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20 juin 2025
LA REACTION DU SYNPICS A LA SUSPENSION DE LA SEN TV ET DE ZIK FM
Le Synpics invite le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) au ‘’respect strict de la loi’’, et les éditeurs, opérateurs et diffuseurs chargés d’une mission de service public de l’information à se conformer aux décisions du régulateur
Dakar, 1er avr (APS) - Le Synpics invite le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) au ‘’respect strict de la loi’’, et les éditeurs, opérateurs et diffuseurs chargés d’une mission de service public de l’information à se conformer aux décisions du régulateur ou, au contraire, à les contester devant les juridictions compétentes.
Le CNRA a décidé jeudi de suspendre, pendant soixante-douze heures, la diffusion des programmes de la Sen TV et de Zik FM’’, du jeudi 31 mars à 18 heures au dimanche 3 avril à 18 heures’’.
Le régulateur invoque le non-respect de sa décision prise mardi, ‘’portant interdiction à la Sen TV et à Zik FM de faire animer les revues des titres et de presse par monsieur Ahmed Aïdara, à compter de la notification de la présente décision’’.
Il relève que malgré cette interdiction, M. Aïdara, élu maire de Guédiawaye aux dernières élections municipales, a ‘’fait les revues des titres et de la presse du 30 et du 31 mars 2022’’.
Dans une mise en demeure du 14 mars 2022, le CNRA avait appelé la Sen TV et Zik FM à ‘’prendre les dispositions [qu’il faut] pour mettre définitivement un terme aux violations de la réglementation par monsieur Ahmed Aïdara dans ses revues des titres et de la presse’’.
Réagissant à la décision du CNRA, le Synpics - le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal - exhorte les journalistes et les techniciens des médias à ‘’se conformer aux règles établies par le code de la presse et aux règles éthiques et déontologiques qui s’imposent à tout détenteur d’une carte nationale de presse’’.
Il invite aussi l’Etat du Sénégal à ‘’faire évoluer et élargir les bases de la régulation du secteur de la presse en l’adaptant aux réalités technologiques actuelles, en intégrant aussi bien le numérique que le digital’’.
Le Synpics déclare qu’il ‘’suit l’évolution de cette affaire et espère vivement que les intérêts des travailleurs seront sauvegardés par leur employeur’’.
Il rappelle que ‘’le journalisme est un métier régi par une charte, des codes et pratiques de portée universelle’’.
Le syndicat appelle aussi à garder à l’esprit que ‘’le Sénégal est un Etat de droit, organisé’’. ‘’La loi qui y prévaut est de portée générale. Elle doit être d’application impersonnelle, permanente, sans distinction aucune, dans les seules limites [qu’elle] prévoit’’, insiste-t-il.
Le Synpics souligne que ‘’le secteur des médias ne saurait en aucune façon constituer une zone de non-droit où un quelconque acteur peut s’extirper du domaine de la loi et des règlements en vigueur’’.
ALLO DAKAR NON-STOP
Les chauffeurs de taxis «Allo Dakar», accusés d’exercice illégal de transport, sont traqués sur l’axe Touba-Thiès-Dakar. Ce phénomène de transport périurbain reste toutefois la préférence d’une large frange de voyageurs à destination de Dakar, Saint-Louis
Alors que le Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (Custrs) menace de reprendre sa grève sur l’ensemble du territoire pour s’insurger contre la concurrence déloyale des véhicules particuliers et les tracasseries policières, les chauffeurs de taxis «Allo Dakar» sont traqués sur l’axe Touba-Thiès-Dakar. Ils sont accusés d’exercice illégal de transport. Ainsi, plus 300 véhicules de ce type de transport ont été immobilisés par l’Escadron de surveillance routière, basé à la caserne Waly Faye de Mbao (ex-Lgi), suite à une vaste opération menée sur l’autoroute Ila Touba. Tous ces véhicules sont actuellement mis en fourrière dans les locaux de la caserne de Mbao. Toutefois, dans la Cité du rail, ce phénomène de transport périurbain, très en vogue, reste aujourd’hui la préférence d’une large frange de voyageurs à destination de Dakar, Saint-Louis ou Mbour. Les usagers, de nos jours, ont fini par fuir la gare routière pour, disent-ils, «échapper à l’enfer des transports réguliers, avec souvent des véhicules obsolètes devenus presque des cercueils ambulants».
Au carrefour du quartier Som, des jeunes hommes, âgés d’une trentaine d’années, vont à l’assaut des taxis jaunes-noirs pour intercepter les voyageurs en route vers la gare routière, située à une vingtaine de mètres. «Dakar ! Dakar !», s’écrie un jeune homme qui veut attirer l’attention d’un voyageur assis à l’arrière du taxi. Le bonhomme court après le véhicule de couleur jaune-noire. Il ralentit, se range sur le rebord de la route et s’arrête net. Le jeune homme se précipite et ouvre la portière du taxi pour conduire le voyageur dans une rue où un chauffeur de taxi «Allô Dakar», en partance pour la capitale, cache sa voiture. Une Renault Dacia qui n’aura pas grand peine pour réunir, en un court temps, le nombre de clients requis lui permettant de pouvoir effectuer le trajet Dakar-Thiès. A peine sur la route, des éléments des Forces de l’ordre l’appréhendent à quelques mètres de l’entrée de l’autoroute à péage Ila Touba. Alors que certains réussissent à passer le check-point de la police à la sortie de la ville.
Aujourd’hui, ce type de transport fait le bonheur des usagers. Il y a la rapidité et le confort du Dacia. «Le parc automobile, au niveau de la gare routière de Thiès, est vétuste», se plaignent les voyageurs. Sans oublier «les nombreuses tracasseries que nous subissons avec les coxeurs». Assis confortement, calé sur son siège avant d’un «Allô Dakar», Ousseynou Sy voyage à bord de ces véhicules depuis presque 3 ans. «Quand je prends un «Allô Dakar», il m’emmène à ma destination en moins d’une heure parce qu’il passe par l’autoroute à péage. Le tarif du voyage est entre 2500 et 3000 F Cfa», signale-t-il. Avec une voiture «sept places» prise à la gare routière, il perdrait encore plus de temps, surtout qu’elle va passer par la route nationale où il y a des embouteillages monstres à Rufisque, Thiaroye et à l’entrée de Pikine. «Pis encore, déplore-t-il, la voiture «sept places» nous dépose à la gare des Baux maraîchers où nous aurons à recourir au service d’un taxi pour regagner le centre-ville, moyennant 2 à 3 mille F Cfa.»
Comme Ousseynou Sy, une grande frange des voyageurs en partance pour Dakar, Saint-Louis ou Mbour ont jeté leur dévolu sur ces «Allo Taxi». Ils fuient la gare routière pour échapper à l’enfer des transports réguliers, avec souvent des véhicules obsolètes devenus presque des cercueils ambulants. Sans compter les mille et un cas d’indiscipline caractérisée presque érigés en «loi» au sein de la communauté des chauffeurs et apprentis. Dans la Cité du rail, les populations ont, à leur grand bonheur, fini par adopter ces moyens de transports interurbains. De Dakar, Touba, Mbour à Kaolack, de Dakar à Saint-Louis, les voyageurs sollicitent leurs services.
Pourtant, le quotidien de ces «chauffeurs clandestins» n’est pas de tout repos, avec les tracasseries liées aux contrôles de routine des Forces de l’ordre qui les arrêtent pour le délit d’«exercice illégal de transport». D’ailleurs en 2019, 83 conducteurs de taxis «Allô Dakar» ont fait au moins un mois à la prison de Thiès pour «exercice illégal de transport de personnes», pour violation de la loi 2003-04 du 27 mai 2003 portant orientation et organisation du transport terrestre en son article 35. Cela n’a pas freiné leur explosion. Malgré cette condamnation et la traque des Forces de l’ordre, ces chauffeurs clandestins continuent à braver les interdits de l’autorité. Comme si de rien n’était !
VIDEO
L'ART DU ROMAN SELON MBOUGAR SARR
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est quoi être un romancier ? Que fait ce dernier à sa société ? Qu'est-ce qu'une fiction fait au réel, et inversement ? Comment les distingue-t-on ? Le lauréat du Prix Goncourt 2021 parle de sa quête quotidienne en tant qu'écrivain
SenePlus.com a organisé, jeudi 31 mars 2022 à L'Harmattan, une rencontre sur "Littérature, Culture et Consensus sociétaux" avec Mohamed Mbougar Sarr, le lauréat du prix Goncourt 2021, Abdoulaye Elimane Kane, Felwine Sarr, Elgas, Paap Seen, Penda Mbow, Alymana Bathily et plusieurs autres participants d'envergure.
Dans cet extrait, Mbougar Sarr interrogé par Elgas, s'épanche quelque peu sur son travail en tant que romancier face aux réceptions diverses et variées de la part des lecteurs.
par Jean-Baptiste Placca
UN SOUFFRE-DOULEUR SI COMMODE
Dans l’histoire commune à la France et à ses anciennes colonies, si l’on aime le meilleur, alors, il faut apprendre à accepter le moins bon, et même le pire, d’où peut aussi surgir le meilleur
À cette même heure, la semaine prochaine, nous serons à la veille du premier tour de la présidentielle, en France. Et c’en sera fini d’une campagne marquée, vue d’Afrique, par la déclaration d’un des candidats d’extrême-droite, faisant des Sénégalais des trafiquants d’un certain type de drogue. Il promet de les renvoyer chez eux, s’il était élu président. Comment comprendre cette déclaration, qui n’a pas offusqué que les Sénégalais ?
Dans les campagnes présidentielles, en France, les propos de ce type sont devenus un classique, ces dernières décennies. Dans une surenchère qui n’est, hélas, pas le monopole de la seule extrême-droite, l’Africain est un souffre-douleur bien commode, pour certains politiciens baignant dans la facilité et le mépris.
Certains se souviennent sans doute des déclarations de cette figure majeure de la vie politique française, qui disait pourtant vénérer Félix Houphouët-Boigny, et aimer l’Afrique et les Africains, mais n'avait pu s’empêcher de stigmatiser la famille africaine nombreuse, réputée fainéante et « profiteuse », accumulant des revenus mirobolants, grâce aux prestations sociales, et rendant les Français du voisinage fous, avec « les bruits et les odeurs ».
« Avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais chez nous, ça pose moins de problèmes », concluait Jacques Chirac, devant un vaste auditoire, en juin 1991, à Orléans. À ces propos font échos ceux que l’on a pu entendre, ces dernières semaines, sur les réfugiés ukrainiens, qui seraient plus acceptables, question de culture, que d’autres !
Face à un tel mépris, les générations africaines d’avant préféraient serrer les dents, pour ne pas exploser de colère. Les jeunes d’aujourd’hui, parfois, répliquent avec vivacité, ou alors, traitent à leur tour par le mépris ce qu’ils perçoivent comme de la duplicité, puisqu’on leur fait, croire qu’on les adore, lorsqu’ils se nomment Mbappé, Benzéma, Kanté, Tchouameni, et portent haut les couleurs de la France, mais que l’on stigmatise leurs frères et sœurs, qui ont eu moins de chance. Comme si le Pogba qui joue pour la Guinée était moins homme que le Pogba qui joue en équipe de France.
Le gouvernement malien dominé par les militaires a ordonné aux télévisions privées de refuser de diffuser des vidéos de l'opération militaire française antijihadiste Barkhane vantant son action
Le gouvernement malien dominé par les militaires a ordonné aux télévisions privées de refuser de diffuser des vidéos de l'opération militaire française antijihadiste Barkhane vantant son action.
Ces instructions sont données alors que Barkhane a entamé son désengagement total de ce pays en raison de l'animosité apparue entre le Mali et la France ces derniers mois.
Elles visent des spots montrant pour les uns l'engagement commun des soldats français et maliens au combat, pour d'autres l'action de Barkhane en direction des populations, avec le don de nourriture ou la construction d'écoles.
Barkhane "conduit depuis quelques semaines sur des médias maliens une campagne de promotion de son action au Mali", dit le gouvernement dans un courrier adressé à l'Association des télévisions libres (Amatel) et circulant depuis jeudi sur les réseaux sociaux.
Le gouvernement juge une telle diffusion "inopportune au moment où notre opinion nationale porte un jugement des plus critiques sur l'intervention française".
Le gouvernement demande à Amatel d'ordonner à ses membres de "refuser toute souscription pour une diffusion sur leurs antennes des éléments de la campagne de propagande initiée par Barkhane".
Un responsable de l'état-major français a indiqué à l'AFP que ces vidéos défendaient "le bilan de Barkhane" et faisaient l'objet d'un contrat en cours depuis plus d'un an.
Il a dit ne pas savoir quelles conséquences auraient les directives du gouvernement malien. Les termes du contrat ne sont pas connus.
La France et ses partenaires européens viennent d'annoncer leur retrait militaire du Mali, en invoquant les "multiples obstructions" de la junte malienne ayant pris le pouvoir à la faveur de deux coups d'Etat en 2020 puis 2021.
Au cours des derniers mois sont arrivés au Mali de nombreux renforts présentés par les autorités maliennes comme des instructeurs russes et par les Occidentaux comme des mercenaires.
Militairement présente depuis 2013 au Mali, la France s'est donné six mois pour retirer ses forces du pays, tout en poursuivant la traque ciblée des principaux responsables jihadistes.
L'UCS RÉFUTE SON ADHÉSION AU SEIN DE YAW
Il s'agit de rumeurs infondées savamment entretenus pour ternir l'image de notre leader Abdoulaye Baldé. Très prochainement, le Conseil Exécutif procédera à l'évaluation de notre compagnonnage avec la majorité présidentielle - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l'Union centriste du Sénégal daté du vendredi 1er avril, démentant l'adhésion de son leader Abdoulaye Baldé au sein de la coalition électorale d'opposition, Yewwi Askan Wi.
"Faisant suite aux fausses rumeurs répétitives notées ces derniers jours sur les réseaux sociaux annonçant l'adhésion du président Abdoulaye Baldé à la coalition Yewwi, l'Union centriste du Sénégal (UCS) tient à informer ses adhérentes et ses adhérents d'ici et de la Diaspora, en plus de l'opinion nationale et internationale, qu'il s'agit de rumeurs malsaines et infondées savamment entretenus pour ternir l'image de notre leader Abdoulaye Baldé.
En effet, notre parti a toujours été et demeure un parti organisé où les décisions se prennent ensemble après un large débat démocratique.
Pour rappel, aux dernières élections territoriales du 23 janvier 2022, l’UCS est sorti de BBY à Ziguinchor et, compte tenu de la nature de ces élections, a laissé l’initative à ses adhérentes et adhérents des autres localités du pays de choisir librement leur alliance selon les enjeux et l’intérêt de leur localité.
Au sortir de ces élections territoriales, la coalition UCS Mboolo a gagné sept (7) communes et obtenu plus de cinq cent (500) conseillers élus municipaux et départementaux.
À ce titre l' UCS avec sa coalition UCS Mboolo félicite ses nombreux élus municipaux et départementaux parmi lesquels des maires, des adjoints au maires et des secrétaires élus un peu partout au Sénégal.
Il est clair que notre parti avec sa coalition UCS mboolo constitue une réalité politique incontestable au Sénégal. Nous sommes la 2ème force politique dans la région de Ziguinchor et demeurons très forte à Kolda et à Sédhiou. Le parti est aussi dynamique dans plusieurs autres localités du pays et au niveau de la Diaspora.
Très prochainement, la réunion du Conseil exécutif de l'UCS procédera à l'évaluation pointue de notre compagnonnage avec la majorité présidentielle, afin de mieux apprécier les perspectives et échéances à venir.
Le porte-parole national
Aboubacar Diassy"
MULTIPLE PHOTOS
LA NÉCESSITÉ D'INTRODUIRE LES LANGUES NATIONALES DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF
Retour sur la conversation organisée par SenePlus jeudi 31 mars à Dakar autour du thème "littérature, culture et consensus sociétaux", avec nombre d'intervenants de renom dont Mohamed Mbougar Sarr, Felwine Sarr, Elgas, Penda Mbow, entre autres
Retour sur la conversation organisée par SenePlus jeudi 31 mars à Dakar autour du thème "littérature, culture et consensus sociétaux", avec nombre d'intervenants de renom dont Mohamed Mbougar Sarr, Felwine Sarr, Elgas, Penda Mbow, entre autres, dans le journal de VOA Afrique. Élément à écouter à partir de 22 minutes 33 secondes.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
L’ÈRE MACKY
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans le Sénégal d’aujourd’hui, un constat s’impose : tout est sujet à tiraillement et on assiste à de sempiternels recommencements. Nous tenons des débats passionnés sur des sujets secondaires
En 2011, je fus un des compagnons de Macky Sall, président de l’Alliance pour la République (APR) et candidat à la présidence de la République du Sénégal. Je fus le compagnon appelé pour aider à définir et structurer une communication politique qui tardait à prendre son envol.
De la première université d’été de la COJER (Coordination des Jeunes Républicains) à Mbodiène en 2011, au premier mandat du président, en passant par la campagne électorale présidentielle, mon cœur a battu au rythme des faits et gestes de ces hommes, de ces femmes que j’ai rencontrés et côtoyés de si près et dont les trajectoires ont connu des bonheurs divers.
Souvent quand je repensais à l’histoire du Sénégal, je revoyais ses illustres fils, ceux qu’on n’oublie pas. J’avais une pensée particulière pour le président Senghor qui savait si bien décrire une image que les autres ne pouvaient pas forcément voir. Ne disait-il pas dans les années 70 qu‘en l’an 2000 Dakar serait comme Paris ? Point de statistiques, ni de longues explications, juste une image ! Une image aseptisée dont nous parlaient déjà nos immigrés, ouvriers dans les usines d’automobiles du Havre, de Poissy ou de Flins, qui revenaient en vacances dans leur Fouta natal. Dans cette phrase devenue célèbre, Senghor s‘affirmait déjà, comme un grand communicant de l’optimisme, - d’aucuns diraient de l’arrogance, ou même de la naïveté –. Dans l’imagination d’une situation meilleure, Dakar serait comme la ville des Lumières et la date de cette mutation serait l’an 2000.
Cette image, Senghor la chantait avec ses mots choisis, avec sa politique d’éducation, avec sa politique culturelle, avec son amour pour les sciences, etc.
En pensant donc à cet illustre homme du Sénégal, je me félicitais que la croisée des chemins me donnât une occasion, une opportunité de participer à l’histoire future de ce pays. Nul besoin de dire combien ce sentiment était exaltant !
Dix ans plus tard, - mars 2012 - mars 2022 - que retiendra-t-on de ce que fit mon candidat ? En relisant les premières pages de Yoonu Yokkute* - devenu depuis lors PSE - je notais le chemin parcouru.
Des trois cibles prioritaires à l’époque, - monde rural, femmes, jeunesse - il aura engrangé de belles réussites sur le monde rural et avec les femmes, seule la cible jeunesse aura souffert de manque de résultats malgré les injections massives d’argent.
Des cinq axes retenus d’alors :
• Mettre fin aux injustices sociales,
• Assurer les bases économiques du développement,
• Atteindre une meilleure productivité,
• Devenir un modèle de démocratie efficace,
• Garantir la paix, la sécurité, la stabilité et promouvoir l’intégration africaine.
Ses fortunes furent diverses. Macky aura assurément réduit la fracture sociale et jeté les bases économiques du développement. Les programmes PUDC, PUMA, Promovilles, CMU, bourses familiales ont fait un bien fou au monde rural et ont changé la vie de plusieurs de nos citoyens. L’équité territoriale devient peu à peu une réalité. L’écart abyssal entre villes et campagnes d’alors, se comble petit à petit. L’eau arrive un peu partout et l’électricité rurale devient une réalité pour beaucoup de nos compatriotes « des champs ». Les coupures intempestives d’électricité de 2011, ne sont plus que de mauvais souvenirs. En ce qui concerne les routes, je peux me rendre de Dakar à Cas-Cas dans le Fouta, sans jamais quitter le bitume, et en un temps record. Le pays a connu des avancées majeures en termes d’infrastructures. Il lui faudra encore cravacher pour une meilleure productivité agricole, pour nous assurer une autosuffisance alimentaire longtemps due. La démocratie restera un point noir de son bilan. Sous ses dix ans de présidence, elle aura reculé au Sénégal. Nous sommes passés de « démocratie imparfaite », en « régime hybride » à partir de 2019. Elle aura aussi reculé presque partout ailleurs, dans le monde durant cette période. Le Rwanda que nous admirons tant, et que nous citons volontiers en modèle, trône à la 34e place africaine selon l’indice démocratique*, soit plus de 20 places derrière nous !
Le président Sall est assurément un bâtisseur. Dans la lignée de Wade, il aura profondément transformé l’intérieur du pays. On pourra lui reprocher pèle mêle, les modalités d’exécution de ses projets, l’inefficience de la dépense, mais indéniablement des programmes sont réalisés et des résultats obtenus. À propos des routes qui sillonnent le Fouta par exemple, leurs habitants vous diront : qu’importe qui les réalise, pourvu qu’elles soient faites. Elles nous permettent de nous désenclaver et c’est ce que nous demandons. N’est-ce pas là l’essentiel pour eux ? Le quoi qu’il en coûte macronien fait des émules.
Il faut avoir la nuque bien raide pour continuer, malgré les critiques souvent féroces, à engager les travaux d’infrastructure commencés ça et là : hier l’autoroute à péage, aujourd’hui le pont de Foundioune et, demain celui de Marsassoum. Le président maintient la cadence.
Plus proche de nous, dans le Sénégal d’aujourd’hui, un constat s’impose : tout est sujet à tiraillement et on assiste à de sempiternels recommencements. D’éternels travaux de Sisyphe avec des rochers en coton engendrant des rotations plus rapides. Nous tournons en rond autour des mêmes sujets : fichier électoral, parrainages, calendrier d’élections, affaires de moeurs. Nous tenons des débats vifs et passionnés sur des sujets secondaires comme si nous avions peur des vrais sujets qui concernent la vie des gens, des sujets auxquels nous devrions apporter des réponses si nous ne voulons pas continuer à voir ce beau pays sombrer.
La guerre en Ukraine a renchéri le coût de notre vie et a mis à nu notre dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur, tout comme le Covid avait mis à nu la fragilité de notre système de santé. Il aura fallu une pandémie et une guerre pour démonter les slogans tels que l’autosuffisance alimentaire. Jamais nous ne pensons que c’est collectivement que nous devons affronter les problèmes. Pourtant c’est dans des moments d’émotions fortes que nous avons montré notre force, et exprimé notre belle cohésion nationale. Quand une peur immense s’est abattue sur notre pays, comme partout ailleurs dans le monde, nous avons, sans moufter fait front commun, abandonnant notre chère liberté individuelle dans les mains d’un président auquel pourtant, la plupart d’entre nous ne faisait jusqu’alors guère confiance. L’opposition a accouru au palais pour prêter main forte à un président dans ses habits d’autorité comme rarement ce fut le cas. L’union sacrée face au Covid-19 fut le message à la nation. L’autre moment fort eut lieu lorsqu’une immense clameur, s’éleva de la fournaise du stade d’Olembe à Yaoundé là-bas au Cameroun, quand Sadio Mané, de rage transperça les filets égyptiens pour nous offrir une première Coupe d’Afrique des Nations si longtemps attendue. Dans les rues de toutes les villes du Sénégal, ce furent des déferlantes mugissantes de gens jetées par milliers dans les rues. Une ferveur incroyable s’empara du pays. C’était la fête partout. Jamais visages ne furent autant épanouis, jamais rancœurs ne furent autant tues. Les embrassades, les félicitations fusaient de tous bords. Des gens que je n’avais jamais vus se jetèrent dans mes bras, tant elles étaient transportées de joie et de bonheur. La liesse fut collective, et réelle. À part ces moments disais-je, chacun se la joue perso. Les coalitions fleurissent çà et là, véritables phalanstères bourrés de disputes, de coups tordus et qui ne tiennent que parce que chacun des membres a la certitude de perdre, s’il y va seul. Les alliances se font au gré des intérêts et de sordides calculs où le moi occupe une place centrale. Les menaces récurrentes de brûler le pays sont proférées et tiennent lieu de débats. Sur les ondes, les chaines de télévision et dans la presse écrite, notre vie publique n’en finit plus de caboter dans des mangroves de plus en plus nauséabondes. Pire, plus personne ne s’offusque de cette atmosphère délétère.
Le président a une bonne occasion de s’élever au dessus de la mêlée, de rendre caducs ces challenges qui empoisonnent la vie nationale. François Bayrou n’a-t-il pas offert sa signature de parrainage à des partis extrémistes, qu’il combattait par ailleurs, juste pour qu’ils puissent être présents dans le jeu électoral ? Quel beau geste de démocrate ! Pourquoi le président n’enverrait-il pas un signe similaire ? Lui qu’on accuse d’utiliser le parrainage, pour éliminer des adversaires.
Ensemble, faisons taire les récriminations diverses des uns et des autres, apaisons le climat dans le pays pour qu’ensemble on le construise. Il le mérite. Tel doit être notre seul et unique credo.
Dr Tidiane Sow est coach en Communication politique.
Notes :
Yoonu Yokkute : Programme de campagne en 2012
PSE : Plan Sénégal Emergent
Indice démocratique : Source : The Economist Intelligence Unit
L'AFFAIRE MISS SENEGAL, AMINA BADIANE À NOUVEAU DANS LE VISEUR DE LA JUSTICE
Du neuf dans l’affaire Miss Sénégal 2020. Le procureur de la République a retourné le dossier à la Sûreté urbaine (SU), qui l’avait bouclé et transmis au parquet
Du neuf dans l’affaire Miss Sénégal 2020. Le procureur de la République a retourné le dossier à la Sûreté urbaine (SU), qui l’avait bouclé et transmis au parquet.
Selon le parquet, les policiers se sont trompés de sujet d’enquête.
En effet, la SU s’est intéressé à l’affaire de viol présumé alors que le procureur avait demandé l’ouverture d’une enquête sur les faits supposés d’apologie du viol reprochés à Amina Badiane, l’organisatrice du concours Miss Sénégal.
Cette dernière avait déclaré qu’une fille violée est en partie responsable de son viol. « Kuniou fi violé yow la nekh », clamait-elle.
Elle réagissait aux accusations de la lauréate 2020, Ndèye Fatma Dione, selon lesquelles elle a été sexuellement abusée dans le cadre des activités liées à son sacre.
VIOL, PÉDOPHILIE ET DÉLINQUANCE SEXUELLE, LE MAL PERSISTE
L’étudiante de l’Université de Saint-Louis Seynabou Kâ Diallo a été sauvagement assassinée. Son petit ami Yahya Seck alias Prince a été arrêté parce que suspecté d’être l’auteur du crime ou de l’assassinat, en fonction de la qualification qui sera retenu
L’étudiante de l’Université de Saint-Louis Seynabou Kâ Diallo a été sauvagement assassinée. Son petit ami Yahya Seck alias Prince a été arrêté parce que suspecté d’être l’auteur du crime ou de l’assassinat, en fonction de la qualification qui sera retenue par le maître des poursuites.
Il est également avancé l’information selon laquelle, elle serait enceinte. En tout état de cause, sa mort tragique réveille des souvenirs pas lointains du tout de crimes similaires contre notamment de jeunes femmes, de la part de proches en qui elles plaçaient beaucoup de confiance. Une situation grave qui a fait réagir les autorités en la personne de la Ministre de la femme, de la famille, du genre et de la Protection des enfants, Ndèye Saly Diop Dieng.
Remercions au passage les autorités judiciaires, elles qui travaillent dans l’ombre et qui ont en charge la mission délicate de la traque des délinquants. La promptitude avec laquelle ils ont arrêté un suspect est à saluer. Cela démontre leur efficacité et le fait que ces criminels notamment sexuels doivent avoir du souci à se faire. En effet, en mai 2019, la fille du DG de l’ADL a aussi été violée et tuée à Tambacounda dans les mêmes conditions macabres par un proche de la famille qui, après son crime, participait activement aux recherches et était, en apparence, dans la compassion vis-à-vis de la famille.
Nous avons ainsi, malheureusement, une répétition de ces genres de crimes. Des enseignants de l’école publique ou des maîtres coraniques et d’autres catégories de citoyens de tous âges et de toutes conditions, s’en prennent à des jeunes, à des déficientes mentales même. Les faits divers à ce propos font les choux gras de la presse et cela, quotidiennement. Il y a une tendance, vicieuse, à s’en prendre à d’innocentes personnes notamment de jeunes filles et même parfois à des adultes, comme cela a été le cas à Rufisque où en bande organisée, des malfrats s’en prenaient à des femmes. Même une policière serait parmi les victimes. Il est alors curieux de constater que la criminalisation du viol au Sénégal dont la loi a été publiée en janvier 2020 dans le Journal officiel n’a pas du tout dissuadé les délinquants sexuels.
On peut ainsi parler d’objectif non-atteint même si ce n’est pas forcément la faute des autorités. Car, dans l’exposé des motifs devant criminaliser les viols et les actes de pédophilie, il est clairement spécifié que ‘’Les victimes en sortent traumatisées, humiliées, déshonorées et parfois stigmatisées. Elles en gardent souvent les séquelles toute leur vie. Ces souffrances sont à la fois physiques et psychologiques. allant des maladies sexuellement transmissibles aux troubles du comportement, en passant par Ia grossesse et la perte de l’estime de soi’’. Constat ne pouvait être plus juste. Mais, force est de reconnaitre que le remède n’est pas efficace. Comme d’ailleurs, la loi de janvier 1999 renforçant la répression, n’avait pas, à l’époque, servi à apeuré les délinquants.
Alors, il est utile que la prévention soit davantage renforcée comme l’est la répression. Les autorités concernées doivent, en intelligence avec les autorités judiciaires et les médias, travailler sur un plan d’action dans un souci de plaidoyer et de sensibilisation aussi bien des victimes potentielles que des auteurs potentiels.
Car, force est de reconnaître que les questions sexuelles étant largement taboues chez nous, on en parle pas assez. Et face à la paupérisation grandissante de pans entiers de la société du fait de facteurs conjoncturels et structurels, de plus en plus de jeunes filles versent dans le libertinage et la prostitution. Ce qui, au demeurant, encourage les prédateurs à penser que toute personne rencontrée est une cible.
Il faudrait que désormais, cette question soit inscrite au rang de priorité nationale et que des actions conséquentes soient envisagées notamment pour expliquer à ceux qui seraient tentés, qu’ils risquent de gâcher leurs vies et celles de leurs victimes.