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9 septembre 2025
IL NE PEUT PAS ÊTRE À L’ABRI DE PROPOS IRRÉVERENCIEUX DE LA PART ...
Le droit de l’hommiste réagissait sur son compte twitter à propos de la lancinante question de l’offense au chef de l’État qui vient d’être collée au député Cheikh Abdou Bara Dolly.
« Le délit d’offense au Chef de l’État (article 254 du code pénal) doit être abrogé. Le chef de l’Etat doit porter plainte s’il se sent diffamé ou injurié et les peines privatives de liberté pour ces 2 délits (diffamation et injures) doivent être supprimées ». Cette sortie est celle du Secrétaire exécutif de Amnesty Sénégal, Seydi Gassama. Le droit de l’hommiste réagissait sur son compte twitter à propos de la lancinante question de l’offense au chef de l’État qui vient d’être collée au député Cheikh Abdou Bara Dolly.
Pour Seydi Gassama, « le président de la République du Sénégal n’est pas le président de la République Fédérale d’Allemagne, de l’Autruche ou de l’Éthiopie. Il est chef de l’État et chef de parti. Il exerce le pouvoir exécutif et a la haute main sur les pouvoirs législatif et judiciaire ». Résultat des courses, pense-t-il, « il ne peut pas être à l’abri de propos irrévérencieux de la part de ses opposants ou des citoyens dans le cadre du débat public. La possibilité ne doit pas lui être donnée d’envoyer en prison l’auteur de tout propos jugé offensant par lui ou le parquet ».
Toutes choses qui font que, selon M. Gasama, « les avocats des personnes poursuivies doivent saisir les juridictions régionales, créées par les États africains eux-mêmes, pour lutter contre ces lois indignes d’un État démocratique ».
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MACKY SALL FACE À SON ULTIME TEST ÉLECTORAL
Ce qu’il faut retenir de l’interview du chef de l'État à Jeune Afrique. Comment son rôle à la tête de l’UA a changé sa manière de gouverner. La nouvelle donne politique à la veille des législatives. La présidentielle de 2024…
Ce qu’il faut retenir de l’interview de Macky Sall à Jeune Afrique. Comment son rôle à la tête de l’UA a changé sa manière de gouverner. La nouvelle donne politique à la veille des législatives. La présidentielle de 2024… Autant de sujets au cœur du débat Space spécial Sénégal organisé sur Twitter par Jeune Afrique le jeudi 2 mai 2022, que nous vous proposons de (re)vivre ici.
Avec :
- Abdou Mbow (APR - Benno Bokk Yakaar)
- Dr.Abdoul Aziz Mbodji (PRP - Yewwi Askanwi)
- Marwane Ben Yahmed, directeur de la publication de Jeune Afrique
- Olivier Marbot, journaliste à Jeune Afrique
CORNICHE DE DAKAR, LA NOUVELLE ATTRACTION
Les espaces verts, les aires de jeux, les jolis bancs publics et la décoration de la façade maritime ont transformé cette partie de l’Atlantique. C’est désormais le point de convergence des individus de tous les âges et de toutes les nationalités
La Corniche Ouest de Dakar fait partie, depuis quelques mois, des coins les plus attractifs de la capitale sénégalaise. Les espaces verts, les aires de jeux, les jolis bancs publics et la décoration de la façade maritime réalisés dans le cadre du projet d’aménagement de cet espace entamé, il n’y a pas longtemps, ont transformé cette partie de l’Atlantique. C’est désormais le point de convergence des individus de tous les âges et de toutes les nationalités.
Vu de loin, la Corniche Ouest donne envie à découvrir. Les images d’embellissements ont fait le tour des réseaux sociaux. Une fois sur place, on est surpris par la beauté des aménagements et des aires de jeux visibles partout. Un cadre enchanteur s’étend sur plusieurs mètres. Les piétons, les randonneurs et des personnes en quête d’évasion envahissent l’esplanade de la Porte du Millénaire. On se promène entre les cocotiers. On sautille sur les tapis sous le regard d’autres personnes qui se mettent à l’aise sur les bancs publics, le regard fixé sur l’océan. Des arbustes poussent des sols jadis arides.
Sur une partie de ce paysage, un espace piéton est décoré avec de petites marches en peinture multicolore. Ici, il est possible de s’asseoir, de se tenir debout ou simplement de déambuler. Un bel endroit propice à la promenade. Une dame blanche débarque à l’aire de jeux dédiée aux enfants. Elle braque sa caméra en direction de la mer, prend quelques photos et poursuit son chemin. Décidément, c’est un lieu qui suscite déjà la curiosité y compris chez les étrangers. Lansana Traoré est un habitant de Dakar-Plateau. Il est venu pour avoir le cœur net sur les échos qui lui parvenaient sur le nouveau visage de cette corniche. « Les gens ne cessaient de chanter la beauté des aménagements réalisés à la corniche. C’est pourquoi je suis venu pour les découvrir », confie-t-il. Il trouve cet endroit si magnifique qu’il a l’impression qu’il est unique à Dakar, pour ne pas dire au Sénégal. En effet, le long de la partie aménagée, du côté de la mer, des balançoires sont l’attraction des enfants. Ils sont trois, quatre voire plus à vouloir profiter des moments de balance. C’est pourquoi il arrive souvent que les enfants se disputent un tour, obligeant Abdoulaye Lippy Samb, responsable de l’entreprise Hse (Hygiène-Sécurité-Environnement), à intervenir en faisant revenir l’ordre. C’est ainsi que compte tenu de la présence de cette marmaille qui raffole de ces moments de distraction, et surtout pour éviter aux enfants d’être accro d’une activité chronophage, l’accès à ces balançoires est certes libres et gratuit, mais bien organisé. « Du vendredi au samedi, les balançoires sont dédiées aux enfants à partir de 17 heures jusqu’à minuit. Le dimanche, le temps d’utilisation est réduit, car, les enfants ne sont autorisés à les utiliser qu’à partir de 17 heures jusqu’à 21 h 30 », explique Abdoulaye Lippy Samb qui précise que chaque enfant a droit à une série de 50 pivots pour éviter que les gamins se chamaillent.
Les enfants y trouvent leur compte
Parfois, c’est un père de famille qui aide son enfant à utiliser la balançoire. C’est le cas d’Abdoulaye Traoré. Légèrement penché sur son fils déjà installé sur la balançoire, il pousse tout doucement la corde pour éviter de l’importuner. Ce père de famille fait tout son possible pour aider son fils à en tirer profit. Il trouve géniale l’idée qui a conduit à l’embellissement de cette corniche. « Cet endroit est vraiment beau, tout le monde peut venir ici profiter des moments de détente. Dans les maisons, il n’y a pas assez d’espace où les enfants peuvent jouer. En cette période de chaleur, je peux venir avec toute ma famille. Et je sais qu’une fois que les lampes s’allument durant la nuit, nous pourrons même venir en famille et humer l’air pur. C’est ce qui manquait à ces quartiers périphériques », témoigne Abdoulaye Traoré. Non loin, Fatou Kane, une femme en état de grossesse, veille sur ses enfants jouant autour d’une balançoire. Elle est d’autant plus heureuse que ses enfants n’avaient pas où jouer avant que cette opportunité ne se présente. Elle considère l’aire de jeux comme une aubaine pour les ménages qui sont dans la zone et même ailleurs. « À vrai dire, je me retrouve dans cette initiative qui a abouti à ces aménagements sur la corniche. Seulement, je suggère que la sécurité soit prise très au sérieux, parce que ce sont nos enfants qui viennent jouer et parfois ils se cachent pour venir », soutient-elle. Une préoccupation à laquelle Abdoulaye Lippy Samb apporte une réponse : « Ce poste de police que vous voyez, il est là pour assurer la sécurité des lieux. On ne peut pas imaginer un cadre pareil qui ne fait pas l’objet d’une sécurité conséquente », affirme-t-il. Les espaces verts, les espaces de loisirs, l’aire de jeux pour les enfants, sont réalisés pour donner un visage plus reluisant à Dakar, la capitale sénégalaise, explique Abdoulaye Lippy Samb. Sourire aux lèvres, les enfants apprécient beaucoup la fréquentation de cette aire de jeu. Parmi eux, figure Mohamed Sy. Ce gamin de douze ans venu du quartier Niaye Thioker a fini une première série de 50 balances qui lui ont procuré beaucoup de plaisir. « J’aime beaucoup cet endroit car non seulement on s’amuse bien, mais aussi, nous respirons de l’air pur », témoigne-t-il. Même son de cloche chez le petit Ibrahima Diallo. « Dorénavant, à chaque fois que je dispose du temps, je vais venir ici et jouer à cœur joie », dit-il.
Une digue pour contenir les vagues
L’aire de jeu surplombe la plage de la Corniche Ouest. Si bien que du haut de cette aire, on s’aperçoit d’abord que la façade maritime est semée de plants décoratifs. Ces espèces végétales donnent une image tout simplement splendide à cet endroit. Il faut emprunter les escaliers construits dans le cadre du projet pour regagner la berge. Des deux côtés de l’escalier, on aperçoit soit des vendeurs de café Touba, soit de café classique. Ils sont tous entourés par des clients pressés de se faire servir pour retrouver la berge le plus vite possible. Même les escaliers retrouvent une certaine animation et la valse des promeneurs renseigne davantage sur l’engouement populaire suscité par l’aménagement de cette corniche. Maintenant qu’on est au bas des escaliers, on retrouve la plage. Une digue en forme de T, d’une longueur de cent mètres et d’une largeur de 75 mètres est réalisée à partir de la rive. Abdoulaye Lippy Samb renseigne que c’est pour contenir les vagues que cette digue a été érigée. Il est tellement impressionné par le caractère enchanteur de cette corniche et de la plage dont l’accès, pense-t-il, ne sera pas éternellement gratuit. « Je suis convaincu qu’à la fin du projet, cette partie de Dakar fera partie des endroits les plus agréables à fréquenter en Afrique. Je suis aussi convaincu que quand ce moment arrivera, l’accès à cette plage sera payant », prédit Aliou Keïta. Debout à l’entrée de la digue, Aliou Keïta est en train d’échanger avec Lansana Traoré que nous avons rencontré plus tôt. Il est venu visiter ce coin qui commence à gagner en notoriété. De l’autre côté de la digue, on distingue une partie ensablée. Des jeunes s’y adonnent tranquillement au football. Devant ce mini terrain de foot sablonneux, une marmaille se baigne en jouant dans l’eau sous les yeux d’une masse de spectateurs. De l’autre côté également, un autre groupe de jeunes joue au foot. Seulement, ils sont obligés de temps en temps d’interrompre le match sous l’invasion des vagues qui viennent s’échouer, par intermittence, sur la rive.
CE QUE VALENT LES JOUEURS AFRICAINS
Le Centre international d’études du Sport (CIES) a publié son classement sur la valeur des footballeurs. Trois joueurs africains – le Marocain Achraf Hakimi, l’Égyptien Mohamed Salah et le Nigérian Victor Osimhen – figurent dans le Top 100
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 11/06/2022
Cela n’étonnera personne que l’attaquant français du Paris Saint-Germain Kylian Mbappé (23 ans) culmine au sommet de ce classement bi-annuel réalisé par le très sérieux Centre international d’études du Sport (CIES), basé à Neuchâtel (Suisse), sur la valeur des footballeurs. Le buteur du PSG et de l’équipe de France pèse 205,6 millions d’euros. Il devance le Brésilien Vinicius Junior qui évolue au Real Madrid (185,3 millions), le Norvégien Erling Haaland qui vient d’être transféré du Borussia Dortmund à Manchester City (152,6 millions), l’Espagnol Pedri Gonzalez (FC Barcelone, 135,1 millions) et l’Anglais Jude Bellingham (Borussia Dortmund, 133,7 millions).
Mané pas si cher
Trois footballeurs africains figurent dans ce Top 100. Il s’agit du marocain Achraf Hakimi (23 ans), coéquipier de Mbappé au PSG (75,2 millions), de l’Égyptien Mohamed Salah (Liverpool, 55 millions) et du Nigérian Victor Osimhen (Naples, 51 millions). Mais pas de Sadio Mané, lequel est tout de même coté à 40,3 millions d’euros. « Mané a 30 ans, et il sera en fin de contrat le 30 juin 2023. Mais en 2019, quand il avait 27 ans, sa valeur marchande était de 160 millions d’euros, explique Raffaele Poli, le directeur du CIES. Pour un joueur de 30 ans, sa valeur reste élevée. »
Pour établir ce classement, le CIES se base sur plusieurs critères : l’âge du joueur, la durée de son contrat avec son club et le niveau de ce dernier, l’analyse des transferts antérieurs, les performances individuelles et collectives, le poste occupé – un joueur offensif est traditionnellement plus cher – et le statut du joueur avec sa sélection nationale. « Pour rester sur le cas de Mané, il vaudrait plus cher qu’actuellement s’il évoluait pour une sélection du top niveau mondial », poursuit Raffaele Poli.
Parmi les trois Africains figurant dans ce classement, deux sont attaquants (Osimhen et Salah), alors qu’Hakimi est défenseur. « Mohamed Salah a le même âge que Mané, mais si sa cote est supérieure à celle de son coéquipier en club, c’est parce qu’il marque davantage de buts : il a terminé meilleur buteur du championnat anglais à plusieurs reprises », poursuit Poli. Salah est estimé à 100 millions d’euros sur le site Transfermarkt mais pour un joueur de 30 ans, l’investissement semble trop élevé, et un transfert se négocierait plutôt autour des 70-80 millions.
Salah surévalué ?
Le cas de plus intéressant concerne Achraf Hakimi. Évalué aujourd’hui à 75,2 millions, il en valait 108,2 en janvier dernier. La valeur de l’ancien défenseur du Real Madrid et de l’Inter Milan, acheté par le PSG en juillet 2021 pour 60 millions (et 11 millions de bonus) a payé les résultats décevants de son club entre janvier et mai, certes champion de France, mais éliminé précocement en Ligue des champions. Il a lui-même livré des prestations moins convaincantes qu’en début de saison. De l’avis de plusieurs spécialistes, la vraie valeur d’Hakimi est aujourd’hui plus proche des 80 millions que des 108.
OUSMANE SONKO, D’ACTEUR INSTITUTIONNEL AU VERTIGE INSURECTIONNEL
EXCLUSIF SENEPLUS - Ses dernières outrances signent ses intentions : plonger le Sénégal dans une spirale d’instabilité. Et comme tout fanatique, le leader de Pastef est devenu l’otage de sa propre radicalité
Ses dernières outrances signent ses intentions. Plonger le Sénégal dans une spirale d’instabilité. Et comme tout fanatique, Ousmane Sonko est devenu l’otage de sa propre radicalité. Cet homme a cessé d’être un démocrate. Il est devenu l’allégorie de l’effondrement tragique de l’esprit républicain sénégalais.
Et ses dernières saillies ne laissent plus place au doute. La stratégie est claire. Elle s’articule autour de quelques idées à haute intensité subversive. La contestation de la légitimité présidentielle, le déni de nos institutions, l’intimidation de la magistrature et la stigmatisation publique de membres des forces de de défense et de sécurité nationales.
Tous les ingrédients de velléités aujourd’hui non dissimulées de prendre le pouvoir par la rue ou à tout le moins, de plonger le Sénégal dans une situation d’émeutes permanentes.
Le mauvais génie de la République
En demandant lors du dernier rassemblement de l'opposition où des milliers de jeunes étaient présents, d’aller attaquer les maisons de citoyens sénégalais ciblés avec l’assurance qu’ils y trouveront des milliards, Ousmane Sonko a publiquement enfilé les habits de la subversion. Son discours n’était en rien impromptu. Rien dans son message ne relevait de l’improvisation. Il savait exactement ce qu’il disait. Et si son allocution fortement imbibée de haine et de violence n’est pas un appel à l’insurrection, ça y ressemble fort.
Mais que ce passerait-il si les milliers de jeunes sénégalais venus l’écouter l’autre jour à la place de l’Obélisque passaient à l’acte lors d’un prochain rassemblement ? Des morts. Par dizaines voire centaines. Alors si c’est exactement ce qu’il recherchait, la guerre civile au Sénégal ?
Car depuis plusieurs mois, tout dans sa rhétorique est calibrée pour exalter l’instinct insurrectionnel chez les jeunes sénégalais. Comme s’il voulait obtenir par le sang, ce qu’il n’a pas encore réussi à conquérir par les urnes : le pouvoir.
Cet homme qui a toujours pensé incarner le magistère de la vertu et de la morale jusqu’à son implication dans une sombre histoire de viol, est devenu le mauvais génie de la République, une sorte de chevalier noir de l’apocalypse démocratique sénégalaise. Inquiétant voire effrayant. Autant le dire tout de suite et sans ambages. Ousmane Sonko est aujourd’hui à rebours de l’idée démocratique.
Et c’est cet homme qui veut nous gouverner
Le 23 mars dernier, l’auteur de ces lignes publiait une contribution , intitulée "Affaire Sonko-Adji sarr, réembarquement vers la terreur ?" qui entre autres réflexions disait que « …sous sa posture de procureur au réquisitoire de feu, servie par une rhétorique outrancière et guerrière, les appels à la rue et les allusions à l’insurrection populaire ne sont jamais loin. Comme un tonnerre, ses menaces grondent à chaque prise de parole… »
Comme si le réflexe de l’insurrection ou de la rébellion étaient au commande de sa stratégie de conquête du pouvoir. Alors comment cet homme, qui appelle une partie de citoyens sénégalais à aller attaquer d’autres citoyens sénégalais, comment cet homme qui a lancé une fatwa sur la tête d’un groupe de sénégalais avec tous les risques de règlements de compte, de guerre civile, peut-il oser demander le suffrage du peuple qu’il veut représenter en tant que député ou incarner l’État en tant que président de la République.
Aujourd’hui, la terreur exercée par ses partisans sur les médias, les analystes et les observateurs ou sur tout ce qui ne pense pas comme lui ou son camp, est exposé à la vindicte populaire, lynché voire menacé sur les réseaux sociaux.
Peu d’observateurs osent aujourd’hui dire que les outrances insurectionnistes et les promesses fantasmagoriques du maire de Ziguinchor n’ont qu’un seul et même objectif. Pousser à la révolte violente ces milliers voire millions de jeunes sénégalais qui n’ont plus trop foi en l’avenir, plongés qu’ils sont pour beaucoup d’entre eux, dans une désespérance destructrice. Et le fuel permanent de ce désespoir est à chercher dans la démonstration ostentatoire de richesse et les frasques récurrentes de la petite galerie d’oligarques tropicaux proches du président.
Quand un train déraille il s’arrête
Car à y voir de plus prêt, l'ascension politique du patron du Pastef n’est rien d’autre que la condamnation par exemple des vulgarités crasses de ce membre iconique du parti présidentiel qui a osé avouer avoir été victime d’un vol de plusieurs centaines de millions de francs planqués chez lui.
Et c’est justement à lui que tout le monde pense lorsqu'Ousmane Sonko incite les jeunes à aller dans les maisons des membres du régime qu’il assimile à de véritables banques centrales. Et ce sont eux les fossoyeurs de la gouvernance de Macky Sall et les moteurs à propulsion d’Ousmane Sonko dont le populisme primaire est en train non seulement de fragiliser le système immunitaire démocratique sénégalais, mais aussi de provoquer une propagation incontrôlée de la violence politique.
Il y a urgence d’une autre gouvernance, d’un autre exercice du pouvoir si le chef de l’État veut sortir sa mandature du vertige Ousmane Sonko.
Je ne suis pas dans une sorte de promotion « anti-Pastef». J’ai en son temps, défendu son leader publiquement dans une contribution intitulée « Alerte à la vendetta contre Ousmane Sonko ». Mais celui qui à l’époque, maintenait allumées les lumières de la vigilance républicaine est en train de mener le Sénégal vers les ténèbres. C’est cet homme toujours à la recherche désespérée du pire qui rêve de prendre les commandes du pouvoir. En général quand un train déraille, il s’arrête. Apparemment pas Ousmane Sonko. Lui faire barrage relèverait alors presque, de l’impératif citoyen et démocratique.
Malick Sy est journaliste et conseiller en Communication.
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GAZ-PÉTROLE, LE NERF DE LA GUERRE ?
Pétrole et gaz entrent pour moitié dans le mix énergétique mondial et sont le socle de nos économies contemporaines depuis des décennies. Ils confèrent une puissance géopolitique aux pays qui en possèdent, tout en étant une source de conflits majeurs
État des lieux du gaz et du pétrole largement remis en cause par la guerre en Ukraine et l’enjeu climatique.
Depuis février 2022, la guerre en Ukraine conduit un grand nombre de pays à souhaiter sortir de leur dépendance aux hydrocarbures russes, déclenchant une redistribution des cartes économiques et géopolitiques dont nous commençons à peine à mesurer les effets. État des lieux historique et géographique de ces énergies largement remises en cause par l’enjeu climatique.
Pétrole et gaz entrent pour moitié dans le mix énergétique mondial, avec 31,2 % pour le pétrole et 24,7 % pour le gaz, et sont le socle de nos économies contemporaines depuis des décennies. Ils confèrent une puissance géopolitique aux pays qui en possèdent, tout en étant une source de conflits majeurs.
LES COULISSES DE L'ALTERNANCE
Acteur clef de la vie politique au Sénégal, le Professeur Abdoulaye Bathily vient de publier ses Mémoires. ‘’Passion de Liberté’’, édité par Présence Africaine retrace la vie de luttes de l’ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique
Acteur clef de la vie politique au Sénégal, le Professeur Abdoulaye Bathily vient de publier ses Mémoires. ‘’Passion de Liberté’’, édité par Présence Africaine retrace la vie de luttes de l’ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique (LD). Plus de 50 ans d’histoire politique, depuis les luttes initiées contre le régime du premier président de la jeune République du Sénégal Léopold Sédar Senghor, par le Parti africain de l’Indépendance (PAI) jusqu’aux années Macky Sall, sont passées à la loupe par l’historien qu’il est, doublé du regard de l’acteur politique. 724 pages d’histoire, qui commencent par son enfance à Bakel pour se prolonger en traînée d’actions et de voyages qui renseigne sur la vie et les personnalités multiples des acteurs politiques du dernier demi-siècle. Majmouth Diop, Mamadou Dia, Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Me Abdoulaye Wade, Macky Sall etc, ces acteurs sont mis en scène dans un jeu dont ils ne contrôlent pas toujours le fil. Nous choisissons dans ce premier jet de pointer la loupe sur la chute du régime socialiste en 2000.
Le 19 mars 2000 sonnait le glas du régime socialiste vieux de 40 ans. La scène est remplie d’émotions et se passe au domicile de Me Abdoulaye Wade au Point E. ‘’Las de relever sur un cahier d’écolier le décompte des chiffres qui, sans aucun doute possible, dessinaient notre triomphe, je téléphonai à Wade pour lui dire que je venais chez lui avec mon épouse (…) Je lui suggérai alors d’inviter tous les leaders de la Coalition à nous rejoindre chez lui, et d’improviser, en guise de démonstration chez lui, un meeting qui aurait pour effet de dissuader toute tentative de vol et de confiscation de notre victoire par le PS. A peine finissions-nous d’en parler que surgissait Amath Dansokho, le visage radieux, pour apporter dans notre corbeille d’idées, la même suggestion’’. Et le rôle de la presse aussi, précisément Sud et Walf Fm qui furent sollicités pour la publication d’un communiqué appelant les militants des partis de la Coalition à rejoindre leurs leaders devant le domicile de Me Wade’’. Pour Abdoulaye Bathily, il s’agissait de couper l’herbe sous les pieds des caciques du régime socialiste.
Voyage au bout de l’émotion
La suite de l’histoire est connue, pleine d’émotions comme l’indique cette confidence dans le feu de la victoire, après la victoire au second tour : ‘’Je pris la main d’Amath, elle frissonnait. Je levai la tête pour le regarder. Et je vis couler, sur ce visage viril sur lequel nous étions quelques rares camarades à pouvoir lire les stigmates invisibles imprimés par tant d’années d’engagement patriotique, de souffrances, de sévices subies – une larme, une seule, mais grosse, claire comme son cœur… ’’.
Mais pour en arriver à ce moment historique, le Professeur Abdoulaye Bathily revient sur tous les efforts fournis par des acteurs souvent méconnus du grand public dans le cadre des différentes coalitions politiques mises en place de l’Alliance démocratique sénégalaise (ADS) porté sur les fonts baptismaux dès 1985 puis remplacée par la Coalition Sopi, elle-même phagocytée par la Conférence nationale des partis de l’opposition (Conapco) en 1991, suivie de la Coalition Alternance 2000 (CA2000) et le Front pour l’alternance qui survivront jusqu’à l’arrivée de Me Wade au pouvoir. Durant cette longue période, le camp de l’opposant Wade a dû faire face à plusieurs défections, dont celle de Serigne Diop en 1985 que Wade vécut comme une ‘’haute trahison’’. Celles de Me Ousmane Ngom et de Jean Paul Dias qui rallièrent la candidature de Diouf, finira par installer une atmosphère de psychose dans les rangs du PDS.
Si la longue marche de Me Abdoulaye Wade vers le Palais n’a pas été un long fleuve tranquille, le Professeur Abdoulaye Bathily détaille des problèmes rencontrés à la veille de la présidentielle 2000. Dont un des plus important était la non-disponibilité des ressources financières. Me Abdoulaye Wade était-il à sec à la veille de ses élections ? ‘’Deux fois, je me rappelle, il m’avait appelé pour me prendre à témoin, pour me montrer une sommation à huissier que je soupçonnai d’avoir été initiée par des milieux du pouvoir en place (…). Ces pressions loin de nous décourager, suscitaient le mépris de notre part’’, écrit Bathily qui ne manque pas en passant de relever un ‘’geste de solidarité exprimé en la circonstance par l’entrepreneur sénégalais bien connu Idrissa Seydi (qui) sauva Abdoulaye Wade de la saisie de son bien’’.
Marches bleues avec des poches vides…
Et lors des caravanes organisées justement pour contourner le problème, Bathily raconte que ‘’nos difficultés financières étaient telles que nous nous demandions parfois si nos caravanes parviendraient au bout de leur course (…)’’. Et Wade de câbler Karim : ‘’Allo, Karim ! Quoi de neuf à Londres ? Est-ce que tu as pu trouver quelque chose ? Nous, nous sommes fatigués ici. Nous n’avons plus rien. Je ne suis même pas sûr d’avoir assez de carburant pour arriver à Ziguinchor. Ablaye Bathily qui est à côté de moi pourra te le confirmer ». Et le téléphone en mode haut-parleur, Karim répond : ‘’Papa, c’est difficile ici aussi. Je fais tout mais jusqu’ici, rien ! Je vais voir Eli Khalil qui m’a promis de…’’. Wade l’interrompt : ‘’Tu me parles toujours de promesses ; tu ne sais rien faire ! »
Bathily revient aussi sur le manque de soutien venant de l’étranger. Hormis Pierre Aïm qui avait affrété un avion pour Wade et Alain Madelin dont Bathily n’a pas pu apprécier l’apport vu les difficultés financières sur le terrain, le camp de l’opposition n’avait aucun appui visible. ‘’Ces soutiens étaient quoiqu’il en fût, très marginaux à côté de l’intérêt de la Françafrique pour les affaires sénégalaises et les moyens apportés au candidat du régime, Abdou Diouf’’. Personne visiblement ‘’ne misa un kopeck sur la victoire de Wade’’.
La suite est connue avec les résultats du premier tour qui ‘’galvanisèrent les populations’’, dans un contexte où ‘’les déclarations maladroites d’Abdou Diouf vinrent semer la débandade dans les rangs du candidats PS’’. Malgré la défection de Djibo Ka, les carottes sont cuites pour le régime socialiste. ‘’ Le pacte avec Moustapha Niasse est scellé, en présence d’Amath Dansokho et Bathily. A la page 542, ce dernier confie ceci : ‘’l’entretien avec Moustapha Niasse fut court. Il confirma son soutien à Wade au second tour. Nous nous mîmes d’accord pour officialiser cet accord dans une déclaration politique. Nous décidâmes également d’élargir le Ca 2000 en vue d’une nouvelle coalition baptisée : Front pour l’alternance (Fal). Le candidat Wade qui était snobé de tous devient subitement fréquentable par les milieux d’affaires
Ces épisodes d’activités politiques intenses seront suivies par ce qu’Abdoulaye Bathily qualifiera de ‘’Gestion chaotique de la victoire’’ qui fera chuter 12 ans après la conquête du pouvoir, le régime libéral.
QUAND L’ART APAISE LES SOUFFRANCES
Les anciens et actuels pensionnaires de la clinique Moussa Diop de l’Hôpital Fann ont participé à la biennale à leur manière
Les anciens et actuels pensionnaires de la Clinique Moussa Diop de l’Hôpital Fann ont participé à la biennale à leur manière. Le temps d’un après-midi, les tableaux réalisés dans le cadre de l’atelier d’art-thérapie ont été exposés dans la cour de la clinique. Une façon de réunir des fonds également.
Les traits sont naïfs. Les lignes hésitantes. Les couleurs aléatoires. Mais l’impression de force et d’authenticité qui se dégage de ces toiles interpelle. Dans l’arrière-cour de la Clinique Moussa Diop, transformée en galerie d’exposition pour la biennale, parents, patients et amis se pressent. On circule, on prend des photos ou on discute par petits groupes. Alors que la ville de Dakar bouillonne d’art et de culture durant ce mois de célébration, ce lieu clos, au fin fond du Service psychiatrique d’un des plus grands hôpitaux du pays, se laisse difficilement repérer. Enclavée et située à côté de la morgue, la Clinique Moussa Diop ne se laisse pas découvrir aisément. A l’intérieur du bâtiment, les couloirs sont certes larges, mais ils restent sombres. De rares personnes passent furtivement.
Après quelques bifurcations, la musique et quelques nourritures et boissons sur une table renseignent sur l’évènement festif qu’abrite le lieu. Ce n’est pas la première fois que l’atelier d’expression artistique participe à la biennale. Et selon le responsable, Alassane Seck, c’est aussi pour montrer que ces lieux ne sont pas seulement le théâtre de maladies et de drames humains. Ils abritent également de belles choses. Et ces belles choses qui naissent de l’imagination de ces patients perturbés et en proie à des pathologies psychiques, peuvent parfois surprendre par leur puissance, leur singularité et leur beauté. «En couchant l’expression des sentiments, des émotions et du vécu intérieur sur le papier, ça peut apaiser et avoir un effet préventif», assure Pr Ndèye Diale Ndiaye, une des responsables de la clinique. Dans la petite cour, des cases sans toiture sont les cimaises qui accueillent l’exposition. Et une scénographie pas très recherchée met tout de même en valeur les tableaux des occupants que l’art-thérapie a entrainés sur le chemin de cette recherche picturale.
Créé depuis 1999, l’atelier d’art accueille à la fois des patients internés mais également d’anciens patients revenus dans leurs familles, mais qui continuent cette pratique favorable à leur bien-être. «Certains avaient une vie artistique avant d’être internés. D’autres ont découvert leurs talents artistiques durant leur séjour.
D’autres encore sont des ambulatoires qui, après leur sortie de la clinique, ont continué à fréquenter l’atelier. Et ils ont fini par être très nombreux et ont même créé une association, Rescap’art, Rescapés par l’art», indique Alassane Seck, qui dirige cette association vouée à la solidarité par l’art. Absent le jour du vernissage, c’est au téléphone que le responsable de l’atelier se dévoile un peu. Professeur d’éducation artistique, Alassane Seck était d’abord rééducateur chez les déficients auditifs du Centre verbotonal où il s’occupait également de déficients intellectuels. C’est par la suite qu’il sera transféré à Fann pour y tenir cet atelier d’art-thérapie. Et plus les années passent, plus il est convaincu du potentiel de cet espace.
«Ce n’est pas à nous de dire l’état de santé des patients qui fréquentent l’atelier, mais on se rend compte qu’ils se portent mieux. Quand on les observe peindre, on se rend compte que ça leur fait du bien. Certains viennent sur prescription médicale. Suivant leur profil, les médecins nous les envoient. D’autres sont des accompagnants et ils finissent par participer», souligne M. Seck. Professeur Ndiaye ajoute qu’au-delà, c’est une activité qui occupe les patients et même ceux qui n’ont pas une fibre artistique y vont pour dessiner, mélanger des couleurs, manier les pinceaux. «L’art occupe une place primordiale dans les soins psychiatriques.
Au niveau préventif, il nous arrive d’y envoyer des patients pour des indications bien précises. Au plan curatif, ça aide énormément dans le suivi de certaines pathologies. Et à un autre niveau, il permet de faciliter la réinsertion socioprofessionnelle de nos patients qui, grâce à cet atelier, peuvent coucher toute la créativité qui sommeille en eux. C’est un plaidoyer pour que l’on redonne à l’art sa place dans les soins, comme le thème de cette exposition», explique Pr Ndiaye.
Plaidoyer pour agrandir les locaux
Si à ses débuts l’atelier n’était pas très fréquenté, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Conséquence logique, l’endroit devient de plus en plus étroit d’autant plus que l’unique pièce dédiée aux activités artistiques de la clinique accueille en même temps la classe de musique. D’où le plaidoyer des responsables pour un agrandissement des locaux mais aussi une meilleure dotation en matériels. C’est aussi la raison pour laquelle une partie des gains issus de la vente des tableaux servira à financer le fonctionnement des lieux. «Des amis à moi avaient organisé une exposition-vente en Autriche il y a quelques années, qui avait très bien marché.
Quand j’ai appelé les parents pour leur remettre l’argent de la vente, ils n’y croyaient pas. Certains avaient reçu jusqu’à 500 mille francs», informe M. Seck, qui précise que pour chaque tableau vendu, la moitié de la somme va aux patients pour l’achat de médicaments, le reste à l’atelier dont les besoins en matériel et personnel d’encadrement pour accueillir le plus grand nombre sont posés sur la table des doléances.
Par Alassane DIALLO
AU NOM DE LA DÉMOCRATIE
La plus grande gangrène du Peuple sénégalais semble être sa classe politique. Une classe politique, adepte de l’apocalypse, qui tient en otage, au quotidien, une nation pacifique, une jeunesse naïve sans boussole
La plus grande gangrène du Peuple sénégalais semble être sa classe politique. Une classe politique, adepte de l’apocalypse, qui tient en otage, au quotidien, une nation pacifique, une jeunesse naïve sans boussole.
Les courtiers de l’enfer nous promettent un tremblement de terre s’ils ne participent pas aux élections législatives. Je me pose vraiment la question de savoir si notre population mérite ces hommes politiques. Ce brave Peuple abandonné à son sort mérite-t-il cette race de politiciens, qui est prête à tout pour accéder au pouvoir ?
Rares sont ceux qui peuvent représenter un exemple ou un modèle pour une jeunesse en quête de repères. Entre un présumé violeur, des condamnés pour meurtre et pour détournement de deniers publics, il urge de s’interroger sur les valeurs de l’Homo Sénégalensis.
Au Sénégal du 21e siècle, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le milieu économique (chefs d’entreprises, travailleurs), les entrepreneurs et intellectuels qui excellent partout dans le monde ne participent au débat public qu’accessoirement. Et pourtant, déserter le débat public est un crime, une trahison pour ce pays qui nous a tout donné, ce pays qui est un héritage que nous devons transmettre, intact, à nos enfants.
Devons-nous croiser les bras et laisser à cette classe politique la liberté de détruire et saborder ce beau pays ? L’histoire de la fourmi qui ne semblait pas se préoccuper de l’affrontement des gladiateurs résume bien la situation actuelle du pays. En se considérant comme un spectateur d’un conflit dont elle se croyait étrangère, la fourmi se garda d’intervenir. Les conséquences du combat furent désastreuses, les flammes emportèrent le cheptel, toutes les habitations et la fourmi elle-même. Pour dire que le silence est coupable.
Il est temps que les démocrates et patriotes de ce pays se lèvent pour arrêter la spirale dont l’ultime finalité est d’accéder au pouvoir par tous les moyens et déconstruire l’héritage légué par les pères fondateurs. Le Sénégal est une escroquerie démocratique, une démocratie d’une minorité politique qui impose une dictature électoraliste.
En effet, le débat public est organisé autour des questions purement politiques, reléguant au second plan les débats de fond sur l’économie, la culture, l’éducation, la sécurité et la santé. L’ambition des politiques semble être la confiscation de l’espace public et la promotion des valeurs en dehors de la République. Le manque de respect à nos institutions, le discrédit jeté au quotidien sur notre Administration publique est une œuvre de déconstruction de ce qui fait le fondement de notre Etat.
Ce dernier est le socle sur lequel l’égalité des citoyens devant la loi et le service public se construit et se consolide au gré des régimes. Cet idéal de la République où les institutions ont permis à des milliers de Sénégalais de se construire un avenir meilleur et de donner la chance à tous les enfants de la République de recevoir une instruction. Aucune République n’est parfaite et ces imperfections doivent être le combat au quotidien de tous ses fils.
Des milliers de Sénégalais ont pu, par la magie d’une transmission des valeurs de la République, être inspirés par le parcours académique et administratif de grands commis de l’Etat, de grands chefs d’entreprise et de grands opérateurs économiques. Cette modélisation de notre jeunesse par l’exemple ne doit pas cesser, elle doit être le symbole d’une République qui transforme le fils du Sénégalais lambda des villes et des campagnes en un grand commis de l’Etat, en un chef d’entreprise, elle doit être la source d’inspiration de tous les enfants, mais elle doit être aussi la promesse d’espérance d’une vie améliorée pour tous ceux et celles qui croient à une République fondée sur les valeurs et le mérite. Mais seulement, si ceux qui aspirent à nous gouverner ne croient pas en nos institutions, à nos Forces de défense et de sécurité, à notre Administration, la démocratie devient une utopie.
Cette propension au dénigrement de l’Etat et de ses institutions est aux antipodes de sa conception. Comme le dit Durkheim : «Plus l’Etat devient fort, actif, plus l’individu devient libre. C’est l’Etat qui le libère. Rien donc n’est plus funeste que d’éveiller chez l’enfant et d’entretenir chez l’homme ces sentiments de défiance et de jalousie à l’endroit de l’Etat comme s’il était l’œuvre de l’individu alors qu’il en est le protecteur naturel et le seul protecteur possible.»
La démocratie est une promesse du respect du vivre-ensemble, un engagement de la construction d’une stabilité sociale fondée sur le respect des institutions, une obligation d’une répartition des ressources juste et équitable. Cet idéal d’une démocratie de justice sociale doit être le leitmotiv de tous les démocrates et patriotes. L’acceptation de la démocratie, basée sur la délégation de l’exercice régalien du pouvoir à une minorité, est l’expression d’un pacte de confiance entre cette minorité et les détenteurs légitimes du pouvoir. Ce pacte fondé sur l’expression d’un suffrage libre est le seul gage d’une démocratie dont le but ultime doit être de conquérir le pouvoir en respectant les règles du jeu pour exploiter le potentiel de développement qui est en chaque citoyen.
La démocratie n’est ni la dictature d’une minorité ni celle d’une majorité, elle n’est pas l’endoctrinement d’une quelconque idéologie populiste, ni l’endormissement des masses ignorantes, elle doit être la quête d’une liberté de choix, l’ambition d’une offre programmatique progressiste pour répondre aux aspirations légitimes de la société. La consécration d’une victoire électorale par la violence, la peur, l’intimidation et le mensonge est une négation de notre culture démocratique et de l’essence même de notre tradition républicaine.
La conquête du pouvoir doit être une compétition saine fondée sur des valeurs de la République et un dialogue fécond sur des questions d’intérêt majeur. En ce sens, la préservation de l’Administration et de la Justice est une œuvre de grandeur dans la mesure où elle constitue les piliers de la République. Une Administration et une Justice au service du citoyen, tel doit être le discours de tous les hommes politiques, pour en faire le ciment de notre République.
Préserver la paix et la stabilité c’est se donner la chance de construire le rêve d’un Sénégal de progrès et de poursuivre la quête d’une société inclusive et solidaire. Le désir et la volonté de construire s’opposent à la boulimie du pouvoir et à la promotion de la violence et des antivaleurs. On ne construit un pays que dans le respect des lois et règlements, par la participation à la consolidation d’une conscience citoyenne saine, abreuvée aux valeurs de paix et de tolérance. Le rôle de la classe politique ne doit pas être d’opposer des Sénégalais contre leurs frères, quels que soient les enjeux du moment. L’adversité ne doit pas et ne peut se transformer en une haine basée sur des contrevérités et la manipulation pour accéder au pouvoir.
En tenant un discours de vérité aux jeunes sur les vertus du travail, le sens de l’honneur, le respect des institutions et le respect de nos guides religieux et coutumiers, nos hommes politiques feront œuvre de salubrité publique et contribueront à bâtir un citoyen sur lequel ils pourront compter pour développer le pays. C’est à ce prix que tous les démocrates, cette masse silencieuse, doit se mobiliser pour préserver ce qui fait notre fierté, au nom de la démocratie.
Par Un parent outré
LA FEDERATION SENEGALAISE DE TAEKWONDO, J’INTERPELLE !
Vous me permettez, en tant que parent dont le garçon est pensionnaire du club de taekwondo de Tivaouane, de vous interpeller par rapport à ce que je pourrais qualifier de négligence pouvant porter atteinte à la santé et à la vie d’autrui.
Vous me permettez, en tant que parent dont le garçon est pensionnaire du club de taekwondo de Tivaouane, de vous interpeller par rapport à ce que je pourrais qualifier de négligence pouvant porter atteinte à la santé et à la vie d’autrui.
Récemment, mon garçon âgé de 13 ans m’a apporté une autorisation parentale, que j’ai signée, l’autorisant ainsi à se rendre à Sokone pour participer à des compétitions. J’avais pris la précaution, auparavant, d’appeler le responsable du club de Tivaouane, Maître Waly Diouf, qui a confirmé leur participation à cette édition. Mes recherches sur internet aussi m’ont permis de savoir que la Fédération de taekwondo du Sénégal a inscrit dans son agenda, l’Open de Sokone comme deuxième événement national. Tout cela a fini de me rassurer que je pouvais laisser mon garçon partir à Sokone, une ville distante de Tivaouane d’au moins 175 km.
Les enfants sont partis le vendredi 3 juin pour assister aux compétitions programmées le week-end. Ils ont quitté Sokone la nuit du lundi pour arriver le matin, vers 9h, à Tivaouane. Ma surprise fut grande quand sa sœur m’a dit au téléphone que son frère ne se portait pas bien.
J’avais pensé, au début, que ce sont la chaleur à Sokone et la fatigue du voyage qu’il n’a pas bien supportées. Seulement, j’ai commencé à m’inquiéter quand sa sœur m’a fait comprendre qu’il a une diarrhée sévère, qui ne s’arrête pas, et qu’elle a noté des traces de sang dans ce qui sortait. Et c’est à cet instant que j’ai demandé à son frère aîné de l’amener à l’hôpital, où il a passé la journée aux soins intensifs. L’infirmier qui était de garde a confirmé une intoxication alimentaire.
Naturellement, j’ai interrogé mon garçon sur ce qu’ils ont mangé. Et il m’a confirmé, avant leur départ, qu’on leur avait servi du yassa avec une sauce de la veille que la cuisinière avait sûrement mal conservée. Ces propos de mon fils ont été confirmés par maître Waly Diouf, responsable du club de Tivaouane, qui les avait accompagnés.
Ce que je trouve très irresponsable de la part de cette cuisinière qui, peut-être, pour faire des économies, n’a pas voulu préparer un repas frais. Pourtant, je dois vous le rappeler, les parents, qui vous ont fait confiance, ont déboursé de l’argent, au moins 11 000 francs pour le transport et la participation de chaque enfant. Les manquements, la cupidité de la cuisinière m’ont coûté de l’argent, pour avoir envoyé en soins intensifs mon garçon qui était très mal en point, et acheté des médicaments à hauteur de 20 000 frs. Peut-être, si je n’étais pas intervenu à temps pour stopper cette diarrhée causée par une intoxication alimentaire, j’allais perdre mon garçon.
Madame, monsieur, je pense que c’est votre devoir, en tant qu’organisateurs, de veiller sur nos enfants, de les mettre dans de bonnes conditions, de ne pas seulement vous contenter d’encaisser des participations, de surtout veiller à ce que ceux qui s’occupent de l’accueil et de la restauration soient choisis pour leur professionnalisme. Je ne suis sûr de rien par rapport au choix de la cuisinière, mais c’est très fréquent de voir les organisateurs d’une activité confier la restauration à un proche qui n’a aucune compétence en la matière.
J’ose juste espérer qu’une enquête sérieuse sera menée pour situer les responsabilités et des sanctions prises pour que plus jamais, nos enfants qu’on vous confie, ne soient menacés par un danger quelconque.
Cordialement!