À peine avons-nous commencé à nous relever de la crise sanitaire que le problème entre la Russie et l’Ukraine vient encore chambouler les choses. À la date du 14 mars 2022, le prix du baril Brent s’élève à $105.96 tandis que celui du pétrole est à $102.48; le monde n’a pas vu ces prix depuis 2014. À chaque fois que le pétrole augmente, cela affecte directement le prix de l’essence, qui à son tour affecte le prix du transport. Peu importe le moyen de transport utilisé pour acheminer les produits alimentaires, l’augmentation du prix à la pompe impacte directement le prix des produits et notamment des denrées de première nécessité. Cette hausse des prix alimentaires se fera sentir partout dans le monde, et les pays pauvres en souffriront les plus. Ces augmentations des prix alimentaires peuvent susciter des inquiétudes quant à la capacité des pays pauvres à satisfaire leurs besoins alimentaires. Cela se fera sentir partout dans le monde, mais les pays pauvres seront les plus durement touchés, car la part des dépenses attribuables à l’alimentation est plus élevée dans les pays pauvres. Selon la FAO, la nourriture représente presque 3/4 des dépenses dans les pays pauvres contre 1⁄4 dans les pays développés. Malgré la crise sanitaire et cette invasion de la Russie, le gouvernement du Sénégal arrive toujours à gérer la situation et a même pu réduire les prix des denrées de première nécessité durant ces moments d’incertitude.
La crise des Libéraux
Durant l’ère du président Wade, on avait traversé une crise budgétaire, principalement due aux engagements extrabudgétaires massifs. Le Sénégal était dans l’obligation de réduire les dépenses de 100 milliards de FCFA et injecter plus de 150 milliards de FCFA à cause des dépenses fictives. Le gouvernement s’était lancé dans des paiements budgétaires irréguliers et dans des factures impayées. En 2008, pendant que le prix du baril de pétrole coûtait jusqu’à $140, les indicateurs macroéconomiques montrent que l’économie sénégalaise a ralenti en 2008 avec une croissance annuelle du PIB à 3,9 % contre les projections de 6 %. L’inflation dans la même année avait atteint 6 % contre un objectif de 3 % et notre déficit était de 12,5 % du PIB contre 10, 5 % en 2007. Les banques souffraient, elles n’avaient plus de liquidité, car aidant les entreprises durant ces moments difficiles où le gouvernement ne payait pas les entreprises. Le gouvernement, qui n’était plus crédible, passait par les banques pour que ces dernières fassent des prêts au profit du gouvernement. Comme le gouvernement n’avait pas assez de manœuvres budgétaires, il était incapable de maintenir les prix en les subventionnant, car le déficit était déjà ingérable. Le kilogramme de riz qui coûtait 140 Francs CFA est monté à 240 Francs CFA en 2008. Le kilogramme de viande de mouton qui coûtait 1200 Francs CFA en 2000 coûtait 2580 Francs CFA en 2007. La bouteille de gaz de 6 kilogrammes qui coûtait 1495 Francs CFA en 2004 coûtait 3109 en 2007 et celle de 12 kilogrammes qui coûtait 3615 Francs CFA en 2004 est passée à 7165 Francs CFA en 2007. Le prix du sac de riz de 50 kilogrammes est passé de 9 500 Francs CFA à 17.000 Francs CFA à Dakar et 20.000 Francs CFA dans les autres régions du pays. Le gouvernement en place avait promis de baisser les prix des denrées de première nécessité, mais le gouvernement n’a pas le budget, le soutien des donateurs ou un crédit abordable pour mener à bien ces programmes. Il n’y avait pas non plus de plan en place pour soutenir le secteur bancaire. Ce ne sera que durant la deuxième revue du Sénégal dans le cadre de sa politique du FMI Instrument de soutien que le pays va enfin souffler. Le conseil d’administration du FMI avait approuvé 75,6 millions de dollars contre les chocs exogènes. L’Agence française de développement a accordé un prêt non concessionnel d’environ 182 millions de dollars. Avec une troisième revue réussie, la Banque africaine de développement (BAD) et les Pays-Bas ont convenu de décaisser 23 millions de dollars et 14,5 millions de dollars respectivement en appui budgétaire direct.
La crise des Républicains
Une augmentation du prix du baril de pétrole entraîne une perte de croissance dans les pays en développement importateurs de pétrole. En outre, on note, en général, que l’augmentation des prix du pétrole a un impact direct sur la croissance économique. L’Etat peut répercuter l’intégralité de l’augmentation des prix sur un produit aux consommateurs. Mais avec la crise sanitaire qui a sévi pendant ces deux dernières années, une telle stratégie sera une option hasardeuse qui risquerait de mener vers des manifestations. Alors que nous disions toujours que l’actuel gouvernement n’avait pas encore traversé une crise où le prix du baril de pétrole a atteint le record de 2008, on voit que le gouvernement tire son épingle du jeu pour l’instant. Quand le baril a dépassé $75 pour la première fois en près de six mois- avec les problèmes de qualité mettant fin aux exportations du pétrole brut russe vers l’Europe et les Etats-Unis qui ont renforcé les sanctions contre l’Iran et le Venezuela le Sénégal n’a pas touché au prix de l’énergie, même si les subventions énergétiques posent un problème majeur, car l’impact sur les populations les plus vulnérables est très faible. Aussi, dans le contexte pré-électoral de 2019, les prix du pétrole avaient augmenté, de presque 5 % entre décembre 2018 et janvier 2019 et de 8 % entre janvier 2019 et février 2019, le président Sall, avait lui aussi refusé de toucher au prix des denrées de première nécessité. À la date du 24 février, alors que l’incertitude planait au-dessus de nos têtes avec les tensions géopolitiques, tout le monde avait peur de l’augmentation du prix du pétrole qui serait répercuté sur les consommateurs, on a vu un scénario différent au Sénégal. “Le président de la République, a décidé de baisser les prix respectifs du riz, de l’huile et du sucre. L’huile passe de 1200 FCFA à 1100 FCFA le litre, soit une baisse de 100 Francs. Le sac de 50 kg de riz brisé non parfumé est fixé à 13.750 au lieu de 15.000 FCFA auparavant. Une baisse de 25 FCFA par Kg a été décidée. Le Kg de sucre devra être désormais cédé à 600 FCFA et non 625 FCFA, soit 25 FCFA/Kg. Pour encourager et soutenir la production locale de riz, le Chef de l’État a décidé d’allouer une subvention de 32 F sur le kilogramme de riz paddy.
Enfin
Le Sénégal a une économie de marché où le gouvernement est juste arbitre et les consommateurs ont le choix face à la concurrence qui y règne. Pour le comprendre, il faut faire appel à la loi N° 94- 63 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique. Pour le riz local, le prix est fixé de manière consensuelle par les acteurs de ce secteur. Son prix varie selon la production, le stockage et le transport. Pour le riz brisé importé, il bénéficie du régime de fixation autoritaire, à cause de son importance dans notre diète. Un arrêté détermine le prix maximal et il change souvent selon les cours mondiaux pour aider les ménages. L’importation de l’huile est libre, cependant les prix sont fixés par arrêté selon les niveaux de la chaîne de distribution. L’importation du sucre est libre avec la libéralisation du marché, il est assujetti aussi au régime de l’homologation. Quand il y a une augmentation régulière du prix du baril du pétrole, il faut généralement le conjuguer avec une augmentation des prix des autres produits. À défaut, cela se traduira par une mobilisation insatisfaisante des recettes dérivées du pétrole et cela accroîtra les subventions énergétiques et autres et creusera notre déficit budgétaire. Si un pays est en mesure de maintenir les prix ou de les réduire durant ces périodes de crise, cela révèle une discipline budgétaire. Les pays du monde ont traversé la crise sanitaire et cela s’est manifesté par un bouleversement des économies. Le Sénégal pourra-t-il maintenir ces prix si la guerre perdure ?
Mohamed Dia Consultant bancaire Dakar Sénégal
MIMI, LE PERCHOIR EN LIGNE DE MIRE
Actuel bouclier de Macky face à Pastef, Aminata Touré se positionne pour les législatives. Après la primature et le Conseil économique, social et environnemental, elle semble viser la présidence de l’Assemblée nationale
Actuel bouclier de Macky Sall face à Pastef, Aminata Touré se positionne pour les élections législatives du 31 juillet. Après les postes de Premier ministre et présidente du Conseil économique, social et environnemental, Mimi semble viser le perchoir de l’Assemblée nationale.
Elle avait, en tant que Premier ministre, tenté d’accélérer la cadence dans le gouvernement, mais fut freinée dans son élan par Khalifa Sall, le 29 juin 2014. Elle avait de nouveau recommencé à prendre ses galons et se positionner comme le no2 de l’Apr. Mais la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a été victime de l’alliance «mburok soow» entre Macky Sall et Idrissa Seck, actée le 1er novembre 2020. Aminata Touré est revenue au premier plan cette semaine. Du moins sur le plan médiatique. En obtenant le renouvellement de son contrat comme coordonnatrice du pôle parrainage, Mimi accélère la cadence en direction des Législatives du 31 juillet.
Lors de la conférence de presse des leaders de Benno bokk yaakaar mardi, l’ancienne Premier ministre s’est présentée comme leur porte-parole. Sa boutade selon laquelle «Benno ne tient pas le carnet d’adresse du salon Sweet beauty», a été largement relayée. En l’absence d’un Premier ministre, elle se présente comme le bouclier de Macky Sall contre les attaques de Pastef et de l’opposition. Mimi est peut-être candidate pour diriger la liste nationale de Bby, à l’heure où des pontes de l’Apr ont mordu la poussière lors des élections du 23 janvier.
On pourrait rappeler la fameuse petite chanson à sa gloire en 2014. «Mimi gui nieuw, (Mimi arrive).» Mais, prédécesseur de Idrissa Seck au Cese, elle n’est pas revenue pour rien. Son activisme dans le dossier de la traque des biens mal acquis l’avait propulsée du ministère de la Justice à la Primature. L’appétit venant en mangeant, elle lorgnait la Ville de Dakar mais sera finalement battue à Grand-Yoff par Khalifa Sall. Après une période de fortes turbulences, elle a migré à la station d’envoyée spéciale, un poste sénior comme dirait Jean-Paul Dias. Gérante de la collecte de parrainages pour Macky Sall, Mimi sera récompensée en mai 2019 avec la présidence du Cese. Remplacée par Idrissa Seck, elle avait tenté d’entamer une petite rébellion au sein de l’Apr. «En politique, l’ambition n’est pas un délit», a-t-elle lancé dans Jeune Afrique en décembre 2020, tout en boycottant les réunions de l’Apr. Ses relations avec Macky Sall étaient devenues glaciales. Mais celle qui est présentée comme un des potentiels successeurs du Président, va retrouver son mentor en juin 2021 lors d’un entretien à Mermoz, au domicile du chef de l’Etat.
Retraite de Moustapha Niasse
Depuis, Mimi Touré est rentrée dans les rangs. A bientôt 60 ans, la directrice de campagne du candidat Landing Savané en 1993 ne dirait pas non à la présidence de l’Assemblée nationale en cas de victoire de Bby. En effet, l’ancienne militante de la Gauche, décrite comme une personne qui veut toujours diriger, a décidé de ne pas se présenter aux élections locales à Kaolack, où elle s’était repliée. Pourquoi ? Jusqu’ici, on ne l’a jamais entendue contester les choix de Macky Sall dans cette ville où le camp présidentiel a perdu lors des dernières élections, au profit de l’homme d’affaires Serigne Mboup. Aminata Touré attend-elle une promesse de Macky Sall ? En 2017, elle a échoué à occuper le perchoir à cause de la décision de Moustapha Niasse de poursuivre à la tête de la chambre législative.
Cette fois-ci, elle serait candidate pour le poste de Moustapha Niasse, qui a déjà annoncé son intention de partir à la retraite, à 83 ans. Parce que pour le nouveau gouvernement annoncé, Mimi ne serait même pas dans les plans du président de la République. Dans les couloirs du Palais, il se susurre le souhait de Macky Sall de féminiser et rajeunir l’équipe ministérielle. Sauf retournement de situation, Mimi Touré n’en sera pas. Elle devrait plutôt explorer l’Assemblée nationale. Pour cela, «on accélère, on accélère…»
VERS UNE LIBERTÉ PROVISOIRE DES PRÉSUMÉS AUTEURS DE LA TUERIE DE BOFFA-BAYOTTE ?
C’est lundi prochain que va débuter le procès des présumés auteurs de la tuerie de Boffa Bayotte qui avait eu lieu en janvier 2018. Ce procès est très attendu en Casamance aussi bien par les familles des présumés coupables que par les observateurs
Jean Diatta Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 18/03/2022
C’est lundi prochain que va débuter le procès des présumés auteurs de la tuerie de Boffa Bayotte qui avait eu lieu en janvier 2018. Ce procès est très attendu en Casamance aussi bien par les familles des présumés coupables que par les observateurs. En fait, beaucoup trop de choses ont été dites et redites au sujet de cette affaire. Beaucoup de voix, et notamment celle de l’avocat de la défense Me Clédor Ly, des familles des détenus et celles d’analystes ont de tout le temps soutenu que les accusés ne sont pas les véritables auteurs de ce massacre.
On se rappelle que Me Ciré Clédor Ly a toujours clamé que ses clients sont des innocents et que les véritables coupables de cette tuerie courent toujours. Il n’a jamais cessé d’accuser la gendarmerie d’avoir bâclé l’enquête qui a abouti à leurs arrestations. Il n’a également cessé de dénoncer le fait que les circonstances de cette tuerie n’ont jamais été reconstituées par la justice, malgré son insistance pour que cela soit fait. La lenteur avec laquelle ce dossier est traité a été également souvent dénoncée par les proches des présumés coupables. Et c’est récemment que la date du jugement a été fixée par le tribunal de Ziguinchor. Mais avant cela, 10 personnes parmi les 25 détenus ont bénéficié d’un non lieu e été libérées, et deux autres ont obtenu une liberté provisoire. Donc c’est vraisemblablement 15 personnes qui seront appelées à la barre ce lundi. Mais si l’on se fie à une source proche du dossier, il risque de ne pas y avoir de procès lundi parce que les conditions d’un jugement des prévenus ne seraient pas réunies. Et cela fait dire à notre interlocuteur qu’en lieu et place, c’est une liberté provisoire qui se dessine pour les présumés coupables.
Sérénité au sein des familles des prévenus
À signaler qu’au niveau des familles des prévenus, on affiche la sérénité et l’assurance. Des familles qui ont organisé un grand rassemblement le mercredi, au quartier Lyndiane, pour indiquer qu’elles vont soutenir leurs proches, qui seraient des innocents, durant tout ce procès tant attendu. Des accusés qui bénéficieront aussi du soutien du mouvement Vision Citoyenne de Madiadiop Sané qui était présent à ce rassemblement.
Ce dernier déclare que : ‘’Nous voulons, ce jour-là avoir une grande mobilisation parce que jusqu’à présent nous demeurons convaincus qu’il y a juste des innocents qui sont en prison. D’ailleurs, nous avons lancé ce cri d’alerte depuis très longtemps et nous avons vu qu’à un moment donné la justice nous a entendus et a relaxé 12 personnes dont 10 par un non lieu total. Et nous continuons à prêcher la même parole pour dire que ceux-là qui sont encore détenus sont des innocents et que la justice doit faire son travail’’.
Et de faire une révélation : ‘’Le procès va se tenir le 21, mais je vous donne une information de taille ; il y a des avocats qui ont été encore commis pour défendre ces détenus. Chaque détenu va avoir deux avocats, ce qui fera un nombre de 30 avocats sans compter le principal avocat d’office Me Clédor Ciré Ly. Et si c’est l’Etat qui a fait ça, et nous pensons que c’est lui, nous saluons cela. Nous saluons cette noblesse à vouloir commettre des avocats d’office pour ces détenus qui devraient en avoir depuis l’enquête préliminaire d’ailleurs. Chose qui n’avait pas été faite. Aujourd’hui, si l’Etat est en train de se rectifier pour leur prendre des avocats, nous louons cette action là’’.
Madiadiop Sané fait une autre confidence selon laquelle la fiche d’identification n’aurait pas été signée par les détenus sur demande de leur avocat. ‘’Mais aussi l’autre information, c’est que la fiche d’identification sur laquelle devrait être mentionnés les poursuites et les actes d’accusations, ces détenus ne l’ont pas signée parce que la justice n’a pas voulu leur notifier ce qui est dedans. Donc leur avocat leur a tout simplement demandé de ne pas signer cet acte d’identification. Et ce sont des informations qui nous ont été rapportées que nous comptons mettre à la place publique pour l’opinion nationale et internationale pour qu’on sache réellement ce qu’il y a dans ce dossier et jusque-là quelles sont les étapes qui ont été franchies. Nous attendons le procès du 21 mars qui doit être un procès équitable mais aussi qui va marquer l’histoire de la Casamance parce que nous avons toujours été taxés de rebelles pour un oui ou un non. Et nous demandons que cela cesse’’ indique le sieur Sané.
Le président de Vision Citoyenne lance un appel en ces termes : ‘’Nous demandons une mobilisation exceptionnelle non pas seulement des familles des détenus mais aussi de tous ceux qui sont épris d’une bonne justice pour qu’ils viennent prêter main-forte parce que ce qui est arrivé à ces détenus peut arriver à n’importe qui. Donc nous demandons à tous les Ziguinchorois, à l’opinion nationale et à l’opinion internationale de se mobiliser pour prêter main-forte à ces détenus que jugeons innocents’’.
Pour rappel, cette tuerie de Boffa-Bayotte qui avait suscité une très forte indignation dans l’ensemble du pays avait occasionné la mort de quatorze exploitants forestiers qui avaient été froidement exécutés par des hommes non identifiés armés de fusils. Et quelques jours après cet événement, plusieurs personnes originaires de villages environnants de cette forêt avaient été arrêtées par la gendarmerie et mises en détention.
Parmi eux, il y avait Sény Sané, le chef de village de Toubacouta où le gros contingent des personnes arrêtées habite. Ils étaient 26 au total, mais quelque temps après, ce chef de village avait trouvé la mort en détention. Et c’est finalement 25 individus qui étaient en détention, dans le cadre de cette affaire, jusqu’à la libération récente de 12 d’entre elles dont 10 qui ont bénéficié d’un non lieu et 2 pour une liberté provisoire.
par Pape Ndiaye
CHRONIQUE D’UNE OPÉRATION KARANGUÉ À L’ARME LOURDE
Jamais, jusque-là, l’Armée nationale n’avait mobilisé autant de forces d’élite dans une opération que pour celle en cours en Casamance
Jamais, jusque-là, l’Armée nationale n’avait mobilisé autant de forces d’élite dans une opération que pour celle en cours en Casamance. Et précisément dans le Nord-Sindian où des compagnies de parachutistes, de commandos et d’artilleurs appuyées par des avions de chasse, de bombardement et de reconnaissance déversent un déluge de feu sur des bases rebelles. Cette offensive de grande ampleur en zone rebelle vise à laver l’affront que le chef de gang Salif Sadio avait infligé aux braves soldats de la Cédéao en Gambie à travers la prise d’otages et le meurtre de militaires sénégalais en opération de maintien de la paix sous bannière communautaire en Gambie. « Le Témoin » félicite le président de la République Macky Sall, chef suprême des armées, pour avoir exaucé les vœux des citoyens c’est-à-dire lancer l’assaut final contre ces ex-rebelles indépendantistes ayant dérivé vers des activités maffieuses de trafic de chanvre indien et de coupe clandestine de bois. Entre autres…
Dans un entretien accordé à une radio allemande, le président Macky Sall s’était d’abord félicité du dénouement heureux de l’affaire des soldats sénégalais capturés par Salif Sadio, l’un des chefs rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) « Permettez-moi de remercier toutes ces personnes qui ont rendu cette libération possible ! » avait-il déclaré avant de manifester sa détermination à lutter contre le trafic de bois, notamment en Casamance. « Quel que soit le prix à payer, le Sénégal va préserver ses forêts » avait vigoureusement martelé le chef de l’Etat. En saisissant cette balle de guerre au rebond, « Le Témoin » avait souhaité que la mort de nos soldats en mission de la Cedeao ne soit pas passée par pertes et profits au nom d’une soidisant paix en Casamance. Nous ne savions pas si bien dire puisque que le Chef suprême des armées a exaucé nos vœux de citoyenneté en donnant l’ordre de déclencher des opérations de sécurisation et de démantèlement des bases rebelles en Casamance. Résultat : une opération de sécurisation d’une ampleur inédite en Casamance puisque jamais, auparavant, l’Armée n’avait mobilisé autant de forces d’élite que durant celle en cours dans le Nord Sindian, c’est-à-dire dans le département de Bignona et plus précisément dans la zone frontalière avec la Gambie. Depuis dimanche, des compagnies de paras, de commandos, d’artilleurs ainsi que des éléments du 3e Bataillon d’Infanterie sont déployées dans cette partie de la Casamance. Appuyés par des avions de chasse, de bombardement et de reconnaissance, nos braves soldats sont en train de mener des opérations de ratissage et de sécurisation ponctuées par des tirs d’obus. Ces intenses pilonnages à l’artillerie lourde relayés par des mitrailleuses sont perceptibles à plus de 50 km à la ronde, nous confie un habitant de la zone. « Cette puissance de feu a fait fuir les populations civiles vers les villages frontaliers en Gambie. Bien que les populations soient épargnées par l’Armée, elles ont peur des détonations et autres déflagrations. Il est vrai que les enjeux de paix et de sécurité en valent la chandelle ! Et surtout pour les paisibles paysans que nous sommes et qui cohabitons dans la peur avec des rebelles, des narcotrafiquants, des coupeurs de route etc » a indiqué ce villageois joint par « Le Témoin ».
Faut-il capturer Salif Sadio mort ou vif ?
L’offensive d’envergure menée en ce moment par l’Armée vise surtout à laver l’affront que le chef de gang Salif Sadio avait infligé aux sept soldats de la mission de la Cedéao en Gambie qu’il avait capturés après avoir tué quatre de leurs camarades. Un affront que les autorités de l’Armée ont juré de laver. Avec des moyens impressionnants ! Sur le terrain, en tout cas, la progression des différentes unités engagées dans l’opération est fulgurante. En moins de quarante-huit heures, nous révèle-t-on, elles ont déjà démantelé plusieurs bases rebelles. Des bases arrière dans les villages de Diounor, Djilanfar, Tampindour, Karounor, Kapa et autres sanctuaires près de la frontière avec la Gambie. De jour comme de nuit, nos soldats multiplient les opérations de ratissage pour déloger et traquer les bandes de voyous qui entretiennent une économie criminelle tournant autour du trafic illicite de noix d’anacarde et de chanvre indien mais aussi de la coupe illégale de bois et de la contrebande de marchandises. Sans compter les braquages en tous genres. Selon de nombreux observateurs et médiateurs interrogés par « Le Témoin », si la solution à l’insécurité et à la criminalité en Casamance doit forcément passer par la capture mort ou vif de Salif Sadio, il faudrait en passer par là ! Des observateurs et médiateurs qui semblent lassés, épuisés et dépités par des négociations à n’en plus finir. Ce, depuis plus de quarante (40) ans ! Des négociations de paix souvent matérialisées par des cessez-le-feu toujours rompus, torpillés et sabotés par des maitres chanteurs, des ravisseurs, des braqueurs et autres affairistes. En choisissant de rompre de la manière que l’on sait — le meurtre de quatre soldats accompagné d’une prise en otages de sept autres — un cessez-le-feu tacite qui était observé depuis l’accession du président Macky Sall au pouvoir en 2012, le chef de guerre Salif Sadio a donc déclaré la guerre au Sénégal. Et doit en assumer toutes les conséquences !
Diplomates de brousse, pas de drapeau blanc !
Rappelons-le, en pleine forêt d’un village frontalier situé entre la Gambie et le Sénégal, sept militaires sénégalais du contingent de la Cedeao avaient été capturés par le chef rebelle Salif Sadio avant d’être libérés. Sains et saufs ! Au cours de l’embuscade dans laquelle ils étaient tombés, quatre « Diambars » avaient perdu la vie. Certes, nous avions tous salué les fruits des négociations diplomatiques ayant abouti à la libération des otages. Des tractations secrètes dont le seul objectif, dans le cas d’espèce, était le sauvetage de vies humaines. Dans ces affaires de prises d’otages, en effet, la diplomatie « parallèle » est le meilleur moyen d’aboutir à une issue heureuse. Et apparemment, Dakar s’était mis à l’écart des négociations ayant débouché sur la libération de nos soldats. La raison en était sans doute que le président de la République était dépité et dégoûté par les agissements audacieux et criminels des « combattants » du Mfdc. En réalité, des malfaiteurs agissant en bandes organisées, qui pillent les boutiques, coupent les routes, braquent les automobilistes, attaquent les forces républicaines, déciment les forêts et se livrent à la culture de cannabis.
Face à ces provocations et exactions du Mfdc, on se demandait d’ailleurs si notre pays disposait réellement d’une puissance de feu capable de rétablir l’ordre républicain dans cette région naturelle où sévit ce mouvement ? Et pourtant, le Sénégal dispose de redoutables outils de guerre comme l’atteste son rang de première puissance militaire sous régionale. Seulement quand il s’agit de la zone militaire n° 5 (Casamance), l’Armée semblait toujours avoir les gâchettes verrouillées et les canons bouchés par l’autorité politique. Mais vu la détermination et l’engagement dont l’Armée fait montre actuellement en zone rebelle, nous sommes convaincus que tout cela appartient au passé. Toujours est-il que cette fois-ci, le président de la République Macky Sall, chef suprême des armées, s’est donné les moyens pour faire comprendre aux fossoyeurs de la paix que force restera à l’Armée ! Souhaitons que les « Monsieur-Casamance » et autres diplomates de brousse ne vont pas freiner les opérations militaires pour des négociations « pompiers », histoire de sauver les têtes de Salif Sadio et sa bande de ravisseurs. On sait en effet que ces drôles de médiateurs n’ont l’habitude de brandir le drapeau blanc (Cessez-le-feu) que lorsque les rebelles sont en mauvaise posture. Des rebelles qui, dès que l’Armée retire ses unités, reconstruisent leurs sanctuaires et reconstituent leurs « forces » de nuisance avant de recommencer leurs rackets, leurs exactions, leurs vols, leurs trafics, leurs kidnappings etc. Une chose est tristement constatée, la pagaille, l’anarchie, l’impunité et le banditisme ont trop duré en Casamance. Et surtout dans le Nord-Sidian abritant des villages frontaliers avec la Gambie voisine, un pays receleur de malfaiteurs. Pour notre part, nous disons à nos militaires ceci : Allez les Jambaars, ramenez-nous la « Can de la Sécurité 2022 » ou le « Trophée de Guerre » à l’effigie SS (Salif Sadio) !
Par Moussa KAMARA
REPLIQUE
Dans cette sortie, il y a l’éloquence, la véhémence et la truculence de Mimi. Ces qualités qui ont tant manqué dans les recettes concoctées par les pourfendeurs de Sonko pour trucider le véritable opposant de Macky Sall
La réplique de Mimi Touré à Ousmane Sonko a comblé plus ou moins tous les observateurs neutres de ce pays. Car depuis plus d’un an, le leader de Pastef régnait en maitre absolu dans tout le landerneau politique sénégalais. Les attaques de Sonko ont toujours fait mouche malgré des répliques toutes ternes du camp présidentiel.
Le champ politique ce n’est pas toujours des élections, des meetings et la vie du parti. Les interventions régulières sur certains sujets majeurs de la République sont forcément épiées par les observateurs. Et là, ce n’est vraiment pas l’abondance ni l’opulence sur le terrain politique. Quand des sous-fifres attaquent Sonko, il n’y a aucun impact, ni dans l’opinion ni dans les média. Jusqu’à la sortie, dans ses nouveaux habits de coordination des parrainages de Benno Book Yakaar, de la resplendissante dame de fer, ancienne Premier ministre, qui fera tilt dans les esprits.
Dans cette sortie, il y a l’éloquence, la véhémence et la truculence de Mimi. Ces qualités qui ont tant manqué dans les recettes concoctées par les pourfendeurs de Sonko pour trucider le véritable opposant de Macky Sall. Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé chez des plumitifs de nos média pour donner un large écho à ces répliques simplement à hauteur d’hommes, plutôt de seconds couteaux. Aujourd’hui les belles lettres ne sont plus une préoccupation majeure de nos politiciens. Parce que c’est souvent eux que l’on entend sur tout et sur rien. Depuis que la politique a ouvert largement ses portes aux tout-venants, les puristes de la langue française broient du noir. Il a fallu l’intervention d’une ancienne Premier ministre pour leur redonner des raisons d’espérer.
L’effet majeur de cette sortie de Mimi est la réaction instantanée des affidés Pastef. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce sont les seconds couteaux qui répondent à Mimi. Avec l’arrivée de Sonko, nous espérions une nouvelle donne dans le monde politique. Au lieu de la culture de l’excellence, c’est l’intolérance et l’ignorance criarde que véhicule la majeure partie de nos télés. La bonne presse ne se lit presque plus et la presse numérique ne fait guère mieux. Jusqu’à ce que l’on déclare le Ouolof langue nationale, le français reste encore la langue officielle. Apprenons à la parler correctement. Comme Mimi.
LE RECTEUR DE L'UCAD MET EN GARDE LES SYNDICALISTES
Ponction des salaires des enseignants grévistes membres du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/enseignement Supérieur et recherche (Sudes/esr) à l’Ife de l’Ucad, le porte-parole du rectorat, Pr. Mbaye THIAM explique
Après un long silence sur la crise qui prévaut à l’Institut de Français pour les Étudiants étrangers (Ife) de l'université Cheikh-Anta-Diop (ucad), le recteur et son camp sont finalement sortis de leur réserve. Répondant aux questions de «L’As» à propos de la coupure des salaires des grévistes, membres du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/enseignement Supérieur et recherche (Sudes/esr), leporte-parole du rectorat, Pr. Mbaye THIAM, a expliqué la démarche de Ahmadou Aly Mbaye et mis en garde les syndicalistes.
L'Ife connaît une crise qui dure depuis un certain temps. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots de quoi-il s'agit ?
En réalité, il n’y a aucune crise à l’Institut de Français pour les étrangers (Ife). L’Ife est un institut d’université placé sous la tutelle de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh) de l’Ucad. Il forme des étudiants provenant de pays non francophones et des locuteurs sénégalais à la maîtrise de la langue française. C’est un établissement qui, au-delà des formations qu’il délivre, contribue à consolider le réseau de coopération avec les pays d’origine des étudiants et notre université. Il se trouve qu’après sa nomination à la tête de l’Ucad, le Recteur Aly Mbaye a constaté la vacance du poste de directeur de l’Institut. Ainsi, il a nommé le directeur des études sortant, comme directeur intérimaire pour assurer la continuité des services et le fonctionnement de l’Institut jusqu’à ce qu’un nouveau directeur soit élu. Constatant cela, les membres du Sudes/Esr de l’Ife, conduits par Oumar Dia, se sont insurgés contre la décision de nomination. Le Sudes/Esr a alors commencé à harceler les responsables de l’Ife et de l’Ucad. Ils ont ainsi déclenché un processus de grèves perlées, espérant parvenir à bloquer le fonctionnement de l’Ife. Ils ont initié de multiples manifestations avec occupations et entraves des activités à l’Ife comme au Rectorat. Enfin, ils ont multiplié les déclarations, dénonciations et accusations fallacieuses intempestives dans la presse.
Devant l’échec de leurs actions de blocage, d’intimidations et même de violence, ils ont choisi de porter l’affaire en justice, en attaquant le recteur devant le tribunal correctionnel, alors que tout le monde sait que les actes administratifs sont naturellement attaqués devant la Cour suprême lorsqu’ils sont contestés. L’affaire étant portée par eux-mêmes devant les juridictions compétentes, l’Ucad et son recteur s’en remettent à la décision judicaire avec sérénité. De son côté, au lieu d’attendre comme nous la décision de la justice qu’il a interpellée, le Sudes/Esr continue de mettre la pression sur l’autorité judicaire, comme pour vouloir l’influencer.
Dans un communiqué, le Sudes/esr accuse le recteur d'avoir abusivement coupé les salaires des grévistes et d'instrumentaliser le handicap du fils de leur secrétaire général. Que répondez-vous à ces accusations?
Il faut distinguer deux situations dans les gesticulations de Oumar Dia, secrétaire général national du Sudes/Esr. D’abord, il veut faire de la situation délétère qu’il a créée à l’Ife en décrétant une grève larvée de ses militants de base depuis l’année dernière, un affrontement sans fin entre le recteur de l’Ucad et le Sudes/Esr. Cette vision est totalement fausse. Le Sudes/Esr est un syndicat qui a des militants dans tous les établissements de l’Ucad. Ailleurs qu’à l’IFE, ils s’acquittent correctement de toutes leurs responsabilités pédagogiques et administratives. Le Sudes/Esr participe par ailleurs depuis toujours, comme les autres partenaires sociaux, aux réflexions et initiatives en faveur du développement de l’institution universitaire. Le recteur n’a donc aucun problème avec le Sudes/Esr. Par contre, il a l’obligation et le devoir de veiller scrupuleusement au respect des textes qui encadrent l’Ucad. En la matière, depuis plusieurs mois, les militants du Sudes/Esr se sont inscrits dans une grève permanente qui ne les empêche pas de percevoir, à la fin de chaque mois, leurs salaires sans assurer les services attendus d’eux. Naturellement, un tel état de fait expose les enseignants concernés à des sanctions comme la suspension de salaires, sans préjudice d’autres procédures à leur encontre. Ensuite, le secrétaire général du Sudes/Esr exploite lui-même, maladroitement, sa situation personnelle dans son combat syndical. Contrairement à ce qu’il déclare, c’est lui et lui seul qui «instrumentalise le handicap d’un enfant». Que s’est-il passé? Depuis des années, M Oumar Dia, et non son enfant qui n’a rien à voir dans cette histoire, a réussi à se faire rembourser périodiquement des soi-disant frais médicaux, pour des prestations, qui manifestement ne sont pas justifiées. Constatant cela, le rectorat a alors envoyé à M. Oumar Dia, et non au secrétaire général du Sudes/Esr, une lettre estampillée ‘’confidentielle’’ pour simplement lui demander de s’expliquer sur la question. C’est lui qui a effectivement choisi de porter sur la place publique la maladie de son fils en publiant aussi bien la lettre confidentielle du Recteur que sa réponse. Pour ce qui le concerne, le Rectorat continuera à suivre la procédure enclenchée conformément aux textes et aux normes administratives en vigueur dans notre pays, et prendra, sans faiblesse, toutes les mesures qui s’imposeront à l’issue du processus d’investigation en cours.
Le Sudes/esr annonce une plainte qui vise personnellement le recteur de l'Ucad. Où en êtes-vous avec ce dossier ?
Comme indiqué plus tôt, ce dossier est pendant en justice et nous le préparons sérieusement avec nos conseils, dans le seul but de protéger l’institution universitaire que nous représentons.
MACKY SALL PEUT-IL RÉUSSIR SON PARI ?
L’interdiction des listes parallèles décidée par le président au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar pour les élections prochaines législatives va-t-elle passer comme lettre à la poste ?
L’interdiction des listes parallèles décidée par le président Macky Sall, au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) pour les élections prochaines législatives va-t-elle passer comme lettre à la poste ? En tout cas, pour le politologue Moussa DIAW, certains responsables de la mouvance présidentielle risquent de prendre le contre-pied du chef de l’État.
Lors de son déplacement dans la région de Tambacounda où il devait prendre part à la cérémonie officielle du Daaka de Médina Gounass, le Président Macky Sall a annoncé sa décision d’interdire les listes parallèles au sein de Benno Bokk Yaakar (BBY) lors des prochaines élections législatives. Cependant, ce qui s’est passé au sein de la coalition au pouvoir aux dernières locales poussent beaucoup d’observateurs de la scène politique à s’interroger sur la matérialisation d’une telle demande.
Selon le Pr Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques, la tâche s’annonce difficile pour le patron de l’Alliance pour la République (Apr). «Ce n’est pas sûr que les responsables de Bby suivent cette directive, parce qu’il avait fait la même demande au début avec les élections locales. Il les avait mis en garde contre toute liste parallèle, cela n’a pas empêché certains responsables de l’Apr qui n’ont pas été investis officiellement dans les listes par la coalition de dresser leurs listes parallèles. A l’époque, on s’attendait à des sanctions, mais rien n’a été fait. Et c’est par la suite, qu’au cours d’une intervention à Paris, auprès de diaspora, qu’il avait dit que c’est lui-même qui avait autorisé certaines listes parallèles. Alors, ça, c’est une contradiction énorme. Ou bien, il est intransigeant à l’encontre de tous ceux qui seraient tentés de faire une liste parallèle ou bien il leur autorise à faire des listes parallèles. On ne comprend plus. Donc, c’est ce double langage-là qui est incompréhensible», explique-t-il.
D’après l’universitaire, les choses risquent d’être compliquées pour le locataire du Palais, du fait de la non structuration de sa formation politique. «Pourquoi les leaders n’écoutent pas les directives du parti ? Eh bien, c’est parce que le parti n’a simplement été structuré. Il n’y a jamais eu de congrès pour procéder à une restructuration du parti et désigner les responsables des départements, avec des hiérarchies. C’est comme ça qu’on saurait qui est responsable de l’Apr dans tel ou tel département, le numéro un, le numéro deux, le numéro trois. Comme ça, on n’aurait aucun problème au niveau du respect des directives du parti. Mais, le parti n’est pas structuré, peut-être c’est volontaire ou le Président n’a pas eu le temps, parce qu’il aurait pu structurer son parti. Et le résultat du manque de structuration de ce parti est que les responsables se disputent les positions du pouvoir, le rapprochement avec le Président. Et cela montre un laisser-aller qui, aujourd’hui, crée des problèmes, parce que si même le Président interdit les listes parallèles, il est évident qu’il y aura des gens qui vont outrepasser cette décision. Maintenant, c’est à lui de voir comment procéder», indique le Pr Moussa Diaw, joint au téléphone par «L’As».
Poursuivant, l’enseignant-chercheur en sciences politiques affirme : «Récemment, il a désigné des gens pour faire de la réconciliation, de la concertation afin de réunir les responsables dans les départements. Certains ont réussi, d’autres n’ont pas réussi. D’autres rencontres se sont terminées par un fiasco. Maintenant, c’est au Président Macky Sall d’être intransigeant et vigilant par rapport à ceux qui seraient tentés de dresser des listes parallèles. Ce n’est pas du tout facile, parce que le contexte n’est pas du tout favorable et il ne faut pas procéder à des sanctions, parce que cela risque de se retourner contre lui».
RISQUES DE PÉNURIE DE MOUTONS LORS DE LA PROCHAINE TABASKI
Pour les acteurs du secteur de l'élevage, il urge d’anticiper sur la situation en trouvant des solutions
Le Conseil d’Administration de la Maison des éleveurs du Sénégal s’est retrouvé au siège de la Fédération des Organisations non gouvernementales du Sénégal (Fongs/Actions Paysannes) pour se pencher sur l’avenir du secteur. Cette rencontre intervient dans un contexte marqué par la crise sanitaire et la crise malienne. Il se trouve que des risques de pénurie de moutons pour la prochaine tabaski planent, à cause de l’embargo contre le Mali. Et pour les acteurs du secteur, il urge d’anticiper sur la situation en trouvant des solutions.
«L’élevage a contribué en moyenne pour 28,5% et 4,3%, respectivement à la valeur ajoutée du secteur primaire et au Produit Intérieur Brut(PIB. L’élevage est pratiqué par 29,5% des ménages sénégalais, soit 476 668 ménages auxquels il offre de grandes opportunités en termes de revenus, d’emplois et de renforcement de la résilience, face aux différents chocs et crises.» Ces propos ont été tenus par Ismaïla Sow, président du Conseil National de la Maison des Eleveurs du Sénégal, à l’ouverture de la rencontre du Conseil d’Administration de la Maison des Eleveurs.
Depuis deux ans, souligne-t-il, le monde vit avec la pandémie de coronavirus qui a fortement impacté le secteur de l’élevage. Il s’y ajoute la crise malienne, avec surtout l’embargo décrété par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), sans compter les problèmes sécuritaires au Burkina Faso. Tous ces éléments ont entraîné des restrictions de circulation au niveau national, sous régional et international, ce qui constitue un défi à relever par l’Etat du Sénégal et les organisations professionnelles d’éleveurs.
Selon Ismaela Sow, il y a aussi les conflits qui surgissent régulièrement entre les agriculteurs et les éleveurs. Et pour toutes ces raisons, le ministère de tutelle a demandé à chaque organisation d’examiner en profondeur la situation et de décliner des pistes de solutions. D’autant que la Maison des Eleveurs porte le projet « commercialisation, sécurisation et facilitation du transport de bétail entre les pays côtiers et sahéliens, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire». Et Ismaïla Sow de souligner : «Il nous incombe en tant qu’organisation d’éleveurs de réfléchir pour voir comment faire pour mettre des propositions pertinentes sur la table de l’Etat. D’autant que les chefs d’Etat continuent la discussion pour trouver une solution définitive à un problème qui n’arrange personne».
Pour la relance du secteur, il pense qu’il faut nécessairement s’investir davantage dans le renforcement des capacités des acteurs, pour qu’ils aient des visions qui correspondent avec la vie actuelle. Il s’y ajoute la nécessité de trouver des financements adéquats et de respecter la situation foncière qui existe dans le pays, pour laisser libre cours à l’élevage pastoral. Si ces fondamentaux sont pris en charge, indique-t-il, l’élevage peut retrouver son lustre d’antan et jouer sa pleine partition dans la relance de l’économie nationale.
L’ESCALE DE CARABANE ZAPPÉE
Les sentiments sont mitigés dans le Sud du pays après la reprise des rotations du navire Aline Sitoé Diatta qui assure la desserte maritime entre Dakar et Ziguinchor.
Les sentiments sont mitigés dans le Sud du pays après la reprise des rotations du navire Aline Sitoé Diatta qui assure la desserte maritime entre Dakar et Ziguinchor. Si à Ziguinchor, les usagers expriment un grand soulagement, les populations de Carabane qui n’ont pas vu le bateau faire escale au port de l’île manifestent leur désolation et invitent le Cosama et les autorités à rectifier le tir pour relancer l’économie des îles du Kassa.
Arrivé avant-hier (mercredi 16 mars 2022) à Ziguinchor, après deux ans d’arrêt, le bateau Aline Sitoé Diatta a repris hier (jeudi) les eaux pour la capitale sénégalaise. Au port de Ziguinchor, les voyageurs ont pris d’assaut la salle d’embarquement deux heures avant le départ, impatients de retrouver le confort de ce navire. «J’avais pris un billet pour Diambogne, mais quand j’ai appris qu’Aline Sitoé allait venir, je suis directement allé changer le billet. Là, je n’attends que l’heure pour entrer dans ce bateau que je n’ai pas pris depuis très longtemps», a indiqué Daouda Cissé qui estime que l’avantage avec le navire Aline Sitoé Diatta, c’est qu’il y a des couchettes contrairement aux deux autres bateaux où les lits sont très limités.
Un autre passager assis à ses côtés exprime son soulagement. «J’étais à Dakar, il y a quelques semaines. Mais, j’ai vécu un véritable calvaire sur l’axe Ziguinchor-Sénoba avec l’état désastreux de la route nationale N°4. J’ai donc décidé de mettre une croix sur la route pour prendre, malgré moi, les fauteuils d’Aguène et Diambogne. Mais, j’ai été agréablement surpris d’apprendre que le bateau Aline Sitoé allait reprendre. J’ai aussitôt changé le billet pour prendre une cabine», renchérit Pape Thiam.
Si à Ziguinchor, le soulagement est le sentiment le mieux partagé, c’est la déception totale à Carabane, de l’avis de Gabriel Coly, directeur de l’hôtel Carabane joint par téléphone. «Quand nous avons aperçu le bateau dans l’océan Atlantique, nous avons applaudi, parce que cela fait deux ans que nous n’avons pas vu le bateau Aline Sitoé Diatta. A notre grande surprise, il ne s’est pas arrêté à Carabane. C’était une grosse déception pour les populations qui nourrissaient l’espoir d’une reprise des activités du port de Carabane», se désole l‘opérateur touristique qui ignore les raisons pour lesquelles il n’y a pas eu escale sur l’île pour le premier voyage du bateau Aline Sitoé Diatta, après deux ans d’arrêt. «On ne nous a donné aucune explication. Ni le Consortium Sénégalais d’Activité Maritime (Cosama), encore moins les autorités. Actuellement, le port de Carabane n’a aucune utilité alors qu’il a coûté plusieurs milliards de francs», ajoute M. Coly qui s’empresse de plaider : «Il faut vraiment qu’une solution soit trouvée le plus vite possible pour soulager les Carabanais et les populations des îles environnantes qui souffrent depuis deux ans».
Le commerce est aussi dans une situation alarmante à Carabane. «Les insulaires qui veulent acheminer les produits à Dakar déboursent maintenant le double voire le triple, parce qu’ils sont obligés de les transporter par pirogue jusqu’à Elinkine, puis payer un véhicule pour les acheminer à Ziguinchor avant de payer le fret du bateau. Économiquement, c’est très dur. C’est pourquoi, la plupart d’entre nous ont préféré arrêter. Il faut que les autorités nous aident en faisant revenir le bateau à Carabane pour que nous puissions reprendre nos activités», a indiqué Hélène Siré Diatta, commerçante résidant à Sifoka, une île située à quelques encablures de Carabane.
BARRAGE QATAR 2022 : ALIOU CISSÉ PUBLIE UNE LISTE DE 26 JOUEURS CONTRE L’EGYPTE
Le sélectionneur national, Aliou Cissé, a publié, vendredi, une liste de 26 joueurs en direction de la double confrontation qualificative à la Coupe du monde 2022 contre l’Egypte, a constaté l’APS.
Le sélectionneur national, Aliou Cissé, a publié, vendredi, une liste de 26 joueurs en direction de la double confrontation qualificative à la Coupe du monde 2022 contre l’Egypte, a constaté l’APS.
La liste est marquée par les retours en sélection du défenseur Youssouf Sabaly et du gardien de but Bingourou Kamara.
Aliou Cissé a ainsi opté pour la continuité en recondissant quasiment le même effectif des récents champions d’Afrique.
Seuls, les gardiens de but, Alfred Gomis, et Seyni Dieng, le milieu de terrain, Joseph Lopy (blessé) et défenseur Ibrahima Mbaye manquent à l’appel.
Les Lions avaient battu l’Egypte aux tirs au but en février, lors de la finale de la Coupe d’Afrique des nations organisée au Cameroun.
Le match aller est programmé le 25 mars au Stade du Caire et le retour quatre jours plus tard le 29 mars au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio.