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22 juin 2025
Par Yoro DIA
LA FIN DU MFDC
Les résidus de ce qui fut l’aile politique se réduisent à des rentiers de la guerre. Le mouvement n’a jamais été aussi faible. Face à l’offensive de l’armée, il se bat avec l’énergie du désespoir. L’Etat a une occasion unique de tourner la page du conflit
«Ce ne sont pas les fétiches qui ont ressuscité le Mfdc dans les années 80, et la bataille engagée par Diamacoune relève de la modernité et non d’une tradition qui fait l’objet d’une manipulation de sa part et de la part du pouvoir. Ce ne sont pas non plus les notables traditionnels (terme fourre-tout qu’utilisent les acteurs du conflit) qui ont avancé l’argument selon lequel la Casamance est avec le Sénégal et pas dans le Sénégal. La Casamance dont parle Diamacoune est méconnue de ces chefs traditionnels qui, étant analphabètes pour la plupart, ignorent à la fois les enjeux autour de «la lutte de libération» et les limites géographiques.» Cette réflexion de de Paul Diédhiou se lit à la page 263 de l’ouvrage collectif Le Sénégal sous Abdoulaye Wade de Momar Coumba Diop. C’est l’une des réflexions les plus profondes qu’il ait été donné de lire sur le conflit, car cette vérité résume l’imposture intellectuelle et historique des idéologues du Mfdc, à commencer par Diamacoune.
Le premier pan du mur de cette imposture intellectuelle et historique s’est effondré après le témoignage de la France, à la demande de Diamacoune lui-même. Le témoignage de Jacques Charpy avait confirmé que l’Abbé avait vendu du vent et des illusions à ses partisans. Le coup fut rude pour l’aile politique du Mfdc qui ne s’est jamais relevée de la clarté brutale de l’histoire et de l’évidence politique, car elle perdait l’argument politique et historique qui fondait sa revendication. Aujourd’hui, le silence assourdissant de l’aile politique, des intellectuels du Mfdc face aux offensives de l’armée il y a un an contre le front sud, et aujourd’hui contre le nord, est la preuve que le conflit dans sa dimension politique est terminé, car la revendication du Mdfc n’a aucun fondement historique et est devenu un anachronisme sur le plan politique. Depuis que le Mfdc a perdu ses illusions politico-historiques, que Diamacoune a emmenées dans sa tombe, il a dégénéré en mouvement criminel, comme toute guérilla qui n’a plus de finalité politique ou convaincue que l’objectif politique est impossible ou illusoire. Les résidus de ce qui fut l’aile politique se réduisent à des rentiers de la guerre, qui font de la rébellion confortablement attablée sur les bords de la Seine, du Rhin ou du Lac Léman. Aujourd’hui, même eux ont rangé les langues pour ne pas dire les armes des déclarations et des communiqués intempestifs. Le Mfdc n’a jamais été aussi faible politiquement et militairement mais face à l’offensive de l’armée, il se bat avec l’énergie du désespoir, car ne pouvant plus se replier ni en Gambie ni en Guinée-Bissau comme il le faisait depuis le début de la guerre.
La prise d’otages des soldats sénégalais aura été le dernier coup d’éclat de Salif Sadio qui, avec les récents braquages, rappelle aussi qu’il a encore une capacité de nuisance pour pousser l’Etat à la négociation. L’Etat ne devrait pas commettre cette erreur car les derniers braquages relèvent plus d’un manque de vigilance de l’armée que d’une capacité de nuisance du Mfdc. Le Mfdc est mort politiquement et sur le plan militaire, il n’a plus rien à voir avec le mouvement des années 90. L’Etat a une occasion unique de tourner la page du conflit et mettre fin à la guerre de Sisyphe en démantelant toutes les bases, en les occupant de façon permanente pour faire revenir les populations qui, depuis la fin des années 90, demandent à être délivrées de leurs «libérateurs».
Le début de la fin du Mfdc a commencé à la fin des années 90 quand les populations avaient commencé à manifester pour le retour des cantonnements militaires ou contre leur démantèlement, pour être protégées contre ceux qui prétendaient les «libérer». Le Mfdc n’a pas seulement pris en otage des soldats, mais il a pris en otage toute une région avec un potentiel immense. La région de Ziguinchor, qui est la seule au Sénégal à avoir deux aéroports, un port, a tout le potentiel pour détrôner Dakar. Saint-Louis est notre passé, Dakar notre présent mais l’avenir du Sénégal est dans l’axe Ziguinchor-Tamba. Les populations qui se sont empressées de revenir dans leur village après les opérations de sécurisation dans le front sud, montrent qu’elles ne veulent plus être les otages de bandes armées. L’Etat aussi ne doit plus accepter que l’émergence de la Casamance, notre avenir, soit pris en otage par un individu et sa guerre privée personnelle. Avec des pouvoirs amis à Banjul et à Bissau, et un Mfdc qui n’a jamais été aussi faible, le Sénégal a une chance unique pour régler sa crise nationale la plus grave.
800 GENDARMES ET 600 ÉLÉMENTS DU GMI DÉPLOYÉS POUR SÉNÉGAL-ÉGYPTE
Relever le défi de l’organisation du match retour entre le Sénégal et l’Egypte comptant pour les barrages de la Coupe du monde Qatar 2022, c’est l’une des principales missions du comité exécutif de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf).
La rencontre entre le Sénégal et l’Egypte prévue le 29 mars au stade Me Abdoulaye Wade a déjà démarré pour le comité exécutif de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf). Afin de relever le défi de l’organisation de cette manche retour, l’instance dirigeante du football sénégalais a organisé une conférence de presse hier pour annoncer les décisions prises en vue de la bonne tenue de ce match, notamment sur le plan sécuritaire.
Relever le défi de l’organisation du match retour entre le Sénégal et l’Egypte comptant pour les barrages de la Coupe du monde Qatar 2022, c’est l’une des principales missions du comité exécutif de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf). Hier en conférence de presse, les membres de cette instance locale ont évoqué les modalités de cette rencontre prévue le 29 mars au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio.
En vue de maîtriser totalement l’aspect sécuritaire dans ce nouveau bijou, la Fédération estime avoir un nombre suffisant des services de l’ordre. «Nous avons un dispositif assez important de 800 gendarmes et 600 éléments GMI, 15 éléments de la Brigade plus dix renforts, 500 stadiers, 80 sapeurs-pompiers, deux ambulances médicalisées, une ambulance d'évacuation, 3 citernes de sapeurs-pompiers, trois motards, des volontaires, des organisateurs, des bénévoles. Quiconque qui prend un moyen de transport pour rallier Diamniadio doit avoir sur lui son ticket où son badge », a déclaré Louis Lamotte. Avec le nombre de spectateurs pressentis pour regarder ce match, la commission a décidé d’ouvrir les portes du stade à partir de 10 heures. «Des exigences sont mises en évidence. Nous avons décidé ensemble d’ouvrir les portes à 10 heures. Nous voulons une fluidité pour qu’il n’y ait pas des gens qui font la queue devant les portes. Le match sera à guichets fermés. Et nous allons consacrer notre énergie à réguler et accompagner les spectateurs pour qu’ils puissent trouver leurs places. C’est pourquoi, on arrêtera toutes les ventes de billets la veille de la rencontre», a renseigné M Lamotte. Avec le titre de champion d’Afrique que détiennent les Lions, Louis Lamotte pense que les supporters vont envahir le nouveau stade. «En clair, environ 50.000 personnes sont attendues pour encourager les Lions du Sénégal vers leur troisième participation en phase finale de la Coupe du Monde de leur histoire après 2002 et 2018. De ce fait, nous avons rencontré les forces de sécurité pour l’organisation du match», dit-il.
LA VAR SERA TESTÉE LE LUNDI
Abordant le problème du transport, la Fédération se veut claire. Selon Louis Lamotte, aucun dispositif ne sera pris par l'instance dirigeante du football. «Nous avons tellement de contraintes d’organisation qu’on ne voudrait pas y ajouter d’autres choses qui ne sont pas de notre spécialité, notamment le transport. Nous avons la conviction que ce n’est pas simple de se déplacer sur Diamniadio, mais la Fédération n’est pas outillée pour s’occuper de la billetterie et d’autres choses. La Fédération n’a pas pris en compte le transport dans les billets.» Pour tester la logistique, le comité exécutif a décidé d’organiser un match la veille de ce match pour voir la VAR. «Ce stade est nouveau pour nous tous, malgré l’expérience que nous avons dans l’organisation d’événements sportifs. C’est normal que nous ayons beaucoup d’appréhensions quant à l’organisation de ce premier match des Lions dans cette enceinte. Nous allons organiser un match test pour tester la Var la veille de la rencontre avec deux équipes de la petite catégorie de Dakar », a-t-il conclu. Pour rappel, les tickets d'entrée coûtent de 3000 à 200.000 FCFA.
LA SOCIÉTÉ CIVILE EXPRIME SON RESSENTI AU FORUM DE L'EAU
Réunis autour de la thématique « l’eau source de vie et de production », ces acteurs de la société civile ont passé au peigne fin la question de l’accès à l’eau au Sénégal et dans la sous-région
Réunis autour du Forum alternatif mondial, les acteurs de la société civile, venus d’ici et d’ailleurs, ont tenu hier un symposium sur la thématique «l‘eau source de vie et de production». Lors de cette journée d’échanges, les défenseurs des droits de l’Homme ont dénoncé l’absence de discussions sur les questions liées à l’eau.
«Mon eau ma vie», «Nous voulons de l’eau sans plastique», «l’eau pour tous» etc. Tels sont entre autres les mots qui ont marqué le symposium organisé hier par le Forum alternatif mondial (FAME 2022). Réunis autour de la thématique « l’eau source de vie et de production », ces acteurs de la société civile ont passé au peigne fin la question de l’accès à l’eau au Sénégal et dans la sous-région. Prenant la parole, le représentant de la délégation indienne a dénoncé les conditions difficiles d’accès à l’eau dans son pays par une certaine frange de la population, victime de stigmatisation.
A l’en croire, il appartient à une caste appelée les dallites (les intouchables), ce qui fait qu’il y a souvent des difficultés d’accès à l’eau parce que ces personnes n’ont pas le droit de se mélanger à la population dite normale. Prenant part à ce «Forum des rendez-vous», il dénonce l’absence d’échanges lors des ateliers organisés à Diamiadio. «Nous sommes déçus de voir que des discussions sur les difficultés d’accès à l’eau n’ont pas été engagées. Et j’aurais aimé que ce soit le cas pour nous permettre d’exposer les maux de nos sociétés face à cette problématique», fulmine le représentant de la délégation indienne.
Pour le porte-parole de la convergence globale de lutte terre et eau en Afrique de l’ouest, les problématiques de l’eau ne peuvent pas être réglées par ces multinationales qui voient l’eau comme une marchandise. «La meilleure façon de tuer un malade, c’est de le confier à quelqu’un qui n’est pas médecin. Les problèmes de l’eau ne peuvent pas être réglés par ceux qui sont à Diamniadio parce que ces gens n’ont pas de problèmes d’eau», dénonce-t-il. Quant à l’adjoint du maire de la ville de Grand Yoff, il a déploré le manque de réseau d’assainissement dans sa commune. Avant de plaider pour que des solutions idoines soient trouvées sur la question de l’eau dans les territoires.
MIGNANE DIOUF, COORDONNATEUR DU FORUM SOCIAL : « NOUS VOULONS QUE LA RENCONTRE DE DAKAR PUISSE PERMETTRE D’INSCRIRE L’EAU DANS LES CONSTITUTIONS DU MONDE»
Revenant en outre sur le FAME 2022, le coordinateur du Forum social rappelle que le Forum mondial de l’eau en tant que tel s’est tout le temps passé à deux niveaux : celui gouvernemental et celui non gouvernemental. De l’avis de Mamadou Mignane Diouf, il est difficile de dialoguer avec certaines structures telles que les multinationales qui ont investi dans l’eau. C’est pourquoi le FAME a décidé d’organiser des ateliers de réflexion et d’échanges sur les problèmes de l’eau. « Nous, pour avoir la liberté d’action et de penser, on a préféré être ici pour discuter entre nous et formuler des recommandations, des alternatives qu’on pourra partager avec les décideurs», précise-t-il au passage, avant d’insister sur l’eau en tant que droit devant être institutionnalisé. A l’en croire, l’eau est une question de santé publique mais aussi un baromètre de la démocratie. D’autant plus qu’elle peut être source de conflits.
Revenant sur les attentes du FAME au sortir de ce grand rendez-vous mondial, il déclare : «Nous recommandons quatre choses à l’issue de ce forum : c’est que l’eau soit considérée comme un bien commun et non comme une marchandise, mais aussi que tout le monde reconnaisse et admette que l’eau est un droit comme l’ont dit les Nations unies depuis 2010. Qu’elle soit un droit constitutionnel. Et enfin, nous voulons que la gouvernance de l’eau revienne aux États au lieu de rester dans une privatisation à tendance.» Il a en outre émis le souhait que le Forum de Dakar permette à l’eau d’entrer dans les Constitutions du monde.
LE MAIRE THIERNO DIAGNE EXTRAIT DE SA CELLULE POUR AUDITION DANS UNE AFFAIRE D’ABUS
Thierno Diagne vient d’entamer un long feuilleton judiciaire né d’un litige foncier dans lequel il est l’acteur principal.
Le maire de la commune de Sindia, Thierno Diagne, a été extrait de sa cellule pour audition dans le cadre d’un litige foncier qui éclabousse un de ses proches. Poursuivi pour avoir vendu des parcelles à un nommé Bourama Camara, Amadou Tidiane Ba avait cité le maire de Sindia comme étant celui qui lui a délivré des papiers administratifs.
Thierno Diagne vient d’entamer un long feuilleton judiciaire né d’un litige foncier dans lequel il est l’acteur principal. Après sa mise derrière les verrous il y a une semaine, il a été extrait de sa cellule pour témoigner dans une affaire de litige foncier qui éclabousse un de ses proches, Amadou Tidiane Ba. Poursuivi pour avoir vendu à Bourama Camara deux parcelles situées dans la zone de Gandigal Sud, Amadou Tidiane Ba a comparu hier.
A la barre, le plaignant raconte qu’il a acheté deux terrains auprès du mis en cause avant de découvrir que les parcelles appartenaient à quelqu’un d’autre. Il explique qu’il s’est rendu à plusieurs reprises à la mairie de Sindia pour procéder à des vérifications d’usage. «Mais à chaque fois, des agents de la mairie m’assuraient de la fiabilité des actes. À chaque fois, ils brandissaient des registres pour mieux me ferrer», a indiqué la partie civile avant d’ajouter que le deal a éclaté au moment où il est allé chercher un permis de construire au niveau des services de l’urbanisme. C’est ainsi qu’il a réclamé à Amadou Tidiane Ba la restitution de son argent (7,35 millions Fcfa). Amadou Tidiane Ba, quant à lui, estime avoir acheté les terrains qu’il a revendus à Bourama Camara tout en indiquant qu’il n’a pas obtenu de délibération après son achat.
Son coprévenu Cheikh Tidiane Seck, agent municipal, affecté au niveau du bureau du domaine, indique qu’après avoir rédigé l’acte, il l’a remis au maire de Sindia pour signature. D’ailleurs, la juge a constaté que les actes portent les signatures du maire et du sous-préfet. «Donc, le maire vous a donné l’autorisation de remplir les actes et de les signer sans vérifier si c’était des faux ou pas ? Moi je voudrais bien comprendre les conditions dans lesquelles vous signez les délibérations !» a demandé la présidente du tribunal au mis en cause Cheikh Tidiane Seck.
Appelé à témoigner, le maire Thierno Diagne a assuré que l’une des signatures qui figurait sur les actes n’était pas la sienne. «Cette signature n’est pas la mienne. Je viens de voir cet acte.J’ai dit à la gendarmerie qu’il arrive qu’on me remette plus d’une cinquantaine de dossiers à signer. Je signe à tout va et je ne prends pas la peine de tout vérifier un à un. Je sais qu’il y a beaucoup de réquisitions et des complaintes qui nous arrivent à la mairie et qui concernent M. Ba», a soutenu le maire.
Poursuivant, Thierno Diagne indique que Cheikh Tidiane Seck travaille en tant que bénévole en faisant l’enregistrement des registres. «Tout acte venant d’Amadou Tidiane Ba, je n’ose pas le signer, parce que j’ai reçu beaucoup de réclamations à son endroit», a précisé le maire.
Pour Me Elimane Kane, avocat d’Amadou Tidiane Ba, le plaignant Bourama Camara est tombé sur des terrains à problèmes qu’il n’appellerait pas «escroquerie». La robe noire estime que les actes administratifs ont été signés par les autorités compétentes. Les deux prévenus seront statués sur leur sort mardi prochain.
LE SÉNÉGAL DÉPEND À PLUS DE 95% DES MÉDICAMENTS DE L’EXTÉRIEUR
«Le Sénégal ne peut pas continuer de dépendre de l’importation de médicaments à plus de 95%. C’est une menace par rapport à notre santé publique».
Le Sénégal n’a pas encore posé les bases de sa souveraineté pharmaceutique. Lors du Salon international du médicament «Senpharma» qui a ouvert ses portes hier, le président de l’Ordre des pharmaciens, Dr Amath Niang, a indiqué que le fait de dépendre à plus de 95% de l’importation de médicaments est une menace par rapport à la santé publique.
«Le Sénégal ne peut pas continuer de dépendre de l’importation de médicaments à plus de 95%. C’est une menace par rapport à notre santé publique». Cette alerte est du président de l’Ordre des pharmaciens, Dr Amath Niang qui prenait part au Salon international du médicament (Senpharma) initié depuis 2011. La 11ème édition de ce rendez-vous a été reportée pendant deux ans à cause de la crise sanitaire. La pandémie à coronavirus a poussé aussi les organisateurs à articuler la rencontre autour du thème : «La vaccination anti-Covid-19 : mythes, réalités, perspectives». Cette plateforme a permis aux professionnels du médicament de réitérer leur engagement, et aux populations de savoir le niveau de développement du secteur.
Chargé de communication de la plateforme Senpharma, Dr Assane Kâ indique le «Salon du médicament constitue un dénominateur qui peut rassembler tous les acteurs gravitant autour du médicament, notamment le patient consommateur du médicament, le pharmacien, le prescripteur qu’est l’infirmier, le chirurgien-dentiste, les sages-femmes, mais également les industriels et tout autre acteur qui a un trait d’union avec le médicament, que ce soit de façon directe ou indirecte ; il s’agit des financiers, banques, assurances. C’est pour que les acteurs puissent se regrouper autour d’un idéal qu’est le médicament qui est pour eux un projet qui contribue à faire régner le bien-être social et économique pour une santé durable. Ce, d’autant qu’on ne peut pas développer un pays sans la santé. Ce qui fait que le premier partenaire de la santé, c’est l’Etat. Mais toutes les populations concernées devraient être intéressées par ce salon».
Pour le chargé de la communication de Senpharma, la pandémie de Covid-19 a démontré l’urgence d’avoir une industrie pharmaceutique afin de tendre vers la souveraineté dans ce secteur. Quid de la production locale des médicaments ? « Il y a des projets d’industrie qui sont quelquefois accompagnés par l’Etat mais également sur initiative de professionnels sénégalais qui participent de façon effective au projet de développement industriel du médicament en Afrique et dans le monde», signale Monsieur Kâ.
SECURITE DU MEDICAMENT
S’agissant de la sécurité du médicament, les acteurs estiment qu’il faut maitriser tout le circuit du produit, de la matière première à la consommation finale. Considérant le phénomène des médicaments de la rue comme un fléau qui expose la vie des citoyens, le président de l’Ordre des pharmaciens assène ses quatre vérités. «Le médicament n’a pas pour place la rue. Le législateur l’a compris pour l’avoir confié au pharmacien qui est un professionnel. Au-delà des actions que mènent les professionnels, cette question s’adresse beaucoup plus à l’autorité politique en charge de la réglementation, de la régulation. En effet, c’est à elle de faire respecter les principes de gestion du médicament. Nous Ordre, notre devoir, c’est d’intervenir auprès du pharmacien qui est notre sujet.
Quand il s’agit de l’environnement global, cela relève de la responsabilité de l’Etat», tranche Dr Niang avant d’ajouter: «C’est pratiquement en Afrique seulement qu’on constate ce phénomène de médicaments dans la rue. Mais dans les pays qui ont une certaine souveraineté pharmaceutique, on ne rencontre pas ce fléau. Or, le médicament n’est pas un produit banal, il doit répondre à des besoins de santé publique. Même les populations doivent se faire des exigences pour que le médicament soit assaini, géré et qu’il puisse retrouver sa place. Car le médicament, sa place, ce n’est pas la rue».
MACKY SALL PLAIDE POUR LE DÉPLOIEMENT D’UN MÉCANISME DE SOUTIEN
Face à l’inflation grandissante due aux conséquences de la guerre en Ukraine et de la pandémie de la Covid-19, Macky Sall a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de soutien aux économies africaines
Face à l’inflation grandissante due aux conséquences de la guerre en Ukraine et de la pandémie de la Covid-19, Macky Sall a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de soutien aux économies africaines. Il a fait cette proposition à la suite de l’audience qu’il a accordée au président du groupe de la Banque mondiale.
En visite officielle au Sénégal dans le cadre du 9ème Forum mondial de l’Eau, le Président du groupe de la Banque mondiale s’est entretenu avec le chef de l’Etat, Macky Sall. Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour, notamment l’inflation causée par la crise en Ukraine et la gestion de la dette. Devant la presse, à la fin de l’audience, le Président Sall a évoqué les conséquences déjà éprouvantes de la Covid-19 sur l’économie sénégalaise auxquelles viennent s’ajouter celles du conflit en Ukraine.
Selon Macky Sall, la guerre en Ukraine a eu pour conséquences immédiates le renchérissement des prix des denrées en particulier du blé dont l’Afrique demeure une importatrice nette. Or, la Russie et l’Ukraine, dit-il, c’est plus de 40% de la production mondiale de blé. «Donc, on peut comprendre les conséquences sur l’alimentation au niveau global et sur l’augmentation du prix de ces denrées stratégiques. En même temps, nous avons eu un renchérissement global, puisque le prix du fret maritime a beaucoup augmenté avec la crise sanitaire. Ce qui a fait que les matériaux de construction, le prix du fer ont drastiquement augmenté. Tous les prix ont connu une hausse. Il y a une inflation réelle qui frappe les pays. Nous pensons qu’un mécanisme de soutien est nécessaire pour servir de système d’amortisseur», a soutenu le chef de l’Etat.
Ce mécanisme vise à soutenir les pays qui font face à une crise économique sévère, de catastrophe naturelle et d’insécurité alimentaire. «Il se trouve malheureusement que nous sommes dans ces trois dimensions», se désole Macky Sall. A l’en croire, le renchérissement du baril de pétrole a créé un gap. «La semaine dernière, le prix du baril de pétrole était à 136 dollars alors que notre budget a été bâti sur un baril à 75 dollars. Donc, il faudra trouver le gap. C’est pourquoi, il faut un mécanisme de soutien qui, lorsque la crise est aussi grave, peut aider les États à faire face à ces chocs surtout que nous sommes confrontés en Afrique à un autre choc qui est la crise dans le Sahel avec le terrorisme et l’instabilité», a déclaré le président en exercice de l’Union africaine (UA). Relevant les dépenses militaires auxquelles sont confrontés les États, le Président sénégalais indique que ces dépenses seront faites au détriment en général des secteurs sociaux et économiques. «Pour cette raison, nous pensons qu’un partenaire comme la Banque mondiale doit pouvoir travailler avec l’Afrique en particulier pour nous aider à sortir de cette situation conjoncturelle difficile», tranche Macky Sall. D’après lui, des négociations sont en cours avec tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Sénégal et de l’Afrique.
Les conséquences de la guerre en Ukraine sur la situation internationale, affirme David Malpass, sont majeures. Et d’après le président du groupe de la Banque mondiale, le niveau d’impact et les dommages sur le monde sont colossaux. « Il faut davantage de mécanismes par les institutions internationales », dit-il. Sans prendre un engagement explicite, David Malpass a indiqué que la Banque mondiale est incluse pour pallier cette inflation et son impact sur les budgets.
Par Seybani SOUGOU
LA COUR SUPRÊME DOIT ANNULER L’ARRÊTÉ MINISTÉRIEL N°004071 DU 03 MARS 2022
Sous couvert de rationaliser les candidatures aux élections, la loi scélérate n° 2018-22 du 04 février 2018 sur le parrainage intégral, est à classer dans la catégorie des pires réformes « déconsolidantes » de la démocratie sénégalaise.
Sous couvert de rationaliser les candidatures aux élections, la loi scélérate n° 2018-22 du 04 février 2018 sur le parrainage intégral, est à classer dans la catégorie des pires réformes « déconsolidantes » de la démocratie sénégalaise. Cette loi a accouché d’un monstre dont le régime actuel ne maitrise ni les tenants, ni les aboutissants et qui symbolise l’un des plus effroyables reculs démocratiques que le Sénégal ait connu sous le magistère de Macky Sall.
Dans sa décision en date du 28 avril 2021, la Cour de justice de la CEDEAO, saisie par une requête de Maitre Abdoulaye TINE, avait ordonné à l’Etat du Sénégal de lever, dans un délai de 6 mois, tous les obstacles à une libre participation des élections, par la suppression du parrainage. Avec le refus du régime liberticide de Macky d’exécuter cette décision communautaire au terme des 6 mois, Maitre TINE, via ses conseils, a saisi la chambre administrative de la cour suprême aux fins d’annulation de l’arrêté du ministre de l’intérieur n°004071 du 03 mars 2022 qui fixe le nombre de parrains requis pour le scrutin du 31 juillet 2022. Du point de vue strictement juridique, l’arrêté ministériel n°004071 ne peut échapper à l’annulation.
La mise en œuvre du parrainage intégral est le résultat d’une manœuvre déloyale du pouvoir exécutif
Le Préambule de la Constitution énonce clairement « la volonté du Sénégal d’être un Etat moderne qui fonctionne selon le jeu loyal et équitable entre une majorité qui gouverne et une opposition qui représente un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable au bon fonctionnement du mécanisme démocratique ». En réaffirmant que les principes de loyauté et d’équité, constituent les bases de la vie démocratique, le Constituant a voulu empêcher toute manœuvre du régime en place, visant à changer les règles du jeu, en sa faveur. La mise en œuvre du parrainage intégral est le fruit d’une manœuvre de l’exécutif qui viole de manière flagrante les principes de loyauté et d’équité.
Avec l’article 96 de la Constitution, la souveraineté nationale s’efface devant l’impératif de l’unité africaine
Le dernier alinéa de l’article 96 de la charte suprême dispose que « la République du Sénégal peut conclure avec tout état africain des accords d’association ou de communauté comprenant un abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine ». Le Préambule du traité révisé de la CEDEAO proclame que l’intégration peut requérir « la mise en commun partielle et progressive de souveraineté nationale au profit de la Communauté ». C’est clair, net et précis : avec l’article 96 de la Constitution, la souveraineté nationale s’efface devant l’impératif de l’unité africaine. Ce principe majeur d’effacement de la souveraineté nationale au profit de l’idéal de l’unité africaine a été réaffirmé et conforté par une jurisprudence inédite du Conseil Constitutionnel qui a consacré la primauté du droit harmonisé des affaires (OHADA) sur le droit interne (cf décision du Conseil Constitutionnel n°3-C-93 du 16 décembre 1993).
Décision du CC n°3-C-93 du 16 décembre 1993 : un abandon de souveraineté est conforme à la Constitution
Le traité OHADA connu sous le nom de traité de Port Louis du 17 octobre 1993 relatif à l’harmonisation du droit des affaires a institué une Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA), une juridiction supranationale dont les décisions ont l’autorité de la chose jugée et la force exécutoire sur le territoire des Etats membres. Saisi d’une requête du Président Abdou Diouf, en date du 29 novembre 1993 pour statuer sur la conformité à la Constitution, des articles 14 à 16 du Traité Port Louis relatif à l’harmonisation du Droit des affaires à la Constitution, les Juges du Conseil Constitutionnel ont souligné qu’un engagement international par lequel le Sénégal consentirait à abandonner sa souveraineté pour la réalisation de l’unité africaine est parfaitement conforme à la Constitution. Mieux, le Conseil Constitutionnel conclut que « même si les articles soumis à l’examen du Conseil Constitutionnel avaient prescrit un véritable abandon de souveraineté, ils ne seraient pas inconstitutionnels ». C’est inédit : même un abandon total de souveraineté n’est pas inconstitutionnel. De fait, la souveraineté nationale invoquée à hue et à dia par les tenants du régime est inopérante et ne présente aucun obstacle pour l’exécution d’une décision communautaire.
Les modalités techniques liés au dispositif de vérification des parrainages ne sont, ni connus, ni maitrisés
Le parrainage a été une véritable usine à gaz lors des présidentielles de 2019, au point que le Conseil Constitutionnel, conscient de ses limites et de son incapacité technique à contrôler le processus, a été contraint de faire appel à des experts et des personnalités externes. L’article 5 de la décision du Conseil Constitutionnel n°1/2018 portant mise en place d’un dispositif de vérification du parrainage, et fixant ses modalités de fonctionnement, prévoyait de faire appel à « plusieurs personnalités indépendantes dont la compétence est reconnue en matière juridique, électorale et informatique, en qualité d’observateurs à assister aux séances de vérification des dossiers de parrainage ». Il ne faut point se faire d’illusion : les entraves et les coups tordus seront de mise, dans un contexte où les procédures de contrôle, les modalités de vérification des signatures, le logiciel utilisé, et le fichier de référence sont inconnus et totalement opaques. Aucune évaluation (bilan) du système de parrainage mis en place en 2019, ni des conditions de vérification des signatures qui ont donné lieu à de nombreux dysfonctionnements n’a été effectuée.
Conclusion : Au Sénégal, le parrainage est un procédé déloyal d’élimination des candidats qui entrave la libre participation aux élections. Aux termes de l’article 15- 4 du traité révisé de la CEDEAO, l’exécution des décisions de la Cour de justice de la CEDEAO n’est pas une faculté pour les états, mais une obligation. Les décisions de la Cour sont immédiatement exécutoires, ont force obligatoire à l’égard des Etats membres et ne sont susceptibles d’aucun appel. L’autorité de la chose jugée, le principe de primauté et de l’effet direct font que l’exécution de l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO du 28 avril 2021, ne peut faire l’objet d’aucune entrave au niveau national. Au demeurant, l’article 77 dudit traité donne pouvoir à la Conférence d’imposer des sanctions contre un État membre qui ne remplit pas ses obligations envers la Communauté. Ces sanctions prennent plusieurs formes et englobent un large éventail de mesures d’isolement partiel ou total :
La suspension de l’octroi de tout nouveau prêt ou de toute nouvelle assistance par la Communauté ;
La suspension de décaissement pour tous les prêts, et des programmes d’assistance communautaires ;
La suspension du droit de vote ; La suspension de la participation aux activités de la Communauté.
Du point de vue juridique, il n’y a aucune échappatoire possible : la Cour suprême garante des droits fondamentaux doit jouer pleinement son rôle dans la consolidation de la démocratie sénégalaise et tirer les conséquences de l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO du 28 avril 2021. Elle doit cerner les enjeux liés à la diffusion et l’application du droit communautaire, dans un contexte d’intégration régionale qui élève la protection des droits et libertés à un palier supranational, et ce, en adéquation avec l’article 98 de la Constitution qui dispose que « Les Traités ou Accords régulièrement ratifiés ou approuvés, ont une autorité supérieure à celle des lois…. ».
Pour autant, l’opposition doit parer à toute éventualité et se tenir prêt à aller aux élections législatives du 31 juillet 2022, dans l’hypothèse où les magistrats de la chambre administrative de la Cour suprême se défileraient et refuseraient d’appliquer le droit, par soumission au pouvoir exécutif.
In fine ; avec ou sans parrainage, le régime de Macky doit être laminé aux législatives du 31 juillet 2022.
AFFAIRE PHARMACIE DAKAROISE : LE SYNDICAT DES PHARMACIENS SONNE LA MOBILISATION !
Le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal recadre le ministre Abdoulaye Diouf Sarr coupable d’avoir déchiré l’arrêt de la Cour suprême au profit de Mme Baldé.
Par un abus de pouvoir caractérisé, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a abrogé l’arrêté ministériel datant de 1981 et qui autorisait l’installation de la pharmacie Dakaroise de Mme Aïcha Goundiam Mbodji à la place de l’Indépendance à Dakar. Ce qui revient pour le ministre à contourner l’arrêt de la Cour suprême ordonnant l’expulsion des lieux de Mme Aminata Gassama, épouse de l’ancien maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. Contre l’expropriation d’un pharmacien au profit d’un autre, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, à travers une circulaire, exprime son soutien total à Mme Mbodji et appelle tous les pharmaciens à la mobilisation pour des actions futures.
A travers une circulaire, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps) sonne la mobilisation contre ce qu’il qualifie d’ « expropriation arbitraire d’un pharmacien au profit d’un autre ». Et exprime son soutien total à Mme Mbodji Aïcha Goundiam pour qu’elle soit rétablie dans ses droits. Comme l’avait révélé « Le Témoin » quotidien, la Cour suprême avait annulé l’arrêté du ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr qui autorisait Mme Aminata Gassama Baldé, patronne de la Pharmacie Nation, à transférer son officine à la Place de l’Indépendance à Dakar. Dès réception, le ministre de la Santé a tout bonnement déchiré l’arrêt de la Cour Suprême.
Pis, il a annulé voire abrogé purement et simplement l’autorisation datant de 1981 (41 ans) de Mme Aïcha Goundiam Mbodji propriétaire de la Pharmacie Dakaroise. Un triste état de fait qui a poussé le Syndicat des pharmaciens du Sénégal de monter au créneau ! « Ce, suite à la décision du ministre de la Santé d’abroger l’arrêté de Mme Aïcha Aïcha Goundiam Mbodji portant autorisation d’exploitation de son officine de pharmacie dénommée « Grande Pharmacie Dakaroise », sise Dakar-Plateau, 01 Place de l’Indépendance » a d’abord précisé Dr Assane Diop, président du Spps. Il rappelle que cette décision a été prise le 11 février 2022 sur la base d’une note de présentation du directeur de la Pharmacie et du Médicament (Dpm). « Et la notification à l’intéressée par ce dernier est faite un mois après, le 08 mars 2022 précisément. Ce qui est surprenant, c’est que le même directeur lui demande, dans sa note d’information, de déposer un dossier de demande de transfert, alors que l’arrêté portant autorisation d’exploitation de son officine est abrogé un mois auparavant, sans parler des conséquences de droit d’une telle décision ! » poursuit Dr Assane Diop.
En d’autres termes, explique-t-il, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a annulé l’arrêté d’exploitation de la « Grande Pharmacie Dakaroise » et un mois après le directeur de la Pharmacie vient demander à la victime de déposer un dossier de transfert. « Quelle incohérence !
Pour rappel, en 2020, la Direction de la Pharmacie et du Médicament (Dpm) avait pris la décision illégale d’instruire un dossier de transfert de la Pharmacie Nation sur le site appartenant à la Grande Pharmacie Dakaroise depuis 1953, en violation des dispositions relatives aux conditions de création et de transfert des officines » a rappelé le président du Syndicat des pharmaciens à l’endroit de ses camarades.
A l’en croire, cette décision a été prise malgré tous les efforts effectués par Mme Mbodji pour informer les autorités concernées de son transfert provisoire et de son intention de rejoindre son site dès la fin des travaux de rénovation de l’ex-hôtel Indépendance.
Une expropriation arbitraire ! Justement, sur cette question, Dr Assane Diop a souligné que la concernée avait d’ailleurs attaqué cet arrêté devant la Chambre Administrative de la Cour Suprême qui a tranché en sa faveur (arrêt n° 51 du 25 novembre 2021) en annulant l’arrêté du ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr portant autorisation de transfert de la Pharmacie Nation au rez de chaussée de l’Hôtel Indépendance. « Elle a aussi attaqué le contrat de bail établi par l’Ipres au profit de la Pharmacie Nation devant la chambre administrative du Tribunal du Commerce. Cette procédure est toujours en cours et a fait l’objet de sept renvois depuis le mois de Juin 2021. Aux dernières nouvelles, cette affaire a été évoquée le 03 mars 2022 à l’audience de la deuxième chambre du Tribunal de commerce Hors Classe de Dakar et renvoyée au 31 mars 2022 » peut-on lire dans la circulaire du président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal dont « Le Témoin » a obtenu copie.
Toujours est-il qu’entres autres raisons ayant motivé l’assignation en annulation dudit contrat de bail, le président des pharmaciens estime que celui-ci est établi en violation des dispositions de l’article 127 de l’Acte Uniforme de l’Ohada qui fait bénéficier à l’ancienne occupante d’un droit de priorité pour se voir attribuer un nouveau bail dans l’immeuble reconstruit, d’autant que la demande de reprise des locaux par elle-même (Mme Mbodji) avait été déjà entérinée et agréée par le bailleur. « Tout ceci relève que l’objectif ultime de la démarche de la Direction de la Pharmacie et du ministère de la Santé est d’exproprier un pharmacien au profit d’un autre » a dénoncé Dr Assane Diop deux semaines après la décision du ministre Abdoulaye Diouf Sarr annulant l’autorisation de Mme Aïcha Goundiam Mbodji. Une pauvre dame à laquelle pourtant la Cour suprême, plus haute juridiction de notre pays, avait donné raison.
Tous les pharmaciens sont d’égale dignité…
Devant ce qu’il qualifie de décision à coloration politique, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal rappelle et insiste sur le fait que tous les pharmaciens sont d’égale dignité et que, par conséquent, ils méritent tous le même traitement. « Cette décision est d’autant plus déplorable qu’elle foule aux pieds les lois et règlements et viole les principes de l’éthique et de la déontologie » se désole M. Assane Diop, son président, avant d’évoquer le Code de déontologie des pharmaciens. Lequel dispose en son article 39 que « Tous les pharmaciens inscrits à l’Ordre se doivent mutuellement aide et assistance pour l’accomplissement de leurs devoirs professionnels. En toutes circonstances, ils doivent faire preuve de loyauté les uns envers les autres et de solidarité ».
En tout cas, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal estime qu’au lieu de sanctionner la victime (Mme Mbodj est victime d’une injustice de la part de son bailleur), les autorités de la profession et tous ses membres devraient plutôt l’aider à réintégrer le local qui a abrité sa pharmacie depuis 1953 et légalement confirmé par un arrêté ministériel datant de 1981. « Le Syndicat des pharmaciens en appelle à la responsabilité du ministre de la Santé et l’Action sociale, du directeur de la Pharmacie et du Médicament et du Président de l’Ordre des pharmaciens pour que Mme Mbodji soit rétablie dans ses droits. Le Syndicat des pharmaciens exprime son soutien total à Mme Mbodji et usera de tous les moyens à sa disposition pour que force reste à la loi. Il appelle pour cela tous les pharmaciens à la mobilisation pour les actions futures » a ainsi alerté Dr Assane Diop, président du Ssp.
UN COMMANDO CRIBLE DE BALLES LE VÉHICULE DE KILIFEU
Des hommes non identifiés armés de fusils, embusqués dans les buissons se trouvant le long de cette route, ont sommé le chauffeur d’un véhicule particulier dans lequel avait pris place notamment le célèbre rappeur et membre du mouvement Y’En A Marre
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 23/03/2022
Les braquages par des hommes armés sur les grands axes routiers de Casamance refont encore parler d’eux dans la région depuis le début de l’opération de ratissage de l’Armée à la frontière gambienne contre les positions de Salif Sadio. Et c’est toujours sur la nationale 6 reliant Ziguinchor au poste frontalier de Sénoba que surviennent les braquages intervenus ces derniers jours. Le dernier en date a eu lieu tôt hier matin près du village de Badiouré, situé à une dizaine de kilomètres de Bignona.
Selon des sources concordantes, des hommes non identifiés armés de fusils, embusqués dans les buissons se trouvant le long de cette route, ont sommé le chauffeur d’un véhicule particulier dans lequel avait pris place notamment le célèbre rappeur et membre du mouvement Y’En A Marre Kilifeu de s’arrêter sous la menace de leurs armes. Ayant pris peur le conducteur a tenté de forcer le passage. Et voyant que leur cible était en train de leur échapper, les assaillants ont criblé le véhicule de balles obligeant le chauffeur à s’arrêter mais par miracle sans toucher les occupants, renseignent nos sources qui révèlent que le véhicule en question est complètement endommagé. Et quand le véhicule s’est immobilisé, le commando a demandé au chauffeur pourquoi il a refusé de s’arrêter, ce dernier aurait répondu c’est parce qu’il avait peur, confie un de nos informateurs.
Et contre toute attente, à en croire notre source, ils n’ont fait subir au conducteur aucun mal et épargné le célèbre activiste. La seule chose qu’ils ont exigée au chauffeur c’est d’abandonner son véhicule sur place avant de s’engouffrer dans la forêt. Ces informations ont été confirmées par une source sécuritaire qui se trouvait dans la zone au moment des faits. Elle révèle qu’il y avait, au même moment, un autre commando qui avait, lui aussi, pris position sur ce même axe à la hauteur au carrefour de Marsassoum, situé à environ 3 kilomètres du lieu où a eu lieu le braquage contre Kilifeu. Ce membre des forces de sécurité pense que les deux commandos communiquaient entre eux pour planifier les braquages et en même temps coordonnaient pour éviter d’être surpris par l’Armée.
À signaler que cet incident, comme c’est toujours le cas quand il y a braquage, a paralysé le trafic sur cet axe pendant une bonne partie de la matinée d’hier par mesure de prudence avant de reprendre.
LES ENSEIGNANTS DU NORD SINDIAN, INQUIETS, INTERPELLENT L’ETAT
Dans le nord Sindian, il n’y a presque plus l’ombre d’un enseignant, d’un élève ou d’un directeur d’école dans les établissements élémentaires proches de la zone d’échange de tirs entre l’Armée sénégalaise et les hommes de Salif Sadio.
Dans le nord Sindian, des acteurs de l’école, notamment ceux de l’élémentaire, soutenant n’être plus stables sur le plan pédagogique, ont quitté les écoles pour remonter vers des zones plus calmes entrainant ainsi la fermeture d’une dizaine d’écoles le 14 mars dernier. Selon des acteurs de l’éducation, l’intervention militaire en cours contre les bases rebelles pourrait nuire aux intérêts de l’école dans cette zone de la Casamance et sacrifier des générations d’élèves. Ils demandent surtout à l’Etat de trouver des stratégies d’insertion des enseignants et des élèves dans d’autres écoles avec un réaménagement «spécial» du calendrier scolaire pour eux.
Dans le nord Sindian, il n’y a presque plus l’ombre d’un enseignant, d’un élève ou d’un directeur d’école dans les établissements élémentaires proches de la zone d’échange de tirs entre l’Armée sénégalaise et les hommes de Salif Sadio. Les corps administratifs comme pédagogiques, de même que les habitants des villages proches des zones d’intervention de l’Armée ont déserté les lieux, fuyant ainsi les «balles perdues» ou les bruits assourdissants des tirs envoyés par les soldats au niveau des bases rebelles dans le fief de Salif Sadio en Casamance.
Dans les communes environnantes, presque l’ensemble des bras valides sont partis vers la frontière gambienne ou vers d’autres zones plus clémentes. Le climat n’est plus favorable aux enseignements-apprentissages. Ce, alors qu’on n’a pas encore fini d’épiloguer sur la longue grève des enseignants qui a négativement impacté le quantum horaire. Un arrêt des cours qui avait mis l’école sénégalaise en stand-by, le temps d’un «bras de fer» des syndicats avec le gouvernement. C’est alors que les cours avaient à peine repris que des opérations de ratissage ont été déclenchées dans le département de Bignona, plongeant encore une partie de l’école sénégalaise dans un avenir incertain. « Ce sont en moyenne 4 salles de classe et environ 6 classes pédagogiques composées de doubles flux et de multigrades », a fait savoir l’ancien maire de Sindian et leader du mouvement « Bourabé », Yankhoba Sagna, selon qui l’avenir de l’école dans le nord Sindian dépendra de ce que les belligérants feront à Bignona, particulièrement dans la zone polarisant les communes de Sindian, Djibidione et Oulampane.
Fermeture massive d’écoles et de collèges
En effet, la reprise unilatérale des actions de l’Armée contre les bases de Salif Sadio a provoqué la fermeture d’une trentaine d’écoles élémentaires, préscolaires, maternelles, garderies d’enfants et écoles de la communauté de base depuis le 14 mars dernier. Des écoles qui, pour la plupart, polarisent deux à trois villages chacune. «Aujourd’hui, ceux qui sont complètement impactés ont été déplacés et intégrés dans des communes de Sindian. Ce sont, pour la plupart, des élèves du primaire parce que, tout simplement, on peut commencer un cours et que ça dégénère.
L’enseignant peut certes rapidement quitter à vélo par exemple. Mais il a aussi l’obligation de raccompagner tous ses élèves jusque chez eux», a expliqué le secrétaire général du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal) à Bignona, Yankhoba Badji. Il précise que «aucun enseignant n’a été blessé». Cependant, il leur a demandé dans un communiqué de quitter s’ils sentent le moindre danger. Son camarade secrétaire général de la section Saemss de Bignona, M. Sambou, a fait savoir que les enseignants du lycée de Djibidione se sont même réunis et ont envoyé une correspondance à l’inspection Académie pour une suite à réserver à leur situation dans les écoles en plein temps d’affrontement. Selon Ndongo Sarr du Cusems, l’idéal aujourd’hui, c’est d’assurer la sécurité à tous les acteurs de l’école mais aussi et surtout trouver des stratégies pour les élèves en classe d’examen par un «réaménagement spécial» du calendrier scolaire en les renvoyant aux sessions de remplacement pour ne pas les faire composer en juillet.
«Il appartient à l’Etat de prendre toutes les dispositions en les réintégrant dans d’autres écoles le plus rapidement possible, sinon ce seront des générations sacrifiées qui vont perdre une année d’enseignement-apprentissage», a dit Tamsir Bakhoum du Saemss qui considère que cette nouvelle situation à Bignona va nuire aux intérêts de l’école dans le Nord Sindian. Le problème surtout, dit-il, c’est comment revoir la carte scolaire au niveau des zones devenues dangereuses. «C’est une psychose éternelle, les enseignants et les élèves vont être allergiques aux bruits, pédagogiquement parlant, ils ne sont plus stables. Ce, sans compter cette dislocation d’une société vers Ziguinchor, la Gambie et Bignona».
D’après les dires de Mamadou Tamba du G20, il y a des mesures qui sont en train d’être prises pour voir comment accueillir tous ces élèves et enseignants dans d’autres communes. S’agissant des enseignants, qui ont en principe reçu une bonne formation, peut-être qu’ils auront la force psychologique de retourner dans ces zones lorsque les familles seront de retour. « Il y a 15 ou 20 ans, elles avaient vécu des situations pareilles. Et c’est au moment où ces familles pensaient avoir une vie normale que survient encore ce problème. Donc pour que toutes ces familles reviennent dans la zone, il faudra qu’il y ait d’abord un climat propice à la reprise de la vie normale «, a souligné, l’ancien maire de Sindian, Yankhoba Sagna.