Analysant le conflit entre la Russie et l’Ukraine aux relents économiques désastreux, les économistes et universitaires Mor Gassama et Meissa Babou dressent un tableau sombre pour les mois à venir, si la crise perdure
Le conflit armé qui oppose depuis trois semaines déjà deux géants du secteur agricole, à savoir la Russie et l’Ukraine, qui totalisent 29% des exportations mondiales de céréales présage des lendemains incertains, principalement pour des pays émergents comme le Sénégal. Entre hausse envisagée des prix des produits importés (blé, maïs, pétrole, métaux etc.) et probable inflation galopante, les économies à revenus intermédiaires sont sur le qui-vive. Analysant ce conflit aux relents économiques désastreux, des économistes et universitaires, à savoir Mor Gassama et Meissa Babou, dressent un tableau sombre pour les mois à venir, si la crise perdure.
MEISSA BABOU, ECONOMISTE ET ENSEIGNANT A L’UCAD : «L’impact sera réel, après l’épuisement du stock»
Le risque de voir certaines entreprises fermer ou réduire drastiquement leurs effectifs et leurs productions est probable, si la crise Ukrainienne perdure encore. Ce qui ne sera pas sans conséquences dans la «croissance économique», a fait savoir l’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, Meissa Babou, analysant la guerre en Ukraine.
La crise Ukrainienne est à prendre au sérieux par tous les Etats, singulièrement ceux dits émergents comme le Sénégal. Parce que, si l’on se fie à l’analyse de l’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, Meissa Babou, le pire n’est pas à écarter si Vladimir Poutine s’entête à aller jusqu’au bout de sa logique. «Nous risquons de vivre une inflation massive et globale parce que tous les secteurs d’activités seront impactés», a prévenu le Pr Babou. Le nombre de produits venant de l’ancienne Union des républiques socialistes soviétiques (Urss) utilisés dans les secteurs d’activités va «poser un problème d’accès à des matières minières et ou agricoles dans le monde», soutient l’économiste. A fortiori pour une économie comme la nôtre qui est un modèle d’importation. Ce qui veut dire que si les autres souffrent, ils peuvent tout de même se contenter d’un avantage de pétrole ou de produits agricoles comme le riz au Burkina Faso. Tout le contraire pour le Sénégal, pour y faire face.
Pour s’en convaincre, le Pr Babou illustre ses propos par la question du blé et du maïs, «deux produits utilisés dans la fabrication d’aliments de bétail». A ce niveau, il y a fort à craindre parce que le risque «d’approvisionner le marché est tangible», soutient Meissa Babou. Relativement au pétrole dont le baril s’offre, maintenant sur le marché international, à près de 130 dollars, il souligne que cela n’augure rien de bon. D’ailleurs, les prévisionnistes les plus pessimistes y entrevoient jusqu’à 300 dollars, si la crise se prolonge des semaines encore. Ce qui, sans doute, ne sera pas chose facile pour l’économie mondiale. Voilà pourquoi, «il faut s’attendre au pire (catastrophe économique)», alerte l’économiste. Même probabilité sur les métaux venant d’Ukraine comme les pièces d’avion, les pièces de portable, le fer que nous utilisons dans nos constructions, entre autres produits. Il en est de même pour les cimentiers qui vont «revoir à la hausse les prix du produit parce que le charbon utilisé représente près de 70% de leur coût de production», fait savoir l’économiste.
«NOUS SERONS VRAIMENT EN PLEINE GUERRE, APRES L’EPUISEMENT DU STOCK»
Quid de la Senelec pour l’alimentation des centrales, voire même des consommateurs de produits pétroliers à la pompe ? Heureusement, dira-t-il, que «nous roulons actuellement avec des stocks. Mais l’impact sera mesurable dans un mois et demi, lorsque nous aurons épuisé tout le stock», prévient l’enseignant Babou. «Nous serons vraiment en pleine guerre, après l’épuisement du stock», relève l’économiste. Les prix qui sont affichés aujourd’hui attendent des commandes qui seront livrées dans un mois. Ce que nous voyons à l’extérieur comme étant des variations de gauche vont «nous impacter dans un délai raisonnable de deux mois», ajoute-t-il. Le pire maintenant, «c’est de voir des entreprises à l’arrêt», prédit Pr Babou. Parce que si des produits comme le ciment et le fer augmentent, forcément le secteur des Btp (bâtiments et travaux publics) sera à l’arrêt. Par conséquent, un sous-emploi, les pertes d’emplois seront notoires et considérables. Ce qui, inéluctablement, va se répercuter sur bon nombre d’activités de la vie économique. C’est également la même chose dans le secteur de l’élevage. Aujourd’hui, l’aliment de bétail qui coûtait 9000 FCFA est passé à 21 000 FCFA. Et si demain, il venait à coûter 30 000 FCFA, voire 35 000 FCFA ? Donc, «il est à craindre qu’il n’y ait plus d’élevage», dresse l’économiste. Présentement, le poulet qui coûtait 2500 FCFA s’offre entre 3500 FCFA et 4000 FCFA. Subséquemment, il n’est pas à écarter le risque de voir certaines entreprises fermer ou réduire drastiquement leurs effectifs et leurs productions. Ce qui, aux yeux de l’économiste Meissa Babou, ne sera pas sans conséquence dans la croissance économique. Et, pendant ce temps, entrevoit le professeur, «l’Etat sera contraint de contracter des prêts pour faire face à ses charges quotidiennes».
MOR GASSAMA, ECONOMISTE ET ENSEIGNANT-CHERCHEUR A L’UCAD : « La vérité des prix s’appliquera après les Législatives »
La hausse des prix sur les produits n’est pas encore très ressentie parce que le gouvernement a consenti en subventionnant les produits jusqu’à l’épuisement du stock. Toutefois, prévient l’économiste et enseignant-chercheur à l’Ucad, Mor Gassama, il n’est pas du tout à écarter la vérité des prix si la crise Ukrainienne venait à perdurer après les élections législatives.
L’invasion Russe en Ukraine ne sera pas sans conséquences dans l’économie mondiale comme l’illustre bien la posture des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale, Fonds monétaire international) qui se mobilisent pour débloquer des fonds en urgence. Interrogé sur les incidences économiques sur certains secteurs d’activités économiques, l’économiste et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Mor Gassama, est d’avis que « la flambée des prix du baril du pétrole, du blé et du maïs due à la crise ukrainienne va incontestablement impacter la structuration des prix de certains produits comme le carburant et le pain chez nous ».
A en croire l’économiste : « Avec le stock disponible (1mois et demi à 2 mois), le gouvernement parvient encore à maintenir les prix ». Mais si la situation perdure encore jusqu’après « l’épuisement du stock, il serait difficile de vendre au même prix sauf à la condition que l’Etat décide de subventionner davantage ». Convaincu de la logique du marché, il laisse entendre qu’il n’est pas à écarter « une tension sur les prix ». Et sous ce rapport, fait-il savoir : « L’on est sensé suivre l’évolution ». Toutefois, malgré cette incidence, il relève que les pouvoirs publics disposent de ressort de matelas pour limiter ou alors minimiser les insoutenables assauts de l’économie. « Il se trouve que les pouvoirs publics disposent de leviers économiques pour retarder voire les bloquer surtout en cette période pré-électorale », avance l’économiste. Persuadé que les tenants du pouvoir mesurent bien que toute décision sociale à fort impact économique ne leur ferait que du bien politiquement, il admet que « C’est très difficile, voire suicidaire du moins pour un Etat d’augmenter ou de revoir les prix à la hausse à la veille des élections législatives ». C’est pourquoi, dans ce cas de figure, l’Etat serait plus enclin à « fournir des efforts exceptionnels pour contenir toute sorte de hausse », croit-il savoir. Et ce, entendant qu’on dépasse les élections afin d’appliquer « la réalité des prix ».
Par Abdoulaye THIAM
NE BRÛLEZ PAS CE PAYS
Nos hommes politiques ont repris service et réveillé les démons de la division en réinstallant le pays dans une psychose de la violence. D’un côté, un régime hors la loi. En face, une opposition qui prêche le faux
Le temps d’une victoire, les Lions avaient réuni la classe politique sénégalaise autour d’un trophée continental. L’euphorie s’est poursuivie jusqu’à l’inauguration du stade Me Abdoulaye Wade. On aurait tous aimé que cette quiétude perdure. Qu’elle s’éternise même. Hélas, nos hommes politiques ont repris service et réveillé les démons de la division en réinstallant le pays dans une psychose de la violence.
Ne se souciant guère de la répercussion de l’évasion russe en Ukraine. Chaque camp bande ses muscles et tente de chauffer l’opinion à blanc. On s’achemine ainsi vers un mortal kombat en perspective des Législatives du 31 juillet prochain et surtout de la Présidentielle de février 2024. Ce qui n’honore guère les acteurs qui, à la place de la force des arguments avec des discours programmatiques devant sortir le Sénégal de l’ornière, s’adonnent plutôt à des attaques et contre-attaques au bas de pâquerettes. Tout y passe. Mensonges, désinformations, utopies etc. D’un côté, un régime hors la loi. En face, une opposition qui prêche le faux.
ETAT «HORS LA LOI»
Le parrainage a-t-il favorisé la réélection du président de la République lors de la Présidentielle du 24 février 2019 ? Ce qui est sûr, c’est que ce filtre que nous avions qualifié à l’époque de «mal nécessaire» ne devrait plus figurer sur le Code électoral sénégalais parce qu’il «constitue un véritable obstacle à la liberté et au secret de l’exercice du droit de vote d’une part et une sérieuse atteinte au droit de participer aux élections en tant que candidat d’autre part». Cette sentence est de la Cour de justice de la CEDEAO.
Pour motiver sa décision, le cour avait même rappelé la jurisprudence burkinabé, notamment dans l’affaire Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) contre l’Etat du Burkina Faso du 13 juillet 2015 où elle a jugé que «le Code électoral du Burkina Faso, tel que modifié par la loi n 0005-20/ 5/CNT du 07 avril 20/5, est une violation du droit de libre participation aux élections». En vertu donc de la supranationalité des lois, le Sénégal qui a ratifié le protocole de la CEDEAO, devrait respecter à la lettre ses décisions et refuser d’être estampillé «Etat hors la loi». L’Etat ne peut pas se prévaloir d’un droit d’organiser des élections dans l’illégalité totale. Il ne faut surtout pas se refuser derrière le prétexte plus que fallacieux d’une pléthore de partis politiques. D’autant plus qu’aux dernières élections législatives, des courtiers politiques ont avoué avoir été parrainés et financés par le régime. Quelle honte !
Quand l'opposition prêche le faux
Si l’opposition sénégalaise a raison de contester le parrainage, en se basant sur la décision de la Cédéao, elle aura tout faux en déclarant que Khalifa Ababacar Sall sera tête de liste de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW). C’est plus que l’enfumage. Cette opposition est plus que consciente qu’il y a dans notre code pénal des peines dites «infamantes et privatives de liberté». L’ancien maire de Dakar a perdu ses droits civiques à la suite de sa condamnation définitive dans l’affaire dite de la caisse d’avance. Il a bénéficié d’une grâce présidentielle qui lui a permis de sortir de prison et de vaquer à ses occupations. Sauf que la grâce n’efface pas la peine. Pis, les tenants du pouvoir ont poussé leur machiavélisme jusqu’à associer la qualité de l’élu à celle de l’électeur. Une révision plus de deconsolidante puisqu’elle n’avait pour but que d’écarter un candidat dans la course à la Présidence.
Soro, Gbagbo, Jean Pierre Bemba, Hama Amadou : Ces cas d'école
Ces peines dites infamantes et privatives de liberté n’ont pas fait dégât qu’au Sénégal. Un petit benchmarking démontre que des exemples font légion en Afrique de l’Ouest. Nous pouvons citer Guillaume Soro et Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire, Jean Pierre Bemba en République démocratique du Congo ou encore Hama Amadou au Niger. Ce dernier, principal opposant nigérien d’alors, arrivé deuxième lors à la présidentielle de 2016, avait été par la suite condamné à un an de prison ferme par la Cour d’appel de Niamey pour son implication dans un trafic international de bébés. En République démocratique du Congo (RD Congo) la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avait jugé «irrecevable» la candidature du très populaire Jean-Pierre Bemba à la présidentielle. Elle avait fondé sa décision sur sa condamnation par la Cour pénale internationale (CPI) pour subornation de témoins. Jean-Pierre Bemba passait pourtant pour l’un des favoris à la succession du président Joseph Kabila. Ce qui avait ouvert un boulevard à l’actuel président de la République Félix Tshisekedi, président du parti d’opposition UPDS, et fils de son fondateur, Étienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février 2017.
En Côte d’Ivoire également, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont subi le même sort. Leurs candidatures avaient été invalidées car ils ont tous les deux été radiés des listes électorales après avoir été condamnés par la justice ivoirienne. L’ancien président et fondateur du FPI, Laurent Gbagbo, qui résidait alors à Bruxelles en attendant la fin de sa procédure devant la Cour pénale internationale (CPI), avait été condamné par contumace par la justice ivoirienne à vingt ans de prison dans l’affaire de la casse de la BCEAO.
En outre, sa déclaration de candidature n’était pas signée de son nom et, selon les Sages, la signature de son mandataire n’a pas été authentifiée. Quant à l’ex-président de l’Assemblée nationale et ancien allié de Ouattara, Guillaume Soro, il a pour sa part été condamné à vingt de prison pour recel de deniers publics détournés et blanchiment de capitaux. Khalifa Ababacar Sall et Karim Meïssa Wade ne devraient donc faire partie de la course aussi bien pour les Législatives que pour la Présidentielle que grâce à une loi d’amnistie qui va effacer définitivement les peines qui leur ont été infligées. Or, en réalité, une telle loi risquerait de chambouler l’ordre établi et faussé beaucoup de calculs politiques voire politiciens.
Alors que la transition cherche sa boussole en Guinée, l’ex-candidat à la présidentielle et leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, s’est confié au Point Afrique
Le Point Afrique |
Malick Diawara |
Publication 16/03/2022
Trois fois candidat à l'élection présidentielle (2010, 2015 et 2020), Cellou Dalein Diallo occupe le devant de la scène politique guinéenne, où il a émergé en tant que Premier ministre du président Lassana Konté de 2004 à 2006. Président de l'Union des forces démocratiques de Guinée, l'une des principales formations politiques du pays, il a accepté de partager ses réflexions sur ce que vit la Guinée actuellement.
Le Point Afrique : Six mois après le coup d'État qui a fait partir le président Alpha Condé, où en est la Guinée aujourd'hui ?
Cellou Dalein Diallo : Il faut d'abord rappeler que lorsque le coup d'État est intervenu le 5 septembre 2021, le peuple de Guinée dans sa grande majorité l'a approuvé. En effet, Alpha Condé exerçait un troisième mandat illégal et illégitime à la suite du coup d'État constitutionnel du 22 mars et du hold-up électoral du 18 octobre 2020. Les Guinéens et la classe politique ont approuvé le coup d'État et ont demandé à la communauté internationale d'accompagner la junte parce que son discours de prise du pouvoir nous avait rassurés. Elle s'était engagée à mettre fin au dysfonctionnement des institutions, à l'instrumentalisation de la justice et à organiser le retour rapide à l'ordre constitutionnel à l'issue d'élections inclusives, libres et transparentes.
Six mois après, nous sommes plutôt déçus car, jusqu'à présent, nous n'avons pas de visibilité. On ne sait pas quand la transition va prendre fin. Aucune date n'a été donnée par la junte, qui a exclu la classe politique de la gestion de cette transition. Nous avons réclamé un dialogue politique pour définir ensemble le contenu de la transition, sa durée, le statut de l'organe de gestion des élections, comment disposer d'un fichier qui reflète fidèlement le corps électoral guinéen, mais nous ne sommes pas écoutés.
Donc, aujourd'hui, c'est l'absence de visibilité et le refus de tout dialogue qui caractérise la situation. Cela est source de conflit car quand on n'a pas de visibilité et qu'on ne peut pas être associé à la définition du contenu et de la durée de la transition, on est quelque peu frustré. Dans un contexte marqué par la dissolution de l'Assemblée et de la constitution, un contexte où le président a été déposé, il n'y a plus de légitimité. Seul le consensus issu du dialogue en politique devrait orienter l'action publique. Malheureusement, ce dialogue n'existe pas. Et la junte décide seule sans associer les acteurs de la société civile et du monde politique.
On imagine que les forces politiques et la société civile ne restent pas les bras croisés ?
Individuellement et au travers de coalitions formées, la classe politique a lancé un appel à la junte pour que s'ouvre un dialogue politique et, qu'autour de la table, on essaie de définir la durée de la transition comme la charte de la transition qu'ils ont édictée le prévoit. En son article 77, il est clairement dit que les forces vives et le CNRD définiraient le moment venu la durée de la transition. Malheureusement, jusqu'à présent, cela n'a pas été suivi d'effet et il n'y a pas de dialogue formel.
Plusieurs dialogues politiques en Guinée ont été tenus en Guinée. Un cadre de dialogue existe qui peut être actualisé. C'est le CNRD qui décide, c'est le gouvernement qui met en œuvre les politiques décidées par le CNRD, c'est le CNT qui légifère, ce sont les acteurs politiques qui participent aux élections et c'est la société civile qui est observatrice mais aussi lanceuse d'alerte.
À côté de ça, il y a les partenaires techniques et financiers qui appuient le gouvernement dans l'organisation des élections et qui veulent s'assurer que les conditions d'un scrutin libre et transparent sont réunies. Ceux-ci ont aussi l'habitude de participer au dialogue politique.
Nous pensons que ce cadre-là peut effectivement aider à avancer, à éviter les conflits qui peuvent naître et à poser un dialogue. Nous suggérons aussi qu'il y ait un facilitateur de la Cedeao, de l'Union africaine ou des Nations unies pour aider les Guinéens à s'entendre. Il y a une crise de confiance interne suffisamment profonde qui fait que parfois la présence d'un médiateur extérieur peut aider à aplanir les divergences et éviter des conflits inutiles.
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 16 mars 2022.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
• Monsieur Oumar Abdoulaye BA, Ingénieur de conception, précédemment Conseiller spécial à la Présidence de la République, est nommé Directeur général de l’Agence sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte, en remplacement de Monsieur Haidar El Ali ;
• Madame Sophie DIALLO, Titulaire d’une Maitrise en Administration publique, est nommée Directeur général du Fonds de Financement de la Formation professionnelle et Technique (3FPT), en remplacement de Madame Mame Aby Sèye, appelée à d’autres fonctions ;
• Monsieur Abibou NGOM, Administrateur civil, est nommé Secrétaire général de l’Université Amadou Mahtar MBOW (UAM), en remplacement de Monsieur Ibrahima WONE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
• Monsieur Oumar SY, est nommé dans les fonctions de Professeur titulaire, spécialité : Géographie et Environnement, à l’Unité de Formation et de Recherche des Sciences et Technologies de l’Université Assane SECK de Ziguinchor.
• Monsieur Ansoumana DIATTA, est nommé Professeur titulaire, spécialité : Pneumophtisiologie, à l’UFR des Sciences de la Santé de l’Université Assane SECK de Ziguinchor.
• Monsieur Boubacar FALL, est nommé Professeur titulaire, spécialité : Urologie, à l’UFR des Sciences de la Santé de l’Université Assane SECK de Ziguinchor.
• Madame Evelyne Siga DIOM, est nommé Professeur titulaire, spécialité : ORL et Chirurgie Cervico-faciale, à l’UFR des Sciences de la Santé de l’Université Assane SECK de Ziguinchor."
par Malick Gakou
DE GRÂCE, LAISSEZ OUSMANE SONKO EN PAIX
Pourquoi nous ne devons pas l'aimer ? Parce que qu'il incarne l'exemplarité dans son combat patriotique pour le Sénégal ? Parce qu'il fait peur au régime du président Macky Sall et à ses affidés ?
Je dénonce avec la dernière énergie l'acharnement inique et sans fondement dont le Président Ousmane Sonko est victime.
Pourquoi nous ne devons pas aimer Ousmane Sonko ?
Pourquoi nous ne devons pas le respecter et même le porter au plus haut de notre estime ?
Juste parce qu'il fait peur au régime du Président Macky Sall et à ses affidés thuriféraires ?
Juste parce que qu'il incarne l'exemplarité dans son combat patriotique pour le Sénégal ?
Juste parce qu'il défend les valeurs et symbolise aux yeux de la jeunesse un espoir indestructible ?
Oh que si Ousmane, nous t'aimerons encore plus pour tout ce que tu incarnes, nous te défendrons face à l'incurie de ce régime en décadence et nous serons toujours à tes côtés pour les valeurs que nous partageons ensemble pour notre grand pays.
Continue ton chemin et laisse-les lycaons hurler. Personne, ni rien ne pourra entraver le chemin de ton destin pour le Sénégal. Paix à toi et à tous ceux qui luttent pour le peuple qui souffre
MACKY SALL RÉCLAME AU MINISTRE DE LA SANTÉ UN PLAN SUR LES MALADIES DU REIN
Le chef de l’Etat a demandé mercredi au ministre de la Santé de lui proposer un plan national de lutte contre les maladies du rein.
Dakar, 16 mars (APS) - Le chef de l’Etat a demandé mercredi au ministre de la Santé de lui proposer un plan national de lutte contre les maladies du rein.
En intervenant au Conseil des ministres, il a précisé que ‘’ce plan doit intégrer des mesures actives de prévention et de formation des spécialistes, et optimiser les coûts d’acquisition des équipements et intrants, ainsi que les services associés au traitement rapide et efficace des patients’’.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, Macky Sall a aussi demandé au ministre de la Santé et au ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale de ‘’veiller à la mise en œuvre adéquate, dans l’ensemble des structures sanitaires, de la (...) gratuité de la dialyse’’.
Ce dimanche, le directeur des opérations l’Agence de la couverture maladie universelle, Serigne Diouf, a révélé que l’Etat a dépensé 8 milliards de francs CFA en 2021 pour assurer la prise en charge des séances de dialyse de 1.000 malades souffrant d’insuffisance rénale.
Selon M. Diouf, 1.500 insuffisants rénaux sont sur une liste d’attente pour bénéficier de la dialyse.
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
AVOIR LE COURAGE DE ROMPRE AVEC CEUX QUI NOUS HAÏSSENT
EXCLUSIF SENEPLUS - L’hégémonie occidentale a atteint ses limites. Lentement mais sûrement, un nouveau monde se met en place. Le multilatéralisme est en train de succéder à l’unilatéralisme
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 16/03/2022
Le 27 août 2019, quand Emmanuel Macron disait aux ambassadeurs français réunis à l’Élysée que “l’on assiste à la fin de l’hégémonie occidentale sur le monde et à l’émergence de nouvelles puissances dont nous avons longtemps sous-estimé l’impact”, il faisait un constat lucide, juste et objectif car la Chine, la Russie, l’Inde, la Turquie, l’Afrique du Sud, etc. sont devenues des puissances qui “viennent bousculer notre ordre international et peser dans l’ordre économique”.
Que le déclin de l’Occident ait commencé est un fait indiscutable, chose que très peu d’Africains regretteraient d'ailleurs. L'arrogance des Occidentaux, leur volonté d'imposer leurs vues aux autres, leur brutalité, leur manie de donner toujours aux autres des leçons qu'eux-mêmes ne pratiquent pas, voilà ce qui va causer leur chute comme l’empire romain. Celui-ci avait dominé le monde pendant plus de 600 ans. S’il s’est effondré en 476 après J.-C., c’est, entre autres, parce que les autorités romaines se croyaient supérieures aux “Barbares” habitant aux frontières de l'Empire (https://www.futura-sciences.com/.../histoire-chute.../)
On peut ne pas approuver l’invasion de l’Ukraine par la Russie car ce sont les pauvres et les faibles qui souffriront le plus de cette invasion mais que sait-on des antécédents (le bombardement de Belgrade et la destruction de la Serbie par l’Otan en 1999, la guerre du Kosovo) qui l’ont rendue possible ? Sait-on que Poutine proposa son aide aux États-Unis après l’attaque terroriste du 11 septembre 2001, que George Bush opposa une fin de non-recevoir à sa demande d’adhérer à l’Otan et qu’il perçut l’assassinat de Kadhafi et la destruction de la Libye comme la volonté des Occidentaux d’imposer leur vision du monde au reste de la planète ?
L’hégémonie occidentale a atteint ses limites. Lentement mais sûrement, un nouveau monde se met en place. Le multilatéralisme est en train de succéder à l’unilatéralisme. La preuve en est que tout le monde n’a pas voté en faveur de la résolution de l’Assemblée générale de l’Onu du 2 mars 2022 condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Parmi les pays qui se sont abstenus, il y avait la Chine, l’Inde, les Émirats arabes unis, le Brésil, l’Argentine, la Bolivie, mais aussi l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, le Congo-Brazzaville, l’Éthiopie, la République Centrafricaine, le Mali, Madagascar, le Sénégal, le Soudan, la Guinée, le Burkina Faso, le Togo, le Cameroun et le Maroc.
L’abstention d’un pays comme le Sénégal est une agréable surprise quand on connaît les liens très étroits qu’entretiennent Paris et Dakar. Le Sénégal aurait-il découvert enfin que l’amitié avec la France est un leurre ? L’Afrique francophone serait-elle fatiguée de cheminer avec un partenaire dont l'arrogance, la duplicité et l’ingratitude sont de plus en plus dénoncées par la jeunesse africaine ? En tout état de cause, j’aurais souhaité que les pays africains fassent comme l’Érythrée, autrement dit qu’ils soutiennent ouvertement la Russie. Pourquoi ? Parce que les Soviétiques ont aidé de façon significative les mouvements de libération nationale de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée-Bissau, du Cap-Vert, de l’Afrique du Sud, de la Namibie à chasser le colonisateur portugais ou anglais. Combien de pays de l’Afrique subsaharienne l’Europe a-t-elle industrialisés depuis 1960, année des pseudo-indépendances ? Combien d’universités, d’usines et de routes bitumées a-t-elle laissées sur le continent ? N’est-elle pas impliquée dans la mort des Patrice Lumumba, Ruben Um Nyobè, Félix Moumié, Sylvanus Olympio, Amilcar Cabral, Thomas Sankara et Mouammar Kadhafi ? N’est-ce pas la France de Sarkozy qui faillit tuer Laurent et Simone Gbagbo en avril 2011 ? Grâce à la Russie, la République centrafricaine et le Mali s’éloignent peu à peu de la violence et de l’instabilité. Voici une puissance qui, en plus de ne pas affectionner les discours creux, sait se faire respecter et milite pour que l’Afrique puisse se gérer elle-même. À moins d’être maudit, peut-on raisonnablement se passer d’une telle puissance ? Si l’Afrique continue de tergiverser, si elle est incapable de voir avec qui elle peut mieux défendre ses intérêts, elle risque de finir comme l’âne de Buridan qui, incapable de choisir entre une botte de foin et un seau d’eau, mourut et de faim et de soif.