Les anciens et actuels pensionnaires de la Clinique Moussa Diop de l’Hôpital Fann ont participé à la biennale à leur manière. Le temps d’un après-midi, les tableaux réalisés dans le cadre de l’atelier d’art-thérapie ont été exposés dans la cour de la clinique. Une façon de réunir des fonds également.
Les traits sont naïfs. Les lignes hésitantes. Les couleurs aléatoires. Mais l’impression de force et d’authenticité qui se dégage de ces toiles interpelle. Dans l’arrière-cour de la Clinique Moussa Diop, transformée en galerie d’exposition pour la biennale, parents, patients et amis se pressent. On circule, on prend des photos ou on discute par petits groupes. Alors que la ville de Dakar bouillonne d’art et de culture durant ce mois de célébration, ce lieu clos, au fin fond du Service psychiatrique d’un des plus grands hôpitaux du pays, se laisse difficilement repérer. Enclavée et située à côté de la morgue, la Clinique Moussa Diop ne se laisse pas découvrir aisément. A l’intérieur du bâtiment, les couloirs sont certes larges, mais ils restent sombres. De rares personnes passent furtivement.
Après quelques bifurcations, la musique et quelques nourritures et boissons sur une table renseignent sur l’évènement festif qu’abrite le lieu. Ce n’est pas la première fois que l’atelier d’expression artistique participe à la biennale. Et selon le responsable, Alassane Seck, c’est aussi pour montrer que ces lieux ne sont pas seulement le théâtre de maladies et de drames humains. Ils abritent également de belles choses. Et ces belles choses qui naissent de l’imagination de ces patients perturbés et en proie à des pathologies psychiques, peuvent parfois surprendre par leur puissance, leur singularité et leur beauté. «En couchant l’expression des sentiments, des émotions et du vécu intérieur sur le papier, ça peut apaiser et avoir un effet préventif», assure Pr Ndèye Diale Ndiaye, une des responsables de la clinique. Dans la petite cour, des cases sans toiture sont les cimaises qui accueillent l’exposition. Et une scénographie pas très recherchée met tout de même en valeur les tableaux des occupants que l’art-thérapie a entrainés sur le chemin de cette recherche picturale.
Créé depuis 1999, l’atelier d’art accueille à la fois des patients internés mais également d’anciens patients revenus dans leurs familles, mais qui continuent cette pratique favorable à leur bien-être. «Certains avaient une vie artistique avant d’être internés. D’autres ont découvert leurs talents artistiques durant leur séjour.
D’autres encore sont des ambulatoires qui, après leur sortie de la clinique, ont continué à fréquenter l’atelier. Et ils ont fini par être très nombreux et ont même créé une association, Rescap’art, Rescapés par l’art», indique Alassane Seck, qui dirige cette association vouée à la solidarité par l’art. Absent le jour du vernissage, c’est au téléphone que le responsable de l’atelier se dévoile un peu. Professeur d’éducation artistique, Alassane Seck était d’abord rééducateur chez les déficients auditifs du Centre verbotonal où il s’occupait également de déficients intellectuels. C’est par la suite qu’il sera transféré à Fann pour y tenir cet atelier d’art-thérapie. Et plus les années passent, plus il est convaincu du potentiel de cet espace.
«Ce n’est pas à nous de dire l’état de santé des patients qui fréquentent l’atelier, mais on se rend compte qu’ils se portent mieux. Quand on les observe peindre, on se rend compte que ça leur fait du bien. Certains viennent sur prescription médicale. Suivant leur profil, les médecins nous les envoient. D’autres sont des accompagnants et ils finissent par participer», souligne M. Seck. Professeur Ndiaye ajoute qu’au-delà, c’est une activité qui occupe les patients et même ceux qui n’ont pas une fibre artistique y vont pour dessiner, mélanger des couleurs, manier les pinceaux. «L’art occupe une place primordiale dans les soins psychiatriques.
Au niveau préventif, il nous arrive d’y envoyer des patients pour des indications bien précises. Au plan curatif, ça aide énormément dans le suivi de certaines pathologies. Et à un autre niveau, il permet de faciliter la réinsertion socioprofessionnelle de nos patients qui, grâce à cet atelier, peuvent coucher toute la créativité qui sommeille en eux. C’est un plaidoyer pour que l’on redonne à l’art sa place dans les soins, comme le thème de cette exposition», explique Pr Ndiaye.
Plaidoyer pour agrandir les locaux
Si à ses débuts l’atelier n’était pas très fréquenté, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Conséquence logique, l’endroit devient de plus en plus étroit d’autant plus que l’unique pièce dédiée aux activités artistiques de la clinique accueille en même temps la classe de musique. D’où le plaidoyer des responsables pour un agrandissement des locaux mais aussi une meilleure dotation en matériels. C’est aussi la raison pour laquelle une partie des gains issus de la vente des tableaux servira à financer le fonctionnement des lieux. «Des amis à moi avaient organisé une exposition-vente en Autriche il y a quelques années, qui avait très bien marché.
Quand j’ai appelé les parents pour leur remettre l’argent de la vente, ils n’y croyaient pas. Certains avaient reçu jusqu’à 500 mille francs», informe M. Seck, qui précise que pour chaque tableau vendu, la moitié de la somme va aux patients pour l’achat de médicaments, le reste à l’atelier dont les besoins en matériel et personnel d’encadrement pour accueillir le plus grand nombre sont posés sur la table des doléances.
Par Alassane DIALLO
AU NOM DE LA DÉMOCRATIE
La plus grande gangrène du Peuple sénégalais semble être sa classe politique. Une classe politique, adepte de l’apocalypse, qui tient en otage, au quotidien, une nation pacifique, une jeunesse naïve sans boussole
La plus grande gangrène du Peuple sénégalais semble être sa classe politique. Une classe politique, adepte de l’apocalypse, qui tient en otage, au quotidien, une nation pacifique, une jeunesse naïve sans boussole.
Les courtiers de l’enfer nous promettent un tremblement de terre s’ils ne participent pas aux élections législatives. Je me pose vraiment la question de savoir si notre population mérite ces hommes politiques. Ce brave Peuple abandonné à son sort mérite-t-il cette race de politiciens, qui est prête à tout pour accéder au pouvoir ?
Rares sont ceux qui peuvent représenter un exemple ou un modèle pour une jeunesse en quête de repères. Entre un présumé violeur, des condamnés pour meurtre et pour détournement de deniers publics, il urge de s’interroger sur les valeurs de l’Homo Sénégalensis.
Au Sénégal du 21e siècle, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le milieu économique (chefs d’entreprises, travailleurs), les entrepreneurs et intellectuels qui excellent partout dans le monde ne participent au débat public qu’accessoirement. Et pourtant, déserter le débat public est un crime, une trahison pour ce pays qui nous a tout donné, ce pays qui est un héritage que nous devons transmettre, intact, à nos enfants.
Devons-nous croiser les bras et laisser à cette classe politique la liberté de détruire et saborder ce beau pays ? L’histoire de la fourmi qui ne semblait pas se préoccuper de l’affrontement des gladiateurs résume bien la situation actuelle du pays. En se considérant comme un spectateur d’un conflit dont elle se croyait étrangère, la fourmi se garda d’intervenir. Les conséquences du combat furent désastreuses, les flammes emportèrent le cheptel, toutes les habitations et la fourmi elle-même. Pour dire que le silence est coupable.
Il est temps que les démocrates et patriotes de ce pays se lèvent pour arrêter la spirale dont l’ultime finalité est d’accéder au pouvoir par tous les moyens et déconstruire l’héritage légué par les pères fondateurs. Le Sénégal est une escroquerie démocratique, une démocratie d’une minorité politique qui impose une dictature électoraliste.
En effet, le débat public est organisé autour des questions purement politiques, reléguant au second plan les débats de fond sur l’économie, la culture, l’éducation, la sécurité et la santé. L’ambition des politiques semble être la confiscation de l’espace public et la promotion des valeurs en dehors de la République. Le manque de respect à nos institutions, le discrédit jeté au quotidien sur notre Administration publique est une œuvre de déconstruction de ce qui fait le fondement de notre Etat.
Ce dernier est le socle sur lequel l’égalité des citoyens devant la loi et le service public se construit et se consolide au gré des régimes. Cet idéal de la République où les institutions ont permis à des milliers de Sénégalais de se construire un avenir meilleur et de donner la chance à tous les enfants de la République de recevoir une instruction. Aucune République n’est parfaite et ces imperfections doivent être le combat au quotidien de tous ses fils.
Des milliers de Sénégalais ont pu, par la magie d’une transmission des valeurs de la République, être inspirés par le parcours académique et administratif de grands commis de l’Etat, de grands chefs d’entreprise et de grands opérateurs économiques. Cette modélisation de notre jeunesse par l’exemple ne doit pas cesser, elle doit être le symbole d’une République qui transforme le fils du Sénégalais lambda des villes et des campagnes en un grand commis de l’Etat, en un chef d’entreprise, elle doit être la source d’inspiration de tous les enfants, mais elle doit être aussi la promesse d’espérance d’une vie améliorée pour tous ceux et celles qui croient à une République fondée sur les valeurs et le mérite. Mais seulement, si ceux qui aspirent à nous gouverner ne croient pas en nos institutions, à nos Forces de défense et de sécurité, à notre Administration, la démocratie devient une utopie.
Cette propension au dénigrement de l’Etat et de ses institutions est aux antipodes de sa conception. Comme le dit Durkheim : «Plus l’Etat devient fort, actif, plus l’individu devient libre. C’est l’Etat qui le libère. Rien donc n’est plus funeste que d’éveiller chez l’enfant et d’entretenir chez l’homme ces sentiments de défiance et de jalousie à l’endroit de l’Etat comme s’il était l’œuvre de l’individu alors qu’il en est le protecteur naturel et le seul protecteur possible.»
La démocratie est une promesse du respect du vivre-ensemble, un engagement de la construction d’une stabilité sociale fondée sur le respect des institutions, une obligation d’une répartition des ressources juste et équitable. Cet idéal d’une démocratie de justice sociale doit être le leitmotiv de tous les démocrates et patriotes. L’acceptation de la démocratie, basée sur la délégation de l’exercice régalien du pouvoir à une minorité, est l’expression d’un pacte de confiance entre cette minorité et les détenteurs légitimes du pouvoir. Ce pacte fondé sur l’expression d’un suffrage libre est le seul gage d’une démocratie dont le but ultime doit être de conquérir le pouvoir en respectant les règles du jeu pour exploiter le potentiel de développement qui est en chaque citoyen.
La démocratie n’est ni la dictature d’une minorité ni celle d’une majorité, elle n’est pas l’endoctrinement d’une quelconque idéologie populiste, ni l’endormissement des masses ignorantes, elle doit être la quête d’une liberté de choix, l’ambition d’une offre programmatique progressiste pour répondre aux aspirations légitimes de la société. La consécration d’une victoire électorale par la violence, la peur, l’intimidation et le mensonge est une négation de notre culture démocratique et de l’essence même de notre tradition républicaine.
La conquête du pouvoir doit être une compétition saine fondée sur des valeurs de la République et un dialogue fécond sur des questions d’intérêt majeur. En ce sens, la préservation de l’Administration et de la Justice est une œuvre de grandeur dans la mesure où elle constitue les piliers de la République. Une Administration et une Justice au service du citoyen, tel doit être le discours de tous les hommes politiques, pour en faire le ciment de notre République.
Préserver la paix et la stabilité c’est se donner la chance de construire le rêve d’un Sénégal de progrès et de poursuivre la quête d’une société inclusive et solidaire. Le désir et la volonté de construire s’opposent à la boulimie du pouvoir et à la promotion de la violence et des antivaleurs. On ne construit un pays que dans le respect des lois et règlements, par la participation à la consolidation d’une conscience citoyenne saine, abreuvée aux valeurs de paix et de tolérance. Le rôle de la classe politique ne doit pas être d’opposer des Sénégalais contre leurs frères, quels que soient les enjeux du moment. L’adversité ne doit pas et ne peut se transformer en une haine basée sur des contrevérités et la manipulation pour accéder au pouvoir.
En tenant un discours de vérité aux jeunes sur les vertus du travail, le sens de l’honneur, le respect des institutions et le respect de nos guides religieux et coutumiers, nos hommes politiques feront œuvre de salubrité publique et contribueront à bâtir un citoyen sur lequel ils pourront compter pour développer le pays. C’est à ce prix que tous les démocrates, cette masse silencieuse, doit se mobiliser pour préserver ce qui fait notre fierté, au nom de la démocratie.
Par Un parent outré
LA FEDERATION SENEGALAISE DE TAEKWONDO, J’INTERPELLE !
Vous me permettez, en tant que parent dont le garçon est pensionnaire du club de taekwondo de Tivaouane, de vous interpeller par rapport à ce que je pourrais qualifier de négligence pouvant porter atteinte à la santé et à la vie d’autrui.
Vous me permettez, en tant que parent dont le garçon est pensionnaire du club de taekwondo de Tivaouane, de vous interpeller par rapport à ce que je pourrais qualifier de négligence pouvant porter atteinte à la santé et à la vie d’autrui.
Récemment, mon garçon âgé de 13 ans m’a apporté une autorisation parentale, que j’ai signée, l’autorisant ainsi à se rendre à Sokone pour participer à des compétitions. J’avais pris la précaution, auparavant, d’appeler le responsable du club de Tivaouane, Maître Waly Diouf, qui a confirmé leur participation à cette édition. Mes recherches sur internet aussi m’ont permis de savoir que la Fédération de taekwondo du Sénégal a inscrit dans son agenda, l’Open de Sokone comme deuxième événement national. Tout cela a fini de me rassurer que je pouvais laisser mon garçon partir à Sokone, une ville distante de Tivaouane d’au moins 175 km.
Les enfants sont partis le vendredi 3 juin pour assister aux compétitions programmées le week-end. Ils ont quitté Sokone la nuit du lundi pour arriver le matin, vers 9h, à Tivaouane. Ma surprise fut grande quand sa sœur m’a dit au téléphone que son frère ne se portait pas bien.
J’avais pensé, au début, que ce sont la chaleur à Sokone et la fatigue du voyage qu’il n’a pas bien supportées. Seulement, j’ai commencé à m’inquiéter quand sa sœur m’a fait comprendre qu’il a une diarrhée sévère, qui ne s’arrête pas, et qu’elle a noté des traces de sang dans ce qui sortait. Et c’est à cet instant que j’ai demandé à son frère aîné de l’amener à l’hôpital, où il a passé la journée aux soins intensifs. L’infirmier qui était de garde a confirmé une intoxication alimentaire.
Naturellement, j’ai interrogé mon garçon sur ce qu’ils ont mangé. Et il m’a confirmé, avant leur départ, qu’on leur avait servi du yassa avec une sauce de la veille que la cuisinière avait sûrement mal conservée. Ces propos de mon fils ont été confirmés par maître Waly Diouf, responsable du club de Tivaouane, qui les avait accompagnés.
Ce que je trouve très irresponsable de la part de cette cuisinière qui, peut-être, pour faire des économies, n’a pas voulu préparer un repas frais. Pourtant, je dois vous le rappeler, les parents, qui vous ont fait confiance, ont déboursé de l’argent, au moins 11 000 francs pour le transport et la participation de chaque enfant. Les manquements, la cupidité de la cuisinière m’ont coûté de l’argent, pour avoir envoyé en soins intensifs mon garçon qui était très mal en point, et acheté des médicaments à hauteur de 20 000 frs. Peut-être, si je n’étais pas intervenu à temps pour stopper cette diarrhée causée par une intoxication alimentaire, j’allais perdre mon garçon.
Madame, monsieur, je pense que c’est votre devoir, en tant qu’organisateurs, de veiller sur nos enfants, de les mettre dans de bonnes conditions, de ne pas seulement vous contenter d’encaisser des participations, de surtout veiller à ce que ceux qui s’occupent de l’accueil et de la restauration soient choisis pour leur professionnalisme. Je ne suis sûr de rien par rapport au choix de la cuisinière, mais c’est très fréquent de voir les organisateurs d’une activité confier la restauration à un proche qui n’a aucune compétence en la matière.
J’ose juste espérer qu’une enquête sérieuse sera menée pour situer les responsabilités et des sanctions prises pour que plus jamais, nos enfants qu’on vous confie, ne soient menacés par un danger quelconque.
Cordialement!
Un parent outré
ŒUVRER À ASSEOIR UNE CULTURE DÉMOCRATIQUE DE LA LIBERTÉ DE MANIFESTATION
Entretien avec Khadiyatoulah Fall, professeur émérite des universités au Québec
Pr Fall, quel regard portez-vous sur la manifestation du 8 juin et comment voyez-vous celles qui sont annoncées ?
On constate aujourd’hui dans cette tension politique aiguë que, malgré tout, l’Etat de démocratie demeure dans notre pays. Je me réjouis que le Préfet de Dakar ait autorisé la manifestation organisée par une grande majorité de l’opposition. Et surtout que cette manifestation se soit déroulée pacifiquement. C’est la démocratie sénégalaise qui s’exprime ainsi, car le droit de se réunir et de manifester pour des revendications politiques et sociales fait partie de la liberté d’expression, un droit fondamental en démocratie. Le Sénégal ne peut pas faire moins, surtout en cette période-ci où l’image, le nom, les actions, les discours du Président Sall, également président de l’Union africaine, sont observés, analysés et appréciés partout dans le monde. Le Sénégal vit un moment de visibilité positive dans un monde aujourd’hui très complexe et marqué d’instabilités dans plusieurs pays. Et nous gagnons tous au Sénégal à fructifier cette image positive. Nous risquons prochainement de vivre une avalanche, une spirale de manifestations. Déjà, il se dit qu’il y aura une autre manifestation de l’opposition vendredi prochain. Et il est certain que la coalition Benno ne sera pas en reste.
Est-ce que cela ne devrait pas être la règle : autoriser les manifestations pacifiques ?
Je vois une urgence. Elle consiste à davantage asseoir, dans notre pays, la culture de la liberté démocratique de manifester. Et l’appropriation de cet ethos démocratique ne consiste pas seulement à être dans les rues, dans les meetings, discourir et scander des critiques. C’est cela mais bien plus. Il s’agit d’une culture, d’un savoir-être et faire à manifester pacifiquement, de le réaliser dans le cadre de ce que les lois autorisent. Car il y a des limites dans l’expression de la liberté de manifester. Des droits et limites encadrent la période pré-manifestation, la période durant la manifestation et la période post-manifestation, c’est-à-dire la gestion de la fin de la manifestation. Il est impératif que les organisateurs puissent garantir les conditions d’une manifestation pacifique et aussi que les services de protection de la sécurité et de l’ordre publics soient dans les dispositions maximales pour aider à garantir le déroulement pacifique.
On entend souvent dire que nul n’est censé ignorer la loi. On sait tous que cet énoncé est une fiction juridique. Il revient aux services et acteurs compétents d’aider à l’accessibilité et l’intelligence de la loi. La liberté de manifester est une catégorie juridique, politique, éthique et sociale. Elle fait partie de ces référents sociaux discursifs souvent brandis pour réclamer des droits et il est alors impératif d’en opérer une clarification conceptuelle accessible qui fasse comprendre aux citoyens, à tous les niveaux, ce qu’elle autorise et ce qu’elle n’autorise pas. Ce que l’Etat ne peut refuser, mais aussi ce que les leaders politiques et leurs militants ne peuvent pas faire, ne peuvent pas dire.
Parmi les multiples référents sociaux discursifs politiques que nous analysons, nous tenons compte de la notion de la liberté d’expression dont une de ses déclinaisons, qui est la liberté de réunion et de manifestation. Il ressort de nos analyses que l’extension de ce droit ainsi que ses conditions d’utilisation et ses limites sont très peu connues de ceux qui sont appelés à battre le macadam. Et c’est lorsque le flou conceptuel, l’ignorance des droits et de leurs limites existent que les portes sont ouvertes aux dérapages mais aussi au populisme et à la manipulation des esprits. Je reviens à ce que j’ai nommé la spirale des manipulations pour appeler les autorités politiques, les partis politiques, les syndicats, les acteurs politiques et associatifs à un devoir de vigilance aujourd’hui et il passe par une véritable pédagogie d’information, de sensibilisation à la culture démocratique et pacifiste de la liberté de manifestation.
Il y a eu dernièrement des événements tragiques à l’hôpital de Tivaouane. Que pensez-vous de ce drame ?
La douleur de toutes les familles, de tous les Sénégalais a été intensément la mienne. Et j’ai exprimé ma solidarité. «Plus jamais ça ou Jamais plus ça», a-t-on entendu souvent. Nous avons tous appelé à un devoir de mémoire. C’est-à-dire de ne jamais oublier cette horreur.
Mais ce que nous devons savoir, c’est que le devoir de mémoire est surtout un devoir d’action. Se souvenir, c’est une convocation de tous les instants pour demeurer conscients que quelque chose de fort, positif ou négatif, a eu lieu quelque part et que toutes nos actions doivent contribuer dorénavant à mieux faire. Dans ce que sera le nouvel hôpital de Tivaouane, un monument significatif et visible de commémoration doit être intégré pour rappeler ce qui fut et ne doit plus être.
Le président de l’Union africaine a pris son bâton de pèlerin. Les caméras du monde entier ont immortalisé le voyage de Sotchi. Le blé tendre a alimenté l’entrevue avec Poutine. Qui ne fut pas un festival d’idées claires et d’envergure
Le Président de l’Union africaine a pris son bâton de pèlerin. Les caméras du monde entier ont immortalisé le voyage de Sotchi. Le blé tendre a alimenté l’entrevue avec Poutine. Qui ne fut pas un festival d’idées claires et d’envergure. On le regrette. Bijou d’architecture sous les bombes, l’Ukraine pourrait hisser le drapeau blanc. Sur son drapeau du reste, sont inscrits deux symboles forts : le blé et le soleil. En se bornant à la crise alimentaire, on fait un aveu d’échec. L’Afrique est plus cigale que fourmi. On pinaille plus qu’on ne travaille. En règle générale, les dirigeants africains brillent par la pauvreté des diagnostics et des grilles de lecture. La mer noire a noyé la matière grise. L’art du feu de paille. La grisaille ne sera pas feu de paille et ne fera pas long feu. La crise multiforme n’a pas encore commencé. Elle est à venir. Les subventions et amortisseurs de chocs sont autant de moignons qui n’arrêteront pas la mer moutonneuse.
La dernière envolée des prix du supercarburant frappe les plus aisés, voire la classe moyenne qui roule des mécaniques. L’inflation généralisée est le nouveau carburant. Le moratoire sur le diesel est une poussière sous le tapis. Le parti de la demande sociale s’exprimera dans les urnes. Détresse et faiblesse du pouvoir d’achat ensevelissent les infrastructures de dernière génération. « La cité, ce ne sont pas les pierres, ce sont les hommes », aux yeux de Platon. Tout l’or du monde n’égale pas le capital humain. La République qui est le bien commun, la discipline, la bonhomie, la sécurité, la justice ont un lien inextricable.
La foule agglutinée place de la Nation ce mercredi est un signe de maturité. Le président de la République doit écouter et consulter l’opposition. Il n’y a pas eu de suite dans les idées après les audiences élargies dans la foulée du Covid. En prenant les rênes de l’Ua, le chef de l’Etat aurait gagné à être dans les mêmes dispositions d’ouverture et d’altitude. Sur un tas d’autres sujets, il doit moins écouter les courtisans que les conseillers pour donner une chance à la concertation. Dans le camp d’en face, on pourrait être grisé par le succès du rassemblement. Il verserait dans l’excès et l’outrance. Le ton plaintif à l’encontre du Conseil constitutionnel et son jugement de Salomon n’autorise pas le déchaînement de paroles tranchantes comme la lame de rasoir. Toute maladresse se paie tout de suite. C’est plutôt le temps de la justesse et celui de la petitesse. Sauf que, autant dans l’opposition qu’au sein du pouvoir, on se comporte de plus en plus comme des gamins. C’est au niveau d’une cour d’école.
LE SÉNÉGAL PAIE PLUS DE 50 MILLIONS DE FCFA D’AMENDES
L’affaire des 300 pêcheurs sénégalais arrêtés en Guinée pour des activités illégales dans les eaux guinéennes depuis le 25 mai 2022 connait une évolution. Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Alioune Ndoye, a été dépêché hier à Conakry
L’affaire des 300 pêcheurs sénégalais arrêtés en Guinée pour des activités illégales dans les eaux guinéennes depuis le 25 mai 2022 connait une évolution. Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Alioune Ndoye, a été dépêché hier à Conakry pour tirer d’affaire nos compatriotes. Un communiqué indique qu’en présence de Mme l’Ambassadeur du Sénégal en Guinée, Mme Anna Sémou Diouf, il a été convenu avec les autorités guinéennes « le paiement d’amendes forfaitaires d’un montant de 2.000€ par navire, ce qui représente 60.000€, soit 39 millions 357 mille 420 FCFA » et le « règlement de la prime d’entrée (quittances) pour une valeur unitaire de 400 000 FCFA ou 6 millions de francs guinéens, soit un total de 12 millions F CFA ». Au total, rapporte-t-on, « l’Etat du Sénégal a payé pour l’arraisonnement des 30 navires une somme 51 millions 357 mille 420 FCFA (78 295€) et les pirogues et autres équipements et matériels saisis ont été rendus à leurs propriétaires. Une somme de 3 millions 700 mille FCFA a été offerte aux acteurs pour leur permettre de faire face aux frais de retour ».
INDE, LA POLICE OUVRE LE FEU SUR DES MANIFESTANTS MUSULMANS
La police indienne a tué vendredi deux personnes lors de manifestations organisées par des musulmans pour protester contre des propos jugés blasphématoires sur la personne du Prophète en islam Mahomet (Psl), tenus par une responsable du parti au pouvoir
La police indienne a tué vendredi deux personnes lors de manifestations organisées par des musulmans pour protester contre des propos jugés blasphématoires sur la personne du Prophète en islam Mahomet (Psl), tenus par une responsable du parti au pouvoir, a indiqué un policier samedi. Plus de 130 autres ont été arrêtées.
La colère a submergé le monde musulman depuis la semaine dernière, lorsqu’une porte-parole du parti du premier ministre Narendra Modi a critiqué la relation entre le prophète et sa plus jeune épouse, Aïcha, lors d’un débat télévisé.
Après la prière du vendredi, des musulmans sont descendus en masse dans les rues de l’Inde et des pays voisins pour condamner ces propos. La police a ouvert le feu sur la foule dans la ville de Ranchi, dans l’est du pays.
« La police a été forcée d’ouvrir le feu pour disperser les manifestants et certains ont été atteints par des balles, ce qui a conduit à la mort de deux personnes », a déclaré un policier qui a requis l’anonymat à l’AFP à Ranchi.
Selon les policiers, les manifestants ont défié leurs ordres de ne pas marcher d’une mosquée vers un marché et lancé des bouteilles cassées et des pierres lorsque la police a tenté de disperser le rassemblement.
Par Bruno d´Erneville
POUR QUI SONT LES ÉMISSIONS EN WOLOF ?
Pour comprendre les débats dans les émissions supposées en wolof vous devez d’abord être instruit en français, oui. Sinon comment comprendre les nombreuses immixtions de mots français, souvent d’ailleurs considérés comme des mots « recherchés » ?
Pour comprendre les débats dans les émissions supposées en wolof vous devez d’abord être instruit en français, oui. Sinon comment comprendre les nombreuses immixtions de mots français, souvent d’ailleurs considérés comme des mots « recherchés » ? Les debatteurs mais aussi les animateurs, basculent allègrement du wolof au français souvent sans raison à des moments du discours où les synonymes wolofs ne sont pas difficiles. Pire ils le font en utilisant des mots français que le commun des mortels n’utilise pas. Quel est donc l’objectif ? Qui veut-on convaincre ou informer ? Ce ne sont ni les masses (généralement non instruites), ni les instruits qui ne comprennent pas le wolof.
Il semble que les seuls qui doivent « piger »soient les « nandités », ceux des grandes villes qui ont vécu en banlieue et surfent allègrement sur une nouvelle langue créole devenue une pratique courante, le « franglof » dont les méthodes d’assemblage répondent à des codes. Quand on y ajoute qu’aucun effort n’est produit pour expliquer le sens des mots juridiques très spécialisés tels que les « attendus », les « considérants » ou même les listes « proportionnelles », « nationales », « majoritaires » ou « départementales » cela devient finalement un film pour beaucoup de monde ; un film où l’on regarde des gladiateurs s’étriper dans une ambiance tragi-comique.
J’ai eu moi-même la douloureuse expérience de constater que nombre de personnes supposées éduquées ne connaissent pas le ba-ba du droit, encore moins la hiérarchie des cours et tribunaux ni même les bases du code électoral pour construire les listes et comment on les élit ! Ainsi, lorsqu’on souhaite éduquer nos concitoyens et donner des leçons aux dirigeants, aux politiques et aux institutions on nettoie déjà devant sa porte pour ne pas donner l’impression de vouloir une chose (éduquer les masses) et son contraire (parler aux instruits ou nandités).
Il est grand temps pour nos médias de se remettre en question sur le plan de la qualité des émissions si l’on veut atteindre l’objectif d’éveil des consciences et notamment faire comprendre les enjeux de l’Assemblee Nationale. Avant de débattre sur les programmes que les candidats proposeront il est essentiel que le public comprenne pourquoi et comment certains doivent ou non être recalés, pourquoi la violence n’y réglera rien et encore moins un report des élections. Nous ne sommes pas encore à la présidentielle, c’est encore un autre enjeu et la configuration des forces changera sans doute alors ; ne perdons donc pas de temps sur cela.
Commençons par plus de discipline individuelle dans les débats, plus d’effort de pédagogie aussi, et alors peut-être qu’un jour nous pourrons inverser le cours des choses, cette chienlit qui s’installe.
DES REBELLES DU MFDC ARRÊTÉS À DAKAR, MERCREDI
Des individus présentés comme des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) ont été interpellés, mercredi à Dakar, jour du rassemblement organisé par la coalition de l’opposition Yewi Askan Wi
Dakar, 10 juin (APS) - Des individus présentés comme des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) ont été interpellés, mercredi à Dakar, jour du rassemblement organisé par la coalition de l’opposition Yewi Askan Wi, a annoncé, jeudi, le Porte-parole du gouvernement.
’’Oui, comme vous l’avez si bien entendu, des rebelles ont été effectivement arrêtés lors de cette manifestation’’, a déclaré Oumar Guèye, interpellé par un journaliste lors de la conférence de presse dénommée ’’Le gouvernement face à la presse’’’.
Des informations sur l’arrestestation à Dakar de deux membres du MFDC ont été rendues publiques par des médias sans être officiellement confirmées.
Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Oumar Guèye, a assuré que ’’des enquêtes sont en cours afin d’élucider leur présence et leurs véritables motivations’’.
Il avait à ses côtés le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, son collègue en charge de l’Éducation nationale, Mamadou Talla et le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion, Dame Diop.
Selon lui, ’’’ceux qui tentent de déstabiliser ce pays vont désenchanter’’, car, dit-il, ’’le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national’’.