SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
9 septembre 2025
Par Madiambal DIAGNE
OUSMANE SONKO SE BRÛLERA AVEC LE FEU QU’IL AURA ALLUMÉ
La marche qui était prévue pour le vendredi 3 juin 2022, puis différée au 8 juin 2022, était fort crainte car annonçant la récidive des tueries et casses de mars 2021.
Nous n’avons eu de cesse d’attirer l’attention, avec des éléments probants, sur l’implication de rebelles armés, affiliés au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), dans les casses de mars 2021 qui avaient endeuillé le Sénégal avec 14 morts. Pour essayer de se soustraire à l’action de la Justice, suite à une plainte dirigée contre lui par la demoiselle Adji Sarr, pour viols et autres sévices sexuels, le leader de Pastef avait lancé un appel public au «Mortal kombat». Des groupes de manifestants avaient été convoyés dont des combattants du Mfdc depuis la Gambie, et qui avaient activement participé aux émeutes. Ces personnes avaient été aperçues, dans des reportages vidéos, en train d’ouvrir le feu sur des cibles et de proférer des menaces d’aller prendre d’assaut le Palais présidentiel pour déloger le Président Macky Sall. Ils étaient nombreux à faire dans le déni et même à nous tomber dessus à bras raccourcis, nous accusant de chercher à attiser le feu. En effet, d’aucuns voulaient éviter de regarder la vérité en face, préférant se mentir à eux-mêmes, tandis que d’autres avaient choisi de chercher à faire mentir Le Quotidien, comme chaque fois que ce journal, depuis sa création, il y a bientôt vingt ans, soulève une question essentielle pour la vie nationale. On a pu aussi regretter que des membres de la corporation des médias, avec une mauvaise foi sidérante et une ignoble déloyauté dont on ne pouvait les croire capables, se soient mis à sonner l’hallali. Jamais nos détracteurs ne sont arrivés à nous confondre !
Ousmane Sonko, pour sa part, répondait avec la moue et continuait de s’interdire de condamner les pires exactions du Mfdc contre les populations civiles tuées, dépouillées de leurs biens, et/ou contre l’Armée nationale dont des soldats ont été assassinés dans un guet-apens et d’autres pris en otage, humiliés devant les caméras de télévision par le chef de guerre Salif Sadio. Ce même chef de guerre qui a affecté un de ses éléments, portant le sobriquet de «Limousine», à la garde rapprochée de Ousmane Sonko. Tous ces liens n’ont pas ému grand monde semble-t-il. Mais Ousmane Sonko, qui va d’esclandre en esclandre et d’escalade en escalade, avait appelé publiquement, le 24 mai 2022, une nouvelle fois, à une insurrection. Il disait «assumer d’appeler à l’insurrection pour déloger Macky Sall du palais». Ainsi, la marche qui était prévue pour le vendredi 3 juin 2022, puis différée au 8 juin 2022, était fort crainte car annonçant la récidive des tueries et casses de mars 2021. Le rassemblement de foules a été néanmoins organisé à la Place de la Nation à Dakar et, encore une fois, des éléments du Mfdc avaient été convoyés. Certains de ces rebelles ont été interceptés avant d’arriver sur les lieux de la manifestation et parmi eux, un des principaux lieutenants du terrible et sanguinaire chef de guerre Salif Sadio. Le gouvernement du Sénégal, par la voix de son porte-parole, le ministre Oumar Guèye, a confirmé l’arrestation de rebelles du Mfdc venus prendre part à la marche et assuré qu’une enquête est ouverte.
Que faire de ces rebelles ?
On voudrait bien croire que des rebelles, sortis de leurs bases qui viennent d’être démantelées par des opérations militaires, puissent se retrouver, comme par enchantement, dans les rues de Dakar pour participer à une marche pacifique, démocratique, la fleur au fusil, pour demander plus de démocratie et surtout le droit de participer à des élections organisées par le gouvernement d’un pays dont ils cherchent, par les armes, à se séparer (Ne riez pas !). Il reste que ces personnes arrêtées et dûment identifiées comme appartenant à des factions du Mfdc, sont présumées innocentes et il sera certainement difficile de leur imputer des actions qui n’ont pu se commettre ce jour- du 8 juin 2022. Il demeure cependant que les enquêtes préliminaires auraient établi l’implication de certains d’entre eux dans les casses des 6,7 et 8 mars 2021. Mais qu’à cela ne tienne, la simple appartenance au Mfdc devrait suffire pour poursuivre ces personnes pour rébellion armée et autres infractions tenant à la sûreté de l’Etat. Les dispositions du Code pénal sénégalais, qui ne sauraient nullement être caduques, restent pertinentes. De surcroît, l’un des rebelles alpagués est Ousmane Diatta, alias Ousmane Kabiline Diatta, connu comme un élément farouche de Paul Aloukassine Bassène. Ces deux chefs rebelles ont été aperçus sur les vidéos exhibées par Salif Sadio, qui montraient les 7 soldats de l’Armée sénégalaise pris en otage en Gambie.
En dépit de toutes les interpellations, Ousmane Sonko continue de refuser de condamner ou, à tout le moins, de compatir avec la Nation et son Armée ou de s’émouvoir, le moins du monde, de cette fameuse et sordide dernière attaque commise par les hommes de Salif Sadio en janvier 2022. Ses proches considèrent que s’il se prononce sur le conflit casamançais, il donnerait le moyen à ses adversaires d’attenter à sa vie et de mettre le forfait sur le compte d’une vengeance perpétrée par une faction du Mfdc.
Le rétropédalage de Ousmane Sonko et le nouvel appel à attaquer des domiciles privés le 17 juin 2022
La manifestation de l’opposition, du 8 juin 2022, était partie pour être violente mais contre toute attente, Ousmane Sonko rétropédalera, à trois jours de la date fatidique, pour prêcher le calme à cette manifestation. Il faut le dire, le leader de Pastef a cédé à un chantage à la paix. La seule chose qui lui avait été demandée était de faire une sortie publique pour calmer ses troupes en leur demandant de ne faire aucun acte de violence le jour de la manifestation. Ousmane Sonko, se sachant cerné, a fait mieux, il a tenu à s’assurer que son nouveau mot d’ordre serait scrupuleusement respecté par ses militants qui, il faut le dire, n’arrivaient pas à comprendre les motivations de ce changement subite de ton. Ousmane Sonko a ainsi obtempéré, sagement, quand il a bien compris qu’il n’obtiendrait pas, de la part de l’Etat, l’interdiction de la marche «pour un motif plus sérieux que celui servi pour interdire la marche du 3 juin 2022». Il avait en effet préconisé cette formule afin de sauver sa face. Ses interlocuteurs, qui sont des personnes privées qui n’entendent pas laisser Ousmane Sonko instaurer la terreur, ont pourtant clairement refusé d’entreprendre la démarche auprès de l’Etat. Il ne restait alors à Ousmane Sonko que de se plier à leurs exigences. On a ainsi observé que Ousmane Sonko s’était évertué, durant le rassemblement du 8 juin 2022, à éviter de s’associer aux appels zélés des Aïda Mbodji, Habib Sy, qui préconisaient d’en découdre avec le régime de Macky Sall. Mais on a beau chasser le naturel, il revient au galop. Ousmane Sonko a fini par appeler publiquement, mais de manière sibylline, ses partisans à attaquer, à la prochaine manifestation, les domiciles de pontes du régime de Macky Sall. Il leur a indiqué : «Si à une prochaine manifestation vous cassez leurs maisons, vous y trouverez des milliards planqués !» Cette déclaration est une incitation manifeste et constitue une signature des casses de mars 2021. Un autre rassemblement est prévu pour le 17 juin 2022 sur les mêmes lieux. Reste à savoir si tout le monde se laissera faire car il y en a qui ont déjà pris toutes leurs dispositions pour retourner à Ousmane Sonko ses propres armes, et donc de faire brûler ses domiciles personnels si d’aventure les leurs, biens ou proches se trouveraient attaqués ! On connait les cibles qui étaient initialement visées le 8 juin 2022. C’étaient des entreprises de presse, un haut gradé de la Gendarmerie nationale et quelques personnalités proches du Président Macky Sall.
Il reste que Ousmane Sonko devra savoir à quoi s’en tenir car ceux qui ont fait discrètement déménager et mettre en sécurité, le 9 juin 2022, une certaine famille qui était installée à Thiaroye, n’hésiteront certainement pas à balancer cette nouvelle sordide affaire qui hante le sommeil du leader de Pastef. Il n’y a sans doute pas de scrupule à se faire, la paix civile et la sécurité du Sénégal valent plus que l’honneur ou la dignité de Ousmane Sonko.
Ousmane Sonko veut le report des élections législatives
De nombreux responsables de Pastef montrent leur irritation, considérant que Ousmane Sonko s’est fait hara-kiri avec la coalition Yewwi askan wi (Yaw), scellée avec certaines franges de l’opposition en direction des élections législatives. D’aucuns trouvent par exemple qu’une Aïda Mbodji n’a pas plus de légitimité qu’une Maïmouna Dièye pour trôner à la deuxième place de la liste nationale de Yaw ou que les investitures ont donné la priorité à des Saliou Sarr, Habib Sy, Aminata Mbaye, Maïmouna Bousso, Malick Gakou, au détriment des Bassirou Diomaye Faye, Cheikh Tidiane Dièye et autres piliers de la coalition politique originelle de Ousmane Sonko. D’ailleurs, Ousmane Sonko serait devenu si conscient de ce discours qu’il montre des signes manifestes d’une aversion contre Aïda Mbodji par exemple, que même les milieux de Pastef prennent pour «une taupe de Macky Sall». Comme quoi quand on veut tuer son chien, on l’accuse de rage ! Les militants de Pastef travaillent donc pour le report des élections afin de pouvoir détricoter l’alliance Yaw et préparer une nouvelle coalition qui représenterait mieux leur parti. La décision du Conseil constitutionnel, annulant la liste nationale de Yaw et qui empêchera ainsi Ousmane Sonko de siéger à la prochaine Assemblée nationale, donne une raison supplémentaire aux «Pastéfiens» de travailler pour le report des élections. Il faudra de ce fait s’attendre à tous les actes de sabotage des élections. Ils l’ont clairement dit. De toute façon, le Président Macky Sall a déjà annoncé que l’Etat veillera à la bonne tenue des élections à la date du 31 juillet 2022. Soit !
Qui veut tuer Ousmane Sonko n’aurait pas besoin de saboter son véhicule
Chaque fois que Adji Sarr fait une sortie publique, Ousmane Sonko essaie d’allumer un contre-feu en sortant de son imaginaire, les histoires les plus loufoques. La plaignante, qui l’accuse de viol au salon «Sweet beauty», a publié le jeudi 9 juin 2022, une vidéo tournant en dérision son présumé agresseur sexuel et l’appelant à une confrontation publique. Comme à l’accoutumée, Ousmane Sonko a réagi par une vidéo diffusée le 10 juin 2022, pour révéler une prétendue tentative d’assassinat contre sa personne. Il affirme que le jour de la marche du 8 juin 2022, son véhicule, qui était garé à quelques encablures du lieu du meeting, aurait été saboté et qu’un drame aurait pu survenir. Il n’est véritablement pas besoin d’être un expert en mécanique pour flairer le mensonge. Où étaient le chauffeur du véhicule, la sécurité de Ousmane Sonko et les milliers de personnes qui étaient aux alentours de la Place de la Nation pour que des criminels puissent accéder, à l’insu de tout le monde, audit véhicule, qui n’est pas un véhicule quelconque, et trouver le temps de desserrer les écrous des roues ? Franchement, une personne qui nourrirait le projet d’attenter à la vie de Ousmane Sonko trouverait l’occasion de le faire dans les lupanars comme «Sweet beauty» ou même quand il se rendait tard le soir dans un coupe-gorge de Thiaroye, sans sa garde rapprochée, dans l’espoir de pouvoir amadouer une nouvelle victime et sa famille. Ou encore dans son restaurant, «Le Tabouret», qu’il avait ouvert pour son épouse et qu’il a fini par lui arracher au profit d’une dame qui lui était «si proche» et qui lui en voudrait désormais à mort et qui s’est préparée, elle aussi, à balancer des boules puantes.
LES CAUSES DU FONCTIONNEMENT PROBLÉMATIQUE DU SERVICE PUBLIC DE LA JUSTICE
Le service public de la justice au Sénégal souffre d’un déficit criard de personnel avec moins de 600 juges pour plus de 17 millions de justiciables sénégalais
Le service public de la justice au Sénégal souffre d’un déficit criard de personnel. C’est en tout l’avis du juriste Ibrahima Kane, spécialiste de l’Union africaine et communauté. Invité de l’émission Objection d’hier, dimanche 12 juin, il a livré les chiffres alléguant ses allégations : moins de 600 juges pour plus de 17 millions de justiciables sénégalais.
«Le système judiciaire qu’on a n’est même pas capable de gérer les problèmes juridiques qui se posent dans la société. Aujourd’hui, ici au Sénégal, on n’a même pas 600 juges », a de fait affirmé le juriste spécialiste de l’Union africaine et communautés Ibrahima Kane. Et de poursuivre ; au micro de Baye Oumar Guèye, que « d’après le document de politique sectorielle de la justice, on devrait en avoir le triple ». À l’en croire par ailleurs, il en est de même pour les greffiers et le reste du personnel judiciaire. « Il y a une loi qui dit que toute personne arrêtée doit avoir un avocat. Le Sénégal n’a pas 600 avocats, imaginez alors le nombre de dossiers qu’ils traitent en même temps. Ce sont les mêmes qui font Dakar, Mbour, Diourbel et autres ».
En effet, d’après des études, un magistrat affecté à Dakar gère en moyenne près de 200 dossiers. Une situation qui déteint sur toute la chaîne judiciaire et serait à l’origine des longues détentions préventives qui sont la cause directe de la surpopulation carcérale au Sénégal. Le juriste Ibrahima Kane en conclura sans fioritures : « C’est-à-dire que mêmes les actes que les policiers et juges vont poser seront des actes nuls parce que l’Etat ne s’est pas donné les moyens pour assurer le bon fonctionnement du service public de la justice ».
JOUR DE VÉRITÉ POUR LES PRÉSUMÉS AUTEURS DE LA TUERIE DE BOFFA-BAYOTTE
Tous les regards sont braqués ce matin sur le Palais de Justice de Ziguinchor où le verdict du procès de la tuerie de Boffa-Bayotte est attendu, ce lundi 13 juin 2022.
C’est ce matin que les présumés auteurs de la tuerie de BoffaBayotte seront édifiés sur leur sort. Le verdict de leur jugement en Chambre criminelle va tomber, ce lundi 13 juin 2022. Après un long procès qui a duré trois semaines, René Capin Bassene et compagnie et leur famille retiennent leur souffle.
Tous les regards sont braqués ce matin sur le Palais de Justice de Ziguinchor où le verdict du procès de la tuerie de Boffa-Bayotte est attendu, ce lundi 13 juin 2022. Les présumés auteurs de la tuerie de Boffa-Bayotte risquent gros, si la cour suit le réquisitoire du ministère public. Le maître des poursuites avait requis la «réclusion criminelle à perpétuité» à l’encontre de 11 des 13 accusés de cette tuerie de Boffa, en janvier 2018. «La peine capitale étant abolie, je demande la réclusion criminelle à perpétuité», avait déclaré le magistrat Ismaïla Diallo, dans son long réquisitoire. Le Procureur avait également requis deux (2) ans de prison ferme contre deux (2) des détenus, pour détention illégale d’armes à feu. Ces derniers bénéficiaient d’ailleurs de liberté provisoire, depuis janvier 2022. Si la Cour suit le ministère public, ces 13 accusés de la tuerie de Boffa-Bayotte, inculpés pour les chefs d’accusation de détention illégale d’armes à feu, association de malfaiteurs, complicité d’assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et qui ont déjà fait 4 ans en prison, vont poursuivre leur séjour carcéral. Et devant la barre de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Ziguinchor, René Capin Bassène avait clamé son innocence, avant de lâcher cette phrase. «Si je suis condamné, je vais me suicider».
A signaler aussi que les avocats de la partie civile avaient réclamé 20 millions de francs CFA, en guise de dommages et intérêts, pour chacune des familles des 14 personnes tuées le 06 janvier 2022. Entre la perpétuité réclamée par l’avocat général et l’acquittement plaidé par la défense, on attend le verdict ce matin.
Pour rappel, après le sévère réquisitoire du Procureur, la défense dirigée par Maître Ciré Clédor Ly avait tenté de démonter tous les chefs d’inculpation brandis par la partie civile et le parquet. La défense avait tout simplement demandé l’acquittement pour ses clients, qualifiant le procès de «procès de géolocalisation». C’est peut-être la fin d’un long feuilleton de quatre (4) années, après l’éclatement de cette affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte qui avait ému l’opinion.
OUSMANE SONKO EN CROISADE CONTRE BABOK À ZIGUINCHOR
Une liqueur provenant de la Guinée-Bissau fait ravage au sein de la jeunesse
Après «Jakarta», du nom des dosettes d’alcool vendues à 100 FCFA, ayant suscité un tollé général à Dakar il y a quelques années, c’est au tour de Babok de faire des ravages au sein de la jeunesse à Ziguinchor. Un vin provenant de la Guinée-Bissau voisine et vendu, dans de petites bouteilles de 250 millilitres, à vil prix qui suscite un grand débat et inquiète, au point que le maire de la ville, Ousmane Sonko, alerte et sensibilise la jeunesse sur le danger.
«Non à Babok !» «Oui au Burok !». Le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, sensibilise les jeunes contre l’usage de l’alcool et de la drogue et les invitent au «Burok», qui signifie «Travail», en Joola. «Non à Babok et tout ce qui enivre et détruit la jeunesse. Nous voulons une jeunesse saine, engagée et travailleuse ; une jeunesse orientée vers le culte du travail et du sport ; un esprit sain dans un corps sain», lance Ousmane Sonko à la jeunesse de Ziguinchor. Le «Babok», du nom d’un vin en provenance de la Guinée-Bissau voisine et vendu à vil prix dans de petites bouteilles de 250 millilitres, est en train de faire des ravages. «Je voudrais terminer par un message à l’endroit de la jeunesse ou du moins une partie de la jeunesse. Vous voyez, dit-il, brandissant un échantillon de la bouteille de vin, j’ai appris que c’est cette petite bouteille de vin qui est en train de faire des ravages à Ziguinchor. Ça provient de la Guinée-Bissau et ça ne coûte presque rien, c’est 250 millilitres. C’est avec ça que certains jeunes se tuent actuellement. Ça, ça n’a pas d’issue. Je leur lance un appel : une jeunesse doit être une jeunesse saine ; une jeunesse orientée vers le développement de son pays ; le développement de sa famille et son propre développement».
Cette liqueur rappelle l’histoire de «Jakarta» qui avait suscité un tollé à Dakar il y a quelques années. «Vous vous souvenez, il y a quelques années, les dosettes qui avaient fait des ravages à Dakar et suscité un grand débat, ‘’Jakarta’’. Maintenant, c’est ça qu’on a amené ici, ça s’appelle ‘’Babok’’. Je lance un appel à toute la jeunesse : ‘’Babok’’ n’est d’aucune utilité. Nous, ce qu’on veut de la jeunesse, c’est une jeunesse engagée, orientée vers le développement. Une jeunesse citoyenne, mais une jeunesse saine. Je dis non à ‘’Babok’’ et je demande à toute la jeunesse de rejeter ‘’Babok’’ et tout ce qui ressemble à ‘’Babok’’ dont l’usage conduit à la destruction de la conscience et de la faculté mentale, pour que son usager ne puisse être d’aucune utilité», insisté Ousmane Sonko, par ailleurs leader de Pastef/ Les Patriotes et membre de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi.
Par Malick Diagne
REDONNER À LA JEUNESSE DU SOUFFLE ET UN ESPOIR POUR LA STABILITÉ DU PAYS
La question du chômage et de l’inactivité des jeunes est devenue l’un des problèmes majeurs de notre pays. La plupart des gouvernements qui se sont succédés au pouvoir depuis plus de quatre décennies ont essayé de la résoudre sans y parvenir.
La question du chômage et de l’inactivité des jeunes est devenue l’un des problèmes majeurs de notre pays. La plupart des gouvernements qui se sont succédés au pouvoir depuis plus de quatre décennies ont essayé de la résoudre sans y parvenir. Plusieurs réformes et de multiples projets ont été entrepris ou envisagés ces dernières années, des progrès parfois enregistrés. Mais le mal du chômage et le désœuvrement de l’immense majorité des jeunes de moins de 35 ans avancent plus vite que les efforts entrepris pour les enrayer. Notre pays fait face à une situation jamais connue dans le passé avec des incidences sociologiques, psychologiques et économiques qui posent le débat en des termes nouveaux. Il résulte de tout cela que la problématique de l’emploi des jeunes ne peut plus être abordée de façon classique et mécanique comme par le passé, qu’elle se heurte à des obstacles d’un genre nouveau et qu’elle exige des efforts d’imagination et une volonté politique assumée.
Les réponses de type mécanique et instrumental qui sont actuellement envisagées sous estiment la situation de détresse et l’hypothèque que la jeunesse fait peser sur notre société. En ces moments où l’urgence de se pencher sur ce grand corps malade de notre pays apparait de plus en plus clairement, la prise de conscience collective est de plus en plus lente, les réponses des pouvoirs publics de plus en plus inopérantes à la racine et la confiance des jeunes en leur pays de plus en plus en déperdition. Voilà donc ce à quoi nous ont mené ces deux dernières décennies : une politique de naissance non contrôlée et non accompagnée qui a détruit les liens sociaux avec comme corollaire des structures d’encadrement et d’accompagnement (famille, quartier, commune) en voie d’affaiblissement. De ce fait, la crise de l’emploi des jeunes conjugue aujourd’hui ses effets avec deux autres crises - la crise du lien social due à l’instabilité de la famille qui met les jeunes sous pression, au mode d’urbanisation, au niveau d’étude de plus en plus élevé dans cette couche de la population. Les amortisseurs sociaux qui devaient servir de régulateur sont en dépression et inopérants face au désœuvrement de la jeunesse qui constitue aujourd’hui un facteur déterminant de dislocation du lien familial, social et national. - La crise du lien national liée à un malaise profond et à l’immobilisme des pouvoirs publics (c’est ainsi que la jeunesse le perçoit).
Dans la situation actuelle où la distance entre les pouvoirs publics et la jeunesse est de plus en plus prégnante, cette crise aboutit à un mal vivre et à un mal être qui ouvrent la voie à un besoin vital de changement et d’aventure. Bien entendu ces handicaps sont selon le cas aggravés par une pyramide des âges bosselée avec des jeunes de moins de 35 ans qui forment à eux seuls plus de 73% de la population entière. Plus des 4/5 d’entre eux sont sans activités et dans la plupart du cas dans l’oisiveté et le désœuvrement total. On retrouve maintenant dans cette catégorie de la population et en nombre croissant de jeunes diplômés en attente d’un travail décent.
La trajectoire de rajeunissement accéléré de notre pyramide démographique est impressionnante de ce point de vue. Tout compte fait, la superposition de ces trois crises qui s’entretiennent les unes les autres est inédite. Non seulement elle illustre de manière très nette l’une des principales métamorphoses qu’a connu notre pays ces 20 dernières années mais elle interpelle également les pouvoirs publics sur l’urgence à apporter des solutions au désœuvrement de la jeunesse sous peine de se laisser dépasser, déborder et submerger par une bombe sociale dont les déflagrations pourraient accélérer la liquidation de notre héritage national. Effondrement des repères, crise de l’exemplarité, mutations de l’information et influence des réseaux sociaux, la cohésion de la société sénégalaise n’a jamais été aussi mise à mal par cet autre processus, moins visible à l’œil nu mais néanmoins lourd de conséquences : Il s’agit d’un détachement de cette frange supérieure de la société sénégalaise que constitue la jeunesse sénégalaise. Ce processus est extrêmement périlleux.
En effet, si dans la déception, il y a encore de la place pour le dialogue, dans le détachement, c’est la relation même qui, lentement, se décompose et génère une volonté de rupture, laquelle peut se concrétiser par une révolte ou de multiples formes de repli, parmi les plus radicales. Le divorce est alors consommé et la défiance définitive. Or, il faut tout faire pour éviter cette défiance ruineuse pour la société tant elle altère son équilibre et sa stabilité. Il y a donc une extrême urgence à mettre notre pays à l’abri de ces secousses qui rendraient difficile l’immobilisation de potentielles révoltes futures. Tout comme le temps nous presse de chercher de nouvelles méthodes d’action pour redonner du souffle et de l’espoir à la jeunesse.
AGIR PAR LA PROXIMITÉ POUR RÉPONDRE EFFICACEMENT AU MALAISE
Face aux défis à relever dans l’urgence, Seules seront efficaces la crédibilité et la volonté d’agir par la proximité pour répondre à cette inquiétude sourde, cette grande lassitude qui s’empare et mine une grande partie de la jeunesse il est évident que notre pays n’allègera le poids de ces contraintes que par la crédibilité et la confiance qu’il va inspirer à la jeunesse. Celles-ci passent en particulier par le caractère irrévocable de son choix pour la jeunesse qu’il doit exprimer de manière claire et sans équivoque, avec comme finalité la réduction de l’oisiveté et du chômage dans cette couche de la population Comment rétablir la confiance et faire revenir l’espoir ? Par une volonté assumée de faire les bons choix et les bons arbitrages, par l’attractivité de nos localités, l’encouragement à l’engagement pour l’utilité publique, à partir des quartiers. La proximité et le local n’ont pas été suffisamment explorés dans la recherche de solution durable au chômage et au désœuvrement des jeunes. Or les projets d’intérêt public à l’intérieur des quartiers s’imposent comme un cadre pertinent pour entretenir une relation contractuelle dans laquelle les jeunes se sentent écoutés, valorisés et responsabilisés L’Etat doit explorer tous les moyens d’opérer cette volonté : investissement dans le local mais aussi formation, aménagement du quartier pour en faire un cadre d’éducation au civisme et à la citoyenneté mais également un lieu d’éclosion de la citoyenneté, de la vitalité entrepreneuriale et des projets d’intérêt et d’utilité public dans des secteurs clé comme le reboisement, le cadre de vie, la sécurité, le sport, le négoce et le business, les services, le soutien scolaire, les Ntic etc….
Les jeunes ont montré qu’ils étaient capables de se mobiliser pour une cause nationale dès lors qu’on leur offrait la possibilité de montrer leur attachement et leur engagement pour leur pays. Ce fut le cas avec les moments de fierté nationale qui ont accompagné le succès des lions du Football lors de la récente Coupe d’Afrique des National au Cameroun. La jeunesse sénégalaise a été au premier plan. Pour le gouvernement et les pouvoirs publics, c’était une cure de jouvence, un déclic sur lequel il fallait surfer pour faire bouger les lignes et imaginer des solutions novatrices. Mais rien n’est encore perdu. Une simple volonté politique affichée et une mobilisation des pouvoirs publics en direction de la jeunesse peuvent à nouveau faire démarrer les compteurs et recréer l’espoir, notamment dans les milieux populaires, les plus fragiles et les plus exposés.
Tout juste, faudra-t-il prélever sur les nombreux Fonds qui peuplent le budget annuel des ministères, comme le Fonds de Dotation de la Décentralisation (FDD), le Fonds d’Equipement aux Collectivités locales (FECL), le FONSIS, le FGA etc…Avec ces prélèvements imposés par la nécessité et l’obligation de garantir l’autonomie de la jeunesse mais également de concrétiser cette préoccupation pour l’emploi des jeunes qui est désormais très partagée dans notre pays, il est possible de mobiliser plus de 100 milliards de F Cfa chaque année pour une subvention annuelle aux jeunes dans les 3000 quartiers officiels du Sénégal à raison de 30 millions par Association de quartier à titre de dotation pour des œuvres associatives d’intérêt et d’utilité publics. A travers leurs Associations respectives, les jeunes portent et montent leur dossier, viennent le défendre devant un Comité, organisent les actions sur le terrain et viennent justifier l’utilisation des Fonds à une fréquence déterminée.
A mi chemin entre le micro crédit à visée sociale et le budget participatif, cette grande initiative induit que de simples citoyens peuvent être légitimement parties prenantes dans les choix et dans la gestion des Fonds publics et que la finalité consiste à favoriser des projets utiles à tous. Il est utile de rappeler que l’intervention des Associations vient compléter et non se substituer aux politiques de droit commun des Collectivités locales concernant l’action sociale, l’éducation, le cadre de vie. Il est aussi important que les Collectivités territoriales comprennent qu’elles ont l’obligation d’accompagner L’Etat dans ce grand projet qui nécessite la mise à disposition d’une maison de la jeunesse dans chaque quartier, dont les charges seraient dans les dépenses obligatoires des communes. Ce changement à opérer sur la nomenclature budgétaire des Collectivités territoriales se justifierait par le fait que le projet est basé sur une conception participative, intégrée de l’action publique, s’appuyant prioritairement sur les ressources qui existent au niveau local.
UN DÉPLACEMENT DU CURSEUR DES COMMUNES VERS LES QUARTIERS
La mise en place de ce dispositif doit être très sérieusement préparée, pensée et organisée. C’est bien sur une multiplicité des leviers qu’il faut jouer et c’est également un ensemble d’acteurs qu’il faut mobiliser au quotidien (Préfets, sous-prefets, services déconcentrés de l’Etat dans tous les domaines susceptibles d’être explorés par les Associations, services de la commune, délégués de quartier) pour constituer les Comités de pilotage à l’échelle de chaque département avec la mission de veiller à ce que le dispositif remplisse, dans des conditions de fonctionnement correctes, les objectifs qui lui sont rattachés.
Sous la supervision des préfets, les Comités fonctionnent comme un service public de l’aide à l’initiative citoyenne avec un dispositif simple et mutualisé. En tant qu’outil de politique publique, ce nouveau dispositif vise prioritairement à contribuer au développement de la citoyenneté comprise comme la capacité à s’insérer dans la vie de leur pays, à partir de leur quartier, à agir volontairement pour le compte des pouvoirs publics et à nourrir au quotidien le sentiment d’être partie intégrante de la nation. Par conséquent, le contrôle à priori et à postériori de l’utilisation des subventions est fait avec une très grande rigueur. Il ne s’agit pas de financer n’importe qui, n’importe quoi et sans demander des comptes. La tenue d’une compatibilité et la présentation d’un bilan à l’issue de la période d’exercice sont des éléments qui doivent être intégrés dans un cahier de charges.
Au niveau national, l’animation de ce dispositif serait avantageusement assurée par un comité de pilotage avec des démembrements dans les départements de façon à constituer un ensemble pluraliste et cohérent, ce qui donnerait de la souplesse aux contacts avec les différents acteurs, le tout sous la supervision d’un grand ministère de la Décentralisation, des Initiatives et des Libertés locales. Ce ministère devrait dans l’urgence porter les grandes réformes pour accompagner le processus qui a besoin de supports concrets (de nouvelles dispositions législatives et réglementaires) pour s’investir pleinement : modification de la nomenclature budgétaire des Collectivités locales pour assurer la mise à disposition de locaux aux Associations de jeunes dans les quartiers, modification de la loi et des décrets sur les Associations, vote de nouvelles lois sur les libertés locales pour canaliser de façon féconde les énergies de la jeunesse, encourager les capacités collectives à s’organiser et à monter des projets utiles dans les quartiers
Par Malick Diagne
SANGONÉ KANDJI DÉCROCHE L’OR
La délégation sénégalaise a remporté trois médailles dont une en or aux championnats d’Afrique d’athlétisme qui ont pris fin hier, dimanche 12 juin à Côte d’Or, en Ile Maurice, a appris l’APS auprès de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (FSA).
Sangoné Kandji a fait retentir l’hymne national du Sénégal lors des championnats d’Afrique d’athlétisme qui ont pris fin hier, dimanche 12 juin, en Ile Maurice. La fille du l’ancien coach adjoint des «Lions», Aliou Kandji a décroché la médaille d’or au triple saut avec un bond de 13m 76, devant sa compatriote Saly Sarr, auteure d’un bond de 13m 42.
L a délégation sénégalaise a remporté trois médailles dont une en or aux championnats d’Afrique d’athlétisme qui ont pris fin hier, dimanche 12 juin à Côte d’Or, en Ile Maurice, a appris l’APS auprès de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (FSA).
La médaille d’or a été remportée par Sangoné Kandji au triple saut avec un bond de 13m 76. La deuxième place du concours du triple saut est aussi revenue à une Sénégalaise, Saly Sarr, avec un bond mesuré à 13m 42. Amath Faye a remporté la première médaille sénégalaise en saut. Il a décroché le bronze avec un saut de 7m 70. Cela fait trois médailles, un bilan largement meilleur que lors des précédents championnats d’Afrique qui avaient eu lieu à Asaba (Nigeria) en 2018. Les Championnats d’Afrique d’athlétisme 2022 (8 au 12 juin) se sont achevés ce 12 juin à Côte d’Or sur la première place du Kenya, avec 23 médailles dont 10 en or.
Dix titres qui lui permettent de devancer l’Afrique du Sud (36 médailles dont 9 dorées). Il est remarquable de noter le sacre de la Nigérienne Aminatou Seyni sur 200 mètres (23s 04) et la médaille d’argent du Camerounais Emmanuel Alobwede sur la même distance avec un chrono de 20s 61.
Sur le 100m dames, c’est la Gambienne Gina Bass, pensionnaire du Centre africaine d’athlétisme de Dakar dirigé par El Hadj Amadou Dia Bâ, qui a remporté l’or avec un chrono de 11s 06.