Malgré les mises en garde des spécialistes de la santé et les restrictions de la loi, rappelées tout le temps par les organes de régulation, contre la publicité médiatique des produits nuisibles à la santé, le phénomène est en vogue. La vente libre et l’accessibilité de ces produits restent intactes.
L’Etat du Sénégal et les régulateurs commerciaux semblent fermer les yeux. Pendant ce temps, à la faveur des tapages médiatiques et les postes sur les réseaux sociaux, le recours à des médicaments soi-disant grossissants gagne du terrain chez des filles et femmes.
Essayer de convaincre ou décourager, c’est selon, les femmes ne sera pas aisé car, au Sénégal, les «rondeurs» sont un idéal de beauté et même mieux, semblent apparaître comme un symbole d’aisance sociale. Surtout que le «marché» du mariage est «compétitif». Dès lors, des femmes sénégalaises sont sous la pression de répondre à des critères de beauté «subjectifs», déterminés par des hommes et cela au prix de leur santé, voire de leur vie. Et des marchands d’illusion s’engouffrant dans cette brèche, les ventes en ligne de produits favorisant la prise de poids, au-delà de la santé, posent un réel problème de sécurité publique au Sénégal.
Car on ne connait pas vraiment l’origine de tous ces produits ni leurs compositions, encore moins les effets secondaires sur le corps humain. Malheureusement, ici, on a tendance à laisser passer des choses nocives pour une population à majorité pas au courant des risques qu’elle encoure. Tant qu’on n’aura pas une autorité de régulation avec tous les acteurs de la santé afin d’éviter des drames, on sera toujours dans la réaction plutôt que l’action.
En attendant, ces produits font et continuent de faire des ravages. Et le pire, c’est que les autorités compétentes ne peuvent pas nier ce phénomène ; donc c’est un véritable problème à tous les niveaux. Ces «banabanas de rêves», avec l’aide des réseaux sociaux, ont réussi là où les professionnels de la santé publique et les autorités ont échoué. Hélas ! Ces produits dangereux, disponibles sur le marché et accessibles, vont continuer à nuire nombre de femmes qui sont les premières victimes de ces ventes illicites ou presque.
Et la fille décédée à Pikine, suite à la prise de ces produits nocifs, n’est qu’un cas parmi tant d’autres non médiatisés. Mais l’alerte rouge de détresse reste encore invisible, du moins, du côté des autorités du Sénégal. Le danger est là et permanent, en attendant que les autorités prennent leurs responsabilités (ou que celle-ci soient situées) mais aussi que l’Etat joue son rôle de garant de la sécurité de cette frange importante de la population, car des vies humaines sont en jeu.
A défaut d’une interdiction, certains étant pharmaceutiques et administrables sur prescription médicale, à quand l’effectivité d’une régulation de la commercialisation de ces produits qui nuisent à la santé ?
RONDEURS ARTIFICIELLES À RISQUES
Prise de produits grossissants par des femmes et filles, «Day jël doom» ou «doom lay jël», c’est selon ! Qui n’a pas une fois entendu ces expressions pour signifier qu’une personne utilise des médicaments pour prendre du poids
La prise de poids par le biais de comprimés, gélules, sirops, pommades, injections, poudre… est en train de prendre de l’ampleur au point de devenir une nouvelle «mode» au Sénégal. Beaucoup de filles et même des femmes mariées minces ou de poids moyens communément appelées des «tailles fines» font appel à des produits non naturels et souvent néfastes et nuisibles à la santé, pour avoir de «belles» rondeurs artificielles, malgré les risques.
«Day jël doom» ou «doom lay jël», c’est selon ! Qui n’a pas une fois entendu ces expressions pour signifier qu’une personne utilise des médicaments pour prendre du poids. Ce phénomène qui existe depuis longtemps dans la société est devenu alarmant ou presque maintenant. De plus en plus de filles et même de femmes mariées minces ou de poids moyens ne se suffisent plus de leurs «tailles fines» ; elles ont recours à des produits non naturels et souvent aux conséquences néfastes pour la santé, pour avoir de «belles» rondeurs. Effet de «mode», effet «d’entrainement» et/ou «conformisme» sociétal ? La prise de poids par le biais de comprimés, gélules, sirops, pommades, injections, poudre… est devenu banal au Sénégal et semble inquiéter plus d’un. Même si des Sénégalais en sont encore à en parler dans le dos de celles qui en utilisent et qui semblent facilement reconnaissables, de par les nouveaux traits physiques qu’elles dégagent. «Au regard de la société, une fille doit avoir un bon ‘’toogukay’’ (en plus clair elle ne doit pas être très mince, elle doit avoir des hanches, des fesses). La plupart des hommes sénégalais ont toujours préféré les femmes à forte corpulence, décrite comme ‘’jongoma’’», dit Saliou Ndiaye, interpellé sur ce qui pourrait justifier cette tendance.
UN MARCHE DE REVE BOOSTE PAR LES RESEAUX SOCIAUX
Cette vision pousse nombre de femmes à acheter certains produits souvent mis en vente sur les réseaux sociaux pour augmenter leur poids. La publicité de ces produits passe par Facebook, Instagram ou Tik Tok et on voit toujours une «belle femme», aux formes généreuses et rondes, mise en valeur à côté du produit, pour mieux vendre le rêve. Les articles proposés sur ces plateformes pour inciter à la prise de poids sont souvent des pommades, des gélules ou des sirops et suppositoires. En surfant sur Instagram, on voit plusieurs comptes commercialisant ces produits, qui postent des photos et vidéos de filles qui témoignent avoir utilisé le produit et qu’elles y ont trouvé leur compte (c’est satisfaisant) pour encore plus attirer de potentiels clientes. La promotion de ces produits sur les réseaux comme Tik Tok et Instagram fait des millions de vues et des centaines de commentaires de gens voulant s’en procurer et d’autres qui, au contraire, essaient de sensibiliser et conscientiser de potentielles candidates.
LES REGARDS ET APPRECIATIONS DE LA SOCIETE DES FEMMES AUX «BELLES FORMES»
Après de multiples interrogations sur la question, certaines personnes cèdent, à cause de la «pression» sociale. Un témoignage recueilli d’une étudiante atteste que dans la société dans laquelle on vit, «on ne peut pas s’affirmer à cent pour cent si on pense à l’opinion sociale. Car, les gens vont te sortir tout le temps des : ‘’tu es trop mince, on dirait que tu ne manges pas’’. Les personnes que tu côtoies te feront toujours te sentir à part, du fait de ton poids, surtout si tu n’as que des amies avec des formes généreuses. A un moment donné, tu auras honte de te montrer avec elles ou tu chercheras à avoir les mêmes formes». Un peu plus loin, Saliou Ndiaye, étudiant à Ensup Afrique affirme qu’«avoir des rondeurs fait partie des caractéristiques d’une femme». Pour Saliou, «une femme doit avoir de belles formes pour pouvoir attirer le regard des hommes. Car, nous les hommes, quand nous croisons une femme dans la rue ou ailleurs, nous regardons d’abord son ‘’toogukay’’ (ses fesses/hanches) ; ‘’daniuy ginz daal’’. Alors, si on ne voit pas ce qu’on cherche c’est-à-dire des hanches comme il faut, on se décourage. Un homme est toujours attiré par le physique d’une femme et les femmes ont compris cela ; donc elles cherchent à avoir le corps dont nous hommes rêvons».
POUR FAIRE PLAISIR A SON HOMME ET QUESTION DE RIVALITE OU DE JALOUSIE ENTRE FEMMES
Pour d’autres, ce n’est pas seulement la pression sociale qui explique ce phénomène. El Hadj Faye est d’avis que c’est souvent une question de rivalité ou de jalousie entre les femmes. «Le ‘’tegu bët’’, n’avoir d’yeux que pour la forme de son amie. Car, si tu es amie avec une fille qui a une belle forme, les hommes vont toujours l’accoster, elle. Et, à la longue, tu vas finir par être jalouse d’elle et vouloir être comme elle».
Certains intervenants expliquent que c’est souvent pour faire plaisir à leurs hommes que beaucoup de femmes veulent prendre du poids ; mais il y a aussi la question de la complexité, le manque de confiance en soi, ne pas s’estimer soi-même. L’un dans l’autre, ce phénomène est très préoccupant car on ne sait même pas comment sont fabriqués ces produits dits naturels mis en vente libre. On les voit juste sur les réseaux sociaux, avec une bonne publicité mettant en exergue des photos et vidéos de femmes aux «belles rondeurs» à côté de ces produits dont on ignore tout. Images retravaillées, don de la nature ou formes acquises après utilisation de ces produits ? Aucune certitude sur ces images «attrayantes», de «rêve» !
Ces produits sont le plus souvent vendus par des images de femmes avec de belles formes à qui les vendeuses prêtent ces propos : «j’ai utilisé ce produit là et en seulement trois (3) jours ou deux (2) semaines, j’ai vu le résultat». Des sortes d’appâts pour permettre à leurs sœurs de mordre au danger, sans se soucier des risques, effets secondaires et autres conséquences sanitaires néfastes à l’organisme.
LE PRIVÉ VERS L’HARMONISATION ET L’ÉQUITÉ DES TARIFS
Le ministère de la Santé et de l’action ainsi que le Syndicat des médecins du Sénégal sont passés hier à la pré-validation de la nomenclature des actes médicaux dans le privé.
La pré-validation de la nomenclature des actes médicaux s’est tenue hier, jeudi 31 mars, à Dakar en présence du ministre de la Santé et de l’action sociale. L’objectif est d’arriver à une tarification harmonisée et équitable au niveau de structures de santé privées au service de la santé des populations.
Le ministère de la Santé et de l’action ainsi que le Syndicat des médecins du Sénégal sont passés hier à la pré-validation de la nomenclature des actes médicaux dans le privé. Selon Abdoulaye Diouf Sarr qui a présidé la rencontre : « elle constitue le point de départ d’un processus d’appropriation de ce référentiel par les services de mon département mais aussi par les autres acteurs concernés ». Et de poursuivre : « nous savons que ce n’est pas le premier exercice du genre. Le défi est donc pour nous de procéder différemment, c’est-à-dire avancer plus vite et plus efficacement vers l’adoption d’une nouvelle nomenclature, en adéquation avec les enjeux actuels du système de santé et les préoccupations des professionnels et des usagers ».
Pour cette rencontre, l’objectif est d’arriver à une tarification harmonisée et équitable au niveau de structures de santé privées au service de la santé des populations. « L’atelier fait suite à l’audience que j’ai accordée au Dr Ardo Ba, Président du Syndicat des Médecins privés du Sénégal et à sa délégation, venus me présenter le travail que leur organisation a bien voulu accomplir afin d’adapter la nomenclature des actes professionnels, en tenant compte des nombreuses évolutions intervenues dans le secteur de la santé et du contexte socio-économique actuel», a renseigné le ministre Diouf Sarr.
En termes de réformes, le ministre de la Santé a rappelé qu’en 2020, son département a adapté l’organisation du ministère de la Santé et de l’action sociale, pour mettre en phase la composition et les missions du département. « Nous avons également fait adopter la réforme sur les Comités de Développement sanitaire, après plusieurs années d’attente. D’autres réformes ont été menées et certaines sont en cours notamment sur la pharmacie, en vue de renforcer notre souveraineté sanitaire et de mieux faire face aux chocs sanitaires ».
Le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a aussi fait savoir que cette dynamique de réformes va se poursuivre avec la révision de la nomenclature des actes des médecins, chirurgiens-dentistes, radiologues et biologistes qui date de 1955. « Au fil des années, cette nomenclature est devenue source de tensions entre l’offre des structures privées de soins et la demande formulée par les mutuelles et les autres assureurs », a-t-il poursuivi.
Et d’attester : « il apparait donc nécessaire d’adapter le texte y relatif, en vue d’améliorer l’accès à des services de santé et d’action sociale de qualité et à moindre coût. Adapter la nomenclature, c’est également trouver une solution à l’épineux problème de la tarification dans nos structures privées et publiques »
L'ARRÊTÉ OUSMANE NGOM RETOQUÉ
La Cour de justice de la Cedeao estime que « l’arrêté Ousmane Ngom» « viole la liberté de manifestation au Sénégal
L’Etat du Sénégal a essuyé hier, jeudi 31 mars, un deuxième revers devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), quelques mois après le rejet du parrainage.
En effet, dans son délibéré sur le recours déposé par la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh) et la section sénégalaise de Amnesty international contre l’« Arrêté Ousmane Ngom », cette juridiction sous régionale donne au Sénégal un «délai de trois mois pour faire un rapport sur l’état d’exécution de la mesure».
Si l’équipe nationale de football du Sénégal enchaine ces derniers jours les belles performances sous le ciel africain, tel n’est pas le cas pour le régime en place qui vient d’essuyer une nouvelle déconvenue devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Moins de six mois après la décision rendue par cette juridiction sous-régionale contre le parrainage citoyen, l’Etat du Sénégal a subi un nouveau revers. Saisie d’un recours déposé par la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh) et la section sénégalaise de Amnesty international contre l’arrêté n°007580/ Mint/Sp communément appelé «Arrêté Ousmane Ngom» du nom de l’ancien ministre de l’Intérieur du Sénégal, l’institution juridique sous-régionale a rendu hier, jeudi 31 mars son verdict. Et selon nos confrères du site Emedia qui ont relayé l’information, la Cour de justice de la Cedeao a tranché en faveur de ces deux organisations de défense des droits de l’homme en déclarant que « l’arrêté Ousmane Ngom» « violait la liberté de manifestation, entre autres ».
Loin de s’en tenir là, nos confrères ont également indiqué que cette haute juridiction sous régionale qui a rejeté dans la foulée la demande de «condamner l’État du Sénégal à leur payer la somme de 500.000.000 de nos francs en guise de réparation » formulée par les deux organisations de défense des droits de l’homme dans leur plainte, a imparti à l’Etat du Sénégal un « délai de trois mois pour faire un rapport sur l’état d’exécution de la mesure».
Pour rappel, pris par l’ancien ministre de l’Intérieur du Sénégal sous le régime libéral du président Abdoulaye Wade à l’époque où le pays faisait face à une série de manifestations contre les coupures d’électricité et contre la troisième candidature de l’ancien chef de l’Etat, l’arrêté n°007580/ Mint/ Sp interdit toutes manifestations dans l’espace compris entre l’avenue Malick Sy et le Cap Manuel ainsi qu’aux abords immédiats du Monument de la Renaissance et devant les hôpitaux. Vigoureusement dénoncé à l’époque par les opposants d’alors, cet arrêté sera maintenant cependant maintenu après la deuxième alternance qui a propulsé au pouvoir le président Macky Sall et ses anciens collègues de l’opposition.
REACTIONS... REACTIONS...
SEYDi GASSAMA, DIRECTEUR EXECUTIF DE LA SECTION D'AMNESTY INTERNATIONAL SENEGAL : «Nous espérons que cette décision... sera res-pectée par l’Etat contre lequel elle est rendue»
Nous sommes très contents et dès que nous aurons la décision, nous allons tenir une conférence de presse conjointe (la Ligue sénégalaise des droits de l’homme et Amnesty). Nous espérons que cette décision qui est une grande conquête en matière de droits humains et des libertés publiques sera respectée par l’Etat contre lequel elle est rendue. Nous n’avons aucun doute que l’Etat du Sénégal va respecter surtout que les manifestations dans cette zone interdite ont toujours lieu sans problème.
MAYORO FAYE, SECRETAIRE NATIONAL CHARGE A LA COMMUNICATION DU PDS :«Il est temps que l’Etat du Sénégal respecte sa signature»
Il est temps que l’Etat du Sénégal respecte sa signature et les traités internationaux et conventions qu’il a ratifiés. C’est une énième décision venant d’une institution régionale ou internationale. Je pense que pour ne pas davantage ternir l’image du Sénégal, l’Etat devrait respecter les décisions rendues pas les cours et tribunaux internationaux. On ne peut continuer à être dans l’impunité et le forcing contre les décisions des institutions internationales notamment concernant le respect des droits de l’homme en ce qui concerne Karim Wade, la question liée au parrainage avec cette même Cour de justice de la Cedeao qui a encore tranché contre l’arrêté Ousmane Ngom qui, à mon avis devait être caduque puisqu’il avait été pris par rapport à un contexte bien donné et ledit contexte n’est plus le même. Une démocratie si elle n’avance pas recule.
MOUSSA SARR, PORTE-PAROLE DE LA LIGUE DEMOCRATIQUE : «Nous voulons que l’Etat du Sénégal respecte la démocratie, respecte les libertés individuelles et collectives. Mais...»
La première chose que j’ai à dire par rapport à cette décision, c’est que nous ne pouvons que prendre acte de cet arrêté rendu par la Cour de justice de la Cedeao. Ensuite, il nous faut quand même rappeler que nous sommes dans un pays de démocratie, de liberté et les formes de libertés que nous avons dans ce pays ont été conquises de haute lutte. Nous voulons que l’Etat du Sénégal respecte la démocratie, respecte les libertés individuelles et collectives. Ça, c’est un fait, nous nous sommes toujours battus dans ce pays pour le respect des libertés. Mais, il faut également constater qu’il n’est pas tolérable que les acteurs politiques et les organisations de la société civile puissent manifester partout dans la capitale, y compris devant les grilles du Palais de la République. Partout où vous allez dans le monde, il y a des lieux qui sont interdits aux manifestations. Il y a des manifestations qui ne sont pas tolérées sur les Champs-Élysées, il en est de même devant la Maison blanche aux États-Unis. Il faut également au Sénégal accepter qu’il y a des lieux dans lesquels nous ne devons pas nous autoriser des manifestations. Je pense que les grilles du Palais de la République devraient être soustraites des lieux de manifestations politiques et syndicales. Nous devons protéger nos institutions et cela n’empêchera pas que la démocratie continue à se développer dans ce pays.
Le groupe poursuit sa mue en se retirant des activités logistiques sur le continent africain, qui avaient largement participé à la diversification de l'entreprise familiale bicentenaire, en les cédant à son ancien rival MSC pour 5,7 milliards d'euros
L'annonce intervient à l'extrême limite de la période de négociations exclusives entre les deux groupes, ouverte le 20 décembre, l'opération devant être finalisée "d'ici la fin du premier trimestre 2023", selon un communiqué publié par Bolloré jeudi soir.
La branche Bolloré Africa Logistics, qui possède des infrastructures dans plus de 20 pays sur l'ensemble du continent parmi lesquelles un réseau de seize concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires, suscitait également l'intérêt d'autres acteurs du transport maritime, Maersk et CMA-CGM.
Mais Bolloré avait accordé à MSC (Mediterranean Shipping Company) une exclusivité après que l'armateur italo-suisse a transmis une offre initiale de 5,7 milliards d'euros, déjà.
Basé à Genève, MSC appartient à la famille italienne Aponte et revendique une flotte de 560 navires et plus de 100.000 employés, avec la gestion de terminaux à Singapour, Long Beach (Californie) ou Rotterdam.
"L'acquisition de Bolloré Africa Logistics confirme l'engagement de long terme du groupe MSC pour investir en Afrique et renforcer les chaînes d'approvisionnement sur le continent, tout en le reliant au reste du monde", a souligné l'armateur dans un communiqué distinct.
Plus rentable que la logistique internationale de Bolloré, la branche de logistique africaine du groupe français reste plus petite en chiffre d'affaires, avec 2,1 milliards d'euros réalisés en 2020, sur un total de 24,1 milliards pour le groupe. Elle emploie plus de 20.000 personnes.
Bien avant les médias, la logistique et l'Afrique ont fait la fortune de Vincent Bolloré, qui a pris en 1986 le contrôle de la SCAC (Société commerciale d'affrètement et de combustible) au moment de sa privatisation.
"La réalisation de la cession serait soumise à l'obtention d'autorisations réglementaires et des autorités de la concurrence compétentes ainsi qu'à l'accord de certaines des contreparties de Bolloré Africa Logistics", a expliqué le groupe Bolloré.
– Un virage stratégique majeur –
Cyrille Bolloré, qui a succédé à son père comme PDG du groupe en 2019, accompagné de Philippe Labonne, directeur général de Bolloré Ports, et de l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy, proche de la famille, s'étaient rendus en début d'année à Abidjan pour convaincre les autorités ivoiriennes d'autoriser la vente d'actifs stratégiques.
Mais confronté à des investissements de plus en plus coûteux et à la concurrence grandissante des opérateurs chinois, le groupe de Vincent Bolloré souhaitait la vendre.
Elle était également au cœur de scandales de corruptions au Togo et en Guinée pour lesquels le groupe avait accepté en 2021 de payer une amende de 12 millions d'euros à la justice française et d'être suivi par l'Agence française anticorruption.
Une juge avait cependant refusé d'homologuer la reconnaissance préalable de culpabilité acceptée par Vincent Bolloré et deux autres responsables. Leur dossier a été renvoyé à l'instruction.
L'entreprise familiale est accusée par la justice française d'avoir apporté son aide à des campagnes électorales en échange de l'attribution de concessions portuaires dans ces deux pays.
Via Vivendi, dont Bolloré est premier actionnaire avec plus de 27% du capital, le groupe s'est lancé dans de grandes manœuvres, entre la cession de sa pépite Universal Music Group (UMG) et le lancement d'une offre publique d'achat (OPA) sur le groupe Lagardère, qui pourrait conduire à la création d'un mastodonte de l'édition, via le rapprochement de Lagardère Publishing et d'Editis, numéro un et deux du marché en France, et des médias.
Le groupe dans son ensemble a réalisé un chiffre d'affaires proche de 20 milliards d'euros en 2021, en hausse de 19%, avec un bénéfice net de 6 milliards d'euros.
Il rappelle qu'il conservera une "présence importante en Afrique", notamment via Canal+ et des investissements dans la communication (Havas), le divertissement ou l'édition, activités dans lesquelles le groupe assure qu'il "poursuivra ses développements".
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
LA COSMOLOGIE ET LES FORMES DU VIVANT
EXCLUSIF SENEPLUS - En pleine vague contre la liberté de création littéraire, des résistants se sont retrouvés à travers Les Ateliers de la pensée de Dakar pour l'exploration de nouvelles pistes d’intérêt dans un univers du vivant devenu anxiogène
Voilà qui est inhabituel, dans un océan où l’obscurantisme et le fanatisme font des vagues contre la liberté de création littéraire et la liberté de la pensée, des résistants mondiaux de la pensée se sont retrouvés à Dakar pour explorer les nouvelles pistes d’intérêt dans un univers du vivant devenu anxiogène. Les Ateliers de la pensée de Dakar 2022 organisés à l’initiative des professeurs Achille Mbembe et Fewline Sarr entament une phase de maturation essentielle du 23 au 26 mars 2022. Le thème central de cette édition porte sur les cosmologies du lien et les formes du vivant. Elle regroupe à la fois l’intelligentsia de la diaspora africaine et les chercheurs du monde universitaire d’horizons divers dont le ciment reste la fécondation des intelligences du présent, du passé et du futur.
La cosmologie se définit selon Larousse comme la science qui étudie la structure, l’origine, et l’évolution de l’univers considérer dans son ensemble. Emmanuel Kant parle de cosmologie rationnelle comme un ensemble de problèmes métaphysiques concernant le monde et son origine. Au moment où l’humanité est assaillie par de nouveaux dysfonctionnement et apories sur le devenir humain avec le changement climatique, les migrations, les crises humanitaires, les guerres et le dépérissement des démocraties et des États contemporains sous le coup de la mondialisation sauvage, il est important de saluer cette initiative de Dakar, ville qui a accueilli le premier festival des arts nègres. Ce rappel historique et contextuel n’est pas fortuit d’autant plus avec les menaces multiformes qui pèsent sur l’humanité tout entière. Et nous assumons avec Karl Marx que l’humanité ne se pose jamais que les problèmes qu’elle peut résoudre, car à y regarder de plus près, il se trouver toujours que le problème lui-même ne se présente que lorsque les conditions matérielles pour le résoudre existent ou du moins sont en voie de devenir (contribution à la critique de l’économie politique Édition Giard et Brière, collection bibliothèque socialiste internationale, 1909).
Nous sommes en plein dans la réflexion sur la place de l’utopie dans notre univers de pensée, notamment dans la littérature, le champ politique, social et culturel. L’utopie qui pourrait être définie comme une construction imaginaire de notre société portée sur une vision du lien social, politique, culturel, économique. Certains peuvent céder à la tentation d’assimiler l’utopie à la fiction comme une construction de l’esprit fertile comme un récit de vie imagine qui porte la fertilité de la littérature. Ainsi la session des Ateliers qui nous intéresse ici portait sur la cosmopoétique des liens a réuni des écrivains et chercheurs de renommée mondiale pour les prix qu’ils ont pu glaner parmi lesquels les nouveaux prodiges du Goncourt 2021 Mbougar Sarr, Goncourt des lycéens 2018 David Diop, prix des cinq continents 2007, prix Ahmadou Kourouma 2018 Wilfried N’Sonde et le critique littéraire de la bio fiction Alexandre Gefen. Ils se sont tous accordés sur l’importance de la production d’une œuvre dans la construction des liens parmi les vivants.
La fiction au service d’une nouvelle alliance avec le vivant (Wilfried N’Sondé)
Wilfried N’Sondé à travers deux exemples de fiction et d’exploration du vivant a pu éclairer avec humour son expérience personnelle d’élève africain vivant dans un quartier difficile de Paris à qui on a demandé de décrire ses vacances. Élève difficile à l’âge de 9 ans contraint par défaut de moyens de prendre des vacances d’avoir un programme classique de vacances pour les fils d’immigrés, manger, dormir, jouer au foot et regarder la télévision ne pouvait pas faire une narration classique. Il s’est retrouvé obligé de puiser dans son imagination fertile pour raconter ses vacances en Inde sans n’y être jamais allé. Au final, élève moyen avant les vacances, il se retrouve avec la meilleure note de la classe ; adulé par sa maîtresse comme un des meilleurs élèves de la classe. Les liens avec l’enseignante et son rapport aux autres élèves de sa classe à travers ce récit ont transformé son vécu d’apprenant de fils d’immigrés africains.
Le deuxième exemple pour illustrer le rôle central du lien avec la littérature, c’est sa participation à une exploration océanographique sur le plancton, une aventure dont la fonction du plancton définie par Victor Hensen biologiste allemand (1887) comme un groupe polyphylétique d’organismes généralement unicellulaires vivants dans les eaux douces, saumâtres et salées. Il est aussi la principale nourriture des baleines à fanons et des coquillages. Ainsi, 98% du volume de l’hydrosphère est planctonique. Tout ceci pour dire que l’écologie animale élargit la base de l’analyse du vivant et des liens avec l’humain et le fonctionnement des océans. La spiritualité, l’harmonie et la beauté de l’univers ressemblent à une symphonie qui si elle est mal assurée, produit des dérèglements systémiques. Il affirme que les physiciens se sont accordés pour dire qu’ils ne comprennent de 4,8% de ce qui existe, mais ne peuvent pas appréhender les 95,2% de connaissances qui restent. Cette exploration océanographique lui a permis de comprendre le rôle de la fiction dans la dynamique de la littérature moderne. L’harmonie du vivant suppose une coexistence pacifique entre tous les vecteurs du vivant évoluant dans des milliards de planètes. Rien n’est parfait : mais tout se tient, s’étaye, s’entrecroise, disait Anatole France. Le monde dans lequel nous évoluons est un monde de connexion et d’interdépendance pour une écologie positive. La Covid-19 est une parfaite illustration que nous devons ensemble préserver le vivant dans toutes ses composantes.
Réflexions sur la rhétorique du lien en littérature (David Diop)
« Il faut que tout le monde vive » - proverbe wolof des pécheurs sénégalais pour la préservation des produits halieutiques et leur environnement repris par Michel Adanson qui donne du sens aux pratiques traditionnelles soucieuses de l’écologie.
Avec à son actif les œuvres de haute portée littéraire (coups de pilon : poèmes, Frère d’âmes, la porte du voyage sans retour et rhétorique nègre du XVIIIe siècle : des récits de voyage à la littérature abolitionniste) et il a beaucoup travaillé sur les représentations. Il s’est agi pour le professeur de repérer les éléments d’une cosmopétique africaine archéologie dès dialogues. Cosmogonie de l’être et des liens à partir de l’expérience précoloniale de Michel Adanson naturaliste français 1727-août 1806 qui a exploré le Sénégal et débouché sur deux publications, dont l’Histoire naturelle de Sénégal et Coquillage lors de son tire de son séjour entre 1749 et 1753. Il avait été envoyé par les frères Jussieu officiers aux jardins du roi pour collecter les informations sur les plantes du Sénégal. Il a aussi produit un dictionnaire français wolof. Son érudition et son ancrage dans la société sénégalaise ont émerveillé le jeune professeur qui a voulu faire découvrir les cahiers secrets de Michel Adanson. Dans le récit du voyage de Adanson, il y a aussi la vie de sa compagne sénégalaise Marame. Ainsi le récit sur Marame fait du naturaliste français un écrivain avec un registre savant. David Diop à partir de la collecte des informations sur les publications et le vécu du naturaliste dans la période précoloniale pour en faire un personnage d’un roman sous forme de fiction. La motivation de l’écrivain, c’est le besoin de transmettre la question de l’éternel humain amour, la mort et amitié. Enseigner la littérature c’est enseigner la vie.
Littérature et relation (Alexandre Gefen), Directeur de la recherche au CNRS
Alexandre Gefen est un critique littéraire et chercheur universitaire qui s’est singularisé sur l’étude du genre de la fiction biographique (bio fiction ou exofiction).
L’artiste est souverain dans son propre monde et se construit à travers ses œuvres. L’écrivain est sur sa terre d’ivoire, contemplant l’univers qui s’offre à lui, le lecteur coupe la relation à l’œuvre à travers la réinterprétation pour ne pas dire la traduction. Modèle d’autonomie et d’intransitivité. Comment l’écrivain peut s’émanciper parce que sa parole le met à l’écart de la troupe ou du groupe. Peut-on parler de la souveraineté de la littérature. Nous assistons selon le chercheur à un tournant relationnel entre l’écrivain et la société à partir des années 80. La thématique du soin s’est imposée comme une donne pour faire de la littérature une forme de réparation face à l’individualisme néolibéral. Et la littérature devient ce qui va le relier avec les autres. Il s’agit de répondre aux besoins d’une société atomisée qui favorise le délitement des récits d’accompagnement. La littérature relationnelle dénonce l’illusion de l’individualisme au 20e siècle. Elle produit une réflexion sur les modes de soins. Faire attention aux vulnérabilités. De ce fait, nous assistons à une extension de la relation avec l’invisible.
L’Afrique doit refuser la logique de compartimentilisation de la vie occidentale. La condition sociale de l’écrivain accompagne les transformations. Sortie de soi à l’ère démocratique. Machine à la lutte contre l’indifférence. Réinventer les manières d’écrire. Se construire dans son rapport à soi. Construire des communautés de liens civiques démocratiques. Pensée de la relation. Ces relations sont problématiques avec les rapports de pouvoir. La littérature n’a pas le pouvoir de tout réparer.
Ce qui nous relie : sur l’idée d’une bibliothèque illimitée (Mbougar Sarr)
“Que le miel du paradis coule sur les fronts d’Achile et Fewline”. Une formule-choc du Goncourt 2021 pour apprécier l’initiative des Ateliers de la pensée loin des oripeaux de la pensée dogmatique et conventionnelle. Un beau prétexte pour faire une entrée dans la dérision et faire face au public des amoureux de la littérature pour la première fois depuis le Goncourt en terre natale. L’auteur de La plus secrète mémoire des hommes, prodige de la nouvelle littérature postcoloniale décomplexée et non sectaire, a introduit son propos sur les questionnements et postulats suivants :
- La lecture et le lecteur au centre de la littérature
- Pour qui écrivez-vous ?
- Pour qui lisons-nous ?
La lecture est une adresse pour les lecteurs du présent et de la postérité. Le temps de la lecture est immobile et circulatoire.
Jaques Ranciere dans son livre Maitre ignorantparle de la théorie excentrique et le destin singulier de Joseph Jacotot qui postulait qu’un ignorant pouvait apprendre a un autre ignorant ce qu’il ne savait pas lui-même, en proclamant l’égalité des intelligences et en opposant l’émancipation intellectuelle a l’instruction du peuple. Il a par ailleurs produit un excellent livre sur « Le spectateur émancipé », une belle manière d’introduire le sujet sur le lecteur, sa relation avec l’œuvre. Pour répondre à la polémique suscitée par le prix Goncourt 2021, Mbougar a sorti une réplique sèche. Il faut savoir lire pour dire que l’exercice de la lecture est complexe et suppose des prérequis, des aptitudes et des acquis que tout le monde n’a pas. Chaque lecteur a son angle de lecture que les obscurantistes sont souvent amenés à exploiter pour alerter la meute. Le livre est la somme de différentes pages sociales qui interpelle le lecteur qui se livre et se confesse.
Par qui sommes-nous lus lorsque nous lisons. Chaque lecteur est porteur de vision, d’attentes, de convictions, de motivations, d’intérêt à la lecture comme un voyage dans l’inconnu ou dans un autre univers construit par l’auteur de l’œuvre. Paul parlait du plaisir d’être deviné. Jorge Luis Borgeise 1899- 1986 : Bibliothèque de Babel montre la corrélation entre le texte et le sujet, le texte et objet. Le lecteur n’intéresse pas Borgheise qui parle de Bibliothèque du monde. “Le monde est un livre , le livre est un monde “. Le livre est un réceptacle de la vérité en s’appuyant sur une métaphore duelle de « Binde » qui signifie à la fois écrire et créer en wolof. La bibliothèque disait-il, est un exercice de mémoire. Hampate Ba disait « qu’un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle », mais ça ne renseigne pas sur la qualité de la bibliothèque. Il faut souligner aujourd’hui que l’espace social du lien avec les morts est détruit. L’auteur précise que l’homme est lecteur et il est en lien avec son passé.
Actualisation d’une bibliothèqueCosmopoetique
Il est revenu en sérère, tenez-vous bien, sur la prédiction de son grand père « Il était une fois, tu racontes des histoires, je reviendrais sous forme de papier » qui lui a valu le prix du Goncourt 2021. Projection vers le passé et le futur sous forme de fiction et de conte. Je suis lu et relié avec mon grand-père. L’auteur a véritablement produit une introspection transfrontalière de la lecture critique sur la relation entre le lecteur, l’œuvre et le critique littéraire à travers des œuvres d’une haute qualité du point de l’écriture et de la fiction. Mbougar Sarr reste l’incarnation du meilleur cru de la littérature postcoloniale internationaliste décomplexée et assise sur des plateformes de rupture qui a pu relier le passé au présent avec une mise en perspective de la profondeur de son style sous forme d’une nouvelle vague de l’écriture en dérision.
L’ÉQUATION DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES POUR LES ENFANTS ET LES FEMMES ENCEINTES
Si le lien entre les changements climatiques et certaines maladies affectant les enfants et les femmes enceintes n’est pas toujours évident, de nombreux spécialistes constatent que des pathologies touchent plus fréquemment ces catégories de la population.
Fatick, 23 mars (APS) – Si le lien entre les changements climatiques et certaines maladies affectant les enfants et les femmes enceintes n’est pas toujours évident, de nombreux spécialistes constatent que des pathologies touchent plus fréquemment ces catégories de la population.
‘’Ce qu’on remarque le plus en période hivernale, ce sont des maladies dermatologiques chez les enfants, les maladies gastro-entériques, des maladies liées à la chaleur et à la pluviométrie, mais ce sont juste des constats’’, explique le docteur Rougyatou Camara, pédiatre à l’hôpital régional de Fatick (centre).
Ces pathologies se rencontrent davantage en période de chaleur qu’en temps de fraîcheur, précise la pédiatre, interrogée sur les conséquences des changements climatiques sur la santé des enfants dans cette région qui connaît d’importantes hausses de température.
Outre la chaleur et l’humidité, les épisodes de poussière enregistrés généralement en avril et en mai sont aussi à l’origine de la poussée des affections respiratoires, avec des consultations fréquentes pour des crises d’asthme et des bronchiolites chez les nourrissons, des dermatoses de façon générale, a indiqué Mme Camara.
‘’Les enfants ont tendance à jouer dans les eaux stagnantes lors des inondations de plus en plus récurrentes dans la région à cause des fortes pluies’’, fait-elle observer.
L’Etat fait certes des efforts pour renforcer le système hydraulique de la région, mais dans certaines zones de Fatick, mais il y a encore ‘’des soucis liés à l’accès à l’eau potable et à la teneur en sel de l’eau’’.
C’est le cas dans la commune de Dioffior, dans l’arrondissement de Fimela, ainsi que dans quelques îles du département de Foundiougne, qui sont confrontées à des difficultés d’accès à l’eau. Fatick est une région confrontée à ‘’une vulnérabilité liée à la salinité des sols, ce qui impacte sur les performances agricoles et réduit les rendements agricoles, et favorise la malnutrition aigüe chez les enfants’’, signale la pédiatre.
Fréquence de l’hypertension et de l’anémie
Par ailleurs, certaines maladies affectent davantage les femmes enceintes que les autres couches de la population, constate Rougyatou Diallo, gynécologue, cheffe du service de la maternité de l’hôpital régional de Fatick.
L’hypertension artérielle et ses complications chez les femmes enceintes représentent les plus fréquents motifs de consultation, précise Mme Diallo.
Elle n’établit certes pas de lien direct entre les changements climatiques et certaines pathologies faisant l’objet de fréquentes consultations, surtout chez les femmes enceintes, mais ‘’peut-être qu’indirectement, certains facteurs liés aux changements climatiques, comme la rareté du poisson dans la région, peuvent influer sur l’alimentation des femmes’’.
Mme Diallo fait état de ‘’beaucoup de cas d’anémie’’ de femmes de la région, qui viennent de zones rurales et du milieu urbain, une conséquence sans doute de la faiblesse des rendements agricoles dus à une pluviométrie irrégulière.
‘’Des liens de causalité formelle n’ont pas encore été établis, mais tout le monde constate qu’il n’y a plus beaucoup de légumes, de fruits et de poisson venant des régions côtières comme Dakar, Saint-Louis, Thiès, et ces changements dans l’alimentation sont source de vulnérabilité en matière de santé’’, souligne la gynécologue.
Beaucoup de nouveau-nés présentent un faible poids à la naissance, remarque-t-elle. Et beaucoup de mères sont victimes d’éclampsie ou de pré-éclampsie (des crises convulsives, potentiellement fatales), par exemple.
Dans une région où il ‘’fait tout le temps chaud’’, les hypertendus sont exposés, selon Rougyatou Diallo. Elle constate que le décollement du placenta est fréquent chez les femmes enceintes.
‘’Certes, il n’y a pas d’études pour le certifier, mais nous remarquons qu’il y a trop de cas d’hématomes rétro-placentaires et de pré-éclampsie’’, a souligné Mme Diallo.
Fatick ne figure pas dans la zone rouge en matière de paludisme. La prévention y est soutenue, avec la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées aux femmes enceintes.
Les inondations considérées par les spécialistes comme l’une des manifestations des changements climatiques peuvent en outre avoir des incidences sur le suivi médical des femmes enceintes.
Récurrence des accouchements à domicile
Dans la région de Fatick, les évacuations sanitaires posent problème, certaines zones du territoire régional étant inaccessibles, ce qui rend les accouchements à domicile récurrents, en dépit des risques encourus, selon la gynécologue.
Ce phénomène est l’une des principales causes de mortalité maternelle et infantile, note-t-elle, ajoutant que la prise en charge et le recours aux soins sont retardés, au point d’entraîner des complications lors de l’accouchement, même dans les établissements de santé.
‘’On n’a pas encore les évidences scientifiques pour établir les liens de causalité entre changements climatiques et la santé de la reproduction des femmes, mais on constate quotidiennement une récurrence de certaines maladies, comme l’hypertension artérielle, l’anémie ou l’hypothermie’’, résume Mme Diallo.
‘’Ce n’est pas encore documenté, il manque des données pour faire la comparaison’’ avec les années passées, insiste la gynécologue, estimant qu’il faut une étude prospective pour voir si les pathologies émergentes et ré-émergentes sont dues aux changements climatiques.
Une telle étude pourrait en même temps déterminer à quelle période de l’année ces pathologies sont plus fréquemment enregistrées. De quoi faciliter la cartographie sanitaire des régions pendant toute l’année, en corrélation avec les effets de l’évolution du climat.
FELWINE SARR ÉVOQUE UN RÉTRÉCISSEMENT DE L’ESPACE PUBLIC CULTUREL AU SÉNÉGAL
L’universitaire sénégalais a déploré jeudi à Dakar, une certaine censure dans la production de sens et de signification depuis quelques années dans ce pays qui a pourtant été un carrefour multiculturel, à la croisée des bibliothèques négro-africaine, etc.
L’universitaire sénégalais Felwine Sarr a déploré jeudi, à Dakar, un rétrécissement de l’espace public culturel au Sénégal, évoquant une certaine censure dans la production de sens et de signification.
’’Le Sénégal a toujours été un carrefour multiculturel, à la croisée des bibliothèques négro-africaine, arabo-musulmane et occidentale. Mais depuis quelques temps nous assistons à une sorte de rétrécissement de cet espace public culturel’’, a-t-il constaté.
Felwine Sarr s’exprimait lors d’une discussion littéraire autour du dernier roman de l’écrivain sénégalais Mouhamed Mbougar Sarr, qui a remporté en novembre 2021 le prix Goncourt avec son oeuvre intitulé ’’La plus secrète mémoire des hommes’’ (448 pages).
Il devient avec cette distinction, à 31 ans, le premier Africain au sud du Sahara à se faire attribuer ce prix et le deuxième noir à l’obtenir, cent ans après René Maran, qui avait été distingué pour son roman ‘’Batouala’’ (208 pages).
L’ouvrage coédité par Philippe Rey (France) et Jimsaan (Sénégal), raconte l’histoire de Diégane Latyr Faye, un jeune écrivain sénégalais qui, en 2018, découvre à Paris un livre mythique, ’’Le Labyrinthe de l’inhumain’’, paru en 1938.
Une vive polémique s’en est suivie, qui concerne, pas le livre pour lequel Sarr a été récompensé, mais le troisième de ses quatre romans, ‘’De purs hommes’’ (191 pages), paru chez Philippe Rey et Jimsaan en 2018 : l’auteur est accusé de faire l’apologie de l’homosexualité, ce dont il se défend.
’’La plus secrète mémoire des hommes’’, son quatrième roman, est ’’un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel’’. ’’Un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, par le désir de dépasser la question du face-à-face entre l’Afrique et l’Occident’’, a jugé l’auteur.
Outre Felwine cette discussion élargie à la vie culturelle au Sénégal a enregistré la présence du philosophe et ancien ministre de la Culture Abdoulaye Elimane Kane.
Définissant la culture comme étant ’’un espace de production de sens et de signification’’, Felwine Sarr soutient que cet environnement multiculturel avait l’avantage d’encourager une pluralité des discours dans l’espace public sénégalais.
Il a cependant déploré un ’’rétrécissement’’ de ce même espace depuis quelques années.
Dans la même dynamique, Mouhamed Mbougar Sarr s’est plaint de la vision ’’réductrice’’ que les gens ont du mot culture au Sénégal. Laquelle réduction fait que beaucoup considère la culture comme quelque chose qui ne règle pas nos problèmes financiers ou autres, a-t-il estimé.
Selon lui la culture est cet espace où doit ’’s’affirmer les consensus et les dissensus au plan intellectuel’’.
Il a rappelé, à ce propos, les polémiques qui avaient suivi la parution en 2014 de l’ouvrage ’’Le Coran et la culture grecque” de l’agrégé en grammaire, le professeur Oumar Sankharé.
Cette publication qui mettait en exergue les ’’similitudes’’ entre le Coran et la culture grecque avait valu à son auteur de nombreuses critiques.
SEN TV ET ZIK FM PRIVÉES DE SIGNAL
Le CNRA suspend pour 72 heures, à compter de ce jeudi 31 mars 2022, les deux chaînes du groupe Dmédia suite aux violations de la réglementation organisant l'exercice médiatique par Ahmed Aïdara - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, la décision portant suspension des chaînes Sen TV et Zik FM du groupe Dmédia, suite aux violations de la réglementation organisant l'exercice médiatique par Ahmed Aïdara.
"Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel,
Vu la Constitution ;
Vu la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la Presse ;
Vu la loi n°2006-04 du 4 janvier 2006 portant création du CNRA ;
Vu le Cahier des charges relatif à l’établissement et/ou l’exploitation d’un service de communication audiovisuelle ;
Vu la mise demeure adressée à la SEN TV et à la ZIK FM en date du 14 mars 2022 ;
Vu la décision adressée à la SEN TV et à la ZIK FM en date du 29 mars 2022 ;
MOTIVATION
Attendu que suite à des constats de manquements à la réglementation, le Conseil avait, le 14 mars 2022, mis en demeure la SEN TV et la ZIK FM :
Qu’il ressort de la mise en demeure que le CNRA :
appelait la SEN TV et la ZIK FM « de prendre les dispositions pour mettre définitivement un terme aux violations de la réglementation par Monsieur Ahmed AÏDARA dans ses revues des titres et de presse » ;
précisait que « la constatation de nouveaux manquements aux principes d’objectivité, de neutralité, d’équité et d’équilibre commis par Monsieur AIDARA expose la SEN TV et/ou la ZIK FM aux sanctions prévues par la réglementation, notamment la suspension partielle ou totale des programmes » ;
Constatant que la mise en demeure n’a pas été respectée par la SEN TV et la ZIK FM, le CNRA a pris, le 29 mars 2022, une décision portant interdiction à la SEN TV et à la ZIK FM de faire animer les revues des titres et de presse par Monsieur Ahmed AIDARA à compter de la notification de la présente décision.
Constatant que la décision adressée à la SEN TV et à la ZIK FM n’a pas été respectée, Monsieur Ahmed AIDARA ayant fait les revues des titres et de presse du 30 et du 31 mars 2022 ;
Attendu qu’aux termes de l’article premier de la loi portant création du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), le CNRA a pour mission essentielle : d’assurer le contrôle de l’application de la réglementation sur l’audiovisuel et de veiller au respect des dispositions de la présente loi et de celles des cahiers de charges et conventions régissant le secteur ;
Par ces motifs,
Le CNRA, après en avoir délibéré ce 31 mars 2022 ;
DECIDE :
Article 1 : En application de l’article 26 de la loi n° 2006-04 du 04 janvier 2006 portant création du CNRA et de l’article 210 de la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la Presse, la diffusion des programmes de la SEN TV et de la ZIK FM est suspendue pour 72 heures, durant la période allant du jeudi 31 mars 2022 à 18 heures au dimanche 3 avril 2022 à 18 heures.
Article 2 : La SEN TV et la ZIK FM sont tenues de respecter scrupuleusement la présente décision.
Article 3 : En cas de récidive, après la reprise de la diffusion des programmes de la SEN TV et de la ZIK FM, lesdites chaînes peuvent faire l’objet de sanctions plus lourdes, conformément à la réglementation.
Article 4 : La Société de Télédiffusion du Sénégal (TDS SA), la Société Canal+ Sénégal et la SONATEL sont chargées de l’application de la présente décision qui sera notifiée à la SEN TV et à la ZIK FM et publiée partout où besoin sera."