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9 septembre 2025
RENÉ CAPAIN BASSENE ET CÉSAR ATOUTE BADIATE ÉCOPENT DE LA PERPÉTUITÉ
Attendu aujourd’hui, le verdict du procès du massacre de Boffa Bayotte est tombé ce lundi 13 juin. René Capain Bassene, Oumar Ampoi Bodian et César Atoute Badiate sont condamnés à perpétuité.
Attendu aujourd’hui, le verdict du procès du massacre de Boffa Bayotte est tombé ce lundi 13 juin. René Capain Bassene, Oumar Ampoi Bodian et César Atoute Badiate sont condamnés à perpétuité. Les autres sont acquittés
Rappeler que le tribunal de Grande instance de Ziguinchor, qui avait retenu 14 chefs d’inculpation dont association de malfaiteurs, participation à un événement insurrectionnel, assassinat, tentative d’assassinat et séquestration, vol en réunion avec usage d’armes et de violence, la détention illégale d’armes de la première catégorie et la complicité d’assassinat, avait jugé César Atoute Badiate par contumace.
En 2018, 14 bûcherons ont été tués dans la forêt de Boffa Bayotte, dans la région de Ziguinchor.
MASSACRE DE BOFFA BAYOTTE, LE VERDICT ATTENDU
Le verdict du procès des auteurs présumés du massacre de Boffa Bayotte est attendu aujourd’hui. Le tribunal de Grande instance de Ziguinchor avait retenu 14 chefs d’inculpation. Et César Atoute Badiate a été jugé par contumace
Le verdict du procès des auteurs présumés du massacre de Boffa Bayotte est attendu aujourd’hui. Le tribunal de Grande instance de Ziguinchor avait retenu 14 chefs d’inculpation. Et César Atoute Badiate a été jugé par contumace. Bès Bi revient sur cette douloureuse affaire qui avait secoué l’espace public sénégalais.
Les présumés auteurs du massacre de Boffa Bayotte seront fixés sur leurs sorts ce lundi. En effet, après le procès qui s’est tenu sur plusieurs jours, le tribunal avait fixé son délibéré au 13 juin. Les accusés comparaissaient, pour 14 chefs d’inculpation dont association de malfaiteurs, participation à un événement insurrectionnel, assassinat, tentative d’assassinat et séquestration, vol en réunion avec usage d’armes et de violence, la détention illégale d’armes de la première catégorie et la complicité d’assassinat, seront donc fixés sur leurs sorts ce lundi.
Pour rappel, le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, c’est-à-dire la prison à vie, à l’encontre de 11 des 13 personnes accusées du meurtre de 14 bûcherons en 2018, dans la forêt de Boffa Bayotte, dans la région de Ziguinchor. « La peine capitale est abolie au Sénégal. C’est pourquoi je demande la réclusion criminelle à perpétuité », avait déclaré le procureur près la chambre criminelle du Tribunal de grande instance. Il avait aussi requis une peine d’emprisonnement ferme de deux ans pour deux d’entre eux, pour détention illégale d’armes à feu.
Deux personnes avaient été mises en liberté provisoire depuis le 28 janvier et 10 autres prévenus avaient obtenu un non-lieu et étaient remis provisoirement en liberté après quatre années passées en détention préventive.
Mandat d’arrêt contre César Atoute Badiate
On se rappelle également que le Parquet avait réclamé le maintien du mandat d’arrêt décerné au chef rebelle, César Atoute Badiate, l’un des leaders du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (rébellion), jugé par contumace dans cette affaire. Concernant les avocats de la partie civile, ils avaient réclamé 20 millions de FCFA en guise de dommages et intérêts pour chacune des familles des 14 bûcherons tués le 6 janvier 2018.
Les familles des détenus exigent la libération de leurs proches
Il faut, à ce propos, signaler que 72 heures avant la date du délibéré, les familles des accusés avaient fait une sortie pour exiger la libération de leurs proches. Selon eux, « toutes ces personnes arrêtées et emprisonnées dans le cadre de la tuerie de Boffa Bayotte sont innocentes et ne sont que des victimes d’une injustice », avait déclaré Ousmane Sané, porte-parole des familles des détenus dans l’affaire Boffa Bayotte. « Ils ont arrêté des innocents et nous l’avons toujours dit et affirmé depuis le départ. Nous demandons tout simplement que ces derniers soient libérés pour qu’ils puissent nous revenir tranquillement », avait-il ajouté. M. Sané avait, en outre, accusé le procureur d’avoir refusé de livrer des permis de visite aux proches des détenus.
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LA SORTIE DU GUIDE RELIGIEUX MAME THIERNO BIRAHIM MBACKE ET LE DÉPART DE MAÎTRE MOUSSA DIOP DE YAW A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE LUNDI
Les quotidiens parus ce lundi 13 juin commentent dans leur ensemble la sortie du guide religieux Mame Thierno Birahim Mbacké qui s'est prononcé sur des sujet de l'actualité politique et la sortie fracassante du maître Moussa de Diop de la coalition YAW
Les quotidiens parus ce lundi 13 juin commentent dans leur ensemble la sortie du guide religieux Mame Thierno Birahim Mbacké qui s'est prononcé sur des sujet de l'actualité politique et la sortie fracassante du maître Moussa de Diop de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi. Ecoutez la revue de presse présentée par Fabrice Nguéma sur Zik Fm.
Report de la visite du chef de l’Etat à Kolda et Sédhiou
Il y a de fortes chances que la visite du chef de l’Etat à Kolda et Sédhiou le week-end prochain soit reportée à une date ultérieure. Pour cause, d’après nos sources, le Président Sall ne souhaite pas être en contradiction avec la loi électorale qui interdit toute propagande durant la période de précampagne qui a démarré depuis vendredi passé. Même si la décision n’est pas encore officielle, tout porte à croire que le Président va renvoyer cette visite. Car, même les tournées économiques des autorités sont visées par le régulateur qui interdit à la presse de les couvrir. Le Président Sall était attendu à Kolda vendredi dans la matinée pour lancer les travaux de l’aéroport, du bitumage de la route Kolda-Salikégné et de celle de Kolda-Pata avant de remettre du matériel agricole aux paysans. Le lendemain, il devait se rendre à Sédhiou pour l’inauguration de l’hôpital régional et le pont de Marsassoum.
Interpellation d’une bande de voleurs à Mbour
Les populations du département de Mbour peuvent enfin dormir du sommeil du juste. Les limiers de Mbour ont mis fin aux agissements d'une redoutable bande de voleurs armée. Spécialisés dans le vol de bétail, O. Ka et ses amis sont tombés dans les filets de limiers conduits par le commandant Loum. Tout est parti d’une déclaration d’une série de vols à main armée commis la nuit par des individus qui habitent le village de Sinthiou Mbadane Peulh, a appris Dakaractu Mbour. Ainsi, la police a lancé la traque des voleurs de bétails. Ils commencent l’enquête par le cambriolage au domicile d'un certain Pape Massane Diop, dans la nuit du 07 au 08 où plusieurs moutons ont été emportés. Les indices donnés par la victime ont permis l'interpellation de O. Ka âgé de 21 ans et habitant à Sinthiou Mbadane. Devant le feu roulant des questions des enquêteurs, O. Ka a balancé les noms de ses acolytes. Il s'agit de M. Diallo né à Kédougou, M. Kandé âgé de 25 ans et né à Sinthiou Mbadane, Ameth Ka âgé de 17 ans et né à Sinthiou Mbadane, Djoubirou Dia né à Kaolack, Worme Dieng et O. Ka. Au moment de leurs interpellations, les présumés malfaiteurs étaient en possession de deux cornets de chanvre Indien, de machettes et d’une moto Jakarta qu’ils utilisaient pour la reconnaissance. Cette grande opération du commissaire Baïdy Sène a été facilitée par l’implication des éléments du poste de Diamaguène et de Saly. Ils sont en garde-à-vue au poste de police de Diamaguène de Mbour où l'enquête suit son cours.
Colère à l’Institut National de Pédologie
Les travailleurs de l’Institut National de Pédologie du Sénégal (Inps) menacent d’aller en grève les jours à venir. Face à la presse samedi dernier, Waly Ngor Sarr et ses camarades accusent le Directeur de l’Inps de manœuvrer contre les intérêts des travailleurs. A en croire M. Sarr, les travailleurs seront en mouvement d’humeur, car le directeur est en train de saboter l’Institut et de menacer les syndicalistes. D’ailleurs, il a récemment servi une demande d’explication et une convocation de la gendarmerie au secrétaire général adjoint du syndicat. Pour améliorer leurs conditions de travail, souligne Waly Ngor Sarr, le chef de l’Etat a signé le décret régissant l’établissement et le statut des travailleurs de l’Institut National de pédologie. Mais, se désole-t-il, le directeur n’a pas permis à la commission de régulariser les agents qui n’avaient pas fourni tous les documents nécessaires. Il accuse le directeur de s’être enfermé dans son bureau pour opérer des choix et privilégier ses hommes. Face à cette situation, Waly Ngor Sarr demande au président de la République d’exiger l’application de son décret. En tout cas, les travailleurs sont déterminés à aller au front pour le respect intégral du décret.
Le maire de Ziguinchor zappé
C’était la fête du football hier à Ziguinchor. Mais, le grand absent de ces festivités (le Casa Sports recevait son trophée et accueillait le passage du trophée de la coupe d’Afrique) est le maire de Ziguinchor. Il a été zappé aussi bien par le gouverneur pour le passage du ministre des Sports avec la coupe d’Afrique que par les dirigeants du Casa Sports, en l’occurrence son président Seydou Sané. Ousmane Sonko a confié aux médias qu’il n’a reçu ni un coup de fil, ni une invitation. D’où sa décision de ne pas prendre part aux cérémonies. «Le minimum, c’était de m’inviter», se désole l’édile de Ziguinchor. «Partout où le trophée de la coupe d’Afrique est passé, le gouverneur a informé le maire, sauf à Ziguinchor», a indiqué Ousmane Sonko qui pense qu’après la politique, «on doit être républicain». Le maire de Ziguinchor rappelle que le Casa sports n’est pas un instrument politique. D’ailleurs, il précise qu’il n’a jamais parlé de politique avec le Casa sports. «Qu’on arrête de politiser le Casa sports», a déclaré Sonko. Malgré cela, il a réuni le Conseil Municipal qui a octroyé une prime spécial de 20 millions Fcfa au Casa Sports sacré de Champion du Sénégal.
Colère des retraités
L’Association des Retraités Veufs, Veuves et Orphelins du Sénégal (Arvvos) que dirige Demba Wellé Diop hausse le ton pour déplorer les retards permanents du paiement des pensions et les tracasseries que subissent leurs pairs pour se soigner aux centres médico-sociaux. Dans un communiqué reçu à «L’As» M. Diop réclame une refonte du système sanitaire au Sénégal mais aussi le toilettage des textes de l’Ipres, en impliquant davantage les retraités au Conseil d’administration.
Cri du cœur des agents municipaux de Guédiawaye
Les agents municipaux de la Ville de Guédiawaye réclament leur part des parcelles à usage d’habitation suite au déclassement de la bande des filaos. Ils demandent aux autorités administratives et locales de respecter la décision du chef de l’Etat qui a demandé leur prise en compte dans ce projet de lotissements, lors d’une séance de discussions entre lui et les populations de Guédiawaye à travers le concept «Jokko ak Macky». Meissa Wally Ndione rappelle que la promesse est une dette.
Démission de Lamine Guèye de la République des Valeurs
Le parti République des valeurs (Rv) est en eaux troubles à Pikine. En effet, son coordonnateur départemental Lamine Guèye, qui a organisé un rassemblement samedi dernier, a annoncé officiellement son départ du parti de Thierno Alassane Sall et la création de son mouvement. Lamine Guèye est remonté contre son mentor à cause de son mutisme sur les attaques répétitives de certains membres de son parti. Ainsi, M. Guèye a mis en place le mouvement «Xal Yonn» pour annoncer son intention de continuer son combat politique avec la jeunesse dans l’opposition.
Lamine Guèye va-t-il rejoindre BBY ?
Restons sur ce départ de Lamine Guèye des rangs de la Rv pour dire qu’il se garde de clarifier sa position pour les Législatives. Pour le moment, il n’a pas décliné l’identité de la coalition que son mouvement va soutenir, même si certains de ses désormais anciens camarades de parti soutiennent qu’il est en pourparlers avancés avec la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) avec la médiation du maire de Djidah Thiaroye Kaw, Mamadou Guèye. Mais, son entourage bat en brèche ces allégations et soutient qu’il est démarché par des responsables de l’opposition. Lamine Guèye brouille ainsi les cartes.
Litige foncier à Diamaguène Sicap Mbao
Le feu couve à Diamaguène Sicap Mbao, à cause d’un litige foncier qui oppose la famille Maréga et un promoteur immobilier. Ainsi, 150 familles de cette localité qui craignent la tournure de l’affaire demandent au chef de l’Etat de prendre ses responsabilités pour départager les deux parties.
Explosion d’un poteau électrique à Diamaguène Sicap Mbao
Les habitants du quartier Médina Marène 02 de la commune de Diamaguène Sicap Mbao sont dans le désarroi actuellement. A l’origine, l’explosion d’un poteau électrique qui a détruit certaines installations électriques dans les concessions. Les populations interpellent le directeur général de la Senelec.
Le gouverneur de Dakar sur la précampagne
D’habitude, seul le Conseil national de Régulation de l'Audiovisuel (Cnra) publiait un communiqué pour rappeler aux médias que pendant la période de précampagne d’une élection, il est interdit toute couverture d’activité de propagande politique. Cette fois ci, le gouverneur de Dakar s’en mêle. Dans un communiqué, il rappelle la publication du Cnra qui souligne les différentes phases du processus électoral, notamment la précampagne qui s'étend du vendredi 10 juin au samedi 09 juillet 2022. Selon le gouverneur de Dakar, le législateur entend par acte de propagande déguisée, entre autres, «toute manifestation, ou déclaration publique de soutien à un candidat, ou à un parti politique ou coalition de partis politiques, faite directement ou indirectement par toute personne ou association ou groupement de personnes quels qu'en soient la qualité, la nature ou le caractère». Ainsi, le chef de l’Exécutif régional invite l'ensemble des acteurs du processus électoral à veiller au respect de cette disposition sur toute l'étendue du territoire régional.
Violation de la précampagne
Restons sur cette précampagne électorale pour dire que malgré les rappels du Cnra, la presse a toujours outrepassé ces dispositions du code. En témoignent les différents rapports de l’organe de régulation après chaque élection. Pour preuve, le week-end a été riche en activités politiques comme la rencontre des enseignants républicains, avec comme modératrice Mimi Touré, la conférence de presse de Me Moussa Diop qui quitte Yaw, la rencontre des jeunes progressistes présidée par le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse etc. Pourtant, ces activités propagandistes sont bien relayées par les médias malgré l’entrée en vigueur de la période de précampagne depuis vendredi.
Par Cheikh Guèye
AU PRESIDENT MACKY SALL
Le RASA est une nouvelle initiative essentielle d’institutions africaines et internationales de renom
Les initiateurs du Rapport Alternatif sur l’Afrique (RASA) vous présentent leurs hommages déférents et vous félicitent de votre accession à la présidence de l’Union Africaine.
Le RASA est une nouvelle initiative essentielle d’institutions africaines et internationales de renom (Enda Tiers Monde, Forum du Tiers Monde, CODESRIA, TRUSTAFRICA, Institut International pour la Démocratie et l’Assistance Électorale (IDEA), l’AFARD (Réseau des femmes africaines pour la recherche et le développement), l’Institut des Futurs Africains (IFA), Fondation Rosa Luxembourg, LEGS AFRICA, l’Alliance pour la Refondation de la Gouvernance en Afrique (ARGA), West Africa Think tank (WATHI), Institut Africain de la Gouvernance (IAG), Initiative de Prospective Agricole et Rurale (IPAR), etc.).
L’initiative constitue une réponse à un enjeu fondamental auquel les dirigeants que vous êtes, sont confrontés au moment de l’élaboration des politiques visant à sortir les pays du continent africain de la « trappe à pauvreté » dans laquelle les destinent les anciennes et nouvelles « puissances », les institutions financières et commerciales internationales, les firmes multinationales.
Monsieur le Président de l’UA, ce numéro Un du RASA, dont l’élaboration a démarré avant la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, est lancé dans un contexte sanitaire et économique qui convie à une lecture renouvelée de la géopolitique mondiale marquée par les escarmouches de la guerre économique entre les États-Unis d’Amérique et la Chine et le retour d’un néoprotectionnisme déguisé et de l’égoïsme des appareils d’État des pays « riches ». Dans ce moment de recomposition des « équilibres » mondiaux, l’Afrique est confrontée à des défis interpellant sa souveraineté. L’heure est, nous semble-t-il, venue pour une Afrique nouvelle, qui mène le combat pour sortir des places qui lui sont assignées et se positionner autrement. Des basculements majeurs sont en cours dans tous les domaines et l’Afrique doit saisir ces opportunités pour s’affirmer pour elle-même et en rapport avec le reste du monde.
Comme vous le savez, Excellence, l’Afrique détient aujourd’hui 60 % des terres arables disponibles, des ressources hydriques importantes, des matières premières rares, une population jeune et ambitieuse, mais reste confrontée à l’appétit des autres pays qui ne voient en elle qu’une réserve de matières premières et un marché de consommation. Le changement de regard à porter sur le continent africain doit venir de l’intérieur. Et cela ne peut se faire sans ruptures. Rompre avec notre vision d’un monde où nous serions les éternels orphelins. Affirmer notre autodétermination par des actes et non des discours. C’est ce que propose ce rapport en analysant les défis et opportunités qu’offrent la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine, la Vision Minière Africaine et les autres initiatives continentales. Ces éléments importants mis au travail par le RASA montrent que l’impérialisme s’inscrit dans les logiques d’un système d’acteurs complexe. Les auteurs du Rapport sont loin de penser que les sociétés africaines sont restées les bras croisés devant l’ampleur de la crise qui les traverse. Les maux dont souffre le continent africain sont le produit à la fois des jeux d’acteurs autochtones et allochtones.
Excellence, l’importance des rapports classiques sur l’économie, la gouvernance, ou sur les indicateurs sociaux, comme outil scientifique et stratégique d’orientation des politiques publiques et de la coopération internationale n’est plus à démontrer. Mais, ces rapports émettent un discours de légitimation de la doctrine hégémonique libérale, prétendument triomphante mais certainement confiscatoire. Leurs analyses, certitudes, classements et recommandations structurent les modèles, accords, projets et programmes qui nous sont imposés. Les visions véhiculées par ces rapports tentent de maintenir les Africains dans une dépendance systémique, rivée à l’aide publique au développement.
Le modèle sur lequel se basent ces rapports n’irrigue aucun impact positif durable sur le bien être des sociétés africaines. Les investissements industriels ne trouvent pas de relais dans des activités connexes. Les pays peuvent se trouver piégés alors dans des cercles vicieux du sous-développement, quelles que soient les tentatives d’industrialisation. En revanche, en présence d’effets d’entraînement, un cercle vertueux peut s’enclencher. Plusieurs « équilibres » sont donc possibles, les seuls mécanismes du marché ne suffisant pas à conduire les pays vers un sentier vertueux.
Pour faire advenir la renaissance africaine, que vous appelez de vos vœux, une fédération de tous les États faisant face aux ambitions hégémoniques externes est inévitable. Ce sera le socle de la construction des dynamiques économiques profitables aux sociétés et aux populations africaines. L’ambition de ce numéro Un du RASA est de mettre en lumière les leviers de souveraineté des sociétés africaines. Il définit des domaines de souveraineté clés dans lesquels les sociétés se confrontent à des défis difficiles et construisent sans cesse des dynamiques nouvelles. La souveraineté politique conditionne une vision prospective propre et la conquête de marges de manœuvre dans le domaine économique et social.
Les sociétés résistent partout, dans les villes comme dans les campagnes par des luttes et des protestations contre les impacts du modèle qui gouverne nos pays depuis l’indépendance. Ces frondes s’inscrivent dans la tradition émancipatrice de Bandung, héritage de luttes pour les libérations nationales, mais aussi moteur à la quintessence des contestations initiées depuis les indépendances. Les auteurs de ce Rapport mettent l’emphase sur les leviers d’une renaissance africaine authentique, pensée de l’intérieur, financée par les Africains pour les Africains. Ils s’inscrivent en faux par rapport à l’idée que notre futur soit déjà colonisé par d’autres et en cela, ils offrent une respiration de l’espérance et de la foi en l’Afrique des peuples. Ils mettent en réflexion les facteurs pouvant permettre une mobilisation des ressources réelles domestiques, seule base solide d’un développement endogène. Ce rapport est avant tout un instrument de reconquête d’une centralité de la pensée africaine du développement, totalement en phase avec les défis que vous avez identifiés lors de votre discours d’investiture, en votre qualité de président en exercice de l’Union Africaine.
Nous sommes certes un continent dépendant, avec des ressources humaines reconnues de haut niveau, mais conscientes que le modèle de développement de la petite économie ouverte, reproduisant des relations de condescendance et de soumission à des logiques qui nous sont étrangères, ne sera jamais viable. Notre jeunesse, force productive frustrée et exigeante demande des emplois et un environnement d’épanouissement qu’elle tarde à voir venir. En avons-nous la bonne lecture et la pleine mesure ? Connaissons-nous les économies africaines dans leur réalité quotidienne, dans les logiques qui les sous-tendent et dans leurs finalités ?
Les Africains sont porteurs d’innovations et de créativité, et celles-ci se reflètent dans l’effervescence des startups et de la réinvention des métiers et du relationnel par les réseaux sociaux qui redynamisent les organisations de la société civile. Ce rapport inspirant pour toutes ces catégories d’acteurs met également en exergue l’importance de la culture comme un domaine de souveraineté incontournable pour une Afrique diverse, s’appuyant sur des ressources immatérielles et des valeurs que les systèmes éducatifs doivent enseigner.
Cette initiative constitue pour vous et vos pairs un appui de la communauté scientifique africaine vers une souveraineté intellectuelle indispensable aux autres souverainetés que votre discours appelle. Nous souhaitons vivement vous rencontrer pour échanger sur les grandes orientations de votre mandat et les ruptures que vous comptez imprimer à l’organisation et aux grands projets continentaux.
Par votre entremise, nous espérons que le RASA deviendra une référence incontournable pour les décideurs africains à l’échelle continentale comme aux échelles régionales, nationales et locales. Il sera utile également pour les négociateurs africains, les entrepreneurs, les étudiants et à tout acteur africain conscient de la nécessité d’une reconquête individuelle et collective de la souveraineté intellectuelle et économique du continent.
LA POLITIQUE AU MENU DE LA REVUE DE L’ACTUALITÉ DE L'APS CE LUNDI
Les sujets politiques, en lien principalement avec les prochaines législatives, cristallisent l’intérêt des quotidiens parvenus lundi à l’APS.
Dakar, 13 juin (APS) - Les sujets politiques, en lien principalement avec les prochaines législatives, cristallisent l’intérêt des quotidiens parvenus lundi à l’APS.
Plusieurs journaux, parmi lesquels le quotidien Enquête, rapportent que le gouverneur de Dakar a rendu public un communiqué "pour interdire tout acte de propagande d’ici au 9 juillet".
"Al Hassan Sall vise-t-il les manifestations de Yewwi Askan Wi ?", un des principaux regroupements de l’opposition sénégalaise, s’interroge Enquête qui parle à ce sujet d’une "fatwa du gouverneur de Dakar".
"Le gouverneur contourne le préfet de Dakar et signe lui-même un communiqué très controversé, pour défendre aux médias tout acte de propagande électorale durant la phase de précampagne", écrit le journal, ajoutant que facebookers, tiktokeurs, youtubeurs "et même les simples manifestants ne sont pas épargnés (...)" par cette interdiction.
Des militants et sympathisants de l’opposition ont organisé une marche à Dakar, mercredi dernier, pour contester le rejet de la liste des candidats titulaires au scrutin proportionnel de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) aux élections législatives du 31 juillet prochain.
YAW et Wallu Askan Wi comptent remettre cela le 17 juin prochain, "avec ou sans l’aval de l’autorité administrative", note Source A. Le communiqué du gouverneur de Dakar, ces deux coalitions de l’opposition "s’en moquent", selon le journal.
Dans tous les cas, Al Hassan Sall "invoque les dispositions du code électoral qui interdisent toute propagande déguisée ayant pour support les médias nationaux publics et privés", relève L’Info.
"A défaut d’un report stratégique validé par la Société civile avec l’accord tacite des acteurs, l’implication des familles religieuses surtout, le scrutin du 31 juillet promet le feu à travers le pays si les hommes politiques continuent de se regarder en chiens de faïence", prévient Kritik.
Le guide religieux Mame Thierno Birahim Mbacké, dont les propos sont rapportés par Tribune, appelle le président Sall à parler au peuple, au regard de la tension politique prévalant depuis quelques jours. Ousmane Sonko, présenté comme le principal adversaire du pouvoir, et Macky Sall, le chef de l’Etat, "doivent rassurer les populations", dit-il.
Dans ce contexte, la coalition républicaine Samm Sunu Rew "vient en renfort au régime", relativement aux "menaces" de non-tenue des législatives. "Nul ne peut empêcher la tenue des élections", assurent les responsables de cette coalition dans les colonnes de Tribune.
De même, le directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE), Lat Diop, un responsable du parti au pouvoir, annonce avoir mis sur pied un mouvement dénommé "Lu ëup turu" (Trop, c’est trop). "Ce que disent Sonko et ses acolytes, c’est faux. Manifestez ! Il y aura bel et bien les élections", dit-il dans des propos cités par Vox Populi.
Sud Quotidien s’intéresse au procès de la tuerie de Boffa Bayotte, dans le département de Ziguinchor (sud). "Lundi de vérité !", s’exclame le journal, en allusion au verdict de cette affaire qui devrait être connu ce lundi.
Le verdict de cette affaire portant sur le massacre de quatorze coupeurs de bois en 2018 "va tomber, ce lundi 13 juin 2022. Après un long procès qui a duré trois semaines, René Capin Bassène et compagnie et leurs familles retiennent leur souffle", souligne Sud Quotidien.
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DES TUNNELS DE L'INFINI DE CAROLINE GUÈYE
Sacrée meilleure artiste CEDEAO pour son Quantum Tunnellng, à l’ouverture du Dak’Art 2022, elle a réalisé une installation futuriste qui attire les curiosités à l’ancien palais de justice. Nous l’avons interviewée sur place.
Astrophysicienne de formation, Caroline Guèye est aussi une passionné d’arts visuels. La plupart de ses œuvres s’inspirent justement de la physique, d’astronomie…et chaque fois, ses installations semblent provoquer chez des visiteurs du waouh effect. Elle parvient à concilier physique et art quand bien même l'art prendrait le dessus sur la physique.
A l’édition 2022 de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, Caroline Gueye a proposé l’une des expositions les plus originale. Une installation futuriste qui donne plusieurs lectures et qui, une fois encore, a quelque chose à voir avec la physique.
L’expo nommée «Quantum tunneling» (ou effet tunnel en français) a remporté le Prix de meilleure artiste de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), à l’ouverture de la 14è édition de la Biennale de Dakar. Une installation qui rappelle des tunnels des mines artisanales dans bien des pays d'Afrique, qui font aussi référence au trou de vert et qui enfin donne aussi une lecture plus scientifique.
Nous l'avons interviewée dans l'enceinte de son œuvre, à l'ancien palais de justice de Dakar. Bienvenu dans les tunnels de Caroline Guèye où physique et art s'enlacent.
Regardez la vidéo !
MANAGERS ET AGENTS D’ARTISTES EN CONCLAVE A DAKAR
Une première en Afrique, pour ce corps de métier qui se charge de la gestion des carrières artistiques, mais aussi et surtout pour faciliter la circulation des artistes au niveau de l’Afrique.
Une première en Afrique, pour ce corps de métier qui se charge de la gestion des carrières artistiques, mais aussi et surtout pour faciliter la circulation des artistes au niveau de l’Afrique.
L’Association des managers et agents d’artistes du Sénégal (Amaa), qui avait porté ce rêve depuis des années, voit enfin la concrétisation de ce projet qui est un impératif pour les acteurs africains d’aller en union.
En effet, le réseau s’étend de l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique australe et de l’Afrique du Nord à l’Afrique centrale. C’est une aubaine pour les managers africains d’envisager l’avenir avec sérénité et inclure l’Afrique dans une démarche panafricaine. «Durant trois jours, on va ensemble essayer de parler de ce réseau dont l’objectif est de créer une structure qui va regrouper ces professionnels, en vue de mettre à l’aise les artistes dans les tournées lors des festivals, mais aussi encourager le développement de ce marché africain qui existe mais qui est un peu éparpillé parce que chacun travaille de son côté», a souligné Moustapha Ndiaye, président de Amaa, hier lors de la cérémonie d’ouverture de la Semaine internationale du management artistique et de l’entrepreneuriat culturel.
Avec ce réseau, dit-il, «on a la possibilité d’anticiper sur tous les éventuels problèmes et de trouver des solutions ensemble dont chacun pourra proposer une initiative». Cet évènement, précise-t-il, se veut un espace d’échange et de partage de ce qui fera du management un levier du développement.
En collaboration avec le Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose de Dakar, premier partenaire qui a accompagné Amaa pour cette première édition, son Directeur général, Ansoumane Sané, indique que «le management d’artistes ou agent d’artistes est d’une importance capitale dans la carrière professionnelle de l’artiste».
M. Sané se réjouit de voir une telle organisation polariser des managers et agents professionnels d’Afrique dont plusieurs pays membres sont francophones. D’après lui, ce réseau, qui vise à mettre en œuvre un réseau de professionnels pour des activités artistiques, mérite un accompagnement fort de la part des autorités compétentes en charge de la culture. De ce fait, note-t-il, le Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose compte mettre à sa disposition un espace d’incubation pour permettre à ces agents d’artistes de renforcer leurs capacités.
OFF DE LA BIENNALE, 5 ARTISTES POUR «FAIRE HUMANITE ENSEMBLE»
Baye Seydi Thiam pose fièrement à côté de son œuvre, un cheval en fer réalisé en recyclant et en récupérant de la ferraille.
Ils sont cinq artistes du Sénégal, du Togo, de l’Inde et de l’Espagne à réunir leurs œuvres dans une exposition en Off de la Biennale. «And Défar», «Faire humanité́ ensemble», est une proposition du Dr Babacar Mbaye Diop secondé par Bintou Camara.
Baye Seydi Thiam pose fièrement à côté de son œuvre, un cheval en fer réalisé en recyclant et en récupérant de la ferraille. Avant d’arriver dans cette cour d’un hôtel du Plateau ou se tient l’exposition «And Défar»/«Faire humanité́ ensemble», l’œuvre d’art a du voyager depuis Sokone d’abord sur le toit de «l’horaire de Sokone», puis dans «taxi-bagages». Autodidacte, Baye Seydi, qui a quitté la forge familiale pour retourner à ses racines sokonoises, est d’autant plus fier de son œuvre qu’il a dû vaincre les préjugés négatifs que l’on nourrit parfois sur la récupération.
A l’écoute de ces innombrables objets jetés ou abandonnés, Baye Seydi leur redonne vie, les polie et les recycle. Des chutes de fer, des bougies de véhicules, sont autant de matériaux qu’il transforme pour en faire des œuvres d’art. Pour cette exposition en Off de la Biennale mise en place par le Dr Babacar Mbaye Diop et Bintou Camara, le maître-mot est Humanité.
A côté des pièces en fer du jeune artiste de Sokone, trônent les toiles du prodige Abdoulaye Ka. Inscrit au In de la Biennale, l’artiste, qui vient d’être couronné du Prix Ousmane Sow du droit de suite, inscrit son œuvre dans l’interculturalité. «Avant, je faisais de la peinture abstraite. Quand mon premier enfant est venu au monde, comme je vis seul avec ma femme et que nous travaillons tous les deux, il fallait que je m’occupe aussi de l’enfant. Mais comme je ne pouvais pas aussi rester sans rien faire, c’est ce qui m’a poussé à trouver un moyen de m’exprimer.»
La technique s’impose toute seule et Laye Ka utilise des petits morceaux de papier sur lesquels il dessine des esquisses qui formeront ensuite une mosaïque à l’esthétique particulière. Dans cette exposition, Laye Ka présente des tableaux fait à partir d’un stylo à bille. Il utilise également des matières du quotidien comme le café ou le bleu à linge. De Kolda où il vit, il se plaît à tracer le quotidien des habitants.
Vivant aux Etats-Unis, le Togolo-Américain, Bamazi Tallé, transcende le traumatisme de la perte de son enfant en représentant une série de calebasses sur des toiles aux énergies puissantes. «Mes œuvres ont des ombres mais pas de couleurs et c’est ça la véritable humanité», dit-il.
L’Indien Amiya Nimai Dhara et l’Espagnol Juan Carlos Robles Florido ont également choisi les cimaises de l’hôtel Rysara pour y poser leurs toiles
SONKO EST AUJOURD'HUI HORS DE LA RÉPUBLIQUE
Le président du Collège de l'Artp accuse le leader de Pastef de vouloir déplacer la rébellion casamançaise à Dakar. Il se dit choqué par les propos de Cheikh Bara Dolly, mais appelle la Justice à faire son travail
La parole de Abou Abel Thiam est très rare. Et lorsqu’il décide de retrouver le fil de l’actualité, l’ancien porte-parole du président de la République s’attaque à Ousmane Sonko, un «opposant aux institutions de la République». Le président du Collège de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) accuse le leader de Pastef de vouloir déplacer la rébellion casamançaise à Dakar. Dans cet entretien, M. Thiam, membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr, se dit choqué par les propos de Cheikh Abdou Bara Dolly, mais appelle la Justice à faire son travail dans les affaires Amath Suzanne Camara et Farba Ngom.
Quel est votre commentaire suite à l’arrestation du député Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly pour «offense au chef de l’Etat, diffamation et diffusion de fausses nouvelles» ?
Comme tout le peuple sénégalais, j’ai été choqué par ses propos. J’ai été meurtri pour l’image de notre pays d’entendre des choses pareilles venant d’un député, un homme politique qui se dit d’extraction religieuse. Entendre ces propos publiquement, c’est-à-dire pensés et raisonnés dans un lieu public, à l’adresse de la Nation, j’en ai honte pour mes enfants et l’image de notre pays. Certains ont parlé d’incartade mais c’en est pas une. Ces insanités n’ont pas été en incohérence avec les autres propos tenus ce jour-là, lors de ce meeting. C’est juste le pic des propos tenus lors de ce meeting. Chacun a parlé selon ses mots, son vocabulaire, son bagage lexical, mais tous étaient dans la violence, l’irrévérence. Ils étaient dans des attaques ad hominem, ce qu’on appelle en wolof du «xaxar», c’est-à-dire le niveau le plus trivial et vulgaire de l’expression publique. Cela dénote de plusieurs choses. Il y a dans cette opposition, une indigence de l’argumentation. Lorsqu’on a des arguments à faire prévaloir, à opposer à un pouvoir, quand on a des choses solides à dire, on ne tombe pas aussi bas.
Cheikh Abdou Bara Dolly dit s’adresser à Macky Sall, président de Benno bokk yaakaar, et non au chef de l’Etat. Estce que cet argument est compréhensible ?
Non ! Je pense que quelle que soit l’adversité, la haine qu’on voue à quelqu’un, il faut respecter la personne. Ce sont des arguments faux fuyants parce qu’il parle du président de la République, du locataire du Palais présidentiel, de l’institution incarnée par M. Macky Sall. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu et la confiance de la majorité des Sénégalais, Macky Sall est l’incarnation de notre Nation, de ce qui nous unit nous tous au-delà de nos chapelles politiques, croyances religieuses, confréries, communautés, ethnies, régions… Proférer des insanités de la sorte, de façon publique contre n’importe quel individu, c’est tomber très bas. Aujourd’hui, ce qui caractérise cette opposition radicale-là, c’est la violence, qui masque mal la faiblesse de l’argumentation, le manque de culture et d’éducation. Audelà de l’instruction, il faut avoir une certaine éducation pour ne pas tomber aussi bas. Le profil type de l’opposant, c’est l’insulteur, l’homme violent qui s’attaque aux institutions, à nos symboles.
Vous parlez de Ousmane Sonko ?
Je suis touché lorsque je dresse par allusion un portraitrobot de cette façon, que tout de suite mon interlocuteur donne un nom, et en l’occurrence Ousmane Sonko. Effectivement, Ousmane Sonko personnifie cela par son attitude de tous les jours. Je suis un observateur de la politique depuis 30 ans mais la personne de Ousmane Sonko, je le constate comme la majorité des Sénégalais, est l’expression la plus faible qu’on puisse avoir en politique. C’est aussi l’expression la plus dangereuse et je m’explique. Aujourd’hui, Ousmane Sonko n’est pas seulement un opposant à Macky Sall ni au seul régime de Macky Sall, c’est un opposant aux institutions de la République, qui veut instaurer une dictature de la minorité. Je pèse bien mes mots. Ce qu’il appelait système, on découvre qu’en fait, quitte à s’allier avec n’importe qui, n’importe comment, son but c’est de casser les institutions. Quand un opposant ose comme il l’a fait, appeler à la manifestation pour aller déloger le président de la République, on ne peut pas atteindre un niveau plus grave, plus violent dans la sédition, dans l’insurrection. Malheureusement, mes confrères de la presse se cachent derrière leurs petits doigts et laissent passer des choses pareilles comme si c’était un épiphénomène, comme s’il devait être admis qu’un opposant puisse, dans une République, appeler à l’insurrection et l’assumer. En réalité, Ousmane Sonko est aujourd’hui hors de la République par ses propos et actes qu’il pose tous les jours. Il est en opposition avec les institutions et en rébellion. Il est aux antipodes de ce qu’il proclame. Il se proclame patriote mais il n’y a rien de plus antipatriotique que Sonko. Lorsque l’équipe nationale de football gagne et que la ferveur traverse l’ensemble de la Nation sénégalaise, qu’elle soit au Sénégal ou à l’étranger, dans les mosquées ou les églises, dans les marchés et partout ailleurs où la fibre sénégalaise frémit, ce jour-là, chacun d’entre nous était aux anges. Ousmane Sonko, comme il ne voulait pas que ce succès soit un gain politique pour Macky Sall, son adversité au pouvoir actuel étant plus importante que les succès de la Nation sénégalaise, il n’a pas répondu à l’invitation du Président. Madiambal Diagne appelle toujours Ousmane Sonko à se démarquer de la rébellion casamançaise, il ne l’a jamais fait. C’est limite s’il n’a pas applaudi quand nos vaillants soldats ont été tués en Casamance. Où est le patriotisme de Ousmane Sonko ? A chaque fois que ses intérêts sont menacés, il s’en est pris à tout le monde. La presse à laquelle il ne se prête jamais en interview devient pestiférée à partir du moment où elle sort des résultats qui sont contraires aux intérêts de Sonko. Il n’a pas hésité à appeler à faire attaquer des organes de presse. C’est le sort qu’il réserve à la Société civile si elle émet la moindre critique sur son action. Ousmane Sonko est aux antipodes de la citoyenneté et du patriotisme. Il est l’incarnation du cas Docteur Jekyll et de Mister Hyde. Il est Dr Jekyll le jour et Mister Hyde le soir.
Malgré tout ce que vous énumérez comme attaques aux institutions, les appels à l’insurrection…, la Justice ne fait rien…
Je ne comprends pas pourquoi la Justice ne dit rien devant des cas aussi graves concernant Ousmane Sonko. A partir du moment où l’Etat ou la Justice démissionne, ça devient du «chacun pour soi». Sonko ne respecte aucune institution du pays. Qu’elle soit religieuse, sociale, politique ou administrative. Il l’a manifesté à toutes les occasions de sa vie. C’est une menace à notre commun vouloir de vivre ensemble.
Avant Ousmane Sonko, l’opposant Macky Sall avait tenu les mêmes propos en 2011, disant que «si Wade viole la Constitution, on ira le déloger du Palais». Pourquoi les propos de Sonko suscitent autant d’indignation de votre part ?
Mais le Président Macky Sall n’a jamais dit : «Venez, on va le déloger.» Macky Sall n’a pas appelé à un «Mortal kombat» et ne s’est pas prévalu de la mort de 14 individus. Macky Sall n’a pas assumé un appel à l’insurrection. Dire s’il viole la Constitution, on fera ça, c’est être dans les conditionnalités politiques. Ça peut être mis dans la logique des déclarations politiciennes. Mais Sonko a dit que ses déclarations relèvent de la sédition et qu’il l’assume, ce n’est plus une proclamation politique.
Le gouvernement a confirmé l’arrestation de rebelles lors de la manifestation de Yewwi askan wi. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Les faiseurs d’opinion, les premiers témoins de l’histoire politique du Sénégal, au premier rang desquels la presse nationale, devaient s’investir le rôle de mettre à nu des choses pareilles. On ne doit pas lorsqu’on est un Sénégalais, épris de paix et de la stabilité de notre Etat et de nos institutions, laisser passer des choses pareilles comme si c’était banal. Il faut aller enquêter : où ont-ils été arrêtés, qui sont arrêtés et ils s’apprêtaient à faire quoi ? Il ne faudrait pas que la presse se contente d’être une caisse de résonnance. La presse, ce sont aussi l’enquête et la mise des gens devant leurs responsabilités, surtout quand il s’agit de choses aussi graves. Sur la connexion entre Sonko et la rébellion, l’intéressé ne s’en cache même pas. Parmi les réalisations socio-économiques du Président Macky Sall au service du pays, il y en a certaines qui ont mis à mal la rébellion en Casamance. On n’entend plus que la Casamance est délaissée. C’est le pont transgambien qui a mis à plat tous les arguments de la rébellion. Le pont de Marsassoum et le pont transgambien, construits au bénéfice de la Casamance et de l’ensemble du pays, ont fini de démonter toute l’argumentation de la rébellion. La deuxième chose est la prise en main militaire de la Casamance en dotant nos Forces de défense et de sécurité de tous les moyens nécessaires pour réduire la rébellion. Quand Ousmane Sonko surfe sur les réduits de cette rébellion pour transposer la violence dans la banlieue dakaroise ou dans les manifestations dakaroises, la moindre des choses pour tout Sénégalais qui se réclame patriote, c’est de se lever et s’ériger en barrière contre cela. Ce n’est pas parce que la rébellion a échoué en Casamance qu’on doit la transposer à la Place de la Nation.
Pour vous, Ousmane Sonko est en train de transposer la rébellion de la Casamance à Dakar ?
Pour moi, pour vous comme pour tout le monde ! Durant le mois de mars, on a vu des gens tirer à balles réelles sur les populations. Depuis 30 ans que je suis sur la scène politique, à part l’assassinat de Me Babacar Sye, je n’ai jamais vu des armes à feu dans l’espace public. Pour une manifestation politique, des gens armés incendient des maisons et tirent à balles réelles. Ce n’est pas ce que nous ont appris, en termes d’opposition, les Majmoud Diop, Cheikh Anta Diop, Sémou Pathé Guèye, Samba Diouldé Thiam, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily…, ces grandes figures de l’opposition sénégalaise. Aujourd’hui, notre pays est devenu orphelin de cette opposition. A leur place, il y a Guy Marius Sagna, Ousmane Sonko, des insulteurs publics qui tiennent le flambeau. On est tombés très bas et le pays, sur ce plan, s’est affaissé.
Pourquoi alors leur discours est de plus en plus entendu par la jeunesse et c’est symbolisé par la foule qui était mercredi dernier à la Place de la Nation ?
Malheureusement, nous sommes à l’ère des réseaux sociaux où il y a autant de journalistes qu’il y a de téléphones. Les inepties les plus incroyables trouvent des gens pour y croire. Ce n’est pas propre au Sénégalais mais dans le monde entier. On a vu des gens comme Jair Bolsonaro au Brésil ou Donald Trump aux Etats-Unis se faire élire. Les choses les plus invraisemblables sont devenues aujourd’hui des vérités bibliques et coraniques. Réunir des foules ne veut pas dire être dans le vrai ou la vertu. On a vu le cas Kounkandé.
Yewwi a annoncé une autre manifestation le 17 juin prochain. S’achemine-t-on vers le scénario de fin de règne du régime de Wade avec des protestations de rue au quotidien ?
Durant la dernière manifestation de Yewwi, vous n’avez jamais entendu un seul argument juridique sur les décisions du Conseil constitutionnel. Non ! Sonko a passé son temps à mentir comme il le fait tous les jours. Quand il a dit que le Président Macky Sall se préparait à remplacer l’actuel président du Conseil constitutionnel par l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, est-ce qu’un journaliste est allé faire des enquêtes pour voir si Serigne Bassirou Guèye répond juridiquement et administrativement au profil qui puisse remplacer le président du Conseil constitutionnel ? Les gens gobent ce que Sonko dit.
Est-ce que cette information est vraie ?
Mais ça ne peut pas être vrai.
Pourquoi ?
C’est ce qui est attendu de la presse. Quand Sonko sort des inepties de ce genre, il est du devoir de la presse de faire des enquêtes. Macky Sall ne nomme pas qui il veut et tous les magistrats ne sont pas de même rang, de même statut, les juridictions sont stratifiées. Ce qu’il a dit, c’est une bêtise. Tout ce que Ousmane Sonko dit relève du mensonge. La preuve, il dit que sa voiture a été sabotée. Par qui ? Où ? Si c’était le jour de son meeting, il y avait 5000 personnes à Place de la Nation, pourquoi il ne les a pas appelées à témoin ? Parce que c’est faux ! Cette théorie de tentative d’assassinat relève de son imagination. Ce qui m’étonnerait est qu’une vérité sorte de la bouche de Ousmane Sonko tellement il m’a habitué à des choses fausses. Si c’est chez lui, il y a des gardes du corps. Pourquoi ils n’ont pas vu ceux qui ont saboté le véhicule ?
Comment comprenez-vous que votre camarade de parti, Amath Suzanne Camara, appelle à tuer Ousmane Sonko sans faire l’objet de convocation à la Justice ?
Ce n’est pas normal. Que ce soit mon ami Amath Suzanne Camara ou quelqu’un d’autre, quiconque appelle à l’assassinat d’un homme doit être entendu. La Justice doit faire son travail. Je suis un citoyen et un patriote. Cette sortie malheureuse de Amath Suzanne Camara est contre-productive parce qu’on la met en parallèle avec des choses beaucoup plus graves. Mais c’est différent de l’appel de Ousmane Sonko qui appelle à tuer les institutions du pays. Prendre 200 000 jeunes pour qu’ils soient de la chair à canon pour affronter les gendarmes afin de déloger le Président du Palais, les gendarmes vont tirer sur eux fatalement. Que des jeunes et des gendarmes meurent pour que Ousmane Sonko soit Président ! C’est ça le bonheur du Sénégal ?
890 millions de francs auraient été trouvés chez votre camarade de parti, Farba Ngom. Etes-vous aussi de ceux qui réclament que Justice soit faite dans cette affaire ?
Si c’est prouvé, oui. Mon niveau d’information fait que je n’ai pas les preuves dans cette affaire. Je ne cherche pas à le disculper. Si c’est prouvé, ce n’est pas normal. Ce n’est pas normal que des choses pareilles se passent dans ce pays. La Justice est appelée à faire son travail dans tous les cas de figure, quel que soit celui qui est au centre des affaires. On est tous égaux devant la loi. Laquelle doit s’appliquer de façon uniforme et égalitaire à tout le monde, au premier rang d’ailleurs ceux qui dirigent le pays et ceux qui aspirent à le diriger. Nous sommes tous assujettis à la loi mais encore plus lorsque nous avons des postes de responsabilités.
Quelle lecture faites-vous des décisions du Conseil constitutionnel que beaucoup trouvent bizarres ?
Il n’y a aucune bizarrerie. La décision du Conseil constitutionnel est conforme au Droit, cohérente et inattaquable. Il y avait une erreur sur la liste des suppléants de Benno bokk yaakaar, ça a été retoqué de même que l’erreur sur la liste des titulaires de Yewwi askan wi. Le premier «juge» qui a condamné cette liste, c’est Ousmane Sonko. Il a été le premier à annoncer l’irrecevabilité de leur liste en admettant qu’elle comportait des erreurs. Aucun argument juridique ne peut être opposé à cette décision. Ce qu’ils sont en train de faire, c’est du snobisme, c’est-à-dire qu’ils méprisent leur liste des suppléants. La liste des suppléants est une liste d’égale dignité avec celle des titulaires. C’est quand des situations pareilles se posent qu’on a besoin des suppléants. Le suppléant n’est pas un député par défaut mais un député par suppléance. Quand j’ai entendu les gens de Yewwi dire que personne ne peut les empêcher de participer, cela me faisait rire. Ils vont évidemment bien participer aux élections. Ils ont une liste des suppléants et ils doivent battre campagne pour ces gens-là. Ou bien, d’après Yewwi, ces suppléants ne sont pas dignes d’être députés ? Face à cette évidence, Ousmane Sonko ne trouve rien d’autre à faire que de demander à la population de se rendre tous les vendredis à la Place de l’Obélisque pour s’époumoner et demander la démission d’un tel. Il est député et vote les lois. Donc, le premier à devoir respecter les lois, c’est lui. Si tu dois fouler aux pieds la loi à chaque fois que ça t’arrange, où est ta citoyenneté ? Il faut que Sonko revienne en République. S’il ne le fait pas, il en pâtira parce que la République a les moyens de se défendre. On peut tout admettre sauf ceux qui posent un péril sur nos institutions et notre République. Quiconque menace la sécurité de la Nation trouvera la Nation et la République devant lui, moi en premier.
Est-ce que la machine Benno bokk yaakaar est bien huilée pour remporter les Législatives ?
C’est parce qu’elle est bien huilée qu’il y a cette panique de l’opposition. Il y a une fébrilité et une agitation dans cette opposition. Ils savent qu’il y a une liste qui va vers les Sénégalais, c’est la liste du Président Macky Sall, conduite par la très compétente et très engagée Mimi Touré. C’est la liste du Brt, du Ter, des stades, des ponts, des subventions à l’agriculture, des constructions d’hôpitaux, des succès diplomatiques et j’en passe. En face de nous, l’alternative de l’opposition s’appelle «Mortal kombat», 2ème vague ou 3ème vague meurtrière. Le Sénégalais sensé doit voter pour Benno bokk yaakaar.