalais. Et ne l’oublions jamais : la violence est un exutoire au trop plein de frustration et d’amertume qui meuble les cœurs et les esprits. Y a trop d’injustice dans ce pays-là ! Comme on le voit, beaucoup de retraités sont au bord du gouffre. Jusqu’à quand ?
En attendant, intéressons-nous aux textes et autres qui régissent la retraite dans notre pays. « Au Sénégal, l’assurance obligatoire en matière de vieillesse est gérée par deux institutions : l’Institution de prévoyance retraite au Sénégal (IPRES) pour le privé et, pour le public, le Fonds National de Retraites (FNR)…Pour pouvoir obtenir une pension de retraite, il faut être âgé d’au moins 55 ou 60 ans, avoir cessé toute activité salariée et comptabiliser au moins 400 points de retraite ». Source : Comparaison de la situation dans 7 capitales africaines…Philippe ANTOINE (Equipe Jérémi, IRD Dial : « Le travail après la retraite ? ») Après ce petit éclairage, il serait bon d’indiquer quelques pistes à même d’aider les futurs retraités à bien se préparer à affronter la nouvelle vie qui les attend. Car la retraite est un grand changement dans la vie. De fait, on devrait s’y préparer comme on se prépare au mariage : « Une autorité en la matière a dit : “Il faudrait s’y préparer affectivement, financièrement et même physiquement (...).
Si l’on s’est bien organisé avant la retraite, on évitera nombre de difficultés.” Une institution financière bien connue, la Banque royale du Canada, conseille de commencer à s’informer concernant la retraite dès l’âge de quarante ans. Une encyclopédie (Encyclopædia of Occupational Health and Safety), publiée par l’Organisation internationale du travail, déclare qu’il faudrait y penser au moins cinq ans à l’avance. Et, d’après une publication australienne sur le travail, on se prépare une heureuse vieillesse en adoptant, dès l’adolescence, un régime équilibré. L’exercice est aussi important, sinon plus, qu’un bon régime.
C’est pourquoi le président de la commission sur le vieillissement, de l’Association médicale américaine, a soutenu ce qui suit : “L’oisiveté peut tuer. (...) Quand vous prenez votre retraite, vous quittez votre travail et vous restez chez vous. Et là commence le problème.” Ceux qui demeurent actifs après soixante-cinq ans vivent plus longtemps : telle est la conclusion à laquelle est arrivé un chercheur, le Dr R. Hamblin, qui a mené une étude sur le sujet pour l’Administration des anciens combattants des États-Unis. Oui, le retraité doit continuer à s’activer s’il veut vivre longtemps. La mise à la retraite s’accompagne généralement de difficultés financières.
La baisse drastique des revenus peut être un facteur de perturbation chez la vie d’un individu habitué à un certain standing de vie. Et l’assaut conjugué des soucis de santé, de manque d’argent, d’érosion de son autorité, de l’ennui, de l’angoisse, peut générer sur la longue durée des maladies d’une extrême gravité. Alors, bougez ! Bougez encore et toujours : que la retraite ne soit jamais un prétexte pour mettre sa vie au garage en investissant les grands places et autres endroits similaires qui finissent par abêtir l’homme. Et dangereusement ! Cela dit, l’Etat doit veiller à répercuter les augmentations qu’il consent à ses agents en activité à ses retraités. Une sorte de péréquation qui permettrait d’indexer les revenus des retraités sur le coût de la vie, soumis à une inflation constante. Les retraités peuvent aussi apporter beaucoup, compte tenu de leur expérience, aux mouvements associatifs.
YEWWI REFUSE DE SIGNER LE BON À TIRER DE LA DGE
Moins d’une semaine après sa forte mobilisation, Yewwi Askan wi a fait face à la presse, hier, pour revenir sur les derniers développements de l’affaire de sa liste nationale des titulaires pour les prochaines législatives
Moins d’une semaine après sa forte mobilisation, Yewwi Askan wi a fait face à la presse, hier, pour revenir sur les derniers développements de l’affaire de sa liste nationale des titulaires pour les prochaines législatives. Les leaders de la coalition de l’opposition ont annoncé qu’ils ne vont pas signer le Bon à tirer (BAT) qui leur a été présenté par la DGE concernant l’impression des documents électoraux.
Lundi dernier, Déthié Fall, le mandataire de la coalition Yewwi Askan wi, a été convoqué à Direction générale des élections pour un exercice pratique et habituel consistant à se prononcer sur les identifiants de leurs listes, sur la maquette et le spécimen. « Quand on est arrivé, le commissaire nous a présenté un spécimen de Yaw sur lequel ne figurait aucune photo. Et tout le monde sait qu’on avait déjà choisi notre tête de liste et avait donné, au moment du dépôt, la photo de notre tête de liste à savoir Ousmane Sonko.
Sur le spécimen qu’on nous a présenté, il n’y avait aucune photo. Quand on a demandé au commissaire Ndiaye ce qui explique que la disposition de l’article L58 du code électoral soit aujourd’hui piétinée ? Il a répondu qu’il n’est pas là pour interpréter la loi. Ils n’ont fait qu’appliquer l’arrêté du ministre de l’Intérieur ».
Le député sortant a soutenu devant les journalistes qu’il s’est rendu compte qu’en plus de « l’illégitimité » des décisions prises par le Conseil constitutionnel, un autre point vient se greffer dans le périmètre des conséquences d’un acte d’illégalité. A savoir que le Conseil constitutionnel demande à la Direction générale des élections de ne faire figurer aucune photo sur la liste de Yaw. « Alors que toutes les autres listes bénéficient de cette spécificité, nous considérons cela comme une discrimination flagrante », a-t-il lancé avec force lors de cette rencontre avec les journalistes en l’absence d’Ousmane Sonko et de Khalifa Ababacar Sall. Face à cette situation, ils ont décidé, selon Fall, de ne pas continuer à subir cette forfaiture venant du président Macky Sall. Par conséquent, indique le mandataire de Yaw, il est hors de question qu’il vise le bon à tirer, appelé (BAT).
En effet, un BAT ou bon à tirer est un terme technique utilisé en imprimerie pour qualifier l’épreuve contractuelle finale validée par le client, avant que ne soit lancée l’impression des documents commandés.
Le bon à tirer signifie que tous les éléments présents sur le projet d’impression soumis au client sont conformes à ses attentes. C’est un document signé qui fait figure de preuve contractuelle en cas de litige : par exemple, si les éléments reçus après impression ne sont pas conformes au bon à tirer, initialement accepté et signé par le donneur d’ordre.
CASA-AJEL ET LINGUÈRE-LUSITANA POUR UNE PLACE EN FINALE
Demi-finales de la coupe nationale de Football - Après le championnat bouclé ce dimanche, place sera faite ce mercredi 15 juin aux demi-finales de la Coupe du Sénégal qui se joue à Ziguinchor et Saint Louis
Le tableau final de la Coupe du Sénégal sera connu ce mercredi 15 juin, après les demifinales qui opposeront l’Etoile Lusitana à la Linguère de Saint-Louis, d'une part, et le Casa Sports à l'AJEL de Rufisque, d'autre part. Détenteur déjà du trophée, le club ziguinchorois va s’ouvrir la voie au doublé coupe-championnat quelques jours après son sacre.
Après le championnat bouclé ce dimanche, place sera faite ce mercredi 15 juin aux demi-finales de la Coupe du Sénégal qui se joue à Ziguinchor et Saint Louis. Après avoir étrenné le sacre à domicile, le Casa Sports retrouve à l’espace de quelques jours son public du stade Aline Sitoé Diatta qu’il avait quitté par une défaite du reste assez anecdotique face à Guédiawaye FC pour le compte de la 26e et dernière journée du championnat.
En quête d’une place en finale, il affrontera l’AJEL de Rufisque, club de Division 3. Le club Ziguinchorois, qui a éliminé en quart de finale l’UCST Port, est aujourd’hui sur la voie de réaliser le doublé Coupe-Championnat. Mais aussi de conserver ce trophée qu’il avait remporté la saison dernière devant Diambars en finale. Même s’ils n’évoluent pas dans la même catégorie que son adversaire, pensionnaire de National 1 ( 3e division) , les hommes de Ansou Diédhiou devront sans doute batailler ferme pour venir à bout de cette surprenante adversaire.
Une formation rufisquoise de L’AJEL qui a réussi tout bonnement à faire sensation dans le derby de Rufisque lors des quarts de finale. Ce, en écartant Teungueth FC, champion du Sénégal en titre, qu’il a dominé sur la marque de 2 à 1. L’autre demi-finale ne sera pas tout aussi déséquilibrée malgré les deux divisions d’écart. Elle opposera la Linguère de Saint-Louis à l’Etoile Lusitana (pensionnaire de la 3e division).
L’équipe saint-louisienne qui a réussi à sortir Diambars aux tirs au but, tient pour autant une bonne occasion de donner des couleurs à sa saison après avoir fini à la 9e place du championnat de Ligue 1. Mais il faudra, à domicile, passer le cap du club dakarois, qui a battu Thiès FC aux tirs au but (8-7).
Par Félix NZALE
QUEL AVENIR POUR LE SÉNÉGAL ?
Nous devenons de moins en moins responsables et de plus en plus infantiles et dépendants. Nous devenons de plus en plus perméables à la manipulation et de plus en plus friands de distractions que d’engagements courageux.
Nous devenons de moins en moins responsables et de plus en plus infantiles et dépendants. Nous devenons de plus en plus perméables à la manipulation et de plus en plus friands de distractions que d’engagements courageux.
Par « engagement courageux », j’entends la capacité pour chacun, a fortiori lorsqu’on est investi d’une certaine autorité, à articuler un discours cohérent, argumenté, fondé sur des problématiques essentielles. L’on peut être en désaccord avec la politique initiée par le président de la République. L’on peut s’inscrire en faux avec ses stratégies de développement. L’on peut le désavouer sur une foultitude d’actes par lui posés. Mais en aucun cas l’on ne peut proférer des insultes, jeter l’opprobre et déverser des insanités sur sa personne. Là, on n’est plus dans le débat critique ; on est dans des attaques ad hominem qui, soit dit en passant, ne déshonorent que leurs auteurs.
Le débat, c’est plusieurs perspectives qui se confrontent sur un fait ou un événement. Si le fait ou l’événement est suspendu, il ne reste plus que des somnambules qui marchent chacun avec ses délires. Il me semble que la plupart des opposants, mais aussi des membres de la mouvance présidentielle, sont dans cette logique qui, au demeurant, témoigne d’un manque total de culture, d’éducation, et du sens de la responsabilité.
Le député Cheikh Bara Dolly a tenu en direction du chef de l’Etat, Macky Sall, des propos inadmissibles qui méritent une sanction à la hauteur de l’insulte. C’était le mercredi 8 Juin à la Place de la Nation (ex Obélisque), à l’occasion d’un rassemblement de l’opposition. De même que Ousmane Sonko, leader de Pastef, qui a lui aussi clairement appelé à perpétrer, lors de la prochaine manifestation, des actes de nature terroriste contre des citoyens sénégalais. Il part du présupposé selon lequel ce sont des gens du pouvoir qui auraient volé les biens de l’Etat pour les cacher chez eux.
A Sonko, candidat potentiel à la magistrature suprême, il n’est pas superfétatoire de rappeler que lorsque l’on s’adresse à une foule, il est absolument nécessaire de soigner sa sémantique et de ne pas se laisser submerger par ses émotions. Parce qu’en l’occurrence, une foule ne pense pas ; elle réagit de façon épidermique. S’adresser ainsi à des milliers de jeunes en colère relève d’une entreprise d’instrumentalisation, d’une mise à jour d’une conspiration du malheur. La reddition des comptes est un impératif catégorique dans une démocratie. Et les « maîtres de l’instant » ne peuvent pas y échapper. Toutefois, c’est un processus encadré par la loi. Il est par conséquent inutile d’en appeler au pillage et/ou au meurtre.
LA TYRANNIE DES RÉSEAUX SOCIAUX
L’avènement des réseaux sociaux - qui servent aussi de supports de communication aux leaders politiques - a sans aucun doute accéléré un processus d’empaillement qui met en lumière la face la plus hideuse de nombre d’entre nous. Sur la tête du président de la République comme sur celle du citoyen lambda, des tonnes d’insanités sont quotidiennement déversées. Nous sommes supposés faire de la toile un lieu d’échanges constructifs et féconds ; nous en avons fait un espace d’expression de la haine, du mensonge et de la manipulation. Un cadre où se déploient des esprits clos, conséquence d’une éducation chahutée qui a pulvérisé tous nos référentiels et balayé quasiment tous les référents.
Le Directeur des Domaines, par ailleurs maire de la ville de Kolda, est depuis quelque temps l’objet d’une certaine forme de malveillance. Au mépris du ressenti de sa famille, de ses proches et amis, Mame Boye Diao est, comme d’autres, victime de calomnies répétitives. D’un acharnement inouï de la part de gens tapis, selon des sources, dans les officines des Finances. Pourquoi et à quelles fins ? Allez savoir ! M. Diao fait l’amère expérience des ravages sur la toile, lieu de prédilection de la rumeur sans visage, du bruit colporté qui se diffuse, s’insinue, s’enkyste et finit par détruire moralement. Comme d’autres, il va devoir se retrouver à combattre des fantômes virulents, destructeurs et inconsistants. Ces invisibles, ces bombes nocturnes, ce brouhaha de ragots et ces propos invérifiables corrodent les jugements, détruisent de réputations et préparent les lynchages. La rumeur est un virus et ces gens sont conscients du fait que l’anonymat peut tuer.
EN QUÊTE DU SENS
La démocratie est certes le moins contraignant des sys tèmes politiques. Mais la liberté sans limite produit fatalement le désordre. Tout peut ainsi s’inverser : si vous êtes modéré, vous passez pour un lâche. Si vous êtes dans la démesure, c’est le signe d’une éducation réussie. Et enfin, l’anarchie est perçue comme le summum de la liberté. Devrions-nous définitivement nous résigner parce que « condamnés » à combattre sans voir ? Assurément non. Replacer le sens de la République et les intérêts de notre Nation au cœur de nos préoccupations, voilà qui nous incombe. Notre tâche est de toujours persister dans la quête du sens et du vrai. Mais cela suppose, a priori, un travail sur nous-mêmes. Un décollage, une prise de distance initiale et un mouvement premier d’arrachement à nos certitudes bornées. Cette quête est un chemin d’interrogations. Vivre sans questionner le sens de notre vie n’est pas vivre. Enfin, que voulons-nous pour notre cher Sénégal ? Quelles perspectives pour nos enfants ? Questions à mon avis fondamentales et essentielles.