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23 juin 2025
LE FONJIP ROUVRE SES PORTES A L'INTERIEUR DU PAYS
Le Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP) a rouvert jeudi son centre d’affaires dédié aux régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine et Kaolack (centre), a constaté l’APS.
Kaolack, 17 mars (APS) - Le Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP) a rouvert jeudi son centre d’affaires dédié aux régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine et Kaolack (centre), a constaté l’APS.
Selon l’administratrice générale du FONGIP, Thérèse Faye Diouf, la réouverture de cet espace, à Kaolack, va faciliter "l’animation économique" des régions concernées, "surtout dans les secteurs prioritaires du PAP2A (...)’’.
Elle a cité l’agro-industrie, la pêche, l’agriculture, le textile, le tourisme, l’habitat social et économique, les TIC, les téléservices, les industries culturelles, l’artisanat, les énergies renouvelables, les infrastructures et le transport.
La fermeture du centre d’affaires en juin dernier, en raison de changements dans l’organigramme du FONGIP, a entraîné une forte centralisation à Dakar de toutes les activités des quatre régions bénéficiaires, a rappelé Mme Diouf lors de sa réouverture, en présence d’autorités administratives locales et du maire de Kaolack, Serigne Mboup.
"Malgré cette situation peu favorable à une intervention directe et rapprochée, le FONGIP a continué à développer son portefeuille dans les régions du centre, avec une convention de refinancement de 500 millions de francs CFA", a assuré son administratrice générale.
La réouverture du centre est prometteuse dans la mesure où, malgré sa fermeture, le FONGIP a octroyé un financement global de 340 millions de francs CFA à 615 bénéficiaires, selon Mme Diouf.
Elle a invité le personnel du centre d’affaires à fournir un service de qualité aux acteurs économiques, avec "équité" et "professionnalisme".
"Cette réouverture du centre d’affaires permet d’assurer une meilleure prise en charge des besoins de financement des acteurs de développement de la zone centre", a dit Sidi Sarr Dièye, l’adjoint du gouverneur de Kaolack, chargé des affaires administratives de la région.
Il a demandé à l’administratrice générale du FONGIP de déconcentrer davantage les compétences dévolues au centre d’affaires.
Serigne Mboup estime, pour sa part, que le service rouvert va aider à la "renaissance économique" des régions bénéficiaires.
"L’ouverture de ce centre fut une demande forte des acteurs économiques des régions de Kaolack, Fatick, Kaffrine et Diourbel. Ce centre va ouvrir de nouvelles perspectives pour le secteur privé", espère M. Mboup.
Le fonds a octroyé plus de 200 millions de francs CFA à la garantie d’investissements, dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine et Kaolack, a indiqué Thérèse Faye Diouf.
Elle ajoute qu’un budget de 1,5 milliard de francs CFA a été accordé au refinancement d’initiatives économiques des quatre régions du centre.
Le Fonds de garantie des investissements prioritaires prépare un projet dédié à l’emploi, à la transformation et à la relance économique, financé par la Banque mondiale avec 25 milliards de francs CFA, selon son administratrice générale.
Le fonds intervient également dans la construction des 100.000 logements sociaux prévus par l’Etat, avec son sous-fonds de garantie dédié à l’accès au logement, a rappelé Mme Diouf.
Selon elle, le Fonds de garantie pour l’investissement de l’extérieur a également été mis en place par le FONGIP pour faciliter l’accès aux financements des Sénégalais vivant à l’étranger.
ZELENSKY EN SÉDUCTION DEVANT LE CONGRÈS AMÉRICAIN
L'analyste politique René Lake décrypte la prestation de l'ancienne star du cinéma ukrainienne devenue président et chef de guerre contre la Russie, mercredi face aux élus américains. Une adresse marquée par de nombreuses supplications
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prononcé hier matin un discours devant le Congrès des États-Unis, réuni au grand complet au Capitol à Washington - une allocution vidéo retransmise en direct. Quelques heures après le vibrant appel à l'aide de M. Zelensky, son homologue américain Joe Biden a autorisé un envoi massif d'assistance militaire en Ukraine. Pour un décryptage, Jacques Aristide s'est entretenu avec René Lake, journaliste et analyste politique, ici, dans la capitale américaine. Il répond d'abord à la question de savoir s'il est rare de voir des dirigeants étrangers s'adresser au Congrès américain en temps de guerre.
MACKY SALL SOUTIENT UNE SOLUTION NÉGOCIÉE AU MALI
Macky Sall a informé s’être entretenu ce jeudi avec le Colonel Assimi Goita, président de la Transition du Mali, à la veille de la visite à Bamako du Médiateur de la CEDEAO
Le président sénégalais, Macky Sall, a annoncé jeudi, soutenir la reprise du dialogue entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Mali pour ’’une solution négociée" de la crise dans ce pays.
"Je soutiens la reprise du dialogue pour une solution négociée de la crise au Mali", a écrit le président Sall dans un tweet.
Macky Sall a informé s’être entretenu le même jour avec le Colonel Assimi Goita, président de la Transition du Mali, à la veille de la visite à Bamako du Médiateur de la CEDEAO.
Les chefs d’États et des gouvernements des pays de la CEDEAO ont adopté le 9 janvier dernier des sanctions contre le Mali, en réponse au retard pris dans la tenue des élections après une transition de 18 mois.
La junte qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en août 2020, suivi d’un second putsch, a proposé en décembre, une période de transition de cinq ans, arguant que l’insécurité chronique rendait impossible la tenue d’élections en toute sécurité.
Le Sénégal est l’un des premiers partenaires économiques du Mali. Plusieurs associations de commerçants, de transporteurs, d’activistes, ont demandé la levée des sanctions de la CEDEAO.
DE LA CIRCULATION DES SAVOIRS
L’universitaire et musicien sénégalais Felwine Sarr juge que le terme fuite des cerveaux est inapproprié pour parler des flux migratoires de scientifiques et de chercheurs des pays en développement vers le Nord
L’universitaire et musicien sénégalais Felwine Sarr juge que le terme fuite des cerveaux est inapproprié pour parler des flux migratoires de scientifiques et de chercheurs des pays en développement vers le Nord, disant préférer à ce mot la notation de mobilité ou circulation des savoirs.
La patrie du chercheur est l’esprit humain, soutient-il dans un entretien avec l’APS, balayant d’un revers de la main la notion de fuite des cerveaux.
Felwine Sarr, agrégé d’économie et professeur titulaire des universités, a enseigné pendant 13 ans (2007 à 2020) à l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis au Sénégal, avant de rejoindre en 2021 les Etats-Unis et l’université Duke (USA), où il enseigne la philosophie africaine contemporaine et diasporique.
Avant lui, ses compatriotes Souleymane Bachir Diagne, spécialiste de l’histoire des sciences et de la philosophie islamique, ou l’historien Mamadou Diouf, ont intégré des universités américaines après un passage à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
’’Pendant treize ans (2007-2013), j’ai encadré et fait soutenir des thèses à plus de vingt doctorants qui ont aujourd’hui des responsabilités dans les universités et l’administration publique. Je pense que la relève est bien assurée’’, s’est félicité Felwine Sarr.
’’Après ma thèse en France, j’avais des opportunités de rester en Europe. Mais j’avais pris l’engagement de rentrer pour au moins pendant 10 ans, m’acquitter d’une dette que nous devons à l’école publique’’, a fait valoir l’universitaire.
Sarr a insisté sur la nécessité de s’ouvrir sur d’autres problématiques, avant d’asséner qu’"une université qui ne s’ouvre pas, elle dégénère’’.
Il dit concevoir le ’’travail épistémologique’’ dans une perspective de décoloniser les savoirs, ce qui ne peut se faire "si l’on est coupé du flux de la recherche mondiale’’.
S’adressant aux gouvernants africains, il a de la même manière souligné la nécessité de ’’financer davantage la recherche scientifique’’, dans une perspective de ’’garder une maîtrise sur l’agenda de la recherche’’.
Le financement de la recherche en Afrique par les Africains est une manière d’éviter la ’’subordination aux intérêts des bailleurs, en confinant les Africains à jouer les sous-traitants de la pensée’’.
Interrogé sur les critiques nées de sa décision de travailler avec le président français Emmanuel Macron pour la production d’un rapport (2018) sur la restitution des œuvres d’arts africains encore gardées en Métropole, Felwine Sarr soutient que ’’l’on (l’Africain) continue d’accorder à l’autre (l’Occident) une puissance symbolique qu’il n’a pas’’.
’’Ce qui fait que si un Africain décide de travailler avec l’Occident, on se fait des idées, comme quoi il est un vendu ou il va se faire manipuler’’, se désole-t-il.
«IL Y AURA DES RISQUES DE CONFLITS LIÉS À L’EAU À CAUSE DE SA RARETÉ»
Dr Madiodio Niasse est formel sur le rapport entre la sécurité et la problématique liée à la gestion de l’eau.
Dr Madiodio Niasse est formel sur le rapport entre la sécurité et la problématique liée à la gestion de l’eau. Pour le géographe et spécialiste de cette question, il y aura des risques de conflits liés à l’eau à cause de sa rareté. Il l’a affirmé à l’occasion d’un webinaire organisé par l’Initiative de Prospective Agricole et rurale (IPAr) en prélude au Forum mondial de l’eau qui se tiendra du 21 au 26 mars à Dakar.
« La sécurité de l’eau pour la paix et le développement : quelle contribution du monde de la recherche ?» C’est sur ce thème que des chercheurs et des spécialistes des problématiques liées à l’eau se sont penchés, en prélude au Forum Mondial de l’Eau qui s’ouvre à Dakar lundi. En effet, comme condition à la vie, les ressources hydriques sont à l’échelle globale (cycle de l’eau) comme à l’échelle nationale et locale porteuses d’enjeux pour la paix et le développement. Et dans ce cadre, lors d’un webinaire organisé par IPAR, un des panelistes a prévenu sur les risques liés à la question de l’eau.
En effet, pour Dr Madiodio Niasse, à cause de la rareté de l’eau, il y aura des risques de conflits liés à l’eau. A l’en croire, il y a actuellement beaucoup de tensions soulevées par la rareté de l’eau. Dans ses explications, Dr Niasse qui a beaucoup travaillé sur cette question trouve improbable que la ressource de l’eau augmente dans les prochaines années. Mais au même moment, les besoins augmentent. Toutefois, il estime que ces risques sont aussi de potentielles opportunités à saisir.
Ebauchant quelques pistes de solutions, il propose de «donner la préférence à l’allocation de l’eau entre usages (secteurs d’utilisation) plutôt qu’entre usagers (états riverains)». Il plaide également pour l’institution d’un principe de partage des bénéfices. Ce qui, selon lui, est ignoré jusqu’ici par les conventions sur l’eau (celles de Helsinki et de New York). Il souligne dans la foulée qu’il urge que la sécurité des barrages, des lacs, des réservoirs soit renforcée en Afrique plus que par le passé. «Les barrages ne sont pas bien sécurisés, alors que le terrorisme est bien présent », renchérit-il. Par ailleurs, Dr Madiodio Niasse estime que contrairement à ce qui se dit, l’Afrique n’est pas un continent riche en eau. Dans le même ordre d’idées, il a déclaré que le niveau de maîtrise de l’eau est très faible en Afrique.
Rappelons que le 9e Forum Mondial de l’Eau sera le premier de ce type à se tenir en Afrique subsaharienne. L’ambition du Sénégal et du Conseil mondial de l’eau est d’organiser, selon les organisateurs, un Forum différent au niveau social, politique et économique ; un Forum qui soit un catalyseur d’actions pour accélérer l’accès universel à l’eau et à l’assainissement. Un Forum qui soit connecté et lié aux agendas et engagements mondiaux relatifs aux GDS, à l’accord de Sendai sur les risques et catastrophes naturelles, à l’accord de Paris sur le climat, à l’agenda 2063 de l’Afrique.
LE CIEL TOMBE SUR LA TÊTE DE THIERNO DIAGNE
Escroquerie foncière, faux et usage de faux en écritures publiques, délit d'initié…Les choses se corsent pour le maire de Sindia, Thierno Diagne, arrêté mardi par la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly Portudal.
• 1,7 milliard de francs versés par la Coopérative de la Sonatel
• Les détails des versements
• Série d’arrestations dont la 1ere adjointe au maire a Guéreo
• Un propriétaire terrien dans les pommes
• Un site de 6 ha à 35 millions de FCFA rasé au préjudice de Michel Delate
Les choses se corsent pour le maire de Sindia, Thierno Diagne, arrêté mardi par la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly Portudal. Déféré, hier, au parquet du tribunal de grande instance de Mbour, l’édile de Sindia ne sera pas longtemps seul dans la citadelle du silence. La traque de ses affidés se poursuit et, hier, les enquêteurs ont procédé à une série d’arrestations dont la première adjointe au maire de Sindia. Des arrestations procédées dans le village de Guéreo.
Pour comprendre ce qui arrive à Thierno Diagne, qui fait face à une cascade de plaintes, il convient de jeter un regard dans le rétroviseur. En 2009, le sieur Michel Jacques Delate, un ressortissant français domicilié à Ngaparou, acquiert un terrain de 6 hectares dans les alentours de la réserve de Bandia. Il paye 35 millions de FCFA pour l’acquisition et commence à développer un projet de parc de loisirs pour s’inscrire dans la dynamique de l’installation du nouvel aéroport international Blaise Diagne de Diass alors en phase de construction. Ce complexe de loisirs, ‘Parc King», devait concentrer plusieurs activités lucratives (jeux, buvette, discothèque, restaurant, piscine de 300 M2, labyrinthe (horreur) et un mini golf. Un projet qui devait aussi générer une centaine d’emplois.
Mais, en 2015, contre toute attente, Thierno Diagne, le maire de la commune de Sindia, rase le terrain pourtant objet de la délibération N°03 du Conseil rural de Sindia délivré à l’époque par son président, le socialiste Ousmane Lo, en date du 12 juin 2009 et approuvé par le sous-préfet le 12 juin de la même année. Quelques mois plus tard, des travaux pour une ferme et une station d’essence sont lancés sur une surface de 2 hectares dudit site.
Le sieur Delate voit rouge et porte plainte contre x devant la gendarmerie de Popenguine le 16 février 2015, ensuite devant le tribunal d’instance de Mbour le 1er avril 2016 et enfin devant le tribunal de grande instance de Thiès le 23 mai 2016 pour occupation de parcelles appartenant à autrui. Le plaignant, qui se trouve présentement en France et que nous avons joint au téléphone, sera au Sénégal à compter de mardi prochain pour défendre son dossier. Ne croyez surtout pas que c’est le seul délit reproché à l’édile de Sindia. Vous n’y êtes pas. Le plus cocasse est à venir. Et cette gigantesque forfaiture a fait l’objet d’une enquête de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC).
En 2015, la coopérative de construction et d’habitat des travailleurs de la Sonatel, par le biais de sa présidente, Mme Émilie Diop, fait une demande de 160 hectares. Thierno Diagne, qui sent le gros coup, délibère pour 190 hectares et charge des affidés dont un certain Abdoulaye Guèye de vendre sous le manteau le surplus censé tomber dans l’escarcelle de la mairie. La coopérative de la Sonatel morcelle le site et obtient 2700 parcelles. Thierno Diagne dresse une liste d’une centaine de propriétaires terriens à dédommager et … s’inclut dedans. Beaucoup de ses proches, qui servent de prête-noms, figurent également sur la liste.
Le 16 décembre 2015, la coopérative de la Sonatel effectue un premier versement de 300 millions de FCFA pour dédommager les propriétaires légitimes. Le deuxième versement de 500 millions de FCFA interviendra le 28 janvier 2016. Le 1er avril 2016, un troisième versement de 500 millions de FCFA est encore fait. Le dernier versement date du 21 juillet 2017.
Thierno Diagne charge un de ses hommes de mains, Selle Ndiaye, de déplacer les propriétaires terriens triés sur le volet chez la notaire dont l’étude se trouve dans la station touristique de Saly Portudal.
Devant tant d’argent, un des soi-disant bénéficiaires, habitant le village de Guéréo, tombe en transe et… s’évanouit. Parmi ces «propriétaires», une ancienne conseillère rurale proche de Thierno Diagne reçoit 15 019 500 F CFA. Le maire lui-même — un cas flagrant de délit d’initié — perçoit 10 millions de FCFA le 6 janvier 2016, ensuite 20 millions de FCFA le 10 février 2016 et 12 millions de FCFA le 12 mai 2016. En tout 42 millions de FCFA dans son escarcelle sans compter les prête-noms glissés sur la liste. Cerise sur le gâteau, chaque bénéficiaire doit reverser 10% du dédommagement reçu à la mairie.
La coopérative de la Sonatel, qui n’a pas pu caser tous ses membres, refait une nouvelle demande de 100 parcelles. Thierno Diagne, ne disposant plus d’assiette foncière pour satisfaire cette demande, donne son accord et délivre des actes approuvés par le sous-préfet qui manque, à l’occasion, de vigilance sur ce registre.
En effet, Thierno Diagne n’a fait que puiser sur les… 2700 parcelles déjà attribuées pour faire 100 doublons. La supercherie ne marchera cependant pas devant la notaire qui décèle le faux et refuse de payer le reliquat de 120 millions de FCFA. Thierno Diagne devenu immensément riche se paye de grosses cylindrées et toise les véritables propriétaires terriens. Il est investi tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar à Sindia, nonobstant ses frasques pourtant connues des plus hautes autorités du pays et que « Le Témoin » avait d’ailleurs dénoncées quelques semaines avant le démarrage de la campagne électorale pour les dernières locales. Le gars met le paquet avec son butin de guerre et parvient à se réélire facilement à la tête de la commune de Sindia. Aujourd’hui, il fait l’objet d’une cascade de plaintes de propriétaires terriens spoliés et se retrouve entre les mains de la justice. Celle-ci ira t-elle véritablement au bout de cette gigantesque arnaque qui implique directement un des protégés de certains pontes de la présidence de la République ? C’est la question que tout le monde se pose
Par Mamadou Oumar NDIAYE
CHAPEAU, AIR SÉNÉGAL
Notre compagnie aérienne nationale, dont le lynchage sur les réseaux sociaux constitue le sport favori de beaucoup de nos compatriotes, coche toutes les cases de qualité
C’est juste si on ne m’avait pas regardé comme un fou quand j’avais dit à certains que j’allais prendre un vol Air Sénégal pour me rendre en France. Pourquoi donc t’exposer à une galère certaine faite de retards inqualifiables si ce n’est d’annulations de vols sans explications et de bagages égarés ? Voilà ce qu’on me disait en substance. Eh bien, je n’ai vécu rien de tout cela ! Bien au contraire, aussi bien à l’aller qu’au retour, j’ai été surpris de voir des avions décoller à l’heure et arriver en avance sur l’horaire d’atterrissage annoncé !
Dans la nuit du mardi 08 au mercredi 09 mars, alors que je flânais dans le hall de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass, j’ai été surpris d’entendre une annonce appelant les « derniers passagers du vol HC 403, en l’occurrence Mamadou Oumar Ndiaye et un certain D. Diallo, à se présenter de toute urgence porte… pour embarquement immédiat ». Ventre à terre, je me présentais au comptoir derrière lequel se tenait le commandant de bord en personne qui me fit savoir que « Monsieur, on n’attendait que vous deux pour décoller ! » Surpris, je bredouillais que j’étais dans la salle d’attente depuis 22h30 mais que je ne pensais pas que l’embarquement sur le vol Air Sénégal commencerait à l’heure indiquée ! Cette nuit-là, le vol s’est déroulé sans encombre et l’avion a atterri à Paris 7h10 minutes, heure française, soit 15 minutes avant l’heure annoncée sur les billets!
Agréablement surpris, j’ai tenu à féliciter le commandant de bord que j’ai pu approcher près du tapis de bagages. « Je vais vous surprendre Monsieur en vous apprenant que nous avons même devancé Air France » m’a répondu le commandant dont j’ai appris plus tard qu’il s’appelle Abou Kane.
Même surprise agréable à mon retour, mardi dernier. Ce jour-là aussi, me disant que je pouvais prendre mon temps étant donné qu’il s’agissait d’Air Sénégal, je me suis présenté à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle à 8h30 minutes, soit 30 minutes après l’heure de convocation. Eh bien, au comptoir d’Air Sénégal, on m’a fait savoir que le vol était déjà fermé ! J’au dû négocier pour pouvoir embarquer…
Là aussi, décollage à l’heure et atterrissage à l’AIBD à 14h20 pour une arrivée prévue à 14h55, soit avec 30 minutes d’avance ! Une performance signée Goumba Lô, un commandant de bord sénégalais qui sillonne les airs depuis le temps de la défunte compagnie multinationale Air Afrique. Vols ponctuels, bagages au rendez-vous, service de bord de très bonne qualité, avions neufs…
Notre compagnie aérienne nationale, dont le lynchage sur les réseaux sociaux constitue le sport favori de beaucoup de nos compatriotes, coche toutes les cases de qualité. On me dira certes qu’une hirondelle ne fait pas le printemps et que deux vols ponctuels ne suffisent pas pour établir un jugement valable…
A quoi je répondrais que l’impression et le ressenti sont tout aussi importants que les plus abondantes statistiques.
Face au flot de critiques qui s’abattent sur Air Sénégal, je tenais donc à livrer ce témoignage sur cette jeune compagnie pour encourager ses travailleurs, le personnel de bord surtout, ainsi que ses managers dans leurs efforts louables pour porter haut le flambeau national. Qu’ils continuent donc sur cette voie et je suis sûr que le succès sera au bout de l’effort. En tout cas en moi ils ont gagné un client, pas très régulier sans doute, mais enfin un client quand même !
Par Seybani SOUGOU
LA VICTOIRE DU DROIT FACE À L’IMPOSTURE D’UN RÉGIME
En rétablissant l’honneur et la crédibilité des juges Teliko et Ngor Diop, la Cour suprême a donné un signal clair au pouvoir exécutif, définissant clairement la ligne rouge à ne pas franchir et infligeant un cinglant double désaveu au ministre
« La vérité finit toujours par l’emporter sur l’illusion et le mensonge » En moins de 15 jours, 2 décisions de justice de la Cour suprême viennent ébranler fortement le régime chancelant de Macky Sall, plongé dans une profonde hibernation depuis sa déroute des locales du 23 janvier 2022. C’est un véritable tournant pour la justice sénégalaise, qui, depuis 2012, s’était littéralement « couchée » devant le pouvoir exécutif, faisant totalement fi des atteintes graves et répétées aux libertés individuelles et collectives, des arrestations arbitraires et des coups de canif portés à l’état de droit qui ont transformé le Sénégal en une république bananière, sous le magistère de Macky Sall.
En rétablissant l’honneur et la crédibilité des juges TELIKO et NGOR DIOP, la Cour suprême a donné un signal clair au pouvoir exécutif, définissant clairement la ligne rouge à ne pas franchir et infligeant un cinglant double désaveu (camouflet) au ministre de la justice qui doit en tirer les conséquences, en démissionnant immédiatement de son poste. Car, c’est un fait : Malick SALL n’est plus crédible pour gérer le ministère de la justice (la confiance est définitivement rompue avec les magistrats).
Dans une contribution en date du 06 juillet 2021, intitulée « Plainte contre TELIKO : l’incroyable naïveté de Madiambal DIAGNE », nous disions avec force que l’autorisation de poursuite signée le ministre de la Justice, n’aurait aucune incidence du point de vue judiciaire. Nous nous étonnions d’ailleurs « de l’extraordinaire naïveté de Madiambal qui a initié une procédure mort-née ». En rendant une ordonnance de non-lieu, la commission d’instruction de la cour suprême a mis aux fin aux agitations stériles d’un mercenaire de plume à la solde du régime, adepte de la falsification des faits, qui exhibait des pseudo preuves, fruit de son imagination fertile, sans jamais apporter la moindre preuve de ses allégations mensongères et fantaisistes contre le Juge TELIKO. L’autorisation de poursuite de Malick Sall s’est dégonflée comme une baudruche et n’a servi strictement à rien.
Pour Madiambal Diagne, le monde s’effondre. Tous les démocrates et sénégalais épris de justice ont été émerveillés par la ténacité de NGOR DIOP qui a honoré la figure du Juge et prouvé que la dignité n’est pas un vain mot, pour une catégorie de magistrats intègres, soucieux d’une bonne administration de la justice. En ne transigeant point avec la loi et en refusant de libérer le prévenu malgré l’insistance et les multiples pressions du ministre de la justice, et en formant un recours pour excès de pouvoir auprès de la Chambre administrative de la Cour suprême aux fins d’annulation de la décision illégale le concernant, le Juge NGOR DIOP a parfaitement tenu la barque, affiché fermement ses convictions, et fait preuve de solidité.
Au demeurant, le Décret n°2020-1526 du 17 juillet 2020 ne pouvait en aucun cas échapper à l’annulation, car la décision d’affectation de NGOR DIOP était totalement illégale. La décision de la chambre administrative de la Cour suprême constitue une victoire éclatante du droit contre l’imposture d’un régime moribond. Il y aura désormais un avant et un après « NGOR DIOP », car désormais la jurisprudence « NGOR DIOP » s’imposera pour toutes les affectations futures des magistrats, s’agissant de la procédure de consultation à domicile : le défaut d’urgence, le non-respect de la condition tenant à la nature de l’emploi, la violation du principe d’inamovibilité consacré expressément par l’article 90 de la Constitution, l’absence de consentement du juge du siège, et le défaut d’indication des nécessités de service constituent un motif d’annulation.
Au-delà de NGOR DIOP, la décision de la chambre administrative de la cour suprême, conforte totalement la ligne définie par l’ancien bureau de l’UMS, qui n’a cessé d’œuvrer pour la séparation des pouvoirs, formulant des propositions pour des garanties statutaires visant à assurer l’indépendance et l’impartialité des juges.
Les 2 décisions de la Cour concernant les affaires TELIKO et NGOR DIOP sonnent comme un revers pour le pouvoir exécutif. C’est un avertissement sans frais et le signe que le régime de Macky Sall tire à sa fin. Les juges ont la mémoire longue : après les présidentielles de 2024, les partisans du régime n’échapperont pas au glaive de la justice.
Par Elhadj Yvon Mbaye
MONSIEUR LE PRÉSIDENT, ROUVREZ VOS YEUX !
Après ces échéances électorales que nous venons de vivre, acceptons l’expression démocratique bien concise des sénégalais. Avec la manière, le peuple s’est exprimé dignement et honnêtement
Les paramètres économico-politiques et sociaux que vous servez à vos administrés, à vos concitoyens, à votre peuple, n’ont jamais été rassurants. Et, n’inspireraient, en aucun cas, un soupçon de confiance quelconque. Après ces échéances électorales que nous venons de vivre, acceptons l’expression démocratique bien concise des sénégalais. Avec la manière, le peuple s’est exprimé dignement et honnêtement. Et vous, Monsieur Le Président de la République, vous le Premier Citoyen de la nation, vous le Chef suprême des armées, vous le Président du Conseil Supérieur de la magistrature, vous le Président de la « grande» Coalition politique « Ben Bokk Yakaar» vous le Patron en chef du parti au pouvoir « l’Alliance Pour la République « (APR), avez bel et bien reçu le message. Une leçon d’un beau monde du Sénégal.
Monsieur Le Président,
Nul ne peut arrêter la mer avec ses bras, diton. Ce score de 80% de l’ensemble des collectivités territoriales ressemble plutôt à un colosse aux pieds d’argile. Car, seuls 42% des suffrages exprimés vous sont favorables, contre 24% de Yewu Askan Wi et 14%de Wallu Sénégal. Et ensuite, suit le reste du peloton avec chacun un pourcentage mérité. Voilà qui démontre, en analyse de contenu, combien cette posture minoritaire cahin-caha, bougeant à reculons, s’avère désormais inarrêtable. L’opposition confondue est aujourd’hui signataire d’un exploit irréfutable, s’étendant sur l’axe Dakar-Ziguinchor, via Touba-Mbacké-Diourbel, sans oublier Kaolack et Thiès. Ce qui constitue les 65% de l’électorat du Sénégal, dans une compétition qualifiée en amont, par votre proche entourage de primaire pour la présidentielle 2024. Donc, il y’a lieu de rouvrir les yeux, et de regarder la vérité d’en face. Des voix écoutées de votre camp politique fanfaronnaient dans ce sens, afin que vous vous soupesiez pour une participation ou non, à la présidentielle 2024. Et voilà que sortie des urnes,( 42%en faveur de votre camp politique ), la réalpolitique nous renvoie au philosophe Pascal «Victoire au-delà es Pyrénées, erreur en deçà». Car, déjà affaibli électoralement constatant, si l’on en croît les résultats officiels proclamés, accepter une telle donne et ne point lorgner un éventuel mandat de plus, voilà la grandeur du gentlemans agreement. Surtout, quand par les temps qui courent, l’actualité géopolitique vous accueille à des fonctions internationales : La Présidence de l’Union Africaine (UA), gage peut-être d’un futur poste de Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies ( ONU ). Bref.
Monsieur Le Président,
« La Confiance à l’âme est semblable à un point : une fois envolée, elle ne revient plus» , dixit Pubilus Syrus. Vous avez laissé passer entre vos doigts, une grande confiance que les sénégalais vouaient à votre égard, dès votre prise de pouvoir en 2012. hélas! le peuple n’a pas eu l’occasion, dix ans durant, de savourer, ne serait-ce qu’un brin de votre floraison de promesses : « la gestion sobre et vertueuse», «la patrie avant le parti» , « la Creï, c’était pour l’ancien régime, l’Ofnac c’est nous» , «rien ne sera plus comme avant», «je ne protègerai personne», «jamais, je ne signerai un décret pour nommer un parent, un frère...» Vous gouvernez le Sénégal, à travers des stratégies clair-obscures, des déclarations et des actes politico-politiciens, antipodes de tout ce qui était sources d’applaudissements et de plébiscites, aux premières heures de votre installation. Aujourd’hui, vous êtes critiqué, acculé, voire rejeté par ceux-là qui vous chérissaient hier. Mon cher Président, rouvrez les yeux et analysez le pourquoi. « On ne récolte que ce que l’on a semé « : aucun de vos différents gouvernements, depuis 2012, n’a aidé le citoyen du pays, à humer l’air du bout du tunnel d’une éventuelle émergence. Celle-ci imaginaire sûrement. Le peuple souffre. La jeunesse du terroir désemparée, n’a pas toujours divorcé de cette triste et risquée aventure des pirogues de l’émigration clandestine. Au moment où, d’autres de ce Sénégal de demain, se noient dans les océans transcendants de l’oisiveté, de la drogue, de l’alcool, tout en voguant dangereusement vers les rives de la déperdition et de la dépravation. Nous manquons dans notre pays de stations d’accueil, pour les jeunes formés, qualifiés et diplômés, en éternelle quête d’emploi. Et pourtant, que de structures gouvernementales pour pallier ce grave manquement ! Un chômage qui perdure. Des industries mettant la clé sous le paillasson. L’école désapprend. La santé est malade. Le transport en panne, nonobstant un TER se pavanant. La poste dans la nasse et le monde rural a faim et soif.
Monsieur Le Président,
Vous aviez averti cette opposition, pour qui vous décidiez une réduction à sa plus simple expression, « de ne pas réveiller le Lion qui dort «. Une opposition, fût-elle la plus significative, répondant tout de même à vos invitations régaliennes: le dialogue national, l’irruption première de la Covid 19 et cet historique sacre de nos « lions», après la CAN 2021 du Cameroun. Maintenant, permettez-nous, de vous poser la question de savoir, depuis que le Lion s’est réveillé lui-même, quelles performances en politique de développement ont eu à améliorer l’existence du pauvre hère sénégalais ? Si non, comme réactions politiques visibles, à la manière du berger à la bergère, vous frappez sur de hauts fonctionnaires et des opposants coupables, soit d’une ambition politique, soit d’une expression divergente. Le panier de la ménagère continue ses gémissements et pleurs, quand toutes les denrées de première nécessité ( riz, huile, sucre, lait, savon…) , et les énergies ( eau, électricité, gaz etc..) virent leurs coûts grimper. Comme solution, vous venez, concernant cette consommation alimentaire, de ramener leurs prix à leurs valeurs d’antan, c’est-à-dire celles d’avant les dernières augmentations. « A celui qui ne voit pas le soleil, pourquoi s’évertuer à le lui montrer ? «. Les taux de croissance annoncés par ci et par là, sont antinomiques à la survie du panier de la ménagère. Si dans les écritures comptables du Ministère des Finances, de tels pourcentages existent bel et bien, quels sont les secteurs vecteurs de ce soi disant développement ? Nous citerons à votre place : la Sonatel ( partenaire majoritaire : Orange/France ); L’Aéroport A.I.B.D.(partenaire majoritaire Turc ) ; Sabodola ( partenaires majoritaires: australiens, indiens, français... ); Autoroute à péage ( partenaires majoritaires :Senac, Eiffage/France ); le Port Autonome de Dakar ( partenaires majoritaires : DP World, Bolloré, sous-partenariat suisse..)..... La liste ne serait pas exhaustive ! Qui ne souhaiterait pas qu’il existât des contrats «gagnant- gagnant» dans cette kyrielle de coopérations ? That is the question, clame-t-on a bord de la Manche ! Quand aux scandales et autres subterfuges financiers et économiques, ( détournements de fonds publics et privés, bradage et deals fonciers, blanchiments d’argent, faux billets, Traffic de passeports diplomatiques etc. ), sur la plupart, vous dîtes préférer mettre votre historique coude. Raison pour laquelle, nous vous demandons, honorable Président, de rouvrir vos yeux. Afin de savoir et d’engranger dans la subconscience du dirigeant ne maîtrisant plus sa boussole, que vous aurez ainsi en 2024, épuisé votre magistère, Constitutionnellement et moralement. Ce qu’un leader ne peut réaliser en douze ( 12 ) ans, ce n’est pas en cinq ( 05 ) ans additifs et de trop, qu’il le réussira.
Monsieur Le Président,
Rouvrez vos yeux—la répétition est pédagogique —, vous atterrissez au carrefour de la prise de décision. Le peuple sénégalais dont je me sens être parmi les porte-paroles, vous exhorte à arborer, en bandoulière, ce sage conseil aussi citoyen que patriotique : «Au moment «M «, organisez paisiblement une élection calme et transparente, avant de rendre démocratiquement le tablier. Vous sortirez par la grande porte. «. Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur
Membre de la Fédération Nationale des Cadres Libéraux ( FNCL)-
En plus de blé, du maïs et de l’orge ukrainiens, le port d’Odessa dans ce territoire de l’ex URSS est une route incontournable pour les exportations de fertilisants, c’est-à-dire l’engrais utilisé pour doper les cultures de toutes sortes
Odessa, hub portuaire stratégique situé sur la mer Noire, constitue le principal point du transit maritime des Ukrainiens. Si l’offensive russe pour le contrôle de ce port est réussi; ce sera une prise de choix pour les Russes, qui y gagneront un intérêt économique et stratégique décisif.
En plus de blé, du maïs et de l’orge ukrainiens; le port d’Odessa dans ce territoire de l’ex URSS est une route incontournable pour les exportations de fertilisants c’est – à – dire l’engrais utilisé pour doper les cultures de toutes sortes afin de satisfaire la demande mondiale en riz, en oléagineux comme l’arachide pour des pays comme le Sénégal et en soja pour l’argentine.
Aussi de grands producteurs de maïs comme le Brésil, tout comme l’Union européenne ne peuvent se passer des engrais minéraux russes et ukrainiens. Ukrainiens et Russes sont devenus grâce à leurs énormes réserves de gaz producteurs et exportateurs de l’engrais vital pour l’agriculture moderne très intensive en intrants minéraux et synthétiques comme l’Urée et le DAP (Di-Ammonique Phosphate). Le Sénégal pour les besoins d’une campagne agricole aux meilleures conditions avec bien sur une pluviométrie adéquate utilise pas de moins de 120 000 Tonnes d’engrais divers dont l’urée ; le DAP et le NPK. Malheureusement l’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait flamber les prix sans compter les difficultés d’approvisionnement depuis la survenue de la covid 19. Les prix de l’urée et du DAP ont été multipliés par trois depuis le début de l’année 2022, alors même que les prix avaient doublé en 2021.
L’urée vaut désormais 777 €/t (livraison mars) et le DAP 895 €/t. Et ce n’est probablement pas fini: les sanctions économiques prises à l’égard de la Russie et de la Biélorussie vont priver l’agriculture mondiale de volumes d’engrais considérables, qui font craindre de profonds bouleversements. « La Russie réalise 20% du commerce de produits intermédiaires d’engrais (ammoniac, roche de phosphate, soufre) et 18 % des échanges d’engrais finis ». La facture d’engrais pour la campagne 2022 ici au Sénégal sera très salée. Les Industries Chimiques du Sénégal auraient pu constituer un palliatif de choix pour l’autosuffisance locale en intrants phosphatés dans nos objectifs de maintenir la cadence des rendements agricoles ; cependant l’ex fleuron de l’industrie lourde locale peine à retrouver son lustre d’antan.
Alors que le plan Sénégal Emergent promet une transformation structurelle de l’économie ; les ICS continuent dans l’extraction des phosphates et leur transformation en intrants semi- finis pour les paysans indiens alors que la demande locale d’engrais reste insatisfaite. L’approvisionnement en intrants agricoles subit toujours les vicissitudes des allocations budgétaires du ministère de l’Agriculture et du l’équipement rural (MAER) et bien sûr des cours mondiaux des fertilisants que la guerre russo-ukrainienne a durement impacté. Dans ces conditions un approvisionnement correct en intrants pour notre pays pourrait avoisiner au cours actuels des engrais pas moins de 120 milliards de Fcfa pour l’actuelle campagne.
Le dossier des ICS et les énormes sacrifices consentis par l’État pour sa relance posent la question de la privatisation dans des secteurs – clés comme celui du primaire. Par ailleurs, où en sommes-nous avec la SONACOS dans la transformation de nos tourteaux en huile raffinée surtout face à l’envolée des cours de ce produit au niveau mondial. Voici les vraies réponses à la réduction des prix ici au Sénégal pour soulager le consommateur sénégalais. Avec un TER de plus de 700 milliards, un stade de près de 200 milliards ; l’allocation des 70 milliards à la campagne agricole de 2022 ne rassure pas sur un nouvel ordre des priorités qui s’impose à nos pays face à un nouvel ordre alimentaire que la géopolitique mondiale nous impose.