Une grève de trois jours dans les prochains jours. La menace est brandie par les pêcheurs de la Petite Côte, comme tous leurs collègues du pays. Lors d’une réunion tenue hier mardi, à Mbour, le Cadre de concertation pour le développement de la pêche artisanale au Sénégal est monté au créneau pour dénoncer la rareté du poisson qu’il impute en grande partie aux licences de pêche octroyées par le Gouvernement. Face à la persistance de la crise dans le secteur, ils sollicitent une audience avec le Chef de l’Etat.
Ce serait une première ! Dans un mois, les pêcheurs de la Petite Côte pourraient s’abstenir durant trois jours d’aller en mer. C’est la principale résolution prise par ces derniers à l’issue de la rencontre d’échange tenue hier à Mbour. Le Cadre de concertation pour le développement de la pêche artisanale au Sénégal, la structure qui a mobilisé les pêcheurs, dénonce vigoureusement la surpêche qui a occasionné à ses yeux la rareté du poisson constatée dans tout le pays. Une surpêche qui est due surtout à ses yeux aux accords signés par l’Etat du Sénégal autorisant des navires européens à pêcher dans les eaux du Sénégal.
Cette situation, trouvent les pêcheurs, fait que même le petit pélagique est devenu une espèce rare. « Le petit pélagique qui est le poisson favori pour la consommation des Sénégalais est devenu rare car étant capturé par les bateaux étrangers et commercialisé dans les pays de la sous-région » a laissé entendre Mohamed Sylla membre du cadre de concertation pour la pêche artisanale au Sénégal.
Quand le panier de sardinelle « yaboy » coûte 25000 Frs !
Après de nombreuses sorties pour la résolution de cette crise, dont une rencontre avec les autorités religieuses sans avoir de solution, ces acteurs se sont réunis, hier, pour décider d’une démarche à suivre. À les en croire, les licences de pêche octroyées à des bateaux étrangers constituent un réel danger sur la pêche artisanale qui, depuis deux ans, traverse une crise à cause de la rareté de la ressource.
Ainsi, Ahmed Wade, de Joal-Fadiouth, dénonce le renchérissement sans précédent de la sardinelle. « Nous avons constaté que la pêche au Sénégal connaît une crise sans précédent. La preuve la plus palpable de cette crise est le prix de la caisse de sardinelle « yaboy » qui a connu un renchérissement spectaculaire, elle ne peut plus être acquise à moins de 25000 Frs CFA. C’est une catastrophe ! » Mohamed Ndao, au nom de la structure, de rappeler tous les efforts consentis par les acteurs : «Nous avons fait beaucoup d’actions pour dénoncer la situation que nous vivons notamment en organisant des conférences de presse, mais aussi une rencontre avec les chefs religieux pour dénoncer les conditions de travail dans lesquelles nous sommes. Aujourd’hui, nous sommes fatigués de la crise que nous traversons dans le secteur de la pêche à cause de la présence des bateaux de pêche qui ont fini de capturer tous nos poissons »
Face à cette crise qui perdure dans le secteur de la pêche, les acteurs soucieux de trouver des solutions durables, souhaitent un face-à-face avec le Chef de l’Etat, afin de lui exposer les difficultés auxquelles ils font face. Si l’on en croit Mohamed Ndao, cette action n’est que le premier jalon de leur lutte. Il avertit que les semaines ou les mois à venir, la lutte sera corsée. Les acteurs estiment en effet que la mer est leur trésor que les bateaux ont fini par mettre en faillite.
Par Walmaakh Ndiaye
LE MONDE DE DEMAIN ? FIN DES IDÉOLOGIES ?
La guerre meurtrière entre deux sœurs, la Russie et l’Ukraine, un couple hélas divorcé mais où l’ancien mari refuse que l’épouse répudiée se remarie avec un autre (entrée ukhraine à l’UE et à l’OTAN)
La guerre meurtrière entre deux sœurs, la Russie et l’Ukraine, un couple hélas divorcé mais où l’ancien mari refuse que l’épouse répudiée se remarie avec un autre (entrée ukhraine à l’UE et à l’OTAN), par sa nature asymétrique (David contre Goliath), au-delà de l’atrocité, de l’absurdité des motifs évoqués, mais surtout des mobiles géopolitiques cachés mais connus, a fini de jeter l’émoi et le désarroi chez bon nombre citoyens du Monde épris de paix et de justice conformément aux principes fondamentaux du Traité de Versailles sanctionnant la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Aujourd’hui avec ce qui se passe sous nos yeux, l’on est en droit de s’interroger sur le devenir du Monde, de l’homo- faber dont la responsabilité est ici engagée, de l’hommo économiscus à l’autel du sa- crifice, de l’Homme tout court, khalif de Dieu sur Terre.
N’assiste –t-on pas avec cette avalanche de crises, de guerres, de calamités (catastrophes naturelles dues aux changements climatiques), résurgence de maladies supposées éradiquées ( polio, Rougeoles, lèpre, etc…) l’irruption de nouvelles épidémies( coronavirus), à un début de la fin du temps de l’homo-Faber, dont l’ère est marquée par l’aliénation ou la fin des grands idéaux, la sclérose de la philosophie ou l’extinction de cette torche pour la guidée de l’humanité, en tant que questionnements existentiels continus de l’homme, la rébellion ou l’agression ouverte contre les religions révélées malheureusement considérées aujourd’hui comme, pesanteurs ou « légendes anciennes », qui offrent pourtant de belles réponses aux défis majeurs auxquels l’humanité est confrontée, enfin par une illusion ambivalente selon laquelle lui, l’Homo-faber, est devenu le maître absolu sur Terre et dans l’espace, illusion innervée par les progrès scientifiques et Technologiques (digital, virtuel, intelligence artificielle, voyage dans l’espace), progrès pourtant mis à rude épreuve par l’infiniment petit et l‘infiniment puissant Covid 19.
Ainsi depuis l’invention de l’arme de destruction massive (le nucléaire), l’homo-Faber croit avoir atteint son affranchissement, se croit au summum de son Art et de la permissivité, pour penser pouvoir disposer à tout moment de toutes ses facultés à soumettre l’humanité de gré ou de force à ses turpitudes. Voilà où nous en sommes avec les détenteurs de cette arme, sortie de ses caprices et délires, résolument acquis à en faire un fonds de commerce dans ses quêtes insatiables de butin et de Dominions.
Alors un nouvel ordre ou désordre Mondial se dessine à l’horizon, celui-ci ne sera plus fondé sur une quelconque Idéologie si ce n’est celle du butin. IL ne sera plus libéral car celui-ci fondé sur l’Economie de Marché avec auto- régulation, a déjà dévié, ne gardant que la liberté outrancière de l’individu, en opposition à l’Etat et à la communauté.
En outre le Marché n’est plus l’exclusivité des Acteurs internes mais celui-ci est d’abord conquis et organisé par les Etats eux-mêmes dans leur volonté boulimique, expansionniste (marché du pétrole, du Gaz, de l’OR, de l’Aluminium, marché Financier avec le contrôle de la monnaie, marché du Travail avec les contraintes sur l’investissement etc…), au profit d’oligarques eux mêmes acquis à la solde de leurs Etats.
Le nouvel Ordre ne saurait non plus être socialiste pour plusieurs facteurs que nous nous garderons d’énumérer dans cette contribution qui se veut une alerte. Le constat qui corrobore cette assertion est là, la plupart des pays porte étendards de cette belle idéologie, fondée sur le communautarisme, la justice sociale et la paix ont bascule vers l’Economie dit de marché et comme pour donner le tocsin, dans un message adressé au Monde et qui lui est attribué, le Dirigeant du pays de Lenine vient de déclarer que les formes d’organisations socio-économiques sur lesquelles reposait le modèle socialiste (kholkhoz et sovkhoz) « ne répondait plus à son temps » et que son pays a opté pour l’Economie de Marché. Que reste –t-il alors ? Si non la conquête effrénée des « Marchés », mais ceux-ci ne se créent plus librement et ne s’auto-régulent plus, les Etats s’en mêlent désormais. L’on assiste dés lors à la quête du butin, enveloppée dans une géopolitique sournoise avec ses risques et conséquences d’affrontements dévastateurs et périlleux pour la paix Mondiale comme ce qui se passe aujourd’hui en Ukhraine.
Certains Analystes optimistes à souhait, s’empressent de conclure qu’on s’achemine vers un monde multipolaire qui serait plus juste et plus avantageux oubliant ainsi que l’équilibre de la terreur créé par cette arme nucléaire est plus facile à gérer à deux qu’à trois ou plus. Si l’on n’arrête pas certaines velléités (propagation de l’arme nucléaire, le piétinement impuni des Traités internationaux, des droits humains fondamentaux) le Monde de Demain deviendra une arène de gladiateurs ou les faibles vont pâtir d’abord.
Le nouvel ordre qui se dessine est donc celui de gangstérisme d’Etat en cours pour lequel beaucoup d’Etats ont déjà payé un lourd tribut ( Irak, Lybie, Syrie, Ukhraine) et qui risque de s’amplifier. Ceci doit amener le continent Africain avec ses immenses ressources à beaucoup réfléchir sur les voies de l’intégration, de la solidarité continentale, de l’Education au plan national, aux valeurs du patriotisme et de la citoyenneté à l’image du peuple Ukhrainien.
Que Dieu, le Tout Puissant, dans sa miséricorde infinie, sauve le Monde en y extirpant les visées sataniques et en restituant à l’Homme la Raison, l’Amour et la Foi. Amine !
LÉGISLATIVES : LA MOUVANCE PRÉSIDENTIELLE REMOBILISE, L'OPPOSITION MENACE
A quatre mois des joutes électorales pour les législatives en juillet 2022, la bataille entre la mouvance présidentielle et l’opposition a débuté
A quatre mois des joutes électorales pour les législatives en juillet 2022, la bataille entre la mouvance présidentielle et l’opposition a débuté. Chacun y va avec sa stratégie pour remporter la bataille finale sous l’arbitrage du peuple, le seul habilité à trancher. Quelles sont les forces et les faiblesses des deux camps? Le Témoin tente d’y répondre...
Entre, d’une part, la dernière sortie fracassante d’Ousmane Sonko contre le fonctionnement de la justice et les menaces à l’endroit du président de la République, la conférence de presse de l’opposition et une partie de la société civile du lundi 14 mars 2022 qui envisagent de descendre dans la rue pour contester le système de parrainage que le chef de l’État veut imposer et, d’autre part, la remobilisation des troupes ainsi que les menaces de sanctions contre toute liste parallèle de la mouvance présidentielle, le moins qu’on puisse dire c’est que nous allons vers des élections législatives qui seront âprement disputées. Ceci tient du fait qu’au regard des résultats sortis des urnes lors des dernières locales donnant vainqueur la grande coalition de Yaw dans les grandes villes, le camp présidentiel se sentant affaibli, redoute la possibilité d’une cohabitation à l’Assemblée nationale qui serait non seulement un avertissement pour la perte du pouvoir en 2024 mais également un cas de figure qui l’empêchera de gouverner comme il l’aurait souhaité d’ici la tenue de l’élection présidentielle. C’est la raison pour laquelle, conscient des risques qu’il encourt si toutefois ce schéma inédit dans l’histoire politique du Sénégal se produirait, BBY est déjà sur le terrain pour faire taire les querelles internes et appeler à l’union autour d’un seul objectif qui reste la victoire au soir du 31 juillet 2022 afin de se donner une majorité confortable de sièges à l’hémicycle de la place Soweto. Mais cette confrontation est aussi algébrique. En effet, si du côté de la mouvance présidentielle on se réclame vainqueur avec un score de plus de 50% à l’issue des dernières élections municipales, pour l’opposition sa victoire est sans conteste puisqu’elle ne lui donne que 40% selon les chiffres avancés lors de leur conférence de presse du lundi 14 mars 2022. Les élections locales n’étant jamais comparables à celles des législatives, attendons de voir qui entre ces deux protagonistes, comme deux loups aiguisant leurs crocs et prêts à combattre, sortira vainqueur à l’issue de la prochaine bataille électorale qui, à coup sûr, sera déterminante pour le scrutin présidentiel prévu en 2024.
Forces et faiblesses... La mouvance sous la menace de frustrés et de votes sanctions...
Cela ne fait l’ombre d’aucun doute que BBY a raflé une bonne partie des départements aux dernières locales. Mais est-ce suffisant pour crier victoire ? Dans ces élections minées dans son camp par des votes sanctions, des listes parallèles et des guerres de positionnement, il était difficile d’évaluer exactement la force de la coalition présidentielle. C’est pourquoi, sachant que ces tiraillements pourraient jouer en sa défaveur, le président de la coalition Macky Sall s’est résolument engagé à descendre sur le terrain pour parler à ses militants et éviter toute division pouvant favoriser la victoire de l’opposition. Si toutefois ces malentendus sont dépassés BBY pourra compter sur l’union sacrée de ses responsables et cadres politiques (détenteurs des moyens financiers) pour réaliser un bon score. Mais attention aux Sénégalais devenus éveillés sur l’achat de conscience.
Ainsi la grande interrogation est de savoir si ces injonctions seront suivies à la lettre. Le doute peut être permis quand on sait que tout ceci intervient dans un contexte de la formation prochaine d’un nouveau gouvernement dont la composition prendra, à coup sûr, en compte les résultats issus des urnes aux dernières locales et éventuellement aux prochaines législatives. Analysé sous cet angle, le président de la République court le risque d’être rattrapé par l’annonce prématurée du retour du Premier ministre avant même la tenue des locales pour la bonne et simple raison que tous ceux dont le poste ministériel est menacé pourraient agir à l’encontre du «chef» pour ne pas mourir politiquement. Aussi il y a l’énigme autour du troisième mandat qui fait douter plus d’un dans la famille politique marron beige. Ne sachant pas si l’actuel locataire du palais va annoncer sa candidature ou pas, d’aucuns préféreront, en toute responsabilité, faire leur propre chemin. Et au cas où ils réussiront à gagner leur poste de député ils seront sauvés par leur légitimité populaire. A cela il faut ajouter l’exercice très compliqué et souvent source de polémique et de menace de vote sanction qu’est la confection des listes des députés. Ce sont là autant d’épines sous les pieds de Macky Sall qu’il faudra enlever pour éviter un desserrement des rangs dans la coalition présidentielle.
L’impérieuse question autour d’une liste unique de l’opposition...
Sa belle percée aux dernières locales est sans conteste, surtout avec le symbolisme que constitue la victoire dans des villes comme la capitale Dakar, Thiès, Guédiawaye et Ziguinchor. L’opposition portée par la grande coalition de YAW (Yewi Askan Wi) peut encore faire mal si elle parvient à maintenir sa nouvelle dynamique enclenchée pour contester le parrainage avec d’autres forces comme Geum Sa Bop et «Y’en a marre». Cet élan, elle a intérêt à le maintenir et le transformer en «une grande coalition de l’opposition» en y associant d’autres formations politiques et de la société civile. Elle a surtout intérêt à enterrer la guerre de leadership pour éviter ces histoires de «tête de liste» de l’opposition de 2017 qui avait sauvé le régime d’une cohabitation à l’Assemblée nationale. Aussi elle doit être plus présente sur le terrain pour conquérir des localités perdues et affaiblir la force de BBY dans d’autres. Pour y parvenir, il est impératif de s’unir et de mettre en avant l’intérêt général. C’est sa seule et unique alternative si elle veut terrasser le baobab BBY qu’elle a fini de secouer et le rendre minoritaire à la place Soweto.
KEEMTAAN GI - SONKO, SUPER STAR !
Comme on s’ennuyait ! Après l’euphorie d’une coupe d’Afrique et l’inauguration d’un stade avec faste, on avait commencé à avoir des lourdeurs aux jambes. Les lassitudes d’efforts persévérants. On supporte une équipe avec le cœur et des mouvements physiques. Pourquoi donc pensez – vous au saut jubilatoire du Chef ? Ça ne vous donne pas de l’entrain, mais des engourdissements. Après l’euphorie contagieuse, on s’est ainsi brusquement retrouvé dans la monotonie d’une vie rude. De la chaleur, nous sommes passés à un froid de canard à ne pas mettre un voyou dehors. Cette race de « Kàccoor » qui veut vivre utilement, au bon soin des dames qui ont cette habileté de soigner des corps malades. L’art de la séduction à la sénégalaise avec de fortes senteurs et de brillantes perles aux cliquetis enchanteurs. Des combats nocturnes dans lesquels chacun se cherche et qui se terminent par des corps en silence au petit matin. Vous en doutez ? Même les confessions intimes d’une certaine demoiselle à une presse internationale n’ont pu sortir l’armée mexicaine de sa béatitude d’après Cameroun. Selon « Jeune Afrique », c’est le ministre de l’Intérieur, lui-même, qui tient la feuille des « audiences » de la donzelle. Une prison dorée en quelque sorte pour une victime qui n’a besoin que d’être protégée…Et il faut montrer patte blanche pour faire face à «la plus détestée du Sénégal ». Et voilà que depuis la sortie d’un opposant, toute la République a les fourmis dans les pieds et retrouve la parole avec un vacarme d’enfer. La bête à abattre et égorger ? Le maire de Zig que l’on soupçonne même d’être un séparatiste. Pourquoi souriez-vous bêtement ? Il a fallu qu’il la calque pour que la meute soit lâchée. Et plutôt d’une bonne coordination de la parole ça tire dans tous les sens avec des attaques en dessous de la ceinture et souvent de façon bête et méchante. Une preuve de l’incurie des snippers de l’armée mexicaine. Et plus ils se mettront à brailler, plus leur bête noire montera en puissance. Un ancien syndicaliste, reconverti en politique, devenu super star ! C’est signé le Chef. Chapeau !!! KACCOOR BI
ARNAQUE FONCIÉRE LE MAIRE DE SINDIA CUEILLI PAR LA GENDARMERIE
Dans une de nos précédentes livraisons, Le Témoin annonçait, en exclusivité, une grosse arnaque foncière orchestrée par le maire de Sindia, Thierno Diagne. Une escroquerie qui portait sur 1,7 milliards de francs CFA au préjudice de la Fondation Sonatel et qui avait fait l’objet d’une enquête de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Engagé dans la bataille des locales comme tête de liste communale de la coalition Benno Bokk Yakaar de Sindia, les autorités s’étaient bouché les oreilles et avaient fermé les yeux sur le scandale. Réélu à la tête de son Conseil municipal, l’ancien responsable socialiste est l’une des premières victimes de la levée du coude présidentiel sur certains dossiers. En effet, lors de la dernière rentrée des Cours et Tribunaux, le premier magistrat du pays, devant les cas récurrents de spoliation foncière, avait juré la main sur le cœur, qu’il ne protégerait plus personne. Dans une dynamique de renouveau depuis le sacre continental des «Lions» et l’inauguration en grande pompe du stade Me Abdoulaye Wade de Diamnadio qui l’ont, un tantinet, réconcilié avec sa jeunesse, Macky Sall, a également cru bon de redorer le blason de notre justice malmenée ces derniers temps de toutes parts, en la laissant faire et prendre ses responsabilités. Et Thierno Diagne dont la supercherie avait été découverte par une notaire basée dans la station touristique de Saly Portugal en paie aujourd’hui les frais. Nous y reviendrons plus largement.
EMBELLISSEMENT URBAIN L’AGENT UCG PAPE SAMBA THIOYE DÉCORE DAKAR
S’il y a un jeune bénévole que le président de la République Macky Sall ou le ministre Abdoulaye de l'Urbanisme Abdoulaye Sow doit décorer le 1e mai ou fête du travail, c’est bel et bien Pape Samba Thioye. Jeune bénévole et agent de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (Ucg), le célèbre Pape Samba Thioye effectue depuis plusieurs années des travaux d’embellissement de la capitale dakaroise. Dans les carrefours comme sur les trottoirs de Dakar en passant par les jardins publics, les décorations, l’embellissement et la peinture portent la signature de Pape Samba Thioye. Agent de nettoiement (journalier) et spécialiste dans les arts urbains, Pape Samba Thioye n’a jamais été récompensé ou encouragé ni par le ministre Abdoulaye Sow, ni par le directeur de l’Ucg Mass Thiam. Seuls les riverains et automobilistes impressionnés par son travail se félicitent de lui. Souhaitons que la République ne soit pas ingrate à l’endroit de ce « Mackyste » nommé Pape Samba Thioye. Un vrai citoyen ! constate le Témoin quotidien.
GUERRE EN UKRAINE DES AFRICAINS DE SUISSE AU SECOURS DE LEURS FRÈRES
De Genève, « Le Témoin » quotidien a appris que des Africains de Suisse romande ont voulu se rendre en Ukraine pour apporter de l’aide aux Noirs basés sur place ou coincés dans les frontières. De retour à Lausanne indiquent deux de nos correspondants, des Africains (Sénégalais, Maliens, Ivoiriens, Nigérians, Gambiens etc) ont fait un récit terrifiant, marqué par la violence et un «tri» des réfugiés. Un pneu de la camionnette de leur mission humanitaire a été crevé par des racistes inconnus racontent-ils au « Témoin » quotidien. Une camionnette remplie de vêtements d’hiver, de nourriture et de produits d’hygiène qui avait quitté Lausanne à destination de la frontière Ukraine-polonaise. À bord, un Lausannois et un Genevois d’origine sénégalaise désireux d’aider les étudiants africains ayant fui l’Ukraine et victimes de discrimination. «À Medyka, tout Africain qui marche seul dans la rue risque de se faire attaquer par des jeunes racistes. Les Noirs se regroupent entre eux pour sauver leur peau» dénoncent-ils. Arrivés dans la ville frontalière de Medyka en Pologne, après 1000 km de route, ces gens de bonne volonté se sont heurtés à la haine d’une vingtaine de jeunes néonazis. «Ils nous ont aperçus alors que nous venions de trouver une place de parking devant la gare. Nous allions décharger le matériel pour les réfugiés africains entassés à la gare. Les skinheads ont mis leur cagoule et se sont dirigés vers nous en nous demandant de dégager. La décision la plus sage était de prendre la fuite» expliquent-ils. Le lendemain, la petite délégation dit avoir vu deux camps de réfugiés: «Un réservé aux Blancs et un autre aux Africains». Une autre réaction d’hostilité a contrarié la mission. «Nous avons dormi dans la camionnette. À notre réveil, un pneu avait été crevé. Il fallait se replier ailleurs. Nous sommes allés à Cracovie où le matériel a pu être redistribué grâce à l’Église catholique» racontent ces Africaines de Suisse. De retour à Lausanne, l’équipage humanitaire se remet de ses émotions. «Nous avons vécu le racisme dans son expression la plus primitive et la plus agressive. Un racisme anti- ¬Noirs qui dépasse l’entendement.» se désolent-ils dans les colonnes du quotidien « Le Témoin ».
SONKO À L’OFNAC LA SEMAINE PROCHAINE
Le maire de Ziguinchor Ousmane Sonko se rendra la semaine prochaine dans les locaux de l’OFNAC pour sa déclaration de patrimoine. « Ma déclaration de patrimoine sera faite dès la semaine prochaine auprès de l’Ofnac. Elle sera rendue publique d’ailleurs », a-t-il indiqué ce mardi. Le nouvel édile qui présidait un conseil municipal à Ziguinchor, de glisser aux journalistes : « Mais vous l’avez déjà sur internet. Elle n’a pas changé. Je ne suis pas riche, je n’ai rien de plus depuis la dernière fois. J’attendais juste d’être installé, mais nous l’avons déjà rempli et elle sera déclarée la semaine prochaine ». Le nouveau maire de Ziguinchor se conforme ainsi à la loi. Tous les administrateurs de crédits, les ordonnateurs de recettes et de dépenses, les comptables publics effectuant des opérations portant sur un total annuel supérieur ou égal à un milliard de francs CFA, doivent effectuer une déclaration de patrimoine. C’est ce que dispose la loi. Ousmane Sonko, maire de la ville de Ziguinchor dont le budget dépasse les 2 milliards de francs Cfa, compte s’y soumettre. Il a pris rendez-vous.
«AND GUEUSSEUM» EN «GRÈVE D’AVERTISSEMENT» MERCREDI ET JEUDI PROCHAIN
Après l’avertissement verbal, l’Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas) «And Gueusseum passe à l’acte avec une «grève d’avertissement» de 48 heures le mercredi 23 et jeudi 24 mars prochain. Deux jours de «service minimum» avec le respect des urgences pour dénoncer les «manœuvres dilatoires» du ministère de la Fonction publique, selon ses membres qui réclament la signature du protocole d’accord signé depuis le mois de mai 2021. Comme autre activité phare à côté de la «paralysie» du secteur, ils entendent mener une campagne d’affichage et de vulgarisation de leur plateforme minimale revendicative. Ils ne comptent pas se limiter à un «simple avertissement». L’opération va se poursuivre avec un second plan d’action dans la période du 17 au 26 mars pour, disent-il, obtenir du gouvernement du Sénégal, la signature du protocole d’accord, -gouvernement And Gueusseum-, à la suite des négociations avec les ministères sectoriels entamées le 21 mai 2021 et l’ouverture de «négociations sérieuses» sur le système de rémunération des agents de la santé et l’action sociale. Ce, «à l’instar des autres catégories socioprofessionnelles de l’Etat», dixit son président Mballo Dia Thiam qui dénonce les «manœuvres dilatoires, de diversions et d’amalgames du ministre de la Fonction publique dans le traitement des accords sectoriels dont le projet de protocole a déjà fait l’objet de partage et de validation avec les partenaires concernés bien avant les élections territoriales ou locales, en renvoyant And Gueusseum à d’autres rencontres de rattrapages avec d’autres organisations syndicales du secteur récemment regroupés et jadis constitué en pourfendeurs de nos actes». Pour ce qui est du second plan d’action, ce seront des rencontres de vulgarisation de la plateforme revendicative, de remobilisation des camarades, de sit-in régionaux suivi de point de presse au niveau des régions qui sont ciblées (du 17 au 22 mars) avec des perspectives dessinées à savoir le boycott des programmes et la rétention de l’information. Ce mouvement d’humeurs des camarades à M. Thiam n’est qu’une stratégie posée pour obtenir la signature du gouvernement par rapport à leur protocole d’accord, mais également, amener ce dernier à convoquer des négociations dans les meilleurs délais.
THIÉO, UN VILLAGE DU DIOBASS, MEURT DE SOIF
Pour hurler leur désespoir et crier leur soif, les femmes du village Thiéo, dans la commune de Notto Diobass, qui avaient refusé de participer aux festivités du 08 mars dernier du fait de la pénurie du liquide précieux dans leur localité, sont descendues dans la rue avec des brassards rouges, ce week-end. La dame Diagne Faye, au nom de ses camarades ménagères, fait savoir que « Thiéo est confronté à ce problème depuis plus d’une décennie. Depuis 1998, nous n’avons pas d’eau, ni en quantité ni en qualité. Tous les jours, les femmes se lèvent à trois heures du matin pour aller chercher de l’eau dans le village voisin de Ngolfagnik ». Le président de l’Asc du village s’offusque surtout du fait que « Thiéo soit victime de la sourde oreille des autorités ». Pierre Ndahnam Ciss explique : « nous avons marché, avons écrit des correspondances aux autorités locales et étatiques, mais sans succès ». Aussi, les habitants de Thiéo souhaitent-ils être connectés au réseau Kms3 dont les tuyaux sont à trois kilomètres du village ». L’Abbé Pierre Raoul Ciss, Curé de la Paroisse Saint Jean Baptiste de Thiès, natif dudit village, a pris part à la manifestation. Le religieux, fils de Thiéo, remarque que « la situation que les populations vivent est difficile et à la limite anormale ». Il rappelle que dans la Bible, lorsque le peuple d’Égypte a été soumis à l’esclavage, Dieu a dit à Moise : « « j’ai entendu le cri de mon peuple, je vis la misère de mon peuple, va libérer mon peuple ». Et de préciser : « je ne me pose pas en libérateur, mais je suis là pour lancer le cri du cœur de mon peuple ».
LEGISLATIVES LA COALITION BUNT-BI A DÉPOSÉ SA CAUTION
La Coalition BUNT-BI a déposé sa caution ce mardi à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) pour les élections législatives du 31 juillet 2022. « Une forte délégation, composée des représentants de plus de 15 partis et de dizaines de mouvements, a accompagné le mandataire national, Dr El Hadji Ibrahima MBOW », informe un communiqué à la Rédaction. Les Leaders de BUNT-BI, qui souhaitent « une Assemblée citoyenne et de compétences capable de construire une alternative sûre, apaisée et crédible », promettent de « se mettre au travail pour corriger les insuffisances du Plan Sénégal Emergent » (PSE), entre autres défis, ajoute le document. Pour rappel, dans un communiqué rendu public, les services du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique ont annoncé que le ministre Antoine Félix Abdoulaye Diome a signé l’arrêté n°4067 du 03 mars 2022 fixant le montant de la caution pour la participation aux élections législatives prévues le 31 juillet prochain. Ainsi, les partis politiques et les coalitions de partis de même que les entités indépendantes qui voudraient y participer devront casquer quinze millions F CFA.
SANT’EGIDIO DEMANDE UN ARRÊT DE L’INTERVENTION MILITAIRE
Sant’Egidio appelle à «la fin des opérations militaires actuelles de l’Armée sénégalaise afin de sauvegarder la stabilité de la zone concernée et de maintenir ouverte la voie du dialogue»
La Communauté de Sant’Egidio demande la fin des opérations militaires et la reprise des négociations, après les bombardements de ces derniers jours des bases du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) par l’Armée Nationale dans le Sud du Sénégal. Dans un communiqué publié hier, mardi 15 mars 2022, elle a manifesté «sa profonde préoccupation».
Sant’Egidio appelle à «la fin des opérations militaires actuelles de l’Armée sénégalaise afin de sauvegarder la stabilité de la zone concernée et de maintenir ouverte la voie du dialogue». Elle réitère également, «sa pleine disponibilité à poursuivre le processus de négociation, convaincue que seule une négociation raisonnable permettra une paix définitive en Casamance», lit-on dans le document.
Pour rappel, après les positions du MFDC dans le Sud de Ziguinchor, zones frontalières à la Guinée-Bissau comprises entre les départements de Ziguinchor et Goudomp (situé dans la région de Sédhiou) déjà «nettoyées», l’Armée nationale a engagé depuis le dimanche 13 mars dernier la sécurisation de la Zone du Nord Sindian. Ces opérations interviennent quelques semaines de déjà après la prise d’otage de sept (7) soldats sénégalais membres de la Mission ouest-africaine en Gambie (ECOMIG), en patrouille en zone de frontière en Gambie, par le MFDC, le 24 janvier 2022. Ils seront libérés, sans leurs équipements militaires, quelques jours plus tard. La communauté Sant’Egidio a joué un rôle dans la libération de ces militaires pris en otage par les forces de Salif Sadio après l’attaque de leur convoi en Gambie.
«S’IL Y A QUELQU’UN QUE L’UMS DOIT SERMONNER DANS CE PAYS, C’EST BIEN LE PRÉSIDENT MACKY SALL»
Toussaint Manga, député libéral, estime que le syndicat des magistrats porte un combat qui n'est pas le sien
Toussaint Manga, député libéral, est formel sur la dernière sortie de l’Union des magistrats sénégalais. Pour lui, « L’UMS est en train de porter un combat qui n’est pas le sien ».
Et d’arguer par suite : « Elle ne doit pas se substituer à la cellule de communication de BBY. Le syndicat a été transparent sur l’injustice infligée à certains magistrats et citoyens. Le syndicat a été aphone sur le refus manifeste de la justice sénégalaise d’exécuter des décisions prises par les juridictions nationales et internationales. La conduite à tenir par l’UMS doit être celle-ci ».
Raison suffisante pour le député Manga de relever : « Soit l’UMS se morfond dans le silence comme elle a fait sur des questions importantes qui ont décrédibilisé notre système judiciaire. Soit l’UMS se prend son courage pour saboter toutes les questions qui gangrènent notre justice. Le traitement scandaleux dans un passé récent des dossiers opposants a légitimé les interrogations actuelles des citoyens sur l’impartialité de notre justice. S’il y a quelqu’un que l’UMS doit sermonner dans ce pays, c’est bien le président Macky Sall ».
« LE MANQUE DE SINCÉRITÉ QUI RESSORT DE VOS PROPOS TRAHIT D’EMBLÉE VOTRE PARTI-PRIS FLAGRANT… »
Le leader de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, n’a pas tardé à porté la réplique au président de l’Union des magistrats du Sénégal, Ousmane Chimère Diouf. Lequel avait, dans une sortie faire lundi, égratigné ce dernier en faisant savoir que nul citoyen ne peut se hisser audessus des lois, quel que soit son statut, en indexant le leader de Pastef.
Ousmane Sonko a réagi sur sa page Facebook hier, mardi. Aussi a-t-il écrit : « Monsieur le président de l’UMS, le manque de sincérité qui ressort de vos propos trahit d’emblée votre parti-pris flagrant et la frilosité qui caractérise désormais votre organisation « syndicale ».
En guise d’illustration, en juriste de formation dont vous dites qu’il « ignore le fonctionnement de la justice », je ne vous opposerai que des faits, rien que des faits : – Parlant de moi, vous dites : « Certaines personnes ne comprennent pas le fonctionnement de la justice. Nous ne sommes pas là pour polémiquer avec qui que ce soit mais, pour clarifier certains points. Avant de critiquer la justice, il faut connaître comment elle fonctionne. Il ne faut pas se focaliser sur ses propres intérêts pour critiquer l’institution sans connaître ses règles de fonctionnement. On fait croire que la justice est là pour servir. Il faut que les gens acceptent de perdre et de gagner en toute bonne foi et en toute logique ».
Le leader de Pastef de poursuivre : « Plus tard, dans le texte liminaire et dans les réponses aux questions des journalistes, vous m’indexez nommément en affirmant que mon statut politique ne me mettait pas au-dessus de la loi et que j’aurai attaqué l’institution judiciaire et des collègues à vous ».
Et Sonko de s’interroger dans son texte : « Vous étiez où, vous Union des magistrats face à ces violations flagrantes et ce piétinement de l’Institution judiciaire ? Où étiez-vous lorsque le juge d’instruction refusait de laisser entrer mes avocats pour assister leur client lors de la première audition, en violation des droits de la défense ? Que dites-vous lorsque, depuis 9 mois maintenant, la justice refuse de répondre aux courriers de mes avocats tendant à la levée de cette mesure de contrôle judiciaire, n’est-ce pas là un déni flagrant de justice ? Vous étiez où lorsque le procureur Serigne Bassirou Gueye falsifiait le PV d’enquête de la Gendarmerie nationale pour y inclure des images à caractère obscène uniquement pour charger le dossier ? Vous étiez où lorsque l’Exécutif, qui n’a aucun égard pour vous, choisit un juge qui a déjà pris position à charge contre moi pour instruire l’affaire ? ».
Le leader de Pastef dira par suite qu’il n’a aucun problème avec la magistrature au sein de laquelle il compte énormément d’amis de tous âges, fonctions et grades et il demeure convaincu que l’écrasante majorité d’entre eux « font leur travail avec honneur, loyauté et dignité ».
Et de conclure à l’encontre du président de l’Ums : «N’oubliez pas que vous n’êtes pas la justice, ni l’institution judiciaire pour parler à son nom : vous êtes un “syndicat“, une association corporatiste qui défend des intérêts de ses membres. À ce titre, vous n’êtes point habilité à parler au nom de la justice et de toute la justice que votre corporation partage avec d’autres acteurs professionnels et les citoyens ».
MACKY AU DÉFI DE L’UNITÉ
Le président prend très au sérieux l’ambition de l’opposition de créer les conditions d’une cohabitation politique à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives du 31 juillet prochain. Mais son opération de remobilisation a du plomb dans l'aile
Le président de la République et de la coalition majoritaire Benno Bokk Yakaar, Macky Sall, fait face à une véritable équation politique. Pressé par l’ambition des responsables de la coalition Yewwi Askan wi (opposition), fermement engagés à créer les conditions d’une cohabitation politique à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives du 31 juillet, le chef de l’Etat se confronte également dans certaines localités du pays à la persistance des divergences politiques entre acteurs de son propre camp.
C’est un secret de polichinelle. Le président de la République prend très au sérieux l’ambition de l’opposition, notamment les responsables de la coalition Yewwi Askan Wi de créer les conditions d’une cohabitation politique à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives du 31 juillet prochain.
La preuve, après avoir reconduit son ancien Premier ministre, Aminata Touré, comme coordinatrice du pôle Parrainage de Bby pour ces législatives, le chef de l’Etat et par ailleurs président de l’Alliance pour la République (Apr) et de la coalition majoritaire au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar (Bby) a lancé une vaste opération de recollage des déchirures provoquées, dans les rangs de sa coalition par les listes parallèles lors des élections municipales et départementales du 23 janvier dernier et dont certaines avaient pourtant reçu sa bénédiction. C’est ainsi qu’au cours de la semaine dernière, des émissaires (environ 186 responsables) ont été envoyés en mission dans les 46 départements du pays pour apporter son message aux responsables locaux de la majorité présidentielle, lors de rencontres tenues à cet effet.
Dans le département de Gossas, le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, chef de la délégation de Benno Bokk Yaakaar, a rencontré le samedi 12 mars dernier, dans une ambiance cordiale et détendue tous les responsables locaux lors d’une rencontre au cours de laquelle elle a délivré le message d’unité du patron de la majorité. Le même week-end, son collègue dans le gouvernement, Alioune Sarr, ministre du Tourisme et des Transports aériens, désigné chef de la délégation, a rencontré tous les responsables de la majorité qui ont pris l’engagement de « faire preuve de dépassement, de taire leurs divergences autour de compromis dynamiques au service de l’unité et de la cohésion dans la coalition Bby dans le département de Fatick » d’après la déclaration finale sanctionnant les deux jours de médiations.
Seulement, si dans plusieurs localités, les rencontres entre les émissaires du président Sall et les responsables locaux de la majorité se sont tenues dans une bonne ambiance, tel n’a pas été le cas partout. La preuve, dans la région de Tamba, nonobstant la présence dans la salle du président Macky Sall qui était en partance pour Médina Gounass où il devait prendre part à la cérémonie officielle du Daaka 2022, la rencontre entre responsables locaux de la mouvance présidentielle des régions de Tamba et de Kédougou s’est tenue dans une ambiance électrique sous fond de règlement de comptes, le vendredi 11 mars dernier. Il en a été ainsi également à Pikine.
En effet, selon nos confrères du quotidien « Les Échos » dans leur livraisons d’avant-hier, lundi 14 mars, « Ce fut dans le brouhaha et dans un désordre indescriptible, ponctué de tintamarre et de chahuts, que les émissaires de Macky Sall, Pape Demba Sy et Talla Sylla, ont été accueillis ». Citant plusieurs sources, nos confrères ont indiqué qu’à cause d’un « vacarme d’enfer », les responsables politiques de la majorité ont boudé la rencontre tenue au Complexe Léopold Sédar Senghor de Pikine et n’ont pas pu écouter les émissaires envoyés par le patron de la coalition Benno Bokk Yakaar, le président Maky Sall himself.
A Mbacké, dépêchés par le président de la République et président de Benno Bokk Yaakaar, le ministre Samba Sy et l’avocat Me Ousmane Sèye n’ont pas pu délivrer le message du patron lors de l’assemblée générale des partisans de la mouvance présidentielle de Touba et Mbacké qui s’est terminée en queue de poisson après l’intervention de la Police qui a fait usage des grenades lacrymogènes.
Au regard de ces tensions, on peut dire que l’opération de remobilisation de la majorité présidentielle en perspective des prochaines législatives, initiée par le chef de l’Etat, n’est pas gagnée d’avance. Alors même que l’opposition qui cherche vaille que vaille à pousser Macky Sall vers la sortie, après sa percée magistrale aux élections locales dans les grandes villes du pays, est plus jamais déterminée à faire de ces législatives qualifiées de primaires pour la présidentielle, la grande bérézina de la coalition présidentielle depuis son accession au pouvoir en 2012.
BENNO DÉCHIRE L’ARRÊT DE LA CEDEAO CONCERNANT LE PARRAINAGE
La question du parrainage qui fait agiter les acteurs politiques est loin d’être estompée.
Vingt-quatre heures après la sortie des leaders de Yewwi Askan Wi, la mouvance présidentielle a également fait face à la presse hier, mardi 15 mars 2022, pour apporter la réplique sur l’actualité en particulier la question du parrainage largement évoquée par l’opposition. A cet effet, l’ex-Pm Aminata Touré déchire l’arrêt de la Cour de justice avant de rappeler à l’ordre les détracteurs du parrainage, en l’occurrence l’opposition.
La question du parrainage qui fait agiter les acteurs politiques est loin d’être estompée. La preuve, vingt-quatre heures après la sortie de l’opposition et la société civile critiquant le système du parrainage, c’est au tour de la majorité présidentielle de balayer du revers de la main tous les arguments avancés par l’opposition.
En conférence de presse hier, mardi 15 mars 2022, la coalition Benno Bokk Yakaar, qui répond à l’opposition réduit à néant les critiques engagées contre le parrainage. Enlever ainsi le parrainage pour BBY, ce serait restreindre la démocratie. Ainsi, concernant l’arrêt de la Cedeao que l’opposition brandit comme alibi, Mimi Touré explique : « Je voudrais quand même préciser qu’il y a la hiérarchie des souverainetés. Le Sénégal peut choisir librement sa Constitution, ses lois et ses règles. L’Assemblée nationale a voté la loi consacrant le parrainage. Dans le Code électoral, il est clairement inscrit la nécessité de collecter entre 0,5 et 0,8 % du nombre d’lecteurs. On l’a rappelé, c’est entre 35 et 55 327 précisément pour pouvoir participer à l’élection présidentielle ». « Pour ces élections législatives, je pense qu’on ne peut pas avoir gérer rationnellement et publier un million de candidats. Tout le monde ne peut pas gérer des milliers de listes. C’est extrêmement difficile. Il faut bien avoir un tamis. Et je pense que cette question est dépassée, parce que le parrainage date de l’élection de 2019 ».
Par ailleurs, Mimi Touré et ses camarades qualifient les critiques de l’opposition de démarche incohérente puisque selon eux, ces derniers ont accepté la loi en collectant des parrains lors de l’élection présidentielle de 2019, « Nous rappelons que le parrainage est régi par les articles L. 149- 3 et R. 76-4 du code électoral. Ceux qui dénoncent le parrainage ont quand même collecté le parrainage pour la dernière élection de 2019. Ce qui veut dire qu’ils ont accepté la loi et l’ont eux même appliquée. Vous constatez donc par vous-même l’incohérence de leur démarche. Et vous verrez d’ailleurs qu’ils iront tous chercher des parrainages pour ces élections législatives ».
La mouvance présidentielle qui a entamé un travail de réunification, se félicite par ailleurs du retour de tous leurs camarades qui sont allés sur d’autres bannières lors des élections locales « En direction des élections du 31 juillet, notre objectif est d’obtenir une large majorité à l’Assemblée nationale, en renforçant l’unité dans nos rangs. Et dans cette perspective, notre coalition s’est fixée l’objectif d’avoir zéro liste parallèle. Au moment où nous parlons, plus de 130 responsables de notre coalition sont en mission de facilitation dans l’ensemble du pays pour la réunification de nos forces. Nous nous félicitons d’ailleurs du retour de nombreux maires, élus sur des bannières différentes. Ces maires aujourd’hui retrouvent leur famille d’origine qu’est Benno Bokk Yakaar », a-t-elle conclu.